Lun 14 Aoû - 13:31
À l'orée du bois
Ft. Aelis Rhapsody
La température glaciale de la nuit passait au travers de mes haillons. Depuis que le soleil avait disparu, la douce chaleur qui m’avait jusqu’à présent accompagné, chutait dangereusement. L’air frais qui venait du courant d’eau que je longeais était agréable quand l’astre brûlant était au firmament. À la nuit tombée, la brume glaciale et naturelle du cours d’eau venait se mêler à celle plus vivante et anormale. Je n’y voyais plus grand-chose, j’avais froid, mais au moins, je pouvais suivre les petits clapotements sur l’eau qui m'indiquaient le chemin. Cela faisait plusieurs jours que je suivais l’Ox de la sorte. C’était mon point de repère pour me repérer et continuer mon chemin jusqu’à Uhr. Notre caravane avait longé le fleuve pour se rendre à Oxenfurt. Nous n’avions jamais atteint notre destination, et maintenant, je faisais route en sens inverse, longeant le fleuve pour m’y retrouver dans cet épais brouillard jusqu’à la forêt qui ne devait plus être très loin maintenant.
Je resserrais mon long manteau autour de moi. Essayant tant bien que mal de me protéger des embruns. Le voyage dans la Brume n’était pas de tout repos. J’avais été plus ou moins chanceux jusqu’à présent. J’avais réussi à éviter la plupart des créatures qui faisaient leur vie dans les plaines. Les rares affrontements que j’avais eu jusqu’ici m'avaient permis de me ravitailler en viande. J’avais eu suffisamment de quoi faire pour transformer les quelques habitations abandonnées des environs en refuge pour la nuit. Mais à l’approche des bois, les maisons vides se faisaient de moins en moins nombreuses le long du chemin. Je savais que je n’allais plus en trouver et j’avais déjà accepté de camper dans la forêt, moins à découvert que sur le bord de la route. Mais je savais que le danger serait plus grand une fois la forêt atteinte.
Au moins, depuis l’incident de la caravane, la Brume ne me paraissait plus si dangereuse. Je ressentais toujours sa présence oppressante. Elle était partout. Mais elle ne semblait plus aussi alerte que lors de mes précédentes expéditions. Elle vivait autour de moi, m’acceptant presque plus qu’elle ne m’épiait. J’avais l’impression qu’elle était devenue un esprit taquin, suivant mon parcours, se jouant parfois de moi, mais sans ralentir ma progression pour autant. Avoir une partie d’elle en moi avait très certainement un impact sur cette relation. Pourquoi aurait-elle envoyé ses hordes de monstres sur mon passage ? C’était aussi probablement la raison pour laquelle j’avais pu aller si loin tout seul. Je m’en sortais bien et je n’étais plus très loin de la forêt.
Au travers de la Brume, je pouvais apercevoir les arbres devenir de plus en plus nets. Une petite demi-heure de marche devait encore me séparer de mon objectif. Je ne devais pas traîner si je voulais trouver un abri pour la nuit. Avec un peu de chance, je pourrais suivre l’Ox jusqu’à ce qu’il bifurque. Après, j’allais devoir abandonner le cours d’eau et suivre la route. La prochaine fois que je retrouverais une source d’eau se serait enfin en Uhr. Le lac Drolzin était une des étapes de mon voyage avant Epistopolie. Il allait falloir que je fasse mes réserves pour tenir le voyage sans cours d’eau à proximité pendant quelques jours. J'accélérerais donc pour atteindre la forêt au plus vite.
Ce n’est que quelques heures plus tard que je trouvais enfin une petite clairière à l'abri des regards pour m’y arrêter. Je jetai mon sac sur le sol et en sortais mon sac de couchage et autres instruments pour faire un feu et passer la nuit. J’étais épuisé. Je savais que la nuit ne serait pas très longue. Et qu’elle n’allait pas être agréable. J’étais seul, entouré de créatures dangereuses, sans aucune protection autre que le feu qui crépitait à côté de mon sac de couchage.
La nuit fut longue. Chaque bruit, chaque mouvement dans la forêt me tirait du sommeil léger dans lequel j’étais. Mais la nuit passa quand même. Le soleil se levait et caressait gentiment mon visage. J’avais tenu une nuit de plus. Je me levais difficilement, me dirigeant vers l’Ox qui coulait à proximité. C’était la dernière toilette que j’allais faire avant un bon bout de temps. Je me lavais et retirai la poussière et la transpiration de mes cheveux et ma barbe qui se faisaient de plus en plus hirsutes. Tout cela pour me revêtir de vêtements sales et malodorants. Il était temps de continuer mon chemin.
J'éteignais les braises encore rouges du feu de camp et m'apprêtais à replier mes affaires quand un nouveau bruit retint mon attention. Je me retournais en direction du craquement. À l’entrée de la clairière, un petit animal hésitant venait de faire son entrée. Je me figeais, essayant de ne pas attirer son attention. Au travers de la Brume, je n’arrivais pas à deviner s’il s’agissait d’un cerf inoffensif ou d’une créature de la Brume. Non loin de l’animal errant, je devinais quelques formes sombres avancer sous les arbres. Je tentais un mouvement lent et maîtrisé pour reculer et partir avec mes affaires. J’arrivais à prendre mes affaires sans que le cerf ne me voie. Il se dirigeait vers la rivière. Mais mon sac était ouvert et un objet commençait à glisser à travers l’ouverture. Un bol en terre cuite tomba au ralenti devant mes mains encombrées, incapable de le retenir.
Le bruit qu’il émit en se cassant sur le sol figea les ombres dans la forêt. Le petit cerf qui était encore à l’écart du groupe tourna sa tête dans ma direction. Ses longues dents pointues et ses cornes irrégulières ne laissaient pas de doutes. La créature de la brume poussa un cri strident qui alerta tout le groupe. Une petite dizaine de monstres surgit des bois, galopant dans ma direction. Je lâchais mes affaires, préférant abandonner le superflu plutôt que de me ralentir. Je n’étais pas sûr de m’en sortir seul face à ce troupeau de Cerfs Broyeurs.
Je resserrais mon long manteau autour de moi. Essayant tant bien que mal de me protéger des embruns. Le voyage dans la Brume n’était pas de tout repos. J’avais été plus ou moins chanceux jusqu’à présent. J’avais réussi à éviter la plupart des créatures qui faisaient leur vie dans les plaines. Les rares affrontements que j’avais eu jusqu’ici m'avaient permis de me ravitailler en viande. J’avais eu suffisamment de quoi faire pour transformer les quelques habitations abandonnées des environs en refuge pour la nuit. Mais à l’approche des bois, les maisons vides se faisaient de moins en moins nombreuses le long du chemin. Je savais que je n’allais plus en trouver et j’avais déjà accepté de camper dans la forêt, moins à découvert que sur le bord de la route. Mais je savais que le danger serait plus grand une fois la forêt atteinte.
Au moins, depuis l’incident de la caravane, la Brume ne me paraissait plus si dangereuse. Je ressentais toujours sa présence oppressante. Elle était partout. Mais elle ne semblait plus aussi alerte que lors de mes précédentes expéditions. Elle vivait autour de moi, m’acceptant presque plus qu’elle ne m’épiait. J’avais l’impression qu’elle était devenue un esprit taquin, suivant mon parcours, se jouant parfois de moi, mais sans ralentir ma progression pour autant. Avoir une partie d’elle en moi avait très certainement un impact sur cette relation. Pourquoi aurait-elle envoyé ses hordes de monstres sur mon passage ? C’était aussi probablement la raison pour laquelle j’avais pu aller si loin tout seul. Je m’en sortais bien et je n’étais plus très loin de la forêt.
Au travers de la Brume, je pouvais apercevoir les arbres devenir de plus en plus nets. Une petite demi-heure de marche devait encore me séparer de mon objectif. Je ne devais pas traîner si je voulais trouver un abri pour la nuit. Avec un peu de chance, je pourrais suivre l’Ox jusqu’à ce qu’il bifurque. Après, j’allais devoir abandonner le cours d’eau et suivre la route. La prochaine fois que je retrouverais une source d’eau se serait enfin en Uhr. Le lac Drolzin était une des étapes de mon voyage avant Epistopolie. Il allait falloir que je fasse mes réserves pour tenir le voyage sans cours d’eau à proximité pendant quelques jours. J'accélérerais donc pour atteindre la forêt au plus vite.
Ce n’est que quelques heures plus tard que je trouvais enfin une petite clairière à l'abri des regards pour m’y arrêter. Je jetai mon sac sur le sol et en sortais mon sac de couchage et autres instruments pour faire un feu et passer la nuit. J’étais épuisé. Je savais que la nuit ne serait pas très longue. Et qu’elle n’allait pas être agréable. J’étais seul, entouré de créatures dangereuses, sans aucune protection autre que le feu qui crépitait à côté de mon sac de couchage.
La nuit fut longue. Chaque bruit, chaque mouvement dans la forêt me tirait du sommeil léger dans lequel j’étais. Mais la nuit passa quand même. Le soleil se levait et caressait gentiment mon visage. J’avais tenu une nuit de plus. Je me levais difficilement, me dirigeant vers l’Ox qui coulait à proximité. C’était la dernière toilette que j’allais faire avant un bon bout de temps. Je me lavais et retirai la poussière et la transpiration de mes cheveux et ma barbe qui se faisaient de plus en plus hirsutes. Tout cela pour me revêtir de vêtements sales et malodorants. Il était temps de continuer mon chemin.
J'éteignais les braises encore rouges du feu de camp et m'apprêtais à replier mes affaires quand un nouveau bruit retint mon attention. Je me retournais en direction du craquement. À l’entrée de la clairière, un petit animal hésitant venait de faire son entrée. Je me figeais, essayant de ne pas attirer son attention. Au travers de la Brume, je n’arrivais pas à deviner s’il s’agissait d’un cerf inoffensif ou d’une créature de la Brume. Non loin de l’animal errant, je devinais quelques formes sombres avancer sous les arbres. Je tentais un mouvement lent et maîtrisé pour reculer et partir avec mes affaires. J’arrivais à prendre mes affaires sans que le cerf ne me voie. Il se dirigeait vers la rivière. Mais mon sac était ouvert et un objet commençait à glisser à travers l’ouverture. Un bol en terre cuite tomba au ralenti devant mes mains encombrées, incapable de le retenir.
Le bruit qu’il émit en se cassant sur le sol figea les ombres dans la forêt. Le petit cerf qui était encore à l’écart du groupe tourna sa tête dans ma direction. Ses longues dents pointues et ses cornes irrégulières ne laissaient pas de doutes. La créature de la brume poussa un cri strident qui alerta tout le groupe. Une petite dizaine de monstres surgit des bois, galopant dans ma direction. Je lâchais mes affaires, préférant abandonner le superflu plutôt que de me ralentir. Je n’étais pas sûr de m’en sortir seul face à ce troupeau de Cerfs Broyeurs.