Marche de Renon
Archevêché épistopolitain
Au-delà des remparts de la capitale régionale, la Marche se distingue par son climat subtropical humide, son maquis et ses jungles denses, mais aussi et surtout par ses sols riches en hydrocarbures, stratégiques pour le bon fonctionnement des industries épistopolitaines. Malgré les contestations, les dispositifs de forage n'ont cessé de se multiplier dans le paysage depuis que le territoire s'est vu annexé, polluant les sols des exploitations agricoles et achevant de détruire l'économie locale, déjà bien ravagée par la guerre, de ce que l'on appelait jadis le « Grenier d'Aramila ».
Socialement divisé, le Renon se caractérise par la pauvreté alarmante de ses ressortissants tandis que la bourgeoisie d’Epistopoli se plaît à investir les Territoria Novae, s'arrachant chaque parcelle à grand renfort de ventes duplices et de dépossessions des communautés locales. La tension est donc palpable entre ceux qui se reconnaissent comme partisans d'Aramila, les « réunionistes », et ceux ayant embrassé leur nouvelle vie grâce aux opportunités offertes par les colons epistotes. Les altercations sont nombreuses et les agressions, dégradations et ribambelle d'actes criminels surviennent pratiquement au grand jour, dans un camp comme dans l'autre. Il est donc devenu très difficile de se faire la voix de la raison dans ce territoire où les actes haineux et la discrimination sont devenues monnaie courante, menaçant de le faire replonger à tout moment dans un cycle de violences.
La Ville de Renon
Reflétant l'économie locale désastreuse, les rues de Renon sont réputées malfamées à la tombée de la nuit : malgré l'éclairage assuré par le nouveau réseau électrique et la centrale de charbon, des criminels rôdent dans l'ombre et s'en prennent aussi bien aux voyageurs de passage qu'aux réunionistes et partisans du renouveau. Ceci sans compter les affrontements constants entre les deux camps et le terrorisme local contribuant à l'instabilité de la ville et de ses alentours, malgré la mainmise de l'Amiral et de son armée, installés depuis plusieurs décennies dans la région occupée. Du savoir-faire agricole ou de la gastronomie locale, il ne reste malheureusement plus grand chose tant la production et la consommation industrielles sont privilégiées. Toutefois certains irréductibles continuent à maintenir leur activité pour que des privilégiés, souvent réunionistes, puissent en profiter et ainsi ne pas perdre espoir.
Les Terres de Soufre
Évènements
1567 - L'expatriation sanctaine
Alors que les loges secrètes sont démantelées, de nombreux hérétiques fuient Sancta et se réfugient en secret à Renon où l’Église est à la fois moins présente et bien plus clémente. Cherchant en parallèle à tempérer la répression causée par sa voisine, Aramila ignore pendant un temps les mouvements de population jusqu'à ce que Sancta, confrontée à la prépondérance de ses expatriés dans l'archevêché de Renon, sous-entende un rattachement de la région à sa province ecclésiastique pour éviter que cela ne dégénère en esclandre diplomatique. Si le rattachement n'a jamais été discuté en raison de l'instabilité politique du pays à l'époque, beaucoup estiment que c'est de là que serait née la défiance historique entre les deux Hautes Cités, qui aurait survécu à la Révolution et serait une des causes initiales des guerres aramilanne.
1655 - L'impact de la Révolution
Devant le succès de la révolution et la libre pratique des sciences promue par Epistopoli, de nombreux citoyens des terres limitrophes de Renon se prennent à rêver à un développement technologique pour le Grenier d'Aramila. L'influence scientifique finira par déteindre sur les méthodes de production et l'utilisation de machines innovantes pour semer et moissonner, avant que le Concile Œcuménique d'Aramila en interdise l'usage. Cette décision provoquera une nouvelle fuite des cerveaux et une crise démocratique pour l'archevêché, privé d'une partie de sa main d’œuvre étrangère et bon marché.
1859 - La Dernière Guerre
Après six années de ravage causées par la guerre dans les terres limitrophes, Renon et ses campagnes passent officiellement sous le drapeau épistopolitain alors que les forces d'Aramila se retirent définitivement pour consolider les frontières de l'archevêché d'Aramila. Province ou protectorat, le nom importe peu : le nouveau statut laisse dans tous les cas les locaux partagés, bien curieux de savoir à quelle sauce ils vont être mangés.
1893 - La résurgence réunioniste
Plus de vingt ans après la fin des affrontements, le Renon est demeurée une terre sinistrée, contribuant uniquement au profil de quelques nantis et de ceux qui ont su prendre le train épistopolitain en route. La colère gronde et des insurrections poignent, fomentées par certains « réunionistes », rencontrant une réponse toute aussi violente chez les partisans de la cohabitation. À cela s'ajoute la criminalité qui n'a jamais été aussi haute, rendant les rues de Renon particulièrement dangereuses, et le constat de la dévastation des paysages par les nombreuses plateformes de forage et raffineries de pétrole qui polluent et assèchent les sols, causant le désarroi des petits producteurs...
1901 - Avis de tempête
Les attaques terroristes se multiplient dans le Renon. On raconte même avoir vu les terrifiantes flammes vertes du feu grégeois au loin sur les oléoducs. En ville, les rumeurs parlent d'une évasion éclair et rocambolesque dans l'une des casernes militaires épistotes. On raconte que c'est le Sirocco qui a fait le coup pour libérer l'un des siens ! On ne peut pas leur enlever qu'ils agissent et ne laissent aucun des leurs sur le carreau.
Ajouté par Arno Dalmesca