[Requête] Coeur d'Uhr

Mer 4 Sep - 15:25

Sur le chemin du camp / Forêt de l'Arbre-dieu

Demephor 1901

Dans quel piteux état es-tu, Duscisio ? Ne t’a-t-on pas dit que la curiosité n’est qu’un vilain défaut ? Regarde-toi.

Vider de son énergie, il a su se protéger par instinct d’un retour à la terre. Lui qui n’a vécu moins d’une vie humaine n’aurait rien laisser derrière lui que des fragments d’existence. Néanmoins, son immobilité n’a d’égal que sa détermination. Elle est lente, mais bien présente.
Bien emmailloté, l’élémentaire a déjà commencé sa régénération. Il sait déjà qu’elle sera longue, très longue même. Actuellement, il n’est pas en condition de récupérer l’énergie perdue. Son vêtement le protège peut-être, mais cela reste une prison de tissus. Le tout est d’économiser la moindre goutte de son essence afin de survivre. Sa forme actuelle est bien trop abîmée pour être conservée et ira dans sa forme la plus simple, l’état de graine, dans le but de repartir de zéro.
Une petite graine de la taille d’un marron, que l’on plante dans n’importe quel pot. Seulement, il n’oublie pas non plus qu’il a ses cristaux, un en particulier qui devrait l’aider dans sa reconstruction. Il faut donc garder un contact direct avec ses artefacts.

L’élémentaire procède par étape.
Ils sont toujours en territoire hostile, le plus important est de protéger le cœur. Ses extrémités ne lui sont plus d’aucune utilité. Ce qu’il reste de jambe et de bras sont déconnectés de la graine et tomberont plus tard. La graine est protégée dans la cage thoracique qu’il comprime dans un très lent et léger grincement en une simple boule d’écorce et de ronces. C’est un long processus qui durera la moitié du trajet de retour vers le camp pendant que le reste de corps se dessèche.
La sphère est presque parfaite et tient dans la main. Ronces et racines commencent déjà à se former vers l’extérieur. Certaines tiges continuent d’en sortir pour lui servir de bras. À défaut d’en avoir deux, celles-ci sont plus nombreuses jusqu’à s’entremêler et à former des branches plus épaisses. Les sphères de pouvoir sont détachées de sa ceinture et approchées de son cœur. Les amas inertes sont totalement abandonnés et tomberont si on extrait la graine et sa coque végétale du reste de son corps. Les racines, dont la différence avec les ronces est facilement reconnaissable par leur couleur vert pâle, attendent sagement le moindre contact avec Mère nature.

Résumé:

Mer 11 Sep - 18:33

MJ - Coeur d'Uhr

Le Choix

Les hypothèses allaient bon train, tandis que la scientifique s’occupait à démêler les conjectures des observations concernant les bouleversements récents. Les échanges avaient été vifs, perclus d’inquiétudes. Mais elle revint tout de même vers eux, le teint marqué par la fatigue qui commençait à s’accumuler.

- Un événement a précipité une augmentation nette d’activité alliée à une déperdition forte d’énergie. Comme si quelqu’un avait tenté d’empoisonner l’Arbre-Dieu. Amplifié par le réseau disposé par les Cénotaphes, ce drain semble avoir … eu certaines conséquences. Tout cela est très urgent, nous avons tout au plus quelques semaines ou mois pour en voir les effets délétères sous tout Uhr. leur expliqua-t-elle du plus simplement qu’elle put.

Muridas se fit apporter une boisson à base de plantes censées la revigorer, et en fit servir à ceux qui le voulaient dans l’assistance. Ils prirent un peu de temps pour réfléchir, souffler. Se rassembler, discuter … mais il était évident qu’il fallait agir au bout d’un moment.

- Je ne veux pas prendre le risque de propager cette information, à d’autres que vous qui en avez vécu l’impact et l’instant. Vous comprendrez Ellendrine que les actions du Treizième Cercle me concernent en plus haut point : nous vivons leurs conséquences. Si vous avez confiance en vos alliés … moi très peu. Ce patrouilleur, notamment … ou le sauvage qui les accompagnaient ? murmura-t-elle, perdue dans ses pensées.

La Docteur secoua sa tête pour se recomposer une figure. Elle leur sourit, un peu gênée.

- Il en va de même pour Elias, cher Seraphah. Je vous rappelle qu’il était la personne la plus proche du Régent. Et vous savez bien ce que cela a coûté à Opale. Ce que cela continuera de coûter pour Opale. Sachez que je me retrouve surtout à vous confier ces éléments par nécessité, votre expédition a eu la bonne idée de forcer la main à beaucoup de monde. Que ce soit vous, alliés de fortune, ou encore les envoyés de Panoptès. laissa-t-elle échapper sans aucun repenti. Oui, le Patrouilleur. Il ne tardera pas à transmettre ce qu’il a appris ici, et alors nous verrons.

De nouveau, son message se voulait lourd de sens, mais cela semblait peu important au regard du contexte actuel. Elle souffla, de dépit ou de fatigue.

- Sachez que, je me refuse à sacrifier des personnes qui ne seraient pas consciente du sacrifice ou qui n’auraient pas d’autre choix. Je vois vos propositions, chez émissaires d’autres contrées … et je dois vous avouer qu’elles me semblent toutes aussi désespérées que les miennes. Mais n’allez pas trop vite en besogne : nous serons ceux qui porteront le poids de ce sacrifice. En cas de succès … ou d’échec. Alors je vous le demande, quelle sera la solution que vous retiendrez ?

Elyiesa montra d’une main les Cénotaphes, notamment celui creusé et qui comportait un cadavre pluri-millénaire étonnamment conservé.

- Sacrifier des âmes volontaires qui pourraient donner un sens à leur mort inéluctable et proche pour une solution discrète. Cela ne serait peut-être que temporaire … mais nous pourrions gagner du temps.

Elle se tourna vers Ellendrine.

- Des criminels à aller quérir dans les geôles, ce qui impliquerait un méandre politique et une prise de risque sur l’état final de l’Arbre.

Elle se tourna vers Seraphah.

- Les personnes volontaires que nous possédons ici, si j’ai bien compris ? Les scientifiques. Vous. Moi. Une solution directe et efficace. Peut-être celle-là même à laquelle ces personnes ont été confrontées il y a tant de temps ?

Puis elle fixa Nostell, les scientifiques.

- Il convient bien entendu d’attendre les retours de votre expédition avant d’en discuter davantage. Peut-être pourront-ils nous en dire davantage ? S’ils reviennent … Je vous propose de nous reposer un temps. Mes meilleurs analystes et botanistes vont tenter … d’en apprendre plus. Je suis désolée … mais je suis épuisée.

Puis le temps passa, les discussion et rumeurs se firent entendre. Etrangement, les Tartares encore présents restaient actifs et proches des scientifiques. Surveillaient les communications, évitaient que les informations ne s’ébruitent … après tout : il était toujours de bon ton de suspecter tout le monde. Puis, en fin de journée, on annonça l’impensable. Le retour des égarés. Trois hommes uniquement étaient revenus de l’expédition. Un scientifique de tombé, l’élémentaire de disparu et … Exerus aussi. La moitié de l’expédition était tombée au combat ? Rapidement, l’un des trois Ceros fut envoyé quérir les membres de l’expédition et un nouveau conseil fut établi.

- L’élémentaire a besoin d’engrais. Laissez-moi faire.

Artefacts, câbles. Connexions ésotériques et … substances chimiques ? Le Docteur Muridas proposa son expertise pour requinquer l’élémentaire imprudent et le disposa dans un bocal où trônait une myriade de substances qui avaient, potentiellement, eu à faire avec le Myste à un moment de leur vie. Un bain nutritif et un réseau de câbles qui semblaient le ramener à la terre. Elle assembla cela en quelques minutes puis en proposa l’usage.

- Selon sa physionomie, il retrouvera assez de quoi parler, mais guère plus. Le processus sur ce type de créature est assez traumatique, mais il pourra au moins vous livrer ce qu’il a appris. Suite à quoi, nous devrons nous prononcer. Et choisir.

Ce faisant, elle darda un œil sur le Patrouilleur qui semblait davantage préoccupé que conscient de ce qui se tramait là.

Jeu 12 Sep - 11:20

Dans un pot / Forêt de l'Arbre-dieu

Demephor 1901

C’est beau n’est-ce pas ? Une plante qui pousse.
La graine ultra-protégée par son écorce reste une curiosité de la nature. Un élémentaire sous une forme que l’on pourrait comparer à un fœtus humain qui ne demande qu’à être nourri. Ce n’est qu’indirect, mais il sent la nourriture que l’on lui donne, de mauvaise qualité certes, mais étrangement nécessaire. Si l’élémentaire peut ignorer ses caprices le temps de partager les informations découvertes à l’arbre-dieu, il le fera.

Dès qu’il a pris contact avec l’engrais donné par la jeune femme, la magie a commencé à opérer. Les premières racines se sont enfoncé dans la terre à une vitesse plutôt impressionnante vis-à-vis de l’œil humain. Les premières minutes n’ont donné qu’une prolifération de ses racines qui se multipliait toujours au pied de la sphère de ronces qui commence à se disloquer au bout d’une heure. Une petite graine de quelques centimètres éclot. Une tige verte en sort. Une feuille prend forme puis plus rien jusqu’à que la coque se consume dans la terre comme s’il se cachait dans le ventre de la terre. Il ne se passe rien de plus pendant les deux premières heures. Pour les humains avides d’informations, ce sont de trop longues heures alors qu’il ne s’agit que de quelques secondes de vie pour un élémentaire. Pour un œil avisé, il y a tout de même un changement visible… Il y a une petite boule au pied de la tige verte. Solide, elle sort très lentement, formant une tête qui sort petit à petit de l’humus artificiel dont les yeux et la bouche sont à peine dessinés. Trois trous plus fins qu’une tête d’épingle. L’élémentaire continuera de grandir le plus vite qu’il le peut.

Compter vos heures, humains. Votre patience portera ses fruits.
La petite tête se forme, les trous s’allongent finement. Un adorable bébé élémentaire sort. Son corps n’a qu’une forme primaire, un enchevêtrement de ronces, une tresse épineuse qui se divise en deux sous la tête pour former de petits bras inachevée. Les yeux s’ouvrent. Le bébé élémentaire regarde autour de lui, mais verra flou. Il n’est pas encore en état de parler, mais cela viendra avec les heures. Il commence déjà à bouger au bout de quelques heures, c’est déjà un exploit. Seulement l’effort est épuisant et retourne à l’état de sommeil. Il ne se passera rien jusqu’au jour suivant. La terre est devenue noire à ses pieds et demandera à être remplacé. Très gourmand, Bébé Duscisio recommencera à se former le lendemain pour grandir de quelques centimètres. Puis enfin, le miracle.

— Je… s’appelle…

Quelques mots. La voix semblable à des mots expirés à l’hélium n’apporte aucune information. Juste qu’il s’exerce à parler avant de s’endormir à nouveau. Ce ne fut que de quelques instants qui donne déjà une bonne nouvelle en soi. Il tentera un nouvel essaie en milieu de journée. Si ses minuscules yeux ne perçoivent pas encore de forme nette, la silhouette humaine floue lui suffira à le laisser devenir la présence d’une personne pour quelques mots de plus.

– Terre… Mauvaise… Besoin… Énergie… Arbre-monde… Sommeil…

La confusion est dans ses mots. Mélangeant besoin personnel et information à partager, n’importe qui ne pourrait faire que des suggestions ou faire preuve d’un peu de patience pour attendre les prochains mots. Encore endormi pour quelques heures. La croissance de l’élémentaire a cessé depuis le milieu de l’après-midi… Il gardera cette forme pour une durée indéterminée pour se réveiller à nouveau le soir. Encore une fois, il cherchera la forme floue d’un humain avant de prononcer quelques mots.

– Arbre-monde… Hespéride… nid… Arbre-monde… Ceno… S’éteindre… Combat… Brume… Difficile… Besoin… Énergie…

Le voilà qu’il commence à nouveau à s’endormir. D'une voix somnolente, Bébé Dusc ajoute :

— Dusc… Fatigué… Hiver… Un silence de quelques secondes, puis il termine… Maison…

Ce sont les seules informations qu’il pourra partager aujourd’hui. Peut-être des informations qui sont déjà sues… Peut-être juste le fait qu’il confirme l’état de l’arbre-monde avec ses quelques mots.
L’effort de ses derniers jours pour partager ses quelques mots alors que cela devrait prendre plusieurs semaines, Duscisio espère que ses efforts seront récompensés…

Résumé:

Mer 18 Sep - 12:41

L’avantage de l’état de l’élémentaire, probablement le seul, fut de pouvoir se reposer quelques temps. Artémis était lessivé. Depuis quand n’avait-il pas fermé l’œil ? Traquer ceux qui s’étaient aventurés trop loin dans la forêt de l’Arbre-Dieu, finalement les suivre, les protéger, sans compter cette dernière escapade au plus proche de l’arbre pour obtenir des informations. Physiquement, c’en était bien trop. Psychologiquement, on se rapprochait dangereusement de ce qu’il avait vécu à la tour d’Yfe, mais c’était encore tout à fait gérable. Rien d’alarmant. Même l’expédition dans le Dainsbourg fut plus éprouvante. Néanmoins, ici, on parlait concrètement de l’avenir de ce continent. A leur arrivée, Duscisio fut immédiatement cajolé et secouru. On le déposa dans un pot rempli d’engrais pour aider sa longue régénération.

Le Change-Peau utilisa ses dernières forces pour se changer en un beau loup au pelage blanc, avant de délicatement s’allonger au pied du pot dans lequel dormait également l’élémentaire. Tous deux dormirent un moment. Si la transformation demandait une certaine énergie, Artémis pouvait maintenant récupérer sous la forme d’un canidé. Les sens ainsi aiguisés, quiconque s’approcherait dangereusement se ferait manger par le loup. Mais ce qui le réveilla après une longue nuit de sommeil n’était autre que l’élémentaire lui-même qui, miraculeusement, avait déjà bien poussé. Loin d’avoir retrouvé sa taille, il se ressemblait maintenant davantage un être-vivant. Des personnes s’étaient rapprochées, Artémis leva le museau.

Hélas, rien de concret. Des mots qui ne faisaient guères avancer les choses. L’Arbre était en mauvaise état et avait besoin d’énergie. Tout comme lui. Il se rendormit aussitôt. Le Loup-Blanc en fit de même. Par contre, quand il se réveilla quelques heures plus tard, les révélations furent un peu plus intéressantes. Il évoqua de nouveau le besoin d’énergie. Une demande personnelle ? Probablement. Mais l’ambiguïté résidait. En effet, l’Arbre-Dieu manquait également d’énergie. Tout être-vivant, un minimum sensible de son environnement, pouvait le sentir. Mais l’évocation d’un combat futur, de la Brume, des Hespérides, d’un nid… un puzzle à reconstituer pour les chercheurs.

Les Hespérides, gardiennes de la nature, dotées d’une hypersensibilité envers la nature. Elles doivent souffrir en observant impuissantes le déclin ce poumon. Mais peut-être étaient-elles la solution ? Peut-être connaissaient-elles la solution ? Si elles étaient souvent représentées comme des diablesses, le vagabond savait cette version fausse, sans la contredire ouvertement. En effet, pour la préservation de la nature, de leur environnement, mieux valait conserver ce mythe effrayant. En réalité, les Hespérides étaient craintives, méfiantes, profondément attachées à leur nature. Elles devenaient une menace quand on approchait avec de mauvaises intentions. Il eut la chance d’en rencontrer une par le passé, ici même, dans la forêt de l’Arbre-Dieu. Pourrait-il la retrouver ? Les chances restaient minces. Très minces.

L’homme aux cheveux d’albâtres retrouva sa forme humaine et décida de s’éloigner de Duscisio. Il avait besoin de récupérer. Sans doute ne réveillerait-il pas avant un moment, pas avant le prochain hiver. Chacun interpréta ces quelques révélations, des groupes de discussions se formèrent. On pouvait sentir cette excitation palpable, les prémices d’une découverte qui pouvait littéralement changer le monde. Le Portebrume avait bien des fois était confronté à cette situation. L’Humain, quoi qu’on pût en dire, trouvait toujours d’étonnantes solutions lorsque son monde s’effondrait. Plongé dans ses songes, comme bien souvent, il attendit patiemment une réunion d’urgence pour discuter de la suite.

Dim 29 Sep - 4:33

Coeur d'Uhr

Le secret de cénotaphes

Artémis, Seraphah, Nostell, Ryker, Duscisio

Portrait de famille:

L’archéologue fut tirée du sommeil par une tape insistante sur l’épaule. L’esprit tout aussi embrouillé qu’avant, elle se sentait un peu confuse et se demandait depuis combien de temps elle était endormie. Une heure ? Trois ? Vingt minutes ?

Il ne fallait pas manquer la mise à jour du Magistère. Aussi se dirigea-t-elle d’un pas chancelant hors de la tente, manquant de s’empêtrer dans les tendeurs de la toile. Ce n’était pas non plus un grand jour capillaire, ses cheveux rouquins frisant le folâtre.

On parlait d’empoisonnement et de drain. Ellendrine essayait de raccrocher les wagons. Ses méninges grippées se demandaient si la nature impure de Duscisio avait pu entrer en contact avec l’Arbre-Dieu comme elle le lui avait demandé. Au vu de ce qui était arrivé à ses fleurs, cela pouvait très bien l’avoir tué. Et entraîner l’Arbre à sa suite.

Un soupir de soulagement lui échappa malgré elle. Le docteur Muridas ne semblait pas réaliser qu’à ses yeux, l’incident précédent leur offrait une fenêtre de tir d’une journée au maximum. Ils avaient encore le temps de préparer une réponse adaptée à cette crise. Des semaines, ce serait assez.

L’infâme boisson feuillue de Muridas fut accueillie avec reconnaissance. De toute manière, elle n’était pas en état de se formaliser du goût, maintenant que l’effet de la colafée s’estompait. Alors qu’on s’adressait directement à elle, la noble dame fit un effort pour se redresser et garder les yeux bien ouverts. Elle n’avait pas l’énergie d’essayer de convaincre Muridas de la vertu de Ryker ou Artémis. Aussi l’écouta-t-elle poursuivre.

Sa main libre essayait distraitement de dompter sa toison pour lui recomposer une allure d’aristocrate crédible. Ou en tout cas de femme. Mais où la directrice du département biologique tirait-t-elle sa verve en étant au bord de l’épuisement ?! Elyiesa semblait jeter ses dernières forces pour les convaincre. Mais n’était-ce pas une nouvelle manipulation ? Le silence plana sur son résumé et ses questions rhétoriques.

-« Je vous accorde que notre marge de manœuvre est nulle, docteur Muridas. L’Arbre-dieu ne pourra pas subir un autre coup… je ne peux pas m’engager à la place du sapiarque Von Arendt, bien évidemment… Pour simplifier la situation, voici ce que je vous propose :
Je vous laisse le bénéfice du doute et de l’initiative… puisque vous avez décodé une partie du réseau des cénotaphes et que vous savez comment passer à l’action rapidement à moindre risque… j’accepte de vous laisser renforcer la santé de l’Arbre-dieu et stabiliser le sort d’Opale… dans ce laps de temps, les Aramilans de mon équipe et moi-même ne dirons rien à personne… cela vous offre un temps de grâce pour confirmer vos théories, augmenter vos études d’impacts et trouver un peu de repos…
… mais, en échange, je veux obtenir la géographie des cénotaphes reliés à Aramila… mes concitoyens Aramilans n’ont pas la technique pour les identifier. Le moment venu, je voudrais qu’ils disposent de cette carte maîtresse. Si vous en êtes d'accord, je viendrai m'en informé en personne à votre bureau au Magistère.
Sommes-nous d'accord? »

Sa main se tendit pour formaliser sa proposition. Si Muridas la saisissait, Ellendrine ne manquerait pas la chance de tenter un éclair de cognition, pour arracher un éclat de secret aléatoire à la directrice du département biologique.

Personne n’avait l’air de les menacer de morts s’ils ne collaboraient pas, ce qui l’étonnait presque. Les mesures expéditives étaient courantes au Magistère. Elle ne jugea pas utile de revenir sur le consentement des malades. Il était promis. Mais qui pourrait le vérifier ? Personne. Sauf à camper devant les cénotaphes.

-« Parfait. Nous essayerons de convaincre Ryker de différer son rapport sur les cénotaphes. Je suis sûre qu’il pourra entendre que l’Arbre a besoin de se remettre avant d’être exposé à la moindre erreur. »

A nouveau, Ellendrine partie piquer du nez. Pour de bon, cette fois. Quand elle ouvrit les yeux, elle se sentait enfarinée. Son corps avait toutefois repris un peu de vigueur. Ce n’était pas le cas de l’expédition revenante, qui avait fondu. Désolée pour les disparus, Ellendrine tressaillit en voyant ce qu’il restait de Duscisio, encore vivant, mais plus pour longtemps. Personne n’avait l’idée d’arrêter Elyiesa dans son expérience alchimique pour tenter de le requinquer. L’assemblage technologique qu’elle formait était par ailleurs fort intéressant à observer.

Les révélations de Duscisio généraient inquiétude et frustration. C’était cryptique, incomplet, décousu…
-« Merci Duscisio. Vous avez fait de votre mieux pour accomplir votre devoir. Je prendrai soin de vous. » promit-elle. « Reposez-vous. »

Elle l’avait amené ici. Il l’avait suivi de son propre chef. Cependant, à présent qu’il était si vulnérable, elle se sentait responsable de ce qui pourrait lui arriver. D’autant que les informations qu’ils détenaient attireraient la convoitise. Il y avait plus à comprendre, c’était certain.

Cette percée au cœur d’Uhr leur avait laissé quelques bleus et trauma. Bien qu’il soit encore trop tôt pour dire si du positif ressortirait de leur collaboration avec le Magistère, elle espérait que ce soit le cas et s’en tiendrait à sa parole. Pour le moment. Les derniers mots soulevés par ses partenaires lui donnèrent matière à réflexion et le retour s’annonçait tout aussi périlleux que l’allée.

Elle n’hésiterait pas à tirer une fusée de détresse pour que l’Albatros vienne les extraire de cet enfer végétal. Son intuition lui avait fait songer à une Hespéride pour cicatriser les racines maltraitées. L’idée n’irait peut-être pas en ce sens, mais il faudrait bel et bien en apprendre plus sur l’histoire d’une Hespéride pour pérenniser la santé de l’Arbre. Elle se demandait si les mystérieuses ressources de son beau-fils permettraient d'en dénicher une. Et si elle accepterait d'en révéler plus sur le lien de son espèce à l'Arbre-dieu. Si seulement des âmes fourbes n’avaient pas volée les secrets de Déméphor…

Spoiler:

Dernière édition par Ellendrine Brightwidge le Ven 11 Oct - 23:33, édité 1 fois

Lun 30 Sep - 18:32

Coeur d'Urh

Conquête Sacrée

Artémis, Ellendrine, Nostell, Ryker, Duscisio

Musique d'ambiance

Le repos est une vertu. Tout le monde était épuisé, et surtout, Seraphah pensait qu'il fallait prendre une décision dans les 24h qui suivrait. Mais il n'en était rien. Des semaines pouvaient encore s'écouler d'après les propos de Muridas. Il ne prit pas de la boisson proposée, n'étant pas concerné par la fatigue que tous ressentaient. Il lui suffisait d'avoir des moments seul pour trouver l'énergie de régénération dont il avait besoin. Il écouta avec soin les informations relatées, notamment celles en lien à l'empoisonnement de l'arbre. Il ne put s'empêcher d'avoir une pensée pour Duscisio, dont les pétales de sa rose étaient perdues depuis longtemps.

Pour le reste, il entendit les craintes de la docteur ou devrait-il dire du Magistère. Le secret était une façon de travailler qu'ils connaissaient bien et il entendit les raisons de ce dernier. Son visage n'exprima rien, à part la réflexion, si on considérait que cette dernière était souvent neutre chez l'élémentaire. Ce qu'il remarqua c'était la répétition du nom d'Opale, comme si la citée était la précieuse d'Urh, la plus importante, alors même qu'il en allait de la survie de tous et de toutes les citées.

Ellendrine prit la parole en premier lieu et il écouta la sagesse de ses propos avant de répondre à son tour: «J'entends vos doutes autant que vos réserves docteur Muridas. Je ne peux m'engager à tenir secret vos agissements ad eternam. Cette expédition possède le soutien d'Epistopoli, même si nous sommes tous ici présents avant tout pour le bien d'Urh en son ensemble.
Vu qu'Opale est la première concernée et que comme l'a mentionnée Dame Brightwidge vous avez mis des moyens conséquents à la recherche de résolution du mal qui s'est abattu sur l'arbre et que vous êtes des plus avancés et impliqués, je tairais ce qui se trame ici, jusqu'à ce que la situation se soit améliorée et que vous soyez davantage assuré de la survie d'Opale.
J'aimerai également en échange connaitre l'emplacement des cénotaphes en lien à Epistopoli. Cela nous permettrait de gagner du temps» Bien sûr, il avait comme idée avec les instruments épistotes de suivre le réseau et de le protéger dans pour autant le mettre en avant. «Je souhaite que cela vous convienne.» Il avait envie de faire confiance à la docteur. Son implication était palpable, même si elle restait du Magistère. Il tendit ainsi sa main, prêt à sentir à travers son toucher, et son pouvoir de polygraphie, si sa promesse serait véritable.

Il tourna son visage vers Ellendrine afin de lui souffler: «J'espère qu'Aramila est au courant de la force que vous êtes pour elle.» Une femme de passion et d'expédition avec autant d'intelligence ne passait pas inaperçue aux yeux du sapiarque.

«Pour le reste, j'entends que vous jugez que nous avons quelques semaines pour trouver des volontaires. Cela est une meilleure solution à mon sens. Je vous laisse le soin de prendre soin de cela et de nous tenir au courant, si vous le voulez bien.»

Il considérait les scientifiques et toutes personnes présentes sur le site comme essentiel, par conséquent il préférait les préserver vu qu'aucune urgence n'était requise au final.

Pour la suite, l'arrivée d'Artémis, de Ryker et de Duscisio dans un état déplorable fut un soulagement en même temps qu'un choc.

La docteur Muridas prit les choses en main et l'attente sembla à ce moment interminable. Seraphah prit soin de parler à Ryker des discussions qui avaient eu lieu et s'enquerra bien entendu de ce qu'il s'était produit. Tout prenait sens, vu l'état de l'élémentaire de la perte de la fleur qu'il avait transmis avec des mains fines qui n'étaient plus que souvenir.

Seraphah à l'image d'Artémis resta au même endroit que Duscisio, peu importait que cela pouvait prendre des heures ou des jours...

Et vint le moment où des paroles se firent entendre. C'était confus. Décousu. Et pourtant. Quelque chose lui vint immédiatement en mémoire. Cela pouvait paraître logique, vu que Kesha'rem lui en avait parlé juste avant son expédition au coeur d'Urh. «Une hespéride est née de l'arbre...Il y a de fortes chances que Duscisio ait reçu cette information-là. Personnellement je la tiens d'une source fiable.»

Malheureusement, aucune autre information sur la vie de cet hespéride...une information que le détenteur du cristal d'omniscience pourrait révéler s'il n'avait pas été si fallacieux. Qui sait...peut-être se présentera-t-il en sauveur pour venir en aide à Urh tout entier.

Spoiler:

Jeu 10 Oct - 12:56

Tout s’était beaucoup trop accéléré et le Patrouilleur s’était retrouvé devant l’élémentaire en regain d’essence plus vite qu’il ne l’aurait cru. Sa tête tournait, des impacts et conséquences de tout cela mais il comprenait à présent de nombreuses choses. Ce qu’il avait vécu dans la Tour était … logique. Ce que Déméphor avait révélé, ce qu’il en comprenait … bon sang. Tant de savoir, tant d’indices … mais ce n’était pas son rôle et il se faisait juste un devoir de collecter ces éléments. Il ne pouvait pas tout comprendre, ces années à errer dans la Brume ne lui avaient pas permis de bénéficier d’une éducation aussi poussée que les membres du corps expéditionnaire.

Il condamna l’usage fait par Muridas de Duscisio mais se rendit bien vite compte que face aux savants de ce groupe, il n’avait pas réel mot à dire et se retrouvait bien trop à son goût en dehors des décisions. Mais il n’était qu’un Patrouilleur. Un Mort gris, un être humain perdu pour le commun des mortels. Sans oublier sa nebula qui ne cesser d’appuyer dans la direction de la Mer de Brume, vers sa propre perte.

- Votre projet est folie : l’urgence ne doit pas nous pousser à commettre des impairs. Pour ma part, je ne prendrai pas part à cela. De deux maux, je n’en choisis aucun. Mon serment est de servir, pas de choisir au lieu des autres. répondit-il, se réfugiant avec facilité derrière une façade pour ne pas avoir à réaliser de choix aussi douloureux que lors de la mort du Dieu.

Il ne maîtrisait pas tout, ne comprenait pas tout. Il savait seulement l’urgence et ça le terrifiait. Le Patrouilleur garda pourtant une mine fermée, se contenta d’observer mais il était assez perceptif pour percevoir quelques changements dans les attitudes des autres suite à son retour. Une sorte de distance et de méfiance. Il ne fallut pas longtemps pour qu’il comprenne qu’ils savaient son affiliation avec l’Alliance et qu’on tenta de le dissuader de différer son rapport, pour maximiser les chances de succès de leur entreprise. Cette idée lui hérissa le poil, mais il respecta tout de même les échanges avec Seraphah et lui livra sans rien omettre de leurs mésaventures. Le sage élémentaire saurait quoi en penser, quoi en faire. Dans cette équipe, il était le seul envers qui il avait une confiance aveugle. Après tout, leur histoire remontait à bien longtemps.

- Seraphah, c’est … c’est bien trop précipité. Oui, je sais que les dangers seraient … immenses. Vous devez vous dire que je dis ça parce que je suis trop habitué à vivre dans la Brume, mais tu sais à quel point elle me terrifie. En dépit de toutes ces années. Tout ça est … beaucoup trop lourd pour moi : si j’ai choisi cette voie, c’est parce que je voulais apprendre ce qui était arrivé à mes parents … mais là, avec l’Astrolabe et … tout ça … Bon sang. Je ne suis qu’un homme, pas un Dieu. J’ai .. j’ai vu des choses qui t’auraient, même toi, fait reconsidérer tout ce que tu sais. se confia-t-il, les épaules basses.

- Je dois en référer à Panoptès. Tu le sais. J’accepte de ne m’y rendre qu’à partir du retour de notre expédition, c’est tout ce que je peux garantir. Si quelqu’un devrait m’en empêcher, je saurai que ses intentions sont noires au sujet de votre entreprise. On parle de vies, tout de même. De vies humaines … de la vie d’une créature qui nous dépasse. Seraphah, tu es assez âgé pour le comprendre : j’ai vu des choses que nul autre ici n’a vu. Sauf Artémis, peut-être. J’ai été au cœur des royaumes nains, j’ai affronté un Leshi. J’ai parlé à un Dieu, bon sang. Crois-moi quand je te dis que nul être ne devrait se prendre pour plus important qu’il ne l’est. Jouer avec les vies, c’est se prendre pour le divin, et tu sais à quel point j’ai les religions en horreur …

Puis il se mura dans le silence, en proie à une lutte intérieure si forte qu’il en oublia même de se reposer, de s’impliquer … tout pointait vers son prochain voyage et les conséquences de cette expédition pèseraient longtemps sur sa conscience chargée de traumatismes. Plus le temps passait, plus cette place centrale dans les événements lui donnait le vertige. Il aspirait à un feu de camp, une épée aiguisée et … un combat. Du sang, de la violence. De la peur. La mort. Des choses qu’il connaissait, des choses moins vertigineuses.

Oui, il fallait être cinglé pour être Patrouilleur.

Jeu 10 Oct - 13:16

MJ - Coeur d'Uhr

Les conséquences

Elyesa accueillit l’approbation de l’équipe composite avec un geste de la tête. Bien entendu, comme tous, elle tenta d’extrapoler à partir des paroles de Duscisio mais sembla approuver les conclusions qui allaient, pour la plupart, dans son sens. Elle ne se prononça par sur le reste. Malgré les stimulants, la fatigue était bien ancrée.

- Il est en effet évident que ce qu’a causé Duscisio a eu un impact certain sur l’avenir et le déclin de l’Arbre. opina-t-elle, un brin penseuse.

Elle avait encaissé les remarques du Patrouilleur sans broncher, tout comme elle avait accédé aux demandes d’Ellendrine et de Seraphah. Il n’était que justice de les aider à cartographier les nœuds propres à leurs nations, bien qu’elle n’en ait pas les informations précises. On pouvait tracer des conjectures mais retrouver la localisation précise des racines dans chaque nation n’était pas possible à l’heure actuelle. Il fallait deux relais : un sur les racines, à leur bout, et un ici. A moins de trouver les racines, elle ne pourrait vraiment les aider.

- Nous avons des directions approximatives, et des Cénotaphes qui seraient pertinent, en effet. Mais gère plus, j’en suis désolée. Je prends un risque, et je ne suis pas sûre que le Magistère l’accepte mais … nous vous aiderons au mieux à trouver ces informations. Sachez juste que cela reviendrait à trouver un ensemble de panneaux indiquant une direction vague, sans avoir la moindre idée des routes à suivre. Il y a beaucoup plus de nœuds de Cénotaphes que de centres névralgiques de racines … du moins, j’en ai fait l’hypothèse.

Puis le temps fut aux préparatifs, aux consignes. Une nouvelle expédition fut montée en vue de faire passer les informations, d’aller chercher les sacrifices, si on pouvait les appeler ainsi. Les heures se transformèrent en jour, afin de collecter les quelques éléments attendus … puis la nouvelle leur vint que tout était en cours de préparation. Les relevés très approximatifs attendus furent confiés, le Patrouilleur demeura bougon jusqu’à ce que vint le temps du départ. Un aéronef chargé de les déposer en bord de forêt, afin d’éviter d’attirer trop d’attention.

- Merci du fond du cœur, sans votre aide je pense que nous ne serions jamais arrivés à cette conclusion et finalité. Votre intervention a été, je le pense, cruciale pour l’avenir de l’Abre-Dieu et d’Uhr. Je vais rester ici pour coordonner les actions. Votre aide et votre silence nous feront gagner un temps précieux pour sauver le monde. Elle eut un soupir long, presque soulagé. C’est peut-être un peu prétentieux de le formuler ainsi mais … qui aurait cru que ça se passerait ainsi ? Merci. Vous vous êtes faits une amie, une alliée. Je n’oublierai pas vos noms et vos actes lorsque le temps viendra. J’espère que nous nous reverrons, je vous souhaite un bon retour.

Puis elle s’en retourna, presque allégée. Comme si le poids qu’elle s’était posé sur les épaules avait été un peu partagé, distribué parmi vous. Il était rare qu’une interaction avec le Magistère laisse le souvenir d’une personne aussi serviable et affable qu’Elyesa, et pour beaucoup c’était une première. Mais force était d’avouer que … tous n’étaient pas aussi mauvais que le dépeignaient vos précédentes expériences. Que ce fut des Docteurs, ou des Tartares. Peut-être même que le sacrifice d’Exerus resterait en mémoire pour certains d’entre vous car jamais elle ne revint. Le temps gagné avait assuré la survie de la seconde expédition et … nul ne sembla s’en préoccuper à part Artémis. Ainsi était le lot des soldats, des protecteurs.

Quoi qu’il en fût, l’aéronef dépêché par le Magistère vous ramena aux abords de la forêt. Endroit à partir duquel le retour dans vos nations respectives serait facilité. Le Patrouilleur renouvela sa volonté de prévenir l'Alliance, le temps de parcourir la nation à pied et de se faire entendre. Le Sapiarque, maître de l’expédition avait encore visiblement à faire pour regagner son illustre demeure, tandis que l’érudite et sa garde rapprochée partait vers de nouvelles destinations. Ne restait que le destin de l'élémentaire brisé. Pris sous l’aile de l’érudite, elle s’en occupa jusqu’à ce qu’un beau jour, il finisse par disparaître. Purement. Simplement.

D’Elyesa Muridas ne vous parvint qu’une nouvelle aux alentours de début Keladron. Grâce à vous, à votre aide et votre coopération elle avait réussi. Les volontaires étaient arrivés avant que les nations ne s’en mêlent et la survie de l’Arbre-Dieu était entre de bonnes mains.