Mer 15 Mar - 13:00
« Les loups chassent en meute. Mais je ne vous apprends rien. Je sais simplement que les animaux ont des sens plus aiguisés que les miens, même si je tente péniblement de rivaliser avec eux, notamment en les observant. Mais c’est loin d’être suffisant. »
Il fit signe de la suivre.
« En fait, ce n’est pas tant de vous laisser seule qui me dérangeait, je ne me fais aucun souci pour votre capacité à survivre. Je trouvais seulement impoli de vous laisser ainsi. »
Le jour était encore bien présent au-dessus de leurs tête, dissimulé par le feuillage des arbres, ils marchèrent tranquillement. Artémis n’appréciait pas de devoir traverser la forêt avec du gibier sur ses épaules. Certaines espèces n’hésitaient pas à attaquer des proies déjà abattues. Après tout, la proie était déjà neutralisée et le chasseur épuisé. Heureusement, sa grotte ne se trouvait guère très loin. D’ailleurs, connaissant les lieux comme sa poche, il put déjà en distinguer l’entrée.
« Vous m’excuserez, ma demeure est loin d’être des plus accueillantes. Mais elle peut être utile. »
Ils s’approchèrent.
« Comme vous pouvez le constater, elle est ouverte, donc facile d’accès à quiconque aurait besoin de s’abriter ou se nourrir en mon absence. Les animaux et prédateurs évitent de s’y approcher à cause de répulsifs naturels. Je vous en prie, entrez. »
Le vagabond alluma quelques bougies pour éclairer son antre, puis posa le cadavre de la biche sur son plan de travail. Il s’excusa de devoir se mettre immédiatement au travail. Retirer la peau et couper des morceaux ne se ferait pas tout seul. A l’instar d’un boucher expérimenté, il s’exécuta avec une facilité déconcertante. L’habitude se sentait et personne ne pouvait réellement avoir de doutes sur la question. Artémis conserva ensuite ce qu’il mangera dans la soirée, puis il plaça les autres morceaux dans des bacs remplis de gros sel.
« Peut-être pourriez-vous m’apprendre quelques-unes de vos recettes pour accompagner cette délicieuse viande ? »