Mar 21 Nov - 11:16
Doucerive / Demeure de Duscisio
Lugrilen 1 990
- Voilà pour vous. Trente grammes, chaque matin et chaque soir, dans un verre d’eau chaude.
C’est un échange de bons procédés. Afin de pouvoir payer ce dont il a besoin, toute personne ayant des compétences les met à contribution pour satisfaire la demande de son client.
Le mélange de plante que venait de vendre l’apothicaire sert à soulager la gorge du patient atteint d’une quinte de toux qui lui enrouait la gorge depuis quelques jours déjà. Le sachet est échangé contre quelques pièces avant que l’homme ne quitte les lieux en toussant la main derrière la bouche. Ça ne doit pas être agréable d’être malade…
Cette affaire conclut, un moment de pays accordé à la lecture après un petit rangement de ses outils. À moins qu’il ne continue quelques mélanges préventifs, en pensant que cela puisse être contagieux ? Oui, ça l’occupera un peu.
Dans sa contribution, l’élémentaire de la rose blanche s’est laissé emporter jusqu’à profiter d’un feu de cheminée pour une tout autre expérience concernant un remède qu’il ne connaît pas encore. À moins que ce ne soit simplement de la soupe ? En tout cas, au bout d’une heure, la mixture a tout l’air d’être un médicament douteux, entre coupé par un son extérieur qui attire son attention. Son regard change.
Il parait moins accueillant quand le souvenir d’une rencontre lointaine refait surface, lier au son caractéristique d’une machine et de son propriétaire, il y a bien longtemps. Suffisamment longtemps pour que les plus frêles mémoires s’en souviennent. La confirmation se fait après quelques minutes quand la porte s’ouvre après avoir répondu au trois coups de doigts contre le bois.
- Seraphah… Je ne me suis pas trompé en entendant ton horrible machine roulante dehors…
Seraphah Von Arendt.
Un noble Epistote rencontré il y a quelques semaines… Mois… Non, années sur le territoire technologique qu’il a traversé malgré lui à l’époque où il traversait les terres humaines pour ses propres besoins après avoir quitté sa famille d’adoption.
Si Seraphah se souvient de lui comme étant apothicaire, l’inverse lui n’est plus dans sa mémoire… La seule chose qui lui revenait était de l’état de stress permanente à l’idée de croiser une autre machine tout le long de son voyage sur les terres du savoir avant de retourner celui de Xandrie. Plus il s’approchait de la capitale technologique, plus il voulait faire demi-tour, ce qui se fit alors que la ville était pourtant plus si éloigné. C’est là qu’en faisant demi-tour, son moyen de transport s’est coincé dans un trou pour bloquer toute la route dans un fracas de grossièreté plus violente chaque minute qui suivit à cause de l’amas de machines roulantes qui approchaient. On peut dire que le noble a su se montrer un peu plus compréhensif et patient en servant d’intermédiaire et calmer le jeu.
S’il a marqué son esprit et ses souvenirs, c'est bien à cause cette voiture à l’extérieur, piloter par son serviteur, qui lui avait manqué d’une discussion un peu houleuse à la demande un peu agressive d’éloigner ses machines infernales de sa vue et de ses sens malgré le besoin d’aide après avoir coincé une roue de sa charrette dans un nid de poule.
Même si c’est une puissante machine qui a pu l’aider à sortir de ce pétrin, leur rencontre n’a pas été désagréable. Afin de calmer les tensions, son moyen de locomotion a été sorti d’affaire et les machines pouvait reprendre la route.
Il fut un temps avant qu’il ne puisse se calmer. La voiture de Seraphah a été éloigné de quelques mètres avant que leur échange puisse se faire bien plus calmement. Quand chacun se définissait comme élémentaire, l’apparence de Duscisio y aidant pour beaucoup, leur a permis de se connaître un peu plus avant de se quitter à la suite d’un long échange.
Aujourd’hui, le noble épistote toujours reconnaissable à sa chevelure de feu, lui rend visite. Il ne saurait dire s’il s’agit de trouver un remède miracle ou d’une simple visite de courtoisie. De ce fait, Duscisio lui tourna le dos pour continuer sa préparation, montrant que la saison se porte bien à l’éclosion de ses roses blanches qui font de lui ce qu’il est.
- Excuse-moi, mais je suis en pleine préparation. Qu’est-ce qui t’amène ici ?
Aucun risque que tout ne lui pète à la figure certes, mais il se tient éloigné du feu tout en continuant de faire tourner une très longue cuillère en bois en espérant ne pas avoir loupé son mélange alors que celui-ci ne ressemble pas à ce qui était décrit dans son livre de recette.
Dim 26 Nov - 21:47
Prends en de la graine
Ft. Duscisio Balibe
Ambiance
Il avait passé plusieurs nuits dans les ouvrages de sa bibliothèque à faire glisser les pages des livres sur la forêt de Jade. Il avait retenu le nom d’une multitude de plantes qui iraient dans les ruines de sa mémoire aussi rapidement qu’ils y étaient entrés. À croire que les Trent n’avaient aucune raison de se retrouver dans un pot, loin des leurs. Ce qui était le plus étrange, c’était comment cette graine-ci c’était retrouvé dans son véhicule. Maelström n’avait pourtant vu personne oublier son sac...mais même si le porte-brume était des plus vigilants, il n’était pas partout. Quand Seraphah y pensait, il imaginait qu’on lui avait abandonné ce pot uniquement car on le pensait apte à le faire éclore. Et la question qui brûlait toutes les lèvres quand il la racontait était : Comment as-tu su qu’il s’agissait d’un trent? C’est là que la technologie d’Epistopoli entre en ligne de mire. Un scanner avait identifié la graine comme celle d’un trent. Et bien qu’il serait tentant de le ramener dans sa forêt originelle, les kilomètres et le non intérêt immédiat pour cette région l’en avait déchanté...Et peut-être aussi avait-il envie de faire connaissance avec un nouvel être…
Après avoir fait le tri dans ses différentes affaires en cours, il avait usé du train puis d’un chauffeur personnel pour se rendre jusqu’à toi. Doucerive portait bien son nom, même si son véhicule ne cessait de rouspéter face à ces routes beaucoup plus habituées aux charrues qu’aux cylindrés. Toutefois, il était à la fois sûr que tu lui trouverais solution, au-delà du fait qu’il savait apprécier la finesse de tes traits qui venaient faire écho aux siens. Il laissa le chauffeur qui arrêta le moteur, lui permettant de profiter pleinement des bruits de la nature qui reprenaient goulûment leur mélodie. De son côté, il avait prévu un présent qu’il espérait te faire sourire, même s’il savait comme tu étais un créateur né de roses blanche d’après ce que tu lui avais raconté autrefois.
Après s’être annoncé, il pénétra dans ce qui semblait être ton laboratoire et que tes premiers mots furent pour marquer un certain mécontentement concernant les bruits de mécanique. Seraphah sourit, te voyant entrain de t’affairer à tes affaires, tandis qu’un feu couvait doucement au sein de ta cheminée. « Duscisio. J’aime à voir que certaines choses n’ont pas changé... » Même en lui tournant le dos tu pouvais sentir son demi-sourire, cette légèreté quelque peu taquine au final. « Loin de moi l’idée de vous déranger dans votre ouvrage...mais j’ai en ma possession une graine que j’aimerai voir fleurir...et malgré mes nombreuses lectures, aucune ne mentionnent comment couver un trent pour qu’il voit la lumière du jour. »
Il fit quelques pas dans la bâtisse, sa tenue plus protocolaire que d’habitude scindant sa taille et lui donnant une allure en V, en raison des épaulettes qui appuyait sur la largeur de ses épaules. « Alors j’ai pensé à vous et à votre affinité avec les végétaux pour ne pas dire plus. » Tout en délicatesse il était, un peu à l’image d’une rose, bien qu’il était curieux de savoir si tu voyais les choses de cette façon-là. Le souvenir de votre rencontre était encore frais à son esprit, et il avait vu à quel point la ville n’était point ta terre d’ancrage. Pourtant, même sous ta panique, ta colère, il avait pris le temps de capturer la beauté de ta chevelure et par la suite, la passion qui t’habitait. Cela ne le laissait jamais indifférent.
« Peut-être puis-je passer un peu plus tard? Je n’aimerai pas envahir votre temps, ni votre espace. » Son vouvoiement était naturel. Vous n’étiez pas des intimes, en raison du peu de fois où vous avez eu l’occasion de vous fréquenter.
Lun 27 Nov - 10:38
Doucerive / Demeure de Duscisio
Lugrilen 1 990
De la porte, le visiteur arrivait à entendre et sentir la potion que l’élémentaire rosier préparait. De sons côté, le ton de sa voix à l’idée de l’entendre à nouveau laissait effectivement l’imagination faire par un grand sourire venant de son semblable enflammé qui engage immédiatement par la raison de sa venue.
- Une Graine de Trent, dites-vous ?
Il s’arrête de mélanger momentanément son étrange mélange en tournant la tête vers son visiteur.
Il se serait bien arrêté, mais il avait encore besoin de quelques minutes pour que tout soit uniforme. La mixture a plus l’air d’une soupe dans laquelle nagent encore quelques ingrédients entiers. Si l’on peut se demander s’il n’a pas loupé une étape en ne broyant pas certaines branches fines d’herbes séchées. En revanche, l’odeur n’est pas désagréable.
Si le mélange ne donne pas vraiment la peine d’être avalé visuellement, le goût quant à lui reste celui d’un médicament comme on en voit souvent. Amer, fade, voire dégelasse, comme diraient certains enfants malpolis.
Ce qui est plutôt bon signe en général, puisque l’on dit qu’un remède avec un bon goût n’en est pas un… Heureusement qu’il y a quelques exceptions.
- Une graine de Drys m’aurait plus intéressé, mais passons.
Son geste mécanique et circulaire dans le petit chaudron cesse dès qu’il termine cette farce. Il est néanmoins raccord que les deux se trouvent au même endroit. La forêt de jade. Quant à la boutade, il s’agissait du penchant non dissimulé de l’albinos pour le corps féminin qui parlait à sa place.
Nous égarons point. En lieu et place, la potion est laissée tel quel, le temps de confirmer qu’il s’agit bien d’une graine de trent. Bien sûr, l’épistote a tout le matériel pour confirmer. La technologie que repousse Duscisio à tous les degrés garde tout de même une belle avancée humaine. Si elle se limite à l’analyse, c'est sur l’affinité végétale de son ami qui est sollicité ici. Sa nature a fait de lui un herboriste et apothicaire par facilité et intérêt, il n’en reste pas moins un avantage d’utiliser ses origines pour l’utiliser pour vivre dans une société où tout se paye par la connaissance et le travail.
S’il en croit Seraphah, aucune de ses lectures n’a donné de résultats concrets à ce que la graine sorte de terre. D’un autre côté, Duscisio est bien trop jeune pour savoir précisément ce qu’il faudrait faire. Le seul point commun qu’ont ses deux êtes…
- Vous avez essayé de le laisser dans la mer de brume ou une nébula ?
Il y a trois élémentaires dans cette pièce. Deux discutent, le dernier attend son moment. C’est naturellement que cette proposition lui vient. Après tout, c’est ainsi que lui-même est sorti de terre et de la forêt pour la première fois il y a quelques années… Non, dizaine d’années...
Il regarde le pot puis tend l’oreille à ce qui semble bouillir au loin avant de retourner à son chaudron qui effectivement laissait quelques bulles d’air chaud se forment sous le feu crépitant en dessous. Il prend un gant et sort la soupe du feu avant qu’elle ne lui explose à la figure…
- Cet adorable petit être ne saurait sortir de terre sans l’élément qui l’a vu naître, non ? Autrement, le pot peut être trop petit ou pas assez de nutriment, comme toute plante qui se respecte… Il ne faut pas croire, mais elle pense comme nous.
Cela parait être tenu de fantaisie de penser que les plantes puissent penser et vouloir parler à leur environnement. Pourtant, lors de ses premiers instants, Duscisio, en tant que simple rosier, n’a cessé de parler avec la Brume qui le protégeait.
Ven 22 Déc - 2:03
Prends en de la graine
Ft. Duscisio Balibe
Observation. De ton antre. Ton laboratoire. Bien loin des technologies épistoliennes, ton logis était vivant. Sans rien en laisser paraître, l’élémentaire appréciait les différentes odeurs qui se trouvaient ici. Il reconnaissait certaines plantes à leur apparence, tandis que d’autres lui restaient méconnues. C’était différent des livres, mais tout aussi enivrant. Sans compter cette concentration que tu revêtais tandis que ton poignet menait la danse à cette texture qui prenait vie au fur et à mesure des battements que tu lui prodiguais. Tes premiers mots suite à sa demande, lui firent lever un sourcil. Il ne connaissait pas ta dévotion envers la gente féminine, et étant tous deux élémentaires, ce n’était pas quelque chose de forcément très naturel. Lui-même avait mis du temps à comprendre le désir, le confondant au départ avec une envie irrépressible de fusion et d’embrasement simultané. Il lui avait fallu l’aide de feu son épouse, pour réaliser qu’il pouvait s’embraser sans pour autant montrer lécher de ses flammes.
Quand ton attention était davantage tourné vers la graine de trent, le dirigeant inclina légèrement la tête à l’énonciation de déposer la graine dans la brume. De la mettre entre les mains de celle qu’il considérait comme la source de tout...Après tout, l’idée se tenait partant de là. C’était elle qui vous avait donné vie à tous deux, c’était vraisemblablement en son pouvoir de couver cette graine afin que vie s’ensuive...Tandis que tu retournais à tes fourneaux, Seraphah fut saisi une fois de plus par la grâce qui se dégageait de toi. Il y avait quelque chose d’immensément magnifique à connaître tes origines. Il vint vers toi, le silence semblant le revêtir tel un manteau, avant qu’il ne prenne enfin la parole : « Vous me surprenez d’une façon fort agréable Duscisio. Il est vrai que je n’ai pas pensé à celle qui nous a pourtant offert cette vie à tous les deux...Pour le reste, j’ai déjà essayé différents nutriments, mais malheureusement je ne parle pas le langage de mon cher petit qu’il me tarde de découvrir. »
Après tout, en 6 siècles, il n’avait jamais eu la chance de croiser un trent. Même si, à dire vrai, il serait plus juste de dire qu’il a été chanceux de ne pas en croiser. Ils ne sont pas réputés pour être sympathiques quand on les croise au sein de leur forêt. « Je suis curieux. Quel est votre rapport à la Brume? Est-ce que pour vous aussi elle est bien loin de l’enfer que beaucoup d’hommes décrivent? » Son regard se porta sur ta concoction, se demandant quand sera le moment idéal pour t’offrir son présent. « J’ai toujours perçu la Brume comme la Source...Elle nous écoute. Même si elle prend des hommes lors d’excursions, je trouve qu’elle reste attentive aux offrandes qu’on peut lui faire... » Cela fait longtemps qu’il n’a pas été en compagnie d’un élémentaire tout comme lui. Sans doute est-ce pour cela que sa langue se délie autant. « Puis-je vous demander comment votre naissance s’est-elle produite? »
Son regard ambré chercha l’opalescence des tiens. Si la scène était vue extérieurement, il y avait un quelque chose de presque angélique dans vos silhouettes et cette prestance qui semblait au-dessus de toute réalité.
Ven 22 Déc - 14:30
Doucerive / Demeure de Duscisio
Lugrilen 1 990
Malgré leur origine commune, Seraphah et Duscisio ne se ressemblent pas. Ils n’ont pas non plus le même âge et donc le même vécu.
S’ils ignorent tous deux leur âge respectif, leurs connaissances divergent. Pourtant l’élémentaire aux cheveux de feu n’a point pensé que le Trent puisse avoir tout simplement besoin de la Brume pour pouvoir naître. Malgré ses siècles de vie, il n’a pas pensé à l’évidence. Néanmoins, son congénère n’a pas oublié les bases de la jardinerie en essayant plusieurs nutriments sans connaître le langage que parle cette petite graine dans une terre qui n’est pas la sienne.
- Moi non plus à vrai dire. Ceci dit, la graine est bien trop jeune pour pouvoir émettre le moindre mot ou la moindre pensée. Elle est vraiment très jeune. Je doute qu’elle puisse naître dans l’année même en y passant tout ce temps dans la Brume ou une Nébula.
Après tout, il s’était passé quelques années… Lustre… Non, un petit siècle avant qu’eux-mêmes puissent marcher et parler comme un être humain ou tout être doué d’intelligence. Lui-même se souvient encore de ses premières années puisqu’il ne date que de quelques années… Non. Dizaines d’années.
En tant qu’élémentaire, il n’a encore atteint le siècle d’existence et donc à tout le temps devant lui pour expérimenter toutes choses, toutes aventures si le cœur lui en dit de quitter cet endroit un jour. Actuellement, il se plaît bien à vivre entre Doucerive et Kattorin. Il ne lui viendrait pas à quitter son confort pour x raisons après avoir mis des années à trouver un lieu proche de la perfection. La première d’entre elle serait de vouloir rester discret tout en satisfaisant sa soif de connaissance dans ses domaines de prédilection.
Vient alors une curiosité bien placée de la part de la noble flamme en lui demandant son rapport à la Brume.
Comme il le précise, la Brume est un enfer pour les hommes alors que leur seul territoire se réside à un maigre pourcentage d’Astrebrume, leur planète.
Le point de vue de Seraphah est également racinant. La concoction de l’apothicaire paraissait si fade face à leur philosophie qu’il en délaissait la préparation pendant plusieurs minutes, le temps de l’écouter. Elle sera ratée, mais qu’importe. Son attention minime la sauvera peut-être d’un échec total pour pouvoir lui soumettre son point de vue.
- J’aimerais tant pouvoir lui parler… soupire la rose blanche. La brume, notre mère à tous, aussi loin puisse-t-elle être, en abandonnant ici et là une infime partie de son corps pour que l’on puisse prendre vie. Je ne suis qu’un petit apothicaire qui déteste la technologie. Prendre part à une aventure avec des hommes qui l'affrontent tous les jours pendant des semaines m’irrite au plus au point.
La techno-phobie de Duscisio n’est plus à prouver. Non seulement à l’arrivée de Seraphah, Duscisio semblait pouvoir la sentir à des kilomètres à la ronde pour vouloir vivre à Doucerive sans pour autant s’en éloigner par nécessité. S’il lui arrive pourtant de se faire quelques voyages, elle ne se limite qu’au Val du Mesnon, son lac et les bois qui entourent la ville. Ses premières années de voyage lui ont suffi à se faire une idée de la place qu’il ne pourra jamais avoir avec les hommes.
C’est un court instant de mélancolie pour un être qui ne paraît pas vivre à la bonne époque. Aurait-il préféré vivre il y a plus d’un siècle quand la brume était encore naissante, sans le moindre début d’humanité ? Bien sûr que non. Autrement, il n’aurait pas la curiosité qu’il a aujourd’hui à étudier la magie, la brume et la beauté humaine dont il a pris la forme. Quant à savoir comment s’est produite sa naissance.
- Aussi loin que je me souvienne, et la Brume seul sait qu’elle date d’un an… non… d’un siècle et demi, le fait d’être né d’un buisson de rose blanche doit faire comme vous et moi un être unique.
Cette manie de passer de l’herboristerie à la philosophie montre bien qu’il est bien plus intelligent qu’il ne le laisse habituellement paraître. Par contre, celle de parler du temps qui passe reste toujours imprécise. Passer du mois à l’année, de la semaine au siècle pour l’énoncer, en confondrait plus d’un.
Duscisio n’a absolument pas la notion du temps.
- Je dirai que je suis né de ma première rencontre avec l’humain et prenais le temps de me faire à l’idée de lui ressembler… À partir de là, la nébula qui me protégeait a voulu exaucer mon vœu pour avoir été la plus belle chose en sa possession entre une forêt et un lac. C’est la seule chose dont j’arrive à me souvenir.
Le siècle nécessaire à sa formation et la récompense qu’est de pouvoir vivre entre la contradiction avec l’humain et la technologie.
Et alors qu’il retourne à l’observation de sa préparation, il sort soudainement.
- Oh… C’est une réussite…
La mixture venait de s’uniformiser de la façon la plus étrange qui soit, en une couleur pas très attirante, mais une odeur unique en son genre.
Ven 16 Fév - 18:32
Prends en de la graine
Ft. Duscisio Balibe
Différents sur bien des aspects en effet. Tandis que tu faisais preuve de ton expertise, mêlé à ta connexion avec la graine, d'autres idées lui vinrent à l'esprit concernant le temps que pourrait mettre le Trent à faire surface. C'est que la technologie pouvait avoir bien des défauts, mais surtout pas mal d'avantages, même pour un élémentaire. Il avait vu au cours des siècles à quel point Epistopoli avait grossit dangereusement, mais surtout rapidement. Parce-qu'il y avait des accélérateurs de densité, de lumière, et sans aucun doute qu'en utilisant sa propre énergie comme reliquat de la Brume elle-même, il parviendrait à faire éclore ce Trent beaucoup plus rapidement qu'énoncé.
Pour le moment, il ne pipa mot quant à ses desseins. Il jugeait d'avance que l'idée te déplairait, peut-être même aurais-tu peur pour le Trent, que cela ne soit pas respectueux de son temps...Tandis que Seraphah avait cette pensée un peu magique de croire que s'il était venu à lui, c'était pour prendre part plus rapidement que convenu à la vie. «Je pense que vous pourriez être surpris.» Se surprit il à te glisser quand même suite à tes mots. Après tout, il était connu pour son rapport surprenant au monde, même si tu n'avais pu assister à l'une de ses réceptions et avoir réellement conscience de cela.
Même vision. Comment en aurait-il été autrement? Tes paroles lui laissaient percevoir tout l'affect qui t'attachait à la Brume. Une mère. Un père. Une déité à n'en point douter. Mais n'était-ce pas un fantasme que vous aviez là tous les deux? La question serait bel et bien légitime. Mais aucun de vous n'ira sur ce terrain là. Pas assez intéressant.
Et concernant cette vision d'affronter la Brume...il voyait les choses différemment. Les hommes tentaient de s'en protéger. C'était les monstres qu'ils y combattaient avant tout. C'était la Brume qui osait les tuer, sans ménagement, parce que oui, elle n'aimait pas la technologie. Était-il un parjure à ses yeux? Ses pensées ne voulaient pas pénétrer ce chemin. Il se concentra sur tes mots. Sur tes premiers temps. Ta naissance. Remarquant comme toi aussi tu pouvais avoir du mal avec le temps. Incertain pour toi. Illimité pour lui.
La révélation de ce qui te mena à prendre forme humaine à peine dévoilée, que te voici à t'exclamer face à ta concoction. L'élémentaire vint regarder par-dessus ton épaule, et te glissa: «Comme quoi nos discussions ont du sonner comme une comptine alchimique.» Il fit quelques pas de côté, ne voulant pas être dans tes pas si tu venais à vouloir évoluer dans ton atelier.
«Êtes-vous désormais heureux d'avoir votre apparence et de pouvoir entrer en relation avec les humains?» Après tout, c'était la raison de votre apparence à tous les deux non? Être à l'image de ceux envers qui un lien, une connexion, était voulue. Seraphah avait pris beaucoup de temps avant d'avoir cet élan là. Même si aujourd'hui on pouvait dire de lui sans ombrages qu'il est particulièrement sociable, cela n'a pas toujours été ainsi. «Si je suis honnête, ma nécessité de revêtir forme humaine de mon côté a été avant tout mue d'une quête de connaissance...Les livres, les fouilles archéologiques, toutes ces choses que ma nature ne me permettait pas.»
Il n'y a que bien plus tard qu'il a appris les joies du toucher, de la proximité...même si au final, il exploitait cette branche-ci avant tout par le biais du choix des tissus de ses vêtements. On pouvait ainsi le voir superficiel, alors même que beaucoup n'avaient pas ce degré du détail. Mais au-delà de ce qui pouvait apparaître comme une plaisanterie, il n'en restait pas moins qu'il adorait être en quête des origines.
«Concernant votre rejet des technologies ma foi, vous n'êtes pas le seul. Avez-vous été à Aramilla? Le lieu devrait vous plaire m'est avis.» Après tout, cela était une posture adoptée par pas mal de personnes dans Uhr.
«J'aimerai beaucoup vous montrer ma serre à Epistopoli...J'en ai même fait installé une, du moins un jardin, au sein même de l'hôpital de la ville. Avez-vous remarqué comme les plantes aident à la guérison...Au-delà des mixtures que vous préparez je veux dire. Je suis sûr que vos soins peuvent aider beaucoup plus de personne que vous ne le croyez.»
Est-ce qu'il pouvait concevoir que ce que tu voulais uniquement c'est rester loin de toute sollicitations humaines? Oui et non. Pour ça, rester un buisson de roses aurait été une meilleure option à ses yeux.
Sam 17 Fév - 16:15
Doucerive / Demeure de Duscisio
Lugrilen 1 990
Ne pas croire que le trent puisse voir le jour dans l’année qui suit par son confrère, ajoutant qu’il pourrait être étonné du contraire, le fait sourire. Un regard en coin avant de continuer son étrange mixture qui n’a pas spécifiquement une odeur très prononcée pour de la cuisine. Il y a trop d’ingrédients que l’on pourrait juger douteux pour être mangés et pour cause. Duscisio étant une plante à l’origine, sa cuisine ne conviendrait pas à un humain, voire un autre élémentaire. Personne n’a vu le rosier blanc manger. Boire, à la limite, mais ça s’arrête souvent sur de l’eau et du sucre quand il ne s’accorde pas quelques fantaisies, bien loin des boissons alcoolisées des hommes. Si cette cuisine est une réussite, l’apothicaire vint à s’éloigner du chaudron afin de récupérer plusieurs bacs de taille moyenne d’environ dix litres. L’un des bacs, plus proche du chaudron, est alors rempli de l’étrange mixture non conforme à la consommation.
- J’ai peut-être une idée… marmonne-t-il à l’attention de Seraphah.
D’un seul coup, en remplissant le premier, il se permet d’aller chercher à l’extérieur un bac plus petit, de la taille du pot de la graine qu’avait apporté son visiteur, qui est à son tour inondé de l’étrange mixture avant d’être posé à part. L’épistopolian devait avoir compris que cela lui était destiné. Voilà qu’il lui donne le pot. Il pourrait être étrange de ne pas lui expliquer pourquoi jusqu’à ce qu'il détourne le regard sur la graine de trent sagement logée dans l’autre pot. La mixture encore chaude commençait à se rigidifier.
- C’est de l’engrais. Un peu spécial, je te l’accorde, mais il me fait un bien fou. Il faut encore le laisser reposer et une fois froid, essayer de transférer la graine dans ce pot. Ça devrait l’aider à pousser plus rapidement.
Voilà donc ce qu’il prépare. Il était déjà étrange de le disposer dans des bacs destinés au jardinage, mais rien que cet indice ne devait le lui avoir fait deviner. Il s’agit de l’une de ses recettes dont il a le secret, ne comptez donc pas sur lui pour avoir la recette. Il continue son travail pour en vider le chaudron tout en faisant la conversation.
Les deux hommes étant de la même espèce sans être de la même essence, l’avis et le point de vue de l’autre attisent forcément la curiosité de ceux qui veulent bien les écouter.
- En ce qui me concerne, je crois que je suis peut-être un peu jaloux des humains. La beauté de notre nature n’est pas à comparer, mais la leur m’intrigue énormément par bien des aspects.
Entre deux louches, entre deux phrases, entre deux inspirations qui lui donnent la possibilité de parler.
- Entre nous, en ce qui me concerne, si ce n’est ni la brume ni la magie qui m’intéresse, ce sont les femmes. Qui ont un naturel sont très plaisants à contempler. Mais oui, je suis heureux de pouvoir avoir quelques relations avec eux malgré tout. Plus le temps passe, plus j’arriverai à les comprendre. Et un jour, je pourrais jouer et transmettre les paroles de la Brume aux leurs quand j’aurai la confiance des deux.
On pourrait conclure que Doucerive sert d’introduction à cette confiance mutuelle. C’est une ville de taille respectable, avec suffisamment d’habitants pour avoir quelques exemplaires uniques avec leur opinion propre. Leur préparer des remèdes lui laisse la possibilité d’étudier leur défaut et leur fragilité et ce pour quoi il s’associe pour pouvoir se défendre à plus puissant qu’eux. Car oui, les humains sont étonnamment fragiles. Peu importe leur protection, en situation équivalente, là où Duscisio pourrait se faire amputer d’un bras avant de le retrouver quelques mois plus tard, les humains le perdent pour toujours si l’on ne fait rien. Malgré ça, ils ont la technologie… Mais c’est laid. Ça dénature leur beauté naturelle aux yeux de l’élémentaire, ce qui suffit à lui faire haïr la chose. C’est là que Seraphah lui parle d’Aramilla.
- Oui, pour y avoir vécu pendant quelques mois, mais il y fait trop chaud en journée. Cela m’est difficile de le supporter…
Sans énoncer sa fragilité déjà prouvée, le froid est un ennemi naturel aux plantes qui ne savent pas s’y adapter. Par confort aussi bien que par survie. Descendre vers le sud comme le ferait un oiseau migrateur est un réflexe depuis son premier hiver à Doucerive. Le sujet passe à une serre qui se trouverait à Epistopoli pour l’hôpital de la ville. Ses propres remèdes peuvent aider bien plus de personnes qu’il ne pourrait le penser.
- Je m’en doute, mais j’aime admirer l’évolution de mon environnement en allant chercher les quelques plantes dont j’ai besoin… Ceci dit, je te l’accorde. Une serre reste très utile... Même si je l’utiliserais surtout pour moi en hiver pour lutter contre les températures froides…
Le voilà qu’il détourne un peu le regard, d’un air innocent, comme pour cacher un côté honteux de sa part.
Peu à peu, au fil de la conversation, le chaudron se vide de son contenu. De multiples bacs rigides se trouvent être remplis de sa cuisine élémentaire d’un engrais qu’il a à peine énoncé être son repas à certains moments de l’année.
Ven 23 Fév - 23:05
Prends en de la graine
Ft. Duscisio Balibe
Il appréciait cela. Ta détermination. À ce que ce trent puisse voir le jour plus rapidement que ce que tu avais laissé penser jusqu'ici. Était-ce en raison des paroles de l'élémentaire qu'une solution t'était ainsi apparue? Seraphah ne saurait le dire. Il sentait la chaleur de la mixture à travers le pot que tu lui avais remis entre les mains. Il comprenait à tes paroles que cette préparation était également pour toi, ce qui titilla sa curiosité. «Vous vous prenez des bains...non pas de boue mais d'engrais. Cela me fait penser à ces femmes qui recherchent à garder leurs peaux jeunes jusqu'au bout.» Avait-il lui-même des rituels de beauté? Est-ce que se transformer en brasier comptait? Le feu était moins délicat que le végétal. Il était aussi beaucoup plus imprévisible. D'un rien, il pouvait enrayer une forêt en une rapidité qui pouvait faire peur. Bien sûr que l'air l'aidait dans ses manoeuvres, mais pas que.
«Merci pour ces instructions. Dès que cela me sera possible, je les mettrais donc à exécution.» Pour le moment, il déposa ce pot à côté de celui qu'il avait lui-même apporté afin d'être libre de se saisir du moindre objet qui piquerait son intérêt. Mais pour le moment, c'était tes paroles qui avaient toute son attention. Ainsi, tu trouvais leur beauté digne de toi, et en particulier les femmes. «J'avoue ne pas m'arrêter à ce genre de considération. La beauté me nourrit également, qu'elle soit portée par une femme, par un homme, par une oeuvre d'art.» Ces derniers mots glissèrent entre ses lèvres tandis qu'il faisait quelques pas dans ton atelier, ses yeux cherchant à tout saisir. «J'avoue que vous me déroutez par cet intérêt particulier. Puis-je vous demander si une femme a su se saisir de votre coeur?» Était-ce la romance que tu recherchais dis nous?
Concernant Aramila, il devait bien avouer ne pas avoir la même problématique que toi. Le désert était un peu son endroit préféré, même s'il n'avait pas décidé d'y vivre. Son intelligence portait beaucoup plus en compagnie des technologie d'Epistopoli, ne t'en déplaise. Mais Seraphah était loin de prendre les choses personnellement. Au contraire, au fur et à mesure que tu répondais à ses questions, il était heureux d'en apprendre davantage sur toi et ta nature. «Vous avez besoin de dispositions particulières à ce que j'entends...Je peux comprendre vous savez. Après tout, vous êtes en harmonie avec la nature bien plus que je ne le suis. Je comprends que cela serait éprouvant de se contenter d'une simple serre.» Une maigre compensation. «Je me demande si la chaleur que je déploie pourrait remplacer une serre, ou si cela serait plutôt dangereux...» Il était bien connu que le feu et le végétal n'était pas alliés.
Seraphah remarqua ta gêne, la façon dont tu détournas de lui. Il préféra ne pas souligner cela, il y avait des sujets qui ne demandaient pas à être mis en lumière. «Mais dîtes moi, est-ce que je vous dérange? Vous n'avez cessé de travailler tandis que nous bavardions, mais maintenant que ces bacs sont remplis, peut-être avez-vous besoin d'être seul...de prendre l'un de ces fameux bains?» Il était réellement innocent dans ses paroles à cet instant précis. Il cherchait avant tout à ne pas te prendre plus de temps qu'il ne l'avait fait jusqu'ici.
Sam 24 Fév - 15:41
Doucerive / Demeure de Duscisio
Lugrilen 1 990
Un petit pot d’engrais, quelques instructions, des remerciements. Seraphah ne partira pas sans au moins une solution en allant à la rencontre d’un ami et confrère de longue date. Comble encore ignoré pour l’instant, mais il y a un petit malentendu qu’il va falloir dissiper sous peu.
L’aveu de sa vision de la beauté et de ses convictions intéressent tout autant le noble élémentaire. Chacun d’entre eux vit et pense comme il l’entend. S’il est également intéressé par beauté, cela concerne aussi bien l’être humain sous toutes ses formes que ce qu’ils produisent de leur main. Ce qui en vient à une curiosité de Seraphah en le questionnant, après quelques pas, si une belle demoiselle a su l’attirer plus que les autres.
- Hélas, j’ai bien peur que non. Avoue-t-il en soupirant. Je suis bien trop jeune pour avoir compris la conception de sentiment humain comme ce qu’il appelle l’amour.
Si on oublie le fait qu’il n'est que 60 années d’existence en leur compagnie, c’est très peu comparer à Seraphah qui doit avoir quelques siècles d’expérience derrière lui.
- J’ai ce qu’on peut appeler un petit cœur de ronce.
Cela n’avait pas l’air de l’attrister. Il en souriait même. Bien la preuve que cela ne lui porte pas beaucoup d’intérêt ou bien que cette expérience n’attend que lui pour prouver le contraire. Il serait bien à même de dire s’il pourrait un jour être amoureux d’une femme, que ça soit pour sa beauté, sa personnalité ou les deux réunis. Si cela devait se produire un jour, les critères seraient très exigeants, surtout si ce n’est que pour vivre quelques dizaines d’années avec une femme aimée. Seraphah pourrait lui dire ce que cela fait, mais il ne faudrait pas gâcher l’inédite expérience.
Que ce soit auprès des femmes ou de son environnement, Duscisio reste assez exigeant aux yeux du noble Epistopolian. En plus de lui avoir parlé de la serre, ce dernier se demande si sa présence serait d’une quelconque utilité. Il faut bien avouer que depuis qu’il est entré, sa chaleur corporelle a rendu l’intérieur bien plus agréable, voir trop pour cette saison. Pour ce qui est d’une serre, il ne s’y attarde pas trop. Le simple fait qu’il puisse faire trop chaud pourrait très bien nuire à une plante qui n’est pas habituée à être dans un confort toute l’année… Conclusion par expérience, car lui-même change de ville en allant à Katorrin en hiver pour pouvoir rester actif. Ce qui en vient à cette gêne qu’est de devoir utiliser cet engrais, mais il fallait dissoudre le malentendu. Un bain ? Une gêne ? Visiblement, il n’a pas compris le faux semblant à l’utilisation d’un tel engrais ni à l’utilisation d’une serre en hiver pour se garder au chaud.
- Un bain ? Fait-il à moitié surpris. Tu fais erreur. Cet engrais, il faut le laisser refroidir et solidifier. C’est un concentré d’humus de mon invention.
Il montre plusieurs bacs qu’il a sous les yeux, assez grands pour y tremper des pieds. D’où leur nombre qu’il va falloir transporter à l’extérieur.
- Ce sont des réserves pour préparer l’hiver… Enfin, théoriquement. S’il est un peu spécial, c'est qu’une partie de ma propre énergie se trouve dans les ingrédients.
Son énergie, ou plus précisément ses réserves, est affiché publiquement comme élément de décoration. En hiver, il compte utiliser ses bacs pour être un peu plus résistants. Ses fameuses réserves étant inexistantes durant cette période, il essaie une nouvelle expérience en s’accordant une sorte de batterie végétale quand il en aura besoin à la prochaine saison.
- Si tu peux également me donner le résultat sur la graine de Trent quand tu l’auras semée, tu me rendras un grand service.
Il faut avoir un différent résultat pour en connaître les effets.
Jeu 28 Mar - 2:24
Prends en de la graine
Ft. Duscisio Balibe
Au moins ton sourire lui permet de comprendre que tu n'étais pas attristé d'être un coeur de ronce. De son côté, il avait mis plus d'un siècle pour commencer à ressentir une pointe de sentiment. Tels que les hommes en rêvaient. C'était une sensation curieuse qui n'alla pas de paire avec une attirance charnelle. Pour cela il avait encore fallu du temps. Les mœurs étaient particulières à ses yeux. Bien loin de ses préoccupations qu'il jugeait bien plus essentielles. En effet, utiliser ses années d'existence pour apprendre comment se muait la Brume, mais aussi mieux connaître la faune et la flore alentours, lui semblait plus palpitant que d'affoler celui d'une quelconque personne. Du moins à l'époque. Aujourd'hui il aimait qu'on l'effleure plus qu'on ne le capture.
Il sourit grandement en comprenant sa méprise concernant les différents bacs. «Je crois qu'il est désormais évident que la terre est loin d'être ma spécialité. Je vois qu'il faut beaucoup de préparation pour l'hiver...ma nature ne m'en demande pas tant. Il me suffit de prendre ma forme originelle pour me sentir plus régénéré que jamais.» Il reconnaissait toutefois tout ton savoir faire pour te mijoter ton environnement optimal pour les saisons qui l'étaient moins.
À ta demande concernant la graine du Trent, il reprit le pot entre ses mains. «Je ne manquerai pas de vous faire un retour...en vous envoyant un messager bien plus discret que le véhicule qui m'a amené moi-même jusqu'ici.» Cela sonnait la fin de votre échange. Il marqua un silence, son regard arpentant l'entièreté de ton chez toi, ayant presque l'impression d'avoir eu une vie bien différente que celle que lui offrait Epistopoli, même si cela ne fut que quelques heures. «Rappelez-vous que vous êtes toujours le bienvenu à Epistopoli, même si la ville aux mille technologies n'a pas votre préférence. Vous serez toujours bien reçu au Marquis, souvenez-vous en...et prenez soin de vous Duscisio.»
Sans plus attendre, il se détourna de toi pour se diriger vers sa fameuse machine qui allait encore faire un boucan qui risquait de t'incommoder. Au moins, tu avais su lui donner conseil, faisant ainsi honneur à l'estime qu'il avait de toi concernant le monde des végétaux. Il était tel un fantôme, parcourant les terres pour des quêtes souvent bien personnelles, et celle-ci l'était en particulier. Il aurait pu poursuivre pour en apprendre davantage sur toi, sur ta façon de prendre tes marques sur Uhr. Mais il restait un homme bien occupé et ici perdu loin de tous, il ne pouvait se permettre de rester bien longtemps.
Il eu un dernier regard vers ton chez toi, un signe de la main avant d'embarquer et de repartir comme il était venu. Avec fracas.
Ven 29 Mar - 12:50
Doucerive / Demeure de Duscisio
Lugrilen 1 990
Les bacs sont remplis et la graine de Trent va pouvoir elle-même essayer un nouveau mélange. Le petit malentendu a été facilement corrigé. Chacun sa spécialité. Préparation pour l’hiver, Duscisio ajoute brièvement :
- Chaque hiver, je déménage à Kattorin… Ça aide.
Une routine bien rodée. Même si la ville limitrophe au désert ne présente pas les conditions idéales, l’air n’y est pas froid et a quelques jours de trajets seulement. C’est tout ce qui compte. L’un des bacs servira pour un premier essai avant son départ et les autres l’attendront après avoir été travaillés par le temps et le froid. Son expérience longue durée pour un être qui n’a aucune notion du temps, si ce n’est la crainte d’une seule saison.
Leur forme originelle, dit-il. Cela fait sourire un peu Duscisio en pensant qu’un élémentaire de feu puisse être sa solution à l’hiver seulement, ce qui le fait le plus sourire c’est bien sa forme originelle à lui. L’a-t-il néanmoins quitté ? Durant plus de cent ans, il a travaillé cette forme pour ressembler le plus à l'humain. À l’intérieur, tout n’est que branchage, ronces et racines. Un être de bois et de sève. Cela ne le désigne pas comme un vulgaire pantin en raison de ses actions et de la vie qu’il mène de son plein gré. C’est justement sa forme originelle qui fait de lui un être soumis à la dure réalité des saisons, mais il ne s’en plaindra jamais. C’est ce qui prouve qu’il est en vie.
C’est après quelques conseils que l’heure du départ sonne.
Leur échange a été des plus agréables pour un faux solitaire qui ne s’est pas arrêté pour autant, paraissant comme un homme très occupé. Une fois leur conversation terminée, Seraphah annonce de lui-même son départ et lui envoie un messager pour le résultat demandé. Bien entendu, il est bienvenu à Epistopoli même si cela l’incombe d’y entrer.
- J’y réfléchirai.
Il termine par un petit sourire, l’accompagne jusqu’à sa voiture avant de le laisser partir.
Le retour au silence le pèse quelques secondes avant de reprendre son activité du jour. Il ne s’agirait pour l’instant que de prendre les multiples bacs d’humus vivifiés et les entreposer à l’extérieur. Chacun d’entre eux pensant tout de même son poids sont transporté à l’extérieur un à un derrière le mur de sa maison. Seraphah n’avait pas totalement tort en parlant de bain. Même s’il ne s’agit que d’y tremper ses pieds dans lesquels se trouve la base de ses racines pour y absorber les nutriments présents comme n’importe quel végétal.
La vie suit à nouveau son cours. Une tranche de vie qui succède à une autre. Jour après jour. Mois après mois. Jusqu’à ce qu'un petit imprévu change ce quotidien. Duscisio n’ayant pas encore deux siècles d’existence, prend le temps qu’un événement ne vienne perturber agréablement la vie qu’il mène à Doucerive.
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