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[FB-10] Qu'est ce que je fous là putain ?

[FB-10] Qu'est ce que je fous là putain ? - Page 2 Brandw10
Mar 20 Fév - 0:30
Il n’y avait pas vraiment de mot pour qualifier ce qui se passait dans la tête de la jeune fille en voyant tout ce massacre, si ce n’était un immense dépit, de nombreuses questions. A la tragédie de toute cette situation, il fallait rajouter que son père était une mort dans une mission similaire. Il était comme ça ? Pour ça ? Aussi vainement ? Une telle mort n’était rien d'héroïque, c’était misérable. Mourir pour la stupidité et l’inhumanité de supérieur qui ne te voyait que comme des pièces sacrifiables vis à vis de la machine démographique qu’incarnait Xandrie.

Ryker essayait tant bien que mal de l’aider à travers quelques mots pour qu’elle se sente mieux, mais il n’y avait rien à faire dans cette situation. Aussi pertinent soit il, rien ne pouvait aider à ce moment là. L’image, l’odeur, le son, ce silence pesant et sanglant. Tout cela resterait à jamais gravé dans son esprit, pour le meilleur ou pour le pire.

Il n’y avait ici nulle place pour les mots, uniquement pour le temps.

Finalement son attention revint vers le portebrume plus à cause de la pression qu’il exerçait sur ses épaules plus que par les paroles, si bien que la xandrienne finissait par se relever, toujours muette, se contentant d’essayant les traces de quelques larmes qui coulaient sur les joues. Elle n’était pas vraiment une pleurnicheuse, elle n’avait jamais eu l’occasion de l’être à cause de sa naissance dans les bidonvilles xandriens. Néanmoins aujourd’hui les larmes lui montaient aux yeux si bien qu’elle baissait la tête pour les cacher comme si elle avait honte.

Se retournant vers l’horizon, elle réfléchissait un instant. Elle oui elle. Pourquoi la brume ? Pourquoi tout ça ? Mille questions qui n’auraient pas de réponse. Tout du moins pas ici. La jeune fille finissait par serrer légèrement le poids. C’est vrai… elle était encore en vie. Tout cela était tragique, mais elle devait encore y survivre pour s’écrouler plus tard. Elle était terrifiée, épuisée. Mais pour sa propre survie elle se devait de continuer et d’avancer.

Elle s'arrêta un instant, fixant d’un regard hésitant et volatile le patrouilleur avant que ce dernier ne redescende vers le sol. Elle était chancelante mais au moins elle était debout et prête à suivre les directives du patrouilleur.

Au loin les lieux semblaient plus éclairés, la lumière dissipait la brume, le monde sain se faisait alors plus proche, c’était la bonne direction, peut être. Tout en marchant prudemment, Violette ne pouvait que constater avec effroi les dégats. Elle ne savait pas de quel genre de monstre il pouvait s’agir mais ce dernier avait l’air très fort et très rapide. Quelque chose qui était d’un autre niveau, un niveau que ce duo ne pouvait avoir aujourd’hui. Peut être que 10 ans plus tard, le jeu serait déjà plus équilibré.

Soudainement Violette s’arrêta, son regard posée sur le sol. Posant un genou au sol, elle toucha la terre de sa main. Elle tourna alors la tête rapidement vers Ryker, un regard inquiet.

Les traces… elle se dirige vers le camp…

Sans vraiment attendre de réponse, la jeune fille se mit à courir vers la direction du camp. D’ici, elle reconnaissait le chemin. Est ce que le monstre avait bien l’intention de détruire un camp qui bien que proche se trouvait en dehors de la brume ? Ou bien était-ce une feinte pour d’éventuels survivants ?


Lun 8 Avr - 21:08
Ryker ne put que lever un bras douloureux vers la jeune femme qui partait en courant. Il jura tout bas, et trébucha pour tomber à genoux. Il tenta de se relever. Des étoiles dansèrent devant ses yeux. Ils avaient affronté un Drake, un Fledermaus … il était à peine vivant. Ce n’était qu’une question de temps avant que leur chance ne tourne. Ou malchance selon les points de vue. Pour le jeune Patrouilleur, ils étaient encore en vie. Tout, absolument tout était un échec. Mais ils avaient la vie. Peut-être plus pour longtemps ceci dit. Il serra les dents tandis que son bandage se maculait de davantage de sang. Il avança un pas après l’autre jusqu’à sortir de la Brume. Il se retrouva après quelques pas aux côtés de la jeune fille qui s’était arrêtée en jouxtant d’épaisses traces de pas. Très profondes, elles apparaissaient ici. Larges, ni vraiment animales ou monstrueuses. Il ne connaissait pas cette bête. Tout comme il savait que la Brume recelait encore de centaines voire de millier de créatures inconnues.

Quelque chose d’autre était venu ici. Pourquoi et à quelle fin : il ne le savait pas. Il s’accroupit avec douleur, posa ses mains dans cette apparition. Il y avait là une sorte de mucus suintant et odorant. L’odeur encore forte témoignait d’une sorte de marquage par quelconque phéromone. En temps normal, il en aurait prélevé un fragment de façon à étudier la chose mais il était las. Quoi que fut cette chose, elle avait littéralement disparu à la limite entre la Brume et le monde épargné. Qu’est-ce que c’était … un leurre, un danger ? Il était trop engourdi pour comprendre. A moins … que quelque chose ne protégea Dainsbourg ? Serait-ce le légendaire … Il se redressa et geignit de douleur avant de pousser Violette en dehors de la Brume. Il n’y avait plus rien. Avec les pas de la chose, le camp avait lui aussi disparu. Avait-il jamais été ici ? Etait-ce un mirage ?

- Ne restons pas là. ordonna-t-il sans plus de détails.

Il avait entendu des histoires sans oser y croire. Histoires sur un monstre légendaire des Brumes, qui les commanderait et aurait à son service des légions de bêtes affamées. Des racontards d’alcooliques, de vieux soldats dont la vie avait quitté le regard. Il chassa cette idée de sa tête, tandis que sa parasite se gaussait. Il entendait tellement de légendes, avait vu tant d’illusions au sein de la Malice … qu’il n’aurait su quoi en dire. Quoi en penser. Etait-ce son esprit ? Le début d’une fièvre ? Ou pire ?

- Nous sommes hors de la Brume, nous devons trouver secours. Je recommence à perdre du sang …
murmura-t-il, sa main tremblant de faiblesse.

Il ne dit rien sur la chose, mais son agitation devait avoir été perçue par la jeune fille. Pas plus qu’il ne mentionna le camp disparu. Le Patrouilleur resta silencieux. La Brume montrait ce qu’elle désirait montrait. Et aujourd’hui, elle avait été claire sur ses intentions. Il pressa le pas, chercha un chemin ou toute trace d’ouvrage humain. Ils finirent par arriver, après une marche difficile, vers une route boueuse. Ils s’y assirent pendant quelques minutes, le temps que Ryker reprenne son souffle et constate que son sang avait assez coagulé pour limiter la perte. Il faillit s’assoupir dans le soleil du matin lorsque le roulis régulier d’une charrette le tira de ses songeries. Un jeune couple d’agriculteurs qui menaient le foin. Aussi tôt dans l’année ?

- Hé-là, ma drue, v’là des perdreaux perdus. Ho ! Les gars, vous avez pas l’air en ben grande forme. les harangua l’homme, tirant sur ses rênes pour arrêter son placide percheron.

Il précipita sa descente en percevant les blessures du Patrouilleur et se proposa de les aider à atteindre sa ferme pour les y soigner. La bonté paysanne le surprendrait toujours. Ce fut ainsi que Ryker fut chargé à l’arrière dans la paille, tandis que Violette s’asseyait aux côtés du couple. Ils lui offrirent même de quoi casser la croûte.

- Une expédition ? Oh, ça peut-être. Ça fait bien longtemps qu’on en a pô eu dans l’coin. J’dirai quoi Margot, au moins trois mois la dernière ? Yep, c’est çô, trois mois. Plus aucun signe de vie. Quelle idée d’aller dans l’Malice …

Et de nouveau il s'assoupit, bercé par le roulis de la charrette et le moelleux du foin frais.
Jeu 18 Avr - 21:23
Enfin le ciel, enfin le soleil, enfin les nuages. Au final c’était uniquement face à la mort, perdue dans les ténèbres que l’on pouvait réaliser du moins pour un temps la valeur de toutes ses petites choses faisaient la vie. La lumière, les odeurs agréables de la nature, la douceur du soleil sur sa peau… Tant de choses à la fois si insignifiantes et pourtant si indispensables…

Ce constat fut tel lorsque Violette sortait de la brume qu’elle en perdit en moment sa concentration oubliant une seconde Ryker alors que celui-ci s'affaisse de nouveau, alourdi par ses blessures.

La jeune femme le retient alors de nouveau pour l’empecher de nouveau, ne sachant pas quoi faire pour vraiment le sauver seule au milieu d’une région qu’elle ne connaissait que très peu. Il fallut une certaine chance qui un jour deviendrait quotidienne pour le duo malheureux finit par croiser la route de quelqu’un qui accepta alors de ramener les deux survivants vers la civilisation.

Après avoir placé Ryker dans la charrette, la xandrienne prit sa place derrière les paysans et à côté de l’aventurier, avachie et fatiguée.

Lorsque les deux paysans se demandaient pourquoi ils participaient à ce genre de d’opération, Violette baissait la tête, affichait un léger sourire las.

Ce n’est pas comme si on a le choix…

Une larme s’écrasa alors contre le versant de sa main droite, puis une deuxième. Rouge de honte alors que la femme la regardant, elle esayait tant bien que mal de s’essuyer les yeux à mesure qu’elle continuer de verser des larmes.

Je… je ne sais pas pourquoi je pleure.

La femme ne lui répondit tout d’abord que par un joli sourire.

Parfois c’bien d’le faire.

Et elle continua de pleurer jusqu’à arriver à la prochaine ville. D’ici là, Violette pouvait enfin savoir où elle était et le chemin qu’elle devait prendre pour rejoindre le camp. Ryker dormait encore, et elle décida de ne pas le réveiller, il était trop blessé pour ça.

Se levant alors, les yeux toujours rouge, elle descendit de la charrette avant de se diriger vers le couple.

Il est en plus mauvais état que moi.. Je ne sais pas s’il s’en sortirait naturellement. Emmenez le voir un medecin s’il vous plait.

Elle sortit une petite bourse d’Astra.

S’il demande de l’argent… ça devrait suffir. Vous pouvez garder le reste si vous voulez..

On peut l’emmener si ça t’fais plaisir oé.

Elle baissa la tête en signe de remerciement.

Merci…

Elle se tourna alors un instant vers le patrouilleur.

Merci pour tout Ryker… On se verra peut-être une prochaine fois.

Badum badum.

Hum ? La jeune fille était surprise. Pendant un instant son cœur s’était accéléré.

Sans vraiment daigner y réfléchir, elle recula se retourna pour s’éloigner en saluant le couple de la main bien qu’elle partait le plus rapidement possible. Pas de place pour la distraction, elle avait une mission. Elle devait récupérer cette prime. Elle n’avait pas le temps d’aller à l’hopital ou de faire autre chose. Elle avait une responsabilité, elle avait une famille. Qu’importe la méthode, elle ne pouvait pas accepter de laisser ses frères et sœurs mourir de faim et de froid dans le rude hiver xandrien…

Cette journée fut une belle introduction à la brume… mais également le premier jour du nouvel acte de sa longue descente en enfer…