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Je prank un Hacker (Ca tourne mal)

Je prank un Hacker (Ca tourne mal) Brandw10
Lun 30 Sep - 6:24



Mmmm...

Sloc



Quand on dirige quelque chose, que ce soit un état, une société, n’importe quelle organisation en général. On se pose souvent la question de savoir quelles sont les ressources les plus difficiles à avoir. Les matières premières ? L’énergie ? L’argent ? Non… La plupart du temps, il s’agit des ressources intellectuelles. Pas celle de la médiocrité qu’incarne le commun des mortels. Mais de ceux qui par leur talent ou la spécificité de leur esprit ont à un moment de leur vie, l’idée qui retourne ou retournera un jour, leur domaine tout entier. Repérer les talents particuliers demande d’avoir de l'œil et du recul. Bien souvent, un talent particulier s’accompagne de personnalités tout aussi particulières. Des gens hors des cadres des conventions, soit à cause de problème émotionnel soit tout simplement parce qu’ils proposent quelque chose qui va contre toutes les évidences de l’époque. Cela arrive souvent en science. Concernant les personnes tout autant que les innovations. L'académisme peut avoir ses qualités, mais en ce qui concerne ce point, c'est sans doute sa plus grande faille.

L’avantage de ma nature mécanique, c’est qu’elle me permet d’accumuler les connaissances des autres, et donc de pouvoir tenir et discuter d’un peu près tous les domaines que les gens à mon contact peuvent étudier quand bien même ils ne concernent pas mes propres activités. Cela me permettait donc de détecter les anomalies qui passaient à portée, et en l'occurrence dans ce concernait notre cas de la rétro-ingénierie.

La rétro était un domaine complexe, tout autant en informatique qu’en mécanique. Dans une ville aussi technologique qu’Epistopoli, les réparateurs couraient les rues. Mais c’était artisanal, et souvent cela en restait à de la simple mécanique, tout simplement lorsque cela touchait à des schémas connus pour ne pas dire public, ce qui était le cas par exemple des prothèses produites en série pour les quidams du pays.

Être en mesure de reconstruire des prototypes plus sophistiqués et qui n’étaient pas sur le marché, en revanche c’était plus étonnant. Cela signifiait être en mesure de recompiler des milliers de lignes de code inconnues couplé à tout ce qui touchait à l'électronique et à la mécanique.

Quelle ne fut donc pas ma surprise quand on vint m’annoncer un jour que l’un des modèles produit en cinquante exemplaires comme cadeau à des investisseurs avait été compris voir même amélioré par un inconnu. La manière dont ils ont été conçus n’était pas celle des prothèses standards. Ils se basaient sur des prototypes de nouvelles versions qui ne fonctionnaient pas sur les mêmes bases que les anciennes versions. Et il était peu probable que cet inconnu puisse avoir eu accès aux données.

Quoi qu’il en soit, il fallait en avoir leur coeur net et j’avais la chance d’avoir accès pour différentes raisons que je n’étalerais pas ici aux bons réseaux pour trouver la personne en question. Un réparateur et un hacker… similaire mais atypique. Les deux domaines étaient voisins mais avaient chacun leurs propres spécificités et l’homme me semblait jeune… C’était de plus en plus intriguant.

Quoi qu’il en soit avant de se faire un avant sur sa personne et de ce qu’il faudrait en faire, il fallait constater de ses propres yeux ce que pouvait donc être son talent. Je devais donc préparer une situation fictive particulièrement complexe pour voir s’il parviendrait à la résoudre. Elle était suffisamment difficile pour que la plupart des gens soient incapable de la régler, à voir si ce garçon en serait capable…

Passant commande, tout en proposant d’ailleurs une grande récompense qui ne se refusait que difficilement, je lui donnais rendez-vous dans une usine des quartiers industrielles de la capitale sans vraiment donner de détail toutefois.

Le moment convenu, poser sur une table avec le directeur de l’usine, je l’attendais en regardant les lignes de production qui déconnaient quelque peu.

Lun 30 Sep - 10:47



Je prank un Hacker (Ça tourne mal)

Olivia — Sloc







« Cette pastille a vraiment été soudée avec les pieds, commenta Sloc. Celui ou celle qui a fait ça mérite de se faire enbalisé.
Ton imagination me fait peur, parfois, répondit Wave.
Même que ça lui explose au…
Ça va, ça va. On fait un dernier récap’ ? »

Sloc éructa un soupir de frustration et reposa son fer à souder avant de couper le courant. Il se leva et alla rejoindre sa sœur, qui avait ordonné les documents sur une paillasse éclairée aux néons. On y voyait clair et, en un coup d’œil, toutes les informations étaient là.

« Tiens, c’est pas commode, ça, fit remarquer Sloc.
Tu l’as dit. J’ai beau avoir essayé de faire jouer mes contacts, impossible de savoir qui est le prospect. Mais il promet une belle récompense.
C’est pas un traquenard ?
Non. Je me suis renseigné sur le lieu, c’est une usine légitime, mais détenue par des sociétés avec des prêtes-nom.
Ça sent pas un peu le roussi ?
Parce que toi et moi on n’a pas en quelques sortes des prêtes-nom ? Sloc ? Wave ? Allo !
Touché.
Cette fois, t’es seul. J’ai des rendez-vous dans toute la ville pour négocier des contrats.
Et si ça tourne mal ?
Cours ?
Rassurant. Bon, à plus. »

Sloc savait élégamment parler aux machines, même leur soutirer leurs plus lourds secrets. Mais avec les êtres humain, c’était quelqu’un de gauche à l’envi, quand bien même Wave, sa grande sœur, savait y faire depuis le temps, et recevoir un « à plus » était toujours au-dessus d’un « à moins », après tout.

Il prépara son sac à dos noir, enfournant outils et appareils nécessaires à quelque diagnostic rapide sur place au cas où, chaussa ses bottes avec cérémonie, serra ses lacets par la force de détermination et rabattit sa capuche sur la tête. Il s’imaginait déjà la scène d’une fiction épique dans sa tête, quand, soudain, il entendit un miaulement gronder d’en bas.

C’était Satire qui, se frottant contre ses talons, quelque intelligente qu’elle fût, comprenait sans heurt que son être humain de compagnie était de sortie.

« T’inquiète, j’en n’ai pas pour long. C’est Oriane qui va s’occuper de toi le temps de mon absence. »

Ici aussi, pas d’adieux déchirants. Il était certain de revenir, même si, en quittant la pièce et en montant les escaliers de fer dans la cage, jusqu’à retrouver la terre ferme en basse-ville, il ne put s’empêcher de se questionner à voix haute.

« Pourquoi me donner rendez-vous là-bas plutôt que de venir ici…? »

*

« C’est là. » constata Sloc alors qu’il levait la tête pour contempler l’immense édifice dans lequel on lui avait donné rendez-vous.

Les quartiers industriels avaient la particularité d’être encore plus irrespirables que le centre ville lui-même, mais toutes ces formes sans vie, ces monstres d’aciers, ces mastodontes de métal qui se déclinaient en des appendices sophistiquées, formant un tout complexe qui relevait du génie plus que d’un esprit mortifère… Tout cela éblouissait le jeune garçon. Car si d’aucuns s’émerveillaient de paysages — juste pour paraître amoureux de la nature — ce qui se passait dans la tête de Sloc, en cet instant précis, était tout aussi extraordinaire. Comme s’il défilait, à grande vitesse dans son esprit, la manière dont on avait érigé ces bâtiments, et comment ils travaillaient à l’intérieur. En somme, guère différents d’un corps humain.

Non, vraiment, il lui était difficile de penser autrement : si les êtres humain étaient la création des Esprits, leur génie était en fait leur semence.

Il haussa les épaules pour se raccrocher à cette réalité grouillante et peu glorieuse et pénétra dans l’enceinte du lieu de rendez-vous. C’était une usine tout ce qu’il y avait de plus normal, avec des hôtes et hôtesses pour l’accueillir poliment, lui prêter un badge de visiteur et, finalement, de le conduire jusqu’au directeur.

Celui-ci lui faisait dos et, surprenamment, une fille se trouvait à ses côtés, debout sur la table. Même lui savait que « c’était pas des manières ». Ou peut-être que c’était pour se mettre au niveau de Sloc ? Elle était si petite.

Il regretta amèrement que Wave ne soit pas là pour faciliter les échanges du début.

« Mhmph… Bonjour… Je… Ma sœur… Vous… C’est Sloc. »

Pour masquer cette entrée en matière fracassante sur le plan du ridicule, il se gratta la tête en arrière et détourna le regard, un brin honteux.

D’autant plus que sa prothèse oculaire ne donnait pas d’indication particulière sur l’état émotionnel de ses interlocuteurs.

Oriane, pourquoi l’avais-tu laissé seul, enfin ?!

Mer 2 Oct - 14:40



Drôle de bonhomme...

Sloc





Le jeune homme arrivait enfin, le tout en bégayant. Le directeur et moi même nous tournions alors vers lui tandis que l'invité se présentant en bafouillant. Sloc donc, hum... drôle de nom. C'était moche et un peu ridicule, il fallait bien l'avouer. Certains avaient une certaine imagination en matière de noms pour leurs enfants. Probablement qu'il venait d'un milieu social avec un capital culturel particulièrement faible pour vivre avec un tel patronyme. C'était presque triste pour lui de se voir imposer de tels parents... enfin bon.. on ne choisissait pas sa famille. Il fallait encore et toujours la subir, en bien comme en mal. Sloc. Et pourquoi pas Ploc, plop ou pop ?

Au delà d'avoir un nom aussi étrange, il semblait aussi avoir quelques difficultés sociales. A vrai dire, je ne savais même pas pourquoi il perdait ses mots. Il n'y avait ni foule, ni personnes imposantes ou effrayantes ici. simplement un jouer miniature et un manager bureaucrate dont les muscles étaient ridicules face à ceux des bandits que "Sloc" devait croiser tout les jours.

Sans répondre dans un premier temps, je tournais la tête vers le directeur qui à ses gestes semblait lui même un peu mal à l'aise face à toute cette situation. Ce n'était pas agréable de voir ses services englués dans des problèmes techniques. Il n'avait rien à se reprocher en tant que tel, ce n'était pas lui qui pouvait faire quoi que ce soit en maintenance ou sécurité informatique. Néanmoins, c'était pour lui une question d’orgueil et d'honneur...

Vous êtes là au moins...

Il n'était pas très heureux de le voir. Un externe chez lui, cela énerverait n'importe qui. Enfin moi je m'en fichais. Je n'avais rien à défendre ou à protéger. Je faisais simplement ce que je devais faire sans implication émotionnelle aucune.

Vous êtes l'informaticien je présume. C'est moi qui vous ait contacté. Vous pouvez m'appeler Olivia monsieur... Sloc ? A moins que vous ayez un nom de famille ?

Et en ce qui me concerne je suis Richard Edwey, le directeur de l'usine.

Si l'homme était un minimum observateur, il verrait tout de suite que la situation était atypique. Il était rare pour un automate de se consacrer à autre chose qu'une tache d’exécution technique ou de support intellectuel à un être humain. Or, la manière dont je me comportais supputer presque j'étais libre, presque égal aux humains étonnamment même si les choses étaient en réalité bien plus complexe que cela. Dans tout les cas, le fait que le directeur puisse avoir malgré ma nature, une certaine déférence à mon égard qu'il n'avait pas pour Sloc était à elle seule une information étrange.

Enfin bref. Quoi qu'il en soit, on était pas là pour permettre à ce petit bonhomme d'apprendre à analyser les gens et les situations sociales, quand bien même il semblait à première vue avoir du mal avec ce genre de chose...

On m'a dit que vous aviez une certaine compétence en rétro-ingénieurie et nous avons justement ici un système qui déconne. J'espère que vos compétences sont réelles car nous allons surement en avoir bien besoin pour réparer tout ça.

Je marquais une pause pour lui laisser le temps de bavarder s'il voulait vanter ses propres compétences avant de continuer.

Voyez vous. Nous avons investi dans une certaine machine.. non plutôt un système entier, mais malheureusement, il ne fonctionne pas. C'est une configuration suffisamment rare pour que les informaticiens et les électroniciens "normaux" ne soit pas en mesure de saisir le problème. L'industrialisation est une science sans limite et ce système sert à synchroniser des lignes de productions entre elle.

Je soupirais.

On aurait bien aimer le faire nous même, malheureusement le code est lui même très bien protégé... autant dans le système central que dans les machines qui sont connectés avec lui.

Des questions ?


Dim 6 Oct - 1:05



Je prank un Hacker (Ça tourne mal)

Olivia — Sloc







Un poisse naissante perla sur son front et embua ses aiselles, provoquant des démangeaisons passagères qu’il masqua par une gestuelle hasardeuse, comme pour se détendre en compagnie d’un ponte en industrie et… Et d’une petite fille qui avait la rhétorique d’un adulte ; de quelqu’un d’intelligent au moins. Il se surprit à secouer la tête, pensant à sa sœur Wave qui, si elle avait été là, aurait somme toute mieux géré la situation que lui.

« Juste Sloc. C’est un pseudonyme. » répondit-il incontinent, sans fioriture.

Son regard se porta ensuite sur le directeur de l’usine, Richard Edwey comme il disait s’appeler. Instinctivement, en proie à une espèce de trouble compulsif, Sloc pencha la tête et cligna machinalement d’un œil comme pour mieux analyser le visage de son vis-à-vis, qui affichait une peur assez importante. Il n’était pas difficile de comprendre que la présence du gamin aux cheveux bleus l’incommodait. En revanche, cette fillette debout sur la table, elle, ne laissait transparaître aucune émotion autre qu’une joie parfaite, mécanique. Le pronostic était formel : elle n’était pas humaine.

Alors qu’elle annonça la couleur en lieu et place de monsieur Edwey, Sloc reprit la parole.

« Je suis pas là pour enfiler des perles. J’vous connais pas, vous m’connaissez pas. Je suis juste venu résoudre votre problème et après je repars comme si de rien ne s’était passé et j’ai jamais foutu les pieds ici. »

Il laissa ensuite la fillette lui présenter le souci. Il perdit son regard sur le sol comme pour mieux boire les paroles de son interlocutrice, hochant ponctuellement la tête comme pour signaler sa compréhension.

« J’imagine que si vous avez fait appel à mes services c’est que le presta’ qui vous a fourni son système ne le maintient plus depuis belle lurette. Il a mis la clé sous la porte ? Vous n’avez plus de contrat de maintenance avec lui ? Ou passer à un autre système s’avère plus coûteux ? C’est pas habituel votre demande. M’enfin, vous allez commencer par me faire un schéma de comment vous avez organisé votre ligne de production et me montrer où ça merde. Comme ça je vais essayer de reproduire le problème et y aller à reculons pour esquisser une solution. Avec un peu de chance on aura résolu le problème rapidement. Dans le meilleur des cas je vous fais un diagnostic. »

Il n’avait pas mis les formes, mais c’était pas tellement de sa faute ;  après tout, sa sœur avait autre chose à faire, mais ça aurait certainement été plus simple en sa compagnie.

Et comme pour se délester de sa responsabilité quant à la forme de ses propos qui n’exhibait pas le professionnalisme d’un consultant Épistote standard, il haussa les épaules d’une nonchalance qui était sienne, bien égal à lui-même.
Mar 15 Oct - 11:42



Drôle de bonhomme...

Sloc





Hum... Surement un asocial. J'imagine que l'on ne pouvait pas s'attendre à autre chose vis à vis d'un petit génie de la science même si c'était sans doute très caricatural et quelque peu cliché. Vu comment il se comportait, je comprenais pourquoi il déléguait la charge du commercial et humaine à autrui. Ca devait être difficile de survivre ici avec ce genre de tempérament. Il avait de la chance d'être en face d'une personne qui n'en avait que faire des propos que l'on pouvait qualifier de désobligeant. Néanmoins, cela ne signifiait pas qu'il fallait que tout soit ignoré. Il était toujours nécessaire de faire en sorte de ne pas se faire marcher dessus. Après tout, la vie était elle même une forme de rapport de force permanent.

Tout en posant les mains les mains sur mes hanches, je répondais alors sur un ton tout à fait mielleux et aimable.

Allons allons~ Inutile d'user de ce genre de vocabulaire. Les oreilles des nobles, des puissants ou des êtres à égo ne le supporterait que difficilement... Ce serait quand même dommage qu'une simple machine comme moi soit doté de plus d'empathie et d'intelligence sociale qu'un organique comme vous.

Je jetais alors un coup d'oeil vers le directeur, qui n'appréciait effectivement pas ce genre de ton. Difficile pour un bourgeois de subir le langage vulgaire d'un sans dent qui n'était rien. Les orgueils et la fierté de classe était toujours chose étonnante, presque amusante. Le fait de s'auto-considérer en se définissant à travers sa stature et sa position sociale en bien ou en mal indépendamment de toute notion de pouvoir ou de talent était une caractéristique assez fascinante des espèces sociales.

Je commençais ensuite à expliquer le problème à ma manière en lui laissant ensuite le soin de répondre avec sa forme si caractéristique à lui même. Il commença alors à critiquer l'éventuelle personne en charge de la maintenance avant de nonchalamment demander certains documents de la part de l'usine.

Je soupirais.

J'aimerai pouvoir vous dire que c'est à cause de ça ou que c'est à cause des demandes des supérieurs hiérarchiques d'économiser les couts en externalisant ce genre de problème. Mais la réalité c'est que c'est pas lié à un manque d'argent ou d'effectif mais parce qu'on privatise des missions publics pour arroser d'argent public le privé. La plupart du temps on s'en fout, ça finance l'économie et les entreprises, mais pour ce genre de problème très particuliers, bin c'est plus compliqué car c'est une prestation très spécifique.


Et qui entre autre ne s'aligne pas sur les prix des grandes entreprises car on a un budget à tenir.

Je me tournais alors vers le directeur.

Pour les plans tout ça, on doit déja avoir ça quelque part non ?

L'homme se grattait les cheveux.

Surement en papier dans les archives. On évite de numériser ce genre de chose pour éviter les fuites de donnée.

Il se tourna alors vers un automate au loin et lui intima d'un geste de venir. C'était une version assez archaïque, bien inférieur à ce que j'étais. On ne pouvait même pas dire que c'était dotée d'une véritable intelligence artificielle.

AL-500 numéro 34276 : au rapport.

Va chercher les documents en rapport avec les lignes de production.

Je ne dispose pas des autorisations nécessaires.

Oui, ce n'était qu'une simple machine. Elle était trop simple à pirater pour avoir de grandes autorisations.

Allez avec lui directeur, on vous attends ici.

Le directeur partait alors avec l'automate dans les archives de l'usine pour y dénicher tout ce dont en avait besoin. Le silence s'installa alors. Mais je n'aimais pas le silence, ainsi je me tournais vers l'informaticien.

Vous faites ça depuis longtemps Sloc ? C'est rare les indépendants qui font autre chose que de travailler à la pègre. La plupart se vendent à des grandes entreprises, c'est plus rentable et sécurisant.
Mar 15 Oct - 13:06



Je prank un Hacker (Ça tourne mal)

Olivia — Sloc







Le garçon réprima un rictus qui trahissait une soudaine émotion de mépris à l’idée qu’il lui fallait caresser l’ego de quelque interlocuteur. Décidément, cet automate en apparence de fillette eut davantage convenu à sa sœur pour ce qui était de la forme. Il reprit alors une expression neutre pour ne pas causer plus d’embarras et croisa les bras en guise de désaccord.

Il regarda ensuite tour à tour l’automate et le directeur de l’usine échanger sur les pièces à rapporter, ainsi que le second automate branlant qui se montrait incapable de servir correctement son supérieur, au point de requérir une accréditation qu’il ne possédait pas.

Se murant dans un silence de plomb, il sortit de son sac un casse-tête, histoire de s’occuper avec le temps que les choses sérieuses commençassent. Il fut arraché à ses explorations intellectuelles, l’automate ayant l’air de vouloir faire la conversation.

Il la regarda un instant, interdit, muré dans ce même silence, ne savant pas trop quoi répondre. D’ordinaire, c’était Oriane qui s’occupait de tout ça. Il regarda un peu autour de lui, comme pour chercher ses repères, et se gratta nerveusement la nuque avant de répondre.

« Les gens travaillent à la pègre parce qu’ils sont pas bons et ne sont motivés que par le fric. Moi c’est juste pour que les gens autour redescendent de leurs grands chevaux, et parce que j’aime pas quand un système me résiste. Quand j’y arrive pas, je me sens con. J’y passe des nuits blanches même s’il le faut. C’est ma haine pour tous ces gens qui se croient au-dessus de tout qui me nourrit. Je casse mes jouets depuis que je suis petit. J’y trouvais toujours un malin plaisir. Pas pour plaisir de détruire, mais plutôt pour comprendre comment c’était foutu sous l’capot. Une fois j’ai trafiqué une poupée à peine plus grande que vous pour lui faire faire dire des insultes à son propriétaire. C’était le meilleur jour de ma vie mais qu’est-ce que j’ai pris cher ensuite. Puni de dessert pendant deux semaines. Je l’avais pas bien vécu, à l’époque… »

Soudainement loquace, trouvant un peu plus ses aises, il se mit à sortir un paquet de cigarettes pour en piocher une, mais s’arrêta net.

« Merde, j’pense pas qu’il soit autorisé de fumer à l’intérieur. »

Il rangea son tabac in extremis, alors que le directeur revenait avec le fameux dossier papier.

« Ça a l’air d’être du sérieux, ce truc, pour conserver des traces qui ne relèvent pas du numérique et dont le directeur même oublie que seul lui dispose des accréditations nécessaires pour accéder au fichier. Je suis pas du genre à faire fuiter quoi que ce soit, mais c’est suspect de me montrer tout ça au calme alors que vous ne savez même pas si j’ai un appareil enregistreur qui tourne dans ma rétine. »

Et comme pour joindre le geste à la parole, il cligna machinalement de son œil valide pour mieux scanner les émotions tant de l’automate que du directeur.

Est-ce qu’on ne serait pas en train de se foutre de sa gueule ?