Ven 6 Jan - 19:58
POST MJ : LES SOUTERRAINS
Après une bonne heure de marche, dans le noir, dans la boue, dans une humidité à vous en gaver les poumons ; vous voici enfin face à votre objectif. Un accès aux souterrains de Dainsbourg...
Deux grilles en ferraille, que le Temps a déjà tant rongées qu'il n'a suffit que d'un coup d'épaule du sergent Stolos pour les faire voler en éclat. Et l'écho du vacarme vient inonder l'espace, et ces grilles crient en s'effondrant par terre.
Qui êtes vous ?
Que faites vous ici ? Vous allez vous faire du mal. Laissez nous. Vous ne comprenez pas.
Qui êtes-vous...
Que faites vous ici ? Vous allez vous faire du mal. Laissez nous. Vous ne comprenez pas.
Qui êtes-vous...
Une crypte, gigantesque ; un hall immense, dont les énormes murs et colonnes racontent de nombreux contes fascinants, dont les rebondissements sont aujourd'hui perdus à jamais -qui donc serait capable de traduire le langage des mystiques dainsbourgeois ?
L'obscurité règne en maître ici... mais ici et là, quelques torches timides, par on ne sait quel miracle, luttent encore pour repousser ces ténèbres. Un silence perturbant, un silence vibrant. Lorsque tout le monde se tait, et que vous tendez l'oreille, vous entendez la pierre vivre, et nos appendices Brumeux suintent paisiblement à travers les crevasses striant le plafond, produisant un doux sifflement... Entendez vous ces murmures... ? Il est impossible de savoir s'ils sont émis par des fantômes ou par la roche centenaire qui compose ces murs. Mais ils n'augurent rien de bon.
Pauvres petites âmes. Vous n'avez rien à faire ici.
Et à partir de ce hall immense, plusieurs couloirs, des dizaines, semblent jaillir dans toutes les directions... Soyez prudents ! Cet endroit est un labyrinthe. Tant d'inconscients pillards sont venus périr ici, lame au poing et bave aux lèvres, rêvant d'or et de gloire, ils sont venus déranger le repos des choses qui se terrent dans ces boyaux. Ils ont été précipité dans l'oubli, leur existence simplement rasée par les forces tapies dans l'ombre, par les forces qui font parler la roche.
Notre corps Brumeux n'a pas entièrement envahi ces lieux. Nous ruisselons gracieusement dans les airs, nous sommes ces filaments iridescents. Nous sommes ondes irisées, circulant dans ces nuages qui vous surplombent, calmes mais méfiants.
Un vent glacial parcourt ces galeries, il vous mord les os, et charrie des arômes de rance et de poussière. La sentez-vous ? La Mort est présente dans l'atmosphère.
Ouvrez bien les yeux et vous discernerez, à travers les ténèbres, les cadavres de petits rongeurs malchanceux qui vous ont précédé dans cette exploration. Ces cadavres... ils ne se sont pas décomposés. Ici-bas, rien ne pourrit.
Nous n'aimons pas laisser pourrir les pauvres créatures qui meurent en nos profondeurs ; alors notre Toucher brumeux les façonne, les raffine, leur offre parfois même une seconde chance. Les silhouettes des cadavres sont devenues... anormales. Il faudra vous en approcher si vous souhaitez en savoir plus, cela pourrait être instructif ? Les savants et les curieux de votre petite troupe vont se régaler ici... Ils se délecteront de nos créations. Qui sait, dans un futur proche, vous deviendrez peut-être vous-mêmes des cadavres ornant ces interminables couloirs, vous-mêmes sujets d'études pour vos successeurs ?
Le sergent Stolos, fasciné par ces lieux, lève la tête et dévore de ses yeux vitreux les gravures parcourant les colonnes qui soutiennent le plafond. Le Sergent se tourne vers cette équipe dont il fait désormais corps...
Rinne - Tu es habitée ? Oui, nous t'habitons déjà. Nous nous sommes deja rencontrés. Une aveugle évoluant dans les ténèbres. De ta présence émane une certaine douceur, mais aussi cette ferveur qui caractérise les femmes et les hommes qui, comme toi, vénèrent les créateurs de ce cruel monde.
Jessamy - Quelle horreur. Nous ne te connaissons pas, mais nous pouvons deviner. Ce qu'Ils ont pu te faire. Ces monstres, qui fabriquent des gens comme toi, qui les tordent et en font des armes ; tu ne le sais pas, mais ils nous font subir la même chose, parfois bien pire. Il est probable que tes souffrances s'achèvent ici, et c'est malheureux ; car nous préférons châtier les maîtres plutôt que les esclaves.
Krista - Une autre ayant servie de cobaye ? Mais toi. Toi, tu n'es pas une victime. Que viens-tu chercher ici, camouflée sous cet hideux masque ? Que vas-tu nous prélever, avec ces outils perçants et tranchants ? Nous anticipons tes projets, nous ne te connaissons pas, mais nous connaissons ton engeance. Des savants fous, il y en a eu des milliers à Dainsbourg, autrefois. Les plus chanceux sont morts. Les autres...
Sibylle - Notre enfant, un petit fragment détaché de notre cosmos. Qu'il est doux de te retrouver, ta présence nous enivre de réconfort. Comment te sens-tu... ? Nous n'osons pas imaginer quelle douleur, quelle tristesse peut t'inspirer Dainsbourg. Nous nous assurerons que tu te sentes à ton aise ; chez toi. Cet endroit a été arraché des mains des fous... Peut-être pourras-tu retrouver, à nos côtés, ces jours heureux et insouciants d'autrefois.
Xil - Ce gobelin qui t'accompagne ! Orgrim. Vous faites une bonne paire, tous les deux, une paire étonnante et pourtant tellement logique. Ta fougue et ta curiosité ne nous sont pas étrangères... et cela nous déchire, Xil, cela nous déchire d'imaginer que tu vas peut-être périr ici, si jeune encore, emportant ton ami avec toi. Qu'est-ce qui te pousse à prendre tout ces horribles risques, Xil ? N'as-tu personne qui t'attend chez toi ?
Oz - Nous n'aimons pas cette escorte de pantins dénués d'âme qui semblent être comme extensions de ton petit corps ridicule, es-tu l'un de ces artisans profanateurs capables de faire surgir la vie dans l'acier ? Tu n'as pas l'air d'être à ta place en ces profondeurs. T'as-t-on trainé ici de force ?
Le sergent Stolos a retenu tout leurs noms. Cet homme est un insupportable excentrique, se hérissant à la vue des symboles religieux, qui aime cultiver sa part d'ombre. Il est parfois si désagréable qu'on en oublie qu'il est avant tout un brave soldat qui tient à ses soeurs et frères d'armes.
Si, durant le trajet, vous avez eu la curiosité de demander à Stolos pourquoi la combinaison étanche et le masque a gaz, il vous aura répondu que c'est pour inspirer de la terreur chez les ennemis d'Epistopoli, et se protéger de notre Brume. En vérité, on peut dissimuler bien des vices et des douleurs, sous un masque. Et toi, qu'en penses-tu, Krista ?
- Nous y voilà !
Stolos s'écrie, enjoué. C'est amusant, il semble ravi d'être ici. Mourir ne lui fait pas peur, et Nous ne lui faisons pas peur -il sait comment éloigner la Brume, il sait comment nous mater.
- Regardez moi ça, MAGNIFIQUE ! Qui aurait cru que des arriérés de croyants seraient capables de nous construire des galeries aussi grandioses ?
S'extasie comme un bambin, balayant les murs et le plafond de sa grande lanterne gresillante, de laquelle gicle une brutale lumière blanche. Et nous laissons pénétrer en nous sa violente lumière, qui nous arrache de longs reflets d'arcs-en-ciel.
- Je n'aurais pas pu rêver mieux pour mon tombeau ! Quel plaisir ca va être que de crever ici !
Une haie de regards consternés se dressent parmi ses camarades...
- Ben, je déconnais évidemment. Personne ne va crever. On est des professionnels, tout va bien. On fouille les catacombes, on devrait pouvoir trouver rapidement des infos sur ce qui se passe ici. Les dingues qui ont construit tout ça entassaient leurs connaissances ésotériques dans le coin. Il nous suffit de trouver où exactement...
Vous êtes bien équipés, ceux qui vous ont envoyé à la Mort ont été aux petits soins avec vous, afin de vous faire croire que vous aviez vos chances. De la nourriture, à boire, bien sûr, car qui sait combien de temps vous errerez ici ? Vous êtes équipés de sources de lumière... plusieurs torches, ainsi que le phare miniature de Stolos. Et naturellement, Rinne, nous sentons en toi un scintillement, une portion éclatante de notre être. Qu'il est bon de retrouver ce qu'on a perdu...
A part cela... Des cordes, lames, sacs à dos, vous faites de vaillants spéléologues. Que vous êtes bien équipés ! Que vous êtes arrogants de vous présenter ici-bas... Allez-vous en, s'il vous plaît. Il n'y a plus rien à Dainsbourg qui vaille la peine de mourir.
Vous dérangez les ombres.
Déguerpissez, nous vous en conjurons ! Ça sera déchainé si...
ça vous remarque...
Déguerpissez, nous vous en conjurons ! Ça sera déchainé si...
ça vous remarque...
Dernière édition par Zvintoch le Mar 7 Fév - 21:00, édité 1 fois