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Aramila et son marché aux bestiaux

Aramila et son marché aux bestiaux Brandw10
Dim 20 Oct - 10:51
 Aramila et son marché aux bestiaux.



Ce jour-là, une certaine agitation régnait au sein du clan et beaucoup s'affairaient à préparer le départ pour Aramila. Il ne fallait pas rater le plus gros marché aux bestiaux de l'année. Le clan Miraez ou plus exactement Aziz et Muza, Akhesh et quelques autres avaient sélectionné les meilleures bêtes afin de les vendre. Ce n'était pas moins qu'une vingtaine de chameaux et une dizaine de chevaux triés sur le volet. Cheminer à travers les dunes ne serait pas simple, le Strigoi le savait pour en avoir déjà fait l'expérience. Selon Aziz, ce petit voyage serait une promenade de santé.

Le lendemain, au cœur des dunes de sables, la caravane se frayait un chemin à travers le désert aride. Hommes, chameaux et chevaux avançaient, luttant contre la chaleur écrasante du soleil. Les rayons ardents de l'astre brûlant baignaient le paysage d'une lumière dorée, faisait scintiller les grains de sable tels des joyaux éparpillés. Certains hommes, dont Akhesh veillaient sur les bêtes, leurs regards scrutant l'horizon, cherchant le moindre signe de danger.

Chaque soir, la caravane s'arrêtait pour bivouaquer. Les hommes allumaient des feux et les femmes préparaient les repas, partageant des rires et des histoires pour chasser la solitude du désert. Lorsque la nuit étendait son manteau étoilé, le Strigoi et d'autres montaient la garde, leurs silhouettes se découpant dans le ciel sombre. Ils surveillaient les bêtes afin qu'elles ne s'éloignent pas ou ne soient menacées par des prédateurs nocturnes. Malgré la fatigue et la rudesse du voyage, l'esprit de camaraderie et de solidarité régnait au sein de la caravane. Chacun savait qu'il pouvait compter sur son voisin pour surmonter les épreuves. Le convoi avançait en direction d'Aramila à travers les étendues désolées.

Après trois jours et trois nuits à traverser les étendues infinies du désert, la caravane des marchands atteignait enfin Aramila où se tenait le marché aux bestiaux. Les hommes fatigués par le voyage contemplaient avec soulagement les palmiers qui se dessinaient à l'horizon, tels des mirages surgis des sables brûlants. Akhesk était l'un des premiers à bondir de sa monture. Sa carrure, son teint sombre et ses yeux clairs ne manquaient pas d'attirer quelques regards. Sa priorité était de s'occuper des animaux et ensuite de trouver de quoi se nourrir. Avec Muza et quatre autres, ils formaient un groupe efficace pour s'occuper des bêtes. D'autres dressaient les tentes et préparaient le campement. Notre petit groupe se consacrait entièrement aux chevaux et aux chameaux, malgré leur fatigue. Il leur fallut plusieurs heures pour mener les animaux à l'enclos, les abreuver, les nourrir et les brosser. Chaque bête devait être vue sous son meilleur jour afin d'être vendue à un bon prix. Muza possédait une patience et une douceur qui apaisaient les animaux les plus rétifs. Pas à dire, il savait y faire.

Aziz comme les autres, aidait, mais surveillait aussi ses hommes d'un œil attentif. Il s'assurait que chacun accomplissait sa tâche avec rigueur et efficacité. Après tout, la réussite d'une telle expédition dépendait de la cohésion du groupe et de la bonne santé des animaux. Une fois les bêtes installées et le camp dressé, les marchands pouvaient enfin se reposer. Allongés sur des tapis moelleux à l'ombre des tentes, ils écoutaient les histoires des anciens, qui leur racontaient les légendes du désert et les aventures de leurs jeunes années.

Dès l'aube, le marché battait son plein tel un essaim bourdonnant. Les marchands espéraient pouvoir vendre leurs bêtes à bon prix. Les tentes multicolores s'élevaient comme des champignons, formant un arc-en-ciel éclatant au cœur de la cité. Les cris des vendeurs se mêlaient aux hennissements des chevaux, aux mugissements des bœufs et aux bêlements des moutons, créant une symphonie cacophonique et pourtant envoûtante. L'air était saturé d'une myriade d'odeur. Le cuir des selles, le foin frais, la sueur des animaux, les épices dont les nomades parfumaient leurs mets et le parfum âcre du fumier. Les sens étaient en éveil, submergés par cette joyeuse ambiance.
Se tenant en retrait de ce gai brouhaha, Akhesh s'assurait que les bêtes ne manquaient de rien. Muza et  Aziz s'occupaient des ventes et des négociations et quand trop de monde se pressait à l'enclos, il appelait le Strigoi en renfort.


Codage par Libella sur Graphiorum
Lun 21 Oct - 22:14



Aramila et son marché aux bestiaux

Akhesh Ménusa — Sylas Edralden


Le vieil archevêque semblait davantage contempler les cernes menaçantes qui pesaient sous son regard fatigué que ses joues sur lesquelles il appliquait son coupe-chou. Il manqua de creuser une sévère et douloureuse entaille, qu’il préempta in extremis, laissant un léger sillon de sang sur le côté droit de son visage. La douleur, vive, soudaine, lui arracha une plainte rauque et un juron d’infortune. Fort heureusement, cela avait eu le don de l’enhardir, de le réveiller. Et puis le sang coagula incontinent, laissant une trace sombre et discrète qui maculait dorénavant son faciès rajeuni. Il nettoya autant qu’il pût pour ne laisser aucun indice sur cette fausse scène de crime, épongeant autant la pilosité perdue que les tâches de sang et finit de revêtir une tenue ample, sombre, qui ne trahissait en rien son statut d’archevêque. Il espérait, en ce jour chaud et ensoleillé, se frayer un chemin en toute discrétion, dût-il essuyer des regards méfiants ; mais nul doute qu’il saurait leurrer les inconnus qui approcheraient trop près et qui ne reconnaîtraient pas la figure paternelle d’Aramila. Un air de déjà vu qui ne laisserai derrière lui que désarroi et confusion tout au plus.

Alors il quitta ses appartements et prit le chemin du marché aux bestiaux, prenant bientôt part à un bain de foule où il était errant parmi les errants, citoyens parmi les citoyens, son cœur battant à l’unisson avec ceux de son peuple, sentant à plein poumons l’air chaleureux d’Aramila comme les tensions palpable entre deux citadins qui se bousculaient de façon inopportunes, appréciant par moments tant les senteurs d’équidés que les effluves des camélidés qui embaumaient l’allée. Curieusement, ces odeurs, sur l’instant, étaient hautement préférables à la puanteur de la sueur humaine mais, se rappela-t-il, elles n’égalaient en rien les exquis parfums que pouvait diffuser le Grand Camérier, son raffinement n’ayant aucun égal jusqu’à présent.

Le regard de Sylas s’arrêta sur une rangée de bêtes. Celles-ci attendaient patiemment, nullement perturbées par l’attroupement grégaire qui s’agglutinait devant eux, des prospects bien peu attentionnés, négociants mêlés à des curieux qui voulaient approcher les animaux de prêt.

Sylas approcha ce qui ressemblait à un chameau qui semblait n’attirer aucune convoitise. Et pour cause : ironiquement, le mammifère à deux bosses présentait, au même titre que le quadragénaire, une cicatrice le long du pectoral.

« Que t’est-il arrivé, mon brave ? » demanda-t-il en massant l’animal sans crainte de représailles aucune.
Mar 22 Oct - 9:16
Aramila et son marché aux bestiaux



Akhesh était dans son élément parmi ces compagnons à quatre pattes. Qui pouvait penser qu'il y a quelque temps cet homme vivait dans l'opulence et côtoyait les plus grands de ce monde ? Personne sans doute. Ici, il était, comme tous les autres, un simple marchand.
Alors qu'il remplissait des baquets d'eau et s'aspergeait le visage pour se rafraichir, une voix attirait son attention. Un homme était campé près d'une des bêtes et s'interrogeait tout haut sur une cicatrice que l'animal portait au côté. Jusqu'à présent, personne ne s'était intéressé à ce chameau.
Le Strigoi observait l'individu d'âge mûr. Il y avait dans son attitude une certaine mélancolie qui semblait incompatible avec son apparence austère. Une chose était certaine, ce n'était pas un marchand venu négocier. Akhesh slalomait entre les bêtes, veillant à rester à l'ombre des tentures du stand voisin et répondait à l'interrogation de l'homme en arrivant à sa hauteur. Quelques gouttes d'eau perlaient encore sur sa peau d'ébène.

" C'est une vieille blessure. Un accident lors d'une tempête. Il a été séparé du groupe et a dû se débrouiller seul. Il s'en est bien remis, grâce aux douze. "  

Ses yeux bleus croisaient ceux de l'ecclésiastique, avant qu'il ne jette un coup d'œil sur Aziz et Muza qui étaient en pleine négociation. Il prenait donc les choses en main avec ce potentiel client.

" Si vous cherchez une monture, sachez que nous avons de bons chevaux et des chameaux issus d'excellentes lignées. L'élevage Miraez est connu de tous et est de loin le meilleur de la région. "  

Il dévoilait une denture parfaite, esquissant un petit sourire courtois. Chacun de ses mouvements étaient fluides et élégants, bien loin de ceux des rustres qu'on pouvait trouver dans cette contrée. Un silence s'installait entre eux, brisé seulement par le souffle régulier des animaux. Le strigoi se demandait quelle pouvait être la fonction de cet homme : tavernier, notable, caravanier, boulanger. Il y avait tant de possibilités.

" Les chameaux sont des créatures remarquables. Ils sont très résistants et peuvent traverser des kilomètres dans le désert sans une goutte d'eau. "  

Il flattait l'encolure de la bête, ses doigts s'enfonçant dans les poils épais de l'animal, vantant ses mérites.

" Celui-ci, avec sa cicatrice, a prouvé sa valeur. Il est plus fort que jamais. Ce n'est pas un simple animal de bât. Il a une mémoire prodigieuse. Il se souvient des sources d'eau les plus reculées, des chemins les plus sûrs à travers les dunes. Et puis regardez ses yeux, ils brillent d'une intelligence que peu d'animaux possèdent. Il comprend les nuances de la voix, ressent les émotions. C'est un compagnon idéal. De plus, il appartient à une race très prisée pour sa résistance et sa beauté. Mais ils sont de moins en moins nombreux. Posséder un tel animal, c'est un peu comme posséder un trésor. "  

Akhesh connaissait bien son sujet et agissait avec une habilité déconcertante.

" Pourquoi ne pas vous en offrir un ? Il vous serait d'une grande utilité . Il vous permettrait de transporter vos affaires, de vous déplacer plus rapidement, et il serait toujours là pour vous, fidèle comme un chien. "  

Il baissait la voix et ajoutait....

" Les anciens de notre clan affirment qu'il a un aspect spirituel. Il est considéré comme un symbole de patience et de sagesse. Il pourrait, selon eux, accompagner quiconque dans une quête spirituelle. "  


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Mar 22 Oct - 19:52



Aramila et son marché aux bestiaux

Akhesh Ménusa — Sylas Edralden


« Lugrilen veille sur vous. » ponctua Sylas en réponse à l’homme à la peau d’ébène, alors qu’il plongeait son regard dans le sien. Son interlocuteur dégageait une présence hors du commun et celle-ci n’était pas seulement dû à ses traits atypiques. le bleu de ses yeux contrastait avec son teint sombre et le soin qu’il avait porté tant à sa coiffe qu’à sa pilosité
contrastait avec son accoutrement de colporteur.

Écoutant les commentaires de l’inconnu, Sylas continuait de contempler la bête, qu’il finit par flatter l’encolure de la bête, après que son vendeur en eut fait de même.

« Vous me vendez parfaitement bien ce compagnon, au point que je ne sois pas sûr d’être un camarade à la hauteur pour celui-ci. Et je me surprends à vous avouer que, si j’en crois vos dires, il rentre parfaitement dans mes critères de sélection ; si bien qu’il me serait inutile d’inspecter les autres. Et puis, acheter un chameau n’est pas une mince affaire. Je ne souhaiterais pas en faire un animal déçu… »

Il planta son regard dans celui de l’individu.

« Je suis en quête d’une besogne assez personnelle qui m’attend aux pyramides de Saleek. Y aller à dos de chameau m’assurerait une relative autonomie. Je pourrais me joindre à un convoi lors de traversées difficiles et m’arrêter de mon propre chef à des campements ou à des oasis pour nous reposer à notre gré. Avant que nous ne convenions d’un prix, m’autoriseriez-vous à le monter et à m’accompagner en dehors de la ville ? Croyez bien que ce ne sera pas du temps perdu, si cette brave bête est telle que vous me l’avez décrite. »

Il jaugea ensuite le camélidé afin de percevoir une réaction potentielle ; un signe d’intelligence auquel il serait réceptif.

« Pour commencer, que pouvez-vous me conseiller pour prendre soin de lui si je décide d’en faire ma monture ? »
Mer 23 Oct - 16:26
Aramila et son marché aux bestiaux



Le soleil baignait de ses rayons dorés le marché d'Aramila alors que Sylas et Akhesh conversaient près des animaux. L'ancien ministre, connaissait bien ces bêtes, chacune ayant leur propre personnalité. Celle dont il venait de vanter les mérites était l'une des meilleures. voici que l'homme en face de lui doutait, exposant ses craintes, mais avouait également que cet animal cochait toutes les cases pour l'acquérir. Alors pourquoi hésitait-il ? Quel singulier personnage.
Akhesh lui aurait bien posé la question, mais l'homme mûre enchaînait sur un projet personnel qui devait le mener aux pyramides. Il émettait le choix de peut-être se joindre à une caravane, mais cela ne semblait guère l'emballer. À bien le regarder, il était du genre à voyager en petit comité afin de ne pas subir trop de contraintes.
Il regardait le chameau une fois de plus et demandait s'il lui était possible de le monter. Le monter?! Voilà qui n'arrangeait pas les affaires de notre caravanier. Cela voulait dire quitter l'enclos et manquer plusieurs ventes, ce qui ne plairait pas aux Miraez. Mais d'un autre côté, passer à côté de celle d'un chameau d'exception n'était pas envisageable.

" Une sortie hors de la cité...hummm... Je vais voir ce que je peux faire. Attendez-moi un instant, je vous prie. "

Akhesh disparaissait entre les bêtes, se dirigeant vers les frères Miarez. Ils avaient un bref entretien et paraissaient trouver un accord après un léger haussement de ton de la part d'Aziz qui finissait par capituler. Rapidement, le Strigoi revenait près de son client.

" C'est arrangé, mais je dois vous accompagner. Concernant les conseils que je pourrais vous donner, nous en parlerons en chemin. Je vais seller les bêtes."

Avec une dextérité acquise au fil des mois, Akhesh sélectionnait une seconde monture en plus de celle à la balafre et entreprenait de les harnacher, enroulant soigneusement les sangles autour de leurs corps puissants. Chaque geste était précis, rythmé par un souffle profond. Puis venait le moment de poser les selles. Celles-ci, ornées de motifs traditionnels et de pompons colorés, étaient de véritables œuvres d'art. Le Strigoi les ajustait avec soin. Il vérifiait l'état des sacoches et préparait deux outres d'eau pour la petite excursion.
Quand tout était prêt, il se redressait, passait une main sur son front et regardait les chameaux. Ils étaient impatients de partir, leurs narines frémissaient. Il se paraît d'un chèche afin de se protéger du soleil et invitait l'homme à prendre place sur le chameau balafré, lui tendant les rennes et s'installait à son tout sur sa monture.

" En route. " 

Le duo s'enfonçait lentement dans les allées du marché, laissant derrière lui, les tentes colorées, l'agitation et les palmiers dattiers qui se dressaient fièrement aux abords de la ville, leurs frondes s'agitant doucement sous la brise. Devant eux s'étendait un océan de sables et de roches où le vent et l'eau avaient sculpté des formations géologiques étonnantes. Les roches rouges et ocres passaient au noir profond, contrastant avec le bleu immense du ciel.

" Donc, vous envisagez de vous rendre aux pyramides ." 


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Mer 23 Oct - 20:48



Aramila et son marché aux bestiaux

Akhesh Ménusa — Sylas Edralden


« Il allait sans dire que je tenterai de m'accommoder de ce chameau en votre présence, monsieur…? »

Sylas plissa les paupières et releva le menton, l’air de redoubler d’attention si son interlocuteur saurait lui révéler son nom.

« Adel. Je m’appelle Adel. » dit-il avant d’enfourcher le camélidé et de laisser ses pieds reposer dans les étriers. Il s’installa confortablement entre les deux bosses du bactrien et réfléchit un instant, interrogeant son hôte d’un air rieur.

« Est-ce que ce serait…? » demanda-t-il avant de suspendre sa question.

Il pinça sa langue et émit un bref sifflement. Son visage laissa transparaître une surprise fugace alors qu’il sentit son corps légèrement partir en arrière et se secouer. Le chameau s’était mis à avancer.

« C’est déjà un bon début. » fit-il remarquer à l’attention de l’homme à la peau d’ébène.

Surélevé parmi le flux d’aramilans qui allaient et venaient, il adressait un sourire béat à celles et ceux dont il croisait le regard ; tous s’arrêtaient un moment, croyant reconnaître une figure familière. Et le meilleur moyen de se fondre dans la masse était de ne pas se comporter comme un suzerain, mais comme un idiot bienheureux à l’aube d’une bonne affaire. Ou tout simplement joyeux à l’idée qu’il pourrait affronter le désert sans heurt.

« Les pyramides sont sans conteste l’endroit le plus énigmatique d’Aramila. Il y a même moult spéculations sur la pyramide de Rhilek, réputée pénétrée jusqu’alors… Mais ce n’est pas les pyramides en tant que tel qui m’intéressent. Figurez-vous qu’il existerait des tombeaux autours, bien moins digne d’intérêts, bien plus discrets, ceux-là… Qui sait ce que je pourrais y découvrir. Il y a plus de chances que je rentre bredouille, cela dit… Mais cela aura valu le voyage, surtout si ce chameau se trouve être à la hauteur de sa réputation. »

Il se laissa guider en compagnie de son hôte, au gré des envies de ce derniers, avant de revenir sur leur point de départ.

Il descendit de selle et planta son regard dans les yeux bleus du vendeur.

« Eh bien, si nous parlons affaire, désormais ? »
Ven 25 Oct - 8:15
Aramila et son marché aux bestiaux



Voici que l'homme acceptait d'être accompagné. Quel autre choix avait-il de toute façon ? C'était ça ou rester là.  L'individu prononçait un monsieur en suspend, attendant que le marchand se présente. Aussi prenait-il les devants, prétendant se nommer Adel.

" Pas monsieur, mais Akhesh du clan Miraez. "

Ils poursuivaient leur chemin, laissant derrière eux les empreintes de leurs montures. Le silence était seulement troublé par le souffle régulier des animaux et le crépitement du sable sous leurs pâtes. Adel paraissait heureux de sortir d'Aramila. Peut-être échappait-il à une vie trop pesante ou ennuyeuse.

Les chameaux avançaient paisiblement et Adel approfondissait son récit sur les pyramides avant de passer à un autre sujet. Les tombeaux alentours.  Ainsi, donc, c'était ça. Il désirait fouiller d'anciennes sépultures et avec un peu de chance découvrir quelques trésors. Mais ce n'était probablement qu'un prétexte, cachant une autre vérité. Akhesh l'écoutait en les guidant pour un grand tour extérieur de la cité.

" Ce chameau vous mènera à bon port sans anicroches. Il est vigoureux et rapide de surcroît. Bien sûr, il a son petit caractère, mais on le pardonne, car il connait ce désert comme sa poche. Il sera le compagnon parfait pour votre expédition. "  

Le Strigoi embrayait sur les soins à prodiguer à l'animal.

" Concernant les soins à lui apporter, c'est relativement simple. Il se nourrit de fourrage, de broussailles, d'épines et même de plantes salées. Il peut survivre longtemps sans eau, mais il est essentiel de lui en fournir régulièrement, surtout en période de très forte chaleur. Beaucoup pensent que l'animal résiste au soleil, mais tout comme nous, il a besoin d'un abri aux heures les plus chaudes. Un abri contre le vent est aussi important, notamment durant les tempêtes de sable. Ce n'est pas compliqué de bien s'occuper de lui. Apportez-lui ce dont il a besoin et il deviendra votre compagnon durant des années. "  

Leur petite sortie touchait à sa fin et ils regagnaient la ville et l'enclos. Une fois mis pieds à terre, Adel semblait conquis par l'animal et les arguments du Strigoi. Il souhaitait négocier et Akhesh acquiesçait.

" Fort bien. Venez par ici. "  

Aksheh invitait l'homme à se rendre sous une tente colorée située à l'arrière de l'enclos. En soulevant le pan de la toile, ils furent immédiatement enveloppés par une fraîcheur bienvenue. L'intérieur dégageait un parfum subtil de thé à la menthe et d'épices. Le sol était recouvert de tapis colorés et de coussins, qui invitaient à s'asseoir.  Au centre, une table basse en bois sur laquelle reposait un plateau orné de petits verres à thé.

" Installez-vous. Désirez-vous boire un thé ? "  


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Sam 26 Oct - 0:41



Aramila et son marché aux bestiaux

Akhesh Ménusa — Sylas Edralden



« Je vais finir par croire que les douze vous envoie, Akhesh… Et je ne dis pas non à un thé. »

Il sourit, satisfait, agrippant le bout d’une tasse de l’extrémité de ses doigts rugueux et appréciant la chaleur de sa tasse fumante réchauffer sa paume. Il approcha la tasse de son visage, laissant la buée chaude lui rafraîchir le visage, et but une gorgée.

Il dissimula une expression de surprise fugace. C’était incroyablement bon.

« J’ai ce qu’il faut pour le nourrir et l’entretenir. J’aurai seulement une dernière question à votre attention : cet animal serait-il capable de, disons, me localiser si je venais à me perdre parce que, admettons là aussi, je me serais perdu autour d’un site où il m’aurait été impossible de pratiquer à dos de chameau, serait-il capable de faire un aller-retour de lui-même à une oasis et de revenir m’attendre, ou dois-je envisager de revenir à lui à pieds ? »

Il en profita pour boire une gorgée plus généreuse, manquant de se brûler.

« Je ne peux refuser l’offre que vous allez me faire, toutefois je tiens à vous mettre en garde : si j’estime qu’elle est beaucoup trop élevée par rapport à ce que je viens de vous dire, alors j’entamerai de négociations pour simplement louer votre animal et vous le retourner quand j’en aurai fini avec mon entreprise. Dans le cas contraire, il sera mien, jusqu’à ce que la mort nous sépare. Au fait, au même titre que vous et moi, a-t-il un nom ? »
Sam 26 Oct - 16:44
Aramila et son marché aux bestiaux



Alors que le thé était servi, Adel affirmait que les Dieux avaient mis le Strigoi sur sa route.

"Allez donc savoir. Parfois les Douze nous permettent de croiser les bonnes personnes au moment où nous en avons besoin. Peut-être que notre destin était de nous rencontrer, tout simplement. Mon père me disait toujours qu'il n'y avait pas de hasard dans la vie. "  

Akhesh appréciait le fait que cet homme avait de quoi subvenir aux besoins de l'animal. Si tel n'avait pas été le cas, il aurait refusé de lui vendre un chameau de cette qualité. Le Strigoi émettait un léger rire tout en autant son chèche.

" Adel... C'est un chameau que vous achetez. Pas un chien qui saurait vous retrouver si vous vous perdiez. Il est très intelligent, mais ne peut pas faire de miracle. "  

Il avait la franchise de le dire alors que d'autres, peu scrupuleux, mentiraient pour aboutir à la vente. Son client enchainait sur le prix et l'éventualité de louer l'animal. Akhesh l'arrêtait d'un geste de la main. Les mains du Strigoi étaient bien dessinées. Les veines saillantes qui les parcouraient, témoignaient d'une force tranquille. Chaque geste qu'il faisait, même le plus simple, semblait empreint d'une virilité naturelle qui captivait le regard. Cet homme avait enduré et surmonté bien des épreuves et dégageait une image de puissance et de résilience.

" Nous ne louons pas d'animaux. Je gage que cela viendra tôt ou tard quand nous serons parvenus à convaincre notre chef de clan et son fils ainé. Pour ce qui est de son prix, il n'est pas plus cher que ne pourrait l'être un Loutro ou un Pégase, issus de bonne lignée. "  

Le suceur de sang notait que l'homme appréciait le thé.

" Pour l'heure, il n'a pas de nom. Vous serez libre de le nommer comme vous l'entendez. Cependant, il répond bien au rappel lorsqu'on le siffle. "  

Akhesh se passait une main sur la nuque comme pour évacuer une certaine tension.

" En temps normal, un animal comme celui-ci se vend 650 astras, mais je consens à vous le céder pour 450 astras. Et je prends sur moi de vous fournir quatre bottes de fourrage, livrables au lieu de votre choix."  

Aziz pesterait à n'en pas douter, mais le Strigoi savait qu'un client satisfait le ferait savoir à son entourage, ce qui leur amènerait des clients. Les deux hommes finissaient par conclure l'affaire et se quittaient, satisfaits de cette entrevue pour le moins fructueuse pour l'un comme pour l'autre.