Attrapez les tous.

Mar 29 Aoû - 18:28

Nuit noire. Tout les quartiers sont plongés dans une obscurité opaque et presque solide. Tout le monde chez soi, ou bien ce sont les alcooliques qui s'en foutent, les pilleurs qui cherchent les alcooliques, et les tueurs en série qui cherchent une victime. Dans ce voile sombre, se dégage une large zone de lumière, comme un petit carré d'espoir dans la nuit sans pitié qui touche les bas fonds. Ceux qui n'ont pas le droit de passer les portes du paradis, ni de gouter aux plaisirs gustatifs des chefs d'en haut. Ca me dégoute tellement que ça m'en coupe souvent l'appétit. Et j'peux vous dire que je suis un bon vivant. Seulement c'est comme ça. Je supporte pas les injustices depuis minot. Depuis qu'on m'appelait "Riri", le gars sensé remplacé son père à la tête du cirque, je ne peux voir quelqu'un de faible se faire dominer par le fort, sous le simple pretexte que le plus puissant peut le faire.

C'est pas parce que je suis capable fabriquer des bombes, et de faire sauter quelques points stratégique d'Episto, que je le fais.... Oopsi. Faut que j'arrête de vous raconter ma vie, et ce qui va peut être arriver bientôt : Le haut deviendra le bas, et le bas le haut. Comme le disait une célèbre chanteuse d'Opale, les premiers sont les derniers, dans une autre réalité. Je m'égare.

Dans ce rayon de quelques centaine de mètre, des ouvriers, les mécanos, s'occupaient de dépiauter une embarcation directement venu du centre ville. Une pure beauté, mais dont seuls les pièces m'intéresse - et puis qui conduisait une voiture volée sans, au moins, en échanger quelques pièces ? Hein ? Qui faisait ça ? Perso, j'étais dans mon bureau, à discuter avec un vieil ami, mon comptable.

- Les comptes de cette année ne sont pas bon, m'sieur Zanetti.
- Je sais, j'suis pas aveugle, j'ai juste un bras en moins ... Que je fais en bougeant la beauté accrochée au moignon, qui bougea dans un sens puis dans un autre sur commande.
- Je ne vois pas comment on pourrait redresser la barre, il va falloir faire des coupes budgétaire, ou bien réduire les effectifs, même pire, augmenter la taxe des habitants ...
- J'ai une autre idée en tête, Lawless, lui dis-je avec un sourire morne. Je lui donnais le papier qui m'avait été distribué par un coursier anonyme.

Démétrius prend quelques instants pour lire et assimiler l'info.

- Des combats clandestins ? Robots contre Chimères ? Le gagnant obtient des Astras, en fonction des mises ... c'est ça ?
- Ouaip.
- Et tu crois que c'est une bonne idée, si tu perds ...
- T'as pas confiance en moi Lawless ? Mon robot ne perdra pas, ça fait un moment qu'il me trotte dans la tête, et j'ai bientôt finis les test du prototype. Ce serait l'occasion rêvée de le tester en condition réel !
- C'est toi le patron, mais je désapprouve. Perdre du matériel de qualité nous fouterait encore plus dans les ennuis ....
- T'inquiète, la guignette, je vais gérer.

En attendant, il me restait des réglages à faire sur ma machine.

Visuel Robot:

Jeu 31 Aoû - 21:50

Tu passes ta vie à sculpter la chair. Je joue à Dieu ben oui mais si les Dieux y ont quelque chose à redire je les attends pour leur montrer mon boule.
Drogmar vient de sortir de la cuve ! Le corps encore enduit de liquide amniotique, il se risque à ses premiers pas. Il vagabonde dans mon labo, palpant, reniflant, grognant. C'est un bébé de viande morte, la cinquième oeuvre de ma collection "CATHARSIS", en fait c'est un portrait de la pulsion de violence qui sommeille en chacun de nous.

Drogmar a préalablement existé dans mon rêve puis s'est ensuite dissous dans la réalité. Il a rejoint ma collection, luisant qu'il est, je pourrais le jeter dans les égouts et de le mater s'empiffrer de déchets toxiques durant des heures ! Quel beau bébé tu fais, Drogmar !

<< Bah putain ! Il a sacrément changé, Phil ! >>

C'est Vilaine, mon assistante arachnide de labo. Ses poils vibrent sur ses pattes elle frémit d'excitation, laissant cascades de bave dégouliner hors de sa gorge sur mon beau parquet rouge. Elle est perchée, gavée du reste d'hallucinogènes non-baryoniques qu'il restait de la teuf rituelle d'hier, je t'avoue qu'il m'en reste encore un bon gros carton dans le sang et que les idées dansent comme des ballerines hystériques sous mon crâne,

Vilaine et sa remarque m'arrachent un hennissement hargneux, elle dit des SALOPERIES, des CONNERIES qu'on doit pas oser dire devant R.

<< Phil ?! C'est quoi Phil ? Putain, c'est quoi un Phil ?!
- Façon de parler, R, t'énerves pas. Je... >>

Comme il me voit me fâcher, Drogmar crie. Durant quelques secondes, le labo se retrouve envahi d'ondes stridentes, les tympans pissent le sang, les os se fissurent, les vessies se vident. Puis, mon loulou me fixe, il me mate langoureusement de ses deux yeux profondément noirs. Je t'aime, Drogmar, bien sûr, tu es l'une de mes oeuvres ! Mais arrête d'essayer d'attirer mon attention, ça ça rend sexy personne par contre.

<< Phil est cané. Ce déchet est tombé dans le Grand Dépotoir
J'ai recyclé son âme et donc voici Drogmar, un monstre capable de me dévorer vivant sur un coup de folie
Tu crois qu'il aimerait mon goût ? >>

Vilaine éclate de rire. Sans plus tarder, elle s'envoie une nouvelle dose de paillettes mystiques dans le pif, puis me demande, innocemment :

<< J'ai vu l'annonce que t'as fais passer dans le quartier ! Chic chic chic, ça a foutu en ébullition tout le monde ! Tu vas faire se bagarrer tes dernières oeuvres ? Une grosse bagarre ?
- C'est pas de la bagarre. C'est une expo !
- Les gens croient que c'est du combat clandestin.
- Y aura du combat clandestin car c'est ainsi que les profanes interpréteront mon exposition
- Ah ! Que prévois-tu ? >>

J'ai mis en jeu une petite cagnotte ! Symbolique mais tu vois faut bien motiver ces lourdauds d'ingés, l'appel de l'Art aurait pas suffit à les rameuter !

<< 'vont faire quoi leurs robots, ouvrir tes oeuvres et faire gicler leur sang fluorescent sur le public ? Type spectacle sons et lumières ? >>

Drogmar fout un énorme coup de boule dans l'une de mes bonbonnes de myste, l'éventrant sur le champ. Il me regarde ensuite tout sourire, les crocs bleutés, dégoulinants. Sa fougue m'excite, MONSTRUEUSEMENT. Vilaine me tend un reste de bouteille d'élixir blanc de champignons-dieux pour me calmer ; c'est une gourmandise qui te catapulte dans les soleils et t'inonde l'âme d'une lumière éblouissante, je l'attrape puis me l'enfile cul-sec.

Pendant que mon esprit s'arrache de mon cerveau en émettant des crissements aïgues, ma bouche s'anime toute seule pour répondre à Vilaine :

<< Ce sera une performance, une boucherie, un spectacle loufoque destiné à toute la famille
Ma collection va se mesurer à leurs machines puantes.
Le combat n'est pas si important.
C'est le message que je leur passerai qui l'est >>

Le lendemain, l'événement organisé par Ratamahatta ouvre ses portes.
Il est situé dans les ruines d'une prison désaffectée.

De charmants panneaux colorés ont été dispersés à travers le quartier pour indiquer où aura lieu l'événement, R se foutant royalement d'être discret ou pris au sérieux. Un parfum subtil flotte dans l'air, très fort et agréable, et se mêle aux relents de sang, de moisissure et de myste qui infestent l'endroit. Des gâteaux et des confiseries artisanales ont été dispatchées sous forme de banquet dans le hall d'accueil de la prison. Ces sucreries sont gavées de substances qui permettront aux invités de se sentir aussi détendus et libres que possible.

Dans le hall d'accueil, la chimère la plus parfaite d'Epistopoli et accessoirement créature la plus belle du monde attend, en improvisant quelques pas de danses. Il est entouré d'une dizaine de ses proches collaborateurs, des mutants aux figures surréalistes et animales, tous sans exception impatients de découvrir le show de ce soir.

Qu'est-ce qu'ils foutent.
QU'EST-CE QU'ILS FOUTENT.
JE VOUS ATTENDS ! VENEZ VITE.