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[PARTIE 2] LE SECRET DES PYRAMIDES

[PARTIE 2] LE SECRET DES PYRAMIDES - Page 4 Brandw10
Mer 25 Sep - 16:34

Le caveau divin

Le Secret des Pyramides - Partie 2


La poussière âcre râclait la gorge et ne donnait pas envie de s’éterniser dans le tombeau. Pourtant, il régnait une énergie tellurique puissante dans cet endroit. Il en imposait un respect mêlé de crainte, comme si les ancêtres les regardaient. Lui qui n’était pas croyant, Keshâ n’avait pas des certitudes assez aguerries pour ne pas redouter une malédiction, ce qui limitait ses initiatives.

Il regarda Seraphah retourner le pendentif pour y dévoiler un symbole figuratif qui évoquait la lettre A. Le nom qui émergea tout de suite à ses oreilles fut Azoriax, esprit de la justice. Mais la pensée de Seraphah avait l’air plus logique. Malgré la magnifique fresque murale identifiant des sites de fouilles inconnus, les deux corps semblaient encore avoir des secrets à leur livrer.

La réponse de Violette allait dans ce sens. Il hochait pensivement de la tête en scrutant la particularité anatomique du cadavre central. Ses oreilles pointues défiaient, c’est vrai, tout ce que chacun pouvait connaître imaginer de l’histoire officielle, que ce soit du point de vue des sapiarques d’Epistopoli ou des ecclésiastes orthopraxes Aramilans.

Un haussement de sourcils accueillit les suppositions de la portebrume sur la nature de Seraphah. Un frisson, alors qu’elle frôlait la vérité. Mais aucun élément ne pouvait l’avoir objectivement aiguillé. Ou alors, à ce compte, Maëlstrom était aussi un élémentaire d’air. Prêcher le faux pour savoir le vrai. Seraphah ne s’y laissait pas attraper.

Avec tout cela, Keshâ’rem essayait de voir comment il pouvait aider, même s’il n’avait pas les compétences les plus utiles pour comprendre les méthodes de recherches archéologiques.

-« Bon… cela va peut-être vous paraître stupide, mais je vous demande d’essayer quelque chose, juste une minute. Je voudrais voir ce qu’il se passe si nous éteignons toutes les lumière… je me dis que ce qui est visible est peut-être là pour cacher ce qui est invisible. »

A quoi s’attendait-il ? Il ne le savait pas vraiment et tâtonnait sans attente. Peut-être que certaines parties de la pièce émettaient une lumière trop faible pour être perçues sous leurs lampes ? Peut-être fallait-il se priver de ses sens et cesser de s’agiter et parler pour pouvoir entendre un souffle auprès du deuxième corps qui semblait en méditation ?

Bref, après quelques hésitations, tous collaborèrent. Ce n’était pas une idée dangereuse et il fallait bien faire quelque chose. A la faveur de l’obscurité, Keshâ’rem se concentra et essaya de projeter son esprit contre les parois du tombeau, en quête des deux boîtes crâniennes dessiquées.
~ ° Il y a quelqu’un ? °~ leur infusa-t-il mentalement.

Il avait rencontré plus tôt un crâne mystique capable de lui parler. Un spectre. Peut-être qu’il s’en trouver d’autres pour les guider ou les avertir à divers endroits de l’édifice. Cela valait la peine d’essayer. Seul l’écho de la pierre moite lui répondit.

-« Merci d’avoir essayé. Il va falloir trouver autre chose. C’est sûr que pour les fidèles, les lieux de repos de leur guide ou de leur dieu est déjà sacré et un but en soi. Mais il doit forcément y avoir un autre indice sur « ce que nous cherchons » ».

Ne pas savoir ce qu’ils cherchaient n’aidait pas à se faire une idée du meilleur moyen de frayer un chemin jusqu’à la vérité. Elle devait être toute proche.

Résumé:
Jeu 26 Sep - 10:49

Pion orange

Le Secret des Pyramides - Partie 2


Au moins, me concentrer sur les contours d’une carte que je croyais connaître m’aider à réfléchir, à me poser un peu. J’imagine que ça devenait plus simple avec le temps, d’avoir une carapace assez épaisse pour ne pas flancher face à ce que nous découvrions. Sur ce point, je ne pouvais qu’admirer ceux qui réussissent à autant se détacher. Peut-être que si nous étions chez eux, avec leurs propres croyances, eux aussi flancheraient.

Jaruk se tenait prêt de moi, impatient de continuer ou du moins de quitter ce caveau. Lui aussi sentait planer l’odeur morbide qui nous entourait, mais qui allait si bien avec le décor. Curiosité maladive et besoin de comprendre des choses qui ne faisait pas de sens. J’écoutais les derniers avis et échange sans réellement chercher à me faire une opinion, uniquement histoire d'emmagasiner l’information, de la stocker. Il faudra attendre un temps plus calme, plus propice, pour les agencer au mieux.

“Je pense comme vous, indiquais-je à celui que j’appelais Aleph. Mais comment ? Ader’rhazak doit être mort depuis bien longtemps.” Son apparence momifiée me faisait douter, de même que la conservation de ses vêtements. J’avais déjà enterré des corps avec leurs effets, je peux vous dire que ça se décompose rapidement et l’odeur est bien plus horrible qu’ici si vous utilisez quelque produit pour accélérer le processus. J’avais peu entendu parler de l’inverse, de façon à conserver les corps longtemps, j’imagine que ça devait exister, que ça devait avoir une utilité.

Comme pour ce petit être aux oreilles pointues autour de qui la pyramide avait été construite.

Le moine avait-il subit le même traitement ? Peut-être même qu’il se l’était infligé pour rejoindre son modèle. Voyez ce que la folie des fausses religions peut vous pousser à faire. J’espérais juste ne pas finir dans le même état.

Attiré par les discussions, mais toujours méfiant, Jaruk s’était rapproché pour regarder de ses yeux simiesque l’objet des contemplations. Les reflets dorés du collier attiraient invariablement ses yeux. Quand Ocyan proposa d’éteindre les lumières, j’avoue avoir douté. Au dela de ne pas être rassuré, qui n’a pas un peu peur du noir dans ce genre de situation ? Je voyais mal comment ça allait changer quoique ce soit.

Mais les lieux nous avaient déjà prouvé leurs capacités retorses à base de mécanismes ingénieux. Je m’exécutais.

C’est le moment que choisit un petit Narangpé pour passer à l’attaque. Il avait bien observé sa cible, il connaissait la chanson. C’était le coup le plus facile de sa vie, même pas la moindre réaction quand ses petites pattes agiles fouillent les poches du macchabé. On est pas tous logé à la même enseigne et pas sûr qu’un singe craint le courroux des Douze. Le voilà qui se saisit d’une trouvaille et qui fait ce qu’il a toujours fait au bazar. Retourner à son maître avec l’objet de son larcin.

Rien ne se produisit avec les lumières baissées. Il fallait se rendre à l’évidence. Quelle surprise en rallumant ma lampe, à l'abri derrière l’autel de l’humanoïde aux oreilles effilées, de découvrir un petit bandit tout fier d’avoir réussi son coup.

Montre moi ce que tu tiens dans tes mains Jaruk.

Résumé:


Dernière édition par Arno Dalmesca le Jeu 26 Sep - 14:32, édité 1 fois
Jeu 26 Sep - 12:32

Tentatives, tentatives. La pièce comme un puzzle, vous cherchez une issue, un énième piège, une nouvelle trappe. Vous devez vous attendre au pire. Après tout, la pyramide, miracle labyrinthique, a déjà tout tenté pour vous dissuader d’avancer. Pourquoi maintenant, au bout de ce tunnel, il n’y aurait plus d’issus?

Pourtant, il n’y a pas d’issues.

Vous êtes au bout. Dans son coeur. Qui ne palpite plus depuis longtemps.

Lumière éteinte, l’obscurité a quelque chose d’appaisant, de réconfortant pour vos yeux tiraillés par la vase, la fatigue, les lumières clignotantes de ces lampes impies récupérées à une nation païenne. Vous y trouvez un réconfort certain, humble… Presque sacré. N’est-ce pas le but de toute cette oeuvre? Trouver le sacré.

C’est là qu’Il l’avait trouvé. Le Sacré. Le Sacré Absolu. Au plus proche de son Dieu.

Et pour la première fois depuis des siècles, son sacré était dérangé par des mains étrangères, ou par le biais d’une petite aide à la fourrure orangée. D’abord, son médaillon, retourné avec prudence, révélant la lettre A, comme une épitaphe, ou une pièce d’identité.
Et l’ombre fut.

Petites mains simiesques, elles s’agitent dans les ambles poches où elles se referment sur des morceaux de papier. Jaruk n’a pas peur de la mort, il n’a pas conscience qu’il trouble le repos du défunt. Il s’enfuit rapidement avec sa trouvaille, la dépose dans la main de son acolyte. Il faudra attendre que la lumière soit pour distinguer le trésor: une page arrachée sur laquelle s’alignent les mots, une écriture raffinée et noble que le temps a légèrement empâté.

Cette page t’évoquera rapidement quelque chose: depuis le début, dans la poche de votre chef de groupe, sommeille sa moitié. Le carnet d’Ader’Rhazak a toujours été du voyage, vous suit depuis votre entrée dans la pyramide. Mais comme le reste, il a été oublié, laissé au temps. Si vous l’aviez ouvert, vous auriez découvert l’ultime page manquant qui n’attendait que les mains d’un petit singe pour offrir sa vérité:

J’ai trouvé le repos - me voilà face à vous, Orzad, et je m’offre entièrement dans mes derniers jours. Je reconnais votre puissance comme mon seul et unique Dieu. Que vous puissiez être adoré comme notre réel sauveur - et celui qui nous apporte la vraie puissance de ce monde.

J’ai demandé à ce qu’on emporte mes travaux pour répandre la bonne parole, et qu’on rétablisse votre unique vérité. Cette pyramide, ce temple à votre Gloire, ne doit pas tomber dans l'oubli. Et si quelqu’un me trouve: qu’il apporte à son tour sa pierre à votre édifice.

Derniers mots d’Ader’Rhazak:


Si vous trouvez sa tombe, vous pourrez offrir ce cadeau au monde comme l’a fait Orzad. J’ai trouvé la paix - et je vous souhaite la paix en Orzad.

Dans les mains du caravaniers, Ader’Rhazak vous offre la direction, dans la mort, sa main est braquée sur le Renon. A vous maintenant de trouver l’identité de l’Archevêque, et de déterrer son secret.