Mer 25 Sep - 1:33
Science de comptoir
Tu aurais pu t'installer à Epistoli.
Si ça n'avait pas été de ce mariage d'intérêt avec une Ozwinfeld d’Opale, cette ville-ci aurait certainement rimé avec “entreprise fructueuse”.. Grouillante de Chair à Brume prête à tout sacrifier pour une poignée d'Astra, nul doute que tu aurais certainement pu faire ici de bonnes affaires : d'ailleurs, il n'est jamais trop tard pour commencer. La crise économique n'est jamais qu'une crise pour les moins nantis, et une opportunité pour les fortunés.
Mais si tu es de passage à Epistoli, ce n'est pas dans l'objectif d’étendre ta flotte d’expéditionnaires.
Sous les traits juvéniles d’une lointaine version de toi-même, tu foules les couloirs de l’École Supérieure des Archives Nationales. Malgré le portrait étrange que crée le masque et les marques sur ce visage adoucit, l’âge que tu arbores sied à ton objectif - te fondre parmi les étudiants sans trop faire parler.
Si tu avais pu te passer de cette mascarade, tu l’aurais fait. Mais aux caprices d’un Sapiarque, on peut difficilement dire non. Tu as toujours été prompt à mettre de côté quelques principes personnels - si tant est que ces principes existent - pour favoriser des échanges de bons procédés.
La situation de départ était celle-ci : ta prothèse.
Ta prothèse qui a commencé à faire des siennes quelques semaines plus tôt. Étant donné que l’homme qui te l’a initialement posé était un incompétent et qu’il est, accessoirement, mort de tes mains, il t’a fallu chercher un autre prothésiste. Et avec le fric que tu as maintenant, il était hors de question de retenir les services d’un charlatan ou d’un professionnel passable.
Alors c’est ce professeur et chercheur de l’ESAN, Silgard Olvec, qui va ausculter la chose. Après son cours. Son cours à propos duquel il a absolument insisté pour que tu y assistes - tu n'allais pas cracher sur trois heures de biomécanique médicale et de biocompatibilité si ça pouvait permettre te décrocher un accès privilégié sous les papattes de Silgard.
C’est long, mais tu écoutes. Parce que si tu as bien cerné le personnage - imbu de soi, orgueilleux, insupportablement académique, et tutti quanti -, il y a de fortes chances qu'il te pose des questions sur sa matière.
Et que tes réponses influenceront la qualité de son travail.
L'éthique scientifique, tu le sais depuis que tu as traité avec le Magistère, c'est un beau petit mythe qu'on poli pour sa propre conscience.
Jerah ? - il te pointe en levant ses sourcils, comme s’il fallait confirmer ton identité - … approchez ! qu’il lance quand le dernier étudiant a quitté la classe.
Sa familiarité creuse un sillon au coin de ta bouche camouflée. Tu n’es visiblement pas un client officiel, mais plutôt un objet de curiosité professionnelle.
J’ai invité une amie à moi, Olivia, à assister à la procédure, j’espère que ça ne vous dérange pas ! Il marche très vite vers les laboratoires.
Tout dans sa phrase fait tiquer. Le mot “amie” qui prend une drôle d’intonation mystérieuse, le “Oliviaaa” qui traîne de façon très théâtrale, et la “procédure” - drôle de mot froid et chirurgical pour une simple consultation de routine.
Impossible de déterminer si vous atterissez dans un petit labo de l’ESNA ou dans un bureau beaucoup trop équipé. Mais toujours est-il que pendant que Silgard -tu détestes ce nom- se met à paraperformer les notions de son cours pour allonger inutilement votre entrevue, tu vois approcher une petite … poupée.
Tes yeux suivent fixement sa progression. Tu te désintéresses du professeur.
Ah Olivia ! Vous avez vu mon nouvel étudiant ? que s’exclame soudainement Silgard avant de pousser un rire tonitruant - elle est bonne celle-là, confondre un patient avec un étudiant, oui, c’est visiblement de l’humour de haut voltige si on se fie à la réaction du professeur.
Tu sens que cette entrevue va traîner en longueur.
Si ça n'avait pas été de ce mariage d'intérêt avec une Ozwinfeld d’Opale, cette ville-ci aurait certainement rimé avec “entreprise fructueuse”.. Grouillante de Chair à Brume prête à tout sacrifier pour une poignée d'Astra, nul doute que tu aurais certainement pu faire ici de bonnes affaires : d'ailleurs, il n'est jamais trop tard pour commencer. La crise économique n'est jamais qu'une crise pour les moins nantis, et une opportunité pour les fortunés.
Mais si tu es de passage à Epistoli, ce n'est pas dans l'objectif d’étendre ta flotte d’expéditionnaires.
Sous les traits juvéniles d’une lointaine version de toi-même, tu foules les couloirs de l’École Supérieure des Archives Nationales. Malgré le portrait étrange que crée le masque et les marques sur ce visage adoucit, l’âge que tu arbores sied à ton objectif - te fondre parmi les étudiants sans trop faire parler.
Si tu avais pu te passer de cette mascarade, tu l’aurais fait. Mais aux caprices d’un Sapiarque, on peut difficilement dire non. Tu as toujours été prompt à mettre de côté quelques principes personnels - si tant est que ces principes existent - pour favoriser des échanges de bons procédés.
La situation de départ était celle-ci : ta prothèse.
Ta prothèse qui a commencé à faire des siennes quelques semaines plus tôt. Étant donné que l’homme qui te l’a initialement posé était un incompétent et qu’il est, accessoirement, mort de tes mains, il t’a fallu chercher un autre prothésiste. Et avec le fric que tu as maintenant, il était hors de question de retenir les services d’un charlatan ou d’un professionnel passable.
Alors c’est ce professeur et chercheur de l’ESAN, Silgard Olvec, qui va ausculter la chose. Après son cours. Son cours à propos duquel il a absolument insisté pour que tu y assistes - tu n'allais pas cracher sur trois heures de biomécanique médicale et de biocompatibilité si ça pouvait permettre te décrocher un accès privilégié sous les papattes de Silgard.
C’est long, mais tu écoutes. Parce que si tu as bien cerné le personnage - imbu de soi, orgueilleux, insupportablement académique, et tutti quanti -, il y a de fortes chances qu'il te pose des questions sur sa matière.
Et que tes réponses influenceront la qualité de son travail.
L'éthique scientifique, tu le sais depuis que tu as traité avec le Magistère, c'est un beau petit mythe qu'on poli pour sa propre conscience.
Jerah ? - il te pointe en levant ses sourcils, comme s’il fallait confirmer ton identité - … approchez ! qu’il lance quand le dernier étudiant a quitté la classe.
Sa familiarité creuse un sillon au coin de ta bouche camouflée. Tu n’es visiblement pas un client officiel, mais plutôt un objet de curiosité professionnelle.
J’ai invité une amie à moi, Olivia, à assister à la procédure, j’espère que ça ne vous dérange pas ! Il marche très vite vers les laboratoires.
Tout dans sa phrase fait tiquer. Le mot “amie” qui prend une drôle d’intonation mystérieuse, le “Oliviaaa” qui traîne de façon très théâtrale, et la “procédure” - drôle de mot froid et chirurgical pour une simple consultation de routine.
Impossible de déterminer si vous atterissez dans un petit labo de l’ESNA ou dans un bureau beaucoup trop équipé. Mais toujours est-il que pendant que Silgard -tu détestes ce nom- se met à paraperformer les notions de son cours pour allonger inutilement votre entrevue, tu vois approcher une petite … poupée.
Tes yeux suivent fixement sa progression. Tu te désintéresses du professeur.
Ah Olivia ! Vous avez vu mon nouvel étudiant ? que s’exclame soudainement Silgard avant de pousser un rire tonitruant - elle est bonne celle-là, confondre un patient avec un étudiant, oui, c’est visiblement de l’humour de haut voltige si on se fie à la réaction du professeur.
Tu sens que cette entrevue va traîner en longueur.