Dim 3 Sep - 21:41
En Terres Inconnues
Ft. EKIEL REYES ZADICUS
Une semaine. Les dirigeants d’Epistopoli avaient été ébroués. Suffisamment pour s’enquérir de toi, avant que leurs études, leurs affaires, leur ego puissent reprendre toute leur attention. Il n’en alla pas de même pour moi. Le médecin en chef qui s’occupait de toi était l’un de mes plus proches confrères. Suffisamment pour qu’il concède à me donner des nouvelles dès que j’en demandais. Je savais que le travail opéré sur toi était exemplaire. J’avais toutefois le besoin de le vérifier comme une attention impudente vu la fraîcheur de notre relation. Une façon peut-être aussi de mon côté de m’assurer que relation il y avait. Au-delà des traditionnelles révérences dues à nos rangs. J’avais ainsi libéré mon après-midi, laissant Maelström étudier certains plans pour notre prochaine expédition. Son expression ne m’échappa pas quand il tilta à la prononciation de ton nom. J’avais vu à maintes reprises l’effet que tu lui faisais. Cela allait bien au-delà de la simple attirance à priori, même si je l’avais prévenu quant à ta nature et à cette aura qui pouvait aisément le saisir bien malgré lui. Je partis à rire en le taquinant : « Pour citer tes propres paroles, parfois mieux vaut coucher une bonne fois pour toute pour se sortir quelqu’un de la tête c’est ça? » Il rit en retour en me félicitant d’avoir retenu ses sages propos.
Je comprenais le principe. Pour pouvoir se détacher d’une tentation, il convenait d’y céder. Beaucoup d’hommes et de femmes partageaient ta vision...De mon côté j’avais connu nombre d’obsessions, mais elles avaient toutes finies par brûler. Alors j’avais appris à tamiser le feu afin de laisser une chance à toute passion de naître. Je savais aussi qu’il y avait une différence notable entre la citation de mon assistant, et ma façon d’aimer les êtres et les choses. Il n’y avait pas de différence entre mon envie physique et sentimentale, même si cette dernière pouvait être minime...il en fallait une. Parfois tout de même, je me demandais si votre désir de mortel, n’était pas à l’image de mon feu quand autrefois, je sautais littéralement sur un livre ou un objet qui me donnait la sensation que j’allai pouvoir goûter à un peu plus de mes origines. Tout cela s’emmêle au fur et à mesure que défile le paysage d’Epistopoli jusqu’à l’hôpital.
Une fois dans le bâtiment, j’accueillais les regards et sourires envers ma personne. J’étais vêtu comme à mon accoutumée de soie et de ma ceinture du même tissu. J’avais opté pour un vert d’eau sailli par du mauve. Une tenue presque trop printanière tandis que mes cheveux coulaient dans mon dos par une attache basse. Après avoir vérifié que tu n’avais pas déjà de la visite, je frappais à ta porte, attendant ta permission avant de l’ouvrir. Mon regard trouva le tien immédiatement, faisant abstraction du lit et de la lumière bleutée. C’était comme si tes yeux, à la saveur franche, étaient les seuls pouvant m’assurer que j’avais toujours le même homme face à moi. Que l’explosion et toutes ses conséquences sur ta personne n’avait fait qu’effleurer le feu qui t’animait. « J’espère arriver à un bon moment Monsieur le Ministre... » Je fermais doucement la porte derrière moi, et en m’approchant de toi. « À moins que je ne puisse vous appeler Ekiel? Je ne suis pas là en tant que diplomate, mais juste en tant que moi-même. En espérant que cela vous scie, sinon je peux aussi partir. »
Nous nous étions vue à deux reprises uniquement autours de ce commerce d’art archéologique que j’avais lancé. Nous avions parlés de nos préférences à chacun, allant jusqu’à nommer nos références respectives par rapport aux endroits d’Uhr où nous avons pu nous rendre. C’était déjà bien plus que les échanges autour de la table des dirigeants, sans parler des moments où l’on se croisait uniquement, fréquentant les mêmes endroits d’envergure. Mais était-ce réellement assez pour que je vienne me soucier de toi à ton chevet? Était-ce maladroit de ma part? N’ayant pas de réponse à cela, j’avais préféré jouer la franchise. Je ne voulais forcer aucun sentiment. L’intimité d’une chambre d’hôpital suite à une opération de prothèse d’envergure n’était peut-être pas le meilleur moment. Pourtant, je croyais quelque part l’inverse, c’est ainsi que je soufflais : «Je ne doute pas de vos amitiés, mais je me disais que suite à un tel drame, il vous serait peut-être agréable d’avoir ma compagnie. »
Je comprenais le principe. Pour pouvoir se détacher d’une tentation, il convenait d’y céder. Beaucoup d’hommes et de femmes partageaient ta vision...De mon côté j’avais connu nombre d’obsessions, mais elles avaient toutes finies par brûler. Alors j’avais appris à tamiser le feu afin de laisser une chance à toute passion de naître. Je savais aussi qu’il y avait une différence notable entre la citation de mon assistant, et ma façon d’aimer les êtres et les choses. Il n’y avait pas de différence entre mon envie physique et sentimentale, même si cette dernière pouvait être minime...il en fallait une. Parfois tout de même, je me demandais si votre désir de mortel, n’était pas à l’image de mon feu quand autrefois, je sautais littéralement sur un livre ou un objet qui me donnait la sensation que j’allai pouvoir goûter à un peu plus de mes origines. Tout cela s’emmêle au fur et à mesure que défile le paysage d’Epistopoli jusqu’à l’hôpital.
Une fois dans le bâtiment, j’accueillais les regards et sourires envers ma personne. J’étais vêtu comme à mon accoutumée de soie et de ma ceinture du même tissu. J’avais opté pour un vert d’eau sailli par du mauve. Une tenue presque trop printanière tandis que mes cheveux coulaient dans mon dos par une attache basse. Après avoir vérifié que tu n’avais pas déjà de la visite, je frappais à ta porte, attendant ta permission avant de l’ouvrir. Mon regard trouva le tien immédiatement, faisant abstraction du lit et de la lumière bleutée. C’était comme si tes yeux, à la saveur franche, étaient les seuls pouvant m’assurer que j’avais toujours le même homme face à moi. Que l’explosion et toutes ses conséquences sur ta personne n’avait fait qu’effleurer le feu qui t’animait. « J’espère arriver à un bon moment Monsieur le Ministre... » Je fermais doucement la porte derrière moi, et en m’approchant de toi. « À moins que je ne puisse vous appeler Ekiel? Je ne suis pas là en tant que diplomate, mais juste en tant que moi-même. En espérant que cela vous scie, sinon je peux aussi partir. »
Nous nous étions vue à deux reprises uniquement autours de ce commerce d’art archéologique que j’avais lancé. Nous avions parlés de nos préférences à chacun, allant jusqu’à nommer nos références respectives par rapport aux endroits d’Uhr où nous avons pu nous rendre. C’était déjà bien plus que les échanges autour de la table des dirigeants, sans parler des moments où l’on se croisait uniquement, fréquentant les mêmes endroits d’envergure. Mais était-ce réellement assez pour que je vienne me soucier de toi à ton chevet? Était-ce maladroit de ma part? N’ayant pas de réponse à cela, j’avais préféré jouer la franchise. Je ne voulais forcer aucun sentiment. L’intimité d’une chambre d’hôpital suite à une opération de prothèse d’envergure n’était peut-être pas le meilleur moment. Pourtant, je croyais quelque part l’inverse, c’est ainsi que je soufflais : «Je ne doute pas de vos amitiés, mais je me disais que suite à un tel drame, il vous serait peut-être agréable d’avoir ma compagnie. »
Lun 4 Sep - 9:55
En terres inconnues
Le centre hospitalier, l'opération, les soins, de longues heures alité à ne rien pouvoir faire. L'ennui, tel était le quotidien du Strigoi depuis l'accident. Bien sûr, il consultait les différents journaux de la cité, quelques vols, des rixes dans les bas quartiers, de nouvelles technologies ayant vu le jour, mais rien de bien transcendant à se mettre sous la dent. Aussi la moindre visite, si minime était-elle, comme une infirmière, un médecin, était une réelle bouffée d'oxygène.
L'ennui, voilà bien une sensation qu'il découvrait et cela ne lui plaisait pas. Il avait tant à faire à Xandrie et voilà qu'il en était incapable pour le moment. C'était frustrant pour une personne comme lui, toujours très occupée. Lorsque des coups retentaient à sa porte, il acquiesçait et permettait à la personne d'entrée. Et quelle n'était pas sa surprise de voir apparaître Seraphah Von Arendt, le diplomate et homme d'affaires.
" Messire Von Arendt ?!"
Un réel étonnement dans la voix, avant d'ajouter.
"Vous ne me dérangez en rien, je vous l'assure. Je suis ravi de vous voir."
Un franc sourire avant de se redresser contre les oreillers. Ils se fixaient mutuellement. Il était certain qu'il y avait une connexion entre eux et pas seulement parce qu'ils commerçaient. Non, c'était plus que ça. Un réel intérêt et un respect, l'un envers l'autre. Sans compter les points communs que s'étaient trouvés les deux hommes en tant qu'amateur d'art. Tous deux aimaient les œuvres d'art rares, la littérature, le théâtre et bien d'autres choses encore. En faisant appelle aux services de Seraphah, Ekiel ne s'était pas trompé et ne regrettait en rien ce choix. Pourtant, Ekiel percevait quelque chose de différent chez Seraphah. Le Strigoi avait bien échafaudé quelques théories à ce propos, mais rien de concluant n'en ressortait pour le moment. Il lui manquait quelques éléments. Une chose était sûre, tout comme lui, il était différent.
" M'appeler Ekiel ?! Bien entendu, mais uniquement si je peux vous nommer Seraphah. Après tout, nous ne sommes plus des inconnus l'un pour l'autre."
Il semblait que l'idée même de tisser des liens moins protocolaires avec l'élémentaire plaisait au Strigoi.
" Je vous en prie, installez-vous. Le confort est spartiate, mais je n'ai rien de mieux à vous proposer."
Il laissait le temps au diplomate de se mettre à son aise.
" Vous ne pouvez pas savoir à quel point votre visite me réjouit, vu les circonstances. Je vous suis gréé d'avoir entrepris cette démarche alors que vous êtes une personne très occupée."
Puis comme si une évidence lui sautait au visage, il demandait.
Maelström ne vous accompagne donc pas aujourd'hui ? Saluez-le de ma part à l'occasion. "
Il n'avait pas échappé à Ekiel que Maelström avait un petit penchant pour lui et il aimait beaucoup pousser l'individu dans ces derniers retranchements lorsqu'ils se trouvaient en présence. Une sorte de jeu dirait-on.
" Alors, dites-moi, mon ami. Si je peux vous qualifier ainsi. Quelles nouvelles de vos expéditions ? Avez-vous découvert d'autres merveilles, qui seraient susceptibles de venir agrandir ma collection ?"
La moindre information autre que médicale était un vent de fraîcheur pour le Strigoi qui encore branché à quelques machines, ne pouvait pour l'heure pas sortir de cette chambre. À bien le regarder, il n'avait pas changé, peut-être quelques kilos en moins, car ses joues s'étaient creusées, mais rien de dramatique. Il gardait belle allure et toute sa prestance. En apparence, il était égal à lui-même, mais intérieurement, le traumatisme subit l'avait changé. Qui plus est, le fait de ne pas encore pouvoir bouger de cette chambre, le contrariait fortement.
On lui avait parlé de rééducation pour la suite des événements et du fait de devoir suivre des séances quotidiennes, mais c'est surtout le fait de devoir rester plus longtemps que prévu à Epistopoli, loin des affaires d'états qui le tracassait. Devoir résoudre des problèmes ou des contrats à distance, n'était pas forcément possible et il allait devoir reléguer à plus tard certains dossiers, qui allaient s'agglutiner sur son bureau. Après, il avait aussi la possibilité d'aller contre l'avis des médecins, mais il savait que cela ne serait pas bénéfice pour lui.
Ekiel se passait une main sur le visage, comme pour en chasser l'ennui qui jusque-là l'avait gagné.
"Vous savez, je n'ai pas eu le temps de déballer et d'exposer la dernière œuvre que vous m'avez déniché. Cet accident a chamboulé mon quotidien. Mais, dès que je rentrerai à Xandrie, elle trouvera vite une place de choix parmi les autres pièces de ma collection, vous pouvez en être certain."
On sentait bien que le Strigoi se sentait emprisonner ici, et qu'il avait hâte de sortir de cet hôpital.
Codage par Libella sur Graphiorum
Mer 6 Sep - 2:12
En Terres Inconnues
Ft. EKIEL REYES ZADICUS
Éclat. Dans ta voix. Dans ton regard. Ce quelque chose qui me démontrait que la surprise était bonne, au point que j’eus l’autorisation de te nommer par ton prénom. Douceur. À chaque fois que je me découvrais ce qui ressemblait à une amitié ou du moins à un début de sentiments autre professionnels, cela était un baume sur mes flammes. Parce-qu’encore aujourd’hui, j’apprenais toujours un peu plus des liens que je parvenais à tisser...encore plus quand il y avait un réel atome crochu, quelque chose qui avait de la valeur pour l’un comme pour l’autre. Ce qui me ravissait toutefois encore plus, c’était ta franchise à mon égard et cette première impression que ce fuel que j’ai toujours senti en toi n’avait rien perdu de sa superbe. Je pris place sur le fauteuil destiné aux visiteurs. Il s’en trouvait deux dans la pièce. On considérait à ne pas s’y méprendre, qu’un patient ne pouvait souffrir plus de deux êtres à son chevet.
« Il va de soi que vous puissiez m’appeler Seraphah.» Saisissant. L’acuité de ton regard. C’était une des premières choses que l’on percevait chez toi. Un peu à l’image de ma chevelure. Mais pour celui qui ne se laissait pas happer par l’hypnotisme d’une telle intensité, il était aisé de noter cette aura. Beaucoup te jugeait séducteur, alors même qu’il en allait de ta nature d’une certaine façon. Je ne parvenais toutefois pas à déterminer ton âge...Il fallait dire que pour moi c’était une donnée bien abstraite. Ce qui ne l’était pas, c’est encore une fois cette joie non feinte qui nous avait étreint tous deux lors de nos premières discussions autours des arts. Je suis ravis de constater que cela nous a rapproché plus que ne pouvaient le laisser présager nos premières rencontres de l’ordre diplomatique. « Je ne me doutais pas que ma visite vous ravirait à ce point pour tout vous avouer. Et c’est primordial, certains me diraient à tort, que d’aller au chevet des personnes qui comptent pour nous...même si au final nous ne nous connaissons pas tant que ça. »
Je remarquais du coin de l’œil le modèle de prothèse qui te servait de bras. C’était à s’y méprendre. Je me demandais simplement quelles étaient tes sensations, surtout suite au deuil d’un de tes membres et au choc qu’a du être l’attaque. Mais comme ton humeur ne semblait pas encline à ce genre de discussion, je me mis à sourire franchement quand tu me parlas de Maelström : « Vous êtes très prévenant à son égard...je n’y manquerai pas, je crois que vous savez très bien que cela le touchera. » D’une façon ou d’une autre. Pas besoin d’en dire beaucoup plus à ce sujet, bien que j’étais surpris que tu me marques ton propre intérêt, même s’il s’agissait d’un simple jeu. Peut-être un jour osera-t-on en parler plus ouvertement.
« Nous avons trouvé des vasques d’un bleu laiteux qui rappelle les couleurs de Xandrie lors d’une expédition dans la Forêt Noire. Je ne connais pas votre intérieur, mais si jamais cela est une couleur qui pourrait vous scier, je pourrais vous les conserver. Pour le reste, l’expédition ne fut pas d’un grand succès en raison des blessés que nous avons eu la chance toutefois de tous sauver. » Même si la majorité me croyait sans coeur, à sans cesse vouloir partir en expédition quand l’occasion m’était donnée, j’étais toujours touché par la perte des membres d’expédition ou de leurs blessures. Ce n’était pas pour rien que j’étais chirurgien, même si ce n’était pas ce que je mettais le plus en avant. Avec la puissance d’Epistopoli à ce niveau-ci, cela me permettait de mieux aider ceux qui, même temporairement, étaient mes hommes.
Quand tu me parlas de ta dernière acquisition et ton impossibilité de rentrer chez toi, je me permis un geste envers ta personne. Ma main sur ton avant bras, avec toute la douceur dont je savais faire preuve. « Je sais que la rééducation peut être longue...et je ne doute pas que vous devez trouver le temps long par ici. Y aurait-il quelque chose que je puisse faire pour vous? Ne serait-ce que vous écouter si vous désirez parler de l’accident. » À Épistopoli, les humains étaient considérés comme des robots sans états d’âme. Une jambe en moins? Pas grave, tu ressortiras comme neuf avec une prothèse nouvelle génération! Si bien sûr tu étais pris en charge dans la bonne partie de la ville. Tout l’aspect traumatique était enfoui sous la ribambelle de technologies...et c’était ça qui détruisait les hommes. Même ceux de nature différente. « J’ai toujours déploré, même si j’adore les avancées technologiques que nous faisons ici, le manque de soutien psychologique. » D’ailleurs une nouvelle branche de la médecine voyait de plus en plus le jour...la psychanalyse. Justement en raison du déclin de plusieurs hommes haut placé. « Il n’y a aucune honte à être ébranlé par ce genre de situation... » Mon regard se voila sensiblement. Le souvenir de mes propres trauma refaisait surface un instant, tel des fantômes qui m’avaient pris comme manoir à hanter.
« Il va de soi que vous puissiez m’appeler Seraphah.» Saisissant. L’acuité de ton regard. C’était une des premières choses que l’on percevait chez toi. Un peu à l’image de ma chevelure. Mais pour celui qui ne se laissait pas happer par l’hypnotisme d’une telle intensité, il était aisé de noter cette aura. Beaucoup te jugeait séducteur, alors même qu’il en allait de ta nature d’une certaine façon. Je ne parvenais toutefois pas à déterminer ton âge...Il fallait dire que pour moi c’était une donnée bien abstraite. Ce qui ne l’était pas, c’est encore une fois cette joie non feinte qui nous avait étreint tous deux lors de nos premières discussions autours des arts. Je suis ravis de constater que cela nous a rapproché plus que ne pouvaient le laisser présager nos premières rencontres de l’ordre diplomatique. « Je ne me doutais pas que ma visite vous ravirait à ce point pour tout vous avouer. Et c’est primordial, certains me diraient à tort, que d’aller au chevet des personnes qui comptent pour nous...même si au final nous ne nous connaissons pas tant que ça. »
Je remarquais du coin de l’œil le modèle de prothèse qui te servait de bras. C’était à s’y méprendre. Je me demandais simplement quelles étaient tes sensations, surtout suite au deuil d’un de tes membres et au choc qu’a du être l’attaque. Mais comme ton humeur ne semblait pas encline à ce genre de discussion, je me mis à sourire franchement quand tu me parlas de Maelström : « Vous êtes très prévenant à son égard...je n’y manquerai pas, je crois que vous savez très bien que cela le touchera. » D’une façon ou d’une autre. Pas besoin d’en dire beaucoup plus à ce sujet, bien que j’étais surpris que tu me marques ton propre intérêt, même s’il s’agissait d’un simple jeu. Peut-être un jour osera-t-on en parler plus ouvertement.
« Nous avons trouvé des vasques d’un bleu laiteux qui rappelle les couleurs de Xandrie lors d’une expédition dans la Forêt Noire. Je ne connais pas votre intérieur, mais si jamais cela est une couleur qui pourrait vous scier, je pourrais vous les conserver. Pour le reste, l’expédition ne fut pas d’un grand succès en raison des blessés que nous avons eu la chance toutefois de tous sauver. » Même si la majorité me croyait sans coeur, à sans cesse vouloir partir en expédition quand l’occasion m’était donnée, j’étais toujours touché par la perte des membres d’expédition ou de leurs blessures. Ce n’était pas pour rien que j’étais chirurgien, même si ce n’était pas ce que je mettais le plus en avant. Avec la puissance d’Epistopoli à ce niveau-ci, cela me permettait de mieux aider ceux qui, même temporairement, étaient mes hommes.
Quand tu me parlas de ta dernière acquisition et ton impossibilité de rentrer chez toi, je me permis un geste envers ta personne. Ma main sur ton avant bras, avec toute la douceur dont je savais faire preuve. « Je sais que la rééducation peut être longue...et je ne doute pas que vous devez trouver le temps long par ici. Y aurait-il quelque chose que je puisse faire pour vous? Ne serait-ce que vous écouter si vous désirez parler de l’accident. » À Épistopoli, les humains étaient considérés comme des robots sans états d’âme. Une jambe en moins? Pas grave, tu ressortiras comme neuf avec une prothèse nouvelle génération! Si bien sûr tu étais pris en charge dans la bonne partie de la ville. Tout l’aspect traumatique était enfoui sous la ribambelle de technologies...et c’était ça qui détruisait les hommes. Même ceux de nature différente. « J’ai toujours déploré, même si j’adore les avancées technologiques que nous faisons ici, le manque de soutien psychologique. » D’ailleurs une nouvelle branche de la médecine voyait de plus en plus le jour...la psychanalyse. Justement en raison du déclin de plusieurs hommes haut placé. « Il n’y a aucune honte à être ébranlé par ce genre de situation... » Mon regard se voila sensiblement. Le souvenir de mes propres trauma refaisait surface un instant, tel des fantômes qui m’avaient pris comme manoir à hanter.
Jeu 7 Sep - 21:00
En terres inconnues
Ekiel avait eu quelques visites et reçu bon nombre de messages de soutien de la part des dirigeants et autres hommes d'affaires d'Epistopoli, qui déploraient ce regrettable incident. Tous lui souhaitant un prompt rétablissement. Des présents lui étaient également parvenus, mais pour le moment, il n'en avait ouvert aucun.
Seraphah approuvait leur échange de bons procédés et le Strigoi le remerciait d'une main sur le cœur. Comme toujours, le diplomate était tiré à quatre épingles. L'élégance à l'état pur, la couleur en plus, contrairement à Ekiel qui portait des tenues moins... voyante dirons-nous. Quoiqu'il n'était pas contre un peu de couleur, mais moindre quantité. Et que dire de cette longue chevelure flamboyante, tout bonnement magnifique. Jamais le Strigoi n'avait croisé de personne possédant une telle texture de cheveux, semblable à des flammes intenses. C'est sans doute cela qui lui avait mis la puce à l'oreille concernant le fait que Seraphah n'était pas humain. Et puis sa façon d'être, de se mouvoir et son phrasé parfois d'un autre temps. Un phrasé que le suceur de sang avait lui-même employé il y a quelques décennies.
"Les journées sont longues pour ne rien vous cacher. A part potassé les journaux locaux et échanger quelques mots avec les soignants, je n'ai pas grand-chose à faire. Alors oui, votre visite m'est agréable, vous pouvez me croire."
Un sourire sincère avant de poursuivre.
"Je vous avoue que je ne pensais pas recevoir de la visite. Une de mes connaissances à fait le déplacement depuis Xandrie quand elle a appris la nouvelle. Alors la vôtre, est une très bonne surprise, vu que nous ne nous connaissons avant tout par nos obligations mondaines et nos transactions. Je n'espérais pas que cela puisse aller au-delà. Cela n'enchante, car il est toujours agréable de tisser des liens plus profonds et durables."
Seraphah souriait à l'évocation de Maëlstrom et remerciait le Strigoi de s'enquérir de lui.
" Il est votre assistant, c'est normal."
La conversation se poursuivait sur les nouvelles trouvailles qu'avait faites la dernière expédition du diplomate et Ekiel était attentif aux détails énoncés. Deux objets avaient été découverts, mais ne convenait pas au ministre vu le détail qui en était fait, bien qu'il ne doutât pas de leur beauté.
"Je ne recherche pas ce type d’œuvres, mais si l'occasion se présente, à ma sortie, je serais curieux de les voir, si elles n'ont pas déjà trouvé acquéreur. Je suis comme vous le savez amateur de belle chose, que je puisse les acquérir ou pas."
L'expédition avait manqué de malchance, il y avait eu des blessés, mais par chance aucune perte à déplorer.
"Je vois un malencontreux concours de circonstances. Il est heureux que vous n'ayez perdu personne. Je gage que vous les avez accompagnés comme bien souvent. À moins que vos affaires ne vous aient retenu à Epistopoli."
Ekiel se rendait alors compte qu'il n'avait rien à offrir à son visiteur et cela le contrariait.
"Je suis confus de ne pouvoir vous proposer quoi que ce soi. En d'autres circonstances, cela aurait été différent, mais là... "
On sentait bien que le ministre était embarrassé, mais il ne pouvait hélas pas faire grand-chose pour y remédier. Lorsque la main de Séraphah se posait sur son avant-bras, il ne ressentait rien, la greffe étant trop récente et la rééducation n'avait pas encore commencé pour qu'il puisse la maîtriser.
" On m'a fait savoir que cela prendrait plusieurs mois avant que je ne sois capable de la manier à son plein potentiel et sans aucune gêne. Je n'ignore pas que les médecins m'ont greffé ce qui se fait de mieux actuellement. La texture et la ressemblance sont bluffantes. On dirait vraiment que c'est mon avant-bras. J'imagine que pour en arriver là, ils n'ont pas eu d'autres choix. Il me faudra du temps, mais je m'y ferai."
Seraphah lui parlait alors du manque de suivi dans ce genre de cas et affirmait qu'il n'y avait aucune honte à en être traumatisé par un tel événement. Ekiel eut un soupir avant qu'il ne se décide d'aborder le sujet.
" La soirée se déroulait à merveille, trop peut-être. Je ne m'attendais pas à ce qu'un forcené fasse irruption au milieu de la réception et menace qui que ce soit. Surtout Mademoiselle Oystein lorsqu'elle s'est interposée entre lui et moi. L'homme perdait pied, de plus en plus, sa rage ne faisait qu'augmenter. Je me suis alors mis devant Prune et j'ai proposé à l'individu de le suivre afin que l'on discute comme il le souhaitait. Et puis, il y a eu ce mouvement de foule et tout est allé très vite. Il a tiré et je n'ai pensé qu'à une chose la protéger. Elle ne devait pas payer pour des fautes qui n'étaient pas les siennes et encore moins prendre une balle perdue. Après, il y a eu des cris et une voix qui me demandait de rester éveillé et puis plus rien et je me suis réveillé ici, il y a quelques jours. Je m'en remettrai, comme je me suis remis des différentes épreuves de mon passé."
Un silence assez pesant.
" À en juger votre regard, vous savez de quoi je parle, n'est-ce pas ? Vous-même avez subi les mêmes travers. La vie peut être une vraie garde parfois."
Ekiel changeait alors de sujet, voulant détendre l'atmosphère qui devenait trop pesante à son goût.
"Une de mes amies fait partie de la guilde des explorateurs de Xandrie. Seriez-vous intéressé par ses talents ? Je pourrais vous la présenter, si cela vous sied."
Codage par Libella sur Graphiorum
Ven 8 Sep - 1:49
En Terres Inconnues
Ft. EKIEL REYES ZADICUS
C’était toujours intéressant que de découvrir une nouvelle personne. Tel un livre dont on se saisissait, on en apprécie le papier, le phrasé, la couverture autant que ce qui y est précieusement gardé. À quel point pouvons-nous délier nos langues l’un avec l’autre? À quel point pouvons-nous oser nos secrets? Oser nos origines? À quel point pourrions-nous partir en quête du passé de l’autre pour en connaître l’origine? Je ne te voyais pas comme un ennemi à Epistopoli. Tu avais tes fonctions à Xandrie et tu venais porter sans aucun doute tes intérêts par la même occasion que les mesures que tu venais défendre. Les rumeurs allaient bon train concernant le Souverain de ta faction. Au vue de ton intelligence, cela ne me surprendrait pas que tes intérêts n’aillent pas en son sens. Peut-être était-ce facile en tant que diplomate de venir insinuer cela, même simplement dans mon esprit, mais il y a des évidences que seul le temps nous permettait de distinguer. Sans doute serais-tu d’accord là-dessus.
Les mains liées. C’était ce que j’entendais derrière tes paroles face à l’ennui. « Je ne peux qu’imaginer ce manque de stimulation qui est la vôtre... » Mon geste avait été naturel en se portant sur la prothèse – ton bras – mais je me rappelais que la sensibilité n’était pas forcément au rendez-vous immédiatement. « Vous ne ressentez rien encore n’est-ce pas? » J’écoutais avec attention ce que tu voudras bien me partager. C’était plus fort que moi que de m’enquérir de ton état, de comment tu te sentais. Un mélange d’amitié et du médecin en moi.
« Nous sommes là assez semblables oui concernant les belles choses. Même si certains me jugeraient fou, je trouve que la beauté nous sauve de la folie de ce monde. » Cette course effrénée au pouvoir que certains avaient, cette nécessité – que j’ai développé moi-même – à toujours avoir un meilleur réseau, à toujours se prémunir de la suite des événements...finalement ce qui ne m’avait pas fait lâché cette façon de vivre est l’envie folle d’un côté d’apporter un changement, et de l’autre la croyance que la Brume m’apporterait tôt ou tard réponse à mes prières.
Pour Maelström tu gardas plus que contenance. Après tout, tout cela était davantage d’ordre privé qui ne me regardait nullement. Pour le reste, je te confirmais que je m’y étais rendu en personne, ce qui m’avait permis d’apporter assistance. À tes propos concernant le malheur de ne pouvoir mieux me recevoir, je me levais afin de saisir le téléphone réservé aux médecins. Je demandais à ce qu’on nous apporte un crû de circonstance. « Travailler ici donne quelques privilèges...Surtout si cela peut ravir vos papilles partiellement. » Parce-qu’après tout, c’était une autre liqueur que le vin qu’on vint nous servir dans les dix minutes qui t’aurait enchanté. J’étais heureux d’entendre à ta voix que tu acceptais plutôt bien ton nouveau bras. « Je confirme que c’est le dernier modèle en date. » Des mots pour asseoir tes paroles plus qu’autre chose. Ce qui m’intéressait davantage était ton vécu et ce qu’il restait comme trace en toi.
Défendre l’une des héritières des plus renommées de la citée et une amie. Voici ce qui t’avait mené à une perte aussi tragique. Tes dernières paroles dénotèrent de ton expérience des siècles. Toutefois, était-ce la destinée de tout être qui survivait au Temps? Délicatement, ma main passa dans ma chevelure tandis que mes prunelles dorées se perdirent loin de ton regard, attirées par le tréfonds de ce qui devait rester sous terre. « Pour continuer, devons-nous sans cesse nous endurcir? À croire que nous sommes des montagnes que ni le vent, ni le temps ne parviennent à corrompre...ou si peu. » Bien sûr que mes manières rappelaient celles d’un autre temps. Une époque que je n’arrivais pas à quitter. Je ne le voulais pas. C’était tenace et en même temps il y avait des étiquettes à tenir à certains endroits. Il y en avait entre nous n’est-ce pas?
Tandis que mes yeux revinrent aux tiens, tu changeas de sujet. Est-ce que ce sont des choses trop douloureuses pour toi? Peut-être ne sais-tu pas comment dialoguer avec cette mélancolie qui ne faisait que nous étreindre plus nous étions perdus dans le temps. Est-ce que toi aussi, tu pensais qu’un être bien ancré dans son époque pouvait t’apporter une joie qui parfois te quittait?
« J’en serai enchanté. Surtout que vous me la proposé...alors c’est qu’au-delà des expéditions, nous pourrions avoir quelques points en commun? ».
Une infirmière entra dans la pièce avec un plateau. S’y trouvait le vin et deux verres à pieds. Un sourire naquit tandis que je la remerciais et me mis à faire le service. Je te tendis alors un verre et te proposais : « À votre guérison...à plusieurs niveaux. » Une fois que nous eûmes trinqué, je te demandais : « Avez-vous de la famille à Xandrie? Après tout, je ne me suis jamais permis ce genre de question, de peur d’être trop indiscret. Nos fonctions nous retiennent loin de nos sphères privées respectives. » Et je n’avais pas été jusqu’à me renseigner sur toi concernant ce domaine.
Les mains liées. C’était ce que j’entendais derrière tes paroles face à l’ennui. « Je ne peux qu’imaginer ce manque de stimulation qui est la vôtre... » Mon geste avait été naturel en se portant sur la prothèse – ton bras – mais je me rappelais que la sensibilité n’était pas forcément au rendez-vous immédiatement. « Vous ne ressentez rien encore n’est-ce pas? » J’écoutais avec attention ce que tu voudras bien me partager. C’était plus fort que moi que de m’enquérir de ton état, de comment tu te sentais. Un mélange d’amitié et du médecin en moi.
« Nous sommes là assez semblables oui concernant les belles choses. Même si certains me jugeraient fou, je trouve que la beauté nous sauve de la folie de ce monde. » Cette course effrénée au pouvoir que certains avaient, cette nécessité – que j’ai développé moi-même – à toujours avoir un meilleur réseau, à toujours se prémunir de la suite des événements...finalement ce qui ne m’avait pas fait lâché cette façon de vivre est l’envie folle d’un côté d’apporter un changement, et de l’autre la croyance que la Brume m’apporterait tôt ou tard réponse à mes prières.
Pour Maelström tu gardas plus que contenance. Après tout, tout cela était davantage d’ordre privé qui ne me regardait nullement. Pour le reste, je te confirmais que je m’y étais rendu en personne, ce qui m’avait permis d’apporter assistance. À tes propos concernant le malheur de ne pouvoir mieux me recevoir, je me levais afin de saisir le téléphone réservé aux médecins. Je demandais à ce qu’on nous apporte un crû de circonstance. « Travailler ici donne quelques privilèges...Surtout si cela peut ravir vos papilles partiellement. » Parce-qu’après tout, c’était une autre liqueur que le vin qu’on vint nous servir dans les dix minutes qui t’aurait enchanté. J’étais heureux d’entendre à ta voix que tu acceptais plutôt bien ton nouveau bras. « Je confirme que c’est le dernier modèle en date. » Des mots pour asseoir tes paroles plus qu’autre chose. Ce qui m’intéressait davantage était ton vécu et ce qu’il restait comme trace en toi.
Défendre l’une des héritières des plus renommées de la citée et une amie. Voici ce qui t’avait mené à une perte aussi tragique. Tes dernières paroles dénotèrent de ton expérience des siècles. Toutefois, était-ce la destinée de tout être qui survivait au Temps? Délicatement, ma main passa dans ma chevelure tandis que mes prunelles dorées se perdirent loin de ton regard, attirées par le tréfonds de ce qui devait rester sous terre. « Pour continuer, devons-nous sans cesse nous endurcir? À croire que nous sommes des montagnes que ni le vent, ni le temps ne parviennent à corrompre...ou si peu. » Bien sûr que mes manières rappelaient celles d’un autre temps. Une époque que je n’arrivais pas à quitter. Je ne le voulais pas. C’était tenace et en même temps il y avait des étiquettes à tenir à certains endroits. Il y en avait entre nous n’est-ce pas?
Tandis que mes yeux revinrent aux tiens, tu changeas de sujet. Est-ce que ce sont des choses trop douloureuses pour toi? Peut-être ne sais-tu pas comment dialoguer avec cette mélancolie qui ne faisait que nous étreindre plus nous étions perdus dans le temps. Est-ce que toi aussi, tu pensais qu’un être bien ancré dans son époque pouvait t’apporter une joie qui parfois te quittait?
« J’en serai enchanté. Surtout que vous me la proposé...alors c’est qu’au-delà des expéditions, nous pourrions avoir quelques points en commun? ».
Une infirmière entra dans la pièce avec un plateau. S’y trouvait le vin et deux verres à pieds. Un sourire naquit tandis que je la remerciais et me mis à faire le service. Je te tendis alors un verre et te proposais : « À votre guérison...à plusieurs niveaux. » Une fois que nous eûmes trinqué, je te demandais : « Avez-vous de la famille à Xandrie? Après tout, je ne me suis jamais permis ce genre de question, de peur d’être trop indiscret. Nos fonctions nous retiennent loin de nos sphères privées respectives. » Et je n’avais pas été jusqu’à me renseigner sur toi concernant ce domaine.
Ven 8 Sep - 18:53
En terres inconnues
Ekiel appréciait déjà l'homme lorsqu'ils s'étaient rencontrés, mais il n'aurait jamais pensé que cette connaissance, somme toute basique, prendrait un autre chemin. Un chemin qui les menait à mieux se connaître. À se parler ouvertement, mais avec encore une certaine retenue, comme si l'un ou l'autre craignait de révéler ce qu'il était vraiment. En un sens, ils se ressemblaient beaucoup, pourtant un fossé les séparait. Un fossé qui, espérons-le, se comblerait au fil du temps. En un sens, ils écrivaient une nouvelle page de leur histoire, une histoire qui devenait commune à mesure que les minutes passaient. Restait à savoir quel en serait le dénouement. Mais là, il faudrait des mois, voir des années ou des décennies pour le savoir. Enfin, si l'histoire était suffisamment intéressante pour l'un et pour l'autre pour perdurer. Le sujet revenait à l'ennui que rencontrait Ekiel et il semblait que Seraphah ne comprenait que trop ce qu'il ressentait.
"Le manque de stimulation, c'est exactement ça. Moi, qui suis toujours très actif, me voici dans l'incapacité de faire quoi que ce soi et cela me rend fou. Je n'attends qu'une chose qu'on me débranche de ces fichues machines avant que je n'arrache tous ses tubes, pour enfin, ne serait-ce qu'arpenter les couloirs de l'hôpital et sortir de cette chambre aseptisée."
Ekiel posait un regard sur son avant-bras.
"Pour le moment, je ne sens rien du tout. Vous pourriez me planter un couteau dans le bras que même mes terminaisons nerveuses reliées à cette prothèse ne réagiraient pas. J'imagine que cela est dû à la dose de médicaments que je reçois par intraveineuse continuellement depuis l'opération."
Un léger sourire et il ajoutait un rien taquin, dardant ses prunelles bleues dans celle de l'élémentaire.
«"Ce sont là les paroles du médecin. Ce dernier aurait-il donc pris le dessus sur le diplomate ? Quoi qu'il en soit, je vous remercie de vous en inquiéter."
La beauté, voici un sujet que les deux hommes appréciaient plus que tout, et l'un comme l'autre avait une certaine façon de l'appréhender, mais au final, ils tombaient d'accord.
"La beauté est une des rares choses qui ne s'achète pas. On peut la contempler chaque jour, dans le regard d'un enfant s'émerveillant devant un jouet, dans un coucher de soleil, dans le bruissement des feuilles bercées par le vent, dans l'envol d'un papillon. Des petits détails de tous les jours qui font que nous nous sentons vivants et que notre vie vaut la peine d'être vécue. Le monde est en proie à des bouleversements, alors on se raccroche à ce qui nous donne du baume au cœur, la beauté et aux petites joies que chaque jour. Chacun de nous appréhende le monde d'une manière différente. Certains le verront noir et sans espoir d'avenir alors que d'autres, comme nous, y trouverons toujours une part de beauté."
Seraphah lui confirmait par la suite qu'il était bien présent lors de l'expédition, chose sur laquelle Ekiel ne s'était pas trompé. Voilà, ce n'était pas seulement un homme qui organisait des expéditions et envoyait d'autres personnes au-devant du danger, mais un homme qui y allait lui aussi, conscient pourtant des risques encourus. C'était ça le courage et encore une fois, Ekiel l'admirait pour cela. Devant la gène du Strigoi de ne pouvoir rien lui offrir, l'élémentaire décrochait le téléphone tout à coup et demandait à ce qu'on leur fasse porter une bouteille et deux verres. Vraiment cet individu l'étonnait de plus en plus et dans le bon sens. Il était plus proche des gens qu'Ekiel ne le serait jamais. Mais cette barrière, il l'avait lui-même érigé il y a des années pour se protéger et n'était pas prêt à la laisser tomber, pour le moment.
Le Strigoi ne pensait pas que parler de ce qui s'était passé, l'aurait libéré d'un poids. Il se sentait responsable de ce qui s'était produit. L'issue aurait pu être plus dramatique que ce qu'elle avait été et en un sens, le fait qu'il n'y ait pas eu d'autres victimes, ou même des morts, était un réel soulagement. Les répercussions auraient été terribles entre les deux factions et la situation était asez tendu comme ça depuis l'attentat. Il fallait que la tension retombe et le meilleur moyen était que le ministre reste sur place le temps de sa rééducation afin de montrer qu'il n'avait aucun ressentiment envers Epistopoli.
"Le monde change, mais nous nous demeurons tels que nous l'avons toujours été. Nous plions tel le roseau, mais ne rompons pas. Nous nous adaptons à ce qui nous entoure, mais certains réflexes et phrasés demeurent".
En abordant le sujet des explorations et le fait qu'il connaissait une personne qui appartenait à une guilde d'explorateurs, cela attisait la curiosité de Seraphah qui montrait un enthousiasme certain à vouloir rencontrer la personne en question.
"Vous verrez, cette jeune femme est charmante et très professionnelle dans son domaine. Un atout certain pour vos prochains voyages. Je vous ai parlé d'elle parce que son père était un explorateur chevronné et l'un des meilleurs, aussi lui a-t-il tout appris. Alors certes ce n'est pas ce que l'on peut appeler une dame, elle est un peu brute de décoffrage, mais elle connait son affaire. J'ai confiance en elle comme j'avais confiance en feu son père."
À l'évocation d'avoir quelques points en commun, Ekiel acquiesçait.
"Il semble bien, très cher."
Les verres et la boisson étaient apportés et très vite les deux amis trinquaient à la guérison d'Ekiel à plusieurs niveaux. '
"J'ajouterai une chose. À notre amitié naissante. Qu'elle s'épanouisse et dur au fil du temps et de nos rencontres."
Les discussions s'enchainaient naturellement et lorsque la question sur la famille venait à faire irruption, Ekiel gardait bonne figure.
"Je n'ai plus de famille. Mon père adoptif s'est éteint il y a quelques décennies à présent, laissant un grand vide. Je ne le remercierai jamais assez de m'avoir tant apporté. C'était un être exceptionnel et apprécié de tous en Xandrie. Et comme vous le savez, par les potins qui courent à mon sujet lors des sempiternelles soirées mondaines que nous fréquentons, je suis célibataire et parait-il le bon parti à marier."
Un rire à cette affirmation avant qu'il n'avale une gorgée de vin, fort bon d'ailleurs, et poursuivait.
"Et vous-même, une femme,des enfants peut-être ? Ou comme moi, vous préférez garder votre liberté pour le moment."
Codage par Libella sur Graphiorum
Sam 9 Sep - 19:21
En Terres Inconnues
Ft. EKIEL REYES ZADICUS
À tes paroles concernant ton envie de t’extraire de ton lit, je sentis toute ta fougue qui avait une certaine presse dans le monde diplomatique. Même si tu savais très bien gardé ton sang froid, on ressentait ce bouillonnement en toi, on ne pouvait en faire abstraction et j’avais ici tout loisir de le contempler. Tout en cherchant un moyen de pouvoir te contenter d’une façon ou d’une autre. « Depuis combien de temps êtes-vous ici? Dans cette chambre? Deux semaines déjà? Un peu plus? » Je pouvais aussi me lever pour aller demander à ton médecin ce qu’il en était, ou sans consulter ton dossier, connaître cette indication-là. Mais mieux valait agir avec prudence pour ne pas te donner de fausses joies.
Quand ton regard revint dans le mien, je ne pus que sourire à tes paroles. « J’avoue que mes différentes facettes aiment à s’alterner...et oui je m’inquiète quelque peu, même si je suis sûr que vous récupérez bien mieux que les humains. » Cela avait glissé. Et non, ce n’était pas par imprudence, mais bel et bien car nous ne pouvons nier nos natures respectives. À un moment, je ne voyais pas l’intérêt de prendre des gants.
La beauté. Tu n’étais pas avare la concernant. J’étais d’ailleurs assez surpris des images pleine de sensibilité que tu faisais naître dans ma psyché. Se pouvait-il que ton coeur soit tendre derrière tes atours d’homme d’affaire émérite et sans pitié? Oui, c’était les rumeurs qui courraient après toi. « Vous me surprenez Ekiel. Vous êtes bien loin de ce que je pouvais imaginer de vous...Mais dîtes moi, est-ce que la beauté ne revêt-elle pas par moment un brin de ténèbres? Que faîtes-vous des artistes maudits? De ceux tirant leur inspiration de la souffrance, du malheur et de la mélancolie? » Moi-même j’y étais sensible...Il y avait ce qui était donné à voir, et ce qu’il se passait une fois toute lumière éteinte. Je ne pouvais croire à cette apparence presque trop parfaite, sachant le monde dans lequel nous évoluons constamment. « Même si je suis d’accord...C’est le regard qui crée notre réalité. Il est important à la vue des changements conséquents et de l’avidité des hommes et non hommes. »
Au-delà de la beauté dont on prônait tous deux les mérites, il fallait avouer que j’avais un goût inavouable du risque. Il y avait quelque chose lors des expéditions ou lors d’autres quêtes plus personnelles de grisant. Bien plus efficace pour moi que l’alcool que nous pouvons partager. De par ma nature d’élémentaire, de par mon lien que je jugeais privilégié avec la brume, certains diraient qu’il n’y avait ici aucun courage. Moi-même je ne me trouvais nullement courageux mais plutôt dérangé. En tout cas, un regard plus commun pourrait me voir ainsi. Je pense qu’il s’agit avant tout pour moi de me rappeler de ce qui me fait vibrer. Même si je n’oublie pas que mes fonctions sont aussi très importantes pour apporter du changement dans un sens plus que dans un autre dans ce monde en mutation. L’égoïsme était porteur de vie chez moi. Et quel autre acte plus égoïste que de pouvoir mettre en péril ma propre vie, avec d’autres qui consentissent à faire de même bien sûr.
« Nous nous adaptons...Même s’il est vrai que je me refuse à changer ma façon de parler...Je perdrais de mon charme, ne croyez-vous pas? » Petit sourire taquin avant de t’écouter parler de ton amie. « Une amie à vous que vous semblez fortement apprécié. Ce sera un réel honneur alors, et si en plus elle souhaite venir en expédition, je ne dis jamais non à des personnes de confiance. »
Pour le reste, nous étions tous deux bienveillants à nos égards. Cela se voyait que nous souhaitions que notre relation soit fertile, et sans aucun doute à plusieurs niveaux.
Surprise. Ton père n’était donc plus de ce monde. Vous êtes pourtant connus pour votre vie des plus longues. Je laissais là ce sujet des circonstances de sa mort. Ce n’était pas vraiment l’endroit pour insister. Et concernant le reste, un sourire s’épanouit sur mes lèvres. « Un ministre avec une beauté assassine...ça ne laisse pas de marbre oui! Au-delà de ce qui est dit, avez-vous eu plusieurs propositions? » J’étais fort heureux de mon côté de ne pas avoir telle réputation. Le monde appréciait les soirées mondaines que j’organisais et les soirées privées, mais beaucoup ne savaient trop que penser de ce dirigeant qui disparaissait en expédition ou à l’hôpital pendant parfois des semaines...Un fantöme n’est jamais un bon parti.
« Rien de tout ça non. Je ne dirais pas que je préfère garder ma liberté...personne ne pourrait me la retirer m’est avis. Je dirais davantage que l’amour ne se croise pas à tous les coins de rue. Je suis beaucoup trop occupé sans doute aussi. » À dire vrai, je sentais mon coeur palpiter face à la beauté d’une personne, mais cultiver cet amour jusqu’au point que ce dernier aboutisse sur une relation. Je ne savais pas si cela était dans mes désirs les plus profonds. Malgré mes siècles, je me sentais toujours un brin décontenancé quand quelqu’un parvenait à rendre flamboyant mon feu au point de pouvoir s’y brûler. Présentement j’étais bien plus proche d’un feu dormant, que de celui que je suis réellement.
Quand ton regard revint dans le mien, je ne pus que sourire à tes paroles. « J’avoue que mes différentes facettes aiment à s’alterner...et oui je m’inquiète quelque peu, même si je suis sûr que vous récupérez bien mieux que les humains. » Cela avait glissé. Et non, ce n’était pas par imprudence, mais bel et bien car nous ne pouvons nier nos natures respectives. À un moment, je ne voyais pas l’intérêt de prendre des gants.
La beauté. Tu n’étais pas avare la concernant. J’étais d’ailleurs assez surpris des images pleine de sensibilité que tu faisais naître dans ma psyché. Se pouvait-il que ton coeur soit tendre derrière tes atours d’homme d’affaire émérite et sans pitié? Oui, c’était les rumeurs qui courraient après toi. « Vous me surprenez Ekiel. Vous êtes bien loin de ce que je pouvais imaginer de vous...Mais dîtes moi, est-ce que la beauté ne revêt-elle pas par moment un brin de ténèbres? Que faîtes-vous des artistes maudits? De ceux tirant leur inspiration de la souffrance, du malheur et de la mélancolie? » Moi-même j’y étais sensible...Il y avait ce qui était donné à voir, et ce qu’il se passait une fois toute lumière éteinte. Je ne pouvais croire à cette apparence presque trop parfaite, sachant le monde dans lequel nous évoluons constamment. « Même si je suis d’accord...C’est le regard qui crée notre réalité. Il est important à la vue des changements conséquents et de l’avidité des hommes et non hommes. »
Au-delà de la beauté dont on prônait tous deux les mérites, il fallait avouer que j’avais un goût inavouable du risque. Il y avait quelque chose lors des expéditions ou lors d’autres quêtes plus personnelles de grisant. Bien plus efficace pour moi que l’alcool que nous pouvons partager. De par ma nature d’élémentaire, de par mon lien que je jugeais privilégié avec la brume, certains diraient qu’il n’y avait ici aucun courage. Moi-même je ne me trouvais nullement courageux mais plutôt dérangé. En tout cas, un regard plus commun pourrait me voir ainsi. Je pense qu’il s’agit avant tout pour moi de me rappeler de ce qui me fait vibrer. Même si je n’oublie pas que mes fonctions sont aussi très importantes pour apporter du changement dans un sens plus que dans un autre dans ce monde en mutation. L’égoïsme était porteur de vie chez moi. Et quel autre acte plus égoïste que de pouvoir mettre en péril ma propre vie, avec d’autres qui consentissent à faire de même bien sûr.
« Nous nous adaptons...Même s’il est vrai que je me refuse à changer ma façon de parler...Je perdrais de mon charme, ne croyez-vous pas? » Petit sourire taquin avant de t’écouter parler de ton amie. « Une amie à vous que vous semblez fortement apprécié. Ce sera un réel honneur alors, et si en plus elle souhaite venir en expédition, je ne dis jamais non à des personnes de confiance. »
Pour le reste, nous étions tous deux bienveillants à nos égards. Cela se voyait que nous souhaitions que notre relation soit fertile, et sans aucun doute à plusieurs niveaux.
Surprise. Ton père n’était donc plus de ce monde. Vous êtes pourtant connus pour votre vie des plus longues. Je laissais là ce sujet des circonstances de sa mort. Ce n’était pas vraiment l’endroit pour insister. Et concernant le reste, un sourire s’épanouit sur mes lèvres. « Un ministre avec une beauté assassine...ça ne laisse pas de marbre oui! Au-delà de ce qui est dit, avez-vous eu plusieurs propositions? » J’étais fort heureux de mon côté de ne pas avoir telle réputation. Le monde appréciait les soirées mondaines que j’organisais et les soirées privées, mais beaucoup ne savaient trop que penser de ce dirigeant qui disparaissait en expédition ou à l’hôpital pendant parfois des semaines...Un fantöme n’est jamais un bon parti.
« Rien de tout ça non. Je ne dirais pas que je préfère garder ma liberté...personne ne pourrait me la retirer m’est avis. Je dirais davantage que l’amour ne se croise pas à tous les coins de rue. Je suis beaucoup trop occupé sans doute aussi. » À dire vrai, je sentais mon coeur palpiter face à la beauté d’une personne, mais cultiver cet amour jusqu’au point que ce dernier aboutisse sur une relation. Je ne savais pas si cela était dans mes désirs les plus profonds. Malgré mes siècles, je me sentais toujours un brin décontenancé quand quelqu’un parvenait à rendre flamboyant mon feu au point de pouvoir s’y brûler. Présentement j’étais bien plus proche d’un feu dormant, que de celui que je suis réellement.
Dernière édition par Seraphah Von Arendt le Mar 12 Sep - 0:46, édité 1 fois
Lun 11 Sep - 12:01
En terres inconnues
Ekiel était impatient de sortir et qui ne le serait pas après tout. Enfermé entre quatre murs avec pour seule compagnie la solitude la plupart du temps, n'était pas ce qu'il y avait de plus réjouissant. Pour lui le temps était relatif et ce qui aurait pu paraître interminable pour le commun des mortels avait une toute autre signification pour un être comme lui, différents de ses semblables.
"Je dirais trois semaines. D'après ce qu'on m'a dit, je suis resté inconscient près d'une semaine. Il paraît que j'ai eu un bref instant de lucidité lors de mon arrivée ici, mais très bref. Après ça été le noir total jusqu'à ce que je me réveille dans cette chambre, branché à ces machines. Alors oui, le temps me dure et l'ennui m'est insupportable. Heureusement que j'ai quelques visites, cela à coupe cours à mes longues journées. Rien que l'idée même de pouvoir commencer la rééducation me tarde. Au moins je serais libéré de tout ça. "
Il désignait alors les diverses machines près du lit. Ekiel haussait le sourcil lorsque Seraphah mentionnait qu'il récupérait bien mieux que les humains. Avait-il donc deviné sa vraie nature ? Si oui, peut-être devrait-il se montrer plus prudent à son égard. Mais quelque chose lui disait qu'il pouvait lui faire confiance sur ce point là, qu'ils étaient pareils et cachaient bien leurs secrets.
"Notre nature, cela peut jouer sur bien des points, il est vrai. Et ni vous ni moins ne pouvons le nier. Cela nous avantages dans bien des situations."
Puis voici que les deux êtres revenait sur l'art et la beauté. Un sujet très vaste puisque Seraphah venait à lui parler de la beauté et des côtés sombres qu'elle pouvait avoir. Il est vrai que certains artistes se complaisaient à peindre des œuvres sombres ou seul la mort, la désolation, ou la souffrance figuraient.
"J'avoue ne pas être attiré par ce genres d'oeuvres, même si certains sont d'une beauté remarquable et que l'on ressent grandement ce que l'artiste à voulu faire ressentir. On ne peut y rester insensible, mais pour ma part, je préfère de loin l'art qui apporte du baume au cœur, plutôt que celui qui va nous faire replonger dans nos douleurs les plus profondes. Ce monde est déjà assez dur comme ça, sans que l'on vienne nous tourmenter plus que nécessaire. Mais, je conçois parfaitement que certaines personnes soient sensibles à ce genre d' oeuvres. Et pour se qui est de vous surprendre, cela n'a rien d'étonnant. Il y a l'homme d'affaire droit et sans pitié et celui que je suis en dehors de mes fonctions officielles. Ce côté là, très peu de personne le connaisse. Certaines barrières doivent être érigées afin de nous protéger, qui plus est dans les fonctions que nous occupons. Mon défunt père me répétait souvent, ne mélange pas vie privée et vie publique et il avait raison, je l'ai appris au fil des années."
La discussion glissait doucement sur un autre sujet celui de la demoiselle évoquée un plus tôt.
"Disons que c'est une longue histoire. Elle a été rejeté par sa famille alors qu'elle était très jeune et j'ai fais en sorte qu'elle soit adoptée par un très bon ami qui avait perdu les siens de façon tragique. Bien sûr, je n'étais pas certains que le courant passerait entre eux, mais la magie à opérer. Après cela, je me suis tout naturellement effacé du paysage, les laissant s'apprivoiser l'un l'autre, mais j'ai toujours gardé un œil sur eux. Avec son père nous échangions régulièrement des courriers à son propos. Lorsque je la reverrais, je lui signifierai vous enthousiasme à son égard et le fait que vous seriez heureux de la voir rejoindre une de vos expéditions. Je ne doute pas un seul instant qu'elle sera ravie de l'apprendre ."
Les deux partis étaient en parfaire osmose, se respectant mutuellement. A l'évocation du bon parti à marier, Seraphah eut un grand sourire, allant même jusqu'à plaisanter sur la beauté assassine du ministre. Il ne pensait pas si bien dire, car en bien des cas, cette beauté pouvait effectivement être mortelle. Ekiel eut un rire franc.
"Dame nature m'a gâté côté apparence, mais n'abusez pas Seraphah. Même si un compliment ou deux sont toujours bons à prendre. Quant aux propositions, je ne compte plus le nombre de sollicitations ou de missives que j'ai ou reçois à ce propos. Certaines familles sont si insistantes qu'il me faut rompre tous liens avec elle. Même si bien souvent le tord revient aux parents et non à leurs progénitures. Enfin passons cela, voulez-vous."
On sentait bien que le Strigoi ne voulait pas s'étendre sur ce sujet. Ekiel apprenait dans la foulée que Seraphah, n'avait ni femme ni enfant et ajoutait que le grand amour ne se croisait pas au coin des rues. Et puis étant trop occupé, il n'avait pas le temps à cela. En somme un peu comme Ekiel, trop occupé et peu enclin à se pencher sur un avenir sentimental. Quand au grand amour, le Strigoi ni croyait pas.
"Si l'occasion se présente, il faudrait que nous allions festoyer un de ces soirs, entre hommes. Il faut bien profiter de notre célibat tant que nous le pouvons. D'après ce que ces messieurs se disent lors de nos événements mondain, un fois passé la corde au cou, cela change du tout au tout. Pendant que j'y pense, pratiquez-vous l'équitation ? Je n'ai très peu l'occasion de m'y adonner, mais dès que je le peux, j'en profite. "
Codage par Libella sur Graphiorum
Mar 12 Sep - 2:46
En Terres Inconnues
Ft. EKIEL REYES ZADICUS
À demi-mots. Était-ce ainsi que l’on devait définir notre relation? Nous jouions tous deux de stratagème pour nommer ce qui devait rester innommable. Parce-qu’au final, nous ne nous connaissions pas et que nous pouvons aisément laisser certains sujets de côté afin de préserver notre sphère intime. C’était de bonne guerre, quand on avait des siècles derrière soi, on savait qu’il fallait marcher avec prudence avec les autres êtres vivants, autant que dans la Brume. Même si me concernant je trouvais un réconfort dans cette dernière que je ne trouvais qu’en de très bonne compagnie ou grâce à l’art sous n’importe laquelle de ses formes. Ainsi, tu avais aussi noté ma nature qui était hors des normes, mais je ne pouvais dire si tu avais deviné mon essence. Après tout, les élémentaires n’étaient pas connu pour monter les échelons de la société, même si au final dans mon cas, c’était presque un concours de circonstances et de désirs qui m’avaient menés jusqu’ici. J’avais compris grâce à ma défunte épouse qu’il fallait avoir un minimum d’ambitions conventionnelles pour nourrir mes ambitions plus personnelles. La richesse octroyée en raison de ce mariage m’avait également et m’aide encore énormément.
« En tant qu’artiste, je ne recherche pas la tourmente...mais la tristesse, le deuil, les peines, sont autant d’énergie qui m’inspire à créer des œuvres que certains jugeraient mélancoliques. Elles ne partent pas d’un sentiment de joie, mais plutôt de moments de bonheur volés à la vie...Voyez-vous où je veux en venir? » La question n’était qu’une façon pour que nos regards puissent à nouveau se croiser avec une recherche de vérité commune. Étions-nous sur des longueurs d’ondes similaires en ce qui concernait ce que je pouvais créer? L’occasion n’avait pas été donné à ce que mes mains ne viennent te délivrer mon art à travers une mélodie quelconque... « Votre père était un homme sage...et j’aime déjà découvrir l’homme de l’autre côté de ses fonctions. Même si, je m’excuserai presque de venir le découvrir alors qu’il n’est pas à son meilleur. » Certains se trouveraient comme en déséquilibre du fait d’être dans un lit d’hôpital, avec l’interdiction de bouger. Mais depuis le début, j’observais que ce n’était pas ton cas, et c’était tout à ma joie.
Concernant ton amie, tu m’en parlas avec précision chose que je sus apprécier. Au-delà de la vie que cette jeune femme semble avoir eu grâce à toi, je sentais tout l’attachement qui était le tien. Elle était ta protégée d’après ce que j’en comprenais. Je saurais prendre soin d’elle, et à mes yeux, me la confier pour l’une de mes expéditions était d’un grand honneur.
Pour la suite, je ne pus que sourire plus grandement à ton rire. « Apprenez que j’abuse souvent...mais toujours avec vérité. » Mon regard autrefois ce serait enflammé, comme un défi posé là. Mais pas aujourd’hui, bien que l’ambre de mes prunelles a pu se faire plus intense un bref instant. Je pouvais bien imaginer les familles qui voulaient à tout prix un excellent parti pour leur progéniture, autant d’un point de vue sociétal que concernant la descendance qu’elles devaient espérer obtenir de toi.
Intéressant. « Vous savez ce que je dis...les invitations on se les crée. Alors avec grand plaisir pour célébrer ensemble...Peut-être oserai-je organiser une soirée en votre honneur à la sortie même de l’hôpital, qu’en dîtes vous? » À la condition que je sois présent en ville à ce moment-là, mais c’était une évidence que je ne relevais pas, contrairement au reste. « Vous avez une piteuse image du mariage mon cher...Si le mariage ne vous rend pas libre, alors ne vous mariez pas! » Après tout, c’est ce qu’il avait vécu. Son mariage lui avait offert une liberté inespéré pour un torturé. « Je pratique l’équitation oui...Je vois que vous avez de plus en plus envie d’évasion. Je vais tenter de vous apporter cela, voulez-vous? » Est-ce que je me prenais pour un magicien? Maelström m’avait déjà posé la question, et à dire vrai, cela me plairait que de créer un cirque qui viendrait apaiser le coeur des hommes grâce à la beauté de ses spectacles.
Mais cela est une autre histoire. Le spectacle qui nous intéresse en cet instant, c’est de parvenir de t’offrir un peu de mouvement. Je déposais mon verre après en avoir bu une dernière gorgée et me levais. Immédiatement je pris le téléphone pour appeler une infirmière qui débarqua dans les cinq minutes. « Cela fait bien trop longtemps que vous n’avez pas bougé...et je pense qu’en présence d’un médecin, vous ne risquez pas grand-chose en déambulant dans cet hôpital. »
Quand l’infirmière débarqua je vins l’aider à installer tout le nécessaire à ta ribambelle de fils sur une machine mobile aux bips silencieux mais signalés par une lumière verte. « C’est à vous maintenant. Vous pouvez vous lever Ekiel. Je vous emmène en balade. J’espère que votre robe de patient est bien attachée. » Délicatesse. Afin que tu puisses continuer de garder ta superbe.
« En tant qu’artiste, je ne recherche pas la tourmente...mais la tristesse, le deuil, les peines, sont autant d’énergie qui m’inspire à créer des œuvres que certains jugeraient mélancoliques. Elles ne partent pas d’un sentiment de joie, mais plutôt de moments de bonheur volés à la vie...Voyez-vous où je veux en venir? » La question n’était qu’une façon pour que nos regards puissent à nouveau se croiser avec une recherche de vérité commune. Étions-nous sur des longueurs d’ondes similaires en ce qui concernait ce que je pouvais créer? L’occasion n’avait pas été donné à ce que mes mains ne viennent te délivrer mon art à travers une mélodie quelconque... « Votre père était un homme sage...et j’aime déjà découvrir l’homme de l’autre côté de ses fonctions. Même si, je m’excuserai presque de venir le découvrir alors qu’il n’est pas à son meilleur. » Certains se trouveraient comme en déséquilibre du fait d’être dans un lit d’hôpital, avec l’interdiction de bouger. Mais depuis le début, j’observais que ce n’était pas ton cas, et c’était tout à ma joie.
Concernant ton amie, tu m’en parlas avec précision chose que je sus apprécier. Au-delà de la vie que cette jeune femme semble avoir eu grâce à toi, je sentais tout l’attachement qui était le tien. Elle était ta protégée d’après ce que j’en comprenais. Je saurais prendre soin d’elle, et à mes yeux, me la confier pour l’une de mes expéditions était d’un grand honneur.
Pour la suite, je ne pus que sourire plus grandement à ton rire. « Apprenez que j’abuse souvent...mais toujours avec vérité. » Mon regard autrefois ce serait enflammé, comme un défi posé là. Mais pas aujourd’hui, bien que l’ambre de mes prunelles a pu se faire plus intense un bref instant. Je pouvais bien imaginer les familles qui voulaient à tout prix un excellent parti pour leur progéniture, autant d’un point de vue sociétal que concernant la descendance qu’elles devaient espérer obtenir de toi.
Intéressant. « Vous savez ce que je dis...les invitations on se les crée. Alors avec grand plaisir pour célébrer ensemble...Peut-être oserai-je organiser une soirée en votre honneur à la sortie même de l’hôpital, qu’en dîtes vous? » À la condition que je sois présent en ville à ce moment-là, mais c’était une évidence que je ne relevais pas, contrairement au reste. « Vous avez une piteuse image du mariage mon cher...Si le mariage ne vous rend pas libre, alors ne vous mariez pas! » Après tout, c’est ce qu’il avait vécu. Son mariage lui avait offert une liberté inespéré pour un torturé. « Je pratique l’équitation oui...Je vois que vous avez de plus en plus envie d’évasion. Je vais tenter de vous apporter cela, voulez-vous? » Est-ce que je me prenais pour un magicien? Maelström m’avait déjà posé la question, et à dire vrai, cela me plairait que de créer un cirque qui viendrait apaiser le coeur des hommes grâce à la beauté de ses spectacles.
Mais cela est une autre histoire. Le spectacle qui nous intéresse en cet instant, c’est de parvenir de t’offrir un peu de mouvement. Je déposais mon verre après en avoir bu une dernière gorgée et me levais. Immédiatement je pris le téléphone pour appeler une infirmière qui débarqua dans les cinq minutes. « Cela fait bien trop longtemps que vous n’avez pas bougé...et je pense qu’en présence d’un médecin, vous ne risquez pas grand-chose en déambulant dans cet hôpital. »
Quand l’infirmière débarqua je vins l’aider à installer tout le nécessaire à ta ribambelle de fils sur une machine mobile aux bips silencieux mais signalés par une lumière verte. « C’est à vous maintenant. Vous pouvez vous lever Ekiel. Je vous emmène en balade. J’espère que votre robe de patient est bien attachée. » Délicatesse. Afin que tu puisses continuer de garder ta superbe.
Mar 12 Sep - 20:37
En terres inconnues
Les deux immortelles jouaient avec les mots, afin de cacher respectivement leur vraie nature. Mais ni l'un ni l'autre n'étaient dupes en fin de compte. Ils souhaitaient juste ne pas exposer ici ce qui pouvait tomber dans des oreilles indiscrètes et se révéler plus tard sur la place publique au grand jour. Certaines choses devaient demeurer secrètes et c'était préférable ainsi. L'un comme l'autre auraient sûrement des exemples à citer où cela avait mal tourné. Leur longévité faisait des envieux, ils le savaient et rien que pour cela, on en venait à les détester si cela venait à se savoir. C'est pourquoi Ekiel s'était toujours arrangé pour que sa réelle nature ne soit pas révélée au grand jour.
Le sujet de l'art semblait une réelle source d'inspiration pour Seraphah, il ne tarissait pas d'éloge à ce propos, argumentant pourquoi il aimait tant les œuvres des artistes maudits. Ces propos se tenaient et avaient un sens, mais Ekiel n'avait pas le même point de vue.
"Je conçois ce que vous voulez dire, mais j'y suis beaucoup moins sensible que vous. Sans doute est-ce dû à ma nature profonde qui est plus sombre que la vôtre. Nous ne possédons pas la même lumière, ce qui n'empêche pas que nous nous rejoignons en bien des domaines. Pour ce qui est de mon père, c'était un homme brillant et très cultivé. Il m'a fait découvrir des domaines auxquels je ne pensais pas un jour m'intéresser. Effectivement, je ne suis pas au meilleur de ma forme aussi ne vous en excusez pas. Cela ne nous empêche en rien de nous découvrir mutuellement sous des jours différents. Cela ne nous est pas donné bien souvent, il faut l'avouer. Peu de personnes comme nous prennent vraiment le temps de faire connaissance en dehors de leur fonction. Elles en restent bien fréquemment à des rapports professionnels. Je trouve cela bien dommage, mais ainsi est notre monde à l'heure actuelle. Peut-être cela changera-t-il un jour ?"
Ekiel ressentait une étrange sensation. Seraphah tentait-il de le séduire en jouant de compliments ? Et la petite phrase qu'il venait d'ajouter en affirmant abuser souvent, mais toujours avec vérité le confortait dans cette optique. Et cette petite lueur dans son regard, elle était bien due à quelque chose ?
Le sujet dérivait sur les invitations et Seraphah se manifestait ravi de pouvoir sortir en compagnie du Strigoi dans les semaines à venir. Quand l'idée d'organiser une soirée en son honneur à sa sortie, il ne put que s'en réjouir.
"Une soirée me comblerait, je dois l'admettre. Il faut dire qu'en dehors des réceptions qui sont dans le domaine de nos fonctions, les gens que nous côtoyons ne sont pas fréquemment eux-mêmes. Ils se cachent derrières des façades de complaisance et de devoir. Contrairement aux soirées privées où là, on se dévoile un peu plus. Même si pour nous autres, c'est un peu plus difficile de laisser transparaître autre chose que ce que nous représentons. Nous sommes scrutés, détaillés, décortiqués dans nos moindres faits et gestes. Aussi, en très petit comité, il nous est possible d'être nous-mêmes, sans faux semblant. Comme nous le sommes actuellement à nous livrer ainsi l'un à l'autre. "
L'évocation désastreuse du mariage avait de don de faire réagir Séraphah et cela attira un demi sourire sur les lèvres du Strigoi.
"Je ne compte pas me marier de sitôt. Et si un jour, je viens à le faire, ce ne sera pas un mariage de convenance ou arrangé. Je choisirai soigneusement celle qui deviendra ma promise. Mais je n'en suis pas encore là et peut-être ne le serais-je jamais. Cela n'a que peu d'importance."
L'équitation était une pratique qu'Ekiel affectionnait depuis qu'il l'avait découvert avec son père. Ce dernier voulait que son fils, soit en tout point parfait et pratique de nombreuses activités qu'un gentleman se doit de pratiquer dans la haute société. Équitation, escrime, tir, il avait du enduré cela jadis et sans rechigner sous peine d'être sévèrement réprimandé.Seraphah soulignait le besoin d'évasion du ministre et lorsqu'il affirmait pouvoir le lui apporter, Ekiel haussait le sourcil.
"Si je le veux ?! Demander à un aveugle s'il veut voir. Bien sûr que je le veux et plutôt deux fois qu'une."
En moins de temps qu'il ne le faut pour le dire, Ekiel était relié à une machine mobile qui lui permettrait enfin de sortir de cette chambre qu'il n'avait trop vue.
"Arpenter les couloirs sera une réelle bouffée d'oxygène pour moi. Et pour ce qui est de mon séant, ma blouse est solidement attachée, aussi personne ne lorgnera dessus."
Un léger trait d'humour à sa façon, afin de dédramatiser la situation.
Ekiel posait alors les pieds au sol et se levait légèrement chancelant, mais cela ne durait pas.
"Je vous suis Seraphah. Rien que l'idée de traverser le couloir me semble une vraie expédition avec tout cet appareillage."
Codage par Libella sur Graphiorum
Jeu 14 Sep - 0:01
En Terres Inconnues
Ft. EKIEL REYES ZADICUS
Sommes-nous si éloignés? Tu sembles jugé ta nature plus sombre que la mienne, ce qui ferait en sorte que tu ne peux rechercher ou accueillir la beauté dans le chagrin. Un bref instant, je me demandais quelle était ta sensibilité? Jusqu’à quel point savais-tu te laisser aller à de la douceur. C’était une chose d’être convoité ou encore de prendre tout ce que tu voulais, simplement car tout le monde se mettait à ta disposition. Cela en était une autre d’être caressé et vu dans sa propre noirceur. J’avais su me laisser toucher autrefois. Oser prononcer l’ineffable, attendre que le blâme vienne. Mais rien, à part une douceur qui m’avait semblé déplacée. Est-ce que quelqu’un t’a déjà fait un tel présent? « Le monde change constamment...mais certains cherchent à le maintenir tel qu’ils l’ont toujours connu pour garder leurs avantages. Je crains que nous ne restions un peu hors norme. » ajoutais-je avec un sourire. « En tout cas, je ne sais si c’est votre père qui vous a donné le goût des arts, mais si tel est le cas, je l’en remercie en pensée. Cela nous a offert une belle ouverture pour aller au-delà de nos fonctions. » Ce terme m’avait toujours paru particulièrement terne. Comme si nous devenions des pions sur un échiquier…
À tes paroles je comprenais comme tu appréciais la vérité. Que les personnes soient elles-mêmes au-delà de leur fonction. C’était comme une chose que tu aimerais voir plus souvent mais qui était très rare. Sauf en effet pendant les soirées plus privées. J’en savais quelque chose. De mon côté, il était désormais de réputation que ma franchise allait bon train et qu’elle pouvait aussi faire peur. Certains me croyaient arrogants et déploraient mon côté humaniste. Alors oui, on m’avait déjà cherché des poux, et sans doute auraient-ils pu en trouver si seulement j’avais laissé des traces. Mais le feu brûle, réduit en cendres...et même si je n’en étais pas fier, je savais prendre des décisions difficiles et les taire à jamais. « À la différence majeure que lors de ces soirées beaucoup en effet montrent leur vrai visage, mais peu parlent de ce qui les touche en profondeur. Comme s’il fallait toujours rester sur ses gardes car comme vous le dîtes, nous pouvons vite avoir l’impression d’être épiés dans nos moindres faits et gestes. Je suis certain que ma sympathie à votre égard ne passe pas inaperçu au sein même de cet hôpital. Même si beaucoup vont se dire que je ne fais que mon métier. » J’étais connu pour avoir une certaine générosité. Bien qu’ici j’étais dénué de tout intérêt, les gens oubliaient que j’en avais dans la majorité des cas...On ne devient pas dirigeant juste par gentillesse.
Concernant le mariage, en effet, c’était une préoccupation qui n’était pas prioritaire dans ma vie et dans la tienne non plus. C’est ainsi que notre conversation se poursuivit concernant un domaine qui te plaisait beaucoup plus en lien à l’équitation. Cela restait toutefois une belle évasion, je le sentais bien et j’avais envie que ce moment ne soit pas enterré dans une chambre. C’est ainsi que tu fus vite apprêté et que tu me soulignas l’aventure que nous allions débuter en raison de cette machine qui devenait ton ombre. « Je sais que ça peut sembler étrange, mais dès que nous allons avancer, vous allez vous y habituer. »
Le tout consistait à te tenir d’une main à la machine pour la faire avancer à ton rythme. J’étais attentif à ce que tu te sentes bien, que tu ne t’écroules pas pour une raison ou une autre au milieu du couloir. Ce dernier était assez vide, juste des infirmières qui allaient et venaient car tu étais à l’étage des personnes les plus importantes. Ce qui était parfait pour l’endroit où je voulais t’amener qui se trouvait à ton étage. « Je parierai sur oui mais...avez-vous déjà été au sein de la Brume? » Une façon comme une autre de voir ton lien à cette dernière, si elle était aussi importante dans ta vie que dans la mienne. J’écoutais ainsi attentivement tes dires avant que ton regard ne puisse se poser sur le clou du spectacle. Un magnifique jardin d’intérieur qui donnait de suite une ambiance à la fois plus vivante et intimiste. J’avançais de quelques pas, te précédant, les bras levés pour te présenter l’endroit qui se trouvait dans mon dos vu que je te faisais désormais face : « Alors? Est-ce que vous vous attendiez à un tel endroit? J’espère qu’il ravit votre regard... »
Nous qui ne parlions que de beauté...C’était l’une de mes fierté. Avoir réussi à les faire entendre raison sur ce jardin intérieur.
À tes paroles je comprenais comme tu appréciais la vérité. Que les personnes soient elles-mêmes au-delà de leur fonction. C’était comme une chose que tu aimerais voir plus souvent mais qui était très rare. Sauf en effet pendant les soirées plus privées. J’en savais quelque chose. De mon côté, il était désormais de réputation que ma franchise allait bon train et qu’elle pouvait aussi faire peur. Certains me croyaient arrogants et déploraient mon côté humaniste. Alors oui, on m’avait déjà cherché des poux, et sans doute auraient-ils pu en trouver si seulement j’avais laissé des traces. Mais le feu brûle, réduit en cendres...et même si je n’en étais pas fier, je savais prendre des décisions difficiles et les taire à jamais. « À la différence majeure que lors de ces soirées beaucoup en effet montrent leur vrai visage, mais peu parlent de ce qui les touche en profondeur. Comme s’il fallait toujours rester sur ses gardes car comme vous le dîtes, nous pouvons vite avoir l’impression d’être épiés dans nos moindres faits et gestes. Je suis certain que ma sympathie à votre égard ne passe pas inaperçu au sein même de cet hôpital. Même si beaucoup vont se dire que je ne fais que mon métier. » J’étais connu pour avoir une certaine générosité. Bien qu’ici j’étais dénué de tout intérêt, les gens oubliaient que j’en avais dans la majorité des cas...On ne devient pas dirigeant juste par gentillesse.
Concernant le mariage, en effet, c’était une préoccupation qui n’était pas prioritaire dans ma vie et dans la tienne non plus. C’est ainsi que notre conversation se poursuivit concernant un domaine qui te plaisait beaucoup plus en lien à l’équitation. Cela restait toutefois une belle évasion, je le sentais bien et j’avais envie que ce moment ne soit pas enterré dans une chambre. C’est ainsi que tu fus vite apprêté et que tu me soulignas l’aventure que nous allions débuter en raison de cette machine qui devenait ton ombre. « Je sais que ça peut sembler étrange, mais dès que nous allons avancer, vous allez vous y habituer. »
Le tout consistait à te tenir d’une main à la machine pour la faire avancer à ton rythme. J’étais attentif à ce que tu te sentes bien, que tu ne t’écroules pas pour une raison ou une autre au milieu du couloir. Ce dernier était assez vide, juste des infirmières qui allaient et venaient car tu étais à l’étage des personnes les plus importantes. Ce qui était parfait pour l’endroit où je voulais t’amener qui se trouvait à ton étage. « Je parierai sur oui mais...avez-vous déjà été au sein de la Brume? » Une façon comme une autre de voir ton lien à cette dernière, si elle était aussi importante dans ta vie que dans la mienne. J’écoutais ainsi attentivement tes dires avant que ton regard ne puisse se poser sur le clou du spectacle. Un magnifique jardin d’intérieur qui donnait de suite une ambiance à la fois plus vivante et intimiste. J’avançais de quelques pas, te précédant, les bras levés pour te présenter l’endroit qui se trouvait dans mon dos vu que je te faisais désormais face : « Alors? Est-ce que vous vous attendiez à un tel endroit? J’espère qu’il ravit votre regard... »
Nous qui ne parlions que de beauté...C’était l’une de mes fierté. Avoir réussi à les faire entendre raison sur ce jardin intérieur.
Ven 15 Sep - 12:58
En terres inconnues
Les deux hommes étaient sur la même longueur d'ondes dans bien des domaines, aussi bien artistique, que professionnel et c'était assez rare entre hauts dignitaires pour que cela soit souligné.
"En cela, je vous rejoins, beaucoup aimerait que tout demeure comme ils l'ont connu, mais il faut savoir évolué avec son temps, comme nous même avons su le faire de part les années passant. Ceux qui sont réfractaires au changement sont des sots, incapables de voir plus loin que le bout de leur nez."
Lorsque Seraphah remerciait le père d'Ekiel pour lui avoir semblait-il donné le goût des arts, il le gratifiait un hochement de tête en remerciement.
"Il m'a ouvert l'esprit en bien des domaines, mais je m'intéressais à l'art sous toutes ses formes depuis bien longtemps déjà. Pour en revenir aux soirées privées, même si je me dévoile sous un autre jour, je préfère tout de même garder une certaine distance vis à vis des gens que j'y côtoie. Une habitude qui je le sais me laisse apparaître pour un être peu distant.
Concernant votre visite, je suppose qu'elle fera bientôt tout le tour d'Epistopoli et que beaucoup se demanderont pourquoi nous avons conversé si longtemps et en aussi bons termes. Certains n'y verront aucun mal tandis que d'autres penseront au pire. Je serais curieux d'en apprendre plus à nos propos en sortant d'ici. Je suis certain qu'on apprendra des choses que nous ne savons pas nous même. Les commérages,les rumeurs et autres potins peuvent être parfois très surprenants et amusant en quelques rares occasions. Si je devais retranscrire tout ce qui se dit à mon propos, je pense que cela aurait la taille d'un bon gros ouvrage. Que d'absurdité, vraiment."
Chaussons aux pieds, Ekiel venait donc à pousser son attirail d'une main tandis qu'il cheminait dans le couloir aux côtés du diplomate. Et bon sang, qu'il était bon de se dégourdir les jambes et de voir du monde, même s'il s'agissait pour la plupart des soignants vaquant à leurs occupations. L'étage était classieux, signe évident que pour être ici , il fallait avoir un certain rang social. C'était sans compter sans quelques sentinelles mécaniques campées ci et là à des endroits stratégiques. Tout intrus étrangers au service ou ne montrant pas pattes blanches ne pouvait envisager entrer à ce niveau. On aurait pu se croire dans une prison.
"Enfant, je me suis frotté à la brume, mais je ne mesurais pas encore le danger qu'elle pouvait représenter. A présent, c'est tout autre, et j'aime autant l'éviter dans la mesure du possible. Après si l'occasion se présentait de partir en expédition, je ne dirais pas non. Je crains que mes fonctions et mes obligations envers le Roi, ne m'en empêchent. S'il advenait que je vienne à disparaître dans un tel périple, cela serait fort fâcheux pour notre royauté."
Une porte s'ouvrait automatiquement à leur approche et Ekiel découvrait avec stupéfaction un jardin de toute beauté, qui le laissait sans voix l'espace de quelques secondes.
Whaouh, c'est...splendide. Décoré et aménagé avec beaucoup de goût. Une petite voix me souffle à l'oreille qui vous n'y êtes pas étranger. Je me trompe ? On retrouve ici une certaine délicatesse qui vous caractérise si bien. J'espère que ceux et celle qui ont la chance de découvrir ce lieu, en apprécie la beauté et la chance qu'ils ont.
Ekiel était vraiment étonné de trouver un tel lieu dans un centre hôspitalier. En Xandrie, on ne trouvait rien de semblable dans leurs hôpitaux et il le déplorait. Nul doute que cela influencerait grandement sur le moral et le rétablissement des patients.
Codage par Libella sur Graphiorum
Mer 20 Sep - 21:49
En Terres Inconnues
Ft. EKIEL REYES ZADICUS
Si nous nous étions connus dans un autre contexte, est-ce que les choses en iraient autrement entre nous? Je sentais la bienséance, je sentais la retenue...non. Je l’entendais. Tu disais toi-même qu’en société, même privée, tu ne pouvais être toi. Pourquoi en irait-il différemment avec moi? Du fait que je suis quelqu’un, comme tu es quelqu’un. Est-ce que nos statuts sont des masques que l’on décide consciemment de ne jamais retiré? Après je la sens pourtant la connivence. Dans tes mots autant que dans les miens, nous nous reconnaissant en tant que créatures n’appartenant pas totalement à ce monde, et pourtant nous avons fait en sorte de nous y créer une place. Ne connaissant pas tes intentions, je ne savais à quel point ton rôle de ministre te tenait à coeur. Une question que je réservais à plus tard si nous venions réellement à nous revoir, au point de nous offrir confiance. De mon côté, ce fut les circonstances qui m’ont amené à ma fonction. Quelque part, j’œuvre d’une façon plus politique, mais à la base, j’ai toujours eu cette tendance à nouer connaissance, à m’intéresser à mon prochain...même si ma quête principale reste de connaître mes origines et peut-être par là-même l’origine de tout ce qui existe sur cette terre. Je considère que lorsque des siècles sont offerts, ce n’est pas pour n’en rien faire.
« Au moins, dépendant des potins qu’il y aura sur notre rencontre, j’espère qu’ils amuseront tout un chacun...Ou au moins que cela nous divertisse. » Concernant les ragots qu’il y avait sur ta personne, j,en avais parcouru certains et c’était assez distrayant en règle générale. « Il est vrai qu’à la vue de votre fonction, ce serait fort fâcheux pour Xandrie. » Ce qui était totalement différent en ce qui me concernait. J’ai toujours été un électron libre, et le fait de m’être déposé à Epistopoli alors même que j’aurais pu rejoindre l’Alliance pour la même fonction que celle que j’avais aujourd’hui, était du à l’avancée de la médecine dans ce coin d’Uhr. Il était primordial pour moi de toujours avancer dans mes recherches, et même si mes manières restaient celle d’un temps plus ancien, il en allait tout autrement de mon esprit qui cherchait à ouvrir ses horizons toujours un peu plus.
Dès que nous mîmes un pied à l’intérieur du jardin, la senteur des hespénades, fleurs aux pétales à l’éclat de diamant vint jusqu’à nous. J’étais heureux mais non surpris, que tu saches apprécier cette chance que beaucoup avaient traités de lubie. « Il a été démontré, du moins dans mes observations, que la nature aidait à régulariser le système nerveux. Et qui dit ce dernier régulé, dit une guérison plus rapide. » Étudier le fonctionnement de l’humain, voir les différences majeures qui existaient entre ce dernier et son propre corps avait été un moment de sa vie passionnant. « On ne peut rien vous cacher. En effet, j’ai usé de mes propres moyens pour que ce jardin voit le jour. Nous avons beaucoup de qualités à Epistopoli, mais celle de préserver la nature n’est pas l’une d’elle. »
Je marchais à tes côtés tandis que nos pas rencontraient le bois du sol et que la nature nous englobait. Mon regard arpentait ce qui nous entourait quand je repris la parole : « Vous êtes partisans autant que moi du changement...qu’est-ce que vous aimeriez voir changer? Pas forcément politiquement, bien que votre vision m’intéresserait, mais de façon globale en ce monde...ou dans votre vie plus personnelle? » Je laissais le silence nous étreindre, tandis que je repensais à tes paroles concernant les sots qui ne savaient embrasser le changement...ou encore le fait que tu restais loin de la Brume contrairement à ma personne. « Je ne peux que voir les inégalités criantes qui sont légions dans nos contrées...nous sommes plusieurs à essayer de modeler différemment les choses, mais il n’en reste pas moins que la souffrance est une des choses que j’aurai aimé pouvoir changer. Non pas comme un utopiste, parce-qu’on ne peut retirer toute souffrance de ce monde, mais comme un réaliste qui voit ce qui peut être fait pour que les inégalités le soient moins...alors que beaucoup oeuvrent toujours dans une optique égoïste, sans considérer d’autres personnes qu’eux-même. » Je me permettais cette remarque, peut-être parce que c’était vrai et que je voulais voir qui j’avais en face de moi. Au final, peut-être m’avais-tu condamner comme les égoïstes que je pointais du doigt car j’utilisais mon argent pour des choses que beaucoup jugeraient futiles...Oui, ce jardin était de mon fait, mais il n’était pas accessible aux plus démunis...Pour eux j’oeuvrais différemment, par petits pas, et surtout loin du regard de ceux que ça ne concernait pas.
« Au moins, dépendant des potins qu’il y aura sur notre rencontre, j’espère qu’ils amuseront tout un chacun...Ou au moins que cela nous divertisse. » Concernant les ragots qu’il y avait sur ta personne, j,en avais parcouru certains et c’était assez distrayant en règle générale. « Il est vrai qu’à la vue de votre fonction, ce serait fort fâcheux pour Xandrie. » Ce qui était totalement différent en ce qui me concernait. J’ai toujours été un électron libre, et le fait de m’être déposé à Epistopoli alors même que j’aurais pu rejoindre l’Alliance pour la même fonction que celle que j’avais aujourd’hui, était du à l’avancée de la médecine dans ce coin d’Uhr. Il était primordial pour moi de toujours avancer dans mes recherches, et même si mes manières restaient celle d’un temps plus ancien, il en allait tout autrement de mon esprit qui cherchait à ouvrir ses horizons toujours un peu plus.
Dès que nous mîmes un pied à l’intérieur du jardin, la senteur des hespénades, fleurs aux pétales à l’éclat de diamant vint jusqu’à nous. J’étais heureux mais non surpris, que tu saches apprécier cette chance que beaucoup avaient traités de lubie. « Il a été démontré, du moins dans mes observations, que la nature aidait à régulariser le système nerveux. Et qui dit ce dernier régulé, dit une guérison plus rapide. » Étudier le fonctionnement de l’humain, voir les différences majeures qui existaient entre ce dernier et son propre corps avait été un moment de sa vie passionnant. « On ne peut rien vous cacher. En effet, j’ai usé de mes propres moyens pour que ce jardin voit le jour. Nous avons beaucoup de qualités à Epistopoli, mais celle de préserver la nature n’est pas l’une d’elle. »
Je marchais à tes côtés tandis que nos pas rencontraient le bois du sol et que la nature nous englobait. Mon regard arpentait ce qui nous entourait quand je repris la parole : « Vous êtes partisans autant que moi du changement...qu’est-ce que vous aimeriez voir changer? Pas forcément politiquement, bien que votre vision m’intéresserait, mais de façon globale en ce monde...ou dans votre vie plus personnelle? » Je laissais le silence nous étreindre, tandis que je repensais à tes paroles concernant les sots qui ne savaient embrasser le changement...ou encore le fait que tu restais loin de la Brume contrairement à ma personne. « Je ne peux que voir les inégalités criantes qui sont légions dans nos contrées...nous sommes plusieurs à essayer de modeler différemment les choses, mais il n’en reste pas moins que la souffrance est une des choses que j’aurai aimé pouvoir changer. Non pas comme un utopiste, parce-qu’on ne peut retirer toute souffrance de ce monde, mais comme un réaliste qui voit ce qui peut être fait pour que les inégalités le soient moins...alors que beaucoup oeuvrent toujours dans une optique égoïste, sans considérer d’autres personnes qu’eux-même. » Je me permettais cette remarque, peut-être parce que c’était vrai et que je voulais voir qui j’avais en face de moi. Au final, peut-être m’avais-tu condamner comme les égoïstes que je pointais du doigt car j’utilisais mon argent pour des choses que beaucoup jugeraient futiles...Oui, ce jardin était de mon fait, mais il n’était pas accessible aux plus démunis...Pour eux j’oeuvrais différemment, par petits pas, et surtout loin du regard de ceux que ça ne concernait pas.
Ven 22 Sep - 12:46
En terres inconnues
Ils se parlaient à demi-mots, laissant sous-entendre qu'ils étaient différents du commun des mortels, mais tout ça sans révéler leur véritable nature. Ils agissaient de la sorte pour se protéger, peut-être parce que jadis, ils avaient été persécutés par des gens qui ne pensaient qu'ils étaient des abominations, qu'ils n'avaient pas lieu d'exister. Mais ils étaient là, et s'étaient adaptés afin de survivre dans un monde qui ne les acceptait pas. Alors certes, les choses avaient évolué dans le bon sens et à présent, ils pouvaient évoluer plus sereinement, mais certaines idées restaient bien ancrées dans la mémoire collective et certains ne les acceptaient pas.
Ekiel avait érigé un mur entre lui et le monde dans le but de se préserver et sans doute son enfance difficile y était pour quelque chose. Malgré son côté charmant, beaucoup le percevaient comme une personne froide, dénuée de sentiments. Dans les affaires, il était intransigeant, dur, féroce, impartial et pour le malheur de beaucoup, incorruptible. Cela dérangeait qu'on ne puisse lui graisser la patte.
Seraphah espérait que les commérages pourraient les divertir un temps et Ekiel esquissait un sourire.
"Les rumeurs vont et viennent comme le vent. Certaines persistent alors que d'autres s'évanouissent. Certaines sont parfois distrayantes comme vous venez de le souligner. Je me souviens de l'une d'entre elle qui m'avait particulièrement amusé. Elle affirmait que j'entretenais une relation avec la Princesse Neela Deshmukh de Contade. Ce potin a perduré des semaines. Et le meilleur dans l'histoire, c'est que je ne connais pas cette personne, de près comme de loin. Je ne sais même pas à quoi elle ressemble."
Un rire, poursuivant sur une hypothétique disparition de sa personne.
"S'il advenait que je disparaisse au cœur de la brume, cela provoquerait quelques remous au sein de la monarchie, mais personne n'est irremplaçable, même pas moi. Il régnerait une grande pagaille avant que l'on me trouve un remplaçant digne de ce nom et compétent."
Ekiel contemplait le jardin et en appréciant chaque recoin qui s'offrait à sa vue.
"Vous avez créé un véritable havre de paix avec beaucoup de goût. On retrouve là, la patte de l'homme d'art que vous êtes. Rien ne semble avoir été laissé au hasard, jusqu'à la senteur des fleurs. Il n'a pas dû être aisé de convaincre les têtes pensantes de l'hôpital qu'un tel lieu puisse être bénéfique à la guérison des patients. C'est une belle prouesse, surtout qu'ici, comme vous venez de le souligner, la nature n'a plus sa place. Elle est détruite au profit des complexes pour toujours plus de machines. Heureusement que des lieux comme celui-ci permettent de prendre une réelle bouffée d'oxygène. Comme le manoir Oystein qui possède un splendide domaine qui s'étend à perte de vue, mais pour combien de temps encore ?"
La nature, Ekiel aimait s'y évader afin de se ressourcer et de sortir du carcan de son quotidien par trop chargé. Il n'envisageait pas de vivre dans un lieu ou la nature n'aurait pas ou plus sa place comme ici.
La discussion sur les changements qui s'étaient opérés et s'opéraient et le diplomate venait à la question à ce propos. Était-ce là une question piège, afin de savoir à qui il avait affaire ? Ou bien une façon de le sonder ? Le Strigoi ne lui répondait pas immédiatement alors qu'ils se dirigeaient vers un banc sur lequel il prit place, délaissant par la même occasion son attirail médical.
"Vous allez me prendre pour un fou, mais tout comme vous, je souhaite qu'un jour que les fossés qui séparent les classes de la société se brisent et n'aient plus lieu d'être. Que tout un chacun puisse vivre dignement comme il l'entend sans avoir à se priver de quoi que ce soi. Concernant ma petite personne, disons qu'avoir un peu plus de temps libre, ne serait pas pour me déplaire. Après, en m'engageant sur la voie qui est la mienne, je savais à quoi m'attendre, aussi, je ne me plains pas de mon sort. Un jour peut-être passerai-je à autre chose, mais pour l'heure cela me convient."
Un bref silence et il poursuivait.
"En un sens, nous nous ressemblons beaucoup en bien des domaines, jusqu'à un certain idéalisme que nous espérons pour nos sociétés. Hélas, au fil des décennies, s'il y a bien une chose qui n'a pas changé, ce sont les inégalités sociales. Dans certaines factions, elles ne cessent de se creuser un peu plus chaque jour, comme ici ou en Xandrie. Ce n'est pas pour rien que les peuples grognent. La faim, le manque de perspective, d'argent, de travail, tout cela ne fait que contribuer à la révolte. Tôt ou tard, ils se rebelleront et on en payera le prix."
Le Strigoi se passait une main sur le visage, une certaine fatigue l'envahissant.
Codage par Libella sur Graphiorum
Jeu 5 Oct - 23:17
En Terres Inconnues
Ft. EKIEL REYES ZADICUS
Il savait que tu disais vrai. Personne n’est irremplaçable, simplement car il n’y a que peu d’êtres qui restent une éternité en vie pour se rappeler d’eux. En son fort intérieur, il aimait caresser le souvenir de ceux qui ont été. Même si les souvenirs n’étaient point feux éternels, tôt ou tard ils s’étiolaient jusqu’à disparaître totalement. Il se souvenait de son épouse. De ce quotidien où il était bien moins occupé qu’actuellement. Il se souvenait des coupoles d’émeraude d’Opale au matin, quand il se prélassait sur son balcon. Oui, il avait osé être plus oisif en sa compagnie à elle. Ils avaient eu leur quotidien, rythmé par leurs repas commun et à la fin le coucher. Elle le regardait continuer à tisser son réseau tandis qu’elle ne pouvait même plus marcher. La vieillesse lui avait paru une forme de déchéance qui avait pour vocation d’amener à l’humilité. Tous ne le comprenaient pas.
« Finalement nous habitons notre fonction comme on habite un logement. » Oui sur l’instant cela fait du bruit, mais par la suite, plus un bruit, ni une ligne dans les journaux. « Nous sommes tous si peu de choses à l’échelle d’un pays. Il n’y a que dans le coeur de ceux qu’on considère comme une famille que le vide se crée. » C’était important pour lui de souligner cet état de fait. Même si on le décrivait comme un être ambitieux, peu savaient à quel point il tenait réellement à ceux qu’il considérait comme des amis. Non pas pour rester dans leurs mémoires s’il venait à mourir demain, mais bel et bien car cela donnait le sel de la vie. Avec bien sûr les œuvres d’art ou tout ce qui touchait à l’harmonie par la beauté. Un amoureux des arts, voilà ce qu’il était.
« Nos journalistes sont de véritables conteurs alors. » rebondit-il suite à ton partage, un sourire se formant en écho sur ses lèvres. « Oui, j’ai vanté les mérites que peut avoir un tel lieu sur la régénération des patients. Plus vite ils se sentent bien, plus vite ils quittent cet endroit...je pense que c’est ce qui a le plus séduit les administrateurs...ça, et le fait que je prenne tout à ma charge financièrement. » Il était heureux que tu te sois aussi bien douté de son intervention concernant cet endroit. « Je ne comprends pas pourquoi s’évertuer à tuer des arbres, à se montrer plus puissant que la nature...elle reprend toujours ses droits. » Même s’il n’a jamais assisté à une ville telle qu’Epistopoli jusqu’ici, il a pu voir le côté sauvage qui régnait partout ailleurs et il serait fou de se croire supérieur à ça. « Vous avez eu la chance de parcourir des yeux les jardins des Oystein? Vous êtes chanceux. » Il n’avait pas encore eu ce privilège, même s’il ne le cherchait pas non plus.
Le banc était fait d’une matière noble avec quelques arabesques sur les accoudoirs. L’élémentaire prit place à tes côtés, écoutant attentivement ta réponse à sa question. Surprise. Agréable. Que de constater que vous envisagiez le monde de la même façon. « Il est certain qu’il est difficile d’envisager de tels changements sans que ce dernier n’y soit forcé...à moins d’un changement dans la haute hiérarchie mais comme mentionné, nous savons tous les deux, que ceux ayant le pouvoir ne veulent pas le lâcher. » Il nota la fatigue qui commençait à s’afficher sur tes traits. « Nous verrons bien comment cela va tourner et comment nous parviendrons à créer une nouvelle paix si cela devait se présenter. » Il ne voulait pas croire – sans être pour autant naïf – qu’il ne pourrait pas faire en sorte de trouver des compromis...mais des compromis au pied du mur, risquaient d’être des concessions. Un bref échange de regard, avant qu’il ne se lève : « Je vais devoir vous laisser. Des affaires m’appellent et je pense que profiter de la beauté du lieu sans mes bavardages est une expérience apaisante. »
Il te tendit sa main tout en te saluant : « Promettez mois que nous nous reverrons à votre sortie et que même, j’organiserai une soirée en votre honneur...à moins que vous ne trouviez cela trop faste! » Un sourire illuminait ses traits avant qu’il ne se retourne, laissant simplement son parfum flotter dans l’air.
« Finalement nous habitons notre fonction comme on habite un logement. » Oui sur l’instant cela fait du bruit, mais par la suite, plus un bruit, ni une ligne dans les journaux. « Nous sommes tous si peu de choses à l’échelle d’un pays. Il n’y a que dans le coeur de ceux qu’on considère comme une famille que le vide se crée. » C’était important pour lui de souligner cet état de fait. Même si on le décrivait comme un être ambitieux, peu savaient à quel point il tenait réellement à ceux qu’il considérait comme des amis. Non pas pour rester dans leurs mémoires s’il venait à mourir demain, mais bel et bien car cela donnait le sel de la vie. Avec bien sûr les œuvres d’art ou tout ce qui touchait à l’harmonie par la beauté. Un amoureux des arts, voilà ce qu’il était.
« Nos journalistes sont de véritables conteurs alors. » rebondit-il suite à ton partage, un sourire se formant en écho sur ses lèvres. « Oui, j’ai vanté les mérites que peut avoir un tel lieu sur la régénération des patients. Plus vite ils se sentent bien, plus vite ils quittent cet endroit...je pense que c’est ce qui a le plus séduit les administrateurs...ça, et le fait que je prenne tout à ma charge financièrement. » Il était heureux que tu te sois aussi bien douté de son intervention concernant cet endroit. « Je ne comprends pas pourquoi s’évertuer à tuer des arbres, à se montrer plus puissant que la nature...elle reprend toujours ses droits. » Même s’il n’a jamais assisté à une ville telle qu’Epistopoli jusqu’ici, il a pu voir le côté sauvage qui régnait partout ailleurs et il serait fou de se croire supérieur à ça. « Vous avez eu la chance de parcourir des yeux les jardins des Oystein? Vous êtes chanceux. » Il n’avait pas encore eu ce privilège, même s’il ne le cherchait pas non plus.
Le banc était fait d’une matière noble avec quelques arabesques sur les accoudoirs. L’élémentaire prit place à tes côtés, écoutant attentivement ta réponse à sa question. Surprise. Agréable. Que de constater que vous envisagiez le monde de la même façon. « Il est certain qu’il est difficile d’envisager de tels changements sans que ce dernier n’y soit forcé...à moins d’un changement dans la haute hiérarchie mais comme mentionné, nous savons tous les deux, que ceux ayant le pouvoir ne veulent pas le lâcher. » Il nota la fatigue qui commençait à s’afficher sur tes traits. « Nous verrons bien comment cela va tourner et comment nous parviendrons à créer une nouvelle paix si cela devait se présenter. » Il ne voulait pas croire – sans être pour autant naïf – qu’il ne pourrait pas faire en sorte de trouver des compromis...mais des compromis au pied du mur, risquaient d’être des concessions. Un bref échange de regard, avant qu’il ne se lève : « Je vais devoir vous laisser. Des affaires m’appellent et je pense que profiter de la beauté du lieu sans mes bavardages est une expérience apaisante. »
Il te tendit sa main tout en te saluant : « Promettez mois que nous nous reverrons à votre sortie et que même, j’organiserai une soirée en votre honneur...à moins que vous ne trouviez cela trop faste! » Un sourire illuminait ses traits avant qu’il ne se retourne, laissant simplement son parfum flotter dans l’air.
Mer 11 Oct - 11:59
En terres inconnues
Ceux que l'on considère comme une famille... pour ma part, il n'y a que peu de personne que je considère ainsi. Je suis plutôt un solitaire dans ce domaine et se lier à des humains n'est pas forcément la meilleure chose à faire. Avec le temps, ils disparaissent et nous demeurons, seul encore et toujours et cela sur un nombre de décennies incalculables. Nous sommes ainsi nés, nous n'y pouvons rien. Nous gardons leurs souvenirs, qui avec les années finissent par s'estomper peu à peu, afin de laisser la place à d'autres.
Ekiel semblait l'espace d'un bref instant perdu dans des pensées lointaines avant de revenir dans le présent et de se répondre à Seraphah.
Nos journalistes aiment à fabuler et à déformer la réalité afin que les lecteurs restent suspendus à leur feuille de choux. Et pour quoi faire, pour vendre toujours plus de leur torchon. Heureusement que parmi eux, il y en a des consciencieux qui se basent sur les faits et rien d'autres. Bref passons cela, ce n'est guère intéressant. Pour ce qui est des jardins Oystein, j'ai fais plus que les parcourir du regard, je m'y suis promené et c'est vraiment un lieu magnifique. Peut-être que d'aventure vous aurez le privilège de les découvrir vous aussi.
Le banc bien que confortable, le devenait un peu moins à chaque minute qui passaient, Ekiel commençait à fatiguer et cela se ressentait. Etonnamment, les deux êtres étaient pour le changement, mais on ne pouvait pas en dire autant de ceux qui avaient le pouvoir. Le changement pouvait faire peur et présentement c'était le cas pour Xandrie. La royauté n'était pas prête à lâcher le pouvoir au profit du peuple et de renoncer à tous les privilèges que cela lui octroyait.
Si le pouvoir venait à changer, instaurer la paix, ne serait pas aisé, j'en ai peur. Nous savons que trop comment cela se passe la plupart du temps. Mais comme vous venez de le dire, nous verrons bien.
Ekiel n'était pas dupe concernant l'avenir de Xandrie et il savait que tôt ou tard, la population se soulèverait ce n'était plus qu'une question de temps ou d'occasion à saisir. Voici que tout à coup Seraphah se levait afin de prendre congé. Ekiel l'imitait et serrait la main tendue.
J'ai été ravi de converser avec vous, Seraphah. Cela m'a permis de m'évader de cette prison qu'est la mienne actuellement. Je vous en remercie. Je vous laisse donc vaquer à vos occupations. Je ne vous voudrais pas être la cause d'un quelconque retard dans vos affaires.
A l'évocation d'une prochaine entrevue le Strigoi acquiesçait.
Il va de soit que nous nous reverrons., C'est une évidence pour moi, comme elle doit l'être pour vous. Quant à cette soirée et bien ce sera avec le plus grand plaisir.
Ekiel lui rendait son sourire et le laissait aller avant de regagner sa chambre quelques minutes plus tard.
Codage par Libella sur Graphiorum
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