Lun 6 Fév - 19:37
La forêt de l’Arbre-Dieu, la colline aux Corneilles, le Val d’Opale, les terrains de jeu favoris de ce brave vagabond qui errait à travers ces lieux depuis deux décennies. Un peu moins en réalité. Ses nombreux voyages dans le continent d’Uhr le contraignirent à passer moins de temps dans ces terres agréables. La région d’Opale était la sienne. Autant, la capitale l’importait peu, mais ses terres périphériques représentaient son jardin. A moins d’y être contraint, comme c’était déjà arrivé à de nombreuses reprises, il évitait soigneusement les Dunes d’Oman et la forêt de Lavill. La Brume et lui formaient un cocktail explosif.
Traquant une bête rarissime depuis les Monts d’Argent, traversant le Mont et Lac Mesnon, où s’arrêta cette chasse, il décida d’enfin revenir se reposer dans son humble demeure. Une petite grotte, proche du Kattorin. Ici, Artémis avait rapidement accès à un point d’eau, à la végétation et à la chasse. Rien n’avait changé malgré le temps passé loin de sa demeure. De la poussière, oui. Mais l’air y était toujours frais et agréable à respirer. Quelques traces de pas montrait l’apparition de certains prédateurs, mais connaissant probablement le résident, ils n’étaient pas restés longtemps par peur de devenir des proies.
Il était épuisé de son voyage mais n’avait rien à manger. Le ménage attendra plus tard. La priorité était encore de se nourrir. Il observa patiemment les différents apparents. Des branches cassées, des traces de pas, des feuilles écrasées. Cette forêt était riche de vie. Aucun être vivant manquait de quoi que ce soit. Un parfait équilibre. Sélectionnant soigneusement son gibier, la traque pouvait enfin commencer. Il offrait suffisamment d’indice pour inquiéter sa proie, mais pas assez pour être localisable. Ses déplacements étaient précis, légers, mesurés. Pensant suffisamment proche pour donner le coup de grâce, après l’avoir longuement épuisé, il dégaina sa lame pour trancher la tête d’une seule traite.
Son mouvement s’arrête net. Seul un cheveux tomba. Le cheveux d’une femme, d’une Hesperide. Il resta de marbre et rangea son arme sans un mot. Son regard dans le sien, il se demanda si, comme beaucoup parmi son espèce, elle pouvait sonder son esprit. Ses cheveux blancs, sa carrure et ses yeux d’une lueur jaune pouvaient effrayer tout inconnu. L’épéiste malgré de paraître moins dangereux en esquissant un léger sourire.
« Pardonnez-moi, Madame. Je vous ai pris pour… quelqu’un d’autre. », fit-il en guise d’excuse.