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[Event] La cour des intrigants

[Event] La cour des intrigants - Page 3 Brandw10
Jeu 30 Nov - 11:44

Tout les bobos n'ont pas de causes stylées...

Event



Le regard de Violette se tourna vers Jade qu’elle n’avait pas reconnu. Putain, mais c’était qu’elle lui cassait les couilles celle-là ! C’était pour des raisons comme ça qu’elle méprisait allégrement les justiciers en herbe.

Enfin… elle ne connaissait ni d’Adam ni d’Eve la personne qui venait de l’ouvrir. Mais il était commun quand on ne connaissait pas quelqu’un de lui inventer une vie à son avantage. Dans tous les cas, peu importait ses motivations, il était peu probable qu’elle soit en mesure de les comprendre et de les accepter. Les maraudeurs comme elle n’avait pas vraiment de principe et leur capacité à retourner leurs vestes et à choisir leurs adversaires étaient sans commune mesure. Lâcheté peut-être ? Lâcheté sûrement. La lâcheté faisait partie de l’intelligence de toute manière. Ce n’était pas l’honneur et le sens des responsabilités qui permettaient de survivre.

Elle n’avait absolument pas envie d’être là quand quelqu’un tenterait d’attaquer la psychopathe semi-divine.

Il y avait bien ensuite un pigeon céleste qui s’était ramené pour proposer une solution intermédiaire mais la portebrume n’était pas convaincue. En soit sa solution pouvait être pertinente pour des personnes raisonnables, mais vu sa réputation le roi xandrien paraissait comme tout sauf raisonnable. Peut être que sa réputation surpassait sa véritable personnalité mais si elle était véridique il refuserait jusqu’aux menottes. Ce n’était pas pragmatique mais pour une fois, Violette pouvait le comprendre. Avoir un roi même dans une enquête légitime menottée par des étrangers ou des contadins serait effectivement perçut comme une insulte par la population xandrienne, peu importe l’amour ou le désamour qu’ils attachent au Roi en lui-même.

Heureusement ou malheureusement, il n’y eut pas besoin d’en arriver là, une balle perdue tapant directement la jambe de Yodicaëlle qui reprit son apparence réelle visiblement lassée du jeu qu’elle venait à peine de commencer.

Redevenant elle-même, l’ennemie recommence à user de la multitude de ses pouvoirs, ouvrant le balle par des tirs enflammés très probablement purifiée vu la création élémentaire afin de dégommer un par un des dirigeants.

Tandis qu’elle est occupée à massacrer des opalins et à tenter d’en faire de même avec l’epistote, Violette se précipite vers le roi pour enfin le sortir de là quand elle a le dos tourné, profitant pour cela de la diversion que lui procure Reno avant de finalement trébucher à coté du roi pour retomber au sol, toujours frappée par la malédiction que Yodicaëlle lui avait offerte tantôt.

Elle se relève alors juste pour voir arriver sur elle et le roi xandrienne des sphères de foudres.

Une situation bien catastrophique. Sans pouvoir, maudite par la fortune et quasiment à bout portant, il lui était impossible de pouvoir esquiver une telle charge. Pire, la malédiction qui lui avait lancé Yodicaëlle faisait d’elle un trou noir qui attirait les attaques qui passaient à coté d’elle, comme la boule de foudre initialement destinée au Roi qui par hasard comme seul le pouvoir de fortune pouvait en faire se retrouvait légèrement déviée afin de l’atteindre elle.

Un double tarif d'électricité qu’il fallait désormais assumer.

Une personne extérieure pourrait penser qu’elle s’était interposée pour sauver héroïquement son suzerain. La vérité c’était qu’elle n’avait rien demandé et que sa volonté de protéger quelqu’un même pour son propre intérêt avait des limites. En aucun cas elle n’avait envisagé de devenir un bouclier humain mais comment aurait elle put prévoir que l’ennemi combinait à la fois fortune et abrogation ?

Beaucoup de choses lui passèrent par la tête pendant l’infime seconde où les deux boules de foudre faisaient le chemin jusqu’à sa personne. Colère, Regret, incompréhension,... Trop tard de toute manière, elle ferma les yeux.

La suite ? Un hurlement de douleur, des cris à mesure que l'électricité traversait ses chairs, ses nerfs, sa peau, son corps entier. Des larmes peut-être, des sanglots probablement, il fallait dire que ce qui sortait de sa bouche était un ensemble de beaucoup de choses. La douleur provoquée par la foudre était bien différente de ce qu’elle connaissait. Les blessures par le biais de lame, de griffes même de balle restaient souvent externes et/ou assez bien localisées. Là il s’agissait d’une douleur globale qui n'épargnait rien. Si le choc électrique avait été plus long, elle serait sans aucun doute morte sur place, mais heureusement l’attaque était aussi brève que la boule.

Il en restait que les dégâts étaient considérables, tout le côté droit de son corps était parcouru par de multiples lésions et brûlures second degré entrainait l'émergence de cloque blanche et d’une peau rouge et suintante, qui s'étendait de sa cuisse jusqu’à son visage. Le reste de son corps n’était pas non plus indemne, mais de toute évidence c’étaient surtout les zones d’entrée et de sortie du courant.

Ce n’était pas aussi critique que l’attaque de feu qu’avaient vécu certains dirigeants, mais la douleur était quant à elle indescriptible.

Au sol, à quatre pattes à la fois sur les genoux et les coudes, c'était déjà un miracle qu’elle ne soit pas tombé dans le monde des rêves. Chose qui n’était pas arrivée, car le départ de Yodicaëlle avait permis à la nébula de Violette de reprendre du service pour trouver à sa situation, le moins pire débouché.

Les conséquences étaient terribles. Et elles seraient terribles une fois qu’il faudrait la soigner, mais à défaut du mieux, le moins pire restait acceptable.

Avec uniquement un œil ouvert, celui de droite était lui-même pris dans les brûlures et les lésions qui recouvraient la partie droite de son visage, Violette haletait, son cœur battait la chamade, ses muscles affectés par de multiples spasmes au point qu’elle finisse par vomir sur place.

Autant dire que dans son état, elle n’avait absolument pas fait attention ni au trou, ni aux soldats qui lui intimaient de répondre à des questions.

Résumax:
Lun 4 Déc - 23:43

Schemers court

starring Jane Kaldwin & event participants

Je ne m'attendais absolument pas à ce que Réno ne se mette à flinguer le roi prostré juste devant lui. Incrédule, j'échangeai un regard avec un des résistants avec nous mais je fus davantage stupéfaite de voir que le roi avec un nouveau trou n'avait même pas réagi, au contraire de l'autre qui avait glapi de terreur sous le coup de feu et était blanc comme un linge. La femme qui était apparue sur la table venait d'être démasquée. Au moins on aura ça de moins à gérer, me dis je en jetant un œil à Violette qui voulait embarquer les deux ailleurs avant que je ne menace à nouveau la dénommée Yodicaëlle de mon fusil d'assaut...

MERDE ! lâchai-je alors que je voyais la femme à l'aura divine faire usage de magie pour cramer un pauvre type pas loin et qui n'en a strictement rien à faire qu'un ours immense ne la morde au risque de lui arracher un bras. Tout se passa à une vitesse hallucinante, j'étais médusée en voyant Réno redevenir un homme qui était en train de la mordre... et se faire balayer comme une feuille morte quelques mètres plus loin. À cet instant, Bob sortit de sa cachette dans mon dos pour tirer sur ma veste car il voyait le danger venir, celui que je voyais arriver une fraction de seconde trop tard. Mademoiselle Kaldwiiiiiiiin !! Mon petit drone tira de toute ses forces au risque d'y laisser un bras aussi et je réagis finalement en m'écartant en manquant de chuter à terre sur un cadavre.

La mort passa de très près sous la forme d'une boule d'énergie chargée de foudre, celle-ci me frôlant de telle façon à ce que même si je n'étais pas atteinte de plein fouet contrairement à Violette, je prenais ma part de blessure dans la riposte de Yodicaëlle. La boule fut suffisamment proche pour que ça me crame une partie de la manche de ma veste de costume, m'obligeant à lâcher le fusil qui devenait trop lourd pour une main. Ma manche prit feu et je m'acharnai à éteindre le départ de flammes avec mon autre manche et ma main au risque d'avoir des brûlures supplémentaires. C'était un miracle d'avoir échappé à une telle attaque... Vos brûlures sont superficielles mademoiselle Kaldwin mais il va falloir que vous soyez prise en charge. Je renâclai. Sans blague Bob... Et voilà la garde... Mon attention fut cependant attirée vers Réno, donc relevé.

Où était passée Yodicaëlle ? ... Un trou ? Mais que... Elle a fait apparaître ce trou pour y disparaître ! Et Réno qui... Lui aussi avait disparu dedans ! Je voulus y voir de plus près mais je fus immédiatement arrêtée par la garde d'Opale qui vint à moi de façon bien peu amène. Merde et Réno qui voulait qu'on le suive ! Mais était-ce une bonne idée dans un trou pareil ? Peu probable... Sans arme, sans soutien et désormais sous la surveillance de la garde, je ne pouvais plus faire un pas. J'avais bien peur que sur ce coup là, Réno était bien seul... Bob se tassa sur mon épaule pendant que je fus apostrophée par un des gardes opaliens. Je gardai mon calme en levant les mains à hauteur de mes épaules. Je suis Jane Kaldwin, j'étais dans la délégation epistopolitaine afin de représenter ma famille à ce sommet et je me suis retrouvé en pleine attaque terroriste. Je fronçai davantage les sourcils à sa question suivante sur ma situation. J'ai cherché à me défendre en volant une arme sur un cadavre. Je viens d'Epistopoli et j'ai été dans l'armée, je sais donc comment ces flingues fonctionnent. Lui ? C'est mon automate de compagnie... Vous voulez bien baisser votre putain de flingue, dites ? rajoutai-je un brin plus irritée d'être mise en joue par son collègue alors que je ne représentai clairement pas une menace. Là j'étais en colère, encore sous le coup d'une certaine adrénaline mais dans quelques minutes, j'allais payer le contrecoup psychologique de ce qui venait de se passer et des évènements...

Résumé:
Mer 6 Déc - 10:54

Apprendre par le sang, apprendre par le feu

La Cour des Intrigants




Quitte ton abri, ô sorcière
Le chaos a encore un dessein pour toi
Quelque part, loin de ton monde de chimère



Des cris fusaient de toute part. Depuis son abri, Lö écoutait, oreilles ouvertes et sens en alerte. Le chaos s’est emparé de son petit monde si simple. Se lever, manger, dormir… Et si tout ne se résumait pas à ça? La poussière sur la face, elle avait enfoui son visage dans ses genoux.

On criait dans les rues alentours. Des bruits de balles éparses qui achevaient d’autres vies. Comme ça, simplement. Ainsi était la voie du monde, peut-être. Elle avait eu tort. Un à un, les rouages de son esprit s’arrêtaient, pour se détacher et se raccrocher à d’autres, créant de nouvelles mécaniques, de nouvelles émotions. Paranoïa. Dégoût. Méfiance. Peur. Une palette sombre aux couleurs cramoisies, au goût de sel et de poussière, le maquillage du désespoir sur les marches de la mort avant la toute fin.
S’était-elle bercée d’illusion, Lö? Sans doute. Ses mains entouraient de qu’elles pouvaient; des morceaux de bois cassés, un bout de brique, du sable. Tout pour la connecter à cette nature enfouie, perdue; enterrée sous la création humaine qui touchait le ciel de milles éclats.

Un bruit de bottes. De plus en plus entêtant… Une garnison qui avançait vers la place, cette clairière qui semblait être l’épicentre de toute l’attention. Une toile de problèmes, de morts. Fuir… Vraiment? Les hommes en arme hurlaient, elle entendait leur grosses voix dans les dédales, parfois venant de certaines fenêtres. Si seulement elle pouvait comprendre. Où ils étaient, ce qu’ils étaient, ce qu’il se passait. La foule était une masse désastreuse mais cohérente. Comme un gros animal, chassé par un prédateur plus dangereux. Maintenant seule, remettre les places du puzzle les unes à côté des autres devenait plus facile. La foule avait fuit les armes, les hommes à capuche. Le centre de la place. C’était là, le prédateur.

La femme à la foudre… Alors, le prédateur… C’était elle?

Un groupe de soldat passa à côté d’elle, mais heureusement ils ne semblèrent pas la remarquer, abriter sous ce mur à demi détruit, devant un corps déjà tombé au combat. Le corps… Elle leva les yeux. Il était difficile à voir, sous les décombres, les jambes déjà broyées par des pierres qui le mangeaient jusqu’à la taille. Du plâtre et de la poussière grise jusqu’à sa tête, tâché seulement là où le sang avait coulé dans de grandes tâches écarlates et grisâtres. Toi, qui étais-tu? Lö attendit une seconde que le silence soit total avant de tendre une main vers le mort. Ses yeux étaient encore ouverts, fixant le ciel dans l’éternité. Tiède ; elle déposa sa paume à plat sur sa mâchoire, luttant contre la poussière pour mieux le sentir. Il n’y avait plus rien à ressentir, bien sûr. Mais ainsi, elle appréhendait la mort. Elle apprenait…

Morceau par morceau. Elle retira une pierre, puis deux, dégageant sa nuque, son torse. Pourquoi tu étais mort? Parce que tu as tiré en premier… Elle remarqua la capuche sous sa nuque, cachée par quelques gravats mais pas assez pour ne pas le trahir. Il était un prédateur, lui-aussi. Mais on avait réussi à le repousser, lui. A le tuer avant qu’il tue… Cruel. Vraiment? Cruel? Non. Plutôt juste. Lö se mordit la langue. Son pied commençait à lui renvoyer une vive douleur, des palpitations qui remontaient jusqu’à son crâne le long de sa colonne. Apprendre, envers et contre tous. Apprendre par l’expérience…

Sur son torse, un objet. Elle l’identifia tout de suite, ce long dédale de tuyau, de métal, un peu plus petit que son bras. C’était un semeur de mort, cet objet. Celui qui avait pris la vie de temps de monde, qui sonnait comme le tonnerre… Elle l’attrapa doucement, le soulevant à une - non, deux mains. C’était lourd, bien plus lourd qu’elle ne pouvait l’imaginer… Et elle ne l’aimait pas. Mais il fallait bien apprendre. Elle commença à passer ses doigts tout autour du canon, du manche, du chargeur, sans trop savoir ce qu’elle avait sous les mains. Un petit renflement mécanique semblait plus lâche, assez pour y glisser son index, plutôt léger…

Plusieurs coups partirent et elle lâcha l’arme par réflexe, le bruit la paralysant un instant - les trois balles s’étaient logées dans le mur face à elle. Mort. Ses dents se plantèrent dans sa lèvre, presque au sang - coupable, honteuse même d’avoir touché pareil objet de tortur. Et les autres debouts? Ceux qui venaient de passer? Ils pourraient la retrouver.

Presque aussitôt, elle sentit plusieurs coeurs accourir dans sa direction - des coeurs battants de rage et de colère, d’épuisement et de fatalité. Par réflexe, elle ressortit de sa cachette pour attraper l’arme qu’elle blottit contre elle comme un trésor. Elle devait éviter quiconque viendrait vers elle - elle sentait leurs intentions belliqueuses, tendant son instinct à l’extrême comme un animal chassé. Non, elle devait rejoindre la place. Courage, enfant des orages. Tu as un rôle à jouer, peut-être…
Elle rassemblait son courage comme un petit château de sable qu’une brise pourrait briser. Ses jambes tremblantes, le canon de l’arme contre son oreille, chaque pas invoquant la douleur d’un os cassé, remontant dans son échine comme une morsure. Pourtant, elle ne faiblissait pas. Le chateau ne s’effritait pas, vaillant petit édifice. Elle avait une idée en tête, Lö, une idée qui allait à l’encontre de tout ce qu’elle avait connu. Non, elle ne fuirait pas.
Elle aiderait.

Mais d’abord, il lui faudrait semer quiconque venait à sa poursuite. Elle les sentait tout  proche, à une rue peut-être. La femme, le prédateur, elle, était au centre de la place. Il fallait donc qu’elle y parvienne sans se faire interpeller. Peut-être que… Oui. Elle ne pouvait pas que sentir les émotions, leurs intensités, leur forme aussi. Elle les sentait proche, mais pourrait aussi les fuir. Du mieux qu’elle le pu, elle s’élança au dessus des débris, laissant au sol la victime défaite - la mort l’avait de toute façon déjà emporté. La place se dessinait face à elle, en son centre un spectacle étrange et obscur qu’elle ne comprenait pas tout à fait. Plusieurs personnes, rassemblées autour d’un gouffre obscure. C’est là qu’elle allait.
Un bruit.
Puis deux.
Les bottes rejoignaient la maison. Mais elle était hors de leur vue, glissée contre une autre ruelle qui débouchait sur la place. La flamme dansait dans les ombres pour passer inaperçue, écoutant des débats houleux qu’elle ne comprenait guère. Plus qu’un pas, et elle serait à découvert… Un pas.

Comme la biche qui sort des forêts, elle s’avança tête nue sur la grande place d’Opale, sortant de nulle part mais la tête haute. Grandie aussi, peut-être. Quittant une chrysalide de candeur pour affronter le monde des hommes. Elle voulait aider, et pour cela, elle devait choisir un camp. Oui, c’était bien de cela qu’il s’agissait. Elle qui voyait le monde comme un tout, elle comprenait qu’il n’en était rien. Et son camp, il était face à elle. Plusieurs personnes étaient réunies - une femme, au sol, brûlée gravement, une autre se tenant digne, un homme aîlé devant un gouffre sombre… Celui-ci, comme une tâche noir, semblait être un appel à sauter. Comme une porte mystérieuse qu'elle avait envie de franchir. Quel curieux spectacle. Lö leur faisait face, décryptant leurs émotions éparses, calmant la houle de son esprit pour garder ses propres pouvoirs sous contrôle. Maintenant que la mort avait happé la foule, son propre coeur respirait plus tranquillement, elle n’était plus assommée par tout le bruit. Elle n’aurait pas à mourir d’un trop plein d'émotions. Lentement, elle s’approcha du groupe.

Aider?” Elle tenait l’arme contre elle, bien contre elle, le canon vers le ciel, la main fortement enserrée autour du manche, le doigts doucement posé contre le déclencheur. Apprendre vite. Apprendre bien. Apprendre. “Lö.” Elle indiqua par un doigt qu’il s’agissait d’elle. Ses mots étaient encore bien petit, bien creux, mais elle voulait être comprise.

Eh! Vous, là!” On aboya derrière elle. Son visage fit un tour. Dans la précipitation, elle avait oublié la présence des gardes qui circulaient toujours. Son cœur, à lui, était pris de cours, nappé d’indécision et de panique, un homme redevenu enfant qui courait derrière les chimères d’une attaque bien trop grande. “Lâchez votre arme!

Arme? Elle ne comprenait pas. “Lö amie!” fut la seule chose qu’elle pu bredouiller, ne lâchant pas l’arme des mains. C’était sa porte de sortie. La seule chose qui lui permettrait d’aider. Son regard soutint celui de l’homme. Apprendre à ne pas fuir

Petit résumé:
Mer 6 Déc - 20:55

La cour des Intrigants

Acte premier, Chapitre 2 - Opale

Le chaos enflait, balayant les espoirs.

Le jeu de Yodicaëlle semait le trouble parmi les personnes présentes, alors que le regard réprobateur du chef des Aventuriers les toisait. Une question demeurait : quel était l'objectif de tout cela ? N’avait-elle besoin que d’un peu de temps pour... oui. Un peu de temps. Une balle siffla, Maël bougea. Juste à temps. Une fraction de seconde plus tard, la foudre s’abattit dans la démonstration monstrueuse d’un pouvoir surpuissant. Il ne la vit que d’un œil, son visage harmonieux tranchant avec son regard de glace, son élégance brisée par les atrocités qu’elle commettait... Yodicaëlle disparut dans une ouverture à la noirceur infinie. Cette noirceur...

Réno n’hésita pas, fonçant sans réfléchir davantage à la suite de cette tueuse surpuissante qui avait soumis presque à elle seule la cité, invitant son entourage immédiat à le suivre, plongeant sans attendre dans ce qui ne pouvait être qu’un portail. Un portail... menait-il à cette sombre dimension qu’il avait traversée, ce jour-là, en tentant d’atteindre Valeek ? Il s’approcha, voulut y passer la main... et s’arrêta. Sur sa tempe, une arme s’était braquée. Sous le commandement de celui-ci et sans faire de geste brusque, le grigori se redressa calmement. Tout en bougeant lentement, il déclina son identité, présentant au garde qui l’assaillait la preuve de son appartenance à l’alliance. En quelques phrases, il résuma ensuite la situation.

Elle pourrait revenir à tout moment, termina-t-il avec un air préoccupé. Ne tardez pas, soldat, ordonna-t-il du ton de celui qui avait l’habitude d’être obéi. Madame Kaldwin, vous allez bien ?

La silhouette de l’ange n’était pas des plus rassurantes. Ses yeux d’or scrutaient la foule avec inquiétude, alors que s’échappait de ses ailes sombres un sang poisseux, conséquence des actions idiotes qu’il avait entreprises pour le plaisir de se sentir vivant. Quel idiot faisait-il... Droit et fier malgré un pas quelque peu chancelant, le diplomate tentait de faire le point. Il se pencha vers cette femme, celle qui avait défendu le roi. Elle respirait toujours, mais était toutefois dans un état lamentable. D’autres gisaient près d’elle, visiblement moins chanceux. Il reconnut l’un des conseillers de la cité, qui semblait quant à lui être bel et bien mort. Quel gâchis.

Aurait-il dû sauter ? Devait-il agir ? Son regard se porta vers la noirceur qui s’était ouverte, l’envie irrépressible de suivre Réno pulsant dans ses veines... interrompue. Une voix douce, une chevelure de feu, un vocabulaire enfantin, un regard d’une innocence pure... Elle était bien adulte, mais tout clamait qu’elle ne l’était pas. Maël s’approcha. Fasciné. Il exposa de nouveau son nom et son titre, somma les gardes de la laisser tranquille. L’arme qu’elle tenait semblait si incongrue dans les mains de cet être au visage candide... Il s’approcha.

Bonjour, Lö, se présenta-t-il d’une voix douce. Je suis Maël. Ton aide n’est pas de refus, dit-il en scrutant ses pupilles, incertain qu’elle le comprenne. Sais-tu soigner ? Demanda-t-il alors en fronçant les sourcils, désignant la femme au sol. Elle a besoin d’aide, choisit-il de dire pour réutiliser des mots qu’elle semblait connaître.

Où se trouvait donc Seraphah ? Le grigori l’avait abandonné sans réfléchir, porté par sa folie, et n’avait aucune idée si son vieil ami était toujours vivant, même s’il ne doutait nullement des compétences de son flamboyant camarade. Et Maëlstrom, son protégé ? Son regard se tourna vers l’immeuble qui les avait abrités... ou plutôt, sur ce qu’il en restait. Ses dents se serrèrent. Autour d’eux, seuls quelques gardes aux visages marqués par l’expérience ne s’étaient toujours pas laissé submerger par l’horreur qui les entourait. Les autres, pour la plupart, semblaient totalement hébétés, incapables de décider ce qu’ils devaient faire. L’odeur du sang, le silence de la mort... les visages qui l’entouraient étaient frappés d’horreur.

Vous, surveillez ce portail, décida Maël en prenant les choses en main. Réno Callaghn y a suivi celle qui est responsable de tout cela. Tant que ce trou n’est pas refermé, le danger demeure. Laissez tomber ce mort, commanda-t-il alors à un autre qui s’acharnait à vouloir le prendre sur ses épaules. Ce sont les vivants qui ont le plus besoin de vous. Escortez plutôt le roi Dynaste en sécurité, demanda-t-il en désignant la silhouette tremblante de Qin Long.

Maël était sur le qui-vive, convaincu que tout cela ne serait pas si simple. Il était urgent qu’un peu d’ordre soit fait. Il donna encore quelques directives lorsqu’un soldat s’approcha alors de lui, lui assurant que la femme qui avait protégé le roi était trop blessée pour être déplacée. Bien que pas très grand, le grigori se redressa alors de toute sa taille.

Est-ce qu’il y a un médecin en état d’aider ? cria-t-il de sa voix la plus puissante en scrutant la foule. Un médecin ? répéta-t-il.

Résumé:
Jeu 7 Déc - 0:18

Les festivités sont ouvertes

La Cour des Intrigants



Cela fuse dans tous les sens, mais l’ambiance générale était à l’éparpillement. L’homme préféra partir à sa propre quête, tandis qu’avec Maelström ils avaient voulu dans un premier temps se retirer. Mais c’était sans compter sur l’envie de Seraphah d’aider. C’est ainsi qu’ils avancèrent vers le milieu de la place, Maelström ne lâchant pas d’un pas l’élémentaire. Ils se rapprochaient ainsi de Reno dont la silhouette imposante était facile à percevoir. C’est à ce moment-là que les choses allèrent très vite. De la foudre fit son apparition suivit de près par une ombre au sol dont il ne pouvait pour le moment percevoir toute la dangerosité.

Avec Maelström, ils se mirent à courir d’autant plus rapidement, notamment pour se rendre au niveau de la table, parce-qu’il n’avait pas rêvé. C’était là-bas que c’était concentré les attaques. Sur leurs pas, la garde opalienne se dépêchait, et il suffisait de voir le blason sur les épaules de Seraphah pour comprendre qu’il faisait partie de la ségrégation d’Épistopoli. Plus il s’approchait de l’épicentre, plus il remarquait l’énorme gouffre qui était désormais présent. Toutefois son regard chercha son ami, dont il distingua un bref instant les ailes, avant d’amener son attention sous la table où se trouvait Élias. Il se précipita vers ce dernier. « Grand Sappiarque, laissez moi vous aider. » En tant que médecin, il était l’élément parfait pour lui venir en aide. Le porte-brume s’agenouilla à son tour, et sortit de sa besace qui pendait à sa cuisse une première fiole. « Vous avez été chanceux, c’est une brûlure superficielle. » Il ouvrit la fiole et laissa du liquide épouser la peau du Grand Sapiarque qui put étouffer la sensation de brûlure que cela produisit. « Voici un baume à appliquer, cela devrait être suffisant d’ici une meilleure prise en charge. »

À peine avait-il glissé ces quelques mots, qu’il entendit la voix de Maël en quête d’un médecin. Séraphah se dirigea vers l’Ange. « Qui a besoin d’aide ? » Un léger sourire esquissa ses lèvres en signe de joie du fait de le savoir bien en vie. « J’avais oublié à quel point tu apprécies le danger mon ami. » Sans doute une chose qu’ils avaient en commun, même si pas de la même façon.

Il arriva auprès de Violette et un sourire des plus navrés ne put s’empêcher de s’afficher. Toutefois, il était clair que c’était la première fois qu’ils se rencontraient...C’était ce que leur contrat originel indiquait. « Ce n’est pas joli... » murmura-t-il plus pour lui-même que pour quiconque. Sans réfléchir, Maelström se précipita pour soulever Violette du sol et venir l’allonger sur la table. « Je vais m’occuper de vous jusqu’à ce qu’on puisse vous ramener dans un hôpital. » Il lui faudrait être opéré rapidement, mais ici il agirait de façon à calmer la douleur. Maelström qui avait acquis certaines compétences de premiers secours grâce à son mentor, sorti une seringue qu'il prit soin de planter dans le côté valide de Violette. Il lui injecta alors de la morphine afin que ses nerfs puissent se calmer. Pendant ce temps, Seraphah appliqua à l’aide d’un spray une substance verdâtre qui visait à garder l’inflammation du corps tout en aidant la peau à se régénérer, afin que la brûlure ne descende pas plus en profondeur dans l’épiderme et d’arrêter les dégâts.

Seraphah apostropha un garde : « Nous avons besoin d’une civière et d’hommes pour la porter et l’amener à l’hôpital maintenant. » Son ton ne laissait de place à aucune discussion. L’homme lui fit un salut, avant de se précipiter vers une bâtisse qu’il savait servir de dispensaire. Ce n’était qu’une question de minutes afin que Violette soit prise en charge.

Spoiler:
Jeu 7 Déc - 11:46

Un calme tout relatif est retombé sur la Grande Place d'Opale. L'écho des derniers tirs est allé se perdre entre les bâtiments voisins, et plus personne n'ose vraiment parler. C'est un drôle de silence, un silence de mort qui prend lentement ses droits. On entend encore le bruit des bottes accourir jusqu'à l'épicentre du drame, vos appels à l'aide, quelques interrogations hébétées offertes au vent. Désorganisés, perdus et sous le choc d'un événement qu'ils ne s'expliquent toujours pas, les soldats de la Garde essayent tant bien que mal d'organiser l'évacuation des blessés, d'abord, puis des cadavres, ensuite. Les dirigeants en vie sont évacués en priorité, sans parler, pour la plupart. Seul le Roi Dynaste profère quelques jurons, sans montrer une once de compassion pour celle qui aura tout tenté pour le protéger.

Le soldat enjoint par Seraphah d'aller chercher de l'aide la trouve. Une civière est amenée pour Violette, qui est transportée plus loin. Elle n'aura malheureusement pas la chance de goûter au confort des chambres d'hôpital d'Opale.

- Tous les services de la ville sont surchargés, explique un soldat. Au-delà des blessés, les gens en panique accourent à l'hôpital central, apeuré d'y trouver un proche disparu. On va devoir monter un hôpital de campagne ici.

La pression retombe, et les soldats n'ont plus le temps de douter de vos intentions. Un petit contingent de cinq gardes reste à vos côtés au centre de la place. Ceux-ci craignent un peu celle qui agite une arme qu'elle semble ne pas maîtriser. Mais tous ont été heureux de trouver en Maël, Saraphah et d'autres des généraux de circonstance. C'est bien là le problème de l'armée : privés d'un commandement solide, les soldats sont bien souvent des pantins inanimés. L'un d'eux, le plus jeune, manifestement, tremble comme une feuille. Il s'approche de vous, les yeux rivés sur le portail ouvert derrière vous.

- Et maintenant... Qu'est-ce qu'on fait pour... Pour ça ?

Sa question restera sans réponse. Sans qu'aucun bruit n'en émerge, sans que rien ne l'annonce, le portail ouvert par Yodicaëlle perd de sa stabilité relative. Ses bordures violacées tressaillent et fissurent le sol irrégulièrement jusqu'aux portes de la place. Le sol ne tremble pas, non, il vacille. Vous sentez soudain vos pieds pris au piège d'un sable mouvant dont vous ne pouvez réchapper. Seuls Violette et Arno, éloignés, peuvent avoir le temps de se mettre en sécurité.

ZWOOSH.

Le sol s'effondre. Votre chute semble durer des heures. Vos yeux voient ce qu'ils n'ont jamais vu, vos mains tentent de s'agripper à ce qui ne peut être tenu. Le noir et les couleurs s'entremêlent, les cris et le silence ne font plus qu'un. Et soudain, vous touchez le sol. Il n'y a rien de douloureux dans cet atterrissage forcé. Mais la découverte de ce qui vous entoure est-elle bien plus perturbante pour vos sens.

L'air, déjà, a cette teinte grisâtre qu'on croit réservée aux cimetières des films d'épouvante. De grossières particules blanches y volent sans suivre aucun trajet logique. C'est une neige funeste qui tombe sans jamais s'arrêter. Derrière cette épaisse mélasse, d'immenses tours de métal en décomposition s'affrontent dans un combat sans règles. Certaines, comme celles que vous connaissez, naissent du sol et crèvent le ciel. Mais d'autres, bien plus étranges, prennent racine dans le ciel même, sur les côtés de votre vision. Toutes s'affolent, s'entrechoquent, se blessent, s'éventrent. Il est difficile de savoir qui des tours ou de leurs ombres sont le plus menaçantes. Au milieu de ce capharnaüm de métal, des passages, des tunnels, des chemins sans buts ni origines partent et serpentent, voulant exister dans ce qui ne leur laisse que peu de place. Et partout, ces ombres, qui semblent vous épier.

- Je veux... Je veux mourir... Je veux mourir.... Répète Collings, le jeune soldat tombé avec vous, son arme solidement ramenée contre son torse.

Peut-être qu'il mourra oui. En attendant, il vous faut trouver Reno, une sortie, ou, dans le meilleur des cas, les deux.
Jeu 7 Déc - 20:52

Sur les chemins obscurs

La Cour des Intrigants


Etoiles turbulentes, astres scintillants
Vous tombez dans un vide

à part le froid et l’abîme
plus rien ne vous verra briller




Choc. Souffle.

Le monde entier s’était dérobé sous leurs pieds. Sans un bruit, sans un murmure. Sans prévenir. Pas une alerte.
Après son arrivée, l’homme-oiseau s’était approché, l’air serein, le coeur brave baigné de courage. Un autre avait suivi; puis d’autres derrière eux. Peu de monde, heureusement pour le coeur de l’hespéride qui n’aimait pas encore la foule et qui voyait en ce petit comité l’occasion de respirer. Elle chercha un instant si Podrick était parmi eux, mais sans le voir, elle pensa qu’il s’en était sorti, lui et son double, qu’ils avaient pu échapper à ce cauchemar - idée de passage, espoir salvateur, mirage, peut-être. On lui indiqua quelqu’un au sol - une femme, comme elle, à la chevelure de suie. Sa peau sentait fort le sulfure, lui rappelant les soirs de bivouacs dans le désert, les campements de voyageurs où on dansait autour du feu - ceux qu’elle n’avait regardé que de loin. Mais on n’y festoyait qu’autour de bêtes mortes, non? Pourquoi avaient-ils la même odeur? Elle était victime, cela ne faisait plus aucun doute. Aider? Oui, mais comment? Pas de plantes, pas de cordes… Seulement l’arme qu’elle serra plus fort contre son cœur. Elle n’avait rien d’autre sur cette place. Pas encore, en tout cas.

Un autre - non, deux autres hommes arrivèrent heureusement - l’un à la chevelure de flamme qui lui rappelait un peu la sienne. Quelqu’un comme elle, comme Lö? Elle essayait de le sonder, mais sentait en son cœur les mêmes émotions que dans les autres, stables, haletantes, en recherche de quelque chose - des réponses, de l’aide. Ces fils, ces émotions, tendus à l’excès, tout autour d’elle, tissant une toile incongrue de couleurs et de peine. La panique d’un monde qui s’effrite, mais qu’elle ne pouvait observer qu’à travers un trou de serrure. L’autre flamme n’était pas comme Lö, son coeur raisonnant comme tous les coeurs, ouverts comme un livre, mais à jamais fermé au sien. Néanmoins, il sembla pouvoir aider là où elle ne pouvait rien: la jeune femme au sol fut soulever, emporté. Epargnée. Elle remarquait derrière elle une autre femme, plus âgée sûrement, suivie d’un petit objet curieux qui volait derrière elle - elle ne le sentait pas, lui…

Comme un animal au devant de l’orage, elle peina à bien se contenir, Lö. Abritant les tremblements de sa peau sous la brise, enfonçant son talon entre les renflements des pierres pour étouffer la douleur. On venait, penaud, autour d’elle, des mots fusaient, vides. Elle voulait aider… Mais comment? Que faire?

Choc. Souffle.

Sans un bruit. Pas un frisson. Le gouffre les avala tout cru.

Choc.

Elle tombait maintenant. Ils tombaient tous. Dans un vide obscure, où lumière, son, tout ne formait plus qu’un. Tout son corps lui criait qu’elle était en danger. Un territoire hostile, une plaine infâme: tout n’était que caprice et concept, voiles sombres et couleurs contraires - elle gardait les yeux ouverts. Bien ouverts. Priant pour tout oublier. Et pour s’en rappeler pour tout jour.

Souffle.

Comme un tas de poudre, un sucre qui plonge dans le thé, dans un “pouf” silencieux, elle venait de heurter le sol, tapis mou sous son corps frêle. Enveloppée dans ses boucles sauvages, l’hespéride prit plusieurs secondes à bien relever son visage - affronter la réalité, cette illusion terrible? Cette chute? Fuir. Ah, on fait moins la fière, petite sorcière, qui ne rêve que de retrouver les dunes arides et les plaines désertes. Tu l’as trouvé, ton désert. Mais il ne ressemble à rien de ce que tu as pu croiser jusque là.
Ses yeux se relèvent, timides, inquiets. Devant elle, c’est un tableau décrépie, chaotique. Toile décharnée. Un cauchemar en chair et en os, elle rêvait les yeux ouverts, Lö, plongeant son regard dans l’abysse, et il ne plongea pas en elle. A la place, il plongea en lui-même dans une boucle insensée, le plus fou des spectacles, la plus macabre des scènes. L’hespéride resta sans voix; commençant à ressentir, par ricochets, les sentiments des autres amuses-bouches que le gouffre avait gobés. Bientôt renforcées par des plaintes, des lamentations… De douleur ou de surprise. Quelque part, elle était heureuse de ne pas être seule. Que ce petit groupe soit unie dans le piège du plus grand des prédateurs.

Mourir… Je veux mourir…” Des mots qui tombaient dans son oreille. Courage, créature malmenée. Lö se releva, titubante. Son pied lui arracha un gémissement plaintif qu’elle étouffa discrètement. Sous son corps, l’arme qu’elle avait chapardée. Elle la rassembla contre elle comme un réflexe, s’approchant lentement de quiconque avait survécu. En balayant la scène, elle remarqua que tous ceux de la place avait connu le même destin funeste, celui de tomber dans cet espace… Curieux. Mourir, je veux mourir. Les mots battaient. Comme une pulsation macabre. Le pauvre homme désespérait. Lentement, Lö vint poser une main sur son épaule, sentant sa peine parcourir sa peau, un frisson électrique.

Vivant, toi.” Lui dit-elle tranquillement, masquant ses propres peurs sous la couche ambiante. A quoi bon s’exposer? Lö grandissait à vue d'œil. “Pas mourir. Oui?” Ses mots étaient tranquilles, à défaut qu’elle le soit.

Choc. Souffle. Tout le monde retrouvait ses esprits et ses sentiments qui s’écoulaient de nouveau comme un fleuve soutenu, nourri de pluie fertile, un flot incessant qui prenait dans ses oreilles la place de cent hommes. Ils ressentaient fort, cette petite troupe éparse. Bien plus que là d’où ils venaient. Plus fort qu’à la surface… Quel étrange endroit… Lö resserra l’arme contre elle. Mais plus loin… Plus loin, il y avait quelque chose.
Ses yeux vinrent trouver l’horizon et ses chemins désordonnés. Au centre de ce dédale, une masse informe qu’elle percevait par vague grotesque. Colère.
Larges brises glacées. Haine.
Caresses fiévreuses. Amour.
Abysses dévorantes. Tristesse.
Vagues grotesques… Dessinant un cercle insondable d’émotions informes, passionnées mais en pagaille, un trou noire avalant tout sur son passage… Ils n’étaient pas seuls. Abritées par les sentiments du groupe, Lö s’avança de quelques pas sur le chemin qu’ils avaient devant eux. Ils n’étaient pas seuls…
Son bras se tendit vers le lointain. Pourvu que quelqu’un l’entende.

Là, coeurs perdus.” Son doigt indiquait un passage - ou plutôt, une direction. L’émanation fébrile de quelques sentiments tumultueux, la manifestation fébrile d’affects bien plus grands. “Là. Mélodies perdues, là.

Ses mots étaient bancals, mais son regard fixe et droit. Fiente de brume, qu’elle voulait plus de mots! Sa voix porta plus haut. “Là-bas: Lö entend… Coeurs perdus.” Elle chercha des regards, des soutiens. Quiconque pourrait la comprendre dans cet enfer obscur dont elle ne comprenait rien. Et à défaut de comprendre… Elle ne pouvait qu’aider.

Elle grandissait à vue d’oeil, Lö. Et sur les chemins ardents, elle rejoindrait le monde.

Petit résumé:
Jeu 7 Déc - 23:41

Le Chaos n'est que le pendant de l'Ordre

La Cour des Intrigants



Mettre de l’ordre. Un minimum. Le soldat semble heureux d’avoir une direction et bien vite Violette se retrouve sur une civière. Le constat reste tout de même amer. Entre les différents blessés qui se retrouvent mis sur pied, installés dans cet hôpital mobile, faute de pouvoir se rendre dans le véritable; et ces soldats qui viennent à lui ou auprès de Maël afin de ne plus être aveugles, d’avoir des mains qui les manient tels des flèches partant d’un arc. Les dirigeants ne sont plus en danger, mais le silence engloutis les moindres paroles. Qu’y a-t-il réellement à dire? L’idée était mauvaise depuis le début, et il ne peut s’empêcher d’avoir une pensée envers son protégé Keshâ et son propre voyage en terres inconnues. Était-il mieux loti qu’ici? Il en doutait malheureusement.


Au moment où le garde pose la question sur le trou béant, ce dernier fait miroiter ses frontières et ni Maelström, ni lui-même, n’ont le temps de comprendre que leurs corps se voient engloutis dans ce qui paraît de la mélasse. Ce n’est pas une chute. C’est une absorption. Aucun étouffement pourtant, comme cela aurait pu être le cas dans des sables mouvants, rien à agripper pour autant. Cela semble durer indéfiniment, mais le sol se retrouve sous eux, sans que cela ne soit douloureux. Seraphah se redresse, son regard constatant le sol enneigé. Il remet en place sa chevelure qui était venu cacher son visage, tandis que son regard observe les alentours. C’est saisissant! C’est nouveau! Ce n’est nullement un endroit où il a déjà mis les pieds, mais cela lui fait penser à un univers qu’il a imaginé à travers les écrits du docteur Kotveik. La découverte remonterait à 1876, mais déjà à l’époque, la disparition de ces derniers dans une de ses expéditions l’avait interloqué.

Après avoir constaté que le décors leur était quelque peu hostile, et surtout sans sortie visible, il se tourna vers Maelström qui avait mobilisé son sens de l’ouïe pour diminuer le bruit de tous ceux étant autour de lui, afin de distinguer de quelle direction provenaient des murmures, rien de réellement audible, mais au moins cela donnait une direction. « Entends-tu quelque chose? » Le Porte-brume hocha du chef, en pointant simplement une direction. Seraphah acquiéça en silence, et posa une main sur l’épaule de Maël. « Je crois que nous sommes dans les limbes. Mais je ne parviens pas à percevoir si le portail est toujours ouvert.» Il leva la tête en quête d’un signe, d’un quelque chose. S’il avait raison et qu’ils étaient bien dans les limbes, à part par un portail, il ne voyait pas comment sortir de là...Par conséquent, il n’y avait que celle qui les avait mené ici, qui pourrait les en sortir ou s’ils parvenaient à rebrousser chemin...Mais à priori cette option semblait difficile.

Son regard passa sur toutes les personnes présentes, et il intima ce qui faisait du sens : « Restons groupés voulez-vous? C’est le genre d’endroit où on ne peut pas vraiment croire ce que l’on voit... ».

Maelström de son côté, vérifia que ce qu’il y avait dans sa besace était toujours là, mais aussi ses différentes armes. Seraphah observa une femme rousse s’avancer tout en pointant une direction et en laissant des paroles hachées supposer de ce qu’elle ressentait. L’élémentaire porta son intérêt sur elle, s’approchant de cette dernière avec tout le calme dont il faisait preuve. Il avait appris avec le temps que même une situation qui semblait désespérée offrait des portes à un moment ou à un autre. Se tenant près de Lô, il poursuivit : « On a capté du bruit dans cette direction. Et cela va avec ce que nous dit cette femme. Il y a de la vie dans ce coin-là.» Il pointa la direction montrée par Lô et Maelstöm précédemment. « Nous nous devons de retrouver Reno et cette Yodicaëlle. » Plus bas, à l’intention du soldat qui semblait sous le choc. « Ce n’est pas le genre d’endroit où il convient de dire cela. Ressaisissez-vous! Toutes ces personnes ont besoin de vous. » Une façon d’amener son attention sur les autres plutôt que sur sa petite personne.

Suite à cela, il alla se saisir d’un sabre et d’une lance qui pouvait servir de bâton. Si la visibilité venait à manquer, il pourrait faire en sorte de créer une torche. Maelström se rapproche de lui après s'être saisit de quelques armes aussi de son côté. "Nous ne sommes pas seuls" murmura-t-il. Le dirigeant n'avait rien à ajouter à cela. La sensation d'être surveillée lui pesait depuis le commencement, mais cela était propre à cet endroit.

Spoiler:
Dim 10 Déc - 18:35

La cour des intrigants

Atahara, la prêtresse de la déesse baleine

Atahara se retrouva soudainement étendue au sol, perdue dans un univers aussi chaotique que terrifiant. Autour d'elle, la Grand Place d'Opale avait cédé la place à un paysage étrange, une scène d'apocalypse d'une étrangeté indicible. Ses yeux, habitués aux doux reflets de l'océan, étaient assaillis par une neige funeste, une multitude de particules blanches flottant sans raison apparente dans un ciel grisâtre.

Elle se releva lentement, secouée par ce voyage inattendu vers cet environnement déroutant. À ses côtés, la femme inconnue qui avait pris en charge les enfants semblait aussi décontenancée qu'elle. Atahara se hâta vers le petit groupe de survivants, les enfants étant secoués par la panique, certains en état de choc, pleurant silencieusement.

Sa priorité était de s'assurer que les enfants étaient indemnes. Elle les entoura de son attention, les rassurant de sa voix calme, tentant de leur offrir un peu de réconfort dans cet endroit étrange et terrifiant.

"Ne craignez rien, nous sommes ici ensemble. Vous êtes en sécurité maintenant", murmura-t-elle, sa voix empreinte de compassion et de détermination.

Atahara jeta un regard inquiet autour d'eux, observant les tours de métal en décomposition s'affrontant dans un ballet chaotique, les passages sans destination apparente, les ombres éparses semblant les observer. Elle se sentait désorientée, mais résolue à protéger les enfants, à les guider vers la sécurité ou une sortie, si cela était possible.

"Restez près de moi, nous devons avancer ensemble. Trouvons un abri ou un chemin pour sortir d'ici", dit-elle, cherchant à leur insuffler un peu de courage alors que la peur et l'incompréhension les enveloppaient tous.

Alors qu'ils se regroupaient pour tenter de comprendre leur situation, Atahara sentit une pointe de culpabilité et de préoccupation pour les autres qui n'avaient pas réussi à les suivre. Elle espérait qu'ils avaient trouvé un moyen de s'échapper ou de se mettre en sécurité.

Le jeune soldat, Collings, tremblant et en état de choc, répétait sans cesse son désir de mourir. Atahara ressentait une profonde tristesse pour lui, impuissante face à son tourment, mais résolue à chercher une issue pour tous, surtout pour les enfants.

Dans ce monde chaotique et inconnu, elle était déterminée à garder son sang-froid, à protéger ceux qui l'entouraient du mieux qu'elle le pouvait, cherchant désespérément un moyen de retrouver Reno, de trouver une sortie ou un semblant de salut dans ce paysage étrange et menaçant.

Résumé:
Lun 11 Déc - 6:38

Réconciliation tragique

Event


Ellendrine n’était pas toujours respectueuse des usages mondains de la Resplendissante. Cela lui avait valu maintes inimitiés. Mais s’il y avait bien une chose qu’on ne pouvait pas lui enlever, c’est de savoir soigner ses entrées.

Elle avait choisi un rassemblement d’ampleur internationale pour son retour en grâce dans sa cité d’origine ; ce pour quoi sa fratrie n’avait pu lui refuser ni l’hospitalité ni la place qui lui revenait de droit à la tribune. Aux premières loges des fauteuils de soie blanche et aux accoudoirs aux moulures dorées réservés aux Sept pour assister à la réunion de crise sur la Grand Place, elle souriait.

L’hostilité larvée de ses frères et sœurs était perceptible et coupante comme des lames de rasoirs. Cette provocation n’était pas gratuite. Elle adressa un infime salut du menton à l’archevêque d’Aramila assis à la grande table et à Pietro Dalmesca, son mari, qui siégeait sur ces affreux bancs de kermesse que la ville réservait aux autres personnalités. Leur union en ce jour ne pouvait que conforter l’influence de son époux.

Très vite, Lady Brightwidge-Dalmesca fut atterrée par l'étalage carnavalesque de discourtoisie, digne des bouffes et des bars de quartier. C’en était donc fini de la concorde ! Et pour cause, tout n’irait que de mal en pis. Le premier coup de feu pétrifia l’assemblée. Dès lors, la place se mua en une fourmilière paniquée, animée d’un esprit chaotique et violent où l’émotion frappait comme un tambour sanguinaire. Chaque éclaboussure de sang se mêlait à la danse frénétique des bras et des jambes, comme autant de pattes dans une marée grouillante d’insectes.

Aussitôt, Ellendrine se retrouva happée. Les nobles familles fuyaient les tirs au gré du « chacun pour soi ». Le patriarche Brightwidge ne se retourna pas sur son clan alors que ses gardes du corps fracassaient des crânes à coups de matraque pour ouvrir une voie de retraite. Son frère était juste devant elle. Lui qui avait tenté de l’empoisonner sans remord et pris sa place à la succession Brightwige ne faisait toujours pas dans les bons sentiments. Amal était en train d’attraper le fils Excelsior par les épaules et de le placer entre lui et un terroriste comme bouclier humain. L’Excelsior se trouva criblé de balles et fit basculer un fauteuil dans sa chute tandis qu’Amal fuyait sans un regard en arrière. Comme un arrêt sur image, Ellendrine photographia la scène avec une horrible acuité.
-« Ellendrine ! Continue d’avancer ! »

C’était la voie de sa sœur cadette, Darya, qui la pressait. Ils étaient nombreux à se retrouver coincés entre les rangées de lourds fauteuils. Tous faisaient des cibles de choix pour les tireurs. D’ailleurs, l’archéologue était à présent en ligne de mire. La détonation scellant sa fin retentit, mais un mur s’opposa à son trépas. Douleur foudroyante. Darya l’avait poussée. Elle n’eut pas le temps d’analyser la scène. Les Cassandre poussèrent Darya sur Ellendrine tombée à terre et les piétinèrent toutes deux dans un torrent de chair humaine avachie. Plusieurs craquements sinistres retentirent au niveau de la cage thoracique et de la cheville de Darya, tandis que l’archéologue écopait d’un coup de genoux dans la mâchoire qui l’assomma à moitié. Aussi stupéfiant que cela puisse paraître, elle ne se rendit pas compte tout de suite qu’une balle s'était logée dans son bras gauche et n'en était pas ressortie. La douleur sourdait jusqu’à l’épaule et lui envoyait des décharges jusqu’au bout des doigts.

Son monde se réduisait désormais à un long sifflement et à des papillons de couleur affolés transformés en étoiles filantes. Des éclairs zébrèrent le ciel à deux reprises dans une explosion.
-Yodicaëlle ! Yodicaëlle ! »

Ellendrine tenta de respirer à nouveau. La tête dans un étau, elle ne pouvait s’extraire de sous… sa sœur ! Une marre poisseuse les reliait. Sang de son sang, elles n’avaient plus partagé un repas depuis des années, mais après avoir conspiré avec Amal, Darya avait donné sa vie pour elle au moment décisif. Elle ne comprenait plus rien. La pauvre femme tenta de relever son visage contusionné vers Ellendrine.

En dépit du passé, en cet instant funeste, elles n’étaient plus des nobles. seulement deux sœurs dans un destin commun. Sa bouche s’arrondit, elle essayait de parler.
-« Ne dit rien Darya ! » suppliait Ellendrine, affolée sa le sifflement rauque que sa cadette produisait à chaque inspiration.
-« Ca… cache-toi. »
Non loin, deux terroristes remontaient les allées à la recherche de survivants à abattre. Elle aurait été découverte si des membres des Del Astra ne leur étaient pas tombés dessus à cet instant précis pour lui faire gagner de précieuses secondes. Darya rendait son dernier soupir.

Dans un sanglot, sans le temps d’un hommage, l'aînée Brightwidge roula de côté sous un fauteuil ensanglanté, en utilisant le corps de Darya comme rempart aux terroristes. Ses yeux morts la toisaient. Même voilés, son visage semblait figé dans un masque de douleur perpétuelle. A court de courage, son esprit céda. Lady Brightwidge-Dalmesca se replia en elle-même, au milieu de la confusion générale.

Elle entendait vaguement la scène qui se jouait entre Réno et Yodicaëlle à quelques mètres à peine, devinant des pieds au travers des fauteuils. Mais les cris d’Arno ne faisaient que l’effleurer.

Ce n’est que quand le calme revint, avant que le trou n’aspire tous les protagonistes restants dans les limbes, que l’Opalienne trouva en elle la force de se redresser. Les contours violins du portail dévoraient le décor avec un appétit sans limite. A quelques sièges de là, des décharges noirâtres aspiraient un à un les trônes capitonnés. Crispée dans un effort insensé, elle avait agrippé un poignet de sa sœur et tentait de la tirer hors du néant qui recouvrait presque ses talons.

-« Ellendrine ! »

C’était son beau-frère. La surprise lui fit marquer un temps d’arrêt.
-« Arno, aide-moi ! »
« Laisse-la. C’est trop tard, elle est morte ! » lui criait-t-il de l’autre côté de l’orbe dont le diamètre ne faisait qu’enfler de plus en plus.

Le visage en pleurs, l’Opalienne émettait des cris rageurs pour tirer Darya hors des griffes inexpugnables.

-« Jamais ! C’est ma sœur. Elle m’a sauvée. On ne sait pas ce qu’il y a là-dedans. Toi qui est croyant, pense à son âme. Je ne veux pas que Darya devienne un spectre ou que son esprit vive dans un monde infernal. Où est Pietro ?! » criait-t-elle à présent, à bout de force.

Mais cette question devait rester sans réponse, car le sol se déroba soudain sous ses pieds. Elle lâcha le poignet de Darya et battit des bras. Ses boucles blondes volaient dans tous les sens alors qu’elle ne savait plus différencier le haut du bas dans un instant étiré à l'infini. L'horizontalité avait fait un retour presque en brutalité. Le sol était ouaté. Cendreux. Comme si rien ne s’était passé.

Les sons semblaient atténués, incohérents. Tout était pourtant paisible dans cette injure aux sens. Darya était allongée comme une gisante, les mains ramenées sur sa poitrine, une couronne de flocons s’amoncelant peu à peu sur ses cheveux et sa robe couverte de sang.

Ellendrine apercevait un groupe à distance. Elle allait devoir redevenir une scientifique. Mais elle n’était pas encore prête à laisser partir sa sœur.




Résumé:

Mar 12 Déc - 14:07

La larme à l'oeil

La Cour des Intrigants - Acte I, Chapitre 2



J’avais réussi, le troufion s’éloignait vers le centre de la place. Là où il avait vu la menace disparaître. ça en faisait un de moins pour moi, j’allais peut-être m’en sortir sans heurt. Il fallait maintenant que je rejoigne Pietro… et Lö, où était-elle passée ? Comme si mes yeux suivaient mes pensées, j’aperçus la flamme rousse vers l’épicentre de la catastrophe et c’est à ce moment-là que mon regard croisa celui de la femme de Pietro et la machine s’enclencha.

La voix revint plus forte, maudit aîné, maudit Portebrume. Je voyais qu’elle se démenait contre la foule et la folie quand le sol s’ouvrit, le trou dans lequel Réno et Sarnegrave étaient partis s'étirait telle une bouche monstrueuse, louvoyant sur la place.

ELLENDRINE!

Elle n’entendit pas, la confusion redoublant, les personnes disparaissant dans l'abîme. Lö, Lö fut emportée aussi et mon cœur se serra pour cette enfant innocente. Mes pas inconscients me rapprochaient du centre de la place, de Lady Brightwige et du cadavre qu’elle tentait de tirer de l'abîme grandissant de l’autre côté. Elle luttait, mais le résultat ne connaissait pas de doute. Le cadavre de sa sœur tomberait, l’emportant avec elle. Il fallait qu’elle le lâche, maintenant.

Mais comme d’habitude, elle ne devrait en faire qu’à sa tête, Pietro l’avait bien indiqué dans ces quelques correspondances. Sa femme est un électron libre, mais qui lui permet au moins de l’être tout autant. Elle bascula elle aussi, emportant avec elle les dernières paroles. Où était Pietro ? Bien à l’abri, comme toujours, il avait dû réussir à quitter la place maintenant. Peut-être même s’était-il débrouillé pour commencer à organiser la révolte et s’assurer que les blessés seraient soignés et les victimes honorées. Il avait le don pour envoyer les autres au casse-pipe pendant qu’il restait en arrière.

Je reviendrai Pietro, tu me dois bien ça.


Car je savais bien ce qui allait se passer, maintenant que son influence avait joué, que j’avais été si proche de réaliser sa volonté, j’allais suivre. En un clin d'oeil, sans hésitation, je plongeais aussi dans le trou et j’eus l’impression de vivre mille vies avant d’arriver au sol, c’était long, c’était lent, plus que ce que la gravité aurait dû être. Je ne vous souhaite jamais d’avoir l’impression de voir les sons et d’entendre les couleurs, je crus devenir fou avant qu’une réalité plus tangible ne me rattrape, qu’un gant froid n'enserre ma main là où j’avais agrippé par réflexe l’un des cristaux qui sembla résonner avec ces lieux. Je m’y tins comme une ancre, arrivant enfin à trouver une surface solide sous mes pieds.

Le souffle court, reprenant mes esprits, je voyais Ellendrine… et Darya. La pauvre pas si innocente avec donc finit son chemin dans cette vie, dans cet inconnu froid et inhospitalier. Je m’éloignais doucement, sans réelle compassion, juste parce que c’est ce qui me paraissait le mieux pour l’instant. Lui laissant le temps de faire son deuil. J’observais la folie alentour, devinant le groupe plus loin, devinant les cheveux rougeoyant de celui qui avait voulu les aider, de son comparse et de Lö. Si j’en crois les probabilités, on aura plus de chance de s’en sortir avec eux que seuls à traîner une archéologue blessée. Je m’approchais des cadavres qui avaient eux aussi glissé dans l'abîme, fouillant les environs.  Il me fallait une arme, de quoi me défendre, mieux que les lames que je pouvais cacher dans le cristal froid. Gisant près d’un des terroristes, je me saisissais de son engin de mort. Il était tiède, il avait servi là-haut. À voir si j’arriverai à en faire autant, ou au moins à le faire croire.

Terminant mon office, je revenais vers ma belle-sœur. Une cape propre à la main. Je lui touchais l’épaule. Lui proposant de recouvrir Darya de ce voile de fortune. Que la neige grisâtre qui tombait ne soit pas la première chose en contact avec l’infortunée. Je me pris à partager une prière, pour qu’elle retrouve le chemin vers une autre vie meilleure. Que les Douze l'accueillent sur la terre sacrée et qu’elle ne succombe pas à la Malice en chemin. Je priais aussi pour nous, pour nous donner le courage d’avancer dans cet abime inconnu. Je me redressais après un instant supplémentaire d'introspection, m'appuyant sur le canon de l'arme pour m'aider, les yeux fixés sur le groupe un peu plus loin. Il fallait qu'elle se ressaisisse, maintenant que la voix n'était plus là, il fallait que je la ramène.

Nous ne pouvons pas rester ici Ellendrine, elle s’est sacrifiée pour que vous viviez. Ne rendez pas ça inutile.

Résumé:


Dernière édition par Arno Dalmesca le Mar 12 Déc - 16:33, édité 1 fois
Mar 12 Déc - 14:46

Tout les bobos n'ont pas de causes stylées...

Event



Les gens se battaient, pleuraient, réfléchissaient,... Peu importe. De toutes ses affaires bassement terriennes, Violette en était loin, son esprit était floue, sa tranquillité altérée par le hiiiiiiiiiiiiiiiiiii de l’acouphène, elle ne suivait plus rien.

Les menaces et les demandes des soldats, l’arrivée de nouvelles personnes, Seraphah qui l’aide pour la soigner, elle ne le remarquait pas, ou tout du moins très peu. Elle entendait en effet de temps à autre des sons variables, tantôt trop fort tantôt trop faible. Aussi avait-elle vaguement assimilé que quelqu’un l’avait porté, mais pour faire quoi ou l’emmener où ? Ca c’était une autre histoire.

Il avait fallu du temps pour que la portebrume ne revienne totalement à elle, reprenant conscience dans un autre monde, une véritable autre dimension cette fois. Sonnée comme elle l’était, elle n’avait pu éviter le portail et les médecins avaient préféré prendre la poudre d’escampette plutôt que de risquer leurs propres vies pour une inconnue.

Silencieuse, elle fixait le ciel, à la fois sombre et incohérent, une expression fatiguée sur le visage. Ce n’était pas en soit que cette situation ne la déconcertait pas, mais elle avait avec le temps pris l’habitude de ce genre de situation incongrue avec tout ce que la brume lui avait fait subir.

Le corps douloureux, elle se frotta le front de sa main gauche, pour se concentrer. Elle avait mal. La foudre n’offrait pas les blessures les plus douloureuses en tant que telle, mais c’étaient des blessures traîtresses. Il lui suffisait de bouger pour comprendre que sa cuisse, son bras, son épaule droite et le côté droit de son visage étaient touchés. Son œil droit avait d’ailleurs cessé de fonctionner sous doute touché par des lésions oculaires. Lorsqu’elle l’avait remarqué, son cœur avait fait un bon avant de se calmer. Elle avait été blessée un nombre incalculable de fois dans sa vie. Balles, pouvoirs, éléments, lames, elle avait tout fait. En revanche, subir ce genre de perte, c’était bien la première fois, ou la deuxième si on comptait la fois où c'était fait trancher la gorge par un Errant le jour de sa transformation en portebrume. Un jour où elle avait appris ce qu’était la sensation de se noyer dans son propre sang.

Bref. Malgré cette perte coûteuse, ce n’était pas le temps d’y penser. Elle s'apitoierait dessus plus tard. Les larmes n’étaient qu’une perte d’énergie, la peur ne protégerait pas du danger. La priorité était d’abord de sortir de là avant de penser aux conséquences de toute cette affaire. L’abstraction était une qualité indispensable pour un mercenaire ou un aventurier.

Pendant que tout le monde commençait à discuter sur comment s’en sortir, allongé par terre, son œil ouvert fixé sur les hauteurs, Violette restait silencieuse, détournant une unique fois le regard lorsque Lö s’amusa à transmettre les émotions ou les sensations qu’elle recevait à autrui. C’était elle donc… Saleté de pouvoir de merde. Si l’hespéride avait envie de ressentir les émotions environnantes, aucune de positive ne viendrait de la maraudeuse, bien au contraire.

Pour le reste, Violette n’intervenait pas, laissant le soldat chouiner dans son coin car n’ayant aucune empathie pour lui contrairement aux autres, il l’énervait plus qu’il ne lui faisait pitié.

Finalement, elle ne décida de dire quelque chose qu’à la suite de la prêtresse aramilane, l’observant un instant avant de regarder la petite foule juvénile qu’elle protégeait pour enfin soupirer légèrement.

Si vous voulez survivre, il faut s’organiser avant d’agir. Considérez ce monde comme s’il s’agissait de la brume et agissez comme tel…

Je vous le dis d’expérience et en connaissance de cause… Si vous priorisez des initiatives individuelles sur la synergie collective, la majorité d’entre nous vous mourir d’autant plus qu’il me semble qu’il y a beaucoup de civils qui ne viennent pas du monde des armes ici…


En termes de véritables combattants, sans doute pouvait-elle y inclure Seraphah et son assistant, Jane et Maël vu leurs liens supposés avec Reno. Probablement que d’autres non-combattants savaient se battre, mais il y avait une différence entre la puissance brute et la capacité à survivre dans un monde hostile qui demandait en réalité plus de stratégie et d’expérience que de pouvoir.

Se relevant péniblement sous la douleur, elle s’asseyait, constatant par ailleurs de son œil unique les blessures de son bras droit en grimaçant.

En plus l’ennemi… est absurdement puissant… Je pense qu’il a au moins utilisé 7 pouvoirs différents, et avec une maîtrise qui frise la perfection… Ce n’est pas quelque chose qui peut se vaincre en comptant sur la chance ou la détermination du héros…

Elle releva le regard vers le groupe.

Pour préserver le plus de vie… Il faut adopter la formation d’une escouade.

Ceux qui passent devant sont ceux qui peuvent assumer de passer devant.


En d’autres termes, ceux qui peuvent prendre des coups et qui sont faits pour le corps-à-corps.

Derrière, ceux qui peuvent agir en terme de support que ce soit par de l’aide en combat ou des capacités sensorielles. Accompagné de tous ceux qui ne peuvent pas se battre.

Son attention glissait vers Lö en disant cela. Si elle pouvait sentir les choses, alors elle devait être protégée. Elle était tout autant la guide du groupe que son radar contre toute forme d’embuscade ou d’attaque surprise si jamais Yodicaelle n’était pas le seul danger.

Enfin en queue du groupe, ceux qui peuvent agir à distance, qu’importe la manière…

Une telle composition serait nécessairement incompétente au vu des profils et du nombre de personnes en mesure de faire quelque chose mais c’était mieux que rien. Mais bon c’était mieux que rien et aux yeux de la portebrume maintenir un ordre permettrait d’éviter que certains par excès de zèle ou d’ignorance se mettent inutilement en danger. Cette situation lui rappelait trop de choses qu’elle désirait oublier.

D’ailleurs… si jamais ça merde, il faudrait une tête commune qui prend les décisions histoire de coopérer et d’éviter le blabla inutile…

Elle tourna la tête vers Mael.

Il me semble que vous êtes la personne la plus “gradé” ici présente. Ce rôle devrait vous être naturellement échu.

Encore une fois à ses yeux, il était évident qu’une figure d’autorité restait nécessaire vu l'hétérogénéité du groupe, un regroupement de soldat opalin, de mercenaire xandrien et de combattant épistote ça restait bancale et les dissensions n’étaient pas à exclure, surtout qu’on ne savait pas pour combien de temps on était là. Un jour passerait facilement mais si jamais on se retrouvait bloqué ici pendant un temps plus long… les choses pourraient être différentes…

Résumax:
Mar 12 Déc - 22:30

La cour des Intrigants

Acte premier, Chapitre 2 - Opale

D’un coup, le sol se déroba sous les pieds de Maël. Dans un mouvement instinctif, il tenta de déployer ses ailes, mais ne retira de ce mouvement involontaire qu’un râle de douleur qui lui fit perdre pendant une poignée de secondes toute notion de ce qui se passait autour de lui. Sa vision s’obscurcit, l’aveuglant d’un filtre rougeâtre qui pulsait derrière ses paupières closes. Le contact avec le sol, comme s’il était soudainement apparu sous lui, le força toutefois à reprendre rapidement le contrôle de son corps. Péniblement, il se redressa en serrant les dents, combattant la douleur pour replier ses ailes dans une position moins douloureuse. Quelque part au fond de son être, une angoisse sourde pulsait, inarrêtable, inévitable.

La folie le guettait, comme souvent lorsqu’il se trouvait dans un endroit aussi déconcertant que celui dans lequel ils avaient atterri. C’est en avalant sa salive que Maël constata que ses pires craintes étaient fondées. Il ouvrit la main devant lui pour cueillir au creux de sa paume l’un de ces étranges flocons qui virevoltaient autour d’eux : des cendres. Rien ne semblait avoir de sens : l’air avait une odeur rance, l’horizon se brouillait sans raison, les structures s’assemblaient sans égard pour la gravité, malgré que celle-ci les maintenait toujours au sol. Les chemins qui s’ouvraient devant eux semblaient presque bouger tant leur tangibilité était incertaine.

Son regard se porta sur ce jeune soldat qui appelait la mort. À ses côtés, Lö l’ingénue tenta de le rassurer. Elle tendit le doigt vers une direction, exprima des quelques mots qu’elle possédait une certitude qui semblait pulser en elle. Cette sensibilité... Un morceau s’ajouta au casse-tête de son existence. Si seulement il avait eu le temps de s’y attarder ! Il se tourna vers Seraphah, qui se tenait toujours à ses côtés. Près de lui, Maelstrom confirma l’impression de l’hespéride, affirmant entendre quelque chose dans la même direction. Irrité de ne pas l'entendre, Maël fit rapidement quelques pas dans cette direction avant de porter sur l'homme de main du sapiarque un regard perçant. Les souvenirs de ses échanges épistolaires avec l'élémentaire lui revinrent : audiokinésie. Il hocha la tête avant de revenir vers eux, accueillant d'un regard approbateur les propos de Seraphah.

Ça ne peut être que ça, approuva Maël. Je n'ai jamais rien vu de semblable. L’endroit où vont les morts...

Cette fois, il tourna son regard vers le haut, cherchant à son tour à percevoir le portail. Pris de vertige devant l'inconcevable structure des lieux, il cessa vite son inspection pour se recentrer sur le présent. Le Veilleur millénaire se concentra alors sur le groupe, étudiant d'un œil avisé ceux qui, eux aussi, s’étaient retrouvés piégés dans cette étrange dimension.

Espérons que le Céleste acceptera de nous guider hors d’ici, pria-t-il sans trop y croire, son dieu l'ayant oublié depuis bien longtemps.

Les histoires disaient qu'il n'était pas aisé de sortir de cet endroit maudit, et le regard qu'il échangea avec Seraphah lui confirma qu'ils pensaient la même chose : avoir perdu le portail d'entrée était sûrement l'une des pires manières d'entrer dans les limbes. Et maintenant, en sortir serait un véritable défi. Maël posa un regard attristé sur les enfants, soupira devant le destin funeste qui leur serait certainement réservé. Revêtu de son calme légendaire, le vieil élémentaire parvint quant à lui à capter l'attention des gens qui l'entouraient. Maël croisa alors le regard de cette jeune femme qui avait été foudroyée quelques minutes plus tôt. Il fut surpris de trouver dans son regard un aplomb sans faille. Malgré son état, elle n’hésita pas et proposa rapidement d’organiser le chaos.

Elle savait y faire, cette petite. Malgré l'étrangeté du groupe qui les accompagnait, elle avait évalué rapidement la situation et trouvé une solution plus que convenable. N'était-ce pas elle qui avait protégé le roi de Xandrie ? Un doute sur l'identité de cette femme s'insinua dans l'esprit du diplomate.

Comment t’appelles-tu ? lui demanda-t-il avec la volonté de graver son nom dans sa mémoire.

Il se retourna ensuite vers le groupe en se redressant de toute sa hauteur, levant les bras pour capter l'attention.

Rassemblez-vous, demanda Maël d’une voix forte et autoritaire.

Il attendit que tous se soient approchés, envoyant au besoin quelqu’un au regard plus assuré épauler ceux qui n’arrivaient pas à reprendre contenance.

Je suis Maël ! se présenta-t-il en tentant de rencontrer tous les regards. Je tenterai de vous guider hors d’ici. Il nous faudra toutefois faire preuve d’une unité exemplaire si nous voulons revoir Opale un jour, continua-t-il. Je sais à quel point tout cela est déconcertant, mais il nous faut garder la tête froide.

Il examina les visages de ceux qui les entouraient. Si la plupart semblaient ahuris, le diplomate perçut malgré tout quelques lueurs de raison et tenta d'en apprendre plus sur leurs capacités ou leurs armements.

Nous suivrons le plan proposé. J’ouvrirai donc la voie, dit-il en désignant l’épée à son côté.

Son regard se porta sur une jeune tritonne qui tentait de raisonner les enfants qui avaient été entraînés avec eux.

Je vous charge de les maintenir ensemble. Allez au centre et veillez sur eux. Lö, votre place sera à l’arrière. Si vous avez des armes à feu ou toute capacité vous permettant d’agir à distance, votre place est derrière elle, dit-il en s’adressant cette fois à l’ensemble du groupe. Si vous croyez être en mesure de maintenir la première ligne, avec moi ! Maelstrom, reste derrière moi : tu me guideras. Sois prudent, toutefois : cet endroit pourrait très bien troubler tes sens. Seraphah, je compte sur toi pour surveiller ce que je ne peux percevoir.

Il échangea avec lui un regard entendu. Dans un endroit comme les limbes, tout, même eux-mêmes, pouvait très bien devenir un danger. Lui-même sentait les brides de sa folie frôler les limites de son esprit. Il n’aurait confié à personne d’autre que le vieil élémentaire la mission délicate de prévoir l’imprévisible. Il donna encore plusieurs instructions, s’assurant que chacun soit en mesure de suivre le rythme, trouvant des bras ou dessinant une béquille pour permettre aux blessés de suivre la route. Il alla ensuite poser une main sur l’épaule de Lö.

Tu dois nous prévenir si tu ressens quoi que ce soit d’inhabituel, d’accord ? murmura-t-il. Tout particulièrement si c’est au sein du groupe, tu comprends ?

Il plongea son regard dans le sien pendant quelques secondes, s’assurant qu’elle le comprenait. Puis, il alla reprendre la tête du groupe.

Regardez bien ceux qui vous entourent, camarades. Leur vie est entre vos mains comme la vôtre entre les leurs.

Enfin, le groupe se mit en marche.

Résumé:
Jeu 14 Déc - 0:29

Schemers court

starring Jane Kaldwin & event participants

Lorsque le sol se déroba, je commençai à me demander si je ne perdais pas déjà la boule. Malheureusement -ou pas d'ailleurs- je me rendis compte que non car Bob s'accrochait de toutes ses forces à ma veste en criant de sa voix robotique pendant que l'on était en train de chuter. Moi même je criai de peur car la sensation de chute était un horrible ressenti. Dans la chute, j'attrapai Bob pour le serrer contre moi, mine de rien j'y tenais à mon petit drone... Au bout d'un moment, je retrouvai un peu mon calme mais l'atterrissage arriva un peu trop vite à mon goût. En revanche, rien à voir avec le retour brutal auquel je m'attendais. J'étais déjà presque en train de paniquer en me sentant aspirée par le trou fait par la dénommée Yodicaëlle sans pouvoir y faire quoi que ce soit mais j'étais très loin de savoir que je n'étais pas au bout de mes surprises.

Bob, où sommes nous... ? Mon automate eut la réponse que je craignais. Je n'en ai aucune idée, mademoiselle Kaldwin... Regardez ! Nous ne sommes pas les seuls à avoir été aspirés ! Le drone pointa d'un doigt métallique un groupe de personnes, que je m'empressai de rejoindre où je reconnus quelques têtes dont le grigori... et la chapeautée Violette qui était étonnamment vivante après l'attaque qu'elle a subi. Bob, enregistre bien ce que tu vois... Tu surveilles mes arrières. Pendant que je marchais, je serrai les poings en usant de toute ma volonté pour ne pas paniquer. Le paysage dans lequel nous nous trouvions était tout bonnement cauchemardesque, sorti sans doute du rêve d'un fou. J'avais comme l'impression de me retrouver dans une espèce d'au-delà ou un autre plan de réalité, c'était difficile à dire... Mais je sentais bien que je n'avais pas ma place ici. Je ne voulais qu'une chose c'était de sortir d'ici. Heureusement je n'étais pas seule et le fait de savoir que nous étions tout un groupe me rassurait un peu plus. J'eus un regard sévère pour le soldat qui serrait son arme contre lui avant de voir que des armes jonchaient le sol, dont des fusils des terroristes. Je m'armai rapidement, me sentant plus en sécurité.

Dans un geste acquis par des années de service, je vérifiai nonchalamment que mon arme était chargée, la sûreté toujours enclenchée puis je me saisis des quelques munitions à terre parties avec l'aspiration magique. Hm, je n'avais clairement pas de quoi tenir une éventuelle fusillade... Pour peu que les créatures d'ici se servent de flingues me dis-je sinistrement. En tournant la tête, je remarquai que Bob était curieux de nos accompagnants et dévisageait notamment le grigori. Je mis le fusil en bandoulière, main sur la poignée pendant que j'entendais la madame de la Fosse... donner des ordres. Je me retins de lui rentrer dedans en demandant bien pourquoi elle donnait des ordres et on devrait lui obéir mais je préférai faire signe à mon automate de revenir d'un geste de la main. En public, notre langage de signes était prohibé... Merde, mais comment on s'est retrouvé là, dans un paysage à devenir fou si on ne gardait pas la tête froide... Je n'écoutais que vaguement ses ordres, je venais de remarquer qu'une jeune femme étrange était parmi nous, je ne l'avais encore jamais vu mais elle avait un quelque chose qui me fit penser que c'était une hespéride. Étonnant... Ce n'était pas elle les visions d'horreur de tout à l'heure ?

La voix de Maël tonna au milieu du chaos ambiant dans cette contrée d'outre-tombe et je devais admettre que la voix de l'homme me réconforta quelque peu. Je n'étais pas seule dans cette galère, nous étions un groupe. Le grigori donna à son tour ses ordres et je compris où était donc ma place, en arrière-garde. J'eus un regard pour l'hespéride qui se tenait près de moi. Je serai derrière vous, je vous couvre dis-je d'une voix que je tâchai de maîtriser afin de ne montrer aucun effroi. C'était difficile... mais comme le sous entendait Maël, nous n'avions pas le choix. Bob je... J'hésitai devant mon automate. Non rien. Continue de surveiller mes arrières. Je te donne l'autorisation de voler en tête jusqu'à Maël si tu perçois quelque chose qui nous échappe mais tu reviens après. Bob opina. Bien, mademoiselle Kaldwin. J'étais désormais prête à partir. J'espère que ce grigori sait ce qu'il fait... Je refis légèrement mon nœud de cravate... J'étais prête à partir, espérant m'en sortir.

Résumé:
Ven 15 Déc - 16:44

Vous ne pouvez dire depuis combien de temps votre groupe s'est mis en marche. Ici, le temps ne semble pas s'écouler comme sur Uhr. Chacun de vos pas peut durer une éternité comme une seconde. Le paysage n'offre aucun moyen de se repérer. Êtes-vous loin de votre point de chute ? Avez-vous déjà vu cette tour qui perce ce ciel qui n'existe pas ? Cet amoncellement de chaire métallique vous est-il familier ? Tout ça vous semble bien difficile à juger. Toujours est-il que vous avancez. En tendant l'oreille, vous pouvez entendre le pauvre soldat Collings claquer des dents. Il fait froid, très froid, il fait aussi froid que la peur en hiver.

Les habilités de votre groupe entendent toujours ce maelström d'émotions, qui semble s'intensifier un rien. Des cris, des hurlements sans queue ni tête se mêle dans la tête de Lö. C'est un orage, une tempête dont rien n'émerge que l'angoisse, la haine et la mort. Mais au milieu de ce chaos, quelques syllabes commencent à se détacher. Doucement. Elles vont, s'en aillent, reviennent. Elles prennent de plus en plus de place. Jusqu'à ce qu'elle soit clairement identifiables.

- Papa !

Il n'y a rien pour vous aiguiller sinon l'écho lointain de ce mot enfantin. Pas de route, pas de chemin, rien que ces constructions obliques se vouant une guerre figée. Mais plus vous avancez, plus l'écho se précise. Il semble venir de sous vos pieds maintenant. Il semble naître de ce tunnel, là, creusé à même l'acier, qui plonge dans le sol, ou s'envole dans les cieux, selon l'humeur des Limbes. Vous y engouffrer n'a rien de réconfortant. Bien qu'assez large pour laisser avancer quatre personnes de front, il est rendu difficilement praticable par son sol jonché de cadavres.

La plupart ne sont pas humains. Ne sont plus humains. Des formes allongées épousent les angles des débris rouillés, des visages hurlant leur perte ont trouvé dans ce cri leur dernier repos. Mais aucun ne vous semble humain. Tout est à l'image de ce lieu. Sans queue ni tête. Une lumière jaillit, puis une première pièce, sphérique, vous reçoit. Des néons blanchâtres grésillent sur un sol jauni par le temps. Le tunnel se poursuit. Soudain, un bruit métallique retentit. Une ombre volette, s'échappe plus loin. Elle vous devance, manifestement. Ou vous suit. Peut-être les deux.

- PAPA ! Papa, je dois les tuer ! C'est toi ! Toi qui m'a demandé de servir le Dieu déchu !

Les voix se font de plus en plus claire. La tempête se calme, à moins que vous ne soyez dans l’œil du cyclone. Le soldat Collings s'arrête en silence. Le groupe avance juste assez pour qu'il ait le temps de mettre en joug Maël, sans prendre en compte les gens entre eux.

- Je... Je n'irai pas plus loin. Personne n'ira plus loin ! Un pas de plus et... Et... Je vous abats ! On fait demi-tour, maintenant ! Et on rentre chez nous.

Des larmes chargées d'effroi creusent ses joues amaigries. Il tire une balle en l'air, comme pour prouver qu'il est prêt à tout. Le coup retentit dans le tunnel de longues secondes durant. La folie l'a sans doute gagné.
Lun 18 Déc - 10:43

Sur les chemins obscurs

La Cour des Intrigants


Cherches ton chemin, ô esprit des rivières
Ton lit est vide et tes yeux asséchés
Tu serpentes à même les cauchemars et les déserts



Un pas. Après l’autre. Comme un seul être, le groupe s’était mis en route, trouvant son chemin à travers le désert de nuit qui les enfermait. Tous ensembles, ils s’étaient articulés d’une même mécanique, trouvant dans le chaos une voix, une tête, une organisation. On l’avait vu, elle avait regardé en retour; grand homme aux cheveux de flamme, Atahara… Elle était rassurée de la voir ici, elle aussi, la femme-océan que l’on avait fauché à son temple, coincée dans un piège gris. Et autour d’elle, tant d’enfants… Comme des vagues brisés, elle sentait en eux le trouble panique d’une nuit sans lune, sans étoile, sans rien. Il n’y avait que le désespoir dans ces esprits trop jeune, une lutte pour la survie.

Et entre eux, comme une nébuleuse, un trou noir qui aspirait toute joie, une créature allongée que le feu avait dévoré. Leur regard s’était croisé, et elle s’était sentie volée, aspirée par la tempête obscure qu’elle représentait. Colère, aigreur… Était-ce la suie ou la violence qui la rendait si sombre? Elle la regarda quelques secondes, vibrante de douleur.

Elle se serait approchée si on ne l’avait pas confronté avant, l’homme ailé, cheveux de neige, la voix d’un chef et l’air d’un guide.
Tout le monde l’écoutait, lui. Sa couleur était tranquille, belle presque, dans ce monde si gris. Le poids de ses mots lui tombait sur les épaules comme une cape. Si tu ressens quoi que ce soit d’inhabituel… Rien n’était habituel. Mais elle hocha la tête, fermement. Elle comprenait mal ses mots - mais elle comprenait ses attentes. Lö avait saisi qu’elle devait mettre son pouvoir au service de la masse. Rapidement, elle fut rejointe par une grande dame, le teint clair et les cheveux de nuit; dont la force transpirait sous une couche d’incertitude. Elle lui offrit son aide - elle le comprit dans sa voix, son attitude, et l’arme qu’elle tenait dans les mains. “Grand merci” lui dit-elle péniblement, le lieu sinistre engourdissant tout son être. Mais ses mots étaient sincères. Toujours.

L’heure d’avancer… De se mettre en chemin. Un pas. Elle pesait une tonne. Deux. Le groupe entier était un fer à sa cheville. Trois pas. Elle suffoquait rapidement.
Quatre. Deux êtres approchaient. Très. Elle leva les yeux, aperçu le regard bleu d’azur des dunes et des sables du désert, Podrick, accompagné d’une femme effondrée dont elle senti le deuil. Une lame dans son cœur qui effaça trop rapidement le réconfort de voir son ami là, bien là et vivant, et qui fut définitivement achevé par la pensée qu’il se trouvait piégé avec eux et non en sécurité. Le maigre sourire qu’elle avait pu invoquer en les voyant arriver à leur hauteur s’effaça trop rapidement, abattu par le poids de la mort, toujours elle, qui épousait tous leurs pas. Quand ils seraient tous saufs, elle serait heureuse, peut-être. Avant cela, il fallait supporter.

Cinq pas, six… Une centaine. Chaque avancée devenait un cauchemar. La douleur de son os brisé était anecdotique face à l’inconfort de ce monde aux règles chaotiques et inexistantes; un monde qui n’avait pas plus de sens que de l’eau qui coulerait vers le ciel. Elle avait prit mille ans d’un coup, doublez-le, doublez-le encore, alors qu’ils n’avaient pas fait vingt mètres. Son esprit se brisait sans cesse avant de se rassembler tout aussi vite - et dans son crâne palpitant coulait la haine, la panique. L’appel de la mort.

Ploc. Son regard tomba vers le sol. Plic, ploc. Une goutte, deux gouttes… Sur ses joues, une traînée humide. Quoi? Elle leva la main vers son visage, essuya une larme qui fut remplacée tout aussi vite. Et une autre derrière elle. Sans sanglot, sans hoquet, de grosses gouttes qui perlaient à ses yeux et tombaient sur le sol, se mêlant à la cendre dans une bouillasse grise. Plic ploc. plic.
Lö était la peur. Elle était la mort qui se précipite, elle était la haine d’avoir obéis. Dans son esprit, une voix s'élevait comme un orage, mais ce n’était pas la sienne. Elle ricochait sur les paroies de ce monde avant de tomber sous le toit de son crâne, appelant sans cesse, cherchant la vengeance, attisant la haine. Pa… Pa…

Si elle se concentrait, elle entendrait mieux? Elle n’y arrivait pas, Lö. Ses mains recouvrirent ses oreilles. Les enfants ressentaient trop fort… Son cœur battait vite. Collings souffrait de martyr. Ses dents claquaient, à Lö. Les larmes tombaient sans cesse.
Le groupe s’arrêta brusquement. Un coup de feu - elle leva les yeux, Collings avait pris Maël en joug. Elle aurait dû le comprendre. Elle aurait dû le voir venir. Sa colère se mêlait à celles des autres. Elle avait mal. Mal à en crever.

C’était trop.

silence
Silence.
SILENCE.

Silence…” Les mots s’échappèrent de ses lèvres comme un filet d’eau clair qui tombait dans le néant. “Silence!” C’était un ordre.

Une étincelle. Un mouvement subtil. Un petit engrenage discret, celui de sa nature qui s’élève et change, la transcende sans qu’elle ne puisse bien le comprendre. Une altération profonde et ultime de la palette d’émotions qui la traversait sans cesse. Tous ces fils tendus vers elle n’étaient plus de simples cordes sans but, des émotions jetées sans contrepartie. Elle les tenait tous dans ses mains et tirait en retour.

Réduire le son.
Changer la couleur.
Ses yeux fermés sur le vide, Lö sembla tomber profondément dans son esprit, sondant intensément les sentiments qu’elle captait comme une harmoniste face à son instrument. Elle percevait le groupe comme un même corps, mais certains lui semblaient plus net. Collings d’abord… D’un souffle, elle capta sa peur. Réduire le son. Réduire la peur à l’état de vide, la faire disparaître. La peur n’était plus, la panique n’était plus. Plus que le calme.
Les enfants ensuite, leur petits cœurs perdus et désespérés… Faire taire le désespoir, y verser l’harmonie.

Puis ce fut le tour du groupe tout entier. Ils n’étaient pas égaux face à la peur… La mère de tous les vices, l’origine du doute, de la folie, de la discorde. Lö se tenait face à tout cela, vase discret qui avalait grand cette angoisse sans pouvoir la cracher. Réduire la peur, changer sa couleur. Changer tout le son. Doucement… Sagement. Hespéride éveillée, tu joues déjà avec le coeur des gens? D’une main douce, elle passa à travers le spectre des affects, le réduisant presque à néant. Rendre le groupe apathique? Non, ce n’était pas le dessein. Mais elle voulait - elle devait les faire taire si elle voulait survivre. Après sa manœuvre, elle y voyait clair.

Maintenant, les émotions entières du groupe étaient altérées, la peur et la crainte rendues à rien, une petite démangeaison derrière le coude, une piqûre de moustique. Et Collings… Elle lui avait donné la paix. Démuni, peut-être, les bras ballants, le visage tordu par la surprise, il regardait dans sa direction sans comprendre, et elle soutenait son regard avec un air de défiance et un sourire apaisé.

Lö avait le souffle court, maintenant. Mais le cœur tranquille. Il n’y avait plus que la voix distante qui l’appelait dans ses pensées, lointaine et torturée, qui criait à ses démons. Quand elle le tiendrait… Entre ses mains, le cœur perdu. Quelque part dans sa paume, elle pourrait peut-être le sauver.


Petit résumé:
Lun 18 Déc - 13:22

Ouvrez les yeux

La Cour des Intrigants - Acte I, Chapitre 2



Je n’arrivais pas à me figurer combien de temps nous avions mis pour rejoindre le groupe, parfois un pas en semblait cent de géants, parfois un pas semblait à un bond de fourmis dans ce dédale abstrait. Ellendrine était mon roc auquel je m’accrochais, un roc que je soutenais alors que je sentais l’odeur ferreuse du sang se mêlait à celles ambiantes. Elle était blessée. Lö était mon phare, que nous avions fini par rattraper pour que je me rende compte que, finalement, nous aurions presque pu aussi bien nous en sortir à deux.

N’allez pas croire que je n’étais pas content de retrouver mes amis des pyramides, ni que celui qui avait pris la tête de la procession avec des gardes d’Opale ne me donnait pas un certain sentiment de confiance dans sa façon de diriger. C’était plutôt le reste, Violette sur son brancard de fortune, Athara et des enfants… Par les Douze, qu’est-ce qu’ils faisaient là ? J’espérais que la douceur de la prêtresse réussirait à nous éviter à tous d’avoir à jouer les nounous, car protéger ces enfants de ce que nous vivions c’était quelque chose, mais leur faire oublier ce qu’ils avaient vu là-haut… Mon regard se perdait dans ce que j’imaginais être le ciel, mais qui pouvait tout aussi bien être le sol si vous me le demandiez à la vue de ces géants de fers qui s’affrontaient à s’entre écrouler. Aucune trace de là d’où nous venions, aucun indice de là où nous allions. Mais il fallait avancer, l’Hespéride le faisait aussi, bien que je devinais à son pas traînant une blessure qu’il conviendrait de traiter rapidement. Ça faisait trois blessés clés, et ça faisait beaucoup de fragiles.

Étais-je vraiment mieux ? Le moindre soupir, la moindre toux qui sortait de ma bouche me glaçait, car j’avais l’impression qu’il venait de hors de moi, que quelqu’un était juste à côté de mon oreille et que je pouvais sentir son souffle. Ou bien comme si le son venait de très loin mais que j’étais le seul à l’entendre. Les bruits, les images, les boyaux de métal qui s’ouvraient et se fermaient comme autant de respirations. Je crois n’avoir jamais réalisé une expérience similaire, éprouver ce sentiment d’être au milieu de quelque chose de bien trop gigantesque pour être appréhendé. Ce qui avait été un sol pouvait devenir un mur à mesure que nous avancions, ce qui avait été un plafond pouvait devenir une ouverture si nous regardions derrière. J’entendais cette voix, nouvelle, si j’avais imaginé un jour que l’ordre de Pietro me rassurerait… Il y avait quelque chose, avec nous, ça ne pouvait pas être que dans ma tête pas vrai ? Elle se joignit à mon souffle, s’ajoutant aux échos que j’entendais. Un Dieu Déchu ? Le Mandebrume ? Le Treizième Cercle ? Pose-toi ces questions la plus tard Arno, contente-toi d’avancer, raccroche le wagon aux autres, tu ne vas pas rester dans cet abysse. Peut-être même que tu trouveras les réponses plus bas…

Sarnegrave.

Le nom revenait ricocher dans ma tête, pourquoi maintenant ? Les pièces ne s’assemblent pas forcément selon toute logique n’est-ce pas. L’image de Doulek me vient, le son d’une voix parlant de ce nom. Oui je dois sortir et en informer l’Ordre, c’est notre seule piste pour comprendre ce qu’il se passe. Sortir, vite, plus vite. Mais que faire avec ces traînes la patte, est-ce que je devrais y aller seul ? L’avenir d’Aramila en dépend peut-être que je peux… Un coup de feu, puis l’imposition d’un silence assourdissant par Lö. Peu à peu, je sentais des vagues de chaleur, presque maternelles, venir vers moi, apaiser mes peurs, apaiser mes craintes. Pas comme quand je l’avais demandé à Pietro plus haut, lui qui m’avait donné l’impression de mener la charge dans mon esprit. C’était doux, comme une flamme de bougie, c’était Lö. Je ne pourrais sans doute jamais vous dire à quel point son intervention sur le groupe m’avait sauvé, car je ne sais pas où j’étais en train de partir sinon.

Nous avions un autre problème et un armé en plus. Toujours la même histoire et toujours les mêmes qui viennent nous casser la tête. C’était le bleu de là-haut, celui sur la place qui m’avait empêché de mener à bien l’interrogatoire du terroriste. Ça me semblait être il y a une éternité déjà, depuis combien de temps on est là ? Concentre-toi Arno, c’est le moment de faire ce que tu fais de mieux. Trompe, manipule, utilise tes mots. Mon regard allait du soldat à ses collègues, ils avaient gagné une certaine apathie. Il fallait maintenant rallumer leur feu, leur fierté et leur arrogance d’opalien j’espérais que mes mots suffiraient à remplir ce rôle. Je me retrouve à déglutir et à racler ma gorge, pour attirer l’attention de Collings qui doit avoir subi le même traitement de Lö, vu comment il la regardait, un peu. Surtout pour échauffer ma voix, le phrasé agressif, moqueur et l’accent d’Eustache Cassandre. Gloire à Opale comme ils disent.

Qu’est-ce que vous foutez à la fin ? ça vous a pas suffit de merder là-haut ? Un peu de tenue bon sang… Et vous les artistes, vous allez le laisser faire un trou dans la caboche du gars qui nous sert de chef de l’avis de tous ? Vous allez continuer à jouer les figurants ?... Arf, écoutez, moi aussi j’aimerais bien qu’on s’arrête aussi, qu’on rebrousse chemin… Mais y a déjà plus de chemin, plus de sortie ! On doit continuer à avancer, parce qu’on a pas d’autres choix maintenant, camarades, parce que c'est la seule option. Y a des civils avec nous, des enfants… Vous êtes la Garde d’Opale, que ce soit depuis des années ou des jours seulement je m’en fous comme de ma première chemise, regardez autour de vous, vous allez laisser les autres nations vous damer le pion ici ? Tenez le rang et je m’assurerai que vous soyez traités en héros à notre retour. Parce que vous allez nous ramener en suivant les ordres de ce gars. Compris ?

C’était risqué pour celui qui se présentait comme un jeune marchand ou un palefrenier un peu simplet. Qu’est-ce que tu caches d’autres Arno ? Les questions des proches et des connaissances pourraient venir plus tard, pour l’instant, il te faut calmer ton cœur car, tout du long, tu entendais la voix d’Eustache près de toi, tapant à la porte de tes tympans pour y rentrer alors qu’il devrait déjà être là, bien au chaud à l’intérieur, en lieu et place du natif d’Etyr.


Résumé:
Lun 18 Déc - 16:12

Schemers court

starring Jane Kaldwin & event participants

Nous progressions et j'eus un mauvais pressentiment. Bob se tenait à un mètre ou deux devant moi, devant l'hespéride mais je lui fis signe de revenir vers moi. Mon drone obéit sans poser de questions, non sans jeter un regard derrière lui.

C'était toujours le chaos autour de nous et plus ça allait, plus je me disais que rien ne pouvait vivre ici. Il ne régnait que la mort, le désespoir que même sans être extrasensible je pouvais ressentir venant des enfants, des autres... La question de si nous allions rentrer chez nous était certainement en train d'être martelé dans les esprits de toustes. Je me posai la même question, si nous allions nous en sortir ou si nous allions êtres condamnés à errer sans but en ces lieux cauchemardesques jusqu'à notre funeste fin. Quelle fin de merde. La fin...

Je jetai un regard aux quelques soldats de la garde d'Opale avec nous. Je connaissais ce visage qu'ils affichaient, c'était des bleus, plus habitués à battre le pavé et à gratter des rapports sans intérêts que de se battre ou de marcher dans la merde et seule l'expérience mais aussi un espoir auquel je m'accrochai encore de toute mes forces en voyant la silhouette en tête du grigori Maël qu'il allait nous trouver une sortie m'empêchait pour le moment d'arborer le même faciès. Pour essayer de penser à autre chose et d'ignorer le chaos des lieux, je me demandais si j'étais la seule à me demander où était passé Réno et son ennemie car à aucun moment, nous n'avions trouvé la moindre trace d'eux.

L'hespéride devant moi était muette comme une tombe, davantage par manque d'interaction humaine que par véritable désir de mutisme que je supposai. Sa présence était vraiment étrange, nous étions tous des humains en majorité en dehors de Maël et Violette à ma connaissance et désormais, elle.

Une véritable tempête, un kaléidoscope de sons, de cris, presque de folie vivante s'était précipitée vers nous, avec des paroles sans queue ni tête. L'horreur continua lorsque nous vîmes des cadavres, aucun n'était humain. J'avais un geste de dégoût en les voyant, je ne savais pas si c'était réel ou non mais j'avais presque l'impression de sentir l'odeur de putréfaction immonde de la mort. Mes mains se crispèrent sur mon arme et je sentais que mon esprit était à deux doigts de basculer. Je ne pourrai plus protéger l'hespéride ou qui que ce soit. Bob s'en inquiéta et se colla à moi mais si mon drone avait parlé, je n'avais rien entendu. Est ce que j'étais vraiment en train de devenir folle... ?

Aussi soudainement que ce fut arrivé, la tempête se calma. Je revins un peu plus maîtresse de moi même et je redressai un peu plus la tête. Pourquoi c'était plus calme ? Je ne compris rien à ce qui se passait lorsque j'entendis une voix de jeune homme dans mon dos. Le corps mû par le réflexe musculaire inculqué par l'entraînement militaire, je fis volte face en un clin d'œil pour faire face et je vis avec une horreur renouvelée que Collings avait tout simplement pété un câble et cédé à la panique. Il nous mettait en joue... et avait tiré un coup de feu qui me fit sursauter. Toujours par ce réflexe, sachant que j'étais armée et qu'on me visait, je levai immédiatement mon arme vers lui. Merde Collings ! Lâchez votre arme ! Lâchez la ! Lâchez ce putain de flingue avant d'abattre un enfant ! Ce con ne voulait rien savoir. En une fraction de seconde, j'avais prise la décision de l'abattre s'il ne se soumettait pas. Putain Collings, ne faites pas le con, baissez donc cette arme ! Mon doigt avait enlevé la sûreté de mon fusil...

Je ne m'attendais absolument pas à l'intervention de l'hespéride qui tonna l'ordre de faire silence. Aussitôt, la peur, le stress et la panique sourde en moi se calmèrent toutes en même temps. Je sentis que je m'apaisai peu à peu et que je me détendis. Pendant que ça m'arrivait, je baissai mon arme et ne put m'empêcher de darder un regard sur notre petite acolyte. Son pouvoir était impressionnant... mais terrifiant aussi quelque part. Je n'avais pas oublié ce qu'il s'était passé sur cette place... Un homme, que je n'avais pas encore vu d'aussi près prit à son tour la parole et cette fois, il s'adressa aux autres membres de la Garde. Je ne fis que peu attention à son discours même si le ton m'était familier et avec une certaine délicatesse, je pris l'arme des mains de Collings. Vous me remercierez plus tard Collings. Non vraiment, ça vaux mieux, croyez moi. L'arme en ma possession, je me la mis de côté avant de chercher Maël du regard et de lui dire, imperturbable. Nous devrions repartir.

Résumé:
Mer 20 Déc - 4:04

La cour des Intrigants

Acte premier, Chapitre 2 - Opale

Maël était épuisé. Ses ailes suintaient toujours et pulsaient douloureusement, irradiant tout son corps. Il n'avait pourtant pas l'occasion de prendre de pause. Pas ici. Même si le temps se distordait autour d'eux, rendant impossible d'évaluer le temps depuis lequel ils étaient partis, il devait conserver la certitude qu'il avançait. Mais était-ce le cas ? C'était comme si chaque pas vers l'avant le ramenait plutôt vers l'arrière. L'horizon défilait de manière confuse, et Maël aurait aussi bien pu tourner sur lui-même plutôt que de suivre le chemin qui s'ouvrait devant lui : il n'y aurait eu aucune différence. Alors que les cadavres s'amoncelaient autour d'eux, l'espace se mit à résonner de murmures vides. Il les entendait s'expander, les voyait crier, jouer avec les limites de sa raison. Chaque pas lui donnait l'impression de s'enfoncer dans le sol et de s'envoler en même temps. Son esprit flottait quelque part entre les deux, incapable de s'ancrer dans la réalité, s'oubliant dans un vide mental, un vide qui lui permettait de continuer son chemin sur le fil entre la raison et la folie, sans tout à fait basculer d'un côté ou de l'autre. Il n'y avait plus de groupe, plus d'objectif, plus de meneur. On le prenait pour un guide, mais il n'était qu'une coquille, une coquille qui, en avançant, permettait aux autres de ne pas se perdre. Comme pressentant la crise de son ami, Seraphah posa une main sur son épaule. Maël sursauta et jeta un regard furtif vers l'élémentaire.

Il reprit pleinement ses esprits au moment où le cliquetis de l'arme pointée sur lui se fit entendre. Le silence qui s'abattit alors sur les limbes eut quelque chose de théâtral. Les voix s'étaient tues, les sons apaisés, ne laissant au centre du monde que cet affrontement. À moins que ce ne soit le sang qui lui battait dans les oreilles qui l'empêchait de percevoir tout ça ? Malgré tout, le grigori demeura d'un calme olympien, galvanisé par l'adrénaline qui courait dans ses veines. Il planta son regard dans celui de Collings au moment où celui-ci prit parole d'une voix tremblante, tirant un coup dans les airs. Ce son se répercuta alors au loin, encore et encore en un perturbant écho. C'est alors que, gardienne des âmes, Lö réclama le silence. Sa voix était porteuse d'une telle force que même les limbes l'écoutèrent, faisant taire ces détonations infinies, faisant taire les peurs, la panique, l'amertume. D'un coup, ce sont les visages de tous qui s'apaisèrent. Le soldat fut rapidement désarmé.

Fille d'Adhra, toute ma reconnaissance, dit-il solennellement. Merci.

Mesurait-elle la chance qu'elle venait d'offrir au groupe ? Soudain, même ces jeunes enfants ne semblaient pas si effrayés. Le visage de l'endroit qu'ils découvraient était pourtant croulant d'horreurs, du genre qui leur feraient tous faire des cauchemars pendant des années... mais en ce moment, ils étaient... apaisés. Malgré tout, un gringalet se glissa près d'eux. Ce n'était pas un enfant, plutôt un jeune homme, visiblement irrité par le comportement du bleu. Une lueur maligne brillait dans le fond de son œil, aussi Maël écouta avec attention sa tirade qui piqua certains des soldats exactement là où il fallait pour les requinquer.

Paix, mon ami. Tes paroles sont sages, mais il ne sert à rien de lui en vouloir, dit-il en désignant Collings du menton. Il était le premier à craquer, mais plusieurs auraient pu se trouver à sa place, dit-il en plongeant ses yeux d'or dans ceux du garçon, convaincu que lui non plus n'en avait pas mené large avant l'intervention de Lö.

Maël s'en désintéressa alors et se tourna vers la jeune épistote et son drone qui avait hérité de l'arme du jeune soldat. Il hocha la tête à son conseil.

En effet, il vaut mieux ne pas traîner par ici. Qui sait s'ils ne vont pas se réveiller ? ajouta-t-il en désignant les cadavres du menton.

Les morts-vivants étaient l'une des spécialités les plus atroces de la Brume, le grigori en demeurait convaincu. Et il n'avait aucun doute sur le fait que les limbes étaient encore plus perverses que la Malice. Il étudia rapidement le groupe, scruta le visage des enfants, heureux de constater la lucidité dans le regard de la tritonne censée s'en occuper. D'autres lueurs de raison s'étaient d'ailleurs allumées autour d'eux.

Ne restons pas là. Repartons ! encouragea Maël, de manière à ce que l'ensemble du groupe l'entende.

Il relança l'avancée du groupe. Plutôt que de se concentrer sur d'éventuels ennemis, c'est aux esprits que Maël tenta à son tour de s'adresser. Il lui semblait important que les gens qui se trouvaient ici, aussi jeunes soient-ils, aient la possibilité de comprendre ce qui se déroulait présentement.

Nous sommes dans les limbes, mes amis ! Cet endroit est connu pour être l'un des plus perturbants et des plus dangereux que l'homme n'ait jamais pu visiter. Infiniment plus dangereux que la Brume ! Nous sommes dans un lieu de cauchemar, si près et si loin en même temps de notre chère Uhr. On dit qu'il s'agit d'une autre dimension. Nous y avons involontairement suivi Réno Callagh, chef de la guilde des aventuriers, qui lui-même a courageusement suivi Yodicaëlle, figure importante du treizième cercle et coordinatrice de l'attaque qui a ravagé Opale, résuma le diplomate afin que tous comprennent bien la situation. Nous avons malheureusement perdu le portail d'entrée. Notre meilleure chance est donc de retrouver ces deux personnes, compris ? Vos esprits vous joueront des tours, des ennemis peuvent s'abattre sur vous. Vous ne devez pas les laisser gagner ! Nous devons continuer, coûte que coûte, si nous voulons avoir la chance de survivre !

Un froid étrange commença à balayer leurs chevilles et, autour d'eux, le paysage changea. Alors que le tunnel remontait en pente douce, une lueur étrangement forte leur parvint, comme si le soleil s'était soudainement levé sur cet endroit couleur nuit. D'un coup, comme si celle-ci avait aspiré le temps qu'ils avaient eu besoin pour traverser ce qui demeurait du tunnel, ils se retrouvèrent devant un paysage irréel, les deux pieds faisant fondre le duvet blanc qui recouvrait le sol. Des pics enneigés émergeaient d'un horizon qui refusait de demeurer horizontal. Le ciel et le sol ne faisaient qu'un, permettant aux montagnes de former des motifs à la symétrie incompréhensible. Mais surtout, on entendait désormais clairement le son d'un combat. Là, plusieurs mètres devant eux, un ours immense se tenait, décoré de marques qui rendaient la méprise impossible.

Voici Réno ! C'est notre chance !

Il plongea la main dans son sac et en sortit une potion de vitalité qu'il vida de son contenu. Aussitôt, la douleur de ses ailes pulsa avec force. Une chaleur bienfaitrice la remplaça alors, et sans attendre que l'effet se dissipe, Maël s'adressa au groupe.

Si vous possédez des objets magiques, des potions ou des armes électroniques, c'est le moment ! Cette femme est la clef pour sortir d'ici. Elle ne doit pas partir sans nous ! Que ceux qui peuvent se battre me suivent. Les autres, soyez prêts à agir. Si un portail apparaît, il faudra sauter sans attendre !

Résumé:
Mer 20 Déc - 16:12

Tout les bobos n'ont pas de causes stylées...

Event



Après l’intervention que la demoiselle fit par la force et de son esprit et sur les nerfs, la suite des événements pour elle restait plus floue, son attention au monde extérieur étant aléatoire, résultat d’une sombre équation qui additionnait ses blessures, sa fatigue et la folie engendrée par ce lieu.

Aidée par une personne qu’elle n’avait même pas vraiment regardé, elle avançait de manière automatique, comme dans une bulle. En sortant tout juste pour des actions, des mouvements et des sons qui sortaient de l’ordinaire et qui était capable de lui permettre de pleinement se focaliser sur son état. La maraudeuse était sur les rotules, mais malgré tout, elle ne pouvait pas vraiment s’arrêter maintenant…

Sur ce sujet, les effets qu’avaient les limbes sur elle, était d’ailleurs assez spécifique à sa personne dans l’âme était déjà suffisamment abimé pour ne pas pouvoir être qualifié de saine et d’équilibrée. Ce n’était ainsi par des grandes émotions ou de la folie que stimulait ce monde, au contraire, à travers l’affaiblissement de son esprit et de sa volonté, il provoquait mécaniquement la croissance de sa nébula de portebrume et la corrosion de son existence par son parasite de brume. Et à ce titre, la nébula de la fortune était particulière, il n’était pas dans sa nature de stimuler les pulsions et les affects de ses hôtes, à l’inverse sa vocation était de les anéantir. Pouvoir mathématique, ce qu’elle désirait, c’était un être à son image, un être de pragmatisme et d’amoralité purs, délié de toute émotion, de tout affect, de tout espoir… Elle désirait un être d’une raison si pure qu’il en devenait alors absolument inhumain.

Ainsi, à mesure que le temps passait, c'était un champ du panel d'émotions qui disparaissait doucement mais sûrement anéanti par un parasite qui ne désirait qu’un automate.

Heureusement à l’instant T, cela faisait que contrairement au garde, la maraudeuse n’avait pas décidé de prendre des actions malencontreuses… Mais à quel prix sur le long terme ?

Un sujet remit à plus tard, car immédiatement la menace n’était pas sa nébula mais le soldat devenu fou et qui par son outrance avait sorti Violette de sa bulle pour un temps. L’observant silencieusement, elle soupira, regardant rapidement le reste du groupe pour visualiser qui avait décidé d’agir pour finalement les aider discrètement par sécurité en altérant les probabilités de dangerosité de l’opalin. Elle se garderait bien de le dire toutefois n’ayant aucune envie de révéler sa nature de portebrume de fortune à qui que ce soit. La connaissance c’était le pouvoir après tout, il appartenait ainsi de se taire sur ses propres capacités sauf lorsque cela était absolument nécessaire.

C’est alors qu’elle sentit s’appliquer sur elle encore une fois le pouvoir de Lö, cette hypersensibilité détestable qui répugnait presque existentiellement la maraudeuse. Tandis qu’une salve d'émotions apaisante traversait son âme, Violette réfléchissait. N'était-ce pas au final parce qu’elle était une portebrume de fortune qu’elle détestait autant ce pouvoir ? Sa nébula de fortune était après tout construite sur le rejet de l’incertitude et des émotions, le désir de tout contrôler. Tout ce qui touchait à l’affect devait être qualifié d’inutile et de vain. Et cela avec une volonté si forte que la nébula considérait comme son ennemi naturel, tout pouvoir visant à intégrer des émotions ou des désirs à son hôte.

En Lö et en toutes les hespérides étaient donc perçus un ennemi naturel à abattre.

Mais pas aujourd’hui.

Sur le coup, cela avait pour effet de la réveiller de nouveau, lui permettant d’admirer la fin de la scène tout en amenuisant temporairement les capacités de corrosion mentale de la nébula.

La situation était ainsi restaurée, le groupe reprenait sa marche pour retrouver quelque temps plus tard Reno et Yodicaelle en train de se battre. Violette les observait avec une moue compliquée. Malgré la volonté qu’elle avait de paraître impénétrable, le fait d’avoir subi la foudre laissait des séquelles autant physiques que mentales. De fait, voir de nouveau Yodicaelle lui faisait peur et elle avait la boule au ventre. Si à ce sentiment on ajoutait qu’en digne maraudeuse elle n’avait aucun honneur et une propension certaine à la désertion dans les combats perdus d’avance, rien n’allait dans le sens d’une volonté de participer à la bataille pour elle;

Heureusement elle avait une excuse pour ne pas participer et elle espérait que personne ne vienne la faire chier. Attendre, c’était très bien, bonne chance les combattants !

Résumax: