Mar 8 Aoû - 18:41
Entrer sans sonner
Ft. Ratamahatta
Epistopoli… Me voilà donc revenu à mon point de départ. Mais cette fois, entrer dans la ville allait être bien plus difficile. J’avais détruit tous mes papiers, ne voulant pas être reconnu par qui que ce soit. Après tout, j'étais censé être mort. Et mieux valait que cela reste ainsi. Si l’armée était informée de mon retour, je risquais de devoir rendre un rapport sur ce qu’il s’était passé pendant l’expédition. Au mieux, ils me réintégreraient peut-être dans l’armée. Je leur devais encore quelques années de service… Au pire, j’allais être jugé en tant que déserteur. Aucune des deux solutions ne me plaisait… Et c’était sans compter que je ne pouvais faire confiance à personne. Je ne savais que trop bien que les grandes villes regorgeaient d'espions. J’avais moi-même été l’un d’eux sans que personne n’en sache rien. Je craignais encore plus d’être découvert par les Caravaniers que par l’Armée Epistote.
J’allais devoir être discret. Je me rapprochais d’une caravane de marchands se dirigeant vers la cité. La route qui menait à la grande porte commençait à être un peu plus bondée. Je n’étais plus très loin. Les gardes étaient plus nombreux et les voyageurs aussi. Au moins, mon manteau de haillons dissimulait mon visage sous sa capuche. On aurait pu facilement me confondre avec un mendiant. Ce n’était pas tout fait juste… À dire vrai, j’en étais devenu un… Et je doutais qu’on me laisse entrer sans broncher dans cet accoutrement, sans un sou et sans papiers. Je pourrais peut-être courir entre les gardes ? Non… Je ne maîtrisais pas suffisamment bien mes nouvelles capacités. Et je ne courais pas aussi vite. J’aurais pu me glisser dans un chariot. Mais si je me faisais repérer… Cela revenait au même. Mais il fallait que je trouve une solution. J’étais déjà à l’entrée de la Capitale du Savoir.
Je m’écartai du groupe que j’avais suivi jusqu’ici pour me rapprocher d’un autre groupe à l'arrêt. Leurs tenues étaient bien plus proches de la mienne. De toute évidence, je n’étais pas le seul vagabond à vouloir entrer dans la ville. Au moins, passerais-je inaperçu auprès d’eux. Je m’approchais d’une caisse métallique dans laquelle les mendiants avaient allumé un feu. Je m'agenouillai pour en approcher mes mains. Il ne faisait pas vraiment froid et je n’avais pas besoin de me réchauffer. Mais les flammes avaient quelque chose de réconfortant. J’étais habitué à la pollution constante qui planait au-dessus de la ville. Cette source de lumière vivante avait quelque chose de plus chaleureux que les lampes qui jonchaient le chemin jusqu’à la ville.
Une odeur retint mon attention. Non loin de moi, proche d’un second feu, une odeur de viande peu savoureuse se répandait. En temps normal, j’aurais probablement eu un haut-le-cœur. Mais je n’avais pas mangé depuis plus d’une journée complète. Un bon repas et un bain ne m’auraient pas fait de mal. Je sentais presque la poussière de mon voyage former une barrière entre ma peau et mes vêtements tout aussi sales. Je me redressais, hésitant à aller leur demander si je pouvais moi aussi avoir un morceau de viande. Mais un bref regard autour de moi m’en dissuada.
Ces gens avaient l’air d’avoir plus souffert que moi. J’avais fait le choix d’abandonner mes privilèges et de repartir de rien. Certes, les dernières semaines avaient été éprouvantes. Mais c’était une nouvelle liberté qui s’offrait à moi. Les mendiants à l’entrée de la ville n'avaient pas l’air d’être ici par choix. Je pouvais encore tenir et attendre d’être en ville. Je me ré-asseillais donc près du feu, réfléchissant à un moyen de rentrer. C’est là qu’une voix familière parvint à mes oreilles.
"Tout va bien se passer. Vous en faites pas. Hé toi ! Tu veux entrer dans la ville ?"
Mon regard cherchait d’où pouvait provenir la voix en question. Un peu plus loin, enroulé dans une cape qui laissait imaginer un corps difforme, un individu louche passait de mendiant en mendiant. Un sourire malicieux se dessina sur mon visage. Je connaissais cette personne et elle pourrait bien être mon ticket d’entrée. Ce n’était pas la première fois que j’avais à faire à cette silhouette étrange. Et l’avantage, c’est qu’elle ne savait probablement pas grand-chose de moi, si ce n’est qu’elle m’avait donné des informations plus d’une fois lors de mes missions pour les Caravaniers. Les habitants de la basse ville en savaient souvent plus qu’on pouvait le croire. Et contre quelques pièces, les langues se déliaient facilement. Cette personne ne le savait probablement pas, mais elle m’avait aidé plus d’une fois à traquer ma cible. Il était temps de faire jouer mes connaissances du passé.
Je me levai et m’approchai lentement du racoleur. Quand ce dernier finit de discuter avec sa nouvelle cible, j’étais juste derrière lui. Il se retourna pour aller trouver un nouveau mendiant à persuader et me rentra presque dedans. Je relevais tout juste ma capuche pour le laisser voir mon visage. Mes cheveux étaient un peu plus longs qu’à l’époque et je portais maintenant une barbe. Mais je doutais d’avoir tant changé pour qu’il ne me reconnaisse pas.
"Salut. Tu te souviens de moi ?"
J’allais devoir être discret. Je me rapprochais d’une caravane de marchands se dirigeant vers la cité. La route qui menait à la grande porte commençait à être un peu plus bondée. Je n’étais plus très loin. Les gardes étaient plus nombreux et les voyageurs aussi. Au moins, mon manteau de haillons dissimulait mon visage sous sa capuche. On aurait pu facilement me confondre avec un mendiant. Ce n’était pas tout fait juste… À dire vrai, j’en étais devenu un… Et je doutais qu’on me laisse entrer sans broncher dans cet accoutrement, sans un sou et sans papiers. Je pourrais peut-être courir entre les gardes ? Non… Je ne maîtrisais pas suffisamment bien mes nouvelles capacités. Et je ne courais pas aussi vite. J’aurais pu me glisser dans un chariot. Mais si je me faisais repérer… Cela revenait au même. Mais il fallait que je trouve une solution. J’étais déjà à l’entrée de la Capitale du Savoir.
Je m’écartai du groupe que j’avais suivi jusqu’ici pour me rapprocher d’un autre groupe à l'arrêt. Leurs tenues étaient bien plus proches de la mienne. De toute évidence, je n’étais pas le seul vagabond à vouloir entrer dans la ville. Au moins, passerais-je inaperçu auprès d’eux. Je m’approchais d’une caisse métallique dans laquelle les mendiants avaient allumé un feu. Je m'agenouillai pour en approcher mes mains. Il ne faisait pas vraiment froid et je n’avais pas besoin de me réchauffer. Mais les flammes avaient quelque chose de réconfortant. J’étais habitué à la pollution constante qui planait au-dessus de la ville. Cette source de lumière vivante avait quelque chose de plus chaleureux que les lampes qui jonchaient le chemin jusqu’à la ville.
Une odeur retint mon attention. Non loin de moi, proche d’un second feu, une odeur de viande peu savoureuse se répandait. En temps normal, j’aurais probablement eu un haut-le-cœur. Mais je n’avais pas mangé depuis plus d’une journée complète. Un bon repas et un bain ne m’auraient pas fait de mal. Je sentais presque la poussière de mon voyage former une barrière entre ma peau et mes vêtements tout aussi sales. Je me redressais, hésitant à aller leur demander si je pouvais moi aussi avoir un morceau de viande. Mais un bref regard autour de moi m’en dissuada.
Ces gens avaient l’air d’avoir plus souffert que moi. J’avais fait le choix d’abandonner mes privilèges et de repartir de rien. Certes, les dernières semaines avaient été éprouvantes. Mais c’était une nouvelle liberté qui s’offrait à moi. Les mendiants à l’entrée de la ville n'avaient pas l’air d’être ici par choix. Je pouvais encore tenir et attendre d’être en ville. Je me ré-asseillais donc près du feu, réfléchissant à un moyen de rentrer. C’est là qu’une voix familière parvint à mes oreilles.
"Tout va bien se passer. Vous en faites pas. Hé toi ! Tu veux entrer dans la ville ?"
Mon regard cherchait d’où pouvait provenir la voix en question. Un peu plus loin, enroulé dans une cape qui laissait imaginer un corps difforme, un individu louche passait de mendiant en mendiant. Un sourire malicieux se dessina sur mon visage. Je connaissais cette personne et elle pourrait bien être mon ticket d’entrée. Ce n’était pas la première fois que j’avais à faire à cette silhouette étrange. Et l’avantage, c’est qu’elle ne savait probablement pas grand-chose de moi, si ce n’est qu’elle m’avait donné des informations plus d’une fois lors de mes missions pour les Caravaniers. Les habitants de la basse ville en savaient souvent plus qu’on pouvait le croire. Et contre quelques pièces, les langues se déliaient facilement. Cette personne ne le savait probablement pas, mais elle m’avait aidé plus d’une fois à traquer ma cible. Il était temps de faire jouer mes connaissances du passé.
Je me levai et m’approchai lentement du racoleur. Quand ce dernier finit de discuter avec sa nouvelle cible, j’étais juste derrière lui. Il se retourna pour aller trouver un nouveau mendiant à persuader et me rentra presque dedans. Je relevais tout juste ma capuche pour le laisser voir mon visage. Mes cheveux étaient un peu plus longs qu’à l’époque et je portais maintenant une barbe. Mais je doutais d’avoir tant changé pour qu’il ne me reconnaisse pas.
"Salut. Tu te souviens de moi ?"
Dernière édition par Raphaël Meridian le Mar 8 Aoû - 21:02, édité 1 fois