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[Partie 2] Le voyageur des Dunes

[Partie 2] Le voyageur des Dunes Brandw10
Jeu 23 Nov - 21:46

La rafale de vent souffle et soulève une large couche de sable qui s'étale dans les airs, oblige une nuée d'oiseau à dévier de sa course, puis retombe avec délicatesse sur une gigantesque dune un peu plus loin. Le calme redescent, jusqu'à ce que les grains de sable ne s'affaissent sous les pas des aventuriers.

Ce fut rude.

Vous le saviez; les voyages en Ventdune n'ont rien d'une partie de plaisir. Vous avez marché de longues journées sous une chaleur étouffante et avez passé des nuits incomfortables dans le froid. Le sable s'infiltre dans les bottes, les yeux ou même les circuits pour certains. Vous avez traversé d'étroit couloirs escarpés entre les immenses dunes, rencontré plus d'une bête sauvage peuplant ces lieux, mais vous touchez enfin au but. Alors que vous gravissez péniblement la dune qui se dresse devant vous, le vent dans les cheveux, vous les voyez.

Les ruines de Ventdune s'étendent sous vos yeux, a quelques kilomètres seulement. A moitié ensevelies sous le sable, certaines structures tiennent pourtant bon et se dressent avec fierté sous le coucher de soleil. Outre cette magnifique vision que vous offre cet étrange mélange de force de la nature et d'ancienne puissance humaine, une seule chose marque vos esprits; le calme complet qui règne ici.

Peu importe les difficultés pour parvenir jusqu'aux ruines, peu importe la raison qui vous a poussé à venir jusqu'ici, une chose est sûre: rebrousser chemin ne sera bientôt plus une option. Il ne vous reste plus qu'une nuit pour vous préparer et tisser de maigres liens avec le groupe, pour ceux qui ne se connaissent pas.

Demain, quand le soleil sera à son zénith, les portes du Château de Ventdune se dresseront devant vous.
Dim 26 Nov - 14:45

Aux portes du désert, nul n'est convié

Avec Chāyā, Mordekai, Tomoe


Les grains de sable roulaient entre ses orteils. Comme autant de petites fourmis piquantes, des obstacles dans ses bottes sur le chemin du château. Des dunes, des dunes et encore des dunes… Elle ne voyait que ça depuis trois jours maintenant. De maudits monticules de sable à en couvrir ses yeux, à en rayer ses perles et ses bracelets, à en faire gratter ses yeux. Mais le jeu en valait peut-être la chandelle - patience créature, l’attente est mère de vertus. Et quelque chose lui disait que le jeu en valait la chandelle. Tant de sable, tant de marche sous le soleil écrasant, tant d'efforts, ça devait bien en valoir le coup, non?
Son front pâle était maculé de gouttes de sueur. Quelle tristesse pour cette enfant de bonne famille que l’on voyait mal dans pareille situation. Oh, vraiment? La petite poupée xandrienne faisait bien tâche dans ce décor désertique. On la mettrait bien plus dans un salon de grandes maisons que là, au milieu de rien.

Pourtant, son sourire n’avait pas quitté ses lèvres. Rubis façonné par une discipline malsaine, elle rayonnait, Lan-Lan. Bien abritée sous son ombrelle, elle avançait sans broncher depuis qu’ils avaient quitté leur dernier campement. Elle flairait la bonne affaire et la percée comme un parfum doux au bout de la voie. Trop de mystère dans le fond de ce conte, trop d’inconnu dans ce monde de variable, trop d'opportunités pour ne pas les saisir. A la place de grains de sable, elle voyait des astras se déployer face à elle comme autant de diamants qu’elle n’aurait qu’à saisir. Une opportunité parfaite pour eux… Les monétaristes.

Elle réajusta son ombrelle un instant, chassant d’une main une tresse un peu trop envahissante sur son épaule étroite. Le geste surprit et braqua Huang-Long qui le lui fit savoir en sifflant bruyamment dans son oreille gracile. “Pardon, vieil branche… J’oubliais presque que tu t’étais lové là.” Le shinryu était de tous ses voyages, de tous ses caprices, de toutes ses folies absurdes qui l’emmenaient au bout du monde. Mais il appréciait mal la chaleur, le pauvre - et Lan-Lan ne pouvait s’empêcher de se sentir désolée. Après tout, elle appréciait le reptile comme son propre sang - son ami dans toutes les tempêtes. Le voir ainsi abattu était loin d’être agréable… “Ne t’inquiète pas, mon ami, nous serons bientôt arrivé à destination.” Ses mots n’étaient qu’un murmure sucré destiné aux oreilles du dragon, et à elles seules. Mais elle se doutait bien que les oreilles d’autrui pourraient capter ses prières.

Car elle ne voyageait pas seule - bénédiction ou malédiction, elle n’en montrait pas beaucoup, cachant sous ses mèches de spinelle et son sourire angélique toutes ses pensées. Indéchiffrable, Lan-Lan Fà avait le don d’être de celles qui parlent beaucoup quand on leur pose la question, ne craignant pas de se salir les mains face à l’adversité. Aussi, même si elle tranchait sur le paysage désertique, elle semblait apprécier le voyage.

Nous sommes bientôt arrivés!” S’écria-t-elle avec une certaine bonhomie. Il fallait bien ménager les troupes, surtout sous le soleil écrasant. Mais à qui le disait elle? “Encore quelques heures, une journée, tout au plus.

Elle se retourna, cherchant du regard le principal sujet de son admiration - et de son attention, à cet instant précis. Les deux rubis la croisent - et la toisent, peut-être. Mais, améthystes fières, sournoises et indociles, elle soutient le regard avec aplomb et - oui, peut-être - un profond respect. On ne lui a jamais appris à être malpolie, ni à mentir quand ce n’était pas nécessaire. Et certainement pas à sa dirigeante. Chāyā, mystérieuse, respectée, et peut-être même vénérée par certains des jeunes monétaristes qui arrivaient tout juste et peinaient à contenir hormones et maturité dans leur tenu d’adulte et leur esprit à peine sorti du couffin. Une personalité à elle-seule. Au fond, elle était fière de la savoir avec elle, dans ce désert de rien. De rien. De beaucoup, beaucoup trop de sable.

La noble souriait à pleines dents. C’est qu’elle n’aurait pas dérangée la maîtresse de sa guilde pour rien. Et elle avait mis son honneur dans la balance, la jeune princesse des poisons. Ambassadrice qui n’ambassade rien? Ce serait un parjure, une honte. Et la honte ne rimait pas avec Lan-Lan - c’était au plus une rime trop pauvre pour qu’elle soit proprement toléré. Aussi, quand elle eu vent de cette curieuse rumeur lors de son voyage à Aramilla, elle sentit les astras dans sa paume alourdir à chaque mot le poids de la main. Ainsi, au château de Ventdune, on devenait fou? Ainsi donc, un groupe était ressorti des abysses en prophétisant que dans le château se trouvait la source de ce phénomène invraisemblable?
Allons donc. Son flaire ne mentait pas, et elle dépêcha un courrier sur le champ. Pour pareilles fables… Et pourrait bien déranger la tête des monétaristes en personne.

Quand aux autres… Elle chercha du regard ses autres compagnons de voyage, pour le peu surprenant. L’homme mécanique qui accompagnait une jeune saraph, duo peu commun, improbable même. Mais ils avaient vu le gouffre, voir même fait le premier voyage dans l'abysse, qui était-elle pour les juger? Ils étaient revenus, et seraient leur guide… Bien. Très bien même.

Tout va bien, mes amis? Pas trop de sable dans les boulons?” Troublante, sucrée… On ignorait souvent si elle était insultant ou simplement honnête. Son sourire était bienveillant pourtant, regardant attentivement l’état de ses compagnons.

Elle n’était pourtant pas dupe. Lan-Lan pressentait qu’ils n’enfileraient pas des perles dans ce désert brûlant. Aussi voulait elle tout le monde en pleine forme. Quitte à dormir quelques heures de plus avant d’arriver sur place. “Allez… Encore un peu de courage.”

Mer 29 Nov - 10:03
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MORD3941 Wepnu

Chāyā Lelwani

Lan-Lan Fà

Tomoe

-Il est encore là?
-Ou veut-tu qu'il soit, ça fait déjà trois jours qu'il a pas bougé.
Le sujet de l'agacement des gardes n'avait plus bougé de l'exact endroit où il avait été escorté à la sortie de la ville, dont on lui avait interdit l'entrée pour une durée indéterminé après "l'esclandre ayant causé de nombreux dommages à la ville et la communauté d'Aramila", émettant au mieux un souffle brusque de temps à autre par toutes ses aérations pour se dégager du sable. Un intense calcul prenait forme dans ses puces pour tenter de savoir comment poursuivre la mission dans les nouvelles conditions fort peu avantageuses qui étaient dès à présent les siennes.

Mordekai était resté ainsi a tenter de recalculer encore et encore de nouveau tracé de mission, mais chaque tentative revenait au même: sans information de lieu et/ou de temps, il ne pouvait rien faire. Et c'était un paramètre inacceptable à son rapport de toute première mission.
Une interruption, bienvenue pour la garde de la ville, vint cependant mettre en branle le colosse: une chevelure de feu peu commune venait de monter dans un wagon qui s'éloignait tranquillement. Il se mit donc en route après quelque modification de rapport et configurations et sans un son -outre l'aération qui évacuait le sable régulièrement de ses engrenages- pour suivre son seul indice avec l'intention de lui demander à la première pause du convoi ce qu'elle savait sur la crevasse.
L'échange fut bref, sa participation rapidement accepté, son rythme de croisière calé sur le chariot. Il lui restait tout le trajet pour poursuivre les calculs quand aux implications de son dernier contact avec la brume, qu'il avait lancé depuis son apparition dans une forêt au nord du pays.



Dernière édition par Mordekai Wepnu le Mar 1 Oct - 16:39, édité 5 fois
Mar 5 Déc - 20:49



Poussières d’étoiles, tapis d’or, dunes indomptables.

Avec Lan-Lan, Mordekai, Tomoe


Indolentes et lascives, elles s'étendaient sensuellement, courbes offertes, généreuses et toutes puissantes, ces dunes infinies qu'ils foulaient impunément. L'odeur du sable brulant se mêlait à la gifle que le vent portait sur leurs vêtements et sur leur peau, un parfum exotique pour certain, celui de la maison, pour Chāyā. Le désert ne l’appellerait pas par ce nom, lui connaissait son vrai visage, son coeur enfoui là, sous ses collines d'or et d'étoiles. Elles scintillent alors que le soleil les embrase d'une dernière étreinte. Il ne disparaitra pas avant de leur avoir révéler les contours de leur destination. Les ruines d'une ville fantôme, habitée par de sombres rumeurs et, peut-être aussi, par une entité ensevelit. Une entité capable d'hypnotiser des mineurs, à des centaines de kilomètres de là. La caravanière devait en avoir le coeur net et faire part de ses découvertes au Grand Camérier s'il y avait lieu de s'inquiéter..

Le rubis se lève sur le ciel qui s'assombrit, l'aramilanne sait qu'ils feraient mieux de s'arrêter tout de suite, monter le camp avant que le soleil ne se couche tout à fait et dormir tôt pour repartir avant l'aurore le lendemain. Mais la cheffe des monétaristes n'est pas sensé avoir passé le temps d'une vie humaine dans le désert, une xandrienne née dans les bas quartiers d'une ville cosmopolite saurait-elle comment voyager au sein des dunes ?

Nous sommes bientôt arrivés!” La voix de la jeune Fà tirait Chāyā de sa réflexion, ses prunelles se posait sur la nuque de son ambassadrice. Quelle folie que de l'avoir ici. Cette fleur était aussi belle que trompeuse, sous ses corolles magenta, veillait l'oeil d'un dragon. Une si douce demoiselle, d'une si bonne famille, les pieds mordus par le sable aramilan au beau milieu de ce que quelques ignares appelleraient nul part. Elle annonce avec gaité qu'il ne leur faudra plus qu'une journée et se retourne. De rubis et d'améthystes, se tracent les prémices d'une longue aventure. Puisqu'elles marchent ensemble, ce sable ne saurait être autrement que pailletté d'or. D'or et d'astras. Naturellement.

La monétariste esquisse un sourire en l'entendant s'adresser aux autres membres de leur petite équipe. Le robot ne répondra apparemment pas mais il n'avait pas été très cocasse ces derniers jours. Il calculait. Quoi exactement ? Ils n'avaient pas réussi à avoir cette réponse. Quant à la Saraph.. c'était un cas spécial. Comme tous les saraph vraisemblablement. Il était bien difficile à Chāyā de cerner sa personnalité, tantôt explosive, tantôt ronchonne, même l'expérimentée carvannière ne savait dire si cette jeune femme serait un atout ou un handicap pour leur expédition. Elle était certainement un peu décalée, déphasée même, mais ne l'étaient-ils pas tous à s'enfoncer dans le désert à la poursuite de rumeurs douteuses et probablement dangereuses ?

- Nous devrions nous arrêtez par ici, fit-elle, pointant le dos d'une dune à quelques kilomètres, faisons le chemin qu'il nous reste à parcourir à la faveur des premières lueurs pour éviter autant que possible la chaleur de l'après-midi. Elle se tournait vers l'automate, un sourire plein de sollicitude aux lèvres. Même si faire cuir un oeuf sur votre tête est très tentant, je suppose que nous devrions éviter que vos circuits ne surchauffent avant notre entrée dans la ville.

Puis son évacuation de sable était un vrai calvaire pour ceux qui marchaient à ses côtés, sans compter sur la chaleur qu'il dégageait. Elle rejoignait la saraph en quelques enjambées pas tout à fait assurées, le sable dévalait la dune, poursuivant ses pieds graciles et son pas imparfait mais volontaire.

- Comment vous sentez-vous ? Vous avez déjà expérimenté les étranges phénomènes que nous poursuivons aujourd'hui et nous vous sommes très reconnaissantes d'avoir bien voulu nous partager le récit de vos aventures mais, est-ce que cela ira ?

Madame Lelwani était chaleureuse, bienveillante, une présence maternelle et protectrice, elle était pourtant bien petite à côté de la géante qui devait bien faire deux ou trois fois sa taille. Cela ne semblait pas avoir d'importance pour la monétariste, tout à fait sincère dans son questionnement.


Dernière édition par Chāyā Lelwani le Ven 22 Déc - 18:05, édité 1 fois
Lun 11 Déc - 19:55
le voyageur des dunes
Le soleil était haut dans le ciel. Un peu trop haut aux goûts de la belle grande saraphe. La chaleur presque suffoquante pouvait transformer le plus doux des anges en vieux papi grincheux. Même si la température n'était pas à son maximum. C'était le cas actuel de Tomoe. Les grains de sable se faufilaient partout dans ses chaussures, ses orteils et dans ses vêtements grâce au vent. La jeune femme faisait tout son possible pour garder son calme. Elle n'arrivait pas à simplement marcher, son agacement était très très voyant. On pouvait la voir secouer violemment ses pieds dans les airs et serrer les dents. Hors de question d'ouvrir la bouche, le sable s'amuserait à entrer. Il fallait quand même rester calme. Sa respiration était un peu plus forte, elle tentait quelques techniques qui ne pouvaient certainement pas fonctionner. Sur son épaule gauche se trouvait son nouvel ami duddo. Il semblait être heureux et confortable, un petit ronflement se faisait entendre. Sa queue enroulée autour de son bras, un sommeil paisible. Il devait vivre sa meilleure vie, petite créature qui se nourrit des émotions fortes, il était bien servi.

On pouvait pas se le cacher, Tomoe avait hâte de visiter le château que son petit groupe d'origine avait découvert. Sa première visite avait été très mouvementée et avait prévu de se calmer un peu, cette fois. Ça ne prenait pas beaucoup de temps avant de se rendre compte de sa folie et à quel point elle est à côté de la plaque. Sauter dans le trou n'était pas très intelligent, même venant d'elle. Puis elle était au bord de la folie, il ne manquait pas grand chose avant qu'elle essaie de tout casser. Le groupe marchait depuis déjà bien trop longtemps. La femme ne prenait pas le temps de regarder le magnifique paysage qui se présentait à elle. Le sable était devenu une obsession. Sa colère ne faisait que grandir. Chaque pas devenait un supplice. Un de ses compagnon d'aventure n'aidait pas vraiment à garder son sang froid. Elle se souvenait parfaitement du tas de boulons rouillé. Son corps s'en est souvenu pendant une longue période aussi. Le lancer de la petite Prune était gravé dans sa mémoire. Il était lâchement parti après cet évènement.

On respire.
On respire.
On respire.


Le temps passait. Beaucoup trop lentement. Le chemin était long. Beaucoup trop long. Les jambes de Tomoe rendaient tranquillement l'âme, c'était un supplice. Par chance, le groupe avait prévu de faire une pause un peu plus loin. Elle avait lâché un énorme soupire de soulagement. Comme une enfant, elle avait observé l'endroit où la femme avait pointé. Un regard à droite, un regard à gauche et elle avait tapé un sprint incroyable pour se rendre à cette dune. Rendu à peu près à destination, ses genoux avaient décidé de lâcher. Elle était étendue par terre tête la première. La saraph crachait le sable qui lui était entré dans la bouche en grommelant.

« saloperie de sable. »

Le duddo avait doucement ouvert les yeux et s'était blottit dans le cou de la moyennement grande demoiselle et plantant ses petites griffes dans son cou. Quoiqu'il arrivait, il serait toujours là. Pendant qu'elle se débatait contre le sable. Il n'y avait aucune grâce dans ses mouvements, c'était comme regarder une tortue sur le dos. Le sol sous ses pieds ne faisait que s'effondrer. Au moment où elle avait finalement réussis à mettre son pied à plat, la petite montagne ne voulait pas coopérer. Elle avait décidé qu'elle ne voulait pas de visiteurs à cet endroit précis et faisait rouler Tomoe jusqu'en bas, sur le côté. À la fin de sa belle aventure, elle avait accepté son sort. La saraph boudait. L'humaine aux cheveux noirs était venue à ses côtés, poliment. La jeune femme avait tourné la tête pour ne pas la regarder et avait tout simplement grogné quelque chose qui pouvait ressembler à un oui. La rouge était découragée. Tout ce qu'elle voulait, c'était explorer le château. Elle était même prête à collaborer avec l'autre tas de ferailles sans trop ronchonner. Elle continiait de grogner en retirant le sable de sa bouche avec ses bras et crachant. Tant pis si les autres voyaient déjà qu'elle était d'une toute autre catégorie de personne.


Ven 22 Déc - 10:39
La pause proposée par la monétariste évita une première catastrophe; il aurait été dommage de ne même pas parvenir au pied des ruines, qui vous attendent pourtant, si proches, si curieuses. Vous profitez de ce court repos pour reprendre votre souffle et ne pas arriver déjà à moitié morts avant même que votre quête ne commence véritablement. C'est également le moment de revoir vos informations, d'écouter de nouveau le récit que veulent bien partager ceux qui étaient là, dans la faille, ceux qui l'ont entendu.

Pourtant, ceux-là peuvent déjà le sentir, ce lieu est bien différent. Tomoe, Mordekai, quelque chose chatouille vos sens, vos nerfs, vos circuits; contrairement à votre précédente aventure, l'endroit qui s'étend en contre-bas, sous vos yeux, est mortellement silencieux. Même le bruit chantant du vent semble se calmer, comme si ces ruines étaient en dehors de tout. Un silence lourd, qui vous serre déjà le cœur, sans même avoir pénétré les lieux. Parce que, vous le savez, un silence aussi absolu soit-il peut cacher bien des choses.

Avant de vous remettre en route, les plus observateurs d'entre vous peuvent apercevoir, en contre-bas, des formes noires se déplacer rapidement, en petit groupe, ne laissant derrière elles qu'un sillon dans le sable à peine visible pour vous. Ces silhouettes, qui se meuvent avec aisance, décrivent un arc de cercle qui n'a rien de naturel; ils dérivent leur course d'un mouvement coordonné, presque chorégraphié, évitant avec soin de s'approcher plus que ça des ruines de Ventdune. Ce faisant, il semblerait qu'ils doivent se rabattre sur l'autre direction qui s'offre à eux.

D'ici quelques minutes, les célécursus seront sur vous.

Ven 22 Déc - 18:41



Ara, ara...

Avec Lan-Lan, Mordekai, Tomoe


Elle s'était étendue de tout son long -et cela faisait tout de même une certaine longueur- dans le sable. Elle pestait contre la dune, la bouche emplit de son sable. La moyennement grande Saraph n'était pas qu'à moitié maladroite dans cet environnement. À moins que ce ne soit finalement son tempérament qui ait eu raison de ses compétences motrices. Elle aimerait sourire de cette maladresse, si enfantine à ses yeux aramilans, mais la Monétariste ne doit pas oublier de se trouver un équilibre précaire, mensonger. Elle glisse, se rattrape, avance jusqu'à la saraph pour s'accroupir et tapoter gentiment son épaule.

- Allons, allons, ne maudissez pas ce pauvre sable, il semble tant vous aimer.

Elle rit doucement, l'ironie piquante se teinte de compassion, mieux valait rire de leurs déboires car ils ne feraient sans doute que se multiplier. Ils se reposent heureusement après quelques minutes de marche supplémentaires. Les nuits étaient glaciales mais les monétaristes étaient organisées et de chaudes couvertures de survies furent bientôt enroulées autour de leurs épaules. Le repas serait frugale, le sommeil tout aussi sommaire mais ils purent à nouveau échanger et partager leurs informations. Cela serait peut-être décisif, plus tard.

Puis vinrent les célécursus.

Ils auraient pu continuer leur course éffrenée tout droit mais non, les voilà qui contournent bien sagement les ruines. Repoussés ? Guidés ? Par un instinct qu'eux autres devraient écouter tout de suite. Celui de la survie. La caravanière ne bouge pas pourtant, elle porte une main à sa joue, penche la tête sur sa dextre. Bien embêtée.

- Ah la la.. C'est un problème, je crains qu'ils ne viennent dans notre direction.

Le calme apparent, insouciant, ironique ?, de la jeune femme tranche avec l'urgence de la situation. Ils ne feraient pas le poids face à une horde de coureurs. Au mieux ils finiraient piétiner à mort. Au pire.. dévorer puis piétiner à mort. Enfin, peut-être que leur ami automate ne serait pas dévorer lui. Mais son métal résisterait-il à ces dizaines de pattes aux ergots acérés ? Les rubis explorent à nouveau les alentours.

Ils devaient s'éloigner de la trajectoire prévisible des célécursus puis s'immobiliser, le mieux serait aussi d'avoir le vent contre eux et éviter d'envoyer leurs délicieuses effluves de chaires -et de circuits ?- aux narines prédatrices. L'aramilanne ne pouvait pourtant pas se précipiter, elle préfèrerait qu'un de ses camarades trouve cette solution et l'expose au groupe. Et puis, cela lui permettrait de jauger les connaissances de leurs guides. Puisqu'elle était dors et déjà persuadée que Lan-Lan avait fait ses devoirs. Paniquerait-elle ? Lépidolite rencontre le grenat et Chāyā devine qu'elle est percée à jour, ce n'est donc pas aujourd'hui qu'elle espionnera les réactions de la demoiselle Fà, un sourire mord ses lèvres.

- Courage, fuyons, mon amie.

Jeu 28 Déc - 15:22

Le début des ennuis

Avec Chāyā, Mordekai, Tomoe


Le vrombissement. Le martèlement, le cri des dunes. Elle qui s’émerveillait pourtant des ruines qui se dessinaient à l’horizon, c’était bien sa veine. Ils étaient si proches… Si proches.

La pause avait été la bienvenue - la laissant quelque peu songeuse face au récit de ce qu’avaient vécu la saraph et son comparse mécanique. Préoccupant… Mais pas plus préoccupant que les conteurs eux-mêmes. Lan-Lan savait se composer - comme une symphonie en perpétuel écriture, elle travaillait son visage, son ton, sa posture comme celle d’une poupée pour toujours offrir au monde ce qu’il avait envie de voir. Aussi ne laissait-elle pas filtrer qu’elle voyait en la géante une force… Instable. Son caractère difficile et honnête avait tout d’une tempête imprévisible, et la présence d’un duddo n’aidait pas. L’animal était connu pour être attiré par les troubles psychiques, et les mauvaises émotions. Sur son cou, Huang-Long avait frémi - à juste titre. Le reptile n’était pas dupe, et bien plus malin qu’on ne veuille le lui prêter. Ondulant à la ceinture de la princesse xandrienne, il observait, silencieux.
Quant au robot…

Une petite mise à jour ne serait peut-être pas de refus.”

Il avait de toute évidence un sérieux problème, se mutant dans un silence inquiétant. De songeuse, elle devint soucieuse, quoiqu’elle se gardait bien de faire le moindre commentaire. Abattre ses cartes, une à une, et uniquement quand nécessaire… Inutile de partager ses inquiétudes tout de suite. Les actes compteront plus que les mots, mieux valait leur laisser leur chance. Car il lui était impossible de tourner les talons pour si peu, pas devant un tel mystère qui n’appelait qu’à être découvert.

Seule la scintillante Chāyā gardait encore tous ses mystères, bienveillante étoile qui veillait sur chaque membre. Lan-Lan l’admirait pour cela, mais n’avait pas encore sa patience - tout juste espérait-elle partager un peu de son pragmatisme. Longtemps croisée dans les couloirs, les mots de ses exploits ricochant de lèvres en lèvres en tissant une légende cousues de fils d’or et d’argents. Comme une enfant regarde la princesse de son conte préféré, elle l’observait tenter de créer du lien avec Tomoe, même si celle-ci semblait hermétique à toute forme de contacte. Pour l’instant.
Elle marchait sagement derrière elle quand ils arrivèrent enfin en face des ruines, après avoir lutté contre le vent qui fouettait inlassablement les dunes. Le lieu était magnifique, un vrai bijou, ses ruines taillées comme de la dentelle projetant son ocre sur le soleil levant.

Un commentaire aurait probablement franchi ses lèvres si ce n’était pour le silence pesant qui régnait dans les lieux. Pesant, vraiment? Non. La cavalcade lointaine et les traînées de sable trahissait une tempête en approche. Une tempête carnivore, aux pattes acharnées, et que rien ne peut arrêter à part la mort. Quelle veine…

Des mots vinrent tomber dans son oreille - Chāyā se lamentait, dahlia carmin attaqué par les sables et le vent. Son ton était… Trop calme. Un sourire naissait déjà sur ses lèvres - elle connaissait ce ton, ce jeu. Rubies toisent, spinelles rient. Peut-être qu’elle se trompait, mais Lan-Lan semblait voir claire dans son jeu, la valse des danseurs qui jouent avec quoique ce que le monde dépose sur leur chemin. Changement de tempo.

Comment, déjà la fuite? Mais je préfère foncer.” Délicieuse situation, alors que dans l’acide de ses veines naît l’adrénaline. Sous les reflets rouges dansaient d’allégresse et le jeu; cela aurait été pêcher que de ne pas s’y plonger. “Allons de l’avant - ma Dame, si vous voulez bien me suivre.”

Aussitôt dit, aussitôt fait: Lan-Lan indiquait du doigt les ruines droit devant eux. C’était un problème d’apparence simple: les ruines s’offraient à eux avec leur silence de mort, lourde comme une chape de plomb. Mais les célécursus tournaient autour; plus ils seraient proches des grandes murailles décharnées, plus ils seraient en sécurité.
Et cela valait pour tout le monde. Elle se retourna vers leurs acolytes - si la saraph ne l’inquiétait pas particulièrement, l’état du robot, lui, était plus préoccupant. “Comment vont les circuits, très chers? Assez de force pour courir?” Quelque chose semblait l’avoir profondément endommagé, et elle s’inquiétait sincèrement qu’il ne puisse aller bien loin. S’approchant doucement, elle donna un coup sur son dos - dans le doute, tout se tente - pour remettre ses circuits d'aplomb.

Heureusement pour nous, le vent est dans notre dos.” S’écria-t-elle joyeusement en commençant à courir. Les bottes dans le sable, elle avait suffisamment d’endurance pour faire les quelques mètres qui les séparaient des ruines. Il fallait rejoindre le rivage silencieux, et vite, se dégager du sillage maudit des bêtes qui leur fonçait dessus. Le vent sur leur flanc charriait leur parfum dans l’autre sens, et tout au plus ils gagneraient du temps car les créatures seraient trop enfoncées dans leur lancée au moment de capter leur odeur. Faire demi-tour serait difficile, et probablement déjà trop tard. Maintenant… Il faudrait les prendre de vitesse.

Il était clair que les animaux évitaient consciemment les ruines, comme des planètes en orbite autour d’un astre dangereux. C’était leur chance. Leurs jambes étaient cependant relativement petite, et il leur restait quelques belles foulées avant d’atteindre leur but.

Tomoe, si ce n’est pas trop vous demander?” Fit-elle à l’intention de la saraph. “Ce sera rendu au centuple, bien sûr!

Elle anticipait déjà un refus, mais espérait pouvoir compter sur la force herculéenne de la jeune femme. Et si effectivement, elle s'opposait à leur prêter main forte… Elle se préparait déjà à déployer ses capacités pour faire fuire les bêtes, abattant des cartes qu’elle aurait pour l’instant préféré garder pour elle.
Mar 2 Jan - 18:52
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MORD3941 Wepnu

Chāyā Lelwani

Lan-Lan Fà

Tomoe


Quelque chose empêchait les ruines d'apparaitre aux capteurs de l'automate, du moins à cette distance. Il ne pouvait deviner leur emplacement que parce que c'est le seul endroit il n'y avait désespérément rien, plus encore qu'ailleurs. Comme lorsque Cathilde cherchait l'entrée du bol de cookie par détection tactile du seul endroit ou un espace permettait le passage de sa main. Pour Mordekai, le désert comportait à quelques mètres d'eux un bol sans fond gigantesque.

Alors que la ventilation de l'automate passait en continu et se mettait à soulever presque autant de sable derrière lui que les célécursus, il haussa le ton pour être entendu:
- Veuillez m'excuser par avance pour ma brusquerie, les paramètres de la situation actuelle ne me permettent pas de prendre le temps d'être délicat.
Il s'élança dans un concert de vrombissement de moteur et de souffle de pistons hydrauliques, fauchant les jambes des membres du groupe de voyageur qu'il avait calculé comme incapable d'atteindre les ruines avant le l'arrivée de la meute aux dents longues, les perchant au mieux dans ses bras et sur ses épaules pour les embarquer avec lui.
Le trajet et chaque mouvement avait été optimisé par son calculateur pour que tout fonctionne sans le moindre pépin. Il avait été créé pour ça, ses calculs ne pouvait donc pas échouer. Pas comme au gouffre. Plus jamais comme au gouffre.



Dernière édition par Mordekai Wepnu le Mar 1 Oct - 15:57, édité 4 fois
Lun 22 Jan - 17:52
le voyageur des dunes
Tomoe avait laissé tomber, abandonné. Elle faisait l'étoile dans le sable en se cachant le visage. Le soleil lui brulait les yeux et souhaitait quand même pouvoir les garder encore un peu. C'est utile, des yeux. Une sage décision. La grande saraph avait décidé de se reposer à cet endroit précis. Ce que la femme lui avait dit n'était peut-être pas si faux que ça, mais ce sable en particulier méritait quand même un tout petit peu ses insultes. Ce n'était pas un sol stable et aimait s'en prendre aux gens qui devaient s'y aventurer. Il pourrait faire pleuve de clémence pour ceux qui n'avaient pas l'habitude d'y mettre les pieds. Naméoh, hein !

Après une bonne petite pause bien méritée, le petit groupe avait repris son chemin. Tomoe aurait aimé resté encore plus longtemps couchée et se détendre. Le souvenir des mineurs fou l'avait fait frissonner. Elle se trainait les pieds, cette fois, mais était quand même déterminée. Elle regardait droit devant, le décor semblait être un peu plus familier. Les ruines se rapprochaient et des créatures à grandes pattes aussi. Encore un obstacle avant de pouvoir enfin arriver au mystérieux château. La belle aux cornes était fatiguée, elle s'était laissée tomber sur les fesses en soupirant très fort. Les jambes croisées, le coude sur le genoux, le menton sur la paume de la main, elle regardait les bêtes affreuses. C'était ennuyant.

« ils ont l'air con. »

Rien de ce qui se passait était amusant. Juste frustrant. À la demande d'une des femmes, elle devait donner un coup de main. Pourtant elle avait aucune idée de ce qu'elle pouvait faire et elle était juste épuisée. Les vrombrissements de la canne de conserve lui caissait les oreilles. Elle était impatiente et voulait découvrir le château des mineurs fou. Tomoe avait aussi envie de revoir IAN, le petit robot mignon qui accompagnait Prune. Le bruit se faisait de plus en plus fort et d'un coup, la jeune femme ne touchait plus le sol. Tête à l'envers dans les bras frais du machin en métal. C'était agréable, mais il y avait quand même de la colère. Il aurait pu faire ça plus tôt. Peut-être il avait les circuits rouillés et ne pouvait pas faire quelque chose d'intelligent. Le petit groupe aurait pu déjà être en train d'explorer en ce moment même. La saraph voulait l'engueuler et se tortiller pour se défaire de son emprise, mais la chaleur et l'épuisement l'empêchaient de s'emporter. La seule chose qui restait à faire c'était d'attendre. Elle tapotait le truc métallique, avec son doigt, ce qui était probablement sa jambe en gromellant encore une fois. Fallait bien se distraire un peu.  

Le groupe retrouvait enfin le contrôle de leur jambes. La belle s'était étirée et pouvait voir le monde dans le bon sens. Il avait beaucoup avancé, le bougre rouillé. Tomoe était soulagée, les ruines étaient tout près, on pouvait bien les voir. Son corps bougait tout seul, elle s'était remise à marcher et se dirigeait à grandes enjambées vers le trou. On pouvait presque voir la jeune femme gambader.


Ven 2 Fév - 16:40
Le sang froid de certains et les calculs d’autres vous ont sauvé in extremis d’un destin qui se serait avéré funeste et particulièrement frustrant; mais vous voilà maintenant au pied des ruines.

Délimitées très clairement, Ventdune semble s’élever du sol sans aucune considération pour la topographie des environs. L’entrée, ouverte, invitante, prenant la forme d’une immense arche, est plantée là sous vos yeux. Le vent qui vous pousse vers l’avant s’y engouffre dans un souffle aigu, puis semble disparaître dans cette antichambre à l’allure du ruine, cet écho du passé dans lequel rien ne semble plus subsister.

C’est maintenant ou jamais. Le retour, vous le sentez, ne sera plus possible une fois l’arche franchie.

De l’entrée, vous pouvez déjà apercevoir le château; votre véritable objectif, s’élevant au dessus des faubourgs qui constitue une première étape dans votre quête de vérité. Les plus courageux d’entre vous approchent d’un pas. Rien ne parvient à leurs oreilles, rien ne bouge sous leurs yeux. Deux pas; le vent se met à souffler plus fort, subtilement mais soudainement. Trois pas. Il semble vouloir vous porter, pressé de vous voir débarquer dans ce lieu hors du temps et de toute intempérie. Quatre, cinq, six pas, rien ne vient mettre vos sens en alerte, la sérénité des remparts vous apaise presque.

Puis, enfin, vous passez l’arche. Le changement vous caresse la nuque, hérisse vos poils; le tumulte du vent s’est soudainement tue, le sable ne semble même plus atteindre cet endroit et les oiseaux ne chantent plus. Loin d’être une ruine comme une autre, cet endroit est presque complètement isolé du monde extérieur; avec vous en son sein dorénavant. Le silence est tel qu’il vous semble presque pouvoir entendre votre propre sang circuler dans vos veines. Pourtant, au même moment, dans la caboche de ferraille de Mordekaï, les signaux s’enchaînent, les capteurs s’affolent, les rapports d’erreurs s’entassent dans sa mémoire. Rien d’identifiable, rien de connu, mais il y a bel et bien quelque chose ici.

Devant vous, plusieurs choix s’offrent à vous. Si explorer les faubourgs peut s’avérer intéressant, le château vous attend, si vous décidez de choisir une approche plus directe. Vous vous avancez encore un peu, avant de prendre votre décision, jusqu'à ce qui semble être un ancien carrefour, à l’entrée des ruines; s’élançant dans les quatre directions, cet endroit semble en meilleur état que ce qui vous entoure, comme s’il avait été encore fréquenté il n’y a pas si longtemps que ça. Les plus fins observateurs remarquent même quelques traces sur le sol. Quelqu'un a campé ici, mais l'isolement étrange, presque magique des lieux face au temps rendent ces empreintes impossibles à dater; une semaine, des mois, des années, des décennies?

Sur l’une des bâtisses, en lettre de sang séchés, vous pouvez lire très distinctement, écrit en langage contemporain;

« N’ECOUTEZ PAS LES ECHOS »
Dim 4 Fév - 18:43

Remonter la roue du temps

Avec Chāyā, Mordekai, Tomoe


Une main invisible traversait les ruines de Ventdune. Ses longs doigts crochus agrippaient jusqu’aux brises violentes du désert qui s’arrêtaient devant l’entrée. Nul n’est convié dans les ruines, pas même le souffle du vent.

Heureusement pour eux, ils avaient réussi à tromper le martèlement incessant et meurtrier des célécursus qui s’en allaient inlassablement vers d’autres horizons. Leur comportement était étrange, pourquoi ainsi contourner les ruines qui s’imposaient pourtant sur leur chemin? Ces créatures n’étaient pas réputées pour leur flexibilité. Et pourtant… Pourtant, elles avaient fui les ruines comme la peste. Peut-être auraient-ils dû faire de même; Après tout, les sages et les maîtres du désert n’étaient-ils pas les premiers à honnir l’endroit et à déconseiller à quiconque de l’approcher?

Foutaise. Il y avait quelque chose dans le fond de ces ruines, une présence obscure qui ne demandait qu’à être déterrée - la belle affaire. Alors que Lan-Lan était poussée par la force de… Du vent? De la fascination? à entrer par la grande porte, elle ne pouvait empêcher une sensation sournoise de se loger dans sa poitrine, l’impression énervante d’être observée, conditionnée à aller plus loin. Un voile obscure recouvrait les ruines de Ventdune, c’était certain. Mais que faudrait-il pour le déchirer et découvrir le secret qui se cachait derrière? Comme sur les ruines, le silence était tombé sur le groupe. Un silence de cathédral, semi-religieux, qui lui murmurait des histoires sordides ou merveilleuses, des histoires de mort, des histoires grandioses. Des histoires de Dieux.

A sa nuque, un semblant de mouvement - Huang appréciait sans doute le calme et que dans ce lieu, la chaleur étouffante des dunes d’Aramilla soit tamisée. Il pointait le bout de son crâne reptilien, ses écailles d’or luisant sous la lumière du soleil qui ricochait entre deux colonnes pour le trouver. “Alors, vieille branche, tu termines ta sieste?” lui murmura-t-elle, la voix percluse d'espièglerie - sous le masque, il y avait bien d’autres choses qui sommeillaient, d’autres pensées plus réfléchies et calculées. Elle observa tour à tour chaque membre de son groupe, silencieusement, comme les ruines.

Cet épisode des célecursus lui avait révélé plusieurs choses: le robot n’avait finalement pas les circuits aussi grillés qu’elle avait bien pu le penser - quant à la saraph, elle était difficile à lire, mais pour le peu qu’elle avait pu le voir, elle n’était pas fiable. Tout semblait l’agacer - elle pouvait la comprendre - et si elle faisait quelque chose, c’était certainement selon ses propres désirs, une immédiateté imprévisible et incalculable qui mettait la Fà en défaut. Elle la surveillait du coin de l'œil - il y avait forcément une corde à tirer, des arguments pour mieux réussir à mobiliser ces agents. Elle trouverait les bons mots, les bons gestes… Mais pour l’instant, l’essentiel était d’avancer, de comprendre où diable ils avaient mis les pieds.

Pendant l’ombre d’une seconde, spinelles toisent les rubis - pour Chāyā, en revanche, c’était un autre son de cloche, un tintement clair et taillé à même le diamant. Après les années, elle devenait persuadée d’être forgée du même alliage que leur première monétaire, aussi ne s’inquiétait-elle pas le moins du monde. Même si ces rubis cachaient tant de secrets, n’étaient-ils pas plus profonds ainsi?

Maintenant que tous les protagonistes sont réunis, observons le plan. Le château un peu plus loin semblait être l’inévitable épicentre de ce conte, là où tous les yeux montaient, là où tous les chemins menaient, sans doute le centre de tous ces phénomènes. Mais avant d’en grimper les marches, que propose le reste du terrain? Comme une ville figée dans le temps, ils traversaient les ruelles d’un faubourg, comme s' il avait été animé et emprunté pas plus tard que la veille. C’étaient là trop de merveilles pour être ignorées, une ville vide, comment pouvoir passer devant vue si parfaite sans même se retourner? Foncer tête baissée vers le château semblait être une erreur. Mais elle se garda bien de parler… Pour l’instant. Mieux vaut conserver sa langue pour être mieux entendue.

Économise ta salive, Lan-Lan. Tu auras le temps pour les beaux discours - sans doute, oui. Sans doute.
Jusqu’ici, suit le mouvement, la symphonie s’écrit toute seule.

Le groupe s’avança de lui-même jusqu’à un carrefour - c’était curieux, vraiment. Tout laissait à penser que la ruine n’en était pas une. “Curieux…’ Dit-elle en passant un doigt sur un rebord. Quelques grains de sable, une fine couche de poussière… Rien qu’on aurait pu associer à une ruine millénaire. Et les traces sur le sol allaient dans ce sens.

Nous ne sommes pas seuls, mes amis.” Avoua-t-elle en indiquant de la main les traces au sol. Elle savait que ce détail n’aurait pas pu échapper à Chāyā, et sûrement pas au robot. Mais elle préférait que Tomoe reste sur ses gardes au cas où un danger les guettait. Elle serait la meilleure force de frappe en cas d’attaque. “Quelqu’un est passé par ici avant nous… Mais il sera difficile de dire quand.”

Voir même impossible sans capacités de perception. Doucement, elle vint pincer son menton entre ses doigts, jouant doucement les innocentes habiles face à ce curieux tableaux. Ses yeux s’illuminèrent soudain, comme frappée par la grâce.

Nous devrions explorer les alentours - il y a sans doute quelques indices que cette personne a dû laisser qui pourraient au moins nous éclairer sur ce qu’il convient de faire…’ En réalité, elle espérait en apprendre plus sur leur destination et sur ce qu’ils pourraient y trouver - piège, ennemis… Dieux. Et ces ruines pouvaient bien receler de quelques objets utiles pour mieux prendre le château d'assaut. Quoiqu’elle avait toute confiance dans l’arsenal de leur ami de fer pour réussir leurs tentatives d’intrusion haut les mains. “Je vais par là. Viens Huang-Long.

A ces mots, le dragon, habitués au ton de sa maîtresse, se décolla doucement de sa cachette pour prendre son envole. Plus qu’une salamandre, Huang était ses yeux, ses oreilles, une extension de son corps pour mieux cerner son environnement et lui donner une meilleure allonge. Se laissant rejoindre par qui veut, elle se lança à gauche du carrefour, évitant volontairement le château pour mieux explorer. Brusquement, elle tomba sur une note, écrite à même un mur - visible depuis le carrefour, mais de plus près, c’était beaucoup plus impressionnant…

Les echos…” Les récits de Tomoe lui revenaient en tête. L'acoustique de la ruine ne semblait pas capable de réverbérer les sons, pourtant.

Une main invisible traversait les ruines de Ventdune.Et au bout de cette main, le bras long d’un fou dont la voix semblait être un mystère. Est-ce l’écho de ta voix dont il faut se méfier?

Elle murmura doucement à l’attention du reptile. “Fait le tour du lieu, Huang. Rejoins moi si tu trouves quelque chose d’intéressant… Nous verrons que de nous ou de l’écho aura le dernier mot.
Lun 12 Fév - 19:33



A-t-on idée, de créer pareilles créatures ?

Avec Lan-Lan, Mordekai, Tomoe


Boucles subtiles. De rose et d'audace. Cela s'entremêle. Cela tourbillonne. Dans le rouge et l’allégresse. Ses lèvres s'arrondissent et s'étirent, velours irrésistible, que mordent des desseins ambitieux. Le danger, tout proche, le jeu, plus proche encore. Elle se rit du destin, elle qui sait mesurer son pas. Elle aura dansé avec plus redoutables ennemis, qu'une horde animale. Dans son sang, assez de crocs, pour tous les terrasser.

A-t-on idée, de créer pareille créature ?

Chaya ne saurait dire mais, on ne lui enlèvera pas le délice de contempler la spinelle briller au soleil d'une périlleuse aventure. Elle montre la voie; ce serait pêcher que de ne pas la suivre. La monétariste ne s'inquiète pas tant pour leurs compagnons et guides. Il était par ailleurs a peu près clair qu'ils ne sauraient guère les guider une fois les portes de la ville franchies. Cela serait pourtant embarrassant qu'ils meurent tout de suite. Enfin, s'ils s'étaient engagés à poursuivre une aventure qui leur avait déjà laissé quelques.. marques, c'est qu'ils devaient s'en sentir capable, non ?

Entendant un "ils ont l'air con" fort à propos, la monétariste acquiesçait en direction de la Saraph et l'encourageait à défier le sable, une nouvelle fois, pour dévaler au plus vite aux pieds des dunes. Elle même s'y employait avec plus de bonhommie qu'elle n'aurait du. Le tambour de guerre qui martelait le sable derrière elle, ne l'inquiétait guère jusqu'à ce qu'elle ne perde contact avec le sable. Soulevée comme une enfant, elle ne protestait pas le moins du monde, allant volontiers se poser sur l'épaule de l'automate, voilà un bien diligent tas de ferrailles. C'est qu'il est même doté de politesse.

Le grenat se pose sur ce qui servait de tête à l'automate, difficile de savoir si c'était là qu'il stockait ses données et si cette tête pouvait servir à autre chose. Il y avait comme une étrange poignée, juste là. Est-ce qu'il pouvait s'en séparer pour la porter à part ? Ou se plier de telle sorte à être transportable, à la main ? Un mini Mordekai. Ou un Mordekai décapité. Hm.. Alors qu'ils arrivaient à destination, les affreuses bêtes les ayant oublié, elle posait délicatement sa dextre sur le haut de son crâne métallique et tapotait chaleureusement.

- Vous êtes tout pardonné pour votre brusquerie, mon cher. L'urgence devance les manières.

La féline se laisse glisser au sol et, après avoir replacer une mèche derrière son oreille, observe leur nouvel environnement. La Saraph semblait plus à l'aise, une fois ses bottes loin du sable. Car le désert semblait peiner à pénétrer les ruines. Il aurait pourtant du les engloutir, avec le temps. Mais elles lui résistaient. Tout comme elles semblaient résister au temps. Des marques de passage pourtant, il y en avait. Quelqu'un avait campé ici et avait laissé un message évocateur. Devant les lettres de sang, la monétariste lève un sourcil.

- Charmant.

Mais instructif, sans doute. Lorsque Lan-Lan prend l'initiative, Chaya acquiesce dans sa direction et son regard la couve avec confiance. Fais attention.

- Ne nous précipitons pas.

Après tout, le vent et même le temps, semblaient s'être arrêté ici.

- Mais ne nous éloignons pas trop.

Dès fois que l'un ou l'autre se mette à entendre des voix à nouveau. Chaya s'éloignait de seulement quelques mètres, elle voulait jeter un oeil par les fenêtres des maisons avoisinantes. Elle voulait voir si il y avait des indices à l'intérieur, montrant que les lieux avaient été vidés, dans la précipitation ou non. Ou si tout était en place, comme si les habitants s'étaient soudain volatilisés. Et aussi, aviser l'état dans lequel se trouvait ce qui pouvait dépérir.

- Mordekai, que vous indiquent vos capteurs ?

Chaya n'était pas femme à se reposer sur la technologie mais toute information supplémentaire restait précieuse.
Mar 13 Fév - 15:51
Matrice d'archive
  • Exploration
  • Protection
  • Diplomatie
  • Repos

MORD3941 Wepnu

Chāyā Lelwani

Lan-Lan Fà

Tomoe


Détection intention envers la crosse

- Pour le maintien de l'intégrité de tout les membres de cette expédition, merci de vous retenir de toucher à ma crosse.
Les ruines avait été atteinte de justesse pour éviter la horde au pas lourd. Venait maintenant le moment d'entrer dans le grand vide que Mordekai captait.
Un pas, une légère distorsion. Deux pas, une nouvelle vague de signaux étouffés. Trois pas, un vent soudain invite la machine vers les signaux qui semblent manquer de portée pour l'atteindre. Quatre, cinq, six pas, les signaux se clarifient et arrivent. Ils arrivent TOUS.


L'automate ne remarqua pas la descente de ses passagers. Il est trop occupé à réagir, trop occupé à écouter celui de ses modules qui arrivent à lui parler par dessus le brouhaha que lui renvois la cité. Le seul capable de se rendre audible au coeur du fratras de circuit en toute circonstance: le module DRAGON.


Le module social repris de la patte de processeur une fois le paramétrage DRAGON terminé:
- Tout. Rien. Équivalence: 100% Population Xandrie parlant simultanément. un sujet par personne. tout sujet en même temps. Superposition parfaite. Brouillage de la compréhension important. Nombre de cibles potentielles: inconnue supérieur à zéro. Efficacité de cette unité: 68.194357%. PARAMÈTRE INNACEPTABLE

Le bras de Mordekai se tendit pour lui servir de canne d'aveugle jusqu'au mur le plus proche dans lequel il planta ses doigts pour ancrer sa paume. Il recommença ensuite avec son autre main, avant de planter la pointe de son pied droit dans le bas du mur. Il entama alors une ascension du mur, avec l'intention de se placer en hauteur pour tenter d'obtenir une meilleur réception des signaux de ses capteurs qui tentait de cartographier l'endroit.



Dernière édition par Mordekai Wepnu le Mar 1 Oct - 16:45, édité 7 fois
Jeu 22 Fév - 1:05
le voyageur des dunes
« N’ECOUTEZ PAS LES ECHOS »

Une sensation étrange guettait le coeuer de la belle grande Tomoe. Le souvenir de Prune zombie après avoir touché la pioche passait en boucle dans sa tête. Les mineurs qui tapait les cailloux comme des robots l'avait effrayée. Son coeur s'était serré à se remémorer ce moment. La saraph connaissait trop bien ce sentiment de ne pas avoir le contrôle de son propre corps. Tout ceci l'avait figée après une dizaine de mètres. Rien ne devait arriver aux membres de son groupe. Pas cette fois. Il ne fallait rien toucher.

Une voix désagréable lui était revenue en tête. Encore un souvenir égaré qui voulait se manifester. Tomoe avait fait demi tour pour rejoindre ses nouveaux amis. Le ton de sa voix était plus grave et elle répétait la même phrase. « Vous, vous qui me foulez aux pieds. Vous éventrerez le sable et la roche pour ma renaissance. Vous obéirez à ma volonté ou vous mourrez. » Le petit duddo qui l'accompagnait était reveillé depuis peu. Il s'était doucement étiré avant de retourner s'enrouler autour du bras de sa maitresse. Il se reposait sur sa tête et regardait les alentours. La grande rouge fixait l'horizon. On pouvait clairement voir de la peur dans ses yeux. Doucement, elle s'était accroupie. Les mains sur les tempes. Son regard vers le sol. « Les échos ne viennent pas des mineurs. La voix veut qu'on le trouve pour le libérer... »

Les bruits et nombreux sons de l'automate l'avait sortie de ses pensées. Elle le regardait étrangement. Lui aussi agissait selon ses propres principes. Il était programmé comme ça, c'était normal.. au final. Il avait une mission à accomplir avant de pouvoir revenir intéragir avec les autres. Tomoe n'allait pas attendre. Tomoe ne comprennait pas pourquoi elle se souvenait si bien de ce qu'il s'était passé lors de la première escapade. Tomoe était un mystère aussi grand que ce château qu'ils devaient découvrir. « On touche à rien. Interdit. On ne peut rien toucher... »

Tomoe s'était redressée et avançait à grands pas vers le château. Ses doigts piaottait le vide et elle chantonnait une petite mélodie. Quelqu'un d'autre avait pris le contrôle.


Dim 25 Fév - 18:12
Tout est calme, autour de Lan-Lan. Le temps semble même s’être rafraîchit, tout est paisible, le silence n’est brisé que par le petit animal qui grimpe jusqu’à l’épaule de sa maîtresse. Lui aussi est calme, rien n’est venu le perturber durant son petit tour dans les airs. Il prend une caresse, puis bondit de nouveau, virevoltant devant Lan-Lan et la petite cabane qui se dresse devant elle, encore inexplorée.

Rien ne vient perturber le reptile.

Pourtant, en s’approchant, Lan-Lan perçoit du bruit.

Huang-Long ne bronche pas, s’approche de lui-même de la cabane comme s’il n’entendait rien.

Un bruit récurant, on frotte quelque chose, encore et encore.

« Il faut que tout soit parfait, vous comprenez? »

La voix ne semble pas vraiment venir de l’intérieur, mais résonne dans la tête de l’aventurière.

Le reptile vient se poser sur un rebord de fenêtre, imperturbable. Pourtant, devant lui, une vieille femme balaye, inlassablement, l’exact même endroit du sol, pourtant immaculé. Ses yeux tout de gris fixent l’horizon dont arrive Lan-Lan.

« Il faut que tout soit parfait, vous comprenez? C’est tout de même Dieu qui vient nous rendre visite ! »

*

Quelque chose ne va pas, Chaya peut le sentir; c’est au bout de la troisième maison dont elle scrute l’intérieur qu’elle comprend ce qui la dérange. Tout est trop propre, trop rangé, rien n’a été bousculé, renversé, pillé; et puis, aucune trace des habitants ayant pourtant bien vécus ici, il y a bien longtemps. Aucun cadavre. Jusqu’à la dernière bâtisse qu’inspecte la monétariste.

Elle sort du lot, avec ses vieilles planches pourries barricadant piètrement la porte, les fenêtres, du tissu sale et déchiré empêche la lumière de pénétrer les lieux, Chaya aperçoit même, en se penchant un peu plus, par un interstice dans les fortifications, une vieille armoire renversée devant la porte d’entrée. Quelqu’un ne voulait vraiment pas être dérangé. Un petit effort suffit à la jeune femme pour dégager l’une des fenêtres, lui offrant une meilleur vue sur l’intérieur. Sur les murs, le sol, les meubles, partout ou la surface le permet, des mots y sont inscrits, répétés encore et encore, les mêmes phrases, en boucle.

ILS ME SUIVENT
PARTOUT
ILS SONT LA
JE VEUX DORMIR
ILS NE SONT PAS REELS
ILS SONT LA
NE LES ECOUTEZ PAS
NE LES REGARDEZ PAS
DANS MA TETE
DANS LE COIN DES YEUX
LAISSEZMOILAISSEZMOILAISSEZMOILAISSEZMOILAISSEZMOILAISSEZMOI
LAISSEZMOILAISSEZMOILAISSEZMOI

Et puis, en boule, dans un coin de la pièce, à peine discernable, se trouve un cadavre en pleine décomposition.

*

Proche de la surchauffe, les circuits de Mordekaï s’activent, ses capteurs s’affinent, s’adaptent, la hauteur le débarrasse de tout un tas de brouilleurs invisibles et incompréhensible, et son programme tente, par ses maigres moyens, de lui offrir une vision appréhendable  de ce qui l’entoure, à la manière d’un cerveau humain cachant à son hôte ce qui lui serait incompréhensible, déformant la réalité pour lui éviter de perdre la raison.

Enfin, Mordekaï commence à voir, autant que possible. Il n’y a rien de vivant ici, rien qui ne vient faire bip, absolument rien dans la zone. Seul l’étrange signal provenant du château, des mouvements violents, vient perturber l’analyse; ça et la figure fine de Tomoe qui semble s’y précipiter aveuglement, seule, l’écho de la comptine qu’elle se chante à elle-même pénétrant les capteurs sonores de l’automate.

*

La petite fille éclate de rire. Courant devant Tomoe, elle s’exclame:

« Tu es la première à venir jouer avec moi ! »

Elle a un bien joli sourire, c’est bien tout ce que peut discerner l’esprit embrumé de Tomoe; après tout, elle n’a pas vraiment de visage. En tout cas, rien de fixe. Ses cheveux ondulent sous un vent inexistant, son nez et ses yeux se forment et se déforme à chaque clignement d’yeux. Mais la Saraph la suit, il le faut, pour la mission, cette petite semble savoir où aller.

« Tu vas voir, le château, c’est marrant ! »

Cette fois-ci, la voix provient de la droite; la petite fille marche aux côtés de Tomoe.

« Et mes copains aussi, ils sont marrants ! »

Quelques cadavres, à un stade indéterminé de leur décomposition, jonchent le sol du pont qui s’élève et mène au chemin serpentant et grimpant jusqu’à l’imposant château de Ventdune.

« T’auras pas peur, hein? Faut pas ! »
Mer 28 Fév - 21:02

Remonter la roue du temps

Avec Chāyā, Mordekai, Tomoe


Quelque chose clochait. Étaient-ce ses yeux? L’éclat doré du reptile lui aurait tapé la tête? Ou peut-être était-ce les rayons du soleil qui martelaient son crâne. Crinière rouge, rouge sang, rouge fièvre - son front brûlait-il?

Doucement, elle fit courir le bout de ses doigts sur sa peau pâle, lissant de la pulpe le bijoux doré qui trônait entre ses deux yeux. Nulle fièvre agitait ses veines. Et pourtant… Pourtant, c’est comme si elle était en feu.

Huang-Long s’était faufilé en premier - fidèle à ses habitudes, l’éclatant serpent d’or qui avait l’habitude des manières sournoises de la famille qui l’amenait dans des mésaventures plus que dans des périples sans dangers. En première ligne, il ne bronchait pas. Faisait-il tout juste preuve de mauvaise foi. Mais il n’avait jamais rechigné face à la moindre de leur demande - peut-être qu’au fond, il appréciait ce danger. Et à la moindre menace, il se tordait, s’agitait, dessinant dans le ciel de grandes cavalcades, des arabesques dangereuses et alarmantes.

Mais pas là. Il ne… Bougeait pas. Il sifflait tranquillement, sereinement, imperturbable. Parfaitement imperturbable.
Les améthystes balayent la ruelle, nappée de silence. Ses compagnons de route se font de plus en plus loin à mesure qu’elle explore, mais elle y trouve une certaine détente, à pouvoir faire tomber un instant le masque. Je serais prudente - soyez sages, vous aussi. Retrouvons nous vivants, retrouvons-nous vite. Le silence enveloppé du bruit du vent glisse dans le creux de ses oreilles, quand elle surveille du coin du regard le dragon qui s’approche et s’enfuit, explorant les petites maisons vides.

Vides.

Vides?

°…enez?°

Elle approche d’une petite cabane abandonnée. Huang ne montre toujours aucun signe d’alerte - aussi elle baisse la garde en approchant, surprise néanmoins par un bruit de friction. Elle n’est pas seule. Elle n’est plus seule. Ses sourcils se froncent, elle avance doucement, sa main enserre l’arme à sa taille. Elle n’est plus seule.

Swift, swift, swift… Elle balaye le sol - Huang ne bouge pas. Mais elle, oui. Elle croise les deux agates anthracites qui la voient autant qu’elle la traversent. Une vieille femme, qui répète, répète… Comme un disque rayé. Lan-Lan se fige. Son souffle s’arrête. Tout comme ses pensées.

Vraiment? Un Dieu? Un bien bel invité…” Son doigt caresse le cristal de séduction. Personne ne saurait lui résister, ainsi. Personne de réel…

Charmée, hypnotisée… Huang ne bouge toujours pas. Mais baisser la garde était dangereux. Léthal, même. Elle voulait - devait en savoir plus. Mais pas au prix de sa psychée. “Et ce Dieu, quand arrivera-t-il? Qui recevons-nous, Madame?” Elle ignorait si il était sage de discuter avec elle, ni même si elle existait. Peut-être était-ce la folie que couvait son crâne. Non, ce n’était pas ça. Le cristal lui permettra de démêler le vrai du faux. Huang ne réagissait pas, après tout. Sa main enroule la poignée de son arme… N'écoute pas les échos.
Les échos.
Chos.
Os.

Lun 4 Mar - 16:51



Dans le coin des yeux

Avec Lan-Lan, Mordekai, Tomoe


Pour le maintien de l'intégrité de tout les membres de cette expédition, merci de vous retenir de toucher à ma crosse. Un sourcil qui se hausse. Un sourire ironique. Elle voudrait lui promettre; jamais sans votre consentement. Elle se retient. Parce qu'elle ignorait si un module de second degré avait été implémenté quelque part sous la chaude carcasse de métal. Parce qu'aussi, elle n'était pas certaine de tenir cette promesse. Vile créature que voilà.

Elle s'écartait de son charmant tas de ferraille en attendant sa réponse. Il peinait le pauvre. Est-ce que du sable s'était infiltré là où il ne devait pas ? Un grain dans la mécanique et voilà que plus rien ne fait sens.

Ce n'était pas la seule chose qui déraillait ici.
Pas la seule personne non plus.

Tout cela ne collait pas. Les rubis explorent des espaces trop vides. Propres. Inaltérés. Inaltérables ? Pas cette dernière maison. Barricadée de toutes parts. Depuis longtemps. Assez pour que le bois craque aisément sous sa poigne. Elle lit. Psaumes sans poésie. Testament sans destinataire. D'un corps mort depuis longtemps, rabougri, recroquevillé, dans un coin de son enfer.

Était-ce l'auteur des inscriptions précédentes ? Le dernier visiteur de la ville fantôme, avant eux ?

Chaya sort la tête du tombeau de ce pauvre ère, jetant, par réflexe, un regard en arrière. Pourquoi ne pas avoir simplement quitter la ville ? La monétariste se doutait de la réponse mais, elle aimerait s'assurer qu'ils pouvaient faire demi-tour. Son instinct lui soufflait que ce ne serait pas si simple. Comme toujours. Elle n'aurait de toute manière pas le temps de mesurer la force de ce qui les retenaient ici, dans son dos, la voix de la Saraph se faisait plus grave.

Sa poésie à elle, se répète, échos de ce qu'ils avaient pu déjà leur apprendre de leur dernière aventure. Pourquoi maintenant ?  Les échos ne viennent pas des mineurs. La voix veut qu'on le trouve pour le libérer... Certes, mais est-ce une bonne idée ? Il ne faut pas répondre favorablement à toutes les demandes qu'on vous fera, mademoiselle. Peser le pour et le contre. C'est une chose qu'il faut apprendre à faire et à appliquer. Mais la demoiselle en question, ne semble pas disposée à se poser ce genre de question, la voilà qui se redresse et les prunelles de la caravanière se plissent. Quelque chose a changé dans la posture de la saraph. Et voilà sir Mordekai qui répond, cryptique. Tout. Rien.

Population Xandrie parlant simultanément. Comment cela ? Parlait-il de Lan-Lan et elle ? Mais elles ne parlaient pas en même temps, à ce qu'elle sache. Mais par quel étrange phénomène capterait-il la présence d'une population xandrienne au plein milieu d'une ville fantôme perdue dans les sables de Vendune ?

Nombre de cibles potentielles: inconnue supérieur à zéro. C'était une information plus intéressante, du moins, dans l'immédiat. S'il avait éliminé ses compagnons du paramètre, il restait donc bien quelqu'un, quelque chose. Une cible potentielle, donc. C'était intéressant sauf que..

Efficacité de cette unité: 68.194357%. ... 68% ? Quelle information déconcertante. Si c'était là son efficacité, pouvait-on déduire que c'était aussi sa fiabilité ? Voilà qui remettait sérieusement en question les informations précédemment fournies. PARAMÈTRE INNACEPTABLE Au moins, là-dessus, ils étaient d'accord. La monétariste acquiesçait tristement, caressant le bras métallique d'un geste compatissant.

- Accrochez-vous mon cher Mordekai. Faites de votre mieux. Ou je risque d'avoir envie d'utiliser votre crosse.

L'humeur légère. Madame Lelwani n'aurait peut être pas l'occasion de l'avoir très longtemps. Mais, les cadavres et les avertissements, s'ils étaient pris au sérieux, ne sauraient ternir l'éclat du vermeil. Il y a pourtant une nouvelle mélodie qui vole entre les lèvres de la saraph. On touche à rien. Interdit. On ne peut rien toucher... Et la voilà partie, à grandes enjambées, sautillantes ?, ses doigts pianotant dans les airs un rythme qu'elle fredonnait. Enfantin. Discordant.

Elle n'était pas la seule à s'éloigner. L'automate avait décidé, lui aussi, de ne pas écouter la monétariste et se mettait à grimper la façade la plus proche. Allait-il abimer la pierre qui avait résisté aux affres du temps ? Cela donnait une idée à la jeune femme qui fouillait dans ses poches, ou s'assurait qu'elle était seule, avant de laisser, elle aussi, sa marque sur le mur. Un point d'ancrage. Avant de se lancer à la poursuite de Tomoe.

Portant ses doigts à sa bouche, elle sifflait, pour rappeler les troupes plus que pour tenter de réveiller la saraph vraisemblablement hypnotisée, par sa propre psyché défaillante ou par autre chose.. Difficile à discerner.

- Mordekai, Lan-Lan, notre guide a décidé d'avancer, rassemblons-nous.

Sa voix est celle d'une cheffe d'orchestre, elle porte, habituellement. Elle espère qu'elle atteindra la spinelle car maintenant qu'elle dépassait l'embranchement où elle l'avait vu partir, elle ne la voyait plus.
Dim 10 Mar - 14:52
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MORD3941 Wepnu

Chāyā Lelwani

Lan-Lan Fà

Tomoe



La situation était problématique a bien des points avec la perte de la signature de la moitié de son groupe. Le rassemblement semblait cependant sonné envers la seule qu'il avait réussit à maintenir à l'aide de sa vibration harmonique vocale continue.

Un pas dans le vide ramena rapidement Mordekai au niveau du sol dans un fracas de tonnerre.
-Vision environnemental récupérée. Perte vision de la moitié du groupe. Point de rendez-vous: Tomoe. 30 secondes avant départ.
Sans attendre de réponse Mordekai se mit en position de sprinteur. Il était l'heure de voir à quel point le module de cartographie avait récupéré.
Lorsque le chronomètre interne des 30 secondes prit fin. L'automate se lança d'un mouvement fluide dans un parcours improvisé dans une droite ligne vers la signature de la saraph. Si certains morceaux de murs irréguliers et fenêtre moins cassées que détectées furent réalignées arbitrairement par sa course, certains murs calculés comme trop long a contourner furent simplement passé au travers avec la subtilité des mêmes bêtes qui poursuivaient le groupe un instant plutôt.

Le bulldozer bipède ne ralentit qu'au côté de Tomoe dont il tenta d'analyser avec plus de précision le comportement qui s'éloignait très largement du dossier que mordekai avait constitué sur elle à leur première rencontre.
Une seconde analyse parallèle se braqua vers la direction que prenait Tomoe pour tenter d'anticiper leur direction et ce qu'ils allaient potentiellement rencontrer.



Dernière édition par Mordekai Wepnu le Mar 1 Oct - 16:33, édité 1 fois
Mar 26 Mar - 0:50
le voyageur des dunes
Le corps de Tomoe bougeait selon ses propres désirs. Sa voix était un peu plus aïgue. La petite chanson semblait enfantine. Pas juste ça, elle l'était. Le mouvement de ses jambes avait lui aussi changé, elle gambadait. Elle était juste heureuse. Mystérieusement, elle avait une amie à ses côtés. Mystérieusement, il n'y avait aucune craintes de suivre cette nouvelle personne au corps vague. Juste un grand sourire plein de bonne humeur.

« Céleste veut jouer ! Céleste suivre toi ! »
Non. Ne la suit pas.

Céleste avait attrapé la petite main de l'ombre. Enfin, c'est ce qu'elle avait souhaité, elle sentait quelle avait serré quelque chose. À savoir si c'était une main ou pas. Un gros vent avait déstabilisé Céleste et elle était tombée. Écrasée comme une crêpe par terre. Céleste était beaucoup moins solide sur ses jambes que pouvait l'être Tomoe. Un grand robot se trouvait tout près. Il était grand et un peu effrayant. Est-ce qu'il était méchant ?

C'est une canne de conserve.

C'était bizarre. Tomoe arrivait à parler. Elle avait un minimum conscience de ce qu'il se passait autour. Même si ses mots ne semblaient pas atteindre la personnalité au contrôle, c'était déjà une bonne amélioration.

Céleste s'était relevé avec quelques difficultés. Ses mouvements étaient quelque peu sacadés. Quelque chose clochait lorsqu'elle bougeait. Une fois relevée, elle avait fait un petit son de satisfaction. Contente d'avoir réussis, elle avait levé les bras bien haut dans les airs. Un sentiment de fierté. Le corps n'était pas du tout adapté à l'âge qu'avait la personnalité aux commandes.

Un petit coup d'oeil au robot. Il était rassurant et imposant. « Monsieur le robot, tu vas protéger Céleste des gens par terre ? » Sa main tremblottante s'avançait pour attraper un bout de tissus du bout des doigts. Elle le serrait fort et tirait pour continuer son chemin vers le château. « Viens avec moi, je ne veux pas être toute seule. Il faut aller jusque là-bas tous les deux, d'accord ?» Il était certain que Mordekai trouverait cette Tomoe totalement différente. Évidemment ce serait pareil pour les deux autres femmes qui font aussi parti du voyage.

Le château..