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[Event] Les souterrains

[Event] Les souterrains Brandw10
Ven 6 Jan - 19:58

POST MJ : LES SOUTERRAINS



Après une bonne heure de marche, dans le noir, dans la boue, dans une humidité à vous en gaver les poumons ; vous voici enfin face à votre objectif. Un accès aux souterrains de Dainsbourg...

Deux grilles en ferraille, que le Temps a déjà tant rongées qu'il n'a suffit que d'un coup d'épaule du sergent Stolos pour les faire voler en éclat. Et l'écho du vacarme vient inonder l'espace, et ces grilles crient en s'effondrant par terre.

Qui êtes vous ?
Que faites vous ici ? Vous allez vous faire du mal. Laissez nous. Vous ne comprenez pas.
Qui êtes-vous...

Une crypte, gigantesque ; un hall immense, dont les énormes murs et colonnes racontent de nombreux contes fascinants, dont les rebondissements sont aujourd'hui perdus à jamais -qui donc serait capable de traduire le langage des mystiques dainsbourgeois ?

L'obscurité règne en maître ici... mais ici et là, quelques torches timides, par on ne sait quel miracle, luttent encore pour repousser ces ténèbres. Un silence perturbant, un silence vibrant. Lorsque tout le monde se tait, et que vous tendez l'oreille, vous entendez la pierre vivre, et nos appendices Brumeux suintent paisiblement à travers les crevasses striant le plafond, produisant un doux sifflement... Entendez vous ces murmures... ? Il est impossible de savoir s'ils sont émis par des fantômes ou par la roche centenaire qui compose ces murs. Mais ils n'augurent rien de bon.

Pauvres petites âmes. Vous n'avez rien à faire ici.

Et à partir de ce hall immense, plusieurs couloirs, des dizaines, semblent jaillir dans toutes les directions... Soyez prudents ! Cet endroit est un labyrinthe. Tant d'inconscients pillards sont venus périr ici, lame au poing et bave aux lèvres, rêvant d'or et de gloire, ils sont venus déranger le repos des choses qui se terrent dans ces boyaux. Ils ont été précipité dans l'oubli, leur existence simplement rasée par les forces tapies dans l'ombre, par les forces qui font parler la roche.

Notre corps Brumeux n'a pas entièrement envahi ces lieux. Nous ruisselons gracieusement dans les airs, nous sommes ces filaments iridescents. Nous sommes ondes irisées, circulant dans ces nuages qui vous surplombent, calmes mais méfiants.

Un vent glacial parcourt ces galeries, il vous mord les os, et charrie des arômes de rance et de poussière. La sentez-vous ? La Mort est présente dans l'atmosphère.

Ouvrez bien les yeux et vous discernerez, à travers les ténèbres, les cadavres de petits rongeurs malchanceux qui vous ont précédé dans cette exploration. Ces cadavres... ils ne se sont pas décomposés. Ici-bas, rien ne pourrit.

Nous n'aimons pas laisser pourrir les pauvres créatures qui meurent en nos profondeurs ; alors notre Toucher brumeux les façonne, les raffine, leur offre parfois même une seconde chance. Les silhouettes des cadavres sont devenues... anormales. Il faudra vous en approcher si vous souhaitez en savoir plus, cela pourrait être instructif ? Les savants et les curieux de votre petite troupe vont se régaler ici... Ils se délecteront de nos créations. Qui sait, dans un futur proche, vous deviendrez peut-être vous-mêmes des cadavres ornant ces interminables couloirs, vous-mêmes sujets d'études pour vos successeurs ?

Le sergent Stolos, fasciné par ces lieux, lève la tête et dévore de ses yeux vitreux les gravures parcourant les colonnes qui soutiennent le plafond. Le Sergent se tourne vers cette équipe dont il fait désormais corps...

Rinne - Tu es habitée ? Oui, nous t'habitons déjà. Nous nous sommes deja rencontrés. Une aveugle évoluant dans les ténèbres. De ta présence émane une certaine douceur, mais aussi cette ferveur qui caractérise les femmes et les hommes qui, comme toi, vénèrent les créateurs de ce cruel monde.
Jessamy - Quelle horreur. Nous ne te connaissons pas, mais nous pouvons deviner. Ce qu'Ils ont pu te faire. Ces monstres, qui fabriquent des gens comme toi, qui les tordent et en font des armes ; tu ne le sais pas, mais ils nous font subir la même chose, parfois bien pire. Il est probable que tes souffrances s'achèvent ici, et c'est malheureux ; car nous préférons châtier les maîtres plutôt que les esclaves.
Krista - Une autre ayant servie de cobaye ? Mais toi. Toi, tu n'es pas une victime. Que viens-tu chercher ici, camouflée sous cet hideux masque ? Que vas-tu nous prélever, avec ces outils perçants et tranchants ? Nous anticipons tes projets, nous ne te connaissons pas, mais nous connaissons ton engeance. Des savants fous, il y en a eu des milliers à Dainsbourg, autrefois. Les plus chanceux sont morts. Les autres...
Sibylle - Notre enfant, un petit fragment détaché de notre cosmos. Qu'il est doux de te retrouver, ta présence nous enivre de réconfort. Comment te sens-tu... ? Nous n'osons pas imaginer quelle douleur, quelle tristesse peut t'inspirer Dainsbourg. Nous nous assurerons que tu te sentes à ton aise ; chez toi. Cet endroit a été arraché des mains des fous... Peut-être pourras-tu retrouver, à nos côtés, ces jours heureux et insouciants d'autrefois.
Xil - Ce gobelin qui t'accompagne ! Orgrim. Vous faites une bonne paire, tous les deux, une paire étonnante et pourtant tellement logique. Ta fougue et ta curiosité ne nous sont pas étrangères... et cela nous déchire, Xil, cela nous déchire d'imaginer que tu vas peut-être périr ici, si jeune encore, emportant ton ami avec toi. Qu'est-ce qui te pousse à prendre tout ces horribles risques, Xil ? N'as-tu personne qui t'attend chez toi ?
Oz - Nous n'aimons pas cette escorte de pantins dénués d'âme qui semblent être comme extensions de ton petit corps ridicule, es-tu l'un de ces artisans profanateurs capables de faire surgir la vie dans l'acier ? Tu n'as pas l'air d'être à ta place en ces profondeurs. T'as-t-on trainé ici de force ?

Le sergent Stolos a retenu tout leurs noms. Cet homme est un insupportable excentrique, se hérissant à la vue des symboles religieux, qui aime cultiver sa part d'ombre. Il est parfois si désagréable qu'on en oublie qu'il est avant tout un brave soldat qui tient à ses soeurs et frères d'armes.

Si, durant le trajet, vous avez eu la curiosité de demander à Stolos pourquoi la combinaison étanche et le masque a gaz, il vous aura répondu que c'est pour inspirer de la terreur chez les ennemis d'Epistopoli, et se protéger de notre Brume. En vérité, on peut dissimuler bien des vices et des douleurs, sous un masque. Et toi, qu'en penses-tu, Krista ?

- Nous y voilà !

Stolos s'écrie, enjoué. C'est amusant, il semble ravi d'être ici. Mourir ne lui fait pas peur, et Nous ne lui faisons pas peur -il sait comment éloigner la Brume, il sait comment nous mater.

- Regardez moi ça, MAGNIFIQUE ! Qui aurait cru que des arriérés de croyants seraient capables de nous construire des galeries aussi grandioses ?

S'extasie comme un bambin, balayant les murs et le plafond de sa grande lanterne gresillante, de laquelle gicle une brutale lumière blanche. Et nous laissons pénétrer en nous sa violente lumière, qui nous arrache de longs reflets d'arcs-en-ciel.

- Je n'aurais pas pu rêver mieux pour mon tombeau ! Quel plaisir ca va être que de crever ici !

Une haie de regards consternés se dressent parmi ses camarades...

- Ben, je déconnais évidemment. Personne ne va crever. On est des professionnels, tout va bien. On fouille les catacombes, on devrait pouvoir trouver rapidement des infos sur ce qui se passe ici. Les dingues qui ont construit tout ça entassaient leurs connaissances ésotériques dans le coin. Il nous suffit de trouver où exactement...

Vous êtes bien équipés, ceux qui vous ont envoyé à la Mort ont été aux petits soins avec vous, afin de vous faire croire que vous aviez vos chances. De la nourriture, à boire, bien sûr, car qui sait combien de temps vous errerez ici ? Vous êtes équipés de sources de lumière... plusieurs torches, ainsi que le phare miniature de Stolos. Et naturellement, Rinne, nous sentons en toi un scintillement, une portion éclatante de notre être. Qu'il est bon de retrouver ce qu'on a perdu...

A part cela... Des cordes, lames, sacs à dos, vous faites de vaillants spéléologues. Que vous êtes bien équipés ! Que vous êtes arrogants de vous présenter ici-bas... Allez-vous en, s'il vous plaît. Il n'y a plus rien à Dainsbourg qui vaille la peine de mourir.

Vous dérangez les ombres.
Déguerpissez, nous vous en conjurons ! Ça sera déchainé si...
ça vous remarque...


Dernière édition par Zvintoch le Mar 7 Fév - 21:00, édité 1 fois
Dim 8 Jan - 14:30
« Oh, c’est pas vrai… »

Le regret siffle entre ses dents, alors que la cavité sans fond aspire son regard. Plus son attention se fixe dessus, plus ses murs humides semblent se rapprocher alors qu’elle n’y est même pas entrée. Jessamy cligne des yeux, phalanges blanchies sur le bec de sa canne. De tous les risques qui ont pu traverser son esprit, celui-là est le plus inattendu – ou peut-être le plus évident, ce pourquoi elle ne l’aurait pas imaginé. Mourir de peur dans un trou aussi glauque que sa vieille cage, digérée par les entrailles de Dainsbourg. Elle déglutit, traînant la patte pour rejoindre ses camarades. Elle s’agrippera aux pierres s’il le faut, pour s’assurer qu’elles ne se referment pas sur sa carcasse. Inspirant un bon coup, elle reprend contenance. Il est temps de plonger.

❖❖❖


Jessamy reprend son souffle. L’immense salle pour liberté après avoir pataugé dans le boyau moite. Prenant la suite du sergent Stolos, la mutante s’y introduit avec prudence, un peu gênée par le sac porté sur son torse pour ne pas entraver ses ailes. Elle prête une oreille distraite aux piques blasphématoires, si peu soucieuses de la présence de croyants au sein de l’escouade. Jessamy ignore comment les prendre ; elle a grandi dans un cloaque où les Douze n’ont pas de prise – du moins, elle l’espère. Pendant la traversée, sa curiosité s’est pourtant retrouvée happée par la lumineuse vestale qui les accompagne. Sans doute guidée par un but bien moins pragmatique que leurs sinistres compagnons – Jessamy comprise.

La créature appuie sa paume contre un mur, redessinant de la pointe d’une griffe les contours d’une vieille fresque. La poussière s’accumule sur la pulpe de ses doigts et sous ses ongles en une fine pellicule, semblable à ce qui flotte au-dessus de leurs têtes ; parfois, le cheminement de sa main trébuche sur les plaies ouvertes par le temps dans la pierre. En ces profondeurs, la présence de la Brume se fait plus ténue ; pourtant, Elle est bien là, surplombante, prenant déjà en tenaille les intrus. Mais ce n’est pas son voile étouffant qui la terrifie le plus ; même à l’extérieur, en sentant ses doigts impavides se glisser de partout, Jessamy ne s’est jamais sentie aussi mal à l’aise que parmi les autres volontaires. L’idée que certains portent les desseins d’Opale la crispe. Bien imprudent sera celui ou celle qui voudra la cloîtrer de nouveau.

Son pied bute dans une chose molle. Perplexe, la mutante s’accroupit en s’aidant de sa canne pour observer le petit cadavre qui gît au sol. Elle fronce le museau, reniflant la présence fétide d’autres infortunés dans les parages. Sa lampe torche se braque sur la carcasse à peine défraîchie ; ses poils lui semblent trop secs, pour un rat qui vient de mourir. Son front se plisse alors qu’elle penche la tête sur le côté, songeuse.

Et puis, les murs se mettent à parler. Psalmodies emmêlées.
Pour réponse, le grondement qui fait vibrer sa gorge. Jessamy plaque sa joue contre le mur un court instant, mais ne perçoit rien d’autre qu’un chaos de voix étouffées. Elle se redresse en s’essuyant le visage d’un revers de manche.

Sa voix à elle tranche le silence.

« Y a des rats crevés partout et des vieux cailloux qui parlent. Rien d’extraordinaire., fait-elle dans un sourire caustique. On fait comment pour vérifier tout ça ? », ajoute-t-elle en désignant du menton les galeries déferlant dans le hall.

Son pouce caresse le bec de sa canne, alors que ses prunelles rougeoyantes dardent un à un les pauvres hères qui l’accompagnent.



Résumé:
Dim 8 Jan - 16:11

LA POURSUITE DU SECRET ORIGINEL

LES SOUTERRAINS

Les iris rougeoyants de Krista percent l’obscurité sans peine, elle n’a pas pris la peine d’utiliser la lampe qu'on lui a remise avant l’expédition, pour elle cet objet est juste une gêne qu'autre chose.
Dans ses mains, elle tient un calepin et un stylo notant un peu tout ce qui éveille son intérêt, comment la brume semble réagir à chacun par exemple, la progression de la mutante a été particulièrement difficile, elle n’est pas la bienvenue, elle le sent, mais elle se contente de l’ignorer, avide de savoir et de mystère elle continue à avancer à contre-courant et elle y parvient… Pour l’instant…

La scientifique Opaline a très peu échangé avec ses compagnons, elle a reconnu la jeune Sibylle Excelior mais ne lui a pas adressé la parole, après tout elles ne se trouve pas à une réception des 7 familles elle n’a aucune obligations de faire la causette avec elle.

Elle a aussi remarqué la mutante, Jessamy, quel être fascinant, derrière son masque la scientifique a pris le temps d'analyser cette sublime création, une véritable œuvre d’art.

Elle a aussi fait attention à la tritonne et la religieuse, les tritons sont des êtres passionnant, elle aimerait bien en analyser quelques-uns. Et la religieuse… Étrange individu qu’est cette femme, manifestement aveugle elle progresse sans peine au sein de la brume. Comment fait-elle pour “voir”? Intrigant, très intrigant.

Leur chef intrigue aussi Krista, sa tenue fait écho à la sienne, aurait-il, comme elle, quelque chose à cacher ? Peut-être…

Krista scrute les ténèbres sans qu’ils ne la gêne le moins du monde elle remarque sans peine les minuscules cadavres de rongeurs. Elle s'accroupit et ramasse l’un des minuscule maccabées et l’observe, le contact avec la chair morte ne la répugne pas, enfin ne la répugne plus, voilà longtemps qu’elle a arrêter de vomir à chaque cadavre, dissection et autre morbide manipulation.
Elle manipule délicatement la créature pour ne pas l'abîmer, elle sent son odeur, nauséabonde certes, mais pas autant qu'elle le devrait, examiner ses poils rendus rêches par la mort, elle l’examine sous toutes ses coutures. L’animal est mort, cela ne fait aucun doute, mais il est trop… "Frais", aucune mouche, aucune trace de décomposition, pas d’odeur de putréfaction. C'est illogique, inconcevable, c'est prodigieux !
La scientifique examine d'autres dépouille, toutes identique, toutes parfaitement conservé.
Elle n’arrive pas à contenir son excitation et parle à voix haute.

- Fabuleux…

C’est la première fois que des mots passe ses lèvres depuis le début de l’expédition et sa voix est horrible, désagréable, déformée le genre de son qu’on préfère éviter d’entendre trop souvent.

Mais elle n’est pas seule à avoir une voix désagréable, l’autre mutante a une voix étrange et justement, elle est en train de parler, de demander ce qu'ils doivent faire maintenant.

Pour Krista, se séparer est une mauvaise idée, le mieux serait d’explorer de manière méthodique tout en restant groupé, après tout un individu seul est plus facile à tuer qu’un groupe entier et en cas de problème les autres peuvent être des bons boucliers.

- On devrait rester ensemble et choisir un couloir.

Voilà elle donne son avis, mais elle est toujours occupée a trifouillé les souris morte en même temps qu’elle parle.


Résumé:
Ven 13 Jan - 14:16

Event

A la poursuite du secret originel.

[Event] Les souterrains Xl0pN79


Sibylle ne craignait rien. Accompagnée de ses compagnons bioluminescents aux ailes miroitantes, qui faisaient danser leurs lueurs bleuâtres sur les murs de pierre, elle suivit le groupe dans les tréfonds de Dainsbourg, n’écoutant que d’une oreille les élucubrations du sergent Stolos. Ses compagnons aussi ne l’intéressaient guère – plus par nécessité que par égoïsme. Si elle baissait sa garde un seul instant, leurs émotions la dévoreraient toute crue et l’arracheraient à ses propres observations. Elle avait besoin de mobiliser ses pouvoirs si un quelconque danger se manifestait. Cela dit, elle avait brièvement fait l’inventaire de chacun de ces drôles de personnages. Elle avait remarqué l’inquiétante protégée de sa mère, et fit comme si elle ne la reconnaissait pas, une frêle Aramilane qui ne lui inspirait rien de bon, une tritonne – rare vision- et son… petit compagnon. Enfin, cette créature – deux, une ? cousue dans l’existence à partir de chairs chimériques et étrangères les unes aux autres– qu’elle peinait à regarder : non pas car elle était effrayante, mais bien parce que le seul concept d’une telle existence dépassait encore Sibylle, malgré sa récente rencontre au bord d’un étang de la forêt de l’Arbre-Dieu… Elle devait l’ignorer, ne pas se laisser dépasser par les signaux émotionnels trop complexes pour l’Hespéride qu’elle émanait.

Mais pour le moment, elle ne craignait rien. Aucune présence hostile ne s’était fait connaître à ses sens acérés – seule la Brume, vieille amie, les accompagnait paisiblement, chuchotant sur leur passage. Avait-elle toujours entendu ces chuchotements… ? Peut-être, mais quand elle était encore sauvage, elle n’aurait su identifier le langage. Qu’importe, elle savait que la Brume vivait, et que la Brume la protégeait – elle avait été sa demeure, pendant si longtemps. Où qu’Elle se trouve, tant que la Brume était présente, elle retrouvait une part de son intégrité d’être transcendantal, d’être presque immortel, d’être amoral. Cette sensation la gonflait de vigueur et donnait une légèreté à son pas habituellement traînant, fatigué. Sibylle avait été séparée de son garde du corps au camp de base – celui-ci ayant été affecté à une autre unité. Cela ne la dérangeait pas, au contraire, elle avait encouragé l’initiative, elle-même serait plus libre de ses mouvements ainsi.

L’art humain ne lui faisait ni chaud ni froid et les images gravées dans la pierre ne lui évoquaient rien. Elle ignorait tout des histoires qu’elles racontaient et ne s’y intéressait de toute façon pas- les rats, en revanche… Les rats racontaient une histoire dont elle avait seulement la fin. Tout comme la Reddington, elle s’arrêta devant l’un de ces corps intacts mais déformés et le contempla en silence, ne cherchant pas à troubler son éternel sommeil.

« Ils ont été altérés. Touchés. » fit-elle remarquer simplement, platement, sans élaborer davantage. Quelle chance, d’une certaine façon, de ne jamais être touchés par la pourriture qui l’effrayait tant, même dans la mort. Elle n’était pas étrangère aux anomalies de la Brume et il ne s’agissait pour elle que de cela. Elle avait rencontré des êtres déformés, des parodies du vivant dans les profondeurs de la Brume il n’y a pas si longtemps, quelques rats mutés et froids ne l’impressionnaient pas. Elle se détourna enfin et continua à suivre la lumière de la lampe du sergent Stolos. Par son silence, elle acquiesçait de façon tacite avec la décision de rester en groupe.

Résumé:


   
Ven 13 Jan - 16:55

Des choses clamées par la Brume, qui réclament son attention – elle n’en perçoit que des éclats de murmures. Rinne a l’impression qu’ils ont dit son nom. Alors elle tend l’oreille, à l’écoute, mais il n’y a que des bribes comme derrière un voile, hors de portée. Elle a plaisir et déplaisir à retrouver la Brume, présence familière, chérie, vénérée ; mais elle l’avait connue mouvante et insaisissable, alors qu’ici elle semble figée, lourde. En attente de quelque chose. En attente d’eux, peut-être.

Parmi ses compagnons seuls les plus scientifiques l’incommodent ; pas par leurs apparences étranges, masqués ou de chair et de fils, qu’elle ne perçoit pas directement, ni par des commentaires irréligieux - sa foi ne nécessite pas l’approbation du sergent Stolos. Mais leur disposition la désarçonne, avec leur rationalité froide à appliquer partout, leur envie de tout analyser, compartimentaliser, remodeler. Jamais encore elle n’avait vu des personnes aussi irrévérentes vis-à-vis de la Brume. N’ont-ils pas encore compris qu’il y a ici quelque chose à l’oeuvre ? Quelque chose qui les dépasse tous ?
Non, non, mieux valait la tritonne et son compagnon, la dame aux papillons, peut-être plus encore la dame à la canne, qui, semble t-il, l’avait quelque fois regardée sans animosité.

Rinne porte la main à son coeur, adresse une prière en son for intérieur, aux Esprits, à Lugrilen. Dans ces moments-là, rien ne la rassure plus que son pouvoir. De ses paumes elle fait jaillir quelques orbes de lumière douce qu’elle dispose autour d’eux. Elle bat des mains avec un sourire.

–– Voilà qui est mieux ! Vous voyez, sergent, les arriérés de croyants peuvent faire bien des choses.

La lumière ne change rien à sa perception de ce qui l’entoure : elle ne peut directement apprécier la beauté des galeries ou les rats qui la jonchent. Sa condition l’a rendue plus attentive à des choses immatérielles – comme les voix de ses camarades, si singulières.
Elle préfèrerait quitter les savants et leurs outils glacials ; mieux vaut pourtant garder un oeil sur leurs manigances, afin qu'ils ne détruisent pas de saints savoirs. Quant aux murmures derrière la pierre, ils devraient se manifester quoiqu’il advienne. La conduire, peut-être, aux réponses qu'elle attend si ardemment.

–– Oui, il serait certainement plus sûr de rester groupés.


Résumé:
Ven 13 Jan - 22:03

POST MJ : LES SOUTERRAINS



Tout en avançant, Stolos donne l'impression de flâner, de vagabonder dans ses pensées ; ses yeux sautent d'un symbole à l'autre, d'un récit à l'autre. Vous l'entendez émettre un soupir ou un ricanement, parfois, car comme vous, il profite du voyage.

Où vous croyez-vous ? Au plus vous vous montrerez insouciant, au plus vite vous serez pris de court par l'inommable. Nous sommes navrée, sachez-le ; de ne pas pouvoir vous transmettre de message plus clair que notre méfiance pesante.

Nous ne sommes pas le plus grand danger en ses catacombes.

Il aime heurter les croyances, le sergent Stolos, il est un esthète profanateur, se régalant de l'artisanat religieux tout en mourant d'envie, en son for intérieur, de le dynamiter.

- Ce couloir. Pas d'éboulement, la structure a l'air solide. C'est grand, et ça a l'air d'aller loin. Ça nous fait un bon point de départ...

Il s'est arrêté devant Ce couloir, après avoir parcouru des yeux les inscriptions qui en surmontent la porte.

- Je mène la marche. On reste groupés...

Il marque une pause. C'est comme s'il venait de réaliser quelque chose.

- Je m'occupe d'ouvrir la voie. Vous autres, vous surveillerez les murs.

Et sans vous laisser discuter ses ordres, il s'engage dans le couloir. Vous le suivez, en file indienne, il marche vite, soudainement. L'avez-vous remarqué ? Qu'il semble pressé. Nous ne sommes ici que volatils observateurs, arpentant les courants d'air, glissant dans ces couloirs que pour arpentez. Nos filaments brumeux viennent lécher vos cheveux, tandis que ce couloir, dans ses débuts hauts de quatre mètres, semble se rétrécir au fur et à mesure que vous progressez à l'intérieur. Non, ce n'est pas une illusion due à la claustrophobie, Jessamy : ce couloir rétrécit réellement.

Le sergent Stolos éteint sa lanterne afin d'en économiser les batteries ; quelle utilité puisque Rinne vous suffit à chasser les ténèbres autour de vous ? Nous laissons parfois ces orbes lumineuses nous pénétrer, et au-dessus de vous notre Brume émet de ravissants arcs-en-ciel irisés. Un spectacle féerique qui contraste avec le triste sort vers lequel vous vous précipitez.

C'est ainsi que vous marchez sur quelques dizaines de mètres, avant que le sergent Stolos ne s'arrête net, sans explication.

Halte.

Maintenant, ses yeux braquent le fond du couloir, vous l'entendez haleter sous son masque. Tu as beau lui demander, sous un ton sarcastique, s'il a vu un fantôme, il ne réagit pas à ton appel, Xil. Et toi, Krista, tu peux toujours essayer de suivre son regard ; mais tu ne vois rien. Ce n'est qu'un couloir, vide et sombre, jonché de davantage de ces cadavres de rats que tu aimes tant.

Mais alors, les plus perceptifs d'entre vous le remarquent : les murmures s'amplifient, ils deviennent audibles.

Un choeur.
Qui se rapproche.
C'est dans les murs, c'est sous la pierre.
Tendez l'oreille, et si vous l'avez fine, et si vous êtes mélomanes, ce que vous écouterez vous semblera à la fois magnifique et terrifiant.
Des chants sacrés. Des chants célèbres servant à honorer les Douze, que tu reconnais, Rinne ; et tu te vois forcée d'admettre qu'ils sont chantés dans une perfection... inhumaine....

Et puis, la paroi devant vous s'anime. La roche prend vie, la roche vomit un être étrange.
C'est d'abord un bras, qui s'arrache hors du mur, puis une tête qui se dessine. Ensuite gicle hors de la roche le reste du corps, et une ombre encapuchonnée, humanoïde, se présente devant vous. Aucun doute... il s'agit d'un moine.

-Quelle joie ! Des visiteurs.

Cette voix tonne, pourtant sa bouche ne se meut pas : sa voix vibre dans vos chairs, dans vos os. C'est une belle voix, une voix horriblement douce, atrocement belle.

-Une compagnie pour rendre son éternité moins longue ?

Ça relève sa capuche.

Ça n'aurait jamais du se retrouver dans votre Monde:

Comme le veut la tradition, il devrait y avoir des globes oculaires ici. Mais chez cette chose, il n'y a rien d'autre qu'une obscurité opaque, dans laquelle la lumière vient mourir. Pourtant, ça se tient devant vous, et ça vous regarde de ses yeux inexistants.

Et nonchalant, ça se retourne, puis ça avance dans le couloir. Rapidement, sa silhouette se dissout dans les ténèbres. Même toi, Krista, tu le perds de vue ; est-ce retourné dans la roche ?

Et les murmures se font plus intenses, sous la pierre qui vous encercle. Il y a d'autres chants, et puis, des invitations.

Des invitations à les rejoindre.

- Ben, faut pas que ça nous arrête. On continue.

Un lourd cliquetis, un bourdonnement électrique, il amorce l'énorme fusil accroché à son dos. Nous frissonnons ; des étincelles s'élevant dans les airs pour nous échauffer. Par l'intrusion de ces douloureux électrons, nos tentacules Brumeux brûlent et se vaporisent ; une souffrance intense remonte jusqu'à nos malheureux nuages...

Prenant ce répugnant engin entre ses mains, le sergent Stolos vous le présente comme un argument, pour vous convaincre de persévérer plus profondément dans la folie...

- Ça, c'est G-35 Gauss. Il aime griller la Brume et renvoyer ses enfants d'où ils viennent. Quelqu'un veut faire un bisou à G-35 ?

D'humeur taquine, le grossier sergent se tourne vers toi, Sibylle...

- Madame, peut-être ?

Fier de sa plaisanterie, il reprend la marche sans même attendre de réponse.

- Restez vigilants et tout ira bien. Personne ne s'est encore pissé dessus, c'est bon ?

Les chants dans les murs s'amplifient. Tendez l'oreille, et si vous l'avez fine, vous entendrez des bruits de pas distants. Ils sont lointains. Ça n'est peut-être pas si grave...
... mais ça vient de derrière vous.


Résumé:
Lun 16 Jan - 18:48
Il y a quelque chose d’étrange à se retrouver ici.
À se plonger dans la Brume, aux côtés de soldats, aventuriers, notables venus souiller son territoire et en extraire ses richesses. À se retourner au moindre bruit suspect en montrant les dents. À sortir les griffes et les crocs non pour se défendre, mais pour protéger. À faire ce pour quoi elle l’a modelée. Être chienne de garde d’Opale à la liberté sacrifiée. Jessamy passe un doigt sur le cuir râpeux et vieilli de son collier. Oui, il y a quelque chose d’étrange à se retrouver là où elle aurait dû aller, il y a six ans. C’est différent, pourtant. Elle sait qu’aujourd’hui, elle pourra toujours mordre la main qui voudra tirer sur son collier ou lui tordre l’esprit.

Elle prend la suite de Stolos, plissant les yeux devant le corridor étroit. Sa paume effleure les écorchures dans la pierre marquée par le temps, tandis qu’elle concentre son regard sur la lumière de la lampe du chef de file. Si bien qu’elle manque de lui rentrer dedans lorsqu’il se fige. Un léger grognement fait vibrer sa gorge. Stolos ainsi pétrifié lui semble soudain bien moins bravache. Son ton moqueur ne vient plus érafler les croyances d’autrefois, de celles qui font chanter les murs — litanies majestueuses. Jessamy ignore les vertus dont s’inspirent les chœurs ; pourtant ses voix prennent son attention en otage. Jamais elle n’a entendu d’aussi beau cantilène, de notes aussi précises naissant de cordes vocales – peut-être est-ce vraiment la pierre qui s’est mise à chanter. Elle entrouvre les lèvres. Sa main se referme sur sa canne. Devant eux, il n’y a qu’un mur – une impasse. Pourtant, il y a quelque chose qui fait vivre la roche.  

Car elle doit être vivante, pour que sorte de son giron la silhouette humanoïde. Devant l’apparition, Jessamy se courbe un peu ; ses babines se retroussent légèrement, laissant apparaître l’émail délétère. L’une de ses jambes glisse en arrière pour qu’elle y prenne appui en s’aidant de sa canne. Son regard vermeil dissèque les mouvements de l’être qui s’extrait de la matrice pierreuse. Froide maïeutique, qui suppure la poussière et la mort. Elle est presque déçue de l’apparence globale de l’être né de la fente glacée. L’homme en soutane lui semble ordinaire, si ce n’est le timbre doucereux qui lui saisit les viscères, soliste du chœur non troublé.  

Et puis il y a les yeux – leur absence. Cavités creusées dans le visage marmoréen. Leur vacuité ne choque pas Jessamy, trop préoccupée par sa voix sans vraiment savoir pourquoi. Elle a croisé des faciès plus décousus dans les abysses du Magistère, déformés par les mutations et les traumatismes. Celui du moine, statuaire et paisible, n’a de troublant que son origine supposée ; la faille derrière lui, dont les contours déjà se brouillent dans la semi-obscurité. Et cette éternité qu’il évoque, sans expliciter sa nature… L’affection qui ponctue ses mots laisse entendre une nature servile, presque familière.

Son front se plisse lorsque l’être disparaît dans la faille qui l’a déversé, rejoignant le choral plus intense que jamais. L’aplomb de Stolos revient, cette fois armé d’un canon impressionnant. Sa gueule exhale un hurlement si horrible qu’ils n’entendent pas le feulement de surprise que pousse Jessamy en plaquant ses mains contre ses oreilles ; sa canne rebondit sur le sol dans un bruit sourd, avant de rouler contre son pied. La mutante la ramasse, et son regard trébuche sur le mur d’en face. Était-il aussi proche, au début ?  

Déglutissant, fébrile, Jessamy enserre sa canne entre ses doigts. De sa main libre, elle froisse le tissu au niveau du myocarde affolé. L’allusion envers la sangbleu qui les accompagne fait naître un grondement au creux de sa poitrine, la créature appréciant peu le trait d’esprit. Et puis, autre chose capte son attention. Des pas. Derrière eux.

« Attendez. », tranche-t-elle en faisant volte-face.

Jessamy se glisse derrière ceux qui ferment la marche à pas légers. Ses crocs se dévoilent à mesure qu’elle se rapproche du battement sur la rocaille. Ses élytres frémissent dans son dos, frappant ses vertèbres de petits coups. Elle s’arrête. Martèle par deux fois le sol du pied de sa canne, libérant le Nascent de fulguration niché dans le bois blanc.

« Montre-toi. », grince-t-elle, alors qu’une sphère lumineuse s’élève dans la Brume.



Résumé:
Mer 18 Jan - 15:09

LA POURSUITE DU SECRET ORIGINEL

LES SOUTERRAINS

La scientifique récupère deux macchabées de rongeur qu’elle fourre dans son sac, si elle savait qu'elle aurait pris des boites pour les ranger et éviter de les abîmer, elle a hâte de voir ce que ses petites merveilles peuvent lui apprendre sur la brume.

Le sergent leur indique leurs itinéraires, un long couloir en presque bon état, effectivement à première vue, c’est celui qui a le moins de chance de s’effondrer, après tout, il a déjà survécu à un tremblement de terre…

- C’est impressionnant… Est-ce la brume qui a empêché que tout s'effondre ou est-ce dû à la construction ? Pour une zone qui a été l'épicentre d’un tremblement de terre, tout cela est… En bon état…

Elle ricane.

- Ou alors à défaut de protéger leurs croyants les esprits on protéger les bâtiments à leur gloire.

La mutante tout de cuir vêtue emboîte le pas au sergent et à l'autre mutante, leur guide fait beaucoup moins le fanfaron et semble pressé, comme s’il avait peur et cet ordre qu’il a prononcé après s'être repris, surveiller les murs… Étrange, il semble avoir… Flairé ? Vue ? Senti ? Reconnu ? Quelque chose… Krista fronce les sourcils derrière son masque, le sergent leur cacherait-il une information ? Mais la scientifique ne dit rien, elle se contente d'emboîter le pas au sergent et à l'autre mutante.

Éclairés par les agaçantes lueurs émises par la prêtresse du groupe, ils avancent pendant quelques mètres jusqu'à ce que le sergent ordonne la halte.

Dans son attitude, on comprend que le soldat est tendu, il semble flairer un danger. Krista scrute les ténèbres qui ne peuvent résister à ses yeux incandescents pour tenter de voir ce qu’il a bien pu percevoir, mais… Rien, le couloir est vide, ils sont seuls, seuls avec…

Au début rien, puis petit à petit, elle finit par les entendre, d'abord tel le bourdonnement d’une mouche puis plus distinctement… Des chants… Un chœur même.

Les chants sortent des murs, mur que le sergent leur a ordonné de surveiller… Comment est-ce possible ? Des croyants auraient survécu ? Comment ? Pourquoi ne sont-ils pas retournés à Uhr ?

Sont-ils vraiment vivants ? Après tout, la brume sait relever les morts… Et pourquoi le sergent semblait savoir que cela allait arriver ?

Un flot de questions sans réponse afflue dans le crâne de la scientifique, ses neurones s’activent pour essayer de trouver la logique derrière ses chants, la Reddington se tourne vers le sergent et s'apprête à le questionner quand…

Émergent de la pierre un homme en tenue de religieux apparaît devant eux, un survivant ? Un portebrume ? Autre chose ? L’individu se réjouit de les voir, il parle d'éternité… Non, il parle plutôt de l'éternité d’un être qu’il ne nomme pas… Mais Krista n’y fait pas vraiment attention, ce qui l'intéresse, c’est… Comment a-t-il pu traverser la pierre ?

Puis il relève sa capuche, dévoilant un visage en soit relativement banal, enfin si on occulte le fait que ses orbites ne sont que deux puits de ténèbres. Comment fait il pour voir ? Utilise-t-il un autre sens ? Il faudrait qu’elle demande aussi à l’aveugle de leur groupe comment elle fait pour se mouvoir avec tant d’aisance.

Puis l'étrange individu disparaît aussi vite qu’il est apparu, Krista essaye de le suivre du regard, mais il disparaît simplement, comme s’il n'avait jamais été là pour commencer… L'apparition de la créature laisse un flot de questions sans réponse. Questions auxquelles le sergent va devoir répondre.

Le sergent semble d'ailleurs avoir repris du poil de la bête et il exhibe son arme, un petit bijou de technologie certes, mais cela ne l'intéresse pas dans l'immédiat.

- Sergent Stolos… De toute évidence, vous connaissez cet endroit, non ? Vos actions indiquent que vous connaissez les événements auxquels nous avons fait face. Pourriez-vous avoir l'amabilité de nous donner quelques informations sur tout cela ?

Phrase qui ressemble à une question, mais dont le ton sec donne plus l’effet d’un ordre.

Soudain, la mutante Jessamy la bouscule pour se diriger vers l'arrière, Krista pousse un grognement de déplaisir face à cette action inattendue. Et elle regarde interloquée la créature se diriger à l'arrière de la procession et ordonne a… Quelque chose qu'elle semble être la seule à percevoir de se montrer.

- Vous vous êtes cogné la tête très chère ?

Krista ne voit rien et n’entend rien et de toute façon, ils sont déjà passés par là-bas, s’il y avait quelque chose, ils le sauraient… Non ?


Résumé:
Ven 20 Jan - 18:23
Rien n’a jamais été si doux ni ne sera aussi doux que ces clameurs célestes s’élevant depuis les pierres. Elle connaît bien ces sublimes cantiques, les a entendus des dizaines de fois ; jamais comme maintenant – ils ont le goût du plus pur nectar. Il y a ici une ferveur dans la foi qu’elle n’a pas vue depuis longtemps. Les pieux croyants de Dainsbourg semblent lui donner à percevoir les mélodieux reflets de l’Isthe. Elle brûle d’envie de se joindre à eux mais ne laisse s’échapper qu’un murmure : il ne faut pas que sa voix mortelle heurte la perfection divine qui l’entoure. Tout en avançant, elle pose ses mains sur la pierre avec révérence.

Seule une voix la sort de sa transe : une voix douce, si douce qu’elle en serait sirupeuse. Celui-qui-l’habite le lui décrit – pas de doute, il s’agit d’un moine, aveugle comme elle. Des gouffres en guise d’yeux, cela devrait la surprendre, mais Rinne ne sait déjà que trop bien comment l’horreur vient se mêler au divin.

–– Qu’avez-vous à nous dire, Mon Père ?

Qu’aurait-il à dispenser, si ce n’est des savoirs inestimables ? Mais bien trop vite, le moine disparaît avant d’avoir pu prononcer de si précieuses paroles. Rinne se tourne vers la pierre, comme si elle avait pu ramener l’ombre fugace jusqu’à elle. L’atmosphère est empreinte de beauté comme de mystères impénétrables ; elle ne sait par où commencer pour tâcher de les déchiffrer, elle voudrait tous les connaître, elle voudrait atteindre ces voix lancinantes et intangibles, elle voudrait appartenir à ce monde où la religion n’est pas morte. Oui, peut-être qu’en restant ici… Rester ici, devenir une ombre, chanter toujours…

Et il y a ce bruit atroce qui la glace jusque dans ses entrailles, cet engin infernal dont Stolos annonce la fonction avec une nonchalance, une fierté insupportables. Ne se rend-il pas compte ? Cette barbarie est insoutenable – soumettre la Brume à soi, lui faire du mal, une idée intolérable. Stolos joue avec le canevas du divin avec une parfaite inconscience, il déchire le sacré avec sa désinvolture d’Epistote persuadé de maîtriser son monde. Comment ose-t-il. Avant même que le sergent puisse répondre à la mutante, Rinne s’agrippe à lui avec énergie.

–– Vous ne vous rendez pas compte, vous ne pouvez pas, vous ne devez pas –

Mais son éloquence l’a désertée – elle ne peut faire sens du flux de pensées qui l’habitent, ne peut les formater en logos attendu, pragmatique, compréhensible. Elle sait que derrière ce masque – c’est lui, le véritable aveugle – il n’y a rien, rien qu’elle ne pourrait atteindre. Juste sa froide mélasse impénétrable.
En elle, son Esprit aussi s’est indigné. Son pouvoir lui brûle les paumes. Seuls les bruits de pas derrière eux la sortent de cette vacillation.

Quelque chose approche.


Résumé:
Dim 22 Jan - 20:40

POST MJ : LES SOUTERRAINS



Rinne, malheureuse Rinne, tu sembles t'être là disqualifiée aux yeux du sergent... et sans aucun remord, aucune considération ni pour ta frayeur ni pour ton handicap, le voici qui d'un coup de crosse, te projette au sol. Sèchement, te hurle dessus :

- Reprends-toi, MERDE ! Ces choses viennent dans notre monde pour nous tuer, ou pour se foutre de nos gueules ! Ça fait semblant d'être des moines, mais c'en est pas !

Profitant de la confusion qu'a généré Rinne dans votre troupe vouée aux limbes, le sergent évacue tes questions, Krista.

- Je crois... que ce sont des saloperies de miroitants. COUREZ ! hurle-t-il. Stolos, tu as déjà eu affaire à ces intrus venus des limbes. Ils te rappellent des souvenirs, te forcent à voyager dans un passé que tu voudrais oublier.

Je plains tes compagnons. Tu vas faire un piteux chef, et j'ai peur que tu les précipites vers un bien triste sort...

Ces bruits de pas progressant derrière vous ! Ils résonnent soudainement plus fort à tes oreilles, Jessamy. Comme s'ils s'étaient subitement rapprochés d'un bond, un troupeau fantomatique qui semble avancer derrière vous, dont les pas forment des percussions erratiques, illogiques. Nulle ombre, nulle silhouette pour Les trahir. Vous perdez votre temps, malheureux explorateurs. Ça se joue de vos perceptions, ça vous harcèle et ça s'amuse, vous perdez déjà pied ! Ne le voyez-vous pas ? Ça n'a pas l'intention de vous égorger, de vous démembrer ou de vous dévorer. Ça veut vous perdre, vous briser ; ça veut vous convaincre que ces catacombes sont chez vous, que cette roche est votre nouvelle famille.

La tentation de vous arrêter afin de regarder ce qui vous suit est grande, n'est-ce pas ?

- COUREZ SANS VOUS RETOURNER ! Faut qu'on trouve le bout de ce couloir ! Si ça nous suit, on les cueillera à la sortie ! Tracez ! C'est un ordre, TRACEZ !

Il vous invite à accélérer le pas, le voici qui commence à courir... Tu es persuadée que vous êtes encore suivis, Jessamy, et les bruits de pas, au rythme erratique, redoublent en cadence alors que vous accélérez... comme s'ils vous invitaient à courir plus vite, à courir à vous en arracher les poumons, sans réfléchir ; simplement pour finir par vous jeter dans la gueule de... Oh. Nous espérons que vous ne tomberez pas dans leur piège, et que vous retrouverez vos esprits, et que vous trouverez le temps de réfléchir à votre situation. Mais cela semble peine perdue, regardez vous... Vous galopez à travers le couloir, à la suite de Stolos, courant à votre perte.

Enfin un bref soulagement, lorsque le couloir s'élargit et devient une salle : une salle remplie d'inquiétants signes de civilisation ! De vieux pupitres ont été éventrés, des étagères renversées et éclatées en morceaux, s'étalent ici et là essais et récits rédigés par les exaltés des Douze qui présidaient ces lieux. Lorsque votre sergent aperçoit tout ces précieux documents, vous le sentez redoubler d'excitation. Peut-être que ce cauchemar se terminera plus tôt que prévu ? Peut-être rentrerez-vous ce soir, l'esprit ravagé mais le corps sauf, votre mission accomplie ?

Bien sûr, il est trop tôt pour se réjouir ! Derrière vous, la chorale se poursuit. Les créatures vous sentent sensibles à leurs appels, et par vos coups de folie vous les galvanisez ! Vous devez vous mettre à l'abri, aventuriers !

Toi dont les yeux percent les ténèbres, Krista, tu aperçois une grande forme rectangulaire sur le mur du fond,
C'est une double porte, immense. Et des verrous figés dessus, tout aussi gigantesques. L'acier de cette porte est poreux, un acier à la texture d'éponge dont s'échappe un effroyable arôme métallique et chimique, qui vient comme enfoncer des aiguilles dans les nez les plus sensibles parmi vous... La rouille a dévoré ces verrous comme s'ils avaient mille ans, très peu d'efforts suffiraient à les faire céder, et à vous ouvrir la voie.

Notre Brume épargne les cadavres des ravages du Temps, par compassion et regret. Cependant, les mécanismes construits par les Hommes, que ça soit par ignorance ou malice, nous les dévorons le plus rapidement possible, c'est une manie, une simple petite manie que nous avons.

Ces quelques secondes d'accalmie permettent au sergent de compléter sa réponse, Krista. Car c'est surtout à toi qu'il s'adresse, le sergent ayant bien compris que la santé mentale de tes compagnons était sérieusement compromise.

- Les miroitants sont des pastiches. Les humains qu'ils imitent sont surement morts et dévorés depuis longtemps. Mais ces trucs-là, ça a rien de naturel, c'est des tumeurs qui sont venues pousser dans notre réalité. Vous êtes médecin, vous devez savoir comment on détruit un cancer ? On arrache les tumeurs.

Doué pour camoufler ses propres sentiments, le sergent simule un sang-froid bluffant. Vous ne percevez pas le rictus sous son masque, et sous ses verres teintés, le regard fou ; mais si vous êtes attentifs, vous le verrez trembler. Ce n'est pas de la peur qui secoue ses doigts autour de la gâchette de son fusil. Ce n'est pas de la peur... Non... Nous savons que plus rien ne t'effraie, Stolos... Mais...

... pourquoi ? Pourquoi t'amuses-tu autant ?

- Si je crève quelques uns de nos poursuivants, les autres nous lâcheront peut-être. et de G-35, de ce terrible G-35, gicle de nouvelles cascades d'étincelles. Il braque cet abominable engin en direction du couloir, le fixant profondément.
ALLEZ NOUS TROUVER UNE ISSUE, TOUT DE SUITE !

La roche et ses résidents continuent à vous envoûter. Rinne, tu commences à entendre des invitations émanants du couloir, qui te sont dédiées, ces choses connaissent désormais ton nom... Ces voix harcèlent vos tympans de leur insupportable perfection, mais Stolos, déterminé à les taire a tout jamais, élève la voix du Gauss et s'apprête à le faire tonner ; mais il t'a à l'oeil, Rinne, il te défie du regard.

- Et surveillez Rinne, vous autres ! Si on commence à perdre la boule et à nous entretuer, on crèvera tous ici !


Résumé:
Lun 23 Jan - 9:26

LA POURSUITE DU SECRET ORIGINEL

LES SOUTERRAINS


Voilà que l’ecclésiastique du groupe essaie de communiquer avec l'étrange moine, cette fille n’a vraiment pas la lumière à tous les étages, il semblerait que la religion ne permette pas à ses croyants de développer leur intelligence.
Rinne risque d'être un boulet, peut-être qu’il faudrait se séparer d’elle avant qu’elle ne devienne dangereuse par un excès de zèle religieux mal placé…
Mais le sergent ne semble pas vouloir abandonner cette pauvre demeurée à son sort, dommage et il tente de la ramener sur terre, enfin si elle a déjà eu les pieds sur terre pour commencer, en lui mettant un magistral coup de crosse et en lui hurlant dessus. Une thérapie de choc, Krista approuve.

Puis le sergent répond sommairement à la question de Krista, des Miroitants… Évidemment ! Mais le sergent ne semble pas vouloir abandonner cette pauvre demeurée à son sort, dommage et il tente de la ramener sur terre, enfin si elle a déjà eu les pieds sur terre pour commencer, en lui mettant un magistral coup de crosse et en lui hurlant dessus. Des créatures sournoises et cruelles qu’on utilise pour faire peur aux enfants pas sages, elle a eu droit à bon nombre d'histoires sur ses créatures dans sa jeunesse. "Tient toi bien à table ou un miroitant va venir te dévorer. Fais tes devoirs ou les miroitants vont te remplacer dans ton sommeil…" La pédagogie Reddington…

Le sergent leur donne l’ordre de courir et voit les sons qui commencent à apparaître derrière eux… Krista lui emboîte le pas sans se retourner, elle aimerait bien savoir ce qui les poursuit, mais elle n’a pas envie de mourir pour satisfaire sa curiosité.
Ils courent à en cracher leurs poumons, Krista n’a jamais vraiment fait d'effort auparavant, mais est ce la peur et l’adrénaline ? Elle parvient à suivre la cadence infernale, jusqu'à ce qu’ils s'arrêtent dans une salle.

Les poumons en feu, Krista s'effondre au sol, elle a mal, si mal… Sa respiration est dure et sa gorge sèche, sa combinaison en cuir est une véritable fournaise, il faut qu’elle boive. Les mains encore tremblantes, elle retire son masque, son front est dégoulinant de sueur, ses cheveux sont collés à son front par l'humidité qu’elle dégage. La fraîcheur qui l'accueille quand elle retire son masque est bienvenue, elle prend sa gourde et commence à la boire sans essayer de se rationner pour plus tard.

Elle se releva avec difficulté, les jambes flageolantes et douloureuses, elle sent des muscles dont elle n'avait même pas conscience, enfin si elle a une très bonne connaissance du corps humain, mais elle ne les a juste jamais senties auparavant.

Le cœur de Krista ne veut pas se calmer, et cela n’est pas dû à l'adrénaline, mais à la peur… Toute son enfance les Miroitants ont été une source de menace et de crainte et voilà qu’elle est face à ses créatures qui ont hanté ses jeunes années, elle a beau essayer de se calmer, réfléchir de manière rationnelle, la peur reste présente.

Stolos lui explique ce que sont les Miroitants, Krista n'avait pas besoin de ce mini exposé pour savoir ce qu’ils étaient, mais elle ne le coupe pas. En temps normal, elle aurait dit que toute créatures mérite d'être étudiée, mais le terme “tumeur” pour désigner ses monstres lui convient parfaitement, ses créatures ne méritent qu’on s’y intéresse pour une seule et unique raison, les faire disparaître à jamais.

Sans son masque, tout le monde peut voir sa peau rouge couverte de cicatrice et ses yeux couleurs sang qui luisent dans le noir, du moins s’il y a suffisamment de lumière et si on est assez proche d’elle.

Peu désireuse de rester piégée ici avec les démons de son enfance aux trousses, Krista s'intéresse enfin à leur environnement, une grande pièce de pierre avec des pupitres et des documents un peu partout.

- Une salle de copiste ?

Elle s’approche d’un livre et le ramasse, il est en piteux état, mais qui sais ce qu’il peut bien renfermer, elle le range dans son sac pour le regarder plus tard et s’intéresse a ce qu’elle voit de l’autre côté de la pièce qui est plongé dans le noir. Elle désigne l’endroit et s’exclame.

- Là-bas une porte !


Résumé:
Ven 27 Jan - 12:09
Jessamy demeure sourde aux insinuations de l’Opalienne. Elle n’a d’yeux et d’ouïe que pour ce qui rampe à leur suite. Le simulacre d’astre qui crépite au-dessus de sa tête ne trahit guère leurs ombres. Ses phalanges se crispent sur le bec de sa canne. Sous ses mèches immaculées, la peau de son front se plisse. Elle hume l’air ambiant, et l’impression qui se confirme lui comprime la poitrine. Il n’y a rien d’autre, d’autre fragrance que celle de la poussière, de l’humidité et des cadavres de rongeurs frais.

Seul la trouble le bruit sourd du corps de la vestale sur la pierre, poupée de porcelaine aux pieds du belligérant. Son sang se glace alors qu’il éructe syllabes plus délétères que son arsenal. La mutante se précipite sans plus réfléchir aux côtés de la martyre ; son regard flamboyant tente de percer le masque du bourreau. De loin, il semble inexpressif – mais sa voix et son comportement suppurent la peur.

« C’est toi qui devrais te reprendre, Stolos. », qu’elle siffle entre ses dents.

Qu’importe, si le clerc n’est que mirage ; au fond de sa cage, l’esprit disloqué par le Myste et les tranquillisants, elle a appris que de certaines illusions peuvent naître des vérités. Et elle n’a rien à reprocher à celles de la femme. Impressions évacuées par celui qui donne l’alerte. Des miroitants. Bien sûr ; si Jessamy n’en a jamais croisé, elle a eu vent des contes qui dessinent des créatures grotesques, des ersatz d’humains. Mais leur difformité l’effraie moins que leurs racines, et leur manière brutale de s’immiscer dans la psyché.

Sa main, serre prédatrice, étreint le bras menu de la prêtresse.

« Désolée. Cours, droit devant. », fait-elle.

Son corps à elle se dresse brutalement ; ses plumes se hérissent alors qu’elle entend la horde se rapprocher, leurs pas tambours faisant vibrer le sol. Sa mâchoire pointe sous sa joue, tandis qu’elle s’élance. Le choc de ses pas et l’étirement de ses muscles insufflent une douleur poignante dans son échine ; la poitrine en feu et les joues brûlantes, Jessamy poursuit pourtant sa course, sa canne l’aidant à se projeter en avant. Pas assez vite. Elle sent les voix qui l’effleurent de leurs doigts décharnés ; leurs gueules déformées lui susurrer leurs cantilènes trop parfaites.

Dans un bruissement de chitine qui la fait gémir de douleur, ses ailes se déploient. Ses camarades sentent sa silhouette endolorie trancher l’atmosphère dans un bourdonnement sec, avant qu’elle ne s’échoue plus loin. La mutante a toutes les peines du monde à se retenir de crier, enserrant le tronc de sa canne de ses deux mains. Sa poitrine tressaute sous sa tenue et son sac à dos, alors qu’elle aspire des goulées d’air vicié.

Elle tente de se relever une fois, en s’appuyant sur son coude ; trop tôt. Elle retombe derechef sur le sol, tremblante. La douleur goulue lui pourlèche l’échine, croque dans ses vertèbres jusqu’à la moelle. Jessamy plaque une main griffue sur sa bouche. Elle écoute d’une oreille les palabres de celui qu’elle ne considère plus comme le meneur. Manque de laisser échapper un rire nerveux au mot « tumeur ». Son attention se porte ensuite sur l’Opalienne encapuchonnée, laquelle leur trouve une échappatoire. Elle soupire. Son corps tressaille alors qu’elle essaie encore de se remettre sur pieds – nouvel échec. Son œil enfiellé toise l’horrible chose que Stolos menace d’activer à nouveau. Habitué à l’obscurité, il trébuche sur le visage masqué de la croyante. Elle l’interpelle :

« Hé, Rinne… Aide-moi à me relever. On va ouvrir cette porte. »



Résumé:
Ven 27 Jan - 18:09
L’intervention du sergent, quoique violente, a le mérite de la sortir d’une certaine torpeur. Les voix lancinantes sont évacuées de son crâne ; Rinne contemple silencieusement les paroles acerbes qu’on lui a jeté. “Des choses qui viennent pour nous tuer…” Et alors… et alors ? Il n’y a pas besoin d’aller dans la Brume pour trouver des choses meurtrières ; pour cela il y a déjà bien des créatures, des êtres conscients qui s’infligent bien des supplices. Ne serait-ce qu’une myriade de petites cruautés du quotidien – c’est parfois pire. La Brume tue comme le monde tue, c’est cruel mais c’est l’ordre des choses, c’est comme ça, les plus fidèles passent outre et l’acceptent sans révolte. Et c’est dans la nature de la Brume que d’être prédatrice ; pourquoi la punir, la renier, la questionner pour quelque chose qui lui est intrinsèque ? Tu es d’accord, Lugrilen ? Bien sûr il l’est – s’il pouvait il cracherait au visage de Stolos et ses vilaines leçons.

Une main griffue sur son bras interrompt son dialogue interne. Jessamy est venue l’épauler, briser l’autorité glaciale déployée par Stolos et son engin de malheur. Cela la rassure, qu’une autre personne ne la considère visiblement pas comme une crétine à l’esprit désagrégé par l’encens des églises, plus encore que quelqu’un ose s’ériger contre cette inquiétante tyrannie, ne pense pas uniquement en raisonnements implacables et théorèmes. Elle voudrait exprimer sa reconnaissance mais déjà il faut courir ; son corps, poumons embrasés et sang dans les tempes, n’est pas habitué à un tel effort.

Trébuchant dans la salle, elle remarque immédiatement la détresse de sa camarade : sent son envol larvé et la bourrasque soudaine qui l’emporte brutalement à terre. Parvenant à ses côtés à sa demande, Rinne aide Jessamy à se relever par des gestes doux et précautionneux : le corps de la mutante semble fissuré d’une fragilité qu’elle ne peut réellement appréhender, contrastant avec son volontarisme et sa force de caractère – elle ne veut pas commettre d’impairs. Ramassant la canne tombée à terre, elle la place solidement dans la paume de Jessamy et adresse un sourire chaleureux à cette dernière.

–– Merci pour tout à l’heure. J’espère que tu n’es pas trop amochée.

Elle se tient à ses côtés alors qu’elle parcourent avec précaution la distance qui les séparent de la porte. Chemin faisant elle réalise par l’intervention de Krista l’importance des documents jonchés tout autour : des écrits saints, des vrais, inestimables vestiges. Déchante vite : c’est vrai qu’elle ne peut pas les lire, c’est au-dessus des compétences de son Esprit. Il faudrait deviser un plan pour en remettre entre des mains aramilannes sûres, sans quoi tout sera empoché par Stolos – ce sera comme donner du caviar aux cochons. Stolos et ses mots toujours tonitruants, son regard tenaillant qu’elle pourrait presque sentir.
Et toujours ces mélodies lancinantes dans un coin de la tête, avec leur beauté d’outre-tombe. Et leurs paroles, car ils ont commencé à la connaître. Si tu viens avec nous, Rinne, tu n’auras plus à douter de rien. Plus de questions. Facile. C’est tentant : peut-être, dans ces couloirs, son horizon.

Arrivées devant leur seule issue, elle s’essaie à rediriger son esprit sur la tâche qui lui a été confiée et parcourt la porte de ses mains afin d’en sentir les aspérités, les fissures – inexistantes : elle est parfaitement lisse. Parvenues au cadenas, Rinne devine aisément la fragilité de l’objet qu’elle indique à Jessamy.

–– Briser ce cadenas devrait être facile et nous permettre d’ouvrir la porte.


Résumé:
Dim 29 Jan - 23:25

POST MJ : LES SOUTERRAINS



G-35 tonne ; dans un vacarme assourdissant, vous l'entendez cracher une salve d'éclairs. C'est ensuite un hurlement, grinçant et inhumain, qui envahit les couloirs, et les chants commencent à muter en une cacophonie scandalisée. Le miroitant que visait le sergent a purement disparu : volatilisé, désintégré ou simplement inexistant depuis toujours, il semble ne plus constituer une menace, mais Stolos, dans son impatience, a sous-estimé ces créatures qu'il croyait (trop bien) connaître. Au lieu de les effrayer, elles se montrent maintenant agacées.

Le sergent se précipite vers vous. Vous voyant agglutinés devant la porte et entendant le commentaire de Rinne, il n'hésite pas une seule seconde.

- Pétez moi ça !

Prenez n'importe quoi, une barre de métal, vos mains nues, vos prières, et utilisez le pour casser ce verrou ! Il ne suffit que de quelques coups pour le réduire en poussières, et vous pouvez alors mobiliser tous ensemble vos muscles ankylosés pour tirer la lourde porte et vous glisser derrière, ou vous jeter derrière, ou vous laisser tirer de force derrière ; choisissez, selon vos capacités et votre santé mentale.

Mais nous vous déconseillons fortement de tenir compagnie aux miroitants. La volatilisation de l'un des leurs a réellement transformé leur humeur, et s'ils se montraient relativement amicaux jusqu'alors, bien qu'un peu farceurs, ils émettent désormais de vraies menaces sous forme de cris distordus, des vocalises qu'aucun cerveau sain ne devrait avoir à entendre de son vivant ; comment allez-vous, Jessamy, Rinne ? Quelle malédiction cela peut être d'avoir l'oreille sensible ! Car vous plus que tous les autres, vous distinguez les nuances surnaturelles de leurs litanies... cela crie dans vos oreilles, dans vos corps, dans vos âmes, durant des secondes qui passent pour des heures.

Et même alors que Stolos, aidé de n'importe quelle bonne âme, est parvenu à refermer derrière vous la gigantesque porte, les échos ne disparaissent pas aussitôt. Les litanies maudites s'atténuent, se font imperceptibles, puis se taisent ; mais vous autres, à la santé mentale amochée, elles résonnent peut-être encore sous vos crânes. De plus, de sinistres blasphèmes sont encore prononcés derrière la grande porte à qui sera assez fou pour y coller l'oreille...

Vous avez gagné un précieux instant de répit... Profitez en donc pour rassembler les miettes de vos esprits. Nous nous avouons admiratifs, aventuriers, car vous voilà arrivés plus loin que la plupart des pillards qui vous ont précédé ; mais à quel prix ? Et surtout, pourquoi ? Ce recueil de poèmes litturgiques était si important à vos yeux ? S'apercevant du genre de littérature que tu as embarqué, le sergent semble déçu, Krista. Tu l'es peut-être toi aussi, nous devinons que ça n'est pas le genre de livre qu'on retrouve sur ta table de chevet. Rien de fondamental à votre mission n'est écrit là-dedans, mais si vos âmes y deviennent sensibles, n'hésitez pas à vous plonger dans ces deux cent pages de délices artistiques, de l'expérimentation poétique que l'on doit aux moines qui autrefois peuplait cette obscurité

avant qu'ils ne soient remplacés par ces versions altérés d'eux-mêmes, dont les sensibilités artistiques perverses ne sont pas en phase avec celles de votre univers.

De longs et larges couloirs se dressent devant vous, et sur vos côtés. Dans les murs, vous apercevez des indices concernant l'usage qu'il avait pu être fait de ces lieux. De petites cellules s'alignent froidement, l'une après l'autre, fermées d'épaisses portes tantôt encore debouts, tantôt défoncées. Cet endroit a longtemps servi à soigner des malades, mes pauvres amis, des malades qu'on ne guérit pas en ne faisant appel qu'à la science. Aujourd'hui, vous le visitez sous une forme saccagée, brutalisée, comme s'il avait servi de champ de bataille plusieurs fois, comme si un tourment de haine brute s'était déversé dans ces couloirs il n'y a... pas si longtemps ? Si vous pouviez ressentir quelles genres d'émotions ont motivé ces carnages, vous vous rendriez compte quelle atroce surcharge elles feraient peser sur un cerveau humain.

De nombreux cadavres parsèment le décor, affalés contre les murs et parfois encastrés dedans. Lorsque leurs visages sont lisibles, ce sont des expressions de terreur qu'ils affichent ; leurs membres sont pliés dans des angles qu'on devine douloureux, ils ont été traités comme des poupées de chiffons. Le mobilier n'a guère été plus respecté. De nombreux chariots, lanternes, étagères et blocs à papier noircis de notes. Des instruments religieux également, des amphores d'encens, de petits autels, de grands symboles suspendus au-dessus des cellules. Tout ce matériel est sans dessus dessous, fracassé, renversé.

- Ah. Merde, quel... quel bordel.

Remarquez également à quel point nous nous épanouissons ici. Nos nuages sont, dans ces sinistres couloirs, bien plus épais et plus au ras du sol. Ce n'est pas sans stresser votre sergent, qui se doute que nous ne le portons pas en grande estime, cependant nous restons davantage spectatrice de votre histoire, curieuse de découvrir si vous irez plus loin que vos predecesseurs éparpillés en morceaux, qui décorent aujourd'hui ces couloirs ! Nous sommes diffuse et omniprésente, comme un léger parfum, glissantes entre les fissures et colorant l'air de jolies teintes bleutées.

Quatre précieux panneaux semblent capables de vous renseigner sur la direction à prendre. Suspendus au-dessus d'un autel fracassé qui fut autrefois érigé en l'honneur des Douze, ils présentent, en-dessous du charabia hermétique des anciens résidents de ces lieux, des traductions sommaires en langue vernaculaire.

BLOC C / SANGS DE BRUME - CHEMINS PURIFICATEURS ←
BLOC D / MANIES BLASPHÉMATOIRES - PRIÉRES COLLECTIVES →
BLOC E / [Le panneau du bloc E est sur le sol, brisé, piétiné et ainsi quasiment illisible, comme s'il avait été brutalement vandalisé.]
SALLE D'ÉTUDES / REGISTRES ↑

Un silence déroutant commence à prendre place ici, alors que les murmures disparaissent petit à petit. Les respirations sont rauques et saccadées. Soufflez, aventuriers, vous l'avez mérité. Attrapez cette pause et faites le point. Vous nous semblez porter de lourds griefs l'un envers l'autre, et d'horribles secrets se terrent dans les coeurs de certains. Vous êtes hantés par des chants venus d'ailleurs, et par de terribles visions qui nourriront vos cauchemars. Soufflez, aventuriers, laissez vous bercer par la satisfaction, toute naïve, que le pire est derrière vous.

- Ça nous a pas suivis ?

Incrédule, Stolos relâche la tension en laissant s'échapper des rires nerveux. En s'apercevant d'où vous êtes tombés, il devient même tout à fait ravi. Il braque frénétiquement la grande porte, puis les murs, puis à nouveau la grande porte, puis comprend que non, ces créatures ne semblent pas vouloir vous accompagner. Afin d'économiser la batterie de son maudit instrument, Stolos éteint son G-35, et se laisse choir contre un mur.

- Formidable. Repos, soldats. On touche au but. La prison, ça sent bon, vous annonce-t-il, tout en arrachant ses gants remplis de sueur afin de faire prendre l'air à ses mains. Des mains basanées et cloquées, parcourues d'hématomes rougeauds, qui trahissent une vie bien remplie.

Le sergent ne vous fait pas l'affront de vous signaler les corps qui parsèment les alentours : vous avez l'habitude ce genre de visions. Toujours affalé contre son mur, il détaille nonchalament ce que vous pouvez déjà observer de vos propres yeux -sans vouloir t'offenser, Rinne.

- Une prison, héhé ! Ces moines étaient de sacrés filous. Peut-être étaient-ils assez cons pour avoir essayés d'enfermer leurs miroitants ? Qui sait ?

C'était pour détendre l'atmosphère, Stolos n'est pas ce genre d'homme qui sait profiter d'un silence sans ressentir l'envie impérieuse de le briser.

- Ça... Ça va, vous ?

Il vous laisse gracieusement la parole. Il sait qu'il n'a pas réussi à acquérir la confiance de la plupart d'entre vous, mais il se sent... de moins en moins concerné par vos états d'âme. Si vous souhaitez lui cracher au visage, l'insulter ou le remercier pour sa remarquable compétence, une occasion se présente.

Mais ne baissez pas votre garde.
Mar 31 Jan - 21:38
Elle ressent l’étreinte délicate de la lumineuse ; docile, elle se laisse porter, sa carcasse endolorie se dépliant vertèbre par vertèbre pour se remettre sur pieds. Son dos l’enflamme encore, et elle serait tombée de nouveau si Rinne ne lui avait pas rendu sa canne. Grinçant des dents, Jessamy se redresse en faisant craquer ses articulations.

« Merci. C’est normal, on risque moins de crever en s’entraidant. »

Demi-mensonge. L’altruisme n’est pas seul à avoir poussé son élan. Pour canaliser sa terreur des entrailles sombres de Dainsbourg, il lui faut rester proche de la femme aux lumières ; et l’éloigner, ainsi, de ses tentations dévotes et des colères du belliqueux Épistote. Lequel fait encore cracher son engin. Cette fois, mieux préparée, Jessamy resserre sa prise sur sa canne. Elle jette une œillade rougeoyante aux créatures biscornues qui cherchent à les rejoindre. Leur chant se fait menace élégiaque, l’invitant à se fondre avec eux dans la pierre. Déglutissant, elle ne se fait pas prier pour trouver la faille salvatrice.

Quelques coups de bâton associés aux attaques de ses camarades suffisent à faire céder la rouille ; la mutante se glisse à l’intérieur en prenant garde à ne pas froisser ses ailes. Elle se décale pour laisser passer ses camarades dans l’interstice. Souffle. Ils sont saufs – pour le moment.

Clignant des yeux, Jessamy promène la lueur de sa lampe torche le long des murs. Elle arque un sourcil blanc devant le dédale.

« C’est grand comment, là-dessous… ? »

Il faut avancer pour le savoir, et ce qu’elle voit lui serre le ventre. Des cellules. Des portes éventrées et des lits renversés, déversant leurs draps déchirés sur le sol. Les débris des vies d’autrefois dont elle ignore les contours. Des cadavres – frais à la manière des rongeurs croisés plus tôt. Elle avale sa salive. L’angoisse lui pourlèche l’échine et s’ancre dans son squelette. Hospice ou cachot, tout cela lui est bien trop familier. Si Rinne l’a sauvée plus tôt, son dogme ne vaut peut-être pas mieux que ceux qui se prétendent du côté de la raison.

Son pas à trois temps se mêle à la Brume sans conviction. Son brouillard irisé de bleu se fait plus présent, plus enveloppant – de quoi rendre nerveux l’escadron. La mutante profite du semblant de calme retrouvé pour reprendre sa respiration. Peut-être est-ce le Myste coulant dans ses veines qui parle ; mais la Brume l’effraie beaucoup moins que le chœur étouffé par le métal voire certains de ses comparses. En cela, Clawthorne a peut-être réussi à modeler une créature sachant braver la Brume. Quitte à ce que tout le reste la terrifie.

Stolos fait taire son horrible engin et sonne la halte. Jessamy soupire et s’exécute – pour une fois, elle s’accorde plus ou moins avec leur meneur, bien que ses traits d’esprit la fassent grincer des dents. La mutante s’accroupit avec prudence en s’appuyant contre un mur, émettant un faible grondement en tombant sur le sol. Son regard vermillon considère avec curiosité les panneaux devant eux. Ses nervures lui réclament leur besoin de repos, mais elle ne veut pas les écouter. Elle étouffe un bâillement en portant une main griffue à sa bouche. Plus tôt ils seront sortis, mieux elle se portera.

Un rire nerveux étouffé lui gonfle la gorge, alors que le sergent choisit de s’enquérir de leur état. D’irritant, il en deviendrait presque insolent.

« À-mer-veille. », articule-t-elle en lui offrant un sourire caustique, laissant à qui veut la vision de ses crocs.

Jessamy bascule la tête en arrière, reposant son crâne sur le mur. Ses cheveux s’écoulent sur le sol en cascade blanchâtre ; la Brume leur donne un reflet aqueux, surnaturel. Peut-être a-t-elle davantage sa place au côté des voix qui grattent à leur porte. Un sourire léger lui érafle le visage à cette idée. Ses prunelles sont encore happées par les flèches et les lettres qui les invitent à se perdre. Certains mots retiennent son attention.

« Ça veut dire quoi, Sangs de Brume ? »




Résumé:
Dim 5 Fév - 14:16

LA POURSUITE DU SECRET ORIGINEL

LES SOUTERRAINS


Les deux autres femmes la rejoignent au niveau de la porte, le sergent quant à lui a engagé le combat avec les miroitants et ses créatures de cauchemar ne semble pas apprécier que leurs joués leur résiste. La complainte de ses monstres se fait plus agressive, distordue, inhumaine, horrible.

La voix des miroitantes donnes la chair de poule à la scientifique, elle veut partir d’ici au plus vite, s'éloigner de ses… Choses qui ne devraient pas exister. Suivant l’ordre du sergent Krista, dégaine son pistolet et utilise la crosse de son arme pour frapper le verrou et avec l’aide des deux autres ce dernier ne tarde pas à céder. Elles coordonnent leurs forces pour ouvrir la vieille porte.

Une fois de l’autre côté avec l’aide du sergent Krista referme la porte et elle se tient là, arme braquée sur le morceau de bois vermoulu derrière lequel la litanie impie continue. Puis finalement, le silence s’installe et la scientifique baisse son arme en soupirant de soulagement.

Et la Krista réalise qu'elle a oublié son masque par terre de l’autre côté de la porte… Elle se sent mal à l'aise sans, mais l’idée de rouvrir cette porte de malheur ne l’enchante pas du tout, elle va donc devoir rester à visage découvert pour le moment.

Krista s’assoit par terre, réfléchissant à tout ce qui vient de se passer, elle a honte d’avoir laissé la peur l’envahir. La prochaine fois, elle ouvrira le feu sur ses créatures… Enfin, elle essaye de s’en persuader du moins. Profitant de ses instants d'accalmie, elle ressort le livre qu’elle a ramassé quelques instants auparavant, dans la précipitation elle a pris le premier ouvrage encore dans un état passable qui lui était tombé sous la main. Mais quand elle voit de quoi parle l'ouvrage, elle ne peut retenir une grimace de dégoût qui tord sa peau et déforme ses cicatrices. Elle laisse le bouquin tomber par terre dans la poussière et se relève pour marcher un peu et essayer de se calmer et de mieux voir où ils sont.

La, elle réalise que l’endroit ressemble à une prison, intéressant. Elle s’approche d’un cadavre et commence à l'examiner sous toutes ses coutures, la femme est bien morte, mais elle est dans un état de conservation incroyable, on pourrait presque croire qu’elle allais se relever d’un instant à l’autre, enfin si on occulte le fait que son cou fait un angle des plus improbable.

- J’aimerais bien ramener un de ses cadavres au magistère…

Absorbé par sa contemplation morbide elle parle tout haut, puis elle est sortie de son espèce de transe scientifique quand le sergent prend la parole.

- Enfermer les miroitants… Ha, ha, ha, je n'espère pas pour eux, le magistère a perdu pas mal de mercenaire et chercheur en essayant de faire ça.

Sa voix brisée est presque enjouée comme si la mort de ces gens était juste une bonne blague.
Puis le sergent s'inquiète de leur état, Jessamy répond avec sarcasme à l'inquiétude du soldat. Krista, quant à elle, lui sourit.

- J’ai eu un moment d'égarement, mais cela va mieux…

Puis elle réalise qu'être un minimum poli avec leur guide et éventuellement celui qui vient de les empêcher de mourir il y a quelques instants, serait la moindre des choses.

-... Et vous ?

L’inquiétude de Krista est un brin forcée, par manque d’empathie et d’attachement pour autrui, elle n’est pas habituée à s'inquiéter pour les autres. Sauf dans le cas d’une expérience ou la survie du cobaye, est requise, évidemment.
Puis la question de Jessamy l’interpelle et Krista s’approche de ce qu’elle regarde.

- Intéressant… Nos chers religieux semblent avoir fait quelque recherche, sang de brume… Peut-être un rapport avec les mutants ?

Elle regarde autour d’elle.

- Cette “prison” était peut-être une réserve de cobaye, j’aimerais bien pouvoir jeter un œil aux recherches des moines… Ha, ha, ha, si on m'avait dit que des religieux risquent de m’apprendre des choses en science.

Son rire est sincère, sa peur de tout à l'heure s'est totalement envolée. Actuellement, elle est comme une enfant devant un bon gros tas de bonbons, ses yeux rouges luisant brillant dans l’obscurité laisse voir sa joie, sa curiosité. Puis elle pose son regard sur le bloc E.

- Intrigant…

Elle caresse le panneau réduit en miettes.

- Acte de haine ou volonté de dissimuler ce que ce bloc cache ? Dans tous les cas, voilà un autre mystère. Hé hé, cette expédition est géniale.


Résumé:
Mar 7 Fév - 21:05

POST MJ : LES SOUTERRAINS



- Je me sens magnifiquement bien, te répond Stolos. Et tu sens une grande sincérité dans sa voix, un grand apaisement. Stolos est réellement soulagé d'être arrivé jusqu'ici, et il précise même l'origine de sa bonne humeur. Je pense qu'on est arrivés loin, notre mission touche à son terme. Ce qu'on doit découvrir est ici. Vous vous êtres montrés... compétents, camarade. C'est la dernière ligne droite, vous relâchez pas.

En parlant, il te rejoint, Krista, secouant le panneau ravagé par terre de petits coups de pied. Ce panneau ne semble pas l'émouvoir, ni même le surprendre ; il se contente de le fixer de ces deux grandes vitres qui lui servent d'yeux.

- J'adorerais faire du tourisme, mais priorité à la mission, hmm ? Allons chiper quelques documents dans la salle d'études. On en apprendra peut-être plus aussi sur ces sangs de brume. C'est toujours avec de même voix, apaisée, qu'il vous fait cette proposition. Réactivant sa lanterne, il chasse les ténèbres et exhibe un couloir d'une longueur qui semble interminable, décoré de chair morte et de meubles éventrés. Ensuite, vous serez libre de faire tous les prélèvements que vous voulez. Cet endroit, ma foi, il a du accueillir des tas de curiosités. Peut-être que certaines sont restées, et que vous pourrez vous amuser avec ?

Vous remarquerez, tandis que vous reprenez votre pénible périple, que nous nous écartons de votre sillage, vous laissant un tunnel légèrement protégé de notre emprise. Il ne s'agit pas, pour nous, de vous arrêter : nous savons que ce sont des réponses que vous cherchez, pas des richesses, ni de l'adrénaline. Nous pouvons respecter cela, et nous serions attristées si vous mourriez sans savoir. Alors, apprenez, comprenez, puis mourrez ensuite ! C'est le sort qu'on souhaite aux braves aventuriers.

Et vous progressez, dans un silence plat, presque reposant, uniquement rompu par la cacophonie de vos pas, dans la direction indiquée de la salle d'études. Plusieurs panneaux, à chaque carrefour, viennent vous confirmer que vous empruntez le bon chemin. Mais cependant, encore et toujours, ce fichu bloc E qui reste absent, détruit ou fracassé au sol ! Et les décors ici se ressemblent, des rangées de cellules froides et austères, sombres et de temps en temps, habitées par les cadavres. Figurez vous que certains d'entre eux étaient de ces "sangs de brume". Vous-mêmes, parmi votre groupe, vous en comptez ! Vous-mêmes, en une autre époque, en d'autres circonstances, vous auriez pu vous retrouver enfermés ici plutôt qu'ailleurs...

Soudainement, voici la monotonie carcérale qui se rompt : là-devant, il y a une cage qui se détache de toutes les autres. Elle fait l'angle, et à elle seule, vous saute aux yeux car largement plus grandiose, plus sécurisée : sécurisée, elle l'était, mais ce massif cadre d'acier n'est lui aussi plus que l'ombre de lui-même. La porte métallique est grande ouverte, pendante sur ses gongs, comme vous invitant à y jeter un oeil curieux. C'est qu'on dirait comme un coffre-fort, encastré dans la roche, une structure qui se détache, oui, c'est comme si elle était... trop moderne pour ces lieux, dirons nous ? On enfouit, dans ce genre d'endroits, des richesses, ou des secrets. L'un comme l'autre, ça vaut la peine d'aller voir.

Allez-y, allez satisfaire votre curiosité. Le coffre est sur votre route, et vous passez devant. Stolos y jette un oeil ; Krista, tu te sens surement aussi happée par l'attrait magnétique de cette chose qui jure avec le reste du bloc. C'est une cage, pas un coffre. Une cage hermétique, au fond de laquelle un réseau de torche éclaire une fresque dessinée manifestement par un esprit malade, des illustrations qui représentent des scènes religieuses démentes, qui remplacent les dieux par des cristaux envoûtants. Les murs sont bariolés de prières frelatées, qu'on aurait laissées macérer trop longtemps dans un cerveau fou. De quoi dégoûter n'importe qui avec un fond de foi. Heureusement que la seule croyante parmi vous est aveugle...

Tout cela, écrit sur les murs, dans une matière gluante et noirâtre. Puante. Vos narines vous pèsent oui, peut-être avez vous le réflexe de vous les boucher lorsque ces relents insupportables s'invitent dans vos nez.
Ne soyez pas intimidés. Faites quelques pas, comme Stolos, plus en avant dans la cage.
Dans le silence commencent à naître des gémissements.

Une ombre se dessine dans le fond de la cage. Voûtée, plaintive, misérable ; une puanteur atroce, des sons visqueux. C'est le dernier résident de ces lieux, tordu par des décennies qui paraissent être des siècles, il est resté ici car c'est sa nouvelle maison. Il vibre, frissonne. Il sait que vous êtes là, il vous a senti, entendu. Maintenant qu'il a votre attention, il marmonne dans ses mandibules des mots incompréhensibles.

L'un de ces mots, plus clairs que les autres, résonne comme un coup de tonnerre. Il le hurle, tandis que son long tronc se courbe violemment, affichant cette petite tête terrifiante et terrifiée. Un visage semblant avoir été vomi par un vicieux cauchemar.

- Q U I  ?

Le Temps détériore les âmes. Inexorablement, sur une durée suffisamment longue, même le plus élevé des saints finira transformé en un animal méchant et fourbe:

Se levant brusquement, vous entendez ses os éclore, de ses articulations chute une neige de rouille organique. Le malheureux, perturbé dans sa déviante méditation, vous braque de son regard. Tel un cerf surpris par un chasseur, il se tétanise. Devenu statue de viande pétrifiée, il se tient là, immobile, guettant vos mouvements.

Ainsi donc, votre action, ou votre inaction, déterminera le sort que le nouveau maître de ces lieux vous réserve. Le moindre soubresaut pourra se révéler décisif.
Jeu 9 Fév - 17:55
Sa gorge se serre à l’hypothèse donnée tout haut par l’Opalienne. Comme par réflexe, elle regarde les veines qui pulsent à son poignet, où coule l’hémoglobine mêlée de Myste. Sang de Brume. Cela ferait sens. Le fond de sa gorge se tapit d’une toile bilieuse. Jamais elle ne se serait attendue à ce que Dainsbourg, ville sainte, s’adonne aux mêmes péchés que ses homologues dévouées à leurs expériences.

« Finalement, vous n’êtes pas si différents. », grince-t-elle.

Cela fait sens, pourtant. Après tout, elle n’a jamais vu aussi dévot qu’une scientifique obsédée par ses recherches, suivie par des disciples tout aussi pharisiens, guidés par leur idéal et ignorants des suppliques de leurs victimes. Leur mysticisme masqué derrière des blouses blanches et des calculs froids. Mais Jessamy a tout vu dans son martyr. Elle a vu la fascination dans leur regard. La religiosité dans leur gestuelle, lorsqu’ils passaient une paume sous ses élytres, lorsqu’ils lui ruinaient le corps, lorsqu’ils la mutilaient pour créer l’être parfait rêvé.

S’appuyant sur sa canne, la mutante se relève en soufflant. À nouveau, elle prend la suite de Stolos. L’emprise blanche se fait plus légère, voile diaphane ; Jessamy plisse les yeux, perplexe. La Brume craindrait-elle les entrailles de la cité qu’elle a étouffée ? Qu’est-ce que ce ventre contient, pour la repousser ainsi ? Quelles curiosités, comme dirait Stolos, cherche-t-elle à leur dévoiler ? Elle secoue la tête. Inutile de lui imposer des pensées. Ses yeux se concentrent sur ce qui se trouve devant elle, pour ne pas regarder ce qui gît dans les cages. Des remembrances douloureuses essaient de gangrener son attention ; elle fixe un point entre les omoplates du belliciste pour les maintenir à l’écart. Avancer. Encore.

Sa silhouette insectoïde se fige devant le coffre surgi de la roche. Anomalie parmi les cages, aux lignes trop droites, aux décors encore bien visibles qu’elle poursuit du regard. Il semble plus neuf, du moins, que les autres cages qui parsèment leur chemin. Aurait-il été placé là, juste avant que la Brume n’enveloppe la ville ?

Une lourde inspiration soulève sa poitrine, tandis que son groupe s’engage dans la cellule. Elle s’agrippe un peu plus à sa canne. Sa cage thoracique lui semble se resserrer sur elle-même.

« J’aurais dû rester dehors… », murmure-t-elle avant de les suivre.

Sous son regard vermeil défilent des formes et des scènes aux symboles inconnus. Un style abrupt, comme si ces formes avaient été jetées là, spontanément. À la fois malhabile et pensé. Les images lui parlent et Jessamy ne comprend pas leur langage.
Elle ne comprend que la plainte qui émerge des ombres. Les borborygmes spongieux lui font crisser des dents, les miasmes méphitiques envahissent sa gorge. Une main devant la bouche, elle darde du regard la chose qui se détache des murs. Ses sourcils se froncent.
Ce n’est pas une chose – c’est un être vivant.
Elle devine une architecture grotesque de rouille plantée dans de la chair, un torse grand et étiré. Il semble murmurer quelque chose, mais ses paroles sont aussi obscures que les dessins sur les murs de sa cage. En est-il l’auteur ? Est-ce qu’il habite ici ?
Le hurlement lui arrache un frisson, qui prend racine au bas de son dos pour grimper le long de sa colonne vertébrale. La voix, vibrante et rauque, laisse entendre distinctement sa question. Qui ? Oh. Sans doute n’attend-il pas de visiteurs. Le corps de leur hôte se tord dans un craquement. Elle aperçoit enfin le faciès qui trône sur le corps gigantesque et recroquevillé. Leurs regards se croisent et elle reconnaît la détresse qui se tapit dans le sien. Elle sait la terreur de voir un nouveau visage, lorsque l’on vit dans une cage – en général, ces derniers ne sont pas amicaux. Son instinct décide de faire un pari. Derrière sa main, sa voix s’élève :

« N’attaquez pas. Je vais essayer de lui parler. Restez en arrière. »

Une respiration profonde accompagne son pas mesuré. Même le tambour de sa canne contre le sol se fait plus léger. L’instant est court ; la mutante ne fait pas plus de trois pas avant de s’agenouiller sur le sol. Ses gestes se décomposent avec la même lenteur. Elle dépose sa canne sans bruit, devant elle. Penchant la tête sur le côté, elle décortique du regard les traits déformés de la créature, tentant de s’habituer à leur étrangeté. Son corps noueux, assemblage de carne et de rouille sur l’ossature à vif, lui semble plus grotesque encore que ce que le Magistère a pu accoucher. Pourtant, il a peur. Pourtant, il vit dans une cage. Pourtant, il… lui ressemble ?

Elle pose une main griffue sur le sac couvrant sa poitrine, pour se désigner.

« Jessamy. »

Sa main quitte l’écrin de toile, pour désigner l’être qui la regarde. Elle lui renvoie sa question, paisible écholalie :

« Qui ? »



Résumé:
Ven 10 Fév - 19:49
Les voix des deux autres femmes résonnent inlassablement dans son esprit ; remplacent l’emprise de la Brume par une autre. C’est une particularité lorsque l’on est aveugle : sans son environnement à contempler pour se distraire, il faut trouver d’autres points d’attention. Souvent on se retrouve dans son intériorité, à méditer les mêmes choses. Et à cet instant il n’y a rien d’autre que la possibilité, la réalité – car qu’auraient-elles à gagner à mentir – de ces expériences menées par ces moines. L’esprit de Rinne est en vrille, son Esprit étrangement silencieux. Il supporte difficilement la douloureuse gymnastique : concilier les saints ecclésiastiques de Dainsbourg (élevés, admirés pour leur martyr, idéalisés maintenant qu’ils ont disparu) avec la rationalité nauséabonde qui l’avait tant troublée chez certains de ses compagnons. Deux mondes qui devaient s’exclure mutuellement et ne jamais se rencontrer. Car il est plus aisé de penser en catégories simples : de croire au caractère intouchable de Dainsbourg par opposition aux actes écoeurants des hérétiques, croire son camp risible pour certains mais irréprochable. Mais visiblement tout se gâte, tout se délite. Les fidèles ne sont pas à la hauteur de leurs croyances, et se vautrent dans les mêmes erreurs que les autres.

Rinne ne croit pas que ses camarades, si avisés quant à ce genre d’affaires, se trompent ; la nouvelle ne fait que confirmer le malaise diffus dont elle n’arrivait pas à déceler l’origine, ne l’ayant pas quittée depuis leur départ de la grande salle aux archives et l’ayant confinée au silence. Elle a le coeur au bord des lèvres. Elle regrette sa venue. Tout ce chemin, pour constater que la grandeur religieuse qu’elle espérait trouver à Dainsbourg n’est que mirage amère.

Elle ne suit les autres que machinalement ; ses pensées sont tournées vers des considérations qui l’ébranlent. Son imagination produit des images glaçantes de moines alternant avec dévotion entre cantiques et turpides opérations. Elle n’a pas envie d’avancer, voudrait se consoler dans le confort de la simplicité aramilanne (on ne ferait pas ça à la maison, n’est-ce pas ?). Et simultanément elle ne peut se détourner de ce chemin qui la conduit vers des vérités insupportables.

Un changement dans l’atmosphère l’ancre à nouveau dans la réalité. Rien de concret, rien de tangible ; mais tout à coup elle perçoit comme une putréfaction, une décadence ambiantes. Ce qu’ils s’apprêtent à découvrir, elle le sait, constituera l’acmé de ces pitoyables découvertes. Les gargouillis angoissants qui lui parviennent le confirment. Même son Esprit ne parvient pas à l’aider à faire sens de ce qui se trouve au-delà d’elle : créature étrange, difforme, qu’elle ne peut affilier à rien de ce qu’elle connaît. L’initiative de Jessamy la soulage, la déleste temporairement de la nécessité d’agir, de décider.

Car il est plus supportable de se tenir en retrait. Elle aimerait implorer la créature, lui demander ce qui lui est arrivé ; que cette dernière lui révèle toute l’ampleur de la décrépitude qu’elle constate en ce lieu. Tout comme elle aimerait invoquer son plein pouvoir, tout nimber d’une lumière éclatante et purificatrice ; tout oublier.


Résumé:
Lun 13 Fév - 23:00

LA POURSUITE DU SECRET ORIGINEL

LES SOUTERRAINS


Krista hoche la tête aux mots du sergent, il a raison, il ne faut pas s'éparpiller, elle termine la mission avec les autres et après elle profite du retour pour fouiller un peu et récupérer tout ce qui pourrait l’aider dans ses recherches. Quand ses collègues sauront ce que les catacombes de Dainsbourg cache cela va être une véritable ruée vers l’or pour le magistère, cela va libérer quelque place étant donné que certains ne survivront pas aux expéditions et cela pourrait être une bonne opportunité pour Krista afin de gravir les échelons.
D’autant plus que révéler ses expériences au grand jour risque d'être un coup dur pour Aramila, Krista en rit d’avance.

- Dites-moi mademoiselle Rinne, savez vous si des recherches semblables ont lieu à Aramila ? Si cela est le cas, j’aimerais bien rencontrer vos chercheurs, cela pourrait nous être profitable. Ha, ha, si on m'avait dit que j’aurais de la sympathie pour des moines.

Le groupe continue d’avancer, passant à côté de nombre de cadavres, dont certains n’ont plus grand-chose d’humain.

- Cela se confirme, les sangs de brumes semblent effectivement être la désignation des mutants. Une manière bien poétique de les appeler.

Est-ce l’excitation ? Mais Krista est bien plus bavarde depuis qu’ils ont découvert les installations scientifiques des moines. Elle regarde partout tout en prenant des notes sur son carnet, plusieurs fois elle doit hâter le pas pour rejoindre le groupe qui continue d'avancer sans elle.

Puis ils la trouvent, une cage bien différente des autres, plus sécurisée, du moins avant, quand la lourde porte hermétique était encore en état… Quelle créature peut rassembler suffisamment de force pour enfoncer une porte pareille ? Krista aimerait bien le savoir et peut-être que la réponse est encore à l'intérieur…

Sans vraiment réfléchir aux risques d’une telle entreprise, elle s'approche du coffre, à l'intérieur, elle aperçoit sans peine les espèces de fresque, ce ne sont pas les dessins en eux même qui intéressent la scientifique, mais plutôt l'étrange matière nauséabonde qui les constitue. L’odeur est insupportable, la mutante regrette son masque qui à défaut de supprimer les odeurs et capable de les atténuer. Mais sa curiosité est plus forte que son nez qui souffre le martyre. Mais avant qu'elle ait pu toucher la surface de l'étrange fresque, elle voit la chose.

Elle n’a pas de mot pour décrire l'être informe qui se déploie devant eux provoquant d’horribles craquements. Elle n’a jamais vu un être autant atteint par les mutations, enfin un qui a survécu du moins. Krista le fixe, cette chose est hideuse, malodorante et sûrement très dangereuse, mais elle le trouve fascinant. La mutante n’a pas peur de lui, quelques années auparavant elle aurait sûrement été terrifié, mais entretemps elle a vu tellement d’horreur qu’elle est est au stade ou elle arrive à leur trouver une certaine beauté.

Elle le fixe, détaillant son étrange anatomie, qu'elle aimerait découvrir ce que cet être cache, d'où tient-il ses mutations, la brume ? Des expériences ? Mais si ce sont des expériences, de qui ? Le magistère ? Dainsbourg ? Et comment a t’il fait pour survivre aussi longtemps ? Pourquoi la brume semble éviter son antre ? Qu'était-il avant ? C’est lui qui produit cette étrange substance noire ?

Mais les actions de Jessamy la sortent de son flot ininterrompu de questions intérieures. La mutante a raison, engager le combat est la pire des idées. Ses capacités sont inconnues et cela pourrait faire perdre de sa valeur scientifique à cet amas de données biologique.

Il doit survivre, mieux encore, il doit aller au magistère ou les scientifiques pourront découvrir ses secrets. Imitant sa consœur mutante, elle se désigne et se présente.

- Krista.

Sa voix est… Particulièrement et étrangement douce, presque bienveillante, chaleureuse même. Cela est étrange étant donné les intonations rauques et gutturales de sa voix brisée. Krista sait imiter la gentillesse, mettre ses “patients” en confiance. Depuis toute petite, on lui a appris à manipuler autrui et cela lui est bien pratique quand elle interagit avec ses victimes.


Résumé: