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[Doucerive 1901] Chat alors, encore toi ?

[Doucerive 1901] Chat alors, encore toi ? Brandw10
Mar 19 Nov - 17:25

Chat alors, encore toi ?

ft. Anoula



La fonte des glaces, enfin… L’hiver infernal a fini par céder, vaincu par le printemps. Et franchement, c’était pas trop tôt. Je commençais à me demander si je n’allais pas finir transformée en glaçon permanent. Maintenant, les premiers éclats de rouge, de jaune et de vert envahissent la nature, et même moi, j’arrive à ressentir un soupçon de joie. Pas de quoi pleurer de bonheur, mais bon. Ça fait du bien.

Après des semaines à marcher dans le froid mordant, je me suis réfugiée dans un petit village niché entre la forêt et un amas de montagnes. Un détour, certes, mais nécessaire. Je n’aurais pas tenu jusqu’à Opale sans un vrai repos. Et je dois avouer que la tranquillité des lieux a fini par me séduire. Les petites maisons en pierre, les ruelles étroites, les gens simples… ça sonne comme le réconfort et la sécurité d’une  petites grottes imbriquées dans un mastodonte de granites et de roches.

Je crèche dans une auberge minuscule qui ressemble à une maison de nains, avec ses portants trop bas et ses tables trop grandes. Les propriétaires, un couple de petits vieux adorables mais un peu collants, ont l’air de galérer à attirer des clients. pas grand monde qui passe, aussi. Alors je me laisse choyer. Et eux, ils s’accrochent comme si j’étais leur fille prodigue revenue à la maison.

Bref. J’aurais pu rester là encore un moment à flemmarder, mais Pincher, mon fidèle compagnon (et un emmerdeur de premier ordre), a sonné le gong du départ. Littéralement. Il a grogné, agité ses pattes et fait comprendre que le printemps est là et que je n’ai plus d’excuse pour procrastiner. Merci, Pincher.

Sentant mon départ arrivé, la petite mémé m’interpelle. Si je récapitule, une étrange petite fille qui irait à l’école du coin, semblerait habiter seule quelque part dans le coin. Mémé qui a l’habitude de donner des gâteaux aux enfants de cette école, s’inquiète. Comme quoi, y’a toujours une petite contrepartie derrière la chaleur d’un sourire... Je promets d’enquêter rapidement avant mon départ et déguerpis pour la journée.

Les rues sont dégagées. Le village est petit, tranquille. Trop tranquille, même. Alors je me balade un peu, histoire de tromper l’ennui. J'atterris devant chez le boucher qui ouvre. C’est un gibier de graisse maigre, taillé en rectangle. Il ne sourit pas beaucoup, mais nourrit les animaux errants avec les os et les viandes de la veille (ou de la pré-veille quand on observe la tête de certains morceaux…) Mais ce ne sont pas ces clients là qui lui feront la tête.

C’est là que je le vois. Encore. Dans un attroupement de chats qui rôdent autour du boucher, et parmi eux, il y a cette silhouette. Un chat gris, avec un pelage zébré de reflets argentés. Il est perché sur un muret, ses yeux fixés sur moi. Et là, comme à chaque fois, j’ai cette sensation étrange, comme un souvenir qui refuse de remonter à la surface. Je le connais, ce chat. Enfin, je crois. Quand je fais un pas vers lui, il grogne. Sérieusement ? Puis il feule et s’enfuit d’un bond. Eh bien, charmant. J’ai l’impression de le croiser tous les deux jours, encore et encore, tapis dans une ruelle, perché sur un arbre, feulant sur un rebord… toujours à me fixer avant de disparaître…

Il commence à me faire chier.

Je soupire, caresse un chat plus amical et échange quelques mots avec le boucher, un homme à la carrure de rectangle et au sourire rare. Bon, direction la maison fantôme maintenant.

Je tourne, ratisse, pour un signe de chemin, d’habitations. Quelques-unes sont abandonnées et il n’y a pas grand chose. J’en profite pour me promener, mais au bout de deux petites heures, néanmoins, je trouve une baraque qui n’a pas l’air délabrée… Je fais un petit tour du regard et tente de toquer. S’il n’y a pas de réponse, je ferai un rapide tour ou reviendrai un autre jour…



Hier à 0:06
Chat alors, encore toi ? PV Nymera
30 nagadir / Doucerive


Anou s’était bien acclimatée à la vie à Doucerive, l’institutrice était gentille alors Anou ne manquait aucun cours. Je voulais impressionner Duscio avec mes progrès la prochaine fois que je le verrai après tout, je lui avais dit que je garderais la maison…. Il m’avait d’ailleurs laissé une lettre pour son dernier départ en date, c’était ainsi, c’est pour ça qu’Anou doit bien prendre soin de la maison. Aujourd’hui était un jour sans école cela dit, il n’y en avait pas tant que ça et il fallait en profiter paradoxalement. En effet, je ne pouvais assister aux cours sous ma forme féline, donc au final, je la prenais moins souvent alors qu’elle faisait partie de moi. Et puis, il fallait bien trouver de la nourriture aussi et c’était bien à ces occasions que je le faisais.

Ainsi, un de mes endroits se trouve près du boucher, toujours aussi peu difficile, afin de prendre de quoi me nourrir quelques jours. Bien que Duscio a fait une prothèse pour Anou et chacune de ses formes, il était plus simple pour mon physique de chat de rester ainsi. Étant donné que ce n’est pas ma forme la plus handicapante. Mais ce jour-là, j’ai vu quelque chose que je n’étais pas près d’oublier… Le truc qui m’avait pourchassé quand j’étais dans la forêt, qui m’avait emmené dans les airs…. Ni une, ni deux, je lui feule dessus, la queue tout hérissée, avant de me carapater. Je la recroise plusieurs fois après, elle ne veut pas me lâcher ? Je finis même par écourter ma balade, retournant chez Duscio, reprenant forme humanoïde, tout essoufflée, remettant ma prothèse de bois et me rhabillant.

Je pensais avoir enfin la paix, me remettant même à m’entrainer avec les différents exercices qu’avais donné la détentrice de savoir, afin de me changer les idées, mais bien plus tard, ça toque, un frisson me parcourt l’échine. Je vais à une fenêtre adjacente à la porte, l’ouvre, regarde qui sait puis rentre tout aussi vite la tête quand je comprends qui sait, feulant à moitié d’ailleurs alors que je ne suis pas sous ma forme féline pourtant.
« - Anou n’ouvre pas aux fantômes effrayants. »
Je m’étais alors contenté de répondre. Anou espérait que cela suffirait.



La couleur avec laquelle je parle ici#44D8AE
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