Sam 2 Nov - 2:25
la douleur au sein de la douleur PV Kailan Eldoris
5 Azoriax 1900 / Epistopoli - bas quartier
5 Azoriax 1900 / Epistopoli - bas quartier
Charco n’était plus, en vérité, plus personne n’était. Vivant, je veux dire, évidement. Et le voyage jusqu’ici ne m’avait pas permis de me défaire de ce fait. Oui, ils étaient tous morts et le médecin ayant assisté aux adieux était parti, envolé. Seul, je l’étais. Ou pas finalement, les voix ne cessent de parler, les migraines reviennent. Oui, malgré mon cœur esseulé, je me devais d’avancer, pour eux, pour tous ceux, car les morts d’hier n’empêchent pas les souffrances du lendemain. Et pour continuer la lutte, avancer, trouver des gens pour m’accompagner dans ce combat sans fin, fallait-il que je sois encore apte à le faire. Je ris, j’aimerais dire être saint d’esprit, mais comment le pourrais-je avec ces multiples voix me parlant sans cesse, cette folie qui m’était associée. J’ai envie de sang, du sang frais, de violence aussi alors que tant parle sans fin. Ravos me poussais à continuer, me susurrant à l’oreille la façon dont il avait fini, d’abord la langue puis la tête coupée. Je me couvre les oreilles, mais ils n’étaient pas des voix que l’on pouvait simplement taire. Une auberge ? Non, juste un endroit des bas-fonds que l’on ne pouvait décemment pas appeler ainsi, mais qui n’était pas trop regardant au moins sur la vermine qui venait, même masqué en ces lieux. Tant que leur locataire temporaire pouvait payer et puis, bien que j’exerçais surtout a opale, le masque avait aussi sa petite, même si très moindre, réputation ici-bas. Je fermais la porte tant que je le pouvais, c’est-à-dire en trainant simplement et bruyamment une table devant. La crise, venais montais, bientôt, le sang goutta sur le sol de pierre froide. Sans doute aurais-je pu prendre une de mes dernières pilules pour l’éviter, mais il fallait vraiment que je m’en rachète en masse, je n’avais même plus mes médicaments pour simplement me calmer. J’avais envie de frapper, j’avais envie de tuer, c’est la chaise qui prit, volant en éclat contre un mur. Haletant, l’impression que ma tête allait exploser surtout que même si le docteur m’avait soigné, je n’étais pas encore complètement remis, à l’intérieur… Je ne crie pas, je me mords simplement la lèvre, m’effondrant, proprement et simplement, ma queue ne battait plus l’air, j’étais fiévreux. Les ténèbres m’enveloppent alors qu’un commentaire d’Eterine me fit sourire. Oui, sans doute que ça manque d’un air de violon dans l’air pour témoigner de ma piteuse performance. Ils ne quittaient pas mon esprit, ils ne faisaient que l’habité, le hanter, me rappelant ma responsabilité à chaque instant, sans en oublier aucun. Et même dans mes songes asservis de douleur, ils étaient là, me faisant parcourir mes souvenirs comme on parcourt une bibliothèque, me tenant par la main, tous en haillon, plus jeune. La douleur me réveillait puis me faisais resombrer, combien de temps, une heure, ou deux ? Quand enfin la crise cessa, laissant mon cerveau en vrac, la nuit était déjà là, le temps pour moi de sortir du confort de ma douleur.
Alors la première chose que je fis, à peine en forme, c’est allé payer d’avance les dommages que j’avais faits, ne voulant pas risquer que cela serve d’excuse pour les propriétaires de venir fouiner dans ma chambre. Puis directement le marché noir, masqué, couvert de la tête aux pieds, la queue enroulée autour de l’une de mes jambes, cachés. Ainsi, je pus faire mes achats, donnant simplement l’adresse auquel les livrés, discrètement, quelques astras dans ce but précis. Quelques autres emplettes, tous plus louches les unes que les autres, parfois juste des infos, marché florissant. Dans ce lieu ou juste, respirer est un calvaire, le trafic se fait aisément, loin presque de tout semblant d’autorité. Mais je sais aussi que chacun de ces bâtiments pouvait dissimuler de la souffrance, si seulement j’avais plus de pouvoir, plus de gens, ici aussi l’on pourra sauver d’innombrable vie. Bubulle me demande si je veux être un héros avant d’enfin me laisser un moment de répit. Le silence. Je l’ai rarement en ce moment. Sur le retour, on m’adresse la parole, je garde mon air sombre, je ne me présente pas puis prend un nom au pif. Je pourrais bien entendu prendre celui que les gens m’ont naturellement attribué, mais pourquoi risquer de donner des indices ? Cela sera David aujourd’hui, il a peur qu’on l’entende. Pourquoi m’attraper devant tant à ce moment-là ? Dès le moment où l’on n’attend pas l’ombre pour m’appeler, le secret est éventé. Mais soit, non, je ne l’amène pas chez moi, mais dans une ruelle plus sombre encore, ce n’est pas quelque chose de dur à trouver par ici. Il veut des informations sur un mécano d’une organisation étrange, de mon point de vue tout du moins. Comment il s’appelle, Francis Ner. Il ne sait même pas trop a quoi il ressemble, ceux qu’il est, l’essentiel au final. Néanmoins, c’est déjà bien d’avoir un nom, j’ai déjà travaillé avec moins que ça. Le prix aussi est pas mal, je ne sais pas ce que ce mec lui a fait pour autant vouloir en savoir plus sur lui. Mais j’accepte, avec tout ce que j’ai dépensé aujourd’hui, il faut bien que je gagne ma croute.
Le lendemain, je reçois d’abord ma livraison puis je fouine un peu partout, la plupart des informations sont simples et pour les plus coriaces, n’ayant franchement pas la patience, j’utilise un peu de violence certes. Il a les cheveux bruns, une mâchoire carrée, dans la trentaine. Mais le plus croustillant, ce mec va souvent dans un quartier précis, une zone un peu abandonnée où il semble se planquer. Une demi-pilule pour tenir quelque heure et c’est partie, ça sera bien suffisant, je pense. Les alentour ont l’air complètement abandonné, par un bruit venant de là-dedans en plus non plus. Je me dis que le boulot va être plié rapidement. Je ne cherche pas à comprendre, à m’assurer qu’il n’y a vraiment personne comme je le fais d’habitude. Trouvant simplement une fenêtre entre ouverte, je finis de l’ouvrir délicatement. Je suis ainsi avec ce masque simple, blanc avec trois griffures au niveau de l’orbite gauche, deux en bas et un petit en haut. Une cape à capuche noire tenue par des cordons avec une broche ronge métallique sombre avec un petit symbole rouge. En dessous, un haut au col long aux bordures rouge, assez simple et souple pour ne gêner aucun mouvement. Un pantalon sombre assez spécial qui a des boutons à l’avant et à l’arrière, ces derniers me permettant ainsi de laisser sortir ma queue quand l’envie m’en prend quand je ne l’enroule pas autour d’une de mes jambes dans le vêtement. Une sorte de ceinture mise en travers de mon épaule a la partie opposée ou j’y accroche généralement des couteaux de lancer. Des chaussures en cuir solide, mais simple tout comme les longs gants couvrant tout mon avant-bras.
Une fois mon entré complètement ouverte, je rentre simplement dedans d’un bond, je crois voir une chose du coin de l’œil, a ma droite ou ma gauche, mais je n’ai guère le temps de vérifier avant de nouveau le noir, mais pas à cause d’une cause interne cette fois-ci…. Je pense que mon excès de zèle va me laisser une bosse.