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Rencontre au sommet

Rencontre au sommet Brandw10
Dim 30 Juil - 10:21
Rencontre au sommet



L'attentat, Ekiel ne se le rappelait que trop. Cela lui avait valu une longue hospitalisation, une greffe de membre et une convalescence loin de Xandrie. Cependant, il avait mis un point d'honneur à se tenir informer de ce qui se passait dans sa faction d'adoption, tentant de mener les affaires d'État au mieux malgré la distance. Tout n'était pas simple, mais il ne pouvait délaisser la charge qui lui incombait. Il ne remercierait jamais assez la famille Oystein de lui avoir permis de résider chez eux pendant sa convalescence. Convalescence qui était loin d'être terminée. Ce qui s'était passé les avait marqués au plus profond d'eux, tant Prune que son père, qui avait failli perdre son unique enfant. L'homme devait beaucoup à Ekiel, il le savait, mais pour le Strigoi, protéger la jeune femme avait été une évidence. Elle n'avait pas à payer de sa vie à cause d'un fou.

Presque remis de ses blessures, Ekiel Reyes avait fait jouer ses relations à Espitopoli afin d'obtenir une entrevue avec le grand Sapiarque, Elias van Beck. La chose n'avait pas été aisée, car l'homme était comme qui dirait intouchable. Il se situait au Pôle, siège de l'état et laboratoire de recherche, cœur d'Episopoli. C'est ici même que se trouvaient les personnes aux capacités sans égales. D'après ce que le ministre avait appris, les étages les plus hauts étaient réservés aux Sapiarques, au grand Sapiarque et au Régent. Le bâtiment était une vraie forteresse, gardée par des hommes armés jusqu'aux dents et par des robots. Et s'était sans compter sur les systèmes de surveillance les plus perfectionnés. Pour parvenir jusqu'à Elias, Ekiel avait reçu plusieurs laissez-passer qui lui permettrait de gravir la tour. Car il fallait montrer patte blanche pour avoir ne serait-ce qu'une infime chance de rencontrer le Grand Sapiarque. Être ministre des Affaires étrangères de Xandrie avait grandement aidé, ne nous voilons pas la face. La missive officielle envoyée avait suffisamment suscité l'intérêt d'Elias pour qu'il accepte de rencontrer le ministre.

Le jour et l'heure du rendez-vous avait été transmis à Ekiel quelques jours plus tôt. Le Strigoi jouait gros, il le savait. Il pouvait tout perdre, son poste, son statut, mais peu lui importait, c'était un risque à courir. Il faisait cela pour le peuple de Xandrie et pour le libérer de l'emprise d'Opale. Cette oppression n'avait que trop durée, il était temps d'agir. Il fallait aussi qu'il s'assure un avenir si jamais le vent venait à tourner défavorablement.

« Assure tes arrières fils, car on ne sait jamais de quoi demain sera fait. »

Cette phrase, son père adoptif lui avait répété mainte fois et il l'avait toujours mis en pratique. Alors investir dans l'énergie cristalline était une chose évidente pour lui, parce que tôt ou tard les filons des mines de Myste tariraient.

*****

Le grand jour était arrivé et le Ministre s'était préparé avec soin. Il arborait une tenue noire et élégante, confectionnée sur mesure par un des tailleurs les plus réputés de Xandrie. Il avait cependant rencontré quelques difficultés à s'habiller, ne maîtrisant pas encore en intégralité tout le potentiel de sa prothèse. Ses doigts étaient encore raides et ne rien sentir l' handicapait. Le temps ferait son œuvre et Ekiel finirait par s'y faire. Tenir un stylo pour une simple signature au bas d'une page, lui demandait une concentration plus importante qu'il ne l'aurait cru. Mais la chose qui le fascinait le plus, était la force dont il était à présent dotée. Afin de maîtriser sa prothèse, Ekiel bénéficiait de séances spécifiques dû à cet effet, mais il était loin d'avoir terminé. Après tout, cela ne faisait que trois semaines qu'il était sorti de l'hôpital. Beaucoup trop tôt au goût des médecins.

Une fois prêt, il s'était rendu sur le perron du manoir où une voiture l'attendait. Le chauffeur lui ouvrait la porte et Ekiel s'engouffrait à l'intérieur du véhicule. Il était serein comme toujours et n'appréhendait nullement cette entrevue. La voiture filait à vive allure dans les larges artères d'Espitopoli. Lorsqu'il passait devant le bâtiment dans lequel avait eu lieu la réception, Ekiel ne put réprimer un mouvement, portant la main droite sur son bras gauche, comme il l'avait fait le jour de l'attentat, afin de juger de son état. Il revoyait la scène, encore et encore, se demandant comment Prune n'avait pas été blessée ? Cela tenait du miracle.
Voici que se dressait à l'horizon l'imposant complexe du Pôle, à l'architecture futuriste. En comparaison, le Magistère paraissait insignifiant. Très vite, le véhicule arrivait à destination. Sitôt descendu, un petit groupe trois de personnes s'avançait vers lui, deux gardes armés et une personne destinée à accueillir les invités.

« Monsieur le Ministre, soyez le bienvenu. Si vous voulez bien me suivre, je vais vous conduire jusqu'au grand Sapiarque. »

Ah parce qu'en plus, il devait être assisté de trois baby-sitters ! Il emboîtait donc le pas à l'individu tandis que les hommes d'armes fermaient la marche. Il y eut une succession de hall, d'escalier et fouilles, avant qu'ils ne finissent par arriver devant un premier ascenseur.

« Votre badge, je vous prie. Scannez-le ici. »

L'homme indiquait un boitier et Ekiel scannait la carte ce qui permit l'ouverture des portes de l'ascenseur. Ils y pénétraient et furent conduits au treizième étage, avant de prendre un second ascenseur qui les conduisit au vingtième,  un troisième qui les menait au soixantième, puis un quatrième qui finalement les amenait à destination. Tout ça s'était sans compter sur tous les points de contrôle robotisés ou militarisé où vous étiez fouillé de la tête au pied afin d'éviter d'une éventuelle arme puisse être introduite dans les hautes sphères. Il cheminait donc encore une bonne dizaine de minutes dans les couloirs du Pôle lorsque l'accompagnant s'arrêtait devant une porte. Il scannait son badge, la porte métallique s'ouvrait et l'individu invitait Ekiel à entrer.

 « Le grand Sapiarque vous attend. Ce fut un plaisir, Monsieur le ministre. »

Ekiel les remerciait et pénétrait dans ce qui ressemblait à une antichambre. Une autre porte s'ouvrait et le ministre avançait de son pas léger. L'appartement était luxueux et dominait toute la cité. Elias van Beck se tenait là, devant les hautes fenêtres, contemplant la ville.



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Sam 5 Aoû - 0:41

Son regard sillonne les toits de la ville perçant à travers le brouillard pollué. Les rues fourmillent, on ne peut les voir, mais le bruit nous signifie la vie des citoyens et l'activité grouillante de la Cité du Savoir. Les esprits fument et s'activent pour répondre à l'effervescence commune, les idées fusent et foisonnent, fusionnent et se façonnent inlassablement, charmées par les possibilités technologiques. Sous ses yeux, milles et une chose prennent forme. Il les toise en silence, impassible, démiurge d'un nouveau monde où tout est et sera possible. Sur son bureau trône la missive envoyée par le Ministre des Affaires étrangères, seul document visible sur la surface immaculée, parfaitement centré. Si les machines présentes dans la pièce ne poursuivaient pas leurs mouvements perpétuels, on pourrait croire que le temps s'y est arrêté. Et lorsque les portes s'ouvrent dans son dos, le spectacle peut enfin commencer.

Armé d'un sourire parfaitement maîtrisé, d'une poignée de main ferme et tout autant inflexible que sa réputation le dépeint, le Grand Sapiarque accueille son invité et le mène jusqu'aux canapés entourant une table basse en verre. S'installe, invite le ministre à faire de même d'un geste de la main, et croisant les jambes avec aisance, refermant ses phalanges sur son genou le plus haut, propose au xandrien de présenter de vive voix ce qui motive cette rencontre.
Jeu 10 Aoû - 20:58
Rencontre au sommet

L'homme qui se tenait devant lui était soigneusement apprêté et avoisinait la quarantaine. Blond, assez grand, les traits fins, tout chez lui respirait la bourgeoisie et la noblesse. Ekiel répondait tout aussi fermement à la poignée de main avant de prendre place à la demande du Grand Sarpiaque. Il se calait confortablement au dossier du canapé et croisait les jambes.

"Messire Van Beck, je tiens à vous remercier d'avoir accepté cette entrevue. J'envisageais de la faire plus tôt, mais les circonstances ont fait que cela n'a pu être envisageable. Comme vous en avez pris connaissance, j'envisage d'investir dans votre société à titre personnel. Selon moi, l'énergie cristalline est l'avenir de Uhr. J'ai vu les prouesses qu'elle génère et j'avoue que cela m'a bluffé. Epistopoli est un pôle technologique et avant-gardiste incontournable."

Le Strigoi s'était renseigné sur Elias avant d'envisager cette rencontre. Il était un érudit de renom, pragmatique. Un technocrate qui analysait des milliers de données et de rapports chaque jour. Il était avant tout le directeur du budget. De ce fait, il accordait ou refusait les financements selon les besoins. Il était aussi impliqué dans l'éducation et donnait des instructions aux écoles afin que ces dernières forment l'élite d'ingénieur et de savant de demain. En un sens, cet homme avant autant de responsabilité que le régent. On pouvait assurément dire qu'il était son égal en bien des domaines. Comme à son accoutumé, Ekiel était posé et aucun de ses mots n'étaient prononcés plus haut que l'autre. Il avait une parfaite maitrise de sa personne.

"Sur un point de vue politique, vous n'êtes pas sans savoir que Xandrie est producteur de Myste pour Opale. Je pense, mais cela n'engage que moi, que le Myste est dépassé et que l'avenir est l'énergie cristalline. Si je me tiens devant vous, c'est afin de trouver un accord commercial qui permettrait à Epistopoli de faire entrer l'énergie cristalline sur le marché Xandrien. La chose ne sera pas aisée, j'en conviens, d'autant qu'Opale va voir cela d'un mauvais œil d'avoir un concurrent à l'énergie tel que vous."  


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Dernière édition par Ekiel Reyes Zadicus le Mar 29 Aoû - 16:30, édité 1 fois
Lun 28 Aoû - 0:04

Il débite, le Ministre. Il sent le texte préparé, la répétition et la conviction de ses idées. Il transpire l'éloquence et la certitude que ces mots seront entendus, compris, et accepté. Le tintement d'une horloge comptant les secondes compose avec le flot syllabique et le Sapiarque est figé dans le temps, regard perçant. Il écoute, en donne l'impression du moins, peut-être que son esprit est ailleurs, à résoudre d'autres affaires en simultané, concevoir des rouages pour la machine infernale qu'il s'évertue à concevoir depuis sa prise de pouvoir.

Ses yeux se plissent à la fin de l'exposé, le silence persiste quelques secondes où un rictus apparait au coin de ses lèvres. L'audace est remarquable, mais est-elle consciente, outrageusement insolente, ou tout simplement fille de stupidité ?

« Vous me demandez de faire entrer mon entreprise en compétition avec une cité toute entière sur le plan énergétique. Une cité dont vous êtes sous le joug, non seulement énergétique, mais aussi politique. Autant il m'est facile de comprendre votre volonté d'émancipation et le cheminement de pensée vous ayant amené ici, devant moi, autant je ne vous cache pas, Zadicus, que cette requête n'est pas équitable pour moi et Epistopoli. Votre demande est pour ainsi dire... Risquée, tant pour vous que pour moi ; si j'abonde, il y a de grandes chances pour que nos rapports avec Opale en pâtissent, et je ne vois en l'état aucun avantage à déclencher une guerre pour permettre à Xandrie de briser ses chaînes. Comprenez, nous sommes toujours ouvert aux nouveaux échanges, mais s'ils induisent des répercussions diplomatiques, il faut que nos avantages soient à la hauteur des risques encourus. »

Et ses pupilles s'aiguisent, comme des lames de scalpels tranchants, prêts à inciser sa proie.

« Je me demande donc, monsieur le Ministre, ce que vous avez à nous proposer en échange d'un approvisionnement en énergie cristalline ? »
Mar 29 Aoû - 16:29
Rencontre au sommet


Après son petit discours, Ekiel attendait qu'Elias daigne lui répondre. Nul doute que ça devait fuser dans son esprit et que pour lui Xandrie n'avait que peu de chose à apporter de valable à Epistopoli. Le silence s'égrenait quelques minutes qui auraient pu paraître longues pour bien des mortels, mais pour le Strigoi cela passait à peine pour quelques secondes. Il notait le rictus sur les lèvres d'Elias, comme s'il approuvait l'audace dont faisait preuve Ekiel.

" Effectivement, Grand Sapiarque, je vous demande d'entrer en concurrence avec Opale. Mais en aurez-vous le courage ? Xandrie est depuis bien trop longtemps sous la coupe d'Opale tant politiquement parlant qu'énergétiquement. Il est temps que cela change. Le peuple est las et la corruption est partout ou presque. Je ne compte plus le nombre de magouilles ou de dessous de table que j'ai refusé, parce que j'ai une certaine étique et que je me refuse de manger à tous les râteliers, pour m'enrichir. Certains de mes confrères ne s'en privent pas, je ne suis pas comme eux. Je sais ce que vous allez dire, que je suis une curiosité, surtout vu mes fonctions. Mais c'est ainsi."  

Il se lève et fait quelques pas, mains dans le dos avant de faire face à Elias et de lui répondre sincèrement.

"Je sers mon Roi fidèlement, mais sans vous mentir, un changement de pouvoir serait nécessaire. Cela amènerait un renouveau dans une faction qui souffre plus que jamais de son retard technologique et de son développement inégal lié aux prix du myste. La révolte gronde, mais Xandrie n'en reste pas moins importante sur la place politique Et que dire des ramifications de nos guildes dans les autres factions. Elles apportent un intérêt non négligeable, difficile à mesurer. Imaginez un seul instant que le Roi vienne à écouter la parole du peuple, cela plongerait les dirigeants Opaliens dans un profond désarroi. "  

Le Strigoi marque une pose avant de poursuivre.

 " Il y aurait bien une autre solution. Une solution que nous pourrions mettre en place, avec vos forces armées. Aujourd'hui, vos dirigeants, et ne le niez pas, rêvent d'une guerre pour occuper les esprits et résoudre les conflits. Ne dites pas le contraire, je me suis renseigné.

Il suffirait que nous mettions la main sur les mines de myste et les raffineries au nord de Xandrie. Cela créerait un conflit sans précédent, mais nous aurions le dessus sur Opale. Les mines ainsi fermées, vous auriez le monopole de l'énergie et plus rien ne vous empêcherait d'étendre votre technologie, de proposer l'énergie cristalline à toutes les factions et ainsi faire de plus amples bénéfices, ce qui contribuerait à financer d'autres de vos projets sur les cristaux, ainsi que des expéditions au cœur de la brume. Si toutes les mines sur le territoire de Xandrie venaient à tomber entre nos mains, cela constituerait un moyen de pression formidable sur la puissante Opale. Pensez-y.

Qui plus est, vos territoires les plus éloignés de la cité sont les plus démunis. Notamment les villages et les campagnes prises à Aramila, il y a quelques années maintenant. Des territoires dans lesquels gronde un vent de révolte, vu qu' Espistopoli et pardonnez-moi de vous le dire franchement, ne leur a apporté que famine et misère. Un vent de révolte que nous pourrions faire taire en important de la nourriture et de quoi semer. Un peuple qui a le ventre plein, ne se complait pas à se révolter. Je sais que ce sont là de bien maigres contributions que je vous propose, mais de sont des solutions  pour vous éviter une révolte au sein même de la haute cité."
 

Une fois son argumentation terminée, il se rassoit en face d'Elias, imperturbable.


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Ven 8 Sep - 20:15

« Laissez-moi reprendre depuis le début, somme le Grand Sapiarque d'une voix plate, impassible. Votre peuple est au plus mal après de longues années d'esclavages, à dépendre d'une autre faction pour le moins réfractaire à vous faire vivre dans l'excès et le contentement. Votre Roi, loué soit-il, ne semble pas décidé à répondre aux supplications des populations, vos collègues sont bien plus occupés à se regarder le nombril qu'à s'inquiéter du bien-être des Xandriens, et vous, le Ministre des Affaires Etrangères, avez décidé qu'il était temps que tout cela change. Aussi vous voilà dans mon bureau, à solliciter mes équipements militaires, mes hommes, mes machines, et mes rapports cordiaux avec Opale, pour peut-être, libérer votre cité. En échange de quoi, vous investissez dans mon entreprise, me laissez exporter l'énergie cristalline, et me fournissez des denrées pour nourrir Epistopoli et calmer les ardeurs de nos gens. Voyez-vous, Ekiel, il y a plusieurs failles à votre proposition : la plus flagrante étant que, si ma connaissance en politique sont bonnes, vous n'avez pas capacité de décider des échanges commerciaux entre nos deux factions. C'est votre collègue, le Ministre du Commerce, qui a ce pouvoir. Pensez-vous pouvoir le convaincre de venir, de sa propre initiative, me proposer le même accord commercial ? J'imagine que oui, vous n'auriez pas avancé des engagements sans être en mesure de les tenir. Seconde faille, et non des moindres : vous me demandez de vous faire confiance, et de signer dans votre projet dont je ne connais pas les tenants et aboutissants. Ca m'intrigue. Vous avez l'air persuadé de votre plan, mais ne souhaitez pas le partager avec moi ? Cependant, si nous devons faire affaire, et si vous comptez user de mes ressources pour le mener à bien, il me parait légitime de savoir dans quoi je m'engage, exactement. »

Mer 20 Sep - 17:05
Rencontre au sommet


Il fallait bien reconnaître une qualité au grand Sapiarque, il était loin d'être sot. Il avait eut tôt fait de trouver les failles dans le discours du ministre, des failles qui avaient été volontairement été laissées bien en évidence. Il lui exposait clairement son ressenti et le Strigoi esquissait un légersourire en coin.

 " Grand Sapiarque, quand j'avance une théorie ou lorsque je vous propose de vous faire parvenir les denrées alimentaires nécessaires à calmer votre peuple, c'est que cela est en mon pouvoir.Sinon je me serais tu . Mon Roi, pardonnez ma franchise, est un sot qui se repose sur ses lauriers et n'a de cesse de s'intéresser qu'à son petit confort . Et oui, mes confrères sont nombrilistes et ne pensent qu'à s'enrichir sur le dos d'autrui, vous y compris.
Quand à moi, voilà quelques années que j'officie dans ce monde de vautours et ce que j'ai constaté et constate ne fait que me renforcer dans mon optique de voir tomber tôt ou tard la monarchie. Elle n'a plus lieu d'être, elle est patriarcale, dépassée et à mon sens inutile. Pour ce qui est de vous convaincre, je n'ai nul besoin de me justifier.  J'ai appris de sources sûr que vous briguez une place bien particulière."


Il désigne alors d'un doigt l'étage du dessus sans prononcer un nom, ou même un titre afin de ne pas compromettre son homologue ou se compromettre lui même.

" Pour répondre à votre dernière interrogation, vous vous engagez à devenir l'une des personnes les plus puissantes et les plus craintes d'Uhr. N'est-ce pas ce que vous souhaitez depuis des années ?
Je n'aime pas employer ce genre de méthodes, mais sachez que j'ai en m'a possession certains documents qui certifient clairement que des accords on été passés et signés avec certaines industries et cela dans un seul but intensifier la crise économique et politique de votre faction. Si Epistopoli renonçait au territoire annexé cela provoquerait une cuisante défaite à qui vous savez. Une défaite qui vous serais profitable. Mais il suffirait d'un seul petit grain de sable dans votre engrenage pour que tout s'écroule. Etes-vous prêt à renoncer à tout ça, comme moi je suis prêt à renoncer à tout ce que je possède pour sauver l'avenir de Xandrie et détruire Opale ?"


Ekiel n'était pas homme à menacer qui que ce soit, ce n'était pas dans sa façon d'agir, mais parfois il fallait se montrer féroce et sans pitié lorsque l' on pensait sa cause juste.

Codage par Libella sur Graphiorum
Dim 1 Oct - 23:39

L'audace se fait chère lorsque l'on ne sait pas protéger ses arrières. Oser menacer le Grand Sapiarque n'a rien de judicieux, le silence qui s'abat sur la pièce est plus pesant qu'une tonne de plomb. L'air se glace, le temps se fige et le sourire qui étire sa bouche est plus menaçant encore que les lames que semblent lancer ses yeux, trouant cet énergumène de toute part ; ministre de pacotille ne sachant rester à sa place.

Car ce n'est pas avec des mots lancés au hasard que l'on obtient ce que l'on souhaite, il est clair que le démiurge d'Epistopoli se retient d'éclater de rire, plus pour ne pas briser sa propre image que par respect pour l'homme face à lui. Il pourrait l'écraser entre ses doigts, si facilement, pourtant Ekiel ne s'en aperçoit pas. Et dire qu'il prétend vouloir sauver son peuple, avec des méthodes pareilles !

 « Fort bien, Monsieur Zadicus. Vous aurez très prochainement une réponse on ne peut plus claire de ma part. Vous comprenez que ce n'est pas une décision qui se prend à la légère, aussi je m'octroie un temps de réflexion avant de m'engager dans ce noble combat. »

Aucune place au refus, le Grand Sapiarque se lève, raccompagne son rendez-vous à la porte de son bureau. Moins de cinq minutes, voilà le temps passé en compagnie de ce Xandrien, et une chose est certaine : jamais Elias n'a été en compagnie d'un homme aussi présomptueux, et ridicule que lui.

« Vous faites honneur à votre nation, monsieur le Ministre. » assure-t-il en serrant la main de son vis-à-vis, le sarcasme étant pour lui comme une seconde nature.
Dim 15 Oct - 17:32
Rencontre au sommet



L'air devenait pesant suite aux paroles du ministre de Xandrie et que dire du sourire menaçant du Grand Sapiarque. Il était évident qu'il n'avait pas aimé l'audace dont avait fait preuve Ekiel et aimer moins encore ses dernières paroles. Mais tout cela n'ébranlait même pas le calme olympien et l'aplomb du Strigoi.
Alors oui, sans doute qu'Elias ne le trouvait pas digne d'intérêt et plus encore arrogant ou stupide de le menacer en mentionnant quelques faits que ce dernier auraient voulu qu'ils demeurent inconnus, mais peu importait. Les mots avaient été choisis afin de faire mouche et visiblement tel avait été le cas. Une petite victoire en soi quand on se trouve dans l'antre d'un des hommes les plus puissants d'Epistopoli. Sans doute ne pensait-il pas qu'un simple ministre se permette de lui parler de la sorte. Comme quoi, il fallait toujours se méfier.

L'entrevue n'avait pas lieu de s'éterniser et d'ailleurs le Strigoi ne le voulait pas, pas plus que le Grand Sapiarque visiblement, puisque ce dernier lui donnerait bientôt une réponse. Il voulait un temps de réflexion, ben voyons, comme s'il n'avait pas déjà prise cette foutue décision ! Il souhaitait juste le faire mariner. C'était bien là, la façon de faire des politiques et cela quelque soit leur faction. Ekiel imitait Elias et se levait à son tour afin d'être raccompagné jusqu'à la porte.

Quand à la petite phrase qu'Elias mentionnait, annonçant que le ministre faisait honneur à sa nation. Elle sonnait faux aux oreilles du Strigoi. Il se foutait ni plus ni moins de sa gueule ,lui signifiant de cette manière sarcastique que sa nation n'était qu'un ramis de merde, juste bon à ramper devant Opale.

" Grand Sapiarque, ce fut un honneur. Au revoir." 

Il n'ajoutait rien de plus et quittait les lieux. Il voulait la jouer comme cela fort bien.


Codage par Libella sur Graphiorum
Dim 15 Oct - 19:24
« - Je dirais qu'il s'est douté de quelque chose, mon bon Roi, »  minauda une voix dans un coin de la pièce.

Des doutes ? Des doutes, très certainement. Il fallait dire que les nouvelles que le Roi Dynaste avait eu d'Epistopoli, peu de temps après le retour de son ministre des affaires étrangères, n'étaient pas bonnes. Le dialogue s'était fait en huis clos avec l'ensemble des autres ministres, comme une forme de rappel, de réminiscence de la loyauté qui était due. Évidemment, c'était Aegias qui avait eu l'idée, comme il avait reçu l'émissaire d'Elias von Beck quelques jours plus tôt. Il faisait un excellent intermédiaire avec Opale et pouvait à présent se targuer de bonnes relations avec Epistopoli. A lui, Qin Long faisait confiance aveuglément. Mais la haute trahison de Zadicus le rongeait, le rendant hautement paranoïaque. Il voulait s'assurer que ses mots soient entendus et compris.

Voilà à présent qu'il faisait les cent pas dans leur salle de conférence, attendant des nouvelles des assassins envoyés à la poursuite du parjure. Wanath s'était présenté en personne pour régler l'affaire dans la plus grande intimité. Après tout, il n'était pas le seul sur le coup : les faits n'étaient pas encore rendus publics, mais bientôt ce serait tout Xandrie qui serait au courant de ce que Zadicus avait essayé de faire et le Guet mettrait son nez dans ces affaires. Cette instance qui ne cessait de prouver son inefficacité et d'empiéter sur le pouvoir judiciaire du roi... ah comme il la détestait !

Oh comme il était en rognes.

« - Nous nous en fichons ! Qu'on le retrouve, qu'on en fasse un exemple ! Un révolutionnaire, un assassin... ! »

Wanath ne releva pas l'usage du mot comme d'une injure. Il espérait lui aussi mettre la main sur ce qui serait probablement le contrat le plus juteux de sa carrière. Les ministres se mettaient souvent des bâtons dans les roues et finissaient par provoquer leurs disparitions mutuelles, mais que le souverain lui-même le demande... voilà qui était historique. Sous sa capuche, l'homme observait surtout le Ministre de la Justice qui se tenait sur son siège, droit comme un I, imperturbable malgré les démonstrations émotionnelles plus ou moins contrôlées du roi Huan. Les yeux scrutateurs du golem s'attardaient sur chaque personne présente dans la pièce et dévisageaient à présent le Ministre du Commerce qui s'était levé pour user et abuser d'une choppe de vin laissée à son bon vouloir, sur une commode. Le gratin du gouvernement était réuni, seul manquait évidemment le principal concerné. Mais une présence, impromptue et à laquelle le Duc d'Oman ne cessait de revenir, était celle d'un homme assis de l'autre côté de la somptueuse table, en périphérie du spectacle offert par son homologue : Elias van Beck, en personne.

« - Je comprends que la situation vous mette dans une position délicate, toutefois tâchons de garder notre calme. Après tout, c'est plus une bonne nouvelle que l'inverse. Pour vous, comme pour moi. »

Non content de n'avoir su le rallier à sa cause, Ekiel en avait visiblement fait un ennemi. Les informations que le Grand Sapiarque avait pu réunir des moindres agissements de Zadicus à Epistopoli valaient beaucoup. Et le Ministre du Commerce était là pour entendre ce qu'il comptait bien demander en échange.

« - Pendant longtemps le Régent a ignoré la proximité de nos deux cités... Mais je ne suis pas le Régent. Je suis un homme d'affaires doublé d'un politicien et je pense que nous avons beaucoup en commun, vous et moi. »

Wanath eut à peine le temps de voir la paupière d'Aegis sursauter nerveusement. En passant par lui, l'épistopolitain avait bien compris qu'il garderait l'ascendant et aurait davantage de champ libre pour agir ; il savait qui détenait le pouvoir et avait fait le nécessaire pour se retrouver dans cette pièce, aujourd'hui, tel un invité indésirable.

« - Vous avez raison, Grand Sapiarque. Cette vermine ne mérite pas que nous perdions notre sang froid. Mais si nous ne parvenons pas à le retrouver...

- Je ne demande qu'à joindre mes efforts aux vôtres, grand roi. Je donnerai le mot. Ekiel Reyes Zadicus ne pourra trouver lieu sûr à Xandrie comme à Epistopoli, soyez en certain, » indiqua l'industriel d'une voix mielleuse. « Maintenant, il y a un autre sujet dont j'aimerais parler... »

Évidemment. Les renseignements avaient déjà été offerts, mais Elias voyait plus loin que des amitiés, de simples remerciements. Il y avait quelque chose dans le discours d'Ekiel qui sonnait vrai... seulement le pauvre homme n'avait rien à offrir. Mais le Ministre de la Justice, à travers le Roi Souverain, était la personne dans cette pièce avec le plus gros pouvoir de négociation ; à défaut de le persuader, il pouvait le contraindre en l'emmêlant dans les fils de sa marionnette. Et au regard du golem, celui-ci le savait tout aussi bien que le Grand Sapiarque.

L'homme était venu avec une valise, laissée à ses pieds depuis qu'il avait pris place autour de la table de réunion où tous étaient revenus s'assoir dans le calme, à présent. Seul restait debout Wanath, ombre parmi les ombres, oublié de tous, ou presque ; il savait le Duc d'Oman conscient du moindre changement dans l'air. Le silence ne faisait que prolonger le suspens, lorsque l'épistopolitain souleva sa valise et la posa à l'horizontale devant lui, avant de l'ouvrir.

S'y trouvait un orbe, similaire à un cristal, d'une pureté inconcevable et irradiant d'une lumière intense. Même l'assassin pouvait ressentir l'énergie que celui-ci dégageait depuis sa position, en retrait.

« - Messieurs, je vous présente l'énergie de demain. »