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[PARTIE 2] La vérité gobeline

[PARTIE 2] La vérité gobeline Brandw10
Lun 18 Déc - 11:37

On n’entendrait presque que le bruit des flammes qui crachent l’air chaud dans l’énorme ballon qui gonfle petit à petit. Il faut dire qu’en ce petit matin, peu de monde se pressent sur les docks epistotes. Il n’y a bien que quelques badauds pour braver la fraîcheur matinale, et quelques travailleurs qui terminent leur nuit. Le ciel couvert en découragerait plus d'un, c'est plutôt un temps à rester dans son lit.

Vous, en revanche, avaient bien une raison d’être là de si bonne heure. Au milieu des autres zeppelin, le vôtre se dresse fièrement, affrété par la famille Brightwige pour une destination encore secrète. En ouvrant bien l'œil, on pourrait presque apercevoir des signes de nervosité sur le visage du personnel navigant qui se garde pourtant de toutes remarques.
On embarque pourtant beaucoup de choses. Vivres, rations, carburant… De quoi tenir pendant de longues semaines, à voir la quantité. Une destination lointaine, bien lointaine…

Il est bientôt l’heure d’embarquer pour ce long voyage. Vous vous êtes donné rendez-vous devant le zeppelin, une équipe triée sur le volée. L’heure est au départ - j’espère que vous êtes tous à l’heure, car l’embarquement est imminent. Le voyage s’avérera long, autant faire les présentations tout de suite… Il est fort probable que l’arrivée ne sera pas aussi tranquille.

Mar 19 Déc - 2:58


Promenons-nous dans la brume

Nostell, Artémis, Jane


L’émotion était toujours à son paroxysme lors des grands départs. Les fuselages étaient peu à peu garnis de caisses de chargement par les ouvriers. Cassandre, la pilote, se présenta à Lady Brightwidge aux aurores pour confirmer les conditions de vol, la liste de l’équipage et des aventuriers autorisés à bord.

La logistique était conséquente. Ellendrine était un peu sur les nerfs de devoir garder le secret sur ce qui serait son expédition la plus lointaine, mais aussi la plus périlleuse depuis qu’elle avait réussi à vivre aux côtés des Spectres de Ventdune, les chasseuses d’hommes.

Farouk quadrillait les quais, mâchoires carrées, arme au poing. Dès qu’ils quittaient Aramila, le garde-du-corps n’était jamais tranquille quant aux magouilles dont pouvaient se rendre coupables les citadins.

Artemis et la mercenaire Xandrienne furent accueillis à bord, où ils trouvèrent Nostell, qui avait fait le voyage d’Aramila avec Lady Brightwidge-Dalmesca. Ils purent apercevoir deux soldats Opaliens, un homme et une femme nommés Bruce et Galatée. L’équipage était au complet.

Cassandre largua les amarres et ils se retrouvèrent tous autour d’une grande table, serrés comme des sardines autour du matériel de bord, avec cette bouillabaisse grise et noirâtre du ciel d’Epistopoli comme escorte vers les hauteurs.
-« Bien, je crois qu’il est temps de faire les présentations et de vous dire quel périple passionnant nous attend… Vous me connaissez tous, mais pour faire les choses proprement : je suis Lady-Brightwidge-Dalmesca, archéologue. J’ai monté cette expédition suite à l’invitation de l’un d’entre vous vers un lieu qui se trouve très loin au nord de l’Enclave. Artémis ? Vous voulez peut-être vous introduire et leur expliquer ?... ...»
« -En tout cas, le vol devrait durer un certain temps. Combien Cassandre ? »
-« Nous avons près de deux jours si le temps reste stable, mais qui sait ce qui peut se passer une fois au-dessus de la Brume. »

Les lumières grésillèrent un instant dans les lanternes murales, alors que les filets de camouflages utilisés comme hamac de fortune pour optimiser le stockage de l’équipement se balançait de droite à gauche au-dessus des têtes. L’ambiance promettait d’être intimiste avec deux cabinets de toilettes, une seule salle d’eau et des lits de camps à déplier dans cette même salle principale. Seule le poste de navigation du commandant de bord et le pont extérieur offrait un environnement dégagé.

« Nous avons amplement le temps d’apprendre à nous connaître et de creuser les détails de la mission. En ce qui me concerne, à partir de maintenant, oubliez les formalités, je serai seulement Ellendrine…Vous avez tous compris que nous quittions l’Enclave. Mais sans doute qu’aucun d’entre nous n’est jamais allé si loin, puisque nous dépasserons Dainsbourg par le nord pour explorer les anciennes terres. Direction les bois de Ciccada. »

Les mercenaires savaient ce pour quoi ils avaient signé. La folie d’une excentrique et d’un sauvage baroudeur. Un départ sans retour, sans doute. Gloire et fortune à la clé, possiblement. S'ils revenaient.

Résumé:
Mar 19 Déc - 12:55

The Goblin Truth

starring Jane Kaldwin & Ellendrine Brightwige & Artémis De Goya & Nostell An'mbeidh

Tout avait commencé par des rapports intrigants provenant du nord. La route entre Oman et le guet de Fienk était surveillée, voire notre indic poussait jusqu'aux alentours de Dainsbourg, la ville maudite. Outre la Brume, d'autres informations, plus inquiétantes, nous étaient parvenues. Ça s'agitait dans la purée de poix et notre indic avait juré avoir observé des paires d'yeux ou des silhouettes lui rappelant... des gobelins. Il craignait de voir ces créatures s'approcher davantage. Le rapport avait été porté à la table du Haut Cercle par l'As de Trèfle. Notre homme avait fait un travail remarquable car il fit ensuite le rapprochement avec d'autres rapports, parvenus à notre connaissance par des oreilles traînantes ou des bourses remplies. Nous n'avions pas mis la main dessus mais il était question de découvertes archéologiques, d'une carte indiquant des découvertes sans doute précieuses... et sans que cela n'eut besoin d'être amené, une peur sourde quant aux gobelins. Le responsable des agents de terrain était celui qui parla le premier quant à cette menace car jamais des gobelins, même peu, n'avaient encore été signalés dans le secteur.

Je réfléchis à ce que mes collègues disaient. Devions-nous craindre une menace gobeline ? Est ce que cela en valait la peine ? Et qu'est ce que ces rapports voulaient dire ? Plus j'y songeai, plus ça me rendait suspicieuse. Je n'ordonnai rien au départ, attendant d'en savoir davantage s'il fallait y consacrer davantage de ressources. Deux jours plus tard, l'un de nos indics dans la hauteville d'Epistopoli nous informa qu'une expédition se préparait chez les Brightwige. Tiens donc, voilà qui était encore plus intéressant... Nous ne pûmes connaître les objectifs ni avoir une idée précise des moyens alloués à l'expédition mais étonnamment, la destination avait l'air d'être dans la zone où les gobelins avaient été aperçus. Recoupé avec les autres rapports sur les découvertes supposées, nous avions mis le doigt sur quelque chose qui était susceptible d'intéresser la guilde, embarquer des découvertes importantes et savoir comment l'expédition s'était déroulée. Et voir aussi ce qu'il en était véritablement des gobelins du nord. On ne savait vraiment jamais avec eux...

Je mis sur pied une mission de renseignement dont je serai la seule opératrice, non sans après m'être disputé avec mon chef des opérateurs qui se bornait à vouloir me mettre des gardes du corps. Il finit par entendre raison et seul Bob allait m'accompagner. Comme couverture, j'allais me présenter comme une détective privée au service de commanditaires dont personne n'avait à savoir les noms et intéressés par ce que je pouvais apprendre et ramener de l'expédition au nord de Dainsbourg. Afin d'améliorer mon personnage, je fus dotée de lentilles de couleur grises et la couleur de ma chevelure changea drastiquement pour un blond foncé par teinture, mes cheveux courts plus soignés que d'habitude. Je resterai masquée le temps de cette opération. Bob quant à lui, aura droit à un changement de couleur de carrosserie, passant d'un blanc/gris métallique pour un bleu marine foncé. La couleur de ses yeux et de ses expressions sur l'écran changera pour un blanc moins lumineux. Je m'armerai pour ce voyage, toujours avec mon pistolet Lock 24, ma lame et des munitions. La présence de gobelins que je suspectai fortement hostile m'y poussait. Ainsi grimée et presque méconnaissable à mes yeux, je fus prête.

__________

Rendez vous avait été donné à 05:00 sur l'embarcadère D24 de l'aéroport d'Espistopoli. Le zeppelin des Brightwige faisait un peu tache au milieu des autres dans les docks car il était de bien meilleure facture et imposant. Je m'y présentai en avance et je pus constater à quel point une logistique importante était en place au dit zeppelin. Tu vois ça Bob ? demandai-je à mon drone, qui me répondit en opinant de sa boule qui lui servait de corps. Nous partons plus longtemps que je ne le pensais... Lorsque l'heure du départ arriva, je regardai les gens qui allaient nous accompagner durant cette expédition. Il y avait un homme qui faisait âgé avec ses cheveux blancs et sa barbe grise mais dont le corps m'exprima le contraire, une femme aux cheveux noirs plutôt mignonne à mes yeux mais c'était sans doute la garde du corps engagée par Brightwige et donc Brightwige elle même. Je présentai mon ticket de place à bord au personnel contrôleur ainsi qu'un sac contenant des affaires de rechange. Je montrai également mes armes sans les confier avant d'embarquer entre l'homme et la garde du corps. Il y avait d'autres personnes -armées- à bord, sans doute un personnel de garde du zeppelin. Nous étions assez nombreux.

Le début du voyage se passait dans le calme. Assise à ma place, je regardai l'activité autour de nous et la grande table au milieu de la pièce du zeppelin. J'y pris également place, me disant qu'en dégageant ce qui l'encombrait, elle pourrait être une bonne table de poker. Il faudrait néanmoins renfoncer les bords pour s'y accouder plus confortablement. La maîtresse de l'expédition nous appela et se présenta en nous invitant à l'imiter. Ce fut d'abord l'homme à l'apparence âgée qui se présenta comme Artémis. Étonnamment plus je le regardai, plus j'avais l'impression qu'il m'était familier... Cora Raikes, détective privée. Je montrai un insigne parfaitement imité par mes services de préparation aux missions des opérateurs, en temps normal donné par la police d'Epistopoli aux personnes enquêtrices à titre privé. Je suis mandatée par un groupe de personnes importantes intéressées par ce que l'on peut trouver dans les environs de Dainsbourg. Le ton était posé, calme et cordial. J'étais dans mon élément, mon personnage. Lui c'est mon aide, il s'appelle Sam. Je montrai mon automate flottant à côté, qui sortit un petit bras pour les saluer.

À présent connue des autres, il était temps d'entrer enfin dans la partie et aussi d'en connaître les règles. Je regardai avec intérêt l'autre femme se présenter puis ce fut au tour d'Artémis de nous briefer sur ce qui nous attendait là-bas.

Résumé:

Mar 19 Déc - 22:24

La Vérité Gobeline [P2]

Commençons par le commencement... en compagnie de Ellendrine Brightwige, Artémis et Jane


Nostell An'mbeidh était une lève-tôt aguerrie : elle n'avait rencontré absolument aucune difficulté à sauter du lit. Pas plus qu'elle n'avait peiné à se préparer pour cette première mission en tant que mercenaire. Elle s'y était prise au plus tôt - quelques jours à l'avance -, ceci afin de quitter son domicile provisoire en toute quiétude.
 Son modeste paquetage sur le dos, la strigoi avait rejoint son employeuse et quitter Aramila en sa noble compagnie. La Lady l'avait recrutée par le biais de son homme de main le plus fidèle - Farouk - qui faisait également figure de garde-du-corps. Un solide gaillard à la peau noire. Peu bavard, mais avec qui elle s'était entretenu sans y aller par quatre chemins. Ils n'avaient échangé que peu de mots mais étaient parvenus à s'entendre très rapidement sur les clauses du contrat.
Il est question d'une expédition dont la destination reste obscure. Un trésor à la clef en cas de réussite, sans doute la mort et l'oubli en cas d'échec. L'opération s'avère potentiellement périlleuse. Mais pour un mercenaire, qu'est-ce qui ne l'est pas et qui paie bien ?

La première phase de ce voyage allait sans doute être dépaysante pour l'ancienne Ombre, qui n'avait jamais mis un pied en Epistopoli. Mais il faut une première fois à tout, et cela faisait également partie du job ; avant toute chose, Nostell était là pour assurer - ou renforcer ? - la protection de Lady Brightwidge-Dalmesca et de ses partisans du début jusqu'à la fin.
Tout comme avec son meilleur homme de main, le dénommé Farouk, l'ex-assassine n'utilisa pas plus de salive que nécessaire. Elle demeurait très professionnelle dans ses propos autant que dans son attitude quasi militaire, ne se tenant jamais trop près ni jamais trop loin de l'ambitieuse archéologue.
Pas de zèle. Ne t'attache pas à tes interlocuteurs. Reste toujours sur le qui-vive, mais ne laisse jamais rien transparaître.
Rien d'alarmant ne s'était passé sur le chemin. La voie avait été savamment choisie. Ce qui donnait déjà un avant-goût de ce dont l'employeuse de Nostell était capable en terme de préparatifs.
M'est avis que le pire est loin de se trouver derrière nous.
Elles étaient arrivées en un seul morceau en ville, à bord du zeppelin, avec un équipage hétéroclite qui s'afférait sur les quais sous l'œil prudent d'un Farouk et de deux soldats Opaliens prêts à en découdre.
Rien de surprenant aux yeux de la strigoi. Il fallait au moins cet effectif pour préserver l'intégrité du vaisseau et son chargement pour le moins... conséquent.
Tout ce matériel ne ment pas. Les fonds alloués à cette expédition sont particulièrement importants. Nous allons en avoir pour un bon bout de temps. En cas de conflit interne, ce serait fort dommageable auprès de tous.
Bien. Ils allaient devoir apprendre à se supporter ! Du fait de son passé de tueuse mais aussi d'espionne, Nostell n'était pas étrangère aux bonnes manières ; elle avait appris depuis longtemps à s'intégrer, à se fondre aussi bien dans les ombres que dans la masse...

Une fois le décollage annoncé, la mercenaire s'était arrangée pour se tenir autour de la grande table en même temps que les autres membres de l'équipage. Elle avait pris place à gauche de l'archéologue ; en tant que droitière, elle pourrait ainsi réagir au plus vite si jamais un tiers aurait dans l'idée saugrenue d'attenter à sa vie.
Sois cordiale mais ne fais confiance à personne d'autre qu'à toi-même.
Lady Brightwidge-Dalmesca entama les présentations en ayant tout à fait conscience que son entourage la connaissait déjà - au moins de nom et de profession. Elle fut des plus brève à son sujet avant de permettre courtoisement à son estimé informateur, un dénommé Artémis, de se présenter à son tour et d'expliquer à tous ce qu'il y avait à savoir sur cette expédition au nord de l'Enclave.
Et selon Cassandre, la pilote, l'aller était censé duré deux jours à minima...
Soit quatre jours de vol si jamais rien de gênant ne nous tombe dessus. Sans compter le temps que nous passerons sur place, bien entendu.
Par-delà Dainsbourg, bien loin de Xandrie, dans le nord, direction le bois de Ciccada.
Au sein de la Brume.
Nostell connaissait l'histoire de ce troublant phénomène ainsi qu'une bonne partie des légendes qui gravitaient autour. Néanmoins, elle n'avait encore jamais été en contact avec.
Une première fois à tout, oui...
Dans une région qui lui était totalement étrangère, elle allait devoir redoubler de prudence. Certainement plus que d'habitude.
Nostell savourait toutefois l'ironie de la situation, ou plutôt de son parcours. De Xandrie, elle s'était exilée en Aramila, passant d'un climat tempéré à un environnement bien moins clément en terme de chaleur - la première partie d'un enfer pour une strigoi. Et puis voilà qu'elle partait d'Espistoli en direction de Dain, autrement dit dans le froid - la deuxième...
Mentalement, elle poussa un soupir.
D'un extrême à l'autre. Comme quoi la vie n'est jamais simple.
Nostell espérait tout de même qu'elle finirait par se montrer généreuse à un moment ou à un autre.

Mettant ses pensées de côté, la mercenaire écoutait la détective privée, Cora Raikes, exprimer la raison de sa participation à l'expédition. Nostell plissa très légèrement les yeux en apprenant d'une part que la jeune femme blonde était mandatée par "un groupe de personnes importantes" intéressées par d'éventuelles trouvailles sur le territoire ciblé, et en remarquant d'autre part qu'elle n'avait pas jugé préférable d'entrer dans les détails au sujet de ses prétendus clients.
Par secret professionnel ?
L'intéressée possédait néanmoins un badge attestant de sa fonction.
La mercenaire croisa les bras sur sa poitrine, neutralisant dans l'œuf un haussement d'épaules susceptible de donner le moindre indice à son entourage sur sa façon de l'analyser.
Son regard perçant se déporta naturellement sur Sam, le robot sphérique qui lévitait sur place, à quelques centimètres du sol, que la détective avait pris la peine de présenter.
La tête de la mercenaire s'inclina très légèrement de côté.
Elle trouvait quelque chose d'intéressant à ce petit automate...
Sa forme ? son mode de déplacement avancé ? Son attitude ?
Il était encore trop tôt pour le dire. Mais pas pour Nostell de se présenter, comme l'avait escompté son employeuse.

- Nostell An'mbeidh, déclara-t-elle en dépliant calmement les bras. Mais je ne verrai aucun inconvénient à ce que vous n'utilisiez que mon prénom.

Cela serait beaucoup plus simple pour l'avertir en cas d'urgence.
Elle promena son regard sur l'assemblée. Des yeux en amande qui n'exprimaient pas grand-chose, à vrai dire. Ni chaleur, ni froid. Une neutralité parfaite.
Un sang-froid peut-être un brin perturbant pour certains ?

- Je suis une mercenaire d'Aramila. Et en tant que telle, j'ai pour rôle de veiller à ce qu'il n'arrive rien de fâcheux à ce corps expéditionnaire ainsi qu'à tout ce qui lui est rattaché.

Puis elle se tut.
Pour le moment, elle n'avait tout bonnement rien d'autre à ajouter. Loin d'elle l'envie de raconter sa vie à des presque inconnus. Pas sûr que les bonnes gens assis à cette table apprécient les sombres nuances de son passé de petit rat des bas-fonds de Xantrie et de prédatrice accomplie au sein d'une infâme organisation.
Tout ceci n'a plus aucune espèce d'importance.
Dans ce zeppelin, où il n'y avait plus moyen de revenir en arrière, ne comptait plus que l'avenir et l'instant présent.


Résumé:


Dernière édition par Nostell An'mbeidh le Dim 24 Déc - 16:38, édité 3 fois
Mar 19 Déc - 22:54


Vérité Gobeline - P2

Nostell, Ellendrine, Jane


« Il est temps, Ablette. Décolle. »

Ainsi débuta le périple du vagabond le plus connu de la région d’Opale et ses alentours. Il quitta sa forêt de l’Arbre-Dieu, au dos de sa monture, un pégase noirâtre qui faisait contraste avec la chevelure blanchâtre de son cavalier. Ablette était belle, élégante et surtout obéissante. Artémis ne pouvait perdre de temps à l’éducation d’un cheval. Alors, il prenait toujours un certain temps avant de les choisir. Perdre du temps pour en gagner ensuite, telle était sa devise. Ils volèrent ensemble en direction d’Epistopoli, survolant le Mont Adriane, les collines de Renon, jusqu’à la zone aéroportuaire où se trouvait un tas de zeppelins.

Les évènements de la tour d’Yfe avaient encore un goût très amer. Des traces étaient encore visibles, des souvenirs marqués au fer. S’il se portait physiquement bien, on pouvait sans crainte affirmer que cette aventure avait eu un impact psychologique significatif. De longues semaines s’étaient écoulées. Peut-être un mois et demi, peut-être deux mois. Le Portebrume devait se relancer, se remettre en selle, il le savait pertinemment. Même s’il aimait sa forêt, son corps appelait à explorer de nouvelles contrées, à s’imprégner de la Brume. Elle l’appelait. Tous les jours. Inlassablement. Il se rappela alors de son aventure aux côtés du nain, Tormog, avec lequel il avait découvert une carte dans une grotte remplie de gobelins. Si la mission s’était dans l’ensemble bien déroulée, il n’en demeurait pas moins qu’ils avaient eu chaud. Cette carte retrouvée, impossible de la lire.

Tormog n’en savait pas plus de son côté et semblait être parti vers un tout autre projet. Dos au mur, Artémis décida de faire appel à des experts, notamment l’une d’entre elles du nom d’Ellendrine Brightwige. Cette dernière fut aussitôt intéressée et captivée par l’idée de partir à l’aventure. Si l’homme aux cheveux d’albâtre souhaitait la discrétion, c’était raté. Une équipe se forma, un zeppelin réservé pour l’occasion, il ne restait plus que les passagers. Voici comment le vagabond volait jusqu’à Epistopoli. Le cavalier et sa monture atterrirent avec beaucoup d’élégance et de maîtrise. Il descendit d’Ablette d’un simple bond et posa sa tête sur son museau.

« Vole, mon amie. Tu pourras nous suivre, mais tu devras toujours rester au-dessus de la Brume, voire de ne pas suivre quand nous atteindrons le brouillard. Tu m’es trop précieuse. Alors vole, mon amie. »

Après un hennissement, le pégase galopa un certain temps avant de s’envoler. La suite s’enchaina très rapidement. Tout l’équipage était en place, les aventuriers arrivèrent dans la foulée et furent tous invités à monter à bord de l’engin volant. C’était assez étroit et rudimentaire, mais déjà fort luxueux pour le vagabond. Les présentations se firent et Ellendrine invita le Portebrume à présenter la situation. Malheureusement, il ne disposait pas de beaucoup d’informations utiles.

« Artémis, comme l’a dit mademoiselle Brightwige. Concernant l’expédition, attendez-vous à croiser des gobelins réticents à la présence de l’Homme sur leurs terres. En plus des gobelins, dans la Brume, d’autres espèces peuvent participer aux festivités. En d’autres termes, nous allons tout droit vers un environnement qui nous est totalement hostile. », fit-il en guise d’introduction. « Je ne vous connais et êtes peut-être coutumier des traversées de la Brume, mais si ce n’est le cas, sachez qu’on ne s’y fait jamais. C’est à chaque fois un traumatisme, des marques indélébiles. »

Mais tous ici connaissaient les risques.

« Au sujet de la mission en elle-même, j’ai justement fait appel à mademoiselle Brightwige pour me rendre service. Je ne maîtrise pas la langue gobeline. Pour le reste, j’imagine que nous aurons de belles surprises et la joie de les découvrir. », fit-il avec un léger sourire qui dissimulait des craintes plus qu’autre chose.

Parler n’était pas son fort. Seule l’action le stimulait.


Résumé:
Mer 20 Déc - 22:37


Promenons-nous dans la brume

Nostell, Artémis, Jane


L’envol du dirigeable se passait plutôt bien. Il creva l’écran des émanations toxiques de la ville du Savoir pour se noyer dans un firmament constitué d’une maille grise sans début ni fin. Les passagers étaient assez laconiques dans leur espèce, que ce soit Artemis, dont Ellendrine ne doutait pas qu’il révélerait toute sa valeur une fois en territoire inconnue, ou bien Nostell, dont elle évaluait encore mal la loyauté. Mais sa prudence et son professionnalisme soigné lui plaisait. Elle ne manqua pas de le lui faire savoir.

Même ses soldats Opalins n’étaient pas très bavards, ni au-dessus de tout soupçon. Après tout, Opale était la capitale de toutes les corruptions. La détective privée ne laissait pas de la démanger au milieu du front. A sa vue, elle avait toujours ce sentiment d’inachevé, comme si un détail important lui échappait. Ellendrine était pourtant à peu près sûre de ne l’avoir jamais croisé auparavant, même si son mystérieux robot bleu nuit lui rappelait vaguement quelque chose.

-« Je vous demanderai de ne pas vous précipiter miss Raikes. » lui tint-elle à l’occasion d’un bol d’air frais sur le pont pendant que le vent leur fouettait le visage, consentant enfin à dévoiler un splendide panorama sur les steppes verdoyantes et les montagnes lointaines.

« Les sites archéologiques sont d’une extrême fragilité et ne doivent pas être contaminés avant d’avoir pris certains relevés et échantillons pour y poser mon expertise. Les abîmer reviendrait à nous priver de comprendre des pans entiers de l'histoire réelle du monde, avant l'oubli et les manigances de l'Eglise... Je ne suis pas une idéaliste. Ce ne sont pas les chercheurs enfermés dans leurs bibliothèques poussiéreuses qui mettent du beurre dans la soupe… mais avant d’être une expédition mercantile, il s’agit d’une expédition scientifique pour le bien d’Urh. J’espère que c’est bien clair. » conclut-t-elle avec une fermeté non dépourvue de rouerie et d’aménité.

Le reflet infini du vide s’engouffrait dans ses prunelles. Il était clair qu’à ses yeux, certaines choses n’avaient pas de prix. On devinait un subtil accent de fierté dans son menton relevé vers l'immense défi de leurs découvertes. Plus personne ne pourraient nier l'importance de ses travaux après une telle percée, si elle s’avérait fructueuse.

Cassandre était encore de loin la plus bavarde, avec l’archéologue. La pilote ne manquait pas d’anecdotes pour rendre l’expérience de vol plus immersive. Bien que loquasse, elle veillerait bien à ne pas laisser filtrer d’informations trop critiques qui permettraient de reproduire à l’identique leur itinéraire, au cas où des pillards Opaliens ou Xandriens voudraient revenir après l’expédition voler ce qu’ils n’avaient pu emporter avec eux. La purée de pois qui les escorta le plus gros du voyage était en cela une alliée inespérée.

Après leur passage entre les Monts d’Argent et les Trois Sœurs, la monotonie s'installa. Chacun pu se dérider autour d’une partie de poker, que l’Aramilane d’adoption appréciait observer de loin, sans se livrer elle-même à ces jeux de paris. D’autres préféraient s’isoler du mieux qu’ils pouvaient durant ce huis-clos forcé. La promiscuité cocasse des ronflements et des odeurs de pieds, côtoyant le parfum ambré d’Ellendrine pelotonnée sous la couverture de son lit de camp dans la salle commune devait achever de briser la glace au sein du groupe d’aventuriers. Ils ne connurent a priori pas d'incident majeur, si ce n'est l’œil quelque peu insistant de Bruce sur Nostell, dans une tentative de flirt malvenue et des caresses prodiguées à lui-même d'une manière fort peu discrète durant la nuit...

A défaut d’échapper à toutes les convoitises de divers espions, marchands d’arts et caravaniers, leur groupe était parvenu à fuir la mégapole en passant sous le radars des journalistes. Quand ils dépassèrent le lac de Xandrie, interminable mer intérieure, la beauté prédatrices des polaires les subjugua de ses arrêtes coupantes et charcutés recouvertes de givre et de pentes enneigées plongeant tout droit dans les abysses de la brume. Jadis territoire d’une Haute-Cité, les montagnes n’étaient plus que sentinelles fantômes d’un nouveau Royaume de Brume.

-« A compter de maintenant, je m’en remets entièrement à vous et à votre jugement. Vous êtes désormais la Capitaine de ce vaisseau » déclara solennellement la noble en regardant Cassandre droit dans les yeux.
Tous avaient rapidement revêtu des tenues adaptées à un froid plus mordant à mesure qu’ils s’étaient enfoncés dans le ciel furieux de Xandrie ; lequel n’autorisaient plus aucune sorti sur le pont, à coup de rafales hargneuses qui faisaient vaciller l’astronef. Nul ne savait cependant à quel climat s’attendre en s’éloignant des montagnes plus au nord sur les terres inexplorées.

« Que chacun obéisse à ses consignes, elle est la garante de notre retour en vie dans l’Enclave. »
Pas de contestation. Mais cela risquait de venir quand des aléas dramatiques surviendraient.
-« Quand nous descendrons, j’emporterai deux fusées de détresse avec moi. De cette façon, s’il est urgent d’évacuer, nous pourrons appeler le dirigeable vers la zone dégagée la plus proche de notre position. Bruce et Galatée ont pour mission exclusive de protéger ce bâtiment du vol et de toute dégradation et de nous couvrir lors du chargement et du déchargement. Ce sera juste nous cinq, une fois dans les bois de Ciccada. » acheva d’expliquer l’archéologue en regardant tour à tour Artemis, Cora, Farouk et Nostell.

Ce qu’elle ne précisa pas est que Cassandre et Farouk abattraient tout traître sans sommation au moindre doute. Les autres étaient là pour leur compétence. Ces deux-là ajoutaient une confiance inébranlable à leurs attributs.

Avant d'amorcer une plongée dans la Brume, Cassandre décrivit de larges cercles autour de leur destination. Bien entendu, Ellendrine avait décrypté la carte de manière approximative. Personne n'était jamais venu sur ce terrain. Il fallait s'efforcer de faire un repérage à l'aveugle à travers la brume pour préciser leur objectif et écarter certains risques. Le site paraissait beaucoup plus inhospitalier qu'elle aurait pensé pour un atterrissage tranquille.

-"Nous sommes beaucoup plus proches des falaises ambrées que je ne croyais." rumina Ellendrine.

Cassandre fit descendre du plafond de la salle commune un plateau circulaire, elle pressa quelques boutons et il s'illumina pour reproduire sous forme d'ondes certains reliefs de la contrées. Devant l'air surpris des aventuriers, Cassandre expliqua avec orgueil.

-"C'est une deuxième vie pour l'Albatros, mais nous avons dépensé sans compter pour le moderniser au dernier cri de la technologie Epistote. En fait, ils cherchaient des gens assez fous pour la tester sur le terrain." Et pour cause, pour éviter les risques sur l'expédition qu'aurait représenté le fait de faire étape pour se ravitailler en eau, le dirigeable collectait sa propre eau à partir de la pluie et de la condensation nuageuse et était très économe en carburant, même si cela impliquait de voler à allure très réduite.

-"Le sol est infesté de bois touffus et d'un sol rocheux irrégulier, ne laissant présager que peu de sites propice à cet astronef."


En se penchant, chacun pu aider à trouver une solution, alors qu'Ellendrine était perplexe sur ses cartes. Mieux valait éviter de traverser inutilement trop de territoire et rester proche des sites d'intérêt.

Bruce prit la parole, alors qu'il observait les montagnes avec des jumelles.
-"Nid de drake repéré à 3km à tribord. Ils nous ont déjà remarqué lors de la dernière boucle, on devrait éviter de repasser si près au risque de les énerver."

-"C'est noté... mais on doit d'abord vérifier si ce site n'est pas infesté de harpies, il est très proches des falaises. Et vous ne voudriez pas être coincé à pieds au bord du vide." rétorqua Cassandre.

Ellendrine brava les vents et partie sur le ponton, d'où elle se pencha. Farouk blêmit et se jeta à sa suite pour la ceinturer alors qu'elle se penchait au dessus du vide, mirant à travers sa loupe la brume et les forêts opaques.
-"On est très hauts, mais je détecte pas de traces de chaleurs massives regroupées au même endroit. Pas de prédateur massif dans le périmètre du second site repéré. Il est petit pour le Zeppelin..." Elle savait que c'était sa dernière occasion d'exploiter son nascent de vision thermique dont la seule existence faisait ombrage à la brume. Elle ne voudrait pas l'irriter en en faisant usage en son sein, sauf cas de force majeur car avoir une affinité minimale avec elle était vitale pour sa survie.
-"Aucun problème, certifia Cassandre, le Zeppelin peut rester en vol stationnaire au-dessus des frondaisons et utiliser le treuil pour descendre la nacelle."

Ainsi fut fait. Farouk se demandait seulement s'ils parviendraient à transporter tout le matériel de géomètre en terrain accidenté.


Spoiler:
Ven 22 Déc - 22:17

Le voyage s’est passé… Plutôt bien. C’est presque trop beau pour être vrai. Pour ceux qui la connaissent, elle est capricieuse et sournoise. Et pour celles qui n’ont pas encore pu danser dans ses bras, vous la savez autoritaire et méfiante. Mais il semblerait que, jusqu’ici, la brume vous a laissé avancer jusqu’à elle… Pour mieux vous accueillir?

Artémis vous aura prévenu. Elle laisse derrière elle des traumatismes… Et vous vous apprêtez à soutenir son regard. En deux jours, vous voilà sur place, les bois de Cicada sont un peu plus loin. Mais...

Là, devant vous, des falaises escarpées à perte de vue percent la brume de façon inégale comme autant de témoins du début des ennuis. Le sol sous vos pas promet d’être lui-même pénible, entre friches et bois maigres, sur un terrain plutôt inégal. Vous le devinez grâce à la technologie épistote, car ce ne seront pas vos yeux qui vous aideront à regarder en bas, vous ne verrez qu’une épaisse couche de brume opaque qui recouvre le terrain avec une omniprésente menace.

Il faudrait parler des derniers détails, des mots fusent, Cassandre a l’air concentrée et pressée de livrer l’équipe pour s’éloigner de cette ennemie omnisciente. Sous les discussions animées, pourtant, le silence d’avant les tempêtes…

Brusquement, une secousse fait trembler tout l'aéronef qui se met à tanguer doucement, pas assez pour renverser le zeppelin, mais suffisamment pour vous faire perdre vos appuis. Une deuxième secousse peut en faire tomber certains. Le regard de Cassandre s’assombrit alors qu’elle se penche sur ses capteurs, regarde par le cockpit.

La brume… Elle nous vise directement.” Murmure-t-elle, retroussant ses manches. “Il va falloir descendre maintenant. Je ne pourrais pas vous amener plus loin, et je ne prendrais pas le risque de rester plus longtemps ici. On doit remonter rapidement pour se mettre à l’abri.

Elle se retourne vers vous, pressante. “C’est maintenant ou jamais.”

Visiblement, les astras ne lui feront pas courir de risques, et son air grave vous fait comprendre qu’il va falloir plonger maintenant. Dépêchez-vous: à chaque minute passante, la brume redouble d’effort, dardant son souffle contre le zeppelin qui ne résistera pas éternellement. Rejoignez le petit bois, sous vous, la plaine rocailleuse où poussent quelques pins. Et la brume, oui, la brume… Elle veut danser avec vous.

Dim 24 Déc - 12:59

The Goblin Truth

starring Jane Kaldwin & Ellendrine Brightwige & Artémis De Goya & Nostell An'mbeidh

Le briefing, à défaut d'être complet fut bref et m'en apprit un peu plus sur la dangerosité du lieu où nous allions. Ceci expliquait donc les craintes de notre indic et la véhémence avec lequel mon chef des opérateurs s'était opposé à ce que je sois de cette mission. Les bois étaient hostiles, la zone où la carte nous menait était hostile car sans aucun doute infestée de gobelins. Mais ils avaient pu descendre à ce point dans le sud ? Dainsbourg et davantage les bois de Cicadia ainsi que la ville homonyme, ce n'était pas à côté... Il fallait en savoir encore plus, ce n'était pas assez. Les autres présents furent moins bavards...

Mon regard s'était un peu attardé sur l'homme qui se présenta sous le nom d'Artémis. J'étais certaine de l'avoir déjà vu quelque part... Et une telle voix aussi profonde, ça marquait. Il me donnait l'impression que je pouvais lui faire confiance s'il prenait aux gobelins l'idée de nous attaquer car j'avais aussi la sensation qu'il pouvait dégainer une de ses épées très rapidement si l'envie lui prenait. Quant à la dénommée Nostell, sous mon masque mes lèvres se pincèrent légèrement en la voyant. Mignonne la mercenaire... Elle me faisait beaucoup penser à certaines de nos opératrices, une posture la plus neutre possible, on ne lâchait rien des yeux qui fixaient ce qu'il y avait à voir pour ne rater aucun détail devant soi, on donnait peu d'informations... C'était une habituée de ce genre de travail. Était-ce une criminelle qui s'était racheté une conduite, quelqu'un de plus borderline... ? Elle émettait quelque chose qui nous était familier pour les gens travaillant en renseignement. Pas une égale à mes yeux mais quelqu'un qui aurait bien eu sa place dans la guilde. Néanmoins, je supposai qu'elle était ailleurs pour d'autres raisons et pas par le fruit du hasard.

Plus tard, je partis prendre l'air sur le pont du zeppelin, laissant Bob recharger tranquillement sa batterie parmi mes affaires dans le coin que nous nous sommes aménagés. C'était un moment à moi, sans mon automate, vraiment seule avec mes pensées. Artémis avait sous entendu que nous affronterions à coup sûr du gobelin. Nos renseignements étaient donc à priori justes, d'où mon emport de munitions pour mon arme, cachés sous mon manteau... Est ce que je pouvais venir à bout d'une horde ? Seulement avec l'aide de mes collègues de circonstance. C'était difficile de se dire que j'avais plus de chances de ne pas en revenir... Depuis l'armée, je n'avais pas ressenti ça. Certes en mission pour la guilde, il y avait toujours un risque mais ce risque là était différent... Je regardai le magnifique panorama que j'avais sous les yeux lorsque j'entendis quelqu'un venir derrière moi. Brightwige... Lady Brightwige dis je en guise de salut. Les mains dans le dos, j'écoutai les mots de la noble epistopolitaine qui sonnaient comme une mise en garde. Sous mon masque, je fis un discret sourire. Les gens que je représente reconnaissent bien l'importance archéologique de cette expédition. Si vous vous attendez à ce qu'ils montent immédiatement un complexe hôtelier là bas, je pense que ce n'est pas le but... Une expédition scientifique, que mes commanditaires sont prêts à davantage soutenir si cela les intéresse. Cela ne dépendra que d'eux à notre retour. J'avais bien l'intention de revenir et ne pas moisir dans la Brume.

Au milieu de toute cette machine qu'était cette expédition, quelqu'un avait pensé à rapporter des cartes et des jetons. Aussi, je me réjouis de participer à la partie de poker improvisée durant ce voyage. Ce n'était pas le confort de notre table du Haut Cercle mais c'était déjà bien. Les niveaux des joueurs présents étaient disparates, certains étaient doués comme le dénommé Farouk, le compagnon de Brightwige tandis que d'autres l'étaient moins. Je pus amasser un beau paquet de jetons, l'occasion de gagner quelques astras était toujours la bienvenue. Le voyage se poursuivit et après une nuit peu reposante et inconfortable, la situation se gâta car cette saleté de Brume commençait à y mettre du sien alors que nous approchions de la zone. Je fus surprise mais très vite satisfaite de voir que le zeppelin était équipé de ce qui se faisait de mieux en technologie de détection et d'alerte. Ainsi nous pouvions avoir une idée assez précise de ce qui se trouvait en dessous de nous. Le site d'insertion secondaire apparaissait et à entendre la pilote et les membres d'équipage, le mieux était de descendre avec la nacelle. Notre appareil se mit ensuite à tanguer, comme si quelqu'un avait mis un coup dedans. Foutue Brume ! Je me ramassai contre mon lit de camp à la seconde secousse mais je me relevai très vite car le ton de Cassandra était pressant. Je m'emparai de quelque chose.

Amenez votre matériel dans la nacelle, je vais ouvrir la voie jusqu'en bas. J'ai ceci déclarai-je en montrant ma balise électrogène, indispensable pour absorber la Brume et "sécuriser" le site d'insertion. Par réflexe, je vérifiai mon équipement, mon arme, mes munitions... Tout était là, nous pouvions commencer à descendre. Au signal de Brightwige, j'étais prête à mettre en route la balise, désormais fixée à ma ceinture et de commencer à descendre avec le matériel d'archéologie. Encore une secousse... Je détestai cette Brume... Sam, reste près de moi. Tu sais quoi faire quand je suis dans cette situation. Mon drone approuva en opinant de son corps rond et se posta à mes côtés, surveillant mon dos et regardant avec curiosité le matériel qu'on amenait dans la nacelle. Je donnai un coup de main en portant quelques instruments et matériel à installer dans la dite nacelle. Je n'étais pas contre d'avoir un peu de compagnie en plus de mon drone pendant la descente mais cela ne dépendait que d'eux. Brumes et gobelins, le début d'une histoire moisie.

Résumé:

Dim 24 Déc - 19:16

La Vérité Gobeline [P2]

Des turbulences et du dévouement en compagnie de Ellendrine Brightwige, Artémis et Jane


L'homme aux cheveux blancs était intimidant. Même si Nostell était habituée à fréquenter de drôles de types, celui-là était d'une tout autre trempe. Il avait de l'expérience, et cela sautait aux yeux autant dans sa façon d'expliquer rapidement et proprement les choses que... eh bien, sur son visage ? Une vraie gueule de combattant. De guerrier, avec son lot de cicatrices.
Clairement pas le genre de type à se laisser faire.
Sa présence ici était à la fois réconfortante et source de tracas, parce que nul ici n'avait l'air de savoir de quoi il était capable...
Nostell s'était bien gardé de le dévisager, à défaut de l'écouter du début jusqu'à la fin sur les tenants de cette expédition.
Des gobelins hostiles. C'est ce que renfermera à coup sûr cette Brume. Sans compter les autres surprises de mauvais goût qu'elle ne manquera sans doute pas de nous envoyer.
Il avait parlé d'expérience traumatisante et du fait que l'on ne s'habituait jamais vraiment à des expéditions de ce genre. La strigoi avait senti un soupçon de nervosité chez le vagabond. Ce n'était définitivement pas le fruit de son imagination, ni celui d'une quelconque paranoïa...
Dans tous les cas, je ne compte pas baisser ma garde de si tôt.
Elle ne connaissait que très rarement le repos et, de toute manière, n'était pas du genre à se prélasser longtemps. Seulement lorsque cela s'avérait absolument nécessaire.

L'ex-Ombre n'avait toujours pas quitté sa place quand sa sagace employeuse vint s'entretenir avec elle. Une conversation sommaire mais plutôt bienvenue. En un sens, Nostell comprenait son attitude. Un mélange de courtoisie et de prudence vis-à-vis d'elle.
Difficile de lui en vouloir !
La strigoi ne se considérait pas comme quelqu'un de très affable. Elle devait produire quelques efforts pour ne pas paraître trop froide aux yeux de son entourage. En grande partie parce que son visage lisse, guère très expressif, la rendait difficile à cerner.
Belle, certes, mais pas forcément attirante...
M'est avis que c'est bien mieux ainsi.
Le concept d'amitié lui était encore étranger. Quant à l'amour ? Inutile d'en parler ! Dans sa vie, elle n'avait connu que des rapports d'intérêts entre collègues - plus rarement des rivalités - et de sinistres affaires avec des clients qui, souvent, ne faisaient pas long feu ou avaient tôt fait de disparaître sans un bruit.

Une fois la conversation terminée, la mercenaire jugea le moment propice pour s'écarter du groupe et se "balader librement" dans le zeppelin, en quête d'un coin où elle pourrait - presque - se sentir à l'aise.
Elle n'avait nullement envie de passer ses nuits à côté de quiconque. Et surtout pas à proximité de Bruce qui, elle n'avait pas pu s'empêcher de le remarquer, n'avait pas manqué une occasion de l'observer avec un certain appétit...
Nostell estimait toutefois qu'il ne tenterait aucune approche déplacée durant le vol. Tant mieux, parce cela l'aurait ennuyer de devoir hanter ses nuits en tant que monstre à face humaine plutôt que simple objet de ses désirs les plus fous.
Participer à cette partie de poker improvisée lui avait permis de ne pas se tenir trop longtemps à l'écart du groupe, sur lequel elle devait d'ailleurs garder un œil, même en dehors de la Brume. Aussi, à défaut de lui parler franchement, Nostell s'était fait un secret plaisir de soutirer quelques astras au soldat opalien qui n'avait pas su voir clair dans son jeu.
Une vengeance mesquine ? Non, pas spécialement.
La nuit, quant à elle, s'était plutôt bien passée. La mercenaire s'était endormie quelques heures, la main droite jamais non loin du manche d'une de ses dagues fétiches. Elle n'en avait heureusement pas eu l'utilité...

Au fil des heures, le maigre confort que leur offrait le zeppelin allait en s'amenuisant. Le froid s'était installé durant le voyage, obligeant Nostell à s'équiper un peu plus chaudement. Le pont n'était plus un endroit sûr en raison des rafales xandriennes qui fouettaient le vaisseau. Le groupe eut donc plus d'une occasion de se rassembler, et de participer à un nouveau brief où Lady Brightwige leur avait fait part de ses précieuse consignes. La mercenaire avait approuvé d'un simple hochement de tête. Puis les experts s'étaient chargés d'analyser ce nouvel environnement dans lequel l'aéronef s'était introduit.
Tout ce que disait le capitaine Cassandre méritait que l'on y prête attention. Nostell enrichissait ses connaissances en catimini, elle qui ne disposait pas d'une grande expérience en matière de longs déplacements aériens...
Entre les propriétés du sol, la puissances des vents et les dangers inhérents à la faune, cela fait beaucoup d'endroit où regarder.
D'où l'intérêt de disposer d'un équipage comme le leur. Même Ellendrine prenait des risques en se penchant sur le pont pour mieux voir ce qui se trouvait en bas, à travers la Brume. Farouk dut bondir à sa suite et la ceinturer par crainte de la voir s'envoler.
Sur le qui-vive, Nostell ne se trouvait pas très loin non plus, la main non pas sur le manche d'une dague mais sur la crosse de son pistolet chargé - plus rapide à l'emploi que son arc, soigneusement rangé dans son dos.
Perdre son employeuse lui en couterait.

- Je ne voudrais surtout pas vous presser mais vous feriez mieux de retourner vous abriter à l'intérieur, tous les deux, leur suggéra la mercenaire, qui avait comme un mauvais pressentiment. L'endroit se fait de moins en moins sûr.

Elle veilla à ce qu'il réintègrent la salle commune avant de les suivre d'un pas toujours aussi léger et assuré.
Puis survint la secousse. La première - violente et soudaine - fit vaciller Nostell ; la seconde turbulence l'expédia un genou à terre.
Très vite, Cassandre fut au rapport : plus question d'atterrir, les risques étant trop importants !
La brume avait commencé à leur jouer un bien vilain tour...
Il allait falloir s'empresser de descendre en utilisant la nacelle. Nacelle sur laquelle se tenait déjà Cora Raikes, accompagnée de son drone et d'un curieux dispositif sur lequel elle avait l'air de beaucoup compter.
Nostell opina de la tête et, ni une ni deux, l'aida à rassembler ce qui devait l'être avant d'annoncer intelligiblement :

- Permettez que je l'accompagne.

Afin d'étayer cette abrupte décision, la mercenaire s'empara de son arc et se campa à côté de la blonde.
Elle croisa le regard d'Ellendrine Brightwidge, son employeuse. Les yeux de l'ancienne assassine et espionne, d'ordinaire fort peu expressifs, laissaient transparaître une indéfectible détermination.
Enfin, la mercenaire déporta son attention sur Farouk et Artémis d'un air entendu.
Ils savent très bien ce qu'ils ont à faire.


Résumé:
Lun 25 Déc - 22:22


Vérité Gobeline - P2

Nostell, Ellendrine, Jane


Silencieusement, le vagabond scruta chacun des passagers et écouta chacune de leurs interventions. Le zeppelin n’avait absolument rien à voir avec celui utilisé quelques mois plus tôt pour se rendre à la tour d’Yfe. Celui-ci, plus modeste, ne permettait pas autant de liberté. Les passagers étaient à l’étroit et ne pouvaient s’esquiver. Les discussions allaient et venaient, les préparatifs continuaient de se réaliser dans une ambiance relativement bonne. Artémis était déjà prêt. En fait, il l’était depuis le départ de sa grotte. D’aucuns n’ignoraient ce qui les attendait dans cette Brume. Si le Portebrume avait effectué bon nombre de voyages en son sein, il n’en demeurait pas moins réaliste : chaque voyage séjour pouvait être son dernier.

Bien rapidement et bien naturellement, des perturbations commençaient à apparaître. Si voyager au-dessus de la Brume semblait être une bonne idée, et elle l’était, celle-ci n’assurait pas un voyage sans encombre. La Brume n’appréciait guère que l’on se joue d’elle, encore moins au-dessus de sa tête. Elle nous sent. Elle arrive, frissonna la Nebula en lui. Les traits du vagabond s’assombrirent, sentant que le vent avait tourné. Quelques instants plus tard, le capitaine annonça qu’il ne pourrait les emmener plus loin. Il fallait descendre dès maintenant. Ils allaient utiliser une nacelle pour descendre. Un premier groupe descendit avec quelques effets apparemment utiles, mais que l’homme aux cheveux d’albâtre jugea d’encombrants. Avec ce premier convoi, la dénommée Cora Raikes possédait une balise électrogène, permettant de repousser la Brume autour d’un certain rayon. Appareil fort utile, reconnut le vagabond.

Le dernier convoi, composé uniquement d’Artémis et du reste du matériel, descendit à son tour. On le laissa seul du fait de ses facilités avec cet environnement hostile. La descente fut lente. Très lente. La Malice l’appelait. Vivement. Intensément. Mes sœurs nous attendent. Elles s’impatientent. Dépêchons. Dépêchons, s’impatienta le Nebula. Le Portebrume lui intima de fermer son clapet avant que des migraines ne viennent gâcher le moment tant attendu. Quand la nacelle disparut dans la brume, l’homme aux cheveux d’albâtre ressentit des picotements dans son cœur. On le caressait, le cajolait, l’enlaçait.

La Brume tournoyait autour de lui.

Et quand il posa pieds à terre, tout revint à lui. Ce qu’il avait pris soin d’éviter, d’oublier depuis son aventure dans la région d’Yfe, tout revint aussitôt. Ce fut d’abord le Dainsbourg, ensuite Yfe, deux grandes expéditions aux révélations écrasantes sur le monde. Que lui réservera celle-ci ? La première partie avec Tormog fut des plus tonitruantes, entre l’armée de la Brume et les gobelins enragés. Cette carte menait forcément à d’autres gobelins. Ils détestaient les Hommes. Ils s’en prendraient inéluctablement à eux. Cela ne faisait aucun doute. Mais leur mission, à cette troupe, était justement d’en apprendre davantage sur ce que dissimulaient ces petits hommes.

Artémis inspira profondément avant de rejoindre le groupe, autour de Cora et sa balise. Pour l’instant, si tout le monde semblait bien se porter, l’explorateur savait par expérience que cela ne durait pas longtemps. Prochainement, très prochainement, de véritables dangers viendront empiéter leur quête de découverte. Et si une pression supplémentaire pesait sur ses épaules, Artémis assuma pleinement son rôle et s’en accommoda naturellement. Autrefois, il y avait Réno ou Amir, des chefs de groupe exceptionnels sur lesquels on pouvait compter. L’un des deux étaient mort maintenant. Les quelques morceaux de chairs restants d’Amir furent mangés par le chien de Jeremiah. Le Portebrume n’avait pas les compétences de ces types et il ne connaissait pas les compétences de ces nouveaux camarades. Sans doute avaient-ils des ressources inestimables.

La peur était un carburant. Elle ne devait pas paralyser, mais permettre de fuir un danger trop grand, de se sauver la vie. Cette expédition aura très semblablement son lot de mauvaises surprises, mais le vagabond se promit d’être un bon guide pour ses nouveaux alliés.


Résumé:
Mar 26 Déc - 6:26


Promenons-nous dans la brume

Nostell, Artémis, Jane


Nostell arrive fort à propos pour les inviter à rentrer, elle et Farouk. En plus du froid mordant, la Brume a l’air de s’éveiller de plus en plus à leur incursion au-dessus de son Royaume. Elle n’aime pas les importuns. Surtout ceux qui trichent et n’entrent pas par la grande porte. Un peu plus et son initiative lui aurait coûté le grand plongeon. Mais cela valait sans doute le coup pour repérer la dangerosité du site de largage.

Puisqu’il ne s’agit plus d’atterrir mais de les larguer sobrement avant de reprendre de la hauteur. Ellendrine s’est retrouvé dans les bras de Farouk, les pieds fermement campés sur le plancher. La montagne n’a pas vacillé. Mais la seconde secousse les sépare et elle se rattrape de justesse à un filet de chargement.

-« Cette balise nous sera précieuse. Vous nous sauvez peut-être la vie, Cora. »
Ellendrine n’avait pas voulu les affoler, mais l’une des balises qui équipait l’Albatros s’était montrée défectueuse en chemin. Quand Cassandre l’en avait informée, elles avaient réalisé avec stupeur que la balise de rechange avait disparu. Sabotage ? Quoi qu’il en soit, Cora tombait à point nommé avec son équipement de qualité.

La chercheuse empoigna les lanières de son imposant sac-à-dos, ainsi qu’une caisse de matériel minimaliste compte tenu de l’urgence de l’atterrissage. Elle ne pourrait sans doute pas la transporter dans leurs pérégrinations. Cependant, il pourrait leur être utile de disposer les fanions fluorescents autour de leur site d’arrivée pour être en mesure de le retrouver, ainsi que le matériel médical dont il pourrait avoir à faire usage en cas d’urgence avant leur extraction. Ce qu’elle ne leur dirait pas est que même si Cassandre les récupérait sur un terrain plus amical au retour, ces fanions pourraient servir lors d’une prochaine expédition à corréler son journal de voyage avec la réalité topographique de cet espace géographique accidenté.

Bien qu’ils se dépêchent, leur équilibre dans le ciel se faisait plus précaire à chaque instant, la carlingue de l’appareil protestant par des grincements métalliques, qui la parcouraient de part en part sous la pression de la brume.

-« Allumez votre balise Cora. Elle devrait nous faire gagner la minute dont nous avons besoin pour arriver entiers en bas et donner le temps à Cassandre de reprendre de l’altitude… je crains qu’elle n’aime pas beaucoup votre mini-robot. Vous êtes bien sûre de vouloir l’emmener ? Tout ce qui est électronique a tendance à l’énerver. »

Depuis bien longtemps, Ellendrine avait cessé de considérer la brume comme un simple phénomène météorologique ou un accident chimique dévastateur. Sans tomber dans la mystique, elle ne pouvait ignorer les indices laissant penser qu’elle agissait comme une entité cohérente.

Les trois femmes s’entassèrent dans la nacelle avec leur équipement et amorcèrent une descente cahoteuse, qui n’était pas sans causer quelques frayeurs. L'Aramilane était collée-serrée contre cette femme en laquelle elle n'était pas sûre d'avoir confiance. Avait-elle le luxe doute? On verrait bien assez tôt si leur discussion sur le pont était une mise au point suffisante. On aurait pu s’attendre à voir jaillir un Feldernaus en piqué depuis la brume et se jeter sur elles, ainsi suspendues comme un filet à viande. Elles touchèrent terre. Tout avait l’air calme. Pour le moment. La brume n’avait sans doute pas encore décidé quoi faire d’elles.

-« Cora, Nostell, sécurisez le périmètre je vous prie. Cinq mètres autour de nous de chaque côté. Et plantez-y ces fanions en cercle. »

Lesdits fanions étaient faits de tiges en titane qui pouvaient se télescoper pour atteindre trois mètres de hauteurs. A leurs extrémités flottaient un triangle de tissus synthétique de couleur orange fluo. Pour sa part, l’archéologue expira en tirant la caisse de matériel hors du trajet de la nacelle qui remontait déjà. Elle s’assit dessus un peu plus loin, épaula son fusil en scrutant les alentours. Il ne restait plus qu’à espérer que rien de grave ne se produise pendant le transfert de Farouk et Artemis.

En attendant, Ellendrine, observait une reproduction miniature de la carte de la région, qu’elle portait en collier sous une épaisseur plastifiée censée être hermétique à l’eau. Le mieux serait sans doute de s’activer dès que les hommes toucheraient le sol. Boussole en main, elle tentait d’avoir une approche cartésienne du terrain, bien consciente que la brume pouvait altérer les instruments et leurs perceptions. L’avantage d’être arrivés par les airs est qu’ils avaient pu percevoir certains points de repères non falsifiables, telles que certains cols enneigés perçant le manteau de brume.

Artémis, arrivé, elle lui lança un regard appuyé. Elle espérait qu’il savait ce qu’il représentait désormais pour l’équipe. Si elle était la tête pensante des opérations, il serait l’œil, le pied et la main de référence pour le groupe aveuglé en territoire hostile. Ellendrine partageait avec lui le fardeau de les avoir entraînés ici, mais ne vouait au regret qu’une religion de principe.

Le vrombissement de la nacelle se rétractant s’éloigna. Le dirigeable n’avait pas attendu son retrait complet pour prendre de la hauteur aussitôt que possible.

Les voilà seuls, pauvres fous, face à l’immensité. Qui sait ? Peut-être qu’en plus de la brume et de ses monstruosités, une civilisation mesquine et armée les attendait de pied ferme ?


Spoiler:
Jeu 28 Déc - 23:01

Tombez, tombez… Mortels, la brume vous attend, vous sent glisser le long de ces câbles qui semble à première vue solide, mais face à cet ennemi impalpable, pourraient bien être aussi fragiles que du verre.

Descendez, descendez encore. Le sol est bientôt là sous vos pieds, et vous voilà avalés tout crus par la brume, mangés par ses crocs vaporeux: vous venez d’entrer dans un nouveau monde. Immédiatement, vous sentez vos sens altérés, troublés. Le son est plus étouffés, votre vue affaiblis par ces rideaux opaques et blanc qui recouvrent toute chose comme un voile. Malgré cela, vous distinguez vos alentours avec plus ou moins de simplicité: la nacelle a atterri dans ce qui semble être une clairière éparse, où le sol grandement rocailleux est parfois transpercé de quelques touffes d’herbe jaunis. Inégales, même, signe que d’autres créatures vivent dans les parages.

Ellendrine aura balisé votre arrivée, principalement pour ses desseins, mais également pour vous permettre de retrouver une sortie le moment venu. Mais d’abord, vous êtes seuls. Seuls avec la brume… Cora, la balise a ta ceinture te permet de la garder à distance dans un petit rayon, assez pour que vous puissiez marcher ensembles si vous restez proches et groupés. Artémis, pour toi, c’est différent. La brume te connaît, t’appelle. Elle t’accueillerai presque comme un vieil ami. Tu peux la traverser sans crainte de sa malice.

Ce n’est pas le cas du reste du groupe; elle semble même agitée à la vue du robot qui fend les airs, aux côtés de sa propriétaire. Ce n’était, effectivement, pas la meilleure des idées de l’emmener avec vous.

Il vous faut décider d’un plan, vous mettre en route. Plus vous patientez, plus vous vous exposez à des représailles. Le bois de Cicada est un peu plus loin, Ellendrine possède la carte et pourra sans doute vous amener plus loin vers eux. Partout autour de vous, des craquements, des bruits inconnus, tamisés.
Et plus vous avancez, plus vous constatez la présence menaçant d’un col lointain, une montagne tranchante qui se dessine sur l’horizon, dessinée à même la brume. Emprunter ce chemin, c’est s’exposer à des jours de marche jusqu’à la forêt.

Mais heureusement pour vous, la montagne s’ouvre; après deux heures de marche en direction des bois, vous tombez sur ce qui semble être une entrée de grotte. Un passage bienvenue, un raccourci, ou un allez-simple pour la mort. La brume ne vous a pas encore fait trop de tort… Un passage salvateur?
Sam 30 Déc - 19:41

The Goblin Truth

starring Jane Kaldwin & Ellendrine Brightwige & Artémis De Goya & Nostell An'mbeidh

La descente fut mouvementée. Secrètement, je me réjouissais de la compagnie de la mercenaire Nostell avec moi et Ellendrine, au milieu de quelques matériels que nous avions pris. Bob pendant ce temps là demeurait suspendu dans les airs et restait soit immobile, soit il évitait soigneusement la nobliarde et tournait autour de moi et de la mercenaire. J'avais comme l'impression qu'il appréciait sa compagnie, c'était rare. D'un ordinaire facilement effrayé voire parfois peureux, Bob lui avait fait son visage souriant une paire de fois. Je demeurai bien droite dans mes bottes, les mains dans le dos dans une posture toute militaire, comme si j'attendais un ordre ou une inspection. Nous sommes désormais dans la Brume, détective Raikes m'avait annoncé mon drone peu après notre départ, sans réponse de ma part. La remarque de Brightwige fusa et aussitôt mon regard s'irrita. Elle marquait un point mais au vu du matériel que j'avais vu que nous embarquions, la Brume avait mille raisons de s'en prendre à nous et Bob n'était que l'une d'elles. Très bien, je le désactive pour l'instant. Mais je le réactiverai plus tard, j'ai aussi besoin de lui sur le terrain. Sam ordonnai-je à mon automate qui baissa la tête, déçu et se roula en boule pour que je le prenne en main avant de le cacher sous mon manteau.

Je détestai la Brume. Je détestai cette saleté de purée de pois qui avait envahi le monde à part notre cher continent d'Uhr. Je détestai cette manifestation surnaturelle qui entravait la bonne marche de notre monde et qui obscurcissait encore nombre d'esprits. Le destin a voulu que je naisse epistopolitaine, il a fait le bon choix car si je détestai la Brume, j'aimais tout ce qu'elle détestait : la technologie. Bob en était la preuve vivante. Je la détestai et je sentais qu'elle me le rendait bien. Pour moi, ce n'était qu'une aberration de la nature et si les dieux existaient et se manifestaient par sa présence, je me réjouissais de savoir qu'on pouvait leur botter le train avec la technologie et ce n'était que le début...

On voit très mal avec cette foutue Brume... La balise allumée, je pus maintenir la Brume à une certaine distance afin de pouvoir avoir une meilleure vue alentour. On ne voyait pas à plus d'une centaine de mètres à vue d'œil mais dans son rayon d'action, on voyait normalement. Immédiatement, je m'accroupis pour prendre une pierre en main et examiner les lieux. Hmm... De la végétation... Jaunie. De la pierre en abondance... Des touffes d'herbe avaient l'air déformées, des pierres se retrouvant au milieu d'elle... Ça a été déplacé. Nous ne sommes pas seuls... J'opinai à l'ordre de notre cheffe d'expédition et planta les fanions de couleur. C'était une bonne initiative pour retrouver notre chemin. Plusieurs mètres au dessus, se trouvait le zeppelin. Les fanions plantés, je m'assurai que mon arme à feu était à portée en un geste avec le manteau.

Le reste de l'équipe était là. Nous déployâmes du matériel sur la zone d'insertion désormais délimitée avant de partir selon les directives d'Ellendrine. Portant la balise, je me mis au milieu de notre groupe afin d'englober le plus possible dans ma protection sur laquelle je comptais. La marche dans les bois ne fut pas de tout repos. Il y avait comme un genre de sentier mais avec la végétation, la Brume ou encore les bruits, les craquements... difficile de savoir où il était. Ce ne fut que grâce à Ellendrine que nous ne nous perdîmes pas...

Je regrettai l'absence de Bob. Elle ne serait cependant que temporaire car après un temps qui m'avait l'air infini et où j'avais aussi l'impression d'être observée ou suivie... une grotte apparut. Pendant que les autres s'affairaient, je cherchai Nostell du regard et je le trouvai sans peine. Je n'avais pas encore réactivé Bob mais je n'allais pas tarder à le faire et je commençai à faire confiance à la mercenaire au vu du comportement de mon automate avec elle. Je la rejoignis, je me disais que Bob préférerait se savoir réactivé entre nous plutôt que sous le regard inquiétant d'Artémis. Si je réactivai Bob sans faire attention, un coup de feu malheureux ou un coup d'épée était vite parti. Cette grotte est sur votre carte ? Il va nous falloir aller là dedans... ? demandai-je peu rassurée. Je n'avais aucun mal à aller dans des ruelles sombres car beaucoup d'entre elles étaient des entrées dérobées ou des planques de la guilde mais une grotte totalement inconnue, surtout ici, était très effrayante.

Résumé:
Sam 30 Déc - 23:07


Vérité Gobeline - P2

Nostell, Ellendrine, Jane


Comme depuis quelques temps maintenant, les retrouvailles avec la Malicieuse étaient toujours agréables. La Nebula s’en réjouissait à cœur joie, tandis que le vagabond appréciait cette sérénité dans un paysage pourtant lugubre. Elle appréciait le Portebrume et la réciproque commençait à devenir réelle. Était-ce les prémices de la fin de son existence en tant qu’Hommes ? Pas d’actualité pour le moment. Si elle appréciait de recevoir le vagabond en son sein, elle s’agaçait de la présence de ses acolytes, pire encore de celle du robot. Elle va causer votre perte à tous avec son robot, râla la Nebula. Le loup, en son for intérieur, grogna en guise d’accord avec sa consœur. Et ce n’était pas souvent qu’ils étaient d’accord. Ellendrine semblait en connaître suffisamment sur la Brume pour suggérer à la détentrice de cet objet de bien vouloir le mettre de côté, ou au moins de l’éteindre. Les balises placées, le groupe pouvait maintenant démarrer.

Ils avancèrent et se perdirent dans la Brume. Celle-ci confirma par moments la direction prise par le groupe. Le robot étant désactivée, elle se trouvait plus enclin à aider le portebrume qui, pour le coup, n’était en rien responsable de la présence d’un automate. Alors qu’un sommet effrayant se présenta au corps expéditif, la forêt fit son apparition laissant entrevoir l’entrée d’une grotte en son sein. Ils y étaient. Le moment de vérité tant attendu. La carte mènerait-elle vers un trésor ? Des vérités sur l’histoire de ce monde ? Avec le temps, Artémis comprit quel était son rôle en ce bas monde. S’il pensait être un chasseur de démons, il se trompait. Sa tâche était bien plus ardue que celle-ci. Entrez, entrez. N'ayez crainte, voyageurs, chantonna la Malicieuse d’un air peu rassurant. Mais quel autre choix avaient-ils ? Non sans crainte, ils avancèrent et pénètrent dans l’antre maléfique.

Durant la marche, le vagabond observa les regards de la dénommée Cora. Il fit semblant de n’avoir rien remarqué et l’ignora simplement. Cachait-elle quelque chose ? Avait-elle l’intention de réactiver son automate ? Si tel était le cas, Artémis ne pourrait rien faire pour eux. La colère brumeuse serait inévitable. Rapidement, malgré l’obscurité, il observa les diverses gravures inscrites sur les parois rocheuses. Mais il fallait s’enfoncer davantage. Rien ne se trouvait à l’entrée d’une grotte, tous le savaient. Ils arrivent, Artémis. Mes sœurs s’inquiètent, maugréa la Nebula. La dernière fois que ses « sœurs » s’étaient inquiétées, Amir perdit la vie. Un danger imminent approchait. Peut-être pas immédiatement, mais prochainement. Cependant, son flaire de canidé l’alerta de la présence dissimulée d’ennemis. Ses poils se hérissèrent. Il dégaina l’une de ses lames pour ainsi faire face au danger. Déjà. Lui, qui pensait avoir perdu son courage après l’épisode de la tour d’Yfe, n’avait pas hésité une seconde quand l’opportunité se présenta de finir ce qu’il avait commencé.

« Soyez prêts à toute éventualité. L’ennemi nous guette déjà. », fit-il calmement sans se retourner vers ses alliés, le regard fixé vers l’horizon. « Cette grotte était probablement autrefois habité par des gobelins, d’après les gravures encore visibles. Néanmoins, ce n’est peut-être plus le cas, d’autres ont probablement envahi les lieux. Pire encore, peut-être cohabitent-ils à plusieurs. Avec Tormog, nous sommes tombés sur toute une tribu, dans les landes submergées. Ici, qui sait ce que nous trouverons, plus au nord encore que le Dainsbourg. »

Il continua d’avancer en restant attentif à son environnement, à ce qu’il pouvait percevoir, à l’aide de tous ses sens. Il ne ressentait pas la peur. Seul le stress et l’excitation l’envahissait un peu plus à chaque foulée. L’aventure l’appelait sans arrêt et il répondait toujours présent.


Dim 31 Déc - 12:32

La Vérité Gobeline [P2]

Les débuts d'une brumeuse exploration en compagnie de Ellendrine Brightwige, Artémis et Jane


Lady Brightwige avait décidé de se joindre à elles pour la première descente. Nostell n'ayant pas son mot à dire à ce sujet, elle ne fit rien pour l'en empêcher. Par ailleurs, la strigoi trouvait une certaine logique à cette décision. Elle avait parfaitement conscience de son poids plume. Bien plus que les passagers du zeppelin qui ne s'étaient pas rendu compte de sa véritable nature. Celle d'une buveuse de sang née dans un contexte qui ne lui avait pas facilité l'existence.
Ce qui ne me tue pas me rend plus forte.
Elle avait su s'en sortir depuis les bas-fonds de Xandrie jusqu'à son exil en Aramila. Cette expédition n'était qu'une étape de plus dans sa vie chargée de turbulences aussi violentes que celles que provoquait cette Brume aux propriétés mystiques...
Leur groupuscule s'enfonçait lentement mais sûrement dans la purée de pois qui n'avait de cesse de secouer la nacelle étroite. Avec tout le matériel transporté, Cora et son employeuse se trouvaient quasiment collées à elle. Loin d'être à l'aise avec une proximité aussi marquée, Nostell dut se faire violence pour ne pas jouer des coudes et des épaules. La nacelle n'était déjà pas très stable, alors si en plus de cela la strigoi se mettait à remuer comme un poisson arraché à son royaume aqueux...
Focalise-toi sur ta respiration. Mets de côté le reste.
Elle restait néanmoins vigilante à tout ce qui se passait autour... sans pouvoir toutefois en tirer une quelconque distraction.
La Brume n'avait pas jugé nécessaire de leur envoyer un émissaire ailé. Elle se contentait "simplement" de les oppresser par son envahissante présence. Ainsi encerclée, Nostell se sentait presque autant chez elle qu'au sein d'un repaire du Berceau des Ombres où elle aurait eu dans l'idée suicidaire d'adresser un doigt d'honneur à l'un de ses mentors.
Regretterais-je déjà ma participation à ce voyage ?
Non. En aucun cas ! Le danger n'était pas chose étrangère à ses yeux. Elle vivait de danger tout en faisant montre d'une grande prudence. Nostell se taisait, écoutait et apprenait pour mettre toutes les chances de son côté.

La nacelle toucha terre. Lady Brightwige confia des fanions télescopiques à ses collaboratrices en leur demandant de sécuriser le périmètre. L'ex-Ombre salua cet ordre d'un hochement de tête et se mit aussitôt en mouvement. Elle avait presque l'impression de se sentir mieux depuis qu'elle ne se retrouvait plus collée aux autres.
Presque, parce que la Brume les surveillait toujours.
La mercenaire se sentait observée. Une impression désagréable qu'elle avait appris à faire semblant d'ignorer.
En menant à bien sa tâche, Nostell ne manqua évidemment pas de s'intéresser à la parcelle de terrain qu'elles foulaient.
Il y avait là des signes avant-coureurs d'une présence étrangère à la leur...
 En tournant la tête vers sa collègue blonde, la strigoi s'aperçut qu'elle avait eu le même réflexe. Une bonne chose ! Au moins, elle avait pris conscience de l'insondable dangerosité de leur environnement. La balise qu'elle transportait n'était qu'un élément de plus à ajouter à son crédit.

 Entre-temps, la nacelle était remontée pour ensuite redescendre avec Farouk et Artémis. Une fois ces deux-là sur le plancher des vaches, leur vaisseau n'avait pas tarder à mettre les voiles, les laissant seuls au cœur de cette clairière déserte. Tout comme le zeppelin et ses passagers, Ellendrine et sa troupe entamèrent leur propre voyage en direction des bois de Cicada. Au loin, une immense forme grisâtre s'était dressée. L'imposante silhouette d'une montagne aux sommets déchiquetés. Un colosse de pierre dont la présence n'avait rien de rassurant...
Mais y a-t-il seulement quelque chose de rassurant dans le coin ?
Nostell n'aurait su dire pourquoi mais, l'espace d'un instant, ses pensées s'étaient tournées vers le compagnon robotique de Cora, que cette dernière avait dû désactiver au risque d'énerver la Brume ou ce qu'elle dissimulait si bien. L'automate lui avait paru bien sympathique, à contrario des soldats opaliens - et plus particulièrement celui qui n'avait pas su s'empêcher de la reluquer pendant le vol.
La mercenaire eut un mince et ironique sourire.
Elle devait sans doute cet intérêt au profond contraste qui existait entre le comportement osé de cet homme et celui du petit automatique aux expressions aussi humaines qu'engageantes.
Je me ramollis, dirait-on.
Elle eut tôt fait de se recentrer sur la présente situation.
Cora, la propriétaire de la machine éteinte, se trouvait au centre du groupe et non loin d'elle. Rien d'étonnant avec sa précieuse balise qui leur conférait un minimum de sécurité. Lady Brightwige les guidait grâce à sa carte, avec Farouk à proximité. Artémis, lui, représentait sans nul doute le fer de lance de l'équipe ; d'où sa position d'avant-garde. Comparable à la gueule déformée d'une créature innommable, l'entrée du grotte obscure s'offrit à eux.
Guère rassurée à l'idée de s'enfoncer là-dedans, la détective Raikes fut la première à s'interroger sur le bienfondé de cet itinéraire. Quant à elle, Nostell réprima ses doutes ; elle était habituée aux ténèbres et aux repaires glauques qui faisaient bien les affaires de son ex-organisation - même si aucune de ses Ombres ne se serait risquée à s'en prendre à l'une des leurs.
Ce dernier détail poussa la mercenaire à dégainer l'une de ses dagues. La plus fiable, en l'occurrence. Celle qui renfermait un certain pouvoir...
Consciente que son mutisme n'aiderait pas la troupe à aller de l'avant, la strigoi glissa à sa collègue :

- Dans cette grotte, le plus grand nombre ne sera un avantage pour personne. Si ses éventuels occupants nous assaillent, nous aurons sans doute les moyens de leur faire face. Considérons ceci d'un bon œil.

C'était acté, de toute manière.
Ils s'y glissèrent les uns après les autres, modifiant leur formation en fonction de la largeur du tunnel. La balise de Cora, toujours active, générait une lumière plus que bienvenue. Même si l'archéologue qui les accompagnait avait sans doute déjà prévu de quoi élargir son propre champ de vision, ne serait-ce que pour lire les gravures inscrites un peu partout, le long des parois rocheuses.
Ça, ce n'est pas de mon ressort.
Mieux valait qu'elle se concentre sur leur environnement comme le faisait si bien leur guide aux longs cheveux blanc, dont les paroles retranscrivaient autant sa sagesse que son expérience personnelle.
Nostell sentait beaucoup de vrai dans ce qu'il disait. Notamment par rapport au fait qu'on les guettait, et qu'ils n'étaient pas au bout de leurs surprises...
A l'affût du moindre danger, elle raffermit sa prise sur le manche de sa sombre dague.


Résumé:
Lun 1 Jan - 21:16


Promenons-nous dans la brume

Nostell, Artémis, Jane



Miss Raikes obtempéra à sa demande de désactiver Sam. La capitulation n’était que temporaire. Il faudrait renégocier. Se rendait-elle compte de la dangerosité de la brume ? Ce serait le cas bien assez vite… Elle aurait pu lui demander en quoi le petit automate était si indispensable à son travail, mais il serait toujours temps un peu plus loin.

Un col griffu marquait le paysage. Tandis que les hommes les rejoignaient, Ellendrine soupira. Il était plus loin que prévu, mais s'affirmait comme le seul moyen d’atteindre leur destination. Et il ne fallait pas moisir dans les landes. Habituellement, l’archéologue comptait sur des outils modernes pour se repérer sur un site naturel, ce qui facilitait grandement l’orientation des fouilles. Ici, elle ne pouvait avoir confiance que dans le travail préliminaire de repérage qu’elle avait mené, ses croquis et son sens des proportions. La vie rudimentaire à l’aramilane l’aidait finalement à mieux mener des expéditions de petite envergure, là où Dainsbourg devenait une autoroute balisée de scientifiques en tout genre et de mercenaires.

La boussole s’affolait dans sa main. Son aiguille ne cessait de changer de direction en tressautant. La pression sur les marges de son esprit faisait danser des murmures sensuels et trompeurs. Le temps devenait une notion abstraite et le danger se cachait dans le silence. Par bonheur, Ellendrine n’était pas nouvelle dans la brume. Une peur raisonnée et une ferme résolution lui permirent de garder un air décidé. Sous la protection d’Artemis, qui ouvrait la voie et de Farouk, qui guettait avec sa mitrailleuse Dexar, elle se mit à avancer. Certaines purent noter sa drôle de démarche. Car elle allongeait le pas et scandait légèrement le temps en murmurant le compte… 15… 20… 30 mètres.

Elle avait un carnet et un crayon en main et annotait parfois quelques rares points remarquables qui pourraient aider à identifier le chemin du retour ou à dresser une carte un peu plus précise à destination de futurs aventuriers.

Bien sûr, la Brume avait des ressources insoupçonnées et pouvait possiblement les déplacer. C’était encore la meilleure façon de progresser avec certitude sur son plan tant que ce genre de magie n’intervenait pas.

-« Non, Cora. Aucune carte possédée actuellement au sein de l’Enclave n’est assez précise. Ici débute notre incertitude, mais aussi notre véritable travail d’approfondissement des connaissances de la région. Nous pouvons ignorer cette caverne, mais si elle coupe à travers la montagne, elle nous fera gagner des jours de marche en territoire hostile. »
Faisant dos à la caverne lugubre, ouverte comme un cri dément depuis la terre, elle fit face à ses équipiers pour les englober dans la prise de décision.

« Par ailleurs, nous cherchons des traces d’activités gobelines. Et nous savons que le minage est une de leur talent régulier. Il se pourrait que nous ayons une chance de trouver l’un des trésors qui nous a attiré. »


Aucun n’avait l’air d’être un bleu, ni un trouillard. Mais elle comprenait les réticences.
-« Je sais ce que vous devez penser. L’intérieur sera sans doute dangereux, mais nous sommes déjà à risque sur le sentier et le ciel est ouvert. Au moins à l’intérieur, les angles morts sont plus limités. »

Aux abords de l’entrée, la pointe d’un sourire aiguisa ses traits avides de chercheuses. Les gravures montraient qu’ils tenaient quelque chose. Elle força le groupe à ralentir et tira de son énorme sac trois lampes tempête qu’elle alluma. Elle en distribua une à Artemis et une autre à Nostell avant de lever la sienne vers les gravures.

-« Mmmm… Je vois… rien de significatif… ce sont bien des caractères globliniques retraçant leur présence en ces lieux. »
marmonnait-elle dans sa barbe en promenant sa lumière d’un bord à l’autre des inscriptions qu’elle visitait d’un œil laser. Farouk n’avait pas besoin de consignes pour savoir ce qu’il avait à faire. Il défit sommairement une partie de son paquetage pour en précautionneusement ce qui pouvait ressemblait à une arbalète à main surmontée d’un boîtier.

Ellendrine leva derechef sa lanterne au plus près des gravures les mieux préservées et posa tandis que Farouk appuyait sur la gâchette de l’Escopette de Darrier. Une explosion de lumière crépita sous la combustion des poudres magnésiques. Le clichet pris, elle se dit qu’à défaut de servir leur quête, cela ravirait peut-être un collègue mythologue ou linguiste spécialisé en langue gobeline à l’université d’Opale. La seule raison pour laquelle elle n’avait pas insisté pour prendre des clichés de l’équipage réunis devant le Zeppelin sur les quais d’Epistopoli était par souci de discrétion. Elle ne manquerait pas de le faire au retour, s’ils survivaient.

"Voyez comme la surface des parois est lisse à mi hauteur. Ce n'est pas juste à cause de l'eau ruisselant sur les murs. PLus haut, la pierre est rugueuse et dentelée. On dirait que cette galerie a été très souvent empruntée, par des êtres de petites taille." précisa-t-elle, comme si cette remarque d'intérêt universitaire étanchait la soif de curiosité insatiable à une question dont tous mourraient de connaître la réponse.

Artemis tint un discours très professionnel pour les préparer à agir. Pendant ce temps, Ellendrine écrivait consciencieusement dans son journal de voyage :

Jour 3. Environs 13h27. Nous avons aterri le plus près possible des bois de Ciccada. Sol mauvais, nombreuses falaises, couvert forestier dense et présence possible de drakes sauvages dans la région. L’expédition s’est mise en route en silence et avec efficacité, malgré l’agitation de la brume face au robot miniature de miss Raikes, Sam, qu’elle a accepté de désactiver. Nous voici au pied de la montagne innommée, qui présente une large caverne que nous allons essayer d’emprunter pour couper jusqu’aux bois. Artemis redoute la présence de hordes de gobelins, ce que semble corroborer les gravures sur les parois. Mais Nostell et Cora sont fermes dans leur caractère… Miss Raikes demeure cependant une énigme à mes yeux.

En effet, la strigoi adaptait déjà sa stratégie de combat à la configuration topographique de la grotte. Au milieu des mercenaires, guerriers et loups de brume, on aurait pu confondre Ellendrine avec une bourgeoise excentrique, si elle n’assurait pas tant le pas de ses bottes sur le sol irrégulier en sinuant telle une couleuvre, son fusil en joue, tandis que sa trousse à calepins ballottait contre sa hanche.

Personne ne parlait plus. Ils progressaient dans le faisceau de lumière stable et régulier des brûleurs à pétrole. Leurs perceptions s'ajustaient déjà à l'atmosphère claustrophobes qui avait le mérite d'être réduite en brume. Si les gobelins jouissaient d’une excellente vue, beaucoup de créatures se repéraient principalement grâce à leur audition. Il y avait fort à parier que le groupe soit déjà sur les terres de quelque monstruosité que personne n’avait hâte de découvrir.
Mer 3 Jan - 12:10

Plic, ploc… Plic. Le silence est presque aussi terrifiant que les rares bruits de l’eau qui résonnent au fond de la grotte. La brume est plus faible en ces lieux, Artemis, tu la sens affaiblie sans trop savoir pourquoi - peut-être la topologie du lieu, le fait que vous vous enfoncez de plus en plus dans les boyaux de pierre qui vous emmène vers les bois de Cicada. Elle se fait plus rare autour de toi, ta précieuse amie. Pourra-t-elle encore t’aider quand le danger approchera?

A contrario, Nostell, tu sembles sur tes gardes, tous tes réflexes animés de concert par la sensation d’un danger proche. Bien que le petit automate soit le premier à capter un danger proche, tu sens également une drôle d’odeur, une odeur de sang qui chatouille tes narines de strigoïs - de quoi donner faim, certains diront, ou de quoi soulever le coeur pour d’autres. Une odeur de fer qui se répand dans la cavité devant vous.

Jane, ton robot te fait signe de la présence proche de plusieurs signatures organiques et vivantes. Vous n’êtes décidément pas seuls. Libre à toi t’alerter le groupe ou non, dans tous les cas, ce sera… Trop tard. Ellendrine, même si tu n’es pas zoologue, tu reconnais de petites marques significatives le long des murs, des marques qui n’appartiennent pas à des gobelins.
Levez votre torche: dans la lumière vacillante de la flamme, au sol, un gobelin éventré est en train d’être avalé par une demie-douzaine de calypèdes, le plus gros aussi grand que Farouk, mais en moyenne plutôt petits. En captant votre odeur, ils se retournent immédiatement vers vous et vous attaquent. L’occasion d’enfin changer du gobelin est plus alléchante que le danger, il semblerait…

Mer 3 Jan - 21:11

The Goblin Truth

starring Jane Kaldwin & Ellendrine Brightwige & Artémis De Goya & Nostell An'mbeidh

Avant d'entrer dans la grotte, je réactivai Bob, ignorant superbement les éventuelles protestations et les regards courroucés que ça allait m'attirer. La Brume pouvait aller se faire foutre, si on pouvait la berner en beauté pour savoir ce qu'on avait devant nous dans l'obscurité, ça m'allait. Mon petit drone se remit à hauteur de ma tête et me sourit, l'air légèrement embarrassé comme s'il s'excusait. Je fis un simple geste de la tête pour indiquer qu'il n'en était rien et il me salua comme l'on faisait dans l'armée. Puis il fit un visage réjoui à Nostell avant de se poster à nouveau près de moi. Sam. Reconnaissance ordonnai-je à mon automate qui opina avant de se mettre au travail. "Reconnaissance" était le terme militaire epistopolitain pour la détection et la surveillance en territoire hostile, notamment en vue de récupérer du renseignement, des informations, savoir à quoi nous avions affaire. En gros, je voulais qu'on arrête d'être aveugle dans cette saleté de brouillard et qu'on sache ce qui se trouvait dans le périmètre. Et puis, me dis-je en voyant l'arme automatique que je reconnus immédiatement entre les mains du dénommé Farouk, c'était un comble qu'on vienne m'emmerder pour mon drone quand on portait une telle pièce d'artillerie comme la sienne. Je ne savais pas si Farouk était un ancien militaire ou s'il avait un passé qui lui avait permis de tenir des armes mais par habitude, je ne pus alors m'empêcher de lui dire Faites gaffe où vous tirez.

Qu'il passe en première ligne était le bon sens même, personne parmi nous ne devait se tenir devant un flingue de cette puissance à moins de vouloir être réduit en charpie. Mes pauvres oreilles se préparaient déjà à être assourdies par le vacarme de ce fusil si on faisait une mauvaise rencontre... L'intimidant Artémis passa derrière lui, je vins à la suite. Porteuse de la balise, j'étais la garantie pour qu'on ne se fasse pas avoir par la Brume. Je sortis mon pistolet et sous le canon, je fixai une petite lampe pour éclairer devant moi quand je visai. Je laissai Nostell revenir à sa mission première à savoir assurer la sécurité de son employeuse. Bob quand à lui, restait à mes côtés et ne s'éloigna sous aucun prétexte mais ses capacités de détection, bien qu'amoindries sous terre, étaient intactes et lors des premières minutes, il ne me prévint pas. Farouk balayait de sa lampe devant lui et j'essayai d'éclairer en rythme avec lui. S'il éclairait d'un côté, j'éclairai de l'autre. À part nos pas et nos respirations ainsi que le bruit de l'équipement, il n'y eut rien d'autre pour troubler ce lourd silence.

Ellendrine en profita pour nous faire un cours d'archéologie quelques minutes plus tard. Je fis signe à Bob de rester en surveillance pendant que je suivis ce qu'Ellendrine disait. Totalement ignorante en langue gobeline -je ne savais même pas que ces énergumènes avaient quelque chose qui ressemblait à une langue- je me sentis pendant un instant comme une élève universitaire devant sa professeure. Nous n'apprîmes pas grand chose à part que les lieux étaient empruntés et que nous n'étions pas les premiers à emprunter cette grotte. Ça puait ici... J'entendis ce que nous disait ensuite Artémis mais je fus plus intéressée par Bob. Mon drone vola jusqu'à moi et me prévint. Il y a quelque chose non loin, détective... Moins d'un click. C'est inquiétant... Le logiciel simulant ensuite un frémissement fit merveille et je ressentis moi même ce frisson. Je me tournai ensuite vers Nostell qui elle aussi avait l'air d'avoir ressenti quelque chose. Quoi que ce fusse, nous y allions de toute manière.

À peine l'on fit quelques mètres que Bob se mit en alerte. Détective, présence organique et vivante devant, moins de 20 mètres. Six signatures, une plus grosse. Le ton était inquiet mais clair et limpide. Halte, halte ! Il y a quelque chose devant nous, sans doute host... Ma lampe rejoignit celle de Farouk et Artémis pour éclairer un festin macabre d'un gobelin dévoré vivant par six... calypèdes. Putain... de merde... fis-je dans un souffle pendant que les sales bêtes nous regardaient avant de faire de nous leur prochain repas. Bob alla se cacher dans mon dos, ses deux yeux dépassant dessus de mon épaule. L'odeur de chair en train de se putréfier, des tripes à l'air et de la mare de sang sous le gobelin sans doute déjà mort remplissait la caverne et agressait mes narines. Que je détestai l'odeur de la mort... J'eus à peine le temps de me faire cette réflexion que Farouk ouvrit le feu sans sommation. Je sursautai quand les premières balles partirent et mes oreilles peinèrent à se protéger du boucan que son flingue faisait. Je n'eus pas d'autres choix que de laisser le soin à Artémis de charcuter la première bête qui s'approcherait de trop près... Je me décalai et m'avançait à la droite de Farouk pour le couvrir et je tirai sur les petits calypèdes les plus proches, joignant mon feu qui se voulait précis et soigné à celui implacable et nourri de l'automatique qui n'épargnait rien ni personne.

Résumé:
Jeu 4 Jan - 12:28


Vérité Gobeline - P2

Nostell, Ellendrine, Jane


Le signal se rompait avec la Malicieuse. Etrangement, elle ne s’aventurerait pas plus loin, pour le moment du moins. La Nebula ne pipa mot et ne semblait pas vouloir donner davantage d’explication. Artémis se sentit nu le temps de quelques instants, avant d’être rattrapé par la réalité, le danger imminent qui les guettait. La Brume lui avait indiquée la présence d’ennemis. Si le groupe imaginait tomber sur des gobelins, il se trompa lourdement. Il y avait bien un gobelin, mais il servait de repas à un petit troupeau de Calypèdes. Un spectacle des plus répugnants. Le drone de Cora les avait avertis juste avant la rencontre. Le Portebrume, lui, les avait sentis à l’aide de son odorat développé.

« Voici qui est intéressant. Je m’attendais à un autre comité d’accueil. », marmonna le vagabond.

Le dénommé Farouk entama les festivités en allumant sur tout ce qui bougeait. Cora se déporta à ses côtés pour le couvrir, tandis que le plus gros des six Calypèdes se dirigea vers la proie la plus dangereuse : Artémis. Un sourire provocateur ses lèvres, presque satisfait d’enfin en découdre. Tu craignais de pouvoir te relancer, n’est-ce pas ? C’est le moment de vérité, garçon, lui murmura sa Nebula. Elle n’avait pas totalement tort et cette réalité excita l’homme aux cheveux de suie.

« Ils craignent le feu ! », hurla le vagabond, expert dans la traque des monstres, avant de s’occuper de son adversaire. Celui-ci fonça sur lui à toute vitesse, à l’aide de ses nombreuses pattes, la tête la première pour le croquer d’un seul coup. Artémis bondit sur son flanc droit, se réceptionnant grâce à une belle roulade avant. Le Calypède continua sa coursa et pivota assez rapidement pour le rattraper. D’un mouvement de sa main libre, plusieurs balles vinrent perforer l’animal sur son flanc. Au-delà de la douleur, on put lire de l’incompréhension. Le Portebrume, grâce au magnétisme, avait attiré les quelques balles utilisées par Farouk, en augmentant leur vitesse, pour atteindre sa cible. Dans un horrible hurlement, l’insectoïde accéléra pour en finir. L’homme aux cheveux d’albâtre pivota sur lui-même au dernier moment, puis finit son mouvement en abaissant sa lame sur la nuque du mille-pattes. La tête roula sur quelques centimètres.

Un second, d’une humeur vengeresse, s’élança dans une course contre la mort. De consistance plus petite, plus fragile, Artémis décida de l’achever d’une seule attaque. Après une petite course d’élan, il balança sa lame comme le ferait un lancer de javelot. Usant une nouvelle fois de son cristal de magnétisme, il accéléra la vitesse du projectile qui fut avalée par le Calypède, ressortant à l’autre bout, au niveau de sa queue. L’épée avait pour ainsi dire traversée l’insecte, détruisant tout sur son passage. Il s’écroula aussitôt et l’arme revint à son propriétaire. Il en restait encore quatre. Néanmoins, le Portebrume prit le temps d’observer un peu la situation. Farouk et Cora semblaient parfaitement gérer la situation. Quant à Nostell, sur ses gardes depuis leur entrée dans la grotte, elle s’adapta remarquablement bien. Finalement, ce groupe n’était aussi inoffensif qu’il paraissait.

Les derniers Calypèdes semblaient être occupés par les autres membres de son équipe. Artémis décida alors de ne pas perdre de temps et continuer l’enquête en cours. Les insectes mangeaient un gobelin, la viande était encore fraîche, preuve qu’ils se trouvaient encore dans les alentours. Le Portebrume retira son gant, activa son cristal et toucha ce qu’il restait de la dépouille du nain. Plongé dans un des nombreux souvenirs de la victime, probablement l’un des plus récents, le vagabond se retrouva dans un bois. Les arbres y étaient plus courts que ce qu’il avait vu jusqu’à présent. Ce bois ne ressemblait en rien à celui qu’ils venaient de traverser. Observant quelques derniers détails, Artémis fut renvoyé dans son monde, la main toujours posée sur le corps charcuté du gobelin.

« La Brume nous attend de l’autre côté. Nous devons avancer. », chuchota-t-il pour soi-même. « Nous devons avancer, camarades. Une sortie se trouve de l’autre côté. Cette grotte semble être un repère, mais pas celui que nous espérons. Le bois de Cicada se trouve de l'autre côté et cette grotte peut nous y emmener. »

Des sous-entendus riches de sens. En tardant en ces lieux, la probabilité de finir comme le corps inerte, sous leurs yeux, augmentait drastiquement.

Résumé:
Ven 5 Jan - 19:18

La Vérité Gobeline [P2]

Charmante odeur et douces horreurs en compagnie de Ellendrine Brightwige, Artémis et Jane


Même si elle n'était pas friande des traces du passé qui ne témoignaient d'aucun danger imminent, Nostell accepta la lampe tempête que lui tendait son employeuse. Elle s'en servit avec un pragmatisme absolu, à savoir pour nourrir de lumière leur environnement lugubre et allonger sensiblement leur champ de vision.
Un luxe plus que bienvenue.
Certes. La mercenaire préférait toutefois une bonne vieille torche à cette éclairage fragile. Ceci pour la simple et bonne raison que l'une peut servir de gourdin incandescent alors que l'autre non.
Armée de sa... lampe et de sa dague donc, Nostell s'assura que rien ne viendrait déranger leur groupe, et notamment l'archéologue et Farouk, qui s'étaient permis de prendre un rapide cliché des gravures.
Pourquoi pas ? Tant que je ne figure pas dessus.
Partout où elle passait, il était hautement préférable qu'il n'y ait plus trace de son passage. La strigoi n'ignorait pas que son ex-organisation disposait d'un réseau d'espionnage aussi efficace qu'étendu, et qu'il serait infiniment regrettable qu'ils se servent de ces quelques données pour lui remettre la main - pour ne pas dire directement la lame ! - dessus.

La marche silencieuse reprit sous l'étroite surveillance des principaux combattants du groupe.
Soudain, un puissant parfum parvint jusqu'aux narines de la strigoi. Une fragrance familière et, pour son espèce en particulier, dangereusement addictive. Nostell reconnut tout de suite l'odeur du sang. Elle eut un mouvement d'humeur avant d'incliner légèrement la tête vers le haut et de réprimer un délicieux frisson.
Impossible de se méprendre.
Cela réveilla naturellement son envahissante soif, qu'elle s'efforça de refouler au mieux malgré sa gorge devenue soudain très sèche - trop sèche ?
Reprends toi, imbécile !
Plissant front et nez, la strigoi secoua obstinément la tête.
Une odeur aussi forte impliquait forcément la présence d'un corps à proximité. Un ou plusieurs, avec une blessure ouverte, en guise de festin pour les charognards...
Le mignon automate de Cora, que la détective avait réactivé à l'entrée de la grotte, leur adressa une mise en garde salvatrice. Tant mieux pour tout le monde, oui ! Surtout pour la strigoi, qui ne jugea pas nécessaire de surenchérir en mentionnant qu'elle avait reniflé une odeur aussi inquiétante qu'entêtante il y avait de cela quelques pas déjà...
La découverte macabre ne se fit pas attendre, avec pour premiers spectateurs Cora Raikes et Artémis.
Le regard perçant de Nostell reconnut alors, regroupés au-dessus de la carcasse d'un gobelin mort, six formes insectoïdes qui ne laissaient guère place au doute.
Des calypèdes !
Les yeux de la mercenaire s'ouvrirent un peu plus grand. Elle serra les mâchoires en même temps que ses doigts sur le manche de sa dague. Cette vision d'horreur - elle déteste profondément les insectes ! - neutralisa aussitôt l'attrait qu'elle éprouvait pour les effluves de sang qui avait envahi le tunnel.

Avant que la première créature chitineuse ne se jetasse sur leur groupe, Farouk prit les devants en tirant dans le tas, très vite accompagné par la détective. Nostell mit genou à terre, déposant sa lampe à ses pieds et, de sa main nouvellement libre, s'empara prestement de son arme à feu qui détona à un rythme soutenu. Lady Brightwige se trouvait derrière-elle, son fusil en sa possession. Selon ses pronostiques, son employeuse ne devrait pas avoir à s'en servir ; la strigoi veillait scrupuleusement à ce qu'aucun mille-pattes ne se serve du sol ou des murs pour les prendre à revers.
Tout en agitant pattes et mandibules, les monstres arrosés poussaient des cris stridents ! Le sang verdâtre giclait des impacts creusés par les balles. Artémis, en première ligne, faisait chanter l'acier avec une écœurante habilité.
La mercenaire ne se laissa pas déconcentrer par ce spectacle. Elle vit d'ailleurs l'un des calypèdes, petit mais diablement souple, se rétracter sur lui-même avant de se détendre tel un élastique ! En désespoir de cause, malgré ses blessures qui suintaient, il dépassa Farouk et Cora par les flancs. Ses mandibules largement écartées, l'insecte ignoble menaçait, au terme de son élan, de les refermer sur une cheville voire une jambe. Nostell, qui s'était redressée dans la seconde, leva l'une des siennes pile au moment où le monstre arrivait à sa hauteur. Elle abattit son talon sur ce qui lui servait de crâne, le clouant au sol. Sans hésitation aucune, la mercenaire braqua son canon dessus et pressa plusieurs fois la détente tout autour de son pied campé. Le calypède gigota douloureusement, ses innombrables pattes remuant nerveusement la poussière.
La strigoi s'accroupit dessus et, avec sa longue dague, le décapita en suivant soigneusement la délimitation de sa carapace.
Ainsi obtint-elle la certitude que ce cauchemar rampant ne se relèverait pas de sitôt !
Jetant un coup d'œil par-dessus son épaule, Nostell s'intéressa aussitôt à l'état de son employeuse :

- Rien de cassé. Pas trop secouée. Tout semble en ordre.

Ce n'était pas une question ; juste un constat.
Avant de songer à rengainer son pistolet, Nostell somma à l'archéologue de ne pas trop s'écarter le temps d'inspecter les dépouilles des calyptères dont elle ne s'était pas occupée personnellement. En cas de mouvement suspect, elle n'hésiterait pas un seul instant à enfoncer une balle dans la caboche de la moindre de ces abominations.
Par bonheur, toute cette action lui avait fait oublier sa soif.

Résumé:


Dernière édition par Nostell An'mbeidh le Dim 7 Jan - 10:08, édité 1 fois