Ven 13 Jan - 14:13
A la cime d'un foyer
- ft. Halie
Au travers des branches lourdes et de la végétation aveuglante, un ilot de lumière se dessinait délicatement dans l'horizon dense. Le ciel était loin, presque invisible, dissimulé derrière les feuilles, et l'ombre des arbres drapait la forêt d'un voile sombre, presque oppressant pour la nudibranche qui errait entre les cimes. Depuis combien de temps vagabondait-elle ainsi dans ces bois; elle-même n'aurait pas su vous le dire. Cela faisait un moment que sa conscience n'était plus tout à fait claire.
Persival n'avait pas pu contourner la forêt. Elle traquait depuis quelques jours la trace d'une cible pour laquelle on l'avait généreusement payée, et elle ne pouvait pas se permettre de laisser ses pas se noyer dans la région. Il y avait de fortes chances que sa proie l'ait repérée et se soit engloutie dans ces bois volontairement, dans le but de la perdre, et pour être tout à fait honnête, c'était une stratégie qui fonctionnait. L'amphibienne était parvenue à mettre à profit son expertise en chasse pour suivre l'individu sur une certaine distance; mais, trop focalisée sur son cheminement, elle avait négligé les dangers environnants. La forêt de l'Arbre-Dieu n'était pas une région dont elle foulait fréquemment les routes, et elle n'avait que peu de connaissances sur les êtres qui habitaient ces lieux.
Brusquement, comme un prédateur fondant sur son gibier, une créature avait attaqué le triton sans aucune vergogne. Ce n'était que sur un coup de chance que Percéphale était parvenue à se défendre d'un fil de stylet, faisant fuir la bête qu'elle avait à peine identifié, mais son sang s'écoulait alors de son épaule blessée et il lui fallait trouver refuge quelque part.
Le chasseur se sentait chassé. Sur le qui vive, elle avait parcouru quelques mètres avant d'apercevoir ce val de lumière frayant sa place au milieu des cimes, tel un oasis d'espoir dans une jungle inhospitalière. Ses pas étaient lents et prudents, ne souhaitant pas commettre d'erreur une deuxième fois, elle s'approchait doucement de cet éden, d'où semblaient chanter les oiseaux et d'où on entendait presque le délicat clapotis de l'eau. La nudibranche se permit un soupir de soulagement avant d'aller s'asseoir au pieds d'un arbre. Un ruissellement coulait doucement au creux de ses jambes, dont elle profita pour calmer sa respiration. Son sang continuait de couler et elle avait sûrement laissé des traces de son passage. Elle ne pouvait pas se permettre de rester là trop longtemps. Mais sa vision s'embrumait, et des vertiges la saisirent, et bientôt, elle sentit toute force la quitter. La fatigue de ces trois jours de chasse, cumulée à la blessure, ne lui rendaient guère service.
Alors qu'elle s'apprêtait à sortir sa gourde pour hydrater sa gorge serrée un instant, elle entendit derrière l'arbre auquel elle était appuyé le craquement d'une branche et l'envol des oiseaux apeurés. Son instinct lui disait de se lever, mais son corps ne bougeait pas. Cela faisait trop longtemps que l'amphibienne errait à l'air libre, ses mécanismes de défense ne lui serviraient pas. D'un geste lent et silencieux, elle dégaina de nouveau l'un de ses stylets et fit non sans mal l'effort de s'accroupir sur ses palmes, à l'affût de la moindre présence.
Persival n'avait pas pu contourner la forêt. Elle traquait depuis quelques jours la trace d'une cible pour laquelle on l'avait généreusement payée, et elle ne pouvait pas se permettre de laisser ses pas se noyer dans la région. Il y avait de fortes chances que sa proie l'ait repérée et se soit engloutie dans ces bois volontairement, dans le but de la perdre, et pour être tout à fait honnête, c'était une stratégie qui fonctionnait. L'amphibienne était parvenue à mettre à profit son expertise en chasse pour suivre l'individu sur une certaine distance; mais, trop focalisée sur son cheminement, elle avait négligé les dangers environnants. La forêt de l'Arbre-Dieu n'était pas une région dont elle foulait fréquemment les routes, et elle n'avait que peu de connaissances sur les êtres qui habitaient ces lieux.
Brusquement, comme un prédateur fondant sur son gibier, une créature avait attaqué le triton sans aucune vergogne. Ce n'était que sur un coup de chance que Percéphale était parvenue à se défendre d'un fil de stylet, faisant fuir la bête qu'elle avait à peine identifié, mais son sang s'écoulait alors de son épaule blessée et il lui fallait trouver refuge quelque part.
Le chasseur se sentait chassé. Sur le qui vive, elle avait parcouru quelques mètres avant d'apercevoir ce val de lumière frayant sa place au milieu des cimes, tel un oasis d'espoir dans une jungle inhospitalière. Ses pas étaient lents et prudents, ne souhaitant pas commettre d'erreur une deuxième fois, elle s'approchait doucement de cet éden, d'où semblaient chanter les oiseaux et d'où on entendait presque le délicat clapotis de l'eau. La nudibranche se permit un soupir de soulagement avant d'aller s'asseoir au pieds d'un arbre. Un ruissellement coulait doucement au creux de ses jambes, dont elle profita pour calmer sa respiration. Son sang continuait de couler et elle avait sûrement laissé des traces de son passage. Elle ne pouvait pas se permettre de rester là trop longtemps. Mais sa vision s'embrumait, et des vertiges la saisirent, et bientôt, elle sentit toute force la quitter. La fatigue de ces trois jours de chasse, cumulée à la blessure, ne lui rendaient guère service.
Alors qu'elle s'apprêtait à sortir sa gourde pour hydrater sa gorge serrée un instant, elle entendit derrière l'arbre auquel elle était appuyé le craquement d'une branche et l'envol des oiseaux apeurés. Son instinct lui disait de se lever, mais son corps ne bougeait pas. Cela faisait trop longtemps que l'amphibienne errait à l'air libre, ses mécanismes de défense ne lui serviraient pas. D'un geste lent et silencieux, elle dégaina de nouveau l'un de ses stylets et fit non sans mal l'effort de s'accroupir sur ses palmes, à l'affût de la moindre présence.
Dernière édition par Percéphale le Sam 21 Jan - 1:45, édité 5 fois