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[Requête] Blanc comme neige

[Requête] Blanc comme neige Brandw10
Sam 30 Juil - 13:18
https://www.astrebrume.com/t69-requete-blanc-comme-neige#179

Une quinzaine de jours plus tôt - Guilde des Aventuriers, devant le panneau des contrats :

- Hey ! Willow ! Ça fait un bout. Comment vas-tu la p'tiote ?!
- Marcus... J't'ai déjà dit de plus m'appeler comme ça ! Dis-je avec un air mi-bougonne mi-amusée.
- Ouep tu m'las d'jà dis mais tu resteras la p'tiote pour moi ! Alors, tu racontes quoi ?
- Pas grand chose, le classique quoi.
- Aller... T'veux pas faire plaisir à un vieux loup et lui permettre d'voyager comme dans l'bon vieux temps d'sa jeunesse ?
- T'es con... Tu peux encore voyager.
- Dis qu'j'suis vieux pendant qu't'y es !
- T'es plus tout jeune en fait...
- Génération sans respect ça !

Marcus ? C'est un vieux d'la vieille, un bon gars d'une époque révolue persuadé des bienfaits de la guilde. Il s'est engagé tôt, vite et avec passion. Il a survécu à de nombreuses histoires noires et en a récolté des anecdotes, conseils, peines mais aussi des cheveux blancs. Lisses, ils tombent autour de son visage pour recouvrir une barbe d'une quinzaine de centimètres. Son nez, épais et aplati à la base, est surmonté d'une paire d'yeux marrons cerné par la fatigue d'une vie et les rides. Plutôt mince dans mes souvenirs, il s'est encore empaté depuis qu'il est devenu sédentaire. Oui, il est trop vieux pour les dangers, ça lui mine le moral malgré sa bonne humeur et ça se voit dans ses teintes rougeâtres causées par l'alcool. Dans la guilde, quant on a la chance (ou malchance pour certains) de vieillir, et qu'on a prouvé sa valeur, on est reconverti dans la logistique. Soit en entraîneur, soit en gestionnaire de points de rencontres ou autres métiers nécessaires au bon fonctionnement des rouages. Lui, il a choisi de gérer les entrées, sorties et validation des différents contrats d'Opale. Place de choix, il aurait pû se retrouver dans une bourgade perdue du fin fond du cul d'Urh où les seuls contrats viennent de la vieille folle qui a perdue son chat...

Enfin, je lui raconte mes dernières expériences. Le rôle de garde du corps de la jeune femme médecin et de son protecteur aigri. Le voyage de nuit le fait rire jaune. La rencontre du pont... Je lui parle aussi de ma rencontre avec Ratamahatta, le mutant aux milles adeptes. Je lui parle de la musique, de la folie et de l'agitation résidant dans l'entrepôt. Il s'insurge une nouvelle fois sur la nouvelle génération, la mienne, et de ses dérives. Choisir de devenir un mutant... Aberration sans nom. Crime envers les Dieux et la vie, qu'avant c'était mieux et tout le tintouin classique des anciens n'ayant plus que leurs souvenirs et morales. Ils ne gardent que leurs bons côtés et en oublient leurs tords passés. J'hausse les épaules.

- La vie est déjà assez compliquée pour se soucier du choix des autres.
- Ça t'va bien ça ! Tu restes dans ton coin. À l'écart d'tous sans vouloir côtoyer les autres. Tu r'joues ton passé et t'y enfermes : Tu t'exiles toute seule la p'tiote...
- ...

Le con, il m'a clouée le bec. Seule solution que je connais, dans ce genre de situation, qui m'a souvent sortie de discussion que je ne voulais pas.

- J'préfère être seule qu'avec une génération de dégénérés comme tu dis.

Il a un rire gras mais son regard en dit plus. Il a bien compris avoir touché un point sensible. Il a le sens social et la gentillesse assez acerbes pour ne pas en rajouter une couche ni remuer le couteau dans la plaie.

- Sinon, t'as trouvé ton bonheur ?
- Mouais... Pas vraiment. Y'a que des contrats de chasse... J'ai bien envie d'changer d'air pour une fois. T'aurais pas autre chose ?

Il hésite, regarde à gauche, à droite, me fixe droit dans les yeux. Les siens montrent clairement l'hésitation.

- Aller... S'te plaît Marcus... Pour moi...
- ... Hum. ... Bon. Okay okay. Approche la p'tiote.

Il sort de la poche intérieure de sa veste en cuir limée par le temps, un papier tout neuf qu'il me tend discrètement.

- J'viens d'recevoir ça... Un contrat d'Opale et d'Epistopoli. Première urgence, d'classe A. J'ai essayé d'en savoir plus. Rien à faire. T'connais l'dicton...
- Si c'est flou, c'est toi qui flouze.
- Mes avis qu'c'est un plan à emmerdes...

Le papier entre les doigts, je penche les yeux dessus et lis le document :

" Contrat

Demandeur(s):
Magistère d'Opale
Comité d'instructions d'Epistopoli

Mission(s) :
Un convoi entre nos deux nations a disparu.
Le matériel à bord est nécessaire à la bonne entente entre les deux nations.
Le retrouver.
Plus plus d'informations : prendre contact avec les organes référents."

- En effet, c'est flou...
- Laisse ça à d'autres la p'tiote, t'as pas b'soin d'ça.
...
- Désolé Marcus, mais c'est une bonne aubaine pour s'faire connaître. Moi qui manque de relations, c'parfait non ?
- Tu détournes mes propos jeune fille.
- Exact.
- Bordel d'merde...
Sam 27 Aoû - 11:38
Je suis reçue, après une trop longue attente, dans un bureau des plus victorien. Le bois brut omniprésent s'enroule en volutes et autres convolutions marquant une envie esthétique importante pour le propriétaire des lieux. Au fond, une fenêtre en amphithéâtre découpe le mur, en trois parties, pour laisser admirer le paysage d'Opale. Entre cette dernière et le bureau, un fauteuil en cuir rembourré sur lequel est assis un homme. Mon âge, à peine plus, le temps et le stress ont déjà marqué leur passage sur son crâne à la calvitie précoce.
À mon entrée, il pince les lèvres et rehausse ses petites lunettes rectangulaires. Mon avis qu'il aurait préféré ne jamais me rencontrer. Peut être même qu'il s'est retrouvé à gérer cette affaire par ordre de son patron, lui-même s'étant débarrassé de la tâche donné par son supérieur. Ainsi de suite jusqu'à mon hôte n'ayant personne à qui refiler la bombe.
D'un mouvement de bras, il m'invite à prendre place face à lui. Le siège, plus banal, est légèrement plus bas que le sien. J'aime pas ça putain, j'ai l'impression de retourner dans le passé, à l'orphelinat, quant on était convoquée dans le bureau de la supérieur.

- Bien. Madame... Madame ?
- Willow.
- Bien. Madame Willow. Mon secrétaire m'a fait part des raisons de votre présence ici. En quoi puis-je vous aider ?
- En quoi pouvez-vous... Pour avoir plus d'informations sur la demande. Ce que l'on recherche, où, comment et tout autre renseignement pouvant nous aiguiller.
- Je peux vous indiquer la localisation du convoi.
- C'est un début.
- Le chariot a été perdu dans la Contade entre les monts des Trois Soeurs.
- C'est vaste. Autant chercher une aiguille dans une botte de foin et laisser pourrir le chariot avec son contenant.
- Notre chargement n'a plus donné signe de vie après être parti de Doucerive en direction de Marie-du-val.
- Ils comptaient donc passer par la gorge du Mesnon...
- Je vois que vous connaissez vos cartes...
- Il y avait quoi dedans ?
- C'est confidentiel.
- Qui le dirigeait ?
- Confidentiel.
- Des pistes des raisons de sa disparition ?
- Confidentiel.
- ...
- Un autre renseignement ?
- Aucun, je le crains.

Son petit jeu commence à m'exaspèrer.
- C'est dommage de cacher des informations à ceux allant récupérer votre marchandise. Ça amenuise vos chances de la retrouver... D'ailleurs, dans le contrat, il est indiqué qu'il s'agit d'un convoi entre vous, le Magistère, et le comité d'instructions d'Episto'... Nous devons chercher une ou deux embarcations ?

Ma demande fait mouche. En effet, il réitère le même pincement de lèvres qu'à mon entrée. Lui, il ne doit pas être doué au poker et autres jeux de bluff.
- C'est..
- Confidentiel ?
- Confidentiel, oui.

Un ange passe, se délecte de la situation qui commence à se tendre entre l'employé et moi. J'imagine que je n'en tirerais rien de plus...

- Monsieur...
- Madame...

Je me lève, lui sers la main et repars dans le même silence qu'à mon arrivée. Cette histoire est de plus en plus floue...
Dim 28 Aoû - 12:24
Un journée des plus désagréable pour notre cher Vagabond qui errait dans les rues d’Opale. Non pas que cela l’amusait particulièrement, mais il n’avait pas le choix. Ses vêtements étaient dans un piteux états, irrécupérables, et devaient donc s’en acheter d’autres. La forêt ne vendant pas de telles choses, le retour à la ville était une obligation. Le problème, c’était cette sensation d’être observé. Pas nécessairement par la foule, Artémis passait relativement inaperçu malgré sa carrure. Il sentait des personnes le suivre sans réellement pouvoir les identifier. À chaque fois qu’il tentait des les effacer de ses pensées, leur manque de discrétion – volontaire ou non – lui faisait rappeler leur présence.

Il retourna dans cette boutique, dans les pauvres quartiers d’Opale, à l’écart de la bourgeoisie, où il achetait habituellement ses vêtements. Assez simples, peu chers, une moindre qualité mais il portait sa combinaison le plus clair de son temps. Ces tenues ne seront utilisées que lors de rares occasions. Aujourd’hui, il se déplaçait avec une chemise blanche jaunie à certains endroits à cause de la transpiration à répétition. Le solitaire se moquait pas mal de l’apparence qu’il dégageait, mais il appréciait tout de même porter des vêtements sains. Ses choix furent relativement simples. Une chemise blanche, ample et légère, afin de ne pas l’obstruer dans ses mouvements. Un pantalon réalisé avec du cuir, plus résistant que le tissu, ample, noir. Il se prit aussi des bottes pour l’hiver.

En sortant, il lui restait encore quelques piécette, de quoi boire une chope de bière. Cette envie le démangea et il hâta avant que sa Nebula ne décide d’autre chose. Dans son hélas, à son grand désarroi, il se heurta à une demoiselle qui lança aussitôt un regard noir, prête à riposter. D’un coup d’œil, Artémis l’analyse de haut en bas. À première vue, ce n’était pas qu’une simple demoiselle. Athlétique, féline, puis armée, elle semblait peu sociale et impulsive. Un coup pouvait surgir à tout moment. Par instinct de survie, Artémis se mit en garde, puis cessa en prenant du recul sur la situation. Elle était certes effrayante, mais il n’avait commis aucun mal. Des excuses suffiraient certainement.

« Veuillez accepter mes excuses, ma chère, fit-il presque en s’inclinant. Pris d’une grande soif, je me dirigeais vers le premier bar, quand je vous ai malheureusement percuté. Vous allez bien ? Que puis-je faire pour me faire pardonner ? »

Des maux de tête l’assaillirent. Non, Nebula. Je ne vais pas lui lécher les pieds. Fous-moi la paix.
Mer 7 Sep - 12:39
Sortie de l'entretien aux réponses évasives et lacunaires, je parcours les pavés d'Opale. Toute cette histoire ne me dit rien qui vaille et je pense, imagine, essaye tout du moins, d'élaborer un scénario expliquant la dissimulation de certains éléments. Pourquoi les cacher ? Ça donne l'impression de ne pas souhaiter que l'on retrouve leurs cargaisons. Contrôler une possible fuite d'informations ? Non, si ça fuite c'est de ma faut et cela voudrait dire m'asseoir probablement sur mon gagne-pain en augmentant la concurrence. Il y a anguille sous roche Dans la cargaison ou Autour de sa disparition... Des objets importants ou une avancée majeure peut-être ? Ou bien est-ce la disparition qui pose ...

Deux comètes perdues dans leurs pensées, des trajectoires diverses et opposées, pour une rencontre fortuite. Le hasard du temps, le destin pour certains, la marge d'erreurs pour d'autres. Tant d'idées, de mots et de morts à travers les âges pour un évènement simple. Une simple différence de pensée pour une même vérité. Une même solution pour une simple différence d'égo... Je divague.

L'homme est grand, bien bâti et à la mâchoire carrée. Bien qu'il soit propre sûr lui, un coup d'oeil sur ses mains, tandis qu'il s'incline, m'indiquent son habitude au travail physique... Une idée me traverse l'esprit.

- Déjà, tu peux éviter les mots doux. J'suis pas cliente du sucre. Les "ma chère" et autres "joli coeur", tu les remballes et tu m'dis tu... Te faire pardonner ? Rien. J'suis pas blessée et j'suis tout aussi fautive.
Par contre, j'aurais bien quelque chose à te proposer mais, pas ici. Si ça t'intrigue, t'as qu'à me retrouver à la guilde des Aventuriers en début d'soirée.
Sur ce... Bonne journée.

Je tourne les talons et continue ma route. La destination n'est autre que le point de ralliement de la guilde. J'y retrouve un Marcus rempli de questions lui brûlant les lèvres. Je lui raconte le tout. Il peste. L'inverse aurait changé pour une fois. Il grommele à l'annonce du possible visiteur. Un inconnu, un sans-expérience, tous mes choix sont dénués de jugeotte et de réflexion, selon lui. Pour moi, j'y vois une opportunité, une porte de sortie. Si tout se passe bien, peut être rejoindra-t-il la guilde ? Si tout se passe mal... Ici bas, soit t'es chasseur soit t'es la proie. Avec moi, si tu penses être chasseur, c'est qu't'es l'appât.
Mer 14 Sep - 21:23
« Je sais que tu me l’avais dit, Nebula, mais que voulais-tu que je fasse ? », marmonna le vagabond sans faire attention à ce qu’il se tramait autour de lui, ignorant même le regard perçant de la demoiselle se trouvant face à lui. Artémis pouvait ranger ses bonnes manières avec cette dernière. Le message était bien reçu. Pensant s’en tirer tranquillement, celle-ci proposa de rendre un certain service dont elle ne pouvait parler ici. Elle lui indiqua un lieu de rendez-vous pour le début de soirée. De toute évidence, il n’avait absolument l’intention de s’y rendre.

Manquerait plus que je paye sa tournée, pensa le solitaire en se grattant la tête.

Mais la Nebula en décida autrement. « Non, je t’ai dit que je n’irai pas. Fous-moi la paix maintenant. On a d’autres plus importantes à gérer. Comment ça quoi ? On doit trouver de quoi s’armer pour l’hiver. T’as oublié comme on en a chié l’hiver dernier ? Pouahaha ! Plus forts ? Nous ? Et ces nouvelles espèces non répertoriées qui apparaissent chaque année, t’en fais quoi? Même nos pouvoirs mettent parfois plusieurs jours à réparer ma carcasse. Franchement, Nebula, bataille pas, c’est niette. »

***

« Tu fais chier. Je t’avais dit que non. Me foutre des migraines toute la journée, sans déconner. Je n’imagine même pas à quel point tu dois être usé après tant d’effort. Ah non. C’est mon énergie que tu puises, j’ai du me résigner avant d’être à court de force pour rentrer chez nous. Vermine. », pesta Artémis qui pénétra dans l’enceinte de la Guilde des Aventuriers. Il s’arrêta sur le seuil de la porte avant qu’elle ne se ferme derrière et qu’il n’avance d’un pas. Il observa aussitôt les alentours. Un lieu un plus sauvage que les beaux intérieurs d’Opale, sans pour autant être pauvre. Vétuste pour des mercenaires, mais l’argent était bien présent en ce lieu. Le vagabond chercha sa cible quelques instants de la retrouver accoudée à un comptoir. Il traversa la grande salle où régnait la vie et l’agitation, sans échapper à quelques coups d’épaule, mais les petits malins furent certainement surpris par la masse musculaire qui les repoussa.

« Si je suis là, c’est uniquement parce... », dit-il avant de s’interrompre et de caressa sa tempe d’une main. « Laisse tomber. Que me veux-tu ? »

Ça puait l’aventure à plein nez. Elle ne lui aurait pas donné en ce lieu si c’était simplement pour boire un coup. Malgré ses gros bras, Artémis n’était pas dépourvu d’une certaine intelligence, seul héritage de ses parents qu’il conserva bien malgré lui. Selon lui, cette femme avait besoin d’un soutien, d’un allié, pour une mission probablement presque impossible que tous les autres ignoraient bien volontairement. Étant donné le tempérament de la féline, il ne s’étonnerait pas de la savoir déterminée à aller au bout de traquenard. Cependant, avant d’en être sûr et d’émettre quelques réticences, il préféra attendre qu’elle aille au bout de son idée. À son tour, il s’accouda et plongea ses yeux dans ceux de la femme.
Mar 15 Nov - 12:03
Il débarque dans l'antre des aventuriers prêt à mordre le loup blanc. Erreur, ici le mâle alpha est une louve. Elle ne montre pas ses crocs, elle observe de loin. Elle ne joue pas à hurler ou pisser dans les coins pour annoncer sa présence, une meute ne l'intéresse pas. Dominer ses congénères est une perte de temps. Elle est solitaire. L'homme s'approche. Elle a l'intuition d'un semblable. Deux âmes isolées. Deux flèches à travers l'espace et le temps traçant leurs lignes à travers les obstacles.
Un mouvement de main, une poignée de secondes, deux bières, format pinte, glissent sur le comptoir jusqu'à leurs doigts. Un levé de verre, un autre de coude, une descente de liquide. Les récipients se reposent silencieux dans le bruit des conversations.


- Je ne vais pas y aller par quatre chemins. Moi c'est Willow, Will' pour les intimes. Ensuite, voilà la mission.

Je fais glisser l'ordre de mission sur le zinc jusqu'aux yeux de l'individu.

- J'ai pas plus d'informations hormis la localisation, et encore... Les gars du Magistère n'était pas locace. Comme on dit entre nous : si c'est flou
- C'est toi qui flouze.

Marcus apparaît derrière moi, regard jugeant sur mon invité. Je peux presque imaginer ses pensées et ses réticences quant à la présence de l'étranger.

- Pourquoi tu l'as ramené ici ? Y'a pas assez d'gars solides dans nos rangs pour t'accompagner ?
- Pas confiance en eux.

Des têtes se tournent, me dévisagent, grognent à voix basses.

- Et en lui, oui ? Tu sais même pas s'il sait se battre.
- Marcus...
- Tu files une mauvaise pente, je n'ai pas besoin de te rappeler
- Marcus..
- tes déboires d'autres fois non ? T'es...
- MARCUS ! Ta gueule. Mon passé ne te regarde pas. Mes choix ne te regardent pas. Tu n'es pas mon père et je n'suis pas ta fille.
- Tu oublies peut être que
- Merci.
- Je disais juste
- Merci ! ...
Désolé pour ça. Cela dit, il marque un point. Tu sais te battre ? On a une salle d'entraînement à l'arrière, un petit round ça te dit ?
Sam 19 Nov - 11:29

Une pinte. Absolument ce qu’il désirait pour alléger ses douleurs. Une bonne rasade suivie d’un contrôle de sa fréquence respiratoire malgré le vacarme, et tout redevint presque dans l’ordre. Il put pleinement réaliser où il se trouvait à présent, ce qui l’entourait et surtout s’intéresser à son interlocutrice. Dans son regard, il reçut un message : « nous sommes pareils ». Des bêtes solitaires. Il fit ensuite la connaissance de Marcus. Drôle de type qui ne voulait pourtant que le bien de Willow. Manifestement, il doutait de la fiabilité du vagabond et il avait entièrement raison d’émettre ce doute.

Savait-il se battre ? Telle était la question que se posaient Will’, Marcus, puis probablement les quelques curieux aux alentours. S’il était capable de se présenter ici, en un seul morceau, après tout ce qu’il avait vécu, ce n’était pas uniquement dû au hasard. Il ne put réfréner un léger sourire.

« Je me débrouille. Peut-être mieux que les rigolos qui nous entourent. Pas certain du bienfait de ce test, mais j’imagine que tu ne démordras pas, alors allons-y. »

Ils se rendirent au dojo. Artémis imagina le style de combat de la demoiselle. Avec sa massue, elle semblait relativement puissante. Le genre frêle qui cognait fort. Détestable. En fait, d’instinct, c’était incontestablement une redoutable combattante. N’ayant pas emporté ses armes, il ne disposait que d’armes en bois, mis à disposition pour les duels non-mortels. Saisissant une épée en bois, autrement dit un bâton, l’épéiste la tournoya légèrement pour sa familiariser avec l’objet. Son excès de sérénité et son détachement pouvaient effectivement induire en erreur. Malgré sa musculature, beaucoup le prenaient pour un faible avec un corps robuste. Aucune cicatrice visible, signe qu’il n’avait jamais combattu.

Il se mit en garde. Le vagabond appréhendait un peu ce test. Le tempérament explosif de son adversaire pourrait transformer ce simple round en un véritable massacre. « Ce n’est qu’un simple test d’aptitude, hein ? », fit-il presque craintif. Il décela une pointe d’agacement ou de machiavélisme chez cette femme qui s’élança à sa rencontre.


Mer 30 Nov - 10:56
L'élan, pas l'animal, le mouvement, accueilli par une feinte. Demi-tour, un revers de la main bloqué, contré par un twist du gauche. Duck! Passement de jambes, un tango de frappes et de parades rythme les martèlements du sol. Un sourire aux lèvres, des regards qui s'échangent et une tension naissante. Je ressens un profond malaise. Au fond de mes tripes, une désagréable sensation s'installe et s'amplifie au fur et à mesure des passes comme l'écho d'un futur mouvementé...

https://www.astrebrume.com/t69-requete-blanc-comme-neige#179
Sam 3 Déc - 16:27

Elle bouge bien, pensa Artémis en analysant les mouvements de son adversaire. Elle était presque féline. Continuant cette valse aussi délicate que dévastatrice, le vagabond avait l’impression de sceller son destin dans une aventure qu’il ne maîtrisait pas, comme spectateur de sa propre vie, comme si des forces supérieures dictaient ses mouvements et ses décisions. En ce qui concernant sa nouvelle partenaire, aucun doute n’était permis quant à ses compétences au combat. Au bout d’un certain temps, l’ermite jugea bon de s’arrêter là. Ils s’étaient suffisamment renifler le derrière pour comprendre qu’ils pouvaient s’aider l’un et l’autre.

« Quelle est la suite ? »

La suite, il s’apprêtait à la connaître.