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Quand l'hiver disparait, la rose renait (PV Duscisio Balibe)

Quand l'hiver disparait, la rose renait (PV Duscisio Balibe) - Page 2 Brandw10
Jeu 10 Oct - 15:38
Quand l'hiver disparait, la rose renait
PV Duscisio Balibe
Mi Nagidir 1901 / Bois de Mesnon

Anou avait demandé si je pourrais être un jour utile, cela englobait en réalité bien d’autre interrogation, mais j’avais résumé la chose en bien peu d’éléments. Duscio répondit néanmoins, toujours aussi doux dans ses réponses, prenant une pause au milieu comme pour être sûr de ce qu’il allait dire ensuite alors qu’il taillait le bois.
« - Cela ne dépend que de toi. Peu importe ce que disent les autres, c’est à toi de démontrer qu’ils ont tort.
Il te faut trouver quelque chose à faire qui ne t’oblige pas à te déplacer constamment et ce que tu aimes faire.
De mon côté, je vais faire en sorte que tu puisses reconnaître quelques plantes utiles quand tu veux vadrouiller quand tu es un chaton. Pour éviter de t’empoissonner accidentellement, par exemple. »

Ce qu’Anou aime faire ? Je ne m’étais jamais posé la question. Survivre était déjà une préoccupation plus que suffisante, si bien que le reste passait au second plan. Anou a si souvent entendu que j’étais inutile, cela est devenu un fait, une vérité qu’Anou n’a jamais pensé faux, en tout cas, pas au point de faire quelque chose. Si Anou arrive à trouver quelque chose qui lui plait, arrêtera-t-on de la dire inutile ? Les jets de pierre cesseront-ils ? Le fait de se faire frapper ou d’avoir sans arrêt des reproches aussi ? D’un autre côté, Anou est contente que Duscio veuille bien lui apprendre quelques trucs sur la flore. Anou sait les racines comestibles, mais ce que je sais se résume au final à subvenir à une survie immédiate, pas grand-chose d’autre, en même temps, avec mémé, on ne s’éloignait pas beaucoup de la bicoque délabrée, à part quand mémé est partie. Et puis, peut-être que comme ça, Anou sera plus utile ? Anou a hâte en tout cas, je répondis franchement, motivé par cette nouvelle ;
« - Anou sera attentive ! »
Mes yeux étaient pleins de détermination sans faille. La petite conversation, succincte, cela dit, fit passer le peu de temps qu’ils nous étaient accordés avant de devoir repartir. Duscio se dirigea alors de nouveau vers son chariot alors qu’il m’avait fait un bâton, essentielle sous cette forme. Rien que pour se lever, c’était plus dur de se redresser avec une seule jambe entière. Il revint ensuite avec des vêtements, certes trop grands, mais qui faisaient largement l’affaire, Anou le remercia de nouveau, je dis que j’en prendrais soin. J’essaye d’aider le grand blanc a ranger maintenant que je suis sous cette forme bien que c’est limité rien que parle fait qu’il ne m’ait pas aisé de me déplacer. Mais Anou veut être utile, ne serait-ce qu’un peu. Il m’aide à me mettre sur le banc de conduite à ses côtés par la suite, reprenant la route. Anou apprend que Duscio n’a pas besoin de manger, je suis étonné de voir que Dame faim épargne certains êtres, était-ce dû à sa nature ? Comme pour les fleurs ornant ses cheveux participants à le rendre ravissant ? Car Anou le trouve beau, surtout maintenant avec la taille gagner par cette forme me permettant de le voir plus en détail.

Les heures passant, Anou repensa aussi à ceux qu’avais dit Duscio… Qu’est-ce que j’aimerais au fond ? J’aime bien apprendre, mais je ne sais pas grand-chose et beaucoup compte avant tout sur le physique, d’où l’étiquette d’inutile me collant à la peau là ou je passe. Dans les petits villages, ce sont essentiellement les métiers manuels qui sont loués rien que le paysan est quelque chose nécessitant beaucoup de force. Peu son exempte de tache concrète. Puis Anou repensa a ces voyageurs qu’il m’ait déjà été donné d’observer en secret ; ceux chantant ou louant de formidables récits, ils paraissaient libres… Anou a bien sûr toujours été libre, mais ce n’étais pas la même liberté, c’était une liberté choisit et non une liberté circonstancielle. Pour parler, il n’y avait pas besoin de marcher… Sinon, Anou pourrait aussi voir des grandes villes, Anou ne sait pas…. Si, il y a une chose que j’aimerais faire. Alors Anou déclara, motivé alors que les pas du cheval sur le chemin était régulier ;
« - Anou aimerait apprendre lire écrire ! Possible pour Anou ? »
Je finis, d’un coup hésitant, regardant le grand blanc. C’est peut-être compliqué aussi cela dit, mais Anou aimerait au moins essayer. Car ceux qui savent semblent être capables de faire tant de choses, ils semblent être capables d’apprendre davantage ensuite… Au prochain arrêt, le grand blanc me dit d’attendre, Anou n’aime toujours pas être seule, surtout que c’est sous une forme différente, mais je comprends. Et tout fait moins peur de cette hauteur donc je suis sage. Il fait de la soupe, je ne me plains pas du gout, c’est quelque chose dont je ne fais plus attention depuis longtemps.

Après tout, du moment que le ventre est rempli. Je regarde le grand blanc, essayant de trouver une voix que je n’avais pas pu dénicher seul.
« - Et Duscio ? Duscio aimé quoi ? Que fait Duscio comme activité ? Et pourquoi Duscio le faire ? »
Les interrogations semblent un peu brouillant, mais mon intérêt est bien là. Comme si un indice pouvait être distribué dans ses paroles, ne serait-ce qu’un fragment. En même temps, Anou fait l’inventaire de ce que j’aime ; la chaleur par exemple, j’aime aussi mes congénères félins, même ceux n’étant pas en réalité Zoanthropes, les simples animaux comme beaucoup les appellerait semblent plus sincères.



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Mar 15 Oct - 10:55



Passage du Mesnon

Nagidir 1901



De longues heures passent aussi vite que les kilomètres sont avalés au rythme des pas du cheval. De nombreuses révélations sont expliquées. Bien que la première, celle de ne pas avoir besoin de manger, n’est pas tout à fait exacte. Évidemment, que l’énergie est récupérée quelque part. Comme il l’a démontré avec la mousse câline, il y a quelques jours, l’absorber, c’est absorber l’énergie de la plante à son usage. Mais pas que. S’il faut expliquer sa vitalité, elle se fait en comptant le nombre de roses blanches dans sa chevelure. Après l’hiver, elles ne se nombrent qu’à l’aide des doigts des deux mains. Aujourd’hui, ses journées se passent en parcourant les forêts uniquement pour cueillir des plantes tout en récupérant la vitalité de certaines pour son usage personnel. Voilà à quoi sont limitées ses activités.

Pour ce qui est de la petite Anoula, elle fait ses propres objectifs en commençant par apprendre ce que Duscisio veut bien lui partager. Elle sera attentive. Aussi bien que d’aimer apprendre à lire et écrire. Ça lui rappelle des souvenirs. Lui-même a fait la même demande auprès de la famille de voyageurs qui l’avait pris sous son aile. Lui apprendre les bonnes manières, à parler, puis à lire et à écrire. De très longs mois qui ont donné naissance à la phrase célèbre dans cette famille, dépourvue de conjugaison et d’un nom complet qu’il commençait déjà à inventer. Il lui fallait bien un nom. On n’allait pas l’appeler « élémentaire » indéfiniment.

— Tout ce que tu aimerais faire est possible. Répond l’apothicaire. Je dois avoir une ardoise et quelques craies. On commencera avec ça.

Arrivé à la maison, il lui trouvera un professeur pendant ces absences. L’évidence même pour avoir annoncé ne pas pouvoir toujours la garder avec lui. Il est également amusant de le voir se retourner et chercher du regard le matériel en question. La route est plutôt droite, plate et dépourvue d’obstacles pour se le permettre. Son bras redevient bois avant de s'étendre en ronces vers la fameuse ardoise qui était simplement suspendue sur un clou. Une craie prise dans une boite après un léger sursaut sur une petite pierre. Rien à craindre pour le bruit de verre que l’on entend, tout est bien entreposé de manière à ce qu’aucune fiole ne s’entre-choc violemment. Occuper le trajet, bien que cela soit inconfortable, ne serait pas une mauvaise chose. Les ronces retournant à sa forme humaine, posant l’ardoise sur ses genoux et la craie entre ses doigts, il commence à écrire tout en gardant les yeux sur la route. En premier, son nom au complet, composé de consonnes étrangement suivies avec pourtant une prononciation plutôt simple. Il suit en dessous par le prénom de la petite fille. La première lettre de l’alphabet Uhrois suit les autres pour former « Anoula ».

— Voilà comment mon nom s’écrit. Dit-il en lui montrant le premier mot suivi par le second. Et voilà le tien.

Il efface tout pour réécrire celui de la petite dans un coin de la petite ardoise et un grand A au milieu avant de la retourner et d'écrire la première lettre dans un coin.

— Je vais essayer de t’apprendre à écrire ton nom. Avant, on va apprendre la première lettre. Celle-là. Le A, de Anoula. Utilise ce côté pour l’écrire une fois, puis deux, encore et encore jusqu’à ce que cela devienne naturel.

Anoula a maintenant de quoi s’occuper pendant le trajet. Écrire la première lettre de l’alphabet en boucle. Leçon qu’il donne en essayant de se souvenir comment on a fait pour lui, en partant de rien.

Mar 15 Oct - 23:09
Quand l'hiver disparait, la rose renait
PV Duscisio Balibe
Mi Nagidir 1901 / Bois de Mesnon


J’avais demandé lors du trajet si c’était possible, mais j’avais aussi exprimé ma volonté d’apprendre à écrire, ceux à quoi Duscio répondit ;
« -Tout ce que tu aimerais faire est possible. Je dois avoir une ardoise et quelques craies. On commencera avec ça. »
Anou constata que le grand blanc avait confiance dans le cheval qui l’accompagnait, du moins, tant que la route n’observait pas tant de détour et d’embranchement. Il se retourna même pour chercher l’objet énoncé quelques instants plus tôt, son bras se transformant en sa nature ne m’étonne plus. Anou trouve même que c’est beau même sans avoir une sensibilité particulière à l’art. Anou est sage, cela dit, respectant ma propre parole, étant très attentive. Il y a quelques bruits, mais cela ne m’alerte pas plus que ça vu que ça ne panique pas Duscio plus que cela. Il ramène les objets désignés, les posant sur ses genoux, la craie marque alors l’ardoise, enchainant les caractères. Anou remarque que certain se ressemble, mais pour d’autre s’est plus compliqué. Comme cette boucle pointant vers le haut, formant un rond plus ou moins tendu, l’une bien plus petite que l’autre. Cela veut dire qu’on peut écrire un certain symbole plus petit que les autres. Il y a aussi cette ce symbole d’une boucle dans une boucle ou les vagues de la mer qui ont parfois une, deux ou encore trois vagues. Anou regarde chaque symbole se former, les yeux grands ouverts, ne perdant pas une miette du spectacle, chacun est relié a l’autre puis le chemin s’arrête puis une nouvelle série de symboles les uns derrière les autres. Tout semble parfaitement ordonné et la logique est certaine dans leur emplacement même si je ne sais pas les déchiffrer, c’est un fait. Mais avoir la chance de pouvoir enfin effleuré se savoir, qu’on me l’autorise, Anou ne l’aurait jamais rêvé même dans les nuits où la peur ne s’infiltre pas. Il me montre la première série de symboles ;
« - Voilà comment mon nom s’écrit. Et voilà le tien.
- Anou trouve jolie. Écrire ressemble à dessin mais avec sens. »
Ce n’était pas faux en soi. Quand il effaça tout, je fis une mou, déçu, j’aurais voulu admirer la chose plus longtemps, les yeux grands ouverts, m’étant rapproché lentement sans même m’en rendre vraiment compte, jusqu’à le coller. Anou était passionnée, sourire sincère, démontrant que rien ne m’échappait. Il refait une des séries de symboles, je m’exclame exister en pointant les symboles entremêlés, ravis de reconnaitre, appliquant ceux qu’on venait de me dire, le fixant, radieux.
« - C’est mien ! C’est Anou ! »
Il isola un des symboles dans l’autre coin.
« - Je vais essayer de t’apprendre à écrire ton nom. Avant, on va apprendre la première lettre. Celle-là. Le A, de Anoula. Utilise ce côté pour l’écrire une fois, puis deux, encore et encore jusqu’à ce que cela devienne naturel.
- Anou va faire. »
Mine déterminée, Anou s’applique à essayer de refaire le symbole encore et encore, concentré. Ce n’est pas beau au début, mais Anou ne renonce pas malgré le trait tremblant et sans doute la prise de la craie, inexacte. Anou ne voit pas le temps passé si bien que même quand la fatigue vint, je m’endormis doucement contre le grand blanc, souriant, serrant sans m’en rendre compte l’ardoise contre moi. Même si cela revient aussi de se mettre de la craie ailleurs que sur les doigts, la petite balle rouge n’était pas loin non plus.

Quand Anou se réveille enfin, je n’oublie pas l’autre question que j’avais posée, toujours curieux de la réponse. Je bâillai longuement. Me frottant les yeux avec les poignets, demandant, encore un peu fatigué, toujours avec cette occupation de réveil de sieste, osant commencer par quelque chose que j’avais déjà vu souvent avec l’envie d’être capable d’une telle simplicité ;
« - Bonjour Duscio »
Une légère teinte rosée sur les joues, pourtant ne pas de quoi être gêné, mais première fois pour Anou… Anou timide.
« - Anou se demande pourquoi Duscio fait ça. Anou pas savoir quoi être ça exactement. Anou juste compris que rapport aux plantes. Duscio aimé ça ? Qu’est-ce que Duscio aimé d’autre ? »
J’avais pourtant déjà repris correctement l’ardoise et la craie, le regardant. Anou voulait savoir, juste avant de m’y remettre, simplement.



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Mer 16 Oct - 10:40



Passage du Mesnon

Nagidir 1901



Fortement intéressée par les symboles qui se dessinent sur le petit tableau noir, Anoula se rapproche toujours un peu plus. L’élémentaire est assez émerveillé et se rappelle le même intérêt qu’il a suscité il y a des années de cela à apprendre ses premières lettres. Lettres qui formeront plus tard son prénom, finement choisi à partir de la quatrième qu’il a trouvée la plus harmonieuse pour en écrire sa première majuscule.
Au fil de la démonstration, le premier exercice commence pour l’enfant déterminé et avide d’apprendre. Elle ne tient pas très bien la craie, mais il la laisse faire. Pendant qu’elle continue de dessiner les symboles d’écriture, Duscisio la surveillera du coin de l’œil. Les quelques sursauts qui feront trembler la craie sur la surface noire ne disparaîtront pas tant qu’il roule, mais cela occupe l’enfant jusqu’à ce qu'elle s’endorme.

La sieste lui profitera, puisque le temps passé jusqu’à ce qu'elle se réveille se concentre sur la route et sur un endroit où s’arrêter pour une nouvelle cueillette. Il garde le chariot en vue. Sa cape recouvre l’enfant comme s’il y avait une odeur dessus. De loin, on peut alors remarquer que l’élémentaire porte des vêtements très pratiques en plus de ses outils autour d’une ceinture. Il y a deux étranges boules, un cristal de couleur violette et une autre blanche, avec lesquelles il garde un contact direct à l’aide de quelques ronces qui s’y accrochent. De loin comme de près, cela ressemble à une décoration de ceinture. Par soucis esthétiques, l’élémentaire laisse bourgeonner et éclore de toutes petites roses blanches pour que cela soir harmonieux. Un autre artefact en forme de scarabée est aussi accroché à côté. Le tout représente son arsenal visible acquis au fil des années. Ses objets lui sont utiles au quotidien, pour parer à toute éventualité. Sa plus grande défense reste sa nature en elle-même. Le prendre donc pour un simple voyageur serait la plus grande erreur de son adversaire. C’est l’effet recherché. Paraître inoffensif pour surprendre, cette stratégie a déjà payé.

Pour en revenir à ses activités, la petite voix qui salue l’élémentaire. Elle attire son regard, un sourire en penchant la tête sur le côté. Il se rapproche de la jeune fille. Les joues rosées, il y a bien une question qui n’a pas eu de réponse sur son rapport aux plantes, mais pas le pourquoi de cette activité.

— Par attrait. Commence-t-il. En tant qu’élémentaire de nature, je veux rester proche de la nature qui m’a vu naître et de la Brume qui m’a vu naître. Rien ne me ferait plus plaisir au monde que la Brume me reconnaisse comme étant son enfant.

Une reconnaissance envers une entité qu’aucun humain n’explique. C’est une bien étrange explication, incompréhensible peut-être pour la petite qui en a posé la question. L’un comme l’autre, ils n’ont aucun parent comme un enfant humain l’entendrait. La petite a été séparée de sa mère qui a attenté à sa vie à cause de son handicap. Duscisio lui est né d’une volonté brumeuse, donc il aimerait échanger quelques mots, quelques signes.

— Bien sûr, j’aime ce que je fais. Parcourir les terres sauvages à la recherche de la plus belle plante, de celle qui attirera le plus mon regard et celle qui aidera mon prochain.

Le mélange d’une nature a trouvé la fleur parfaite ne relève pas uniquement de l’herboristerie. Trop jeune pour comprendre, l’enfant comprendra simplement d’une magnifique plante qu’il cherche. Néanmoins, connaître chaque plante d’Uhr pour en faire une solution utile ses habitants, humains ou moins humain, est un moyen également de sociabiliser avec eux pour se fondre dans la masse.

Mer 16 Oct - 21:50
Quand l'hiver disparait, la rose renait
PV Duscisio Balibe
Mi Nagidir 1901 / Bois de Mesnon


A mon réveil, j’avais une cape me recouvrant, me tenant chaud, Duscio n’était pas loin, il semblait bien habillé ou bien c’est son physique avantageux qui participait à cette impression ? En tout cas, cela semblait pratique et le grand blanc finit par revenir quand je le saluai timidement. Anou avait bien dormi, permettant de récupérer un peu de force. Puis je posai mes questions, justement sur ses activités, s’il aimait ça notamment. Mais Anou aussi curieuse de savoir ce qu’il aimait d’autre. Moi, Anou en tout cas, j’aime bien Duscio même si l’on s’est rencontré il y a peu, pour ça aussi que j’aime le voir sourire.
« - Par attrait. En tant qu’élémentaire de nature, je veux rester proche de la nature qui m’a vu naître et de la Brume qui m’a vu naître. Rien ne me ferait plus plaisir au monde que la Brume me reconnaisse comme étant son enfant. »
Quand la brume vint dans sa motion, je ne pus m’empêcher de montrer ma perplexité, posant l’ardoise enfin et jouant avec mes doigts. Anou ne savait quoi, car Anou a peur de la brume, mais d’un autre côté, de ce que je comprenais, c’est aussi grâce à elle que j’ai pu rencontrer le grand blanc et je l’aime bien. C’est compliqué, du coup, je ne sais pas quoi penser. Mon regard en était hésitant, heureusement la suite arriva, permettant de me détacher temporairement de ces réflexions.
« - Bien sûr, j’aime ce que je fais. Parcourir les terres sauvages à la recherche de la plus belle plante, de celle qui attirera le plus mon regard et celle qui aidera mon prochain.
- ho ! »
J’avais alors poussé, mes yeux de nouveau pétillants. Anou ne comprenait pas la recherche de la beauté végétale en tout cas, pas sans savoir ses critères. Après tout, le beau n’est-il pas relatif ? Ceux qu’Anou trouve jolis, d’autre le trouve moche après tout, à moins que c’était juste par esprit de contradiction, car étant infirme, il ne fallait jamais être d’accord avec moi. Hélas, ce n’est pas impossible. Par contre, pour le fait d’aider, ça me dit quelque chose, mémé avait dit quelque chose là-dessus un jour. Je prends une mine concentrée, toujours très expressive dans mes expressions faciales sous cette forme, mettant un doigt à mon menton, regardant dans le vide. Il n’était pas dur de deviner que j’essayais de me rappeler de quelque chose ou au moins, que j’avais de profondes pensées. Anou pense enfin trouver, m’exclamant avec joie en le regardant.
« - Anou croit avoir déjà entendu mémé parler de ça. Aider prochain, c’est plante mélinac ? »
Anou n’était pas sûre de la prononciation, c’était flou donc je faisais de mon mieux, disant ce que je me rappelais, un peu près en tout cas. Quand le grand blanc répondit à cette confirmation de terme, je continuai, une question menant à une autre ;
« - Duscio chercher jolie plante, mais quoi être jolie pour Duscio ? Quoi couleur préféré Duscio ? Mais si Duscio est plante, Duscio logiquement déjà plus belle plante existant, non ? »
Cela me semblait logique. Puis je secouai la tête, plus sombre, non pas accusateur néanmoins, on pourrait plutôt dire hésitante, une de mes petites mains serrant la cape qui me servait de couverture.
« - Anou pas savoir quoi penser Pour Brume. Duscio dit Brume maman Duscio et Anou aime Duscio. Mais brume aussi prit mémé. Brume faire peur, comme prédateur. Mauvais, bon, Anou pas savoir. Anou pas oubliée cris mémé, ni douceur Duscio. Compliqué. Duscio en veut à Anou de méfier maman Duscio ? Si oui, Anou désolé, veut pas que Duscio déteste Anou. Mais Anou peut pas penser autrement maintenant. »
Toujours la peur qu’on m’en veuille, c’est ainsi. Anou regarde le sol, de grand apriori de ce que pouvait en penser le grand blanc ? Est qu’il m’en voudra de craindre ce qui l’a vu naitre ? Dur à croire aussi ?

Comment quelque chose de si terrifiant peut engendre un être si pur ?



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Aujourd'hui à 11:11



Passage du Mesnon

Nagidir 1901



Son métier consiste à ramasser des plantes médicinales. Il acquiesce à la question de l’enfant.

— Des plantes médicinales, oui. Celle qui soigne les gens.

Il en restera là. Duscisio n’est pas tout blanc. Le fait de connaître les plantes médicinales a du bon, mais il reconnaît les mauvaises. Celle qui tue. Pour ceux qui le savent, cela ne consiste pas uniquement à la prévention. Il les utilise également. Il tirera cette information à l’enfant. Elle n’a pas à le savoir qu’il fait de vilaines potions. Potions qui ne servent pas forcément de mauvais desseins.

Ce qui est beau pour Duscisio ? L’expression chez l’apothicaire est assez controversée.
Son regard change un peu, de la gentillesse, il passe à une intense réflexion. Saura-t-il répondre à la question ? D’autres suivent. Il les a entendus, mais resta dans ses pensées pour savoir s’il pouvait répondre en à la première d’entre elles. Chose amusante est de constater qu’elle considère déjà Duscisio comme la plus belle plante existante.

— Qu’est-ce qui est beau pour moi… Je ne saurai pas l’expliquer…

La beauté naturelle est un trait important chez lui. Si on devait juger le beau aux yeux d’un élémentaire, cela pourrait se limiter à ce qu’apporte la nature elle-même. Sans oublier son dégoût pour tout ce qui est mécanique. Donner une prothèse à une belle femme et elle sera jugée comme ignoble à ses yeux en quelques secondes. Même cachée, la partie machine marquera sa présence par un signe qu’il n’arrive pas à définir de lui-même. L’alimentation électrique est forcément l’un de ses critères qui attire ou plutôt le repousse naturellement.
Les critères de beauté se résument donc à la beauté de la nature par le nombre d’espèces végétales qu’elle lui offre autant que la beauté naturelle des femmes. De nombreuses créatures magnifiques ont croisé son regard. Pourvoir les observer reste un plaisir infini dont il ne se lassera jamais. Il doit cela à la Brume qui traitera comme sa mère naturelle.

Quand Anoula lui rappelle sa peur de la Brume pour avoir emporté la vieille femme qui s’occupait d’elle. Ses mots se succèdent, qu’il comprend comme étant une grande confusion sur la Brume en elle-même. Elle ne sait pas comment la voir. Si elle doit avoir peur ou la détester. Duscisio ne s’offusque en rien.
La petite reste inquiète du fait qu’elle puisse la détester. Pour lui répondre et la rassurer, il ne fit que poser sa main sur la tête de la petite fille. Pas de colère, mais de la compréhension.

— On ne peut pas aimer tout le monde. Mais ne t’en fait pas. Je te comprends. Beaucoup de gens sont comme toi et ne l’aiment pas.

L’élémentaire connaît trop bien la nature de la relation entre les Uhrois et l’entité mystérieuse dont il cherche à se rapprocher. Son but ultime. Dans quel but précisément voudrait-il s’en rapprocher ? Une union ? Une osmose ? L’utiliser pour faire comprendre qu’il serait préférable de s’adapter à elle plutôt qu’à la combattre ? Peut-être devrait-il aller à sa rencontre immédiatement plutôt que d’attendre. Lui répondra-t-elle ?

Pourrait-elle lui dire pourquoi il est né d’un simple buisson de roses blanches.