Sam 9 Déc - 18:59
Le plan semblait dément. Mais ils étaient épuisés et il fallait peut-être ça. Artémis était confiant et Ryker se laissa gagner par sa sagacité. Il n’avait plus la force de se méfier, de douter ou autre. Ils semblaient sur la même longueur d’onde et les sévices qu’avaient sévi son camarade traduisaient bien qu’il pouvait compter sur lui. Il acquiesça, conscient qu’il ne prenait pas les plus gros risques dans cette histoire. Il s’occupa de faire le tour des demeures proches du parvis de l’Eglise et de leur intimer de se dépêcher de se barricader. Certains les traitèrent d’oiseaux de mauvais augure, d’autres se contentèrent de cacher leur détresse sous quelques mots à l’encontre des Morts Gris. Mais aucun ne chercha à les contredire. La peur les taraudait et pour compte : la menace était de taille. Ryker avait la sinistre impression que cette créature avait prélevé sa dot sur cette contrée depuis bien longtemps.
N'étant pas doté des mêmes dons qu’Artemis, il grimpa par l’intérieur de la bâtisse et se fraya un chemin jusqu’à une ouverture en dessous du tocsin. Il dû abandonner ses affaires pour rester plus léger. Il ne garda que ses armes et parvint à se hisser en haut du toit sur les tuiles rugueuses, la nuit ne rendit pas sa tâche plus aisée. Il croisa le regard de son compagnon et d’un signe muet ils s’accordèrent. Il ne s’agissait pas réellement de son combat pour Ryker, tant les années avait passé, mais il acceptât la proposition. Les deux hommes s’échinèrent à faire sonner l’immense cloche à l’aide de leurs muscles déjà endoloris. Puis les premiers cris percèrent la nuit et Ryker soupira, anxieux. Artemis en profita pour se laisser glisser en contrebas et entama une transformation qui tira quelques frissons au Patrouilleur. Son pelage recouvrit ses muscles et sa chaire se craquela avant que son ossature ne se torde. Le son des os qui prenaient une nouvelle place sous sa peau lui donna la chair de poule. Il comprenait mieux comment il avait pu affronter face à face la créature et s’en sortir. Allié à sa régénération et sa capacité à revisiter les souvenirs disparus …
- Un prédateur à l’image de la Brume … se surprit-il à murmurer.
Il secoua la tête et se ressaisit. Il percevait les battements d’ailes au loin, qui claquaient dans la nuit. Artemis rugit et son cri fit vibrer la nuit, tandis que le Patrouilleur dégainait sa large épée pour se mettre en position. Puis vint l’impact. Le Fledermaus avait fusé du ciel pareil à un rapace et s’était livré dans un grand-chose sur le loup-garou. Leur rencontre vit craquer la structure de l’édifice. Le bois se fendit et les tuiles volèrent en éclat, tandis que la tour qui accueillait le tocsin s’inclina au-dessus du vide. Le Patrouilleur suivit le mouvement et faillit basculer en glissant, mais parvint à se rattraper en plantant sa large épée entre deux tuiles. Il resta suspendu dans les airs alors que le combat de crocs se livrait plus bas … son arme emprisonnée au-dessus de lui. Il se retint tout bas de jurer tandis que la structure vacillait et que chaque coup donné par les deux monstres faisait vibrer l’édifice.
Suspendu par une main à une dizaine de mètres au-dessus du sol, Ryker sentait son épée glisser petit à petit. Plus la tour s’inclinait, plus elle menaçait de céder. Le Patrouilleur jura dans sa barbe et, avec une lenteur calculée, tira son épée courte de son fourreau sur son flanc gauche. Puis il usa du poids de son corps pour se balancer en avant. Il atterrit sur le Fledermaus ses genoux en avant. Ses rotules le percutèrent dans les reins mais la créature avait bien grandi en dix ans. Avait-il affronté alors un Fledermaus juvénile ? Il ne se laissa pas distraire et la chose fut à peine déséquilibrée par sa chute. Elle ne l’avait pas ciblé dès le départ, ne le prenant pas pour une menace. Le Patrouilleur crocheta sa fourrure dans le dos pour se stabiliser et arma sa main pour lui enfoncer son arme dans le flanc. La créature s’arrêta alors et tourna ses prunelles injectées de sang vers lui. Leur regard se croisa et quelque chose se passa dans la cervelle de la Bête. Elle sembla le humer en tenant Artemis à distance et … elle le reconnut. Son odeur, sa blessure : le feu et la douleur. Elle piailla de peur et s’écarta d’un bond pour tenter de s’envoler et de fuir. Lui avait-il … fait peur ?
La bête battit des ailes et prit de l’altitude alors que Ryker restait fermement accroché à elle, sa main entourée de ses poils maculés de sang. Le sien et celui d’Artemis. Le Patrouilleur tira sur son bras pour se stabiliser et éviter les griffes des pattes de la bête et arma une nouvelle fois son coup pour lui enfoncer sa lame entre les côtes. Le premier coup ripa sur le cuir épais du Fledermaus qui cria et se secoua en gagnant cinq mètres de plus. Le Patrouilleur, arma un nouveau coup et perfora cette fois son abdomen. Superficiel, encore une fois. La créature s’essaya à le mordre, tourna comme une toupie désarticulée mais le troisième coup fut le bon. Et le quatrième. Ainsi que les cinq qui suivirent. Pris de frénésie, Ryler bascula sur le devant de la bête, encore haut dans le ciel et attrapa sa gorge alors qu’ils tombaient en chute libre. Il la perfora sans s’arrêter puis, quelques secondes avant de rencontrer le sol, il s’éjecta et roula lourdement à terre avant de s’arrêter dans le mur en bois d’une maison qui craqua sous l’impact.
Le Patrouilleur resta quelques secondes à terre, trembla en se relevant la première fois, mais parvint à se redresser. Il tituba et marcha en direction du Fledermaus qui s’était écrasé sur une fontaine, la flèche de cette dernière avait percé son dos et livrait un jet de sang noir qui pulsait au rythme des cris de panique de la créature. A moitié détruire, la fontaine se délitait à chaque soubresaut de la bête. Ryker boîta jusqu’à elle et, bien que visiblement blessé par sa chute, il parvint à poser le tranchant de sa lame sur sa gorge. D’un geste sec, il sectionna sa chair et la vie de la créature s’acheva dans un gargouillis étouffé. Un autre coup vint sectionner sa tête de son corps puis il tomba à genou dans le sang de la créature. Il l’observa et reprit son souffle en contemplant les prunelles du Fledermaus qui perdaient peu à peu la lumière malsaine qui les habitait.
Ayant assisté au combat, les portes des masures s’ouvrirent peu à peu, ne croyant pas trop leurs yeux quant à ce qui venait de se passer. Entre leurs enfants retrouvés dans la Brume qui revenaient en hurlant, les deux égarés qui leur intimaient de se cacher et … cette chose venue du ciel. Cette légende monstrueuse qui venait de tomber devant eux et d’y perdre la tête. Ils accueillirent plutôt la nouvelle avec silence, voire crainte. Toucher aux légendes, même les plus néfastes, était dangereux. Les deux étrangers ne venaient-ils pas d’attirer la colère de la Brume sur eux en agissant ainsi ?
N'étant pas doté des mêmes dons qu’Artemis, il grimpa par l’intérieur de la bâtisse et se fraya un chemin jusqu’à une ouverture en dessous du tocsin. Il dû abandonner ses affaires pour rester plus léger. Il ne garda que ses armes et parvint à se hisser en haut du toit sur les tuiles rugueuses, la nuit ne rendit pas sa tâche plus aisée. Il croisa le regard de son compagnon et d’un signe muet ils s’accordèrent. Il ne s’agissait pas réellement de son combat pour Ryker, tant les années avait passé, mais il acceptât la proposition. Les deux hommes s’échinèrent à faire sonner l’immense cloche à l’aide de leurs muscles déjà endoloris. Puis les premiers cris percèrent la nuit et Ryker soupira, anxieux. Artemis en profita pour se laisser glisser en contrebas et entama une transformation qui tira quelques frissons au Patrouilleur. Son pelage recouvrit ses muscles et sa chaire se craquela avant que son ossature ne se torde. Le son des os qui prenaient une nouvelle place sous sa peau lui donna la chair de poule. Il comprenait mieux comment il avait pu affronter face à face la créature et s’en sortir. Allié à sa régénération et sa capacité à revisiter les souvenirs disparus …
- Un prédateur à l’image de la Brume … se surprit-il à murmurer.
Il secoua la tête et se ressaisit. Il percevait les battements d’ailes au loin, qui claquaient dans la nuit. Artemis rugit et son cri fit vibrer la nuit, tandis que le Patrouilleur dégainait sa large épée pour se mettre en position. Puis vint l’impact. Le Fledermaus avait fusé du ciel pareil à un rapace et s’était livré dans un grand-chose sur le loup-garou. Leur rencontre vit craquer la structure de l’édifice. Le bois se fendit et les tuiles volèrent en éclat, tandis que la tour qui accueillait le tocsin s’inclina au-dessus du vide. Le Patrouilleur suivit le mouvement et faillit basculer en glissant, mais parvint à se rattraper en plantant sa large épée entre deux tuiles. Il resta suspendu dans les airs alors que le combat de crocs se livrait plus bas … son arme emprisonnée au-dessus de lui. Il se retint tout bas de jurer tandis que la structure vacillait et que chaque coup donné par les deux monstres faisait vibrer l’édifice.
Suspendu par une main à une dizaine de mètres au-dessus du sol, Ryker sentait son épée glisser petit à petit. Plus la tour s’inclinait, plus elle menaçait de céder. Le Patrouilleur jura dans sa barbe et, avec une lenteur calculée, tira son épée courte de son fourreau sur son flanc gauche. Puis il usa du poids de son corps pour se balancer en avant. Il atterrit sur le Fledermaus ses genoux en avant. Ses rotules le percutèrent dans les reins mais la créature avait bien grandi en dix ans. Avait-il affronté alors un Fledermaus juvénile ? Il ne se laissa pas distraire et la chose fut à peine déséquilibrée par sa chute. Elle ne l’avait pas ciblé dès le départ, ne le prenant pas pour une menace. Le Patrouilleur crocheta sa fourrure dans le dos pour se stabiliser et arma sa main pour lui enfoncer son arme dans le flanc. La créature s’arrêta alors et tourna ses prunelles injectées de sang vers lui. Leur regard se croisa et quelque chose se passa dans la cervelle de la Bête. Elle sembla le humer en tenant Artemis à distance et … elle le reconnut. Son odeur, sa blessure : le feu et la douleur. Elle piailla de peur et s’écarta d’un bond pour tenter de s’envoler et de fuir. Lui avait-il … fait peur ?
La bête battit des ailes et prit de l’altitude alors que Ryker restait fermement accroché à elle, sa main entourée de ses poils maculés de sang. Le sien et celui d’Artemis. Le Patrouilleur tira sur son bras pour se stabiliser et éviter les griffes des pattes de la bête et arma une nouvelle fois son coup pour lui enfoncer sa lame entre les côtes. Le premier coup ripa sur le cuir épais du Fledermaus qui cria et se secoua en gagnant cinq mètres de plus. Le Patrouilleur, arma un nouveau coup et perfora cette fois son abdomen. Superficiel, encore une fois. La créature s’essaya à le mordre, tourna comme une toupie désarticulée mais le troisième coup fut le bon. Et le quatrième. Ainsi que les cinq qui suivirent. Pris de frénésie, Ryler bascula sur le devant de la bête, encore haut dans le ciel et attrapa sa gorge alors qu’ils tombaient en chute libre. Il la perfora sans s’arrêter puis, quelques secondes avant de rencontrer le sol, il s’éjecta et roula lourdement à terre avant de s’arrêter dans le mur en bois d’une maison qui craqua sous l’impact.
Le Patrouilleur resta quelques secondes à terre, trembla en se relevant la première fois, mais parvint à se redresser. Il tituba et marcha en direction du Fledermaus qui s’était écrasé sur une fontaine, la flèche de cette dernière avait percé son dos et livrait un jet de sang noir qui pulsait au rythme des cris de panique de la créature. A moitié détruire, la fontaine se délitait à chaque soubresaut de la bête. Ryker boîta jusqu’à elle et, bien que visiblement blessé par sa chute, il parvint à poser le tranchant de sa lame sur sa gorge. D’un geste sec, il sectionna sa chair et la vie de la créature s’acheva dans un gargouillis étouffé. Un autre coup vint sectionner sa tête de son corps puis il tomba à genou dans le sang de la créature. Il l’observa et reprit son souffle en contemplant les prunelles du Fledermaus qui perdaient peu à peu la lumière malsaine qui les habitait.
Ayant assisté au combat, les portes des masures s’ouvrirent peu à peu, ne croyant pas trop leurs yeux quant à ce qui venait de se passer. Entre leurs enfants retrouvés dans la Brume qui revenaient en hurlant, les deux égarés qui leur intimaient de se cacher et … cette chose venue du ciel. Cette légende monstrueuse qui venait de tomber devant eux et d’y perdre la tête. Ils accueillirent plutôt la nouvelle avec silence, voire crainte. Toucher aux légendes, même les plus néfastes, était dangereux. Les deux étrangers ne venaient-ils pas d’attirer la colère de la Brume sur eux en agissant ainsi ?