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Quand l'hiver disparait, la rose renait (PV Duscisio Balibe)

Quand l'hiver disparait, la rose renait (PV Duscisio Balibe) - Page 2 Brandw10
Jeu 10 Oct - 15:38
Quand l'hiver disparait, la rose renait
PV Duscisio Balibe
Mi Nagidir 1901 / Bois de Mesnon

Anou avait demandé si je pourrais être un jour utile, cela englobait en réalité bien d’autre interrogation, mais j’avais résumé la chose en bien peu d’éléments. Duscio répondit néanmoins, toujours aussi doux dans ses réponses, prenant une pause au milieu comme pour être sûr de ce qu’il allait dire ensuite alors qu’il taillait le bois.
« - Cela ne dépend que de toi. Peu importe ce que disent les autres, c’est à toi de démontrer qu’ils ont tort.
Il te faut trouver quelque chose à faire qui ne t’oblige pas à te déplacer constamment et ce que tu aimes faire.
De mon côté, je vais faire en sorte que tu puisses reconnaître quelques plantes utiles quand tu veux vadrouiller quand tu es un chaton. Pour éviter de t’empoissonner accidentellement, par exemple. »

Ce qu’Anou aime faire ? Je ne m’étais jamais posé la question. Survivre était déjà une préoccupation plus que suffisante, si bien que le reste passait au second plan. Anou a si souvent entendu que j’étais inutile, cela est devenu un fait, une vérité qu’Anou n’a jamais pensé faux, en tout cas, pas au point de faire quelque chose. Si Anou arrive à trouver quelque chose qui lui plait, arrêtera-t-on de la dire inutile ? Les jets de pierre cesseront-ils ? Le fait de se faire frapper ou d’avoir sans arrêt des reproches aussi ? D’un autre côté, Anou est contente que Duscio veuille bien lui apprendre quelques trucs sur la flore. Anou sait les racines comestibles, mais ce que je sais se résume au final à subvenir à une survie immédiate, pas grand-chose d’autre, en même temps, avec mémé, on ne s’éloignait pas beaucoup de la bicoque délabrée, à part quand mémé est partie. Et puis, peut-être que comme ça, Anou sera plus utile ? Anou a hâte en tout cas, je répondis franchement, motivé par cette nouvelle ;
« - Anou sera attentive ! »
Mes yeux étaient pleins de détermination sans faille. La petite conversation, succincte, cela dit, fit passer le peu de temps qu’ils nous étaient accordés avant de devoir repartir. Duscio se dirigea alors de nouveau vers son chariot alors qu’il m’avait fait un bâton, essentielle sous cette forme. Rien que pour se lever, c’était plus dur de se redresser avec une seule jambe entière. Il revint ensuite avec des vêtements, certes trop grands, mais qui faisaient largement l’affaire, Anou le remercia de nouveau, je dis que j’en prendrais soin. J’essaye d’aider le grand blanc a ranger maintenant que je suis sous cette forme bien que c’est limité rien que parle fait qu’il ne m’ait pas aisé de me déplacer. Mais Anou veut être utile, ne serait-ce qu’un peu. Il m’aide à me mettre sur le banc de conduite à ses côtés par la suite, reprenant la route. Anou apprend que Duscio n’a pas besoin de manger, je suis étonné de voir que Dame faim épargne certains êtres, était-ce dû à sa nature ? Comme pour les fleurs ornant ses cheveux participants à le rendre ravissant ? Car Anou le trouve beau, surtout maintenant avec la taille gagner par cette forme me permettant de le voir plus en détail.

Les heures passant, Anou repensa aussi à ceux qu’avais dit Duscio… Qu’est-ce que j’aimerais au fond ? J’aime bien apprendre, mais je ne sais pas grand-chose et beaucoup compte avant tout sur le physique, d’où l’étiquette d’inutile me collant à la peau là ou je passe. Dans les petits villages, ce sont essentiellement les métiers manuels qui sont loués rien que le paysan est quelque chose nécessitant beaucoup de force. Peu son exempte de tache concrète. Puis Anou repensa a ces voyageurs qu’il m’ait déjà été donné d’observer en secret ; ceux chantant ou louant de formidables récits, ils paraissaient libres… Anou a bien sûr toujours été libre, mais ce n’étais pas la même liberté, c’était une liberté choisit et non une liberté circonstancielle. Pour parler, il n’y avait pas besoin de marcher… Sinon, Anou pourrait aussi voir des grandes villes, Anou ne sait pas…. Si, il y a une chose que j’aimerais faire. Alors Anou déclara, motivé alors que les pas du cheval sur le chemin était régulier ;
« - Anou aimerait apprendre lire écrire ! Possible pour Anou ? »
Je finis, d’un coup hésitant, regardant le grand blanc. C’est peut-être compliqué aussi cela dit, mais Anou aimerait au moins essayer. Car ceux qui savent semblent être capables de faire tant de choses, ils semblent être capables d’apprendre davantage ensuite… Au prochain arrêt, le grand blanc me dit d’attendre, Anou n’aime toujours pas être seule, surtout que c’est sous une forme différente, mais je comprends. Et tout fait moins peur de cette hauteur donc je suis sage. Il fait de la soupe, je ne me plains pas du gout, c’est quelque chose dont je ne fais plus attention depuis longtemps.

Après tout, du moment que le ventre est rempli. Je regarde le grand blanc, essayant de trouver une voix que je n’avais pas pu dénicher seul.
« - Et Duscio ? Duscio aimé quoi ? Que fait Duscio comme activité ? Et pourquoi Duscio le faire ? »
Les interrogations semblent un peu brouillant, mais mon intérêt est bien là. Comme si un indice pouvait être distribué dans ses paroles, ne serait-ce qu’un fragment. En même temps, Anou fait l’inventaire de ce que j’aime ; la chaleur par exemple, j’aime aussi mes congénères félins, même ceux n’étant pas en réalité Zoanthropes, les simples animaux comme beaucoup les appellerait semblent plus sincères.



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Mar 15 Oct - 10:55



Passage du Mesnon

Nagidir 1901



De longues heures passent aussi vite que les kilomètres sont avalés au rythme des pas du cheval. De nombreuses révélations sont expliquées. Bien que la première, celle de ne pas avoir besoin de manger, n’est pas tout à fait exacte. Évidemment, que l’énergie est récupérée quelque part. Comme il l’a démontré avec la mousse câline, il y a quelques jours, l’absorber, c’est absorber l’énergie de la plante à son usage. Mais pas que. S’il faut expliquer sa vitalité, elle se fait en comptant le nombre de roses blanches dans sa chevelure. Après l’hiver, elles ne se nombrent qu’à l’aide des doigts des deux mains. Aujourd’hui, ses journées se passent en parcourant les forêts uniquement pour cueillir des plantes tout en récupérant la vitalité de certaines pour son usage personnel. Voilà à quoi sont limitées ses activités.

Pour ce qui est de la petite Anoula, elle fait ses propres objectifs en commençant par apprendre ce que Duscisio veut bien lui partager. Elle sera attentive. Aussi bien que d’aimer apprendre à lire et écrire. Ça lui rappelle des souvenirs. Lui-même a fait la même demande auprès de la famille de voyageurs qui l’avait pris sous son aile. Lui apprendre les bonnes manières, à parler, puis à lire et à écrire. De très longs mois qui ont donné naissance à la phrase célèbre dans cette famille, dépourvue de conjugaison et d’un nom complet qu’il commençait déjà à inventer. Il lui fallait bien un nom. On n’allait pas l’appeler « élémentaire » indéfiniment.

— Tout ce que tu aimerais faire est possible. Répond l’apothicaire. Je dois avoir une ardoise et quelques craies. On commencera avec ça.

Arrivé à la maison, il lui trouvera un professeur pendant ces absences. L’évidence même pour avoir annoncé ne pas pouvoir toujours la garder avec lui. Il est également amusant de le voir se retourner et chercher du regard le matériel en question. La route est plutôt droite, plate et dépourvue d’obstacles pour se le permettre. Son bras redevient bois avant de s'étendre en ronces vers la fameuse ardoise qui était simplement suspendue sur un clou. Une craie prise dans une boite après un léger sursaut sur une petite pierre. Rien à craindre pour le bruit de verre que l’on entend, tout est bien entreposé de manière à ce qu’aucune fiole ne s’entre-choc violemment. Occuper le trajet, bien que cela soit inconfortable, ne serait pas une mauvaise chose. Les ronces retournant à sa forme humaine, posant l’ardoise sur ses genoux et la craie entre ses doigts, il commence à écrire tout en gardant les yeux sur la route. En premier, son nom au complet, composé de consonnes étrangement suivies avec pourtant une prononciation plutôt simple. Il suit en dessous par le prénom de la petite fille. La première lettre de l’alphabet Uhrois suit les autres pour former « Anoula ».

— Voilà comment mon nom s’écrit. Dit-il en lui montrant le premier mot suivi par le second. Et voilà le tien.

Il efface tout pour réécrire celui de la petite dans un coin de la petite ardoise et un grand A au milieu avant de la retourner et d'écrire la première lettre dans un coin.

— Je vais essayer de t’apprendre à écrire ton nom. Avant, on va apprendre la première lettre. Celle-là. Le A, de Anoula. Utilise ce côté pour l’écrire une fois, puis deux, encore et encore jusqu’à ce que cela devienne naturel.

Anoula a maintenant de quoi s’occuper pendant le trajet. Écrire la première lettre de l’alphabet en boucle. Leçon qu’il donne en essayant de se souvenir comment on a fait pour lui, en partant de rien.

Mar 15 Oct - 23:09
Quand l'hiver disparait, la rose renait
PV Duscisio Balibe
Mi Nagidir 1901 / Bois de Mesnon


J’avais demandé lors du trajet si c’était possible, mais j’avais aussi exprimé ma volonté d’apprendre à écrire, ceux à quoi Duscio répondit ;
« -Tout ce que tu aimerais faire est possible. Je dois avoir une ardoise et quelques craies. On commencera avec ça. »
Anou constata que le grand blanc avait confiance dans le cheval qui l’accompagnait, du moins, tant que la route n’observait pas tant de détour et d’embranchement. Il se retourna même pour chercher l’objet énoncé quelques instants plus tôt, son bras se transformant en sa nature ne m’étonne plus. Anou trouve même que c’est beau même sans avoir une sensibilité particulière à l’art. Anou est sage, cela dit, respectant ma propre parole, étant très attentive. Il y a quelques bruits, mais cela ne m’alerte pas plus que ça vu que ça ne panique pas Duscio plus que cela. Il ramène les objets désignés, les posant sur ses genoux, la craie marque alors l’ardoise, enchainant les caractères. Anou remarque que certain se ressemble, mais pour d’autre s’est plus compliqué. Comme cette boucle pointant vers le haut, formant un rond plus ou moins tendu, l’une bien plus petite que l’autre. Cela veut dire qu’on peut écrire un certain symbole plus petit que les autres. Il y a aussi cette ce symbole d’une boucle dans une boucle ou les vagues de la mer qui ont parfois une, deux ou encore trois vagues. Anou regarde chaque symbole se former, les yeux grands ouverts, ne perdant pas une miette du spectacle, chacun est relié a l’autre puis le chemin s’arrête puis une nouvelle série de symboles les uns derrière les autres. Tout semble parfaitement ordonné et la logique est certaine dans leur emplacement même si je ne sais pas les déchiffrer, c’est un fait. Mais avoir la chance de pouvoir enfin effleuré se savoir, qu’on me l’autorise, Anou ne l’aurait jamais rêvé même dans les nuits où la peur ne s’infiltre pas. Il me montre la première série de symboles ;
« - Voilà comment mon nom s’écrit. Et voilà le tien.
- Anou trouve jolie. Écrire ressemble à dessin mais avec sens. »
Ce n’était pas faux en soi. Quand il effaça tout, je fis une mou, déçu, j’aurais voulu admirer la chose plus longtemps, les yeux grands ouverts, m’étant rapproché lentement sans même m’en rendre vraiment compte, jusqu’à le coller. Anou était passionnée, sourire sincère, démontrant que rien ne m’échappait. Il refait une des séries de symboles, je m’exclame exister en pointant les symboles entremêlés, ravis de reconnaitre, appliquant ceux qu’on venait de me dire, le fixant, radieux.
« - C’est mien ! C’est Anou ! »
Il isola un des symboles dans l’autre coin.
« - Je vais essayer de t’apprendre à écrire ton nom. Avant, on va apprendre la première lettre. Celle-là. Le A, de Anoula. Utilise ce côté pour l’écrire une fois, puis deux, encore et encore jusqu’à ce que cela devienne naturel.
- Anou va faire. »
Mine déterminée, Anou s’applique à essayer de refaire le symbole encore et encore, concentré. Ce n’est pas beau au début, mais Anou ne renonce pas malgré le trait tremblant et sans doute la prise de la craie, inexacte. Anou ne voit pas le temps passé si bien que même quand la fatigue vint, je m’endormis doucement contre le grand blanc, souriant, serrant sans m’en rendre compte l’ardoise contre moi. Même si cela revient aussi de se mettre de la craie ailleurs que sur les doigts, la petite balle rouge n’était pas loin non plus.

Quand Anou se réveille enfin, je n’oublie pas l’autre question que j’avais posée, toujours curieux de la réponse. Je bâillai longuement. Me frottant les yeux avec les poignets, demandant, encore un peu fatigué, toujours avec cette occupation de réveil de sieste, osant commencer par quelque chose que j’avais déjà vu souvent avec l’envie d’être capable d’une telle simplicité ;
« - Bonjour Duscio »
Une légère teinte rosée sur les joues, pourtant ne pas de quoi être gêné, mais première fois pour Anou… Anou timide.
« - Anou se demande pourquoi Duscio fait ça. Anou pas savoir quoi être ça exactement. Anou juste compris que rapport aux plantes. Duscio aimé ça ? Qu’est-ce que Duscio aimé d’autre ? »
J’avais pourtant déjà repris correctement l’ardoise et la craie, le regardant. Anou voulait savoir, juste avant de m’y remettre, simplement.



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Mer 16 Oct - 10:40



Passage du Mesnon

Nagidir 1901



Fortement intéressée par les symboles qui se dessinent sur le petit tableau noir, Anoula se rapproche toujours un peu plus. L’élémentaire est assez émerveillé et se rappelle le même intérêt qu’il a suscité il y a des années de cela à apprendre ses premières lettres. Lettres qui formeront plus tard son prénom, finement choisi à partir de la quatrième qu’il a trouvée la plus harmonieuse pour en écrire sa première majuscule.
Au fil de la démonstration, le premier exercice commence pour l’enfant déterminé et avide d’apprendre. Elle ne tient pas très bien la craie, mais il la laisse faire. Pendant qu’elle continue de dessiner les symboles d’écriture, Duscisio la surveillera du coin de l’œil. Les quelques sursauts qui feront trembler la craie sur la surface noire ne disparaîtront pas tant qu’il roule, mais cela occupe l’enfant jusqu’à ce qu'elle s’endorme.

La sieste lui profitera, puisque le temps passé jusqu’à ce qu'elle se réveille se concentre sur la route et sur un endroit où s’arrêter pour une nouvelle cueillette. Il garde le chariot en vue. Sa cape recouvre l’enfant comme s’il y avait une odeur dessus. De loin, on peut alors remarquer que l’élémentaire porte des vêtements très pratiques en plus de ses outils autour d’une ceinture. Il y a deux étranges boules, un cristal de couleur violette et une autre blanche, avec lesquelles il garde un contact direct à l’aide de quelques ronces qui s’y accrochent. De loin comme de près, cela ressemble à une décoration de ceinture. Par soucis esthétiques, l’élémentaire laisse bourgeonner et éclore de toutes petites roses blanches pour que cela soir harmonieux. Un autre artefact en forme de scarabée est aussi accroché à côté. Le tout représente son arsenal visible acquis au fil des années. Ses objets lui sont utiles au quotidien, pour parer à toute éventualité. Sa plus grande défense reste sa nature en elle-même. Le prendre donc pour un simple voyageur serait la plus grande erreur de son adversaire. C’est l’effet recherché. Paraître inoffensif pour surprendre, cette stratégie a déjà payé.

Pour en revenir à ses activités, la petite voix qui salue l’élémentaire. Elle attire son regard, un sourire en penchant la tête sur le côté. Il se rapproche de la jeune fille. Les joues rosées, il y a bien une question qui n’a pas eu de réponse sur son rapport aux plantes, mais pas le pourquoi de cette activité.

— Par attrait. Commence-t-il. En tant qu’élémentaire de nature, je veux rester proche de la nature qui m’a vu naître et de la Brume qui m’a vu naître. Rien ne me ferait plus plaisir au monde que la Brume me reconnaisse comme étant son enfant.

Une reconnaissance envers une entité qu’aucun humain n’explique. C’est une bien étrange explication, incompréhensible peut-être pour la petite qui en a posé la question. L’un comme l’autre, ils n’ont aucun parent comme un enfant humain l’entendrait. La petite a été séparée de sa mère qui a attenté à sa vie à cause de son handicap. Duscisio lui est né d’une volonté brumeuse, donc il aimerait échanger quelques mots, quelques signes.

— Bien sûr, j’aime ce que je fais. Parcourir les terres sauvages à la recherche de la plus belle plante, de celle qui attirera le plus mon regard et celle qui aidera mon prochain.

Le mélange d’une nature a trouvé la fleur parfaite ne relève pas uniquement de l’herboristerie. Trop jeune pour comprendre, l’enfant comprendra simplement d’une magnifique plante qu’il cherche. Néanmoins, connaître chaque plante d’Uhr pour en faire une solution utile ses habitants, humains ou moins humain, est un moyen également de sociabiliser avec eux pour se fondre dans la masse.

Mer 16 Oct - 21:50
Quand l'hiver disparait, la rose renait
PV Duscisio Balibe
Mi Nagidir 1901 / Bois de Mesnon


A mon réveil, j’avais une cape me recouvrant, me tenant chaud, Duscio n’était pas loin, il semblait bien habillé ou bien c’est son physique avantageux qui participait à cette impression ? En tout cas, cela semblait pratique et le grand blanc finit par revenir quand je le saluai timidement. Anou avait bien dormi, permettant de récupérer un peu de force. Puis je posai mes questions, justement sur ses activités, s’il aimait ça notamment. Mais Anou aussi curieuse de savoir ce qu’il aimait d’autre. Moi, Anou en tout cas, j’aime bien Duscio même si l’on s’est rencontré il y a peu, pour ça aussi que j’aime le voir sourire.
« - Par attrait. En tant qu’élémentaire de nature, je veux rester proche de la nature qui m’a vu naître et de la Brume qui m’a vu naître. Rien ne me ferait plus plaisir au monde que la Brume me reconnaisse comme étant son enfant. »
Quand la brume vint dans sa motion, je ne pus m’empêcher de montrer ma perplexité, posant l’ardoise enfin et jouant avec mes doigts. Anou ne savait quoi, car Anou a peur de la brume, mais d’un autre côté, de ce que je comprenais, c’est aussi grâce à elle que j’ai pu rencontrer le grand blanc et je l’aime bien. C’est compliqué, du coup, je ne sais pas quoi penser. Mon regard en était hésitant, heureusement la suite arriva, permettant de me détacher temporairement de ces réflexions.
« - Bien sûr, j’aime ce que je fais. Parcourir les terres sauvages à la recherche de la plus belle plante, de celle qui attirera le plus mon regard et celle qui aidera mon prochain.
- ho ! »
J’avais alors poussé, mes yeux de nouveau pétillants. Anou ne comprenait pas la recherche de la beauté végétale en tout cas, pas sans savoir ses critères. Après tout, le beau n’est-il pas relatif ? Ceux qu’Anou trouve jolis, d’autre le trouve moche après tout, à moins que c’était juste par esprit de contradiction, car étant infirme, il ne fallait jamais être d’accord avec moi. Hélas, ce n’est pas impossible. Par contre, pour le fait d’aider, ça me dit quelque chose, mémé avait dit quelque chose là-dessus un jour. Je prends une mine concentrée, toujours très expressive dans mes expressions faciales sous cette forme, mettant un doigt à mon menton, regardant dans le vide. Il n’était pas dur de deviner que j’essayais de me rappeler de quelque chose ou au moins, que j’avais de profondes pensées. Anou pense enfin trouver, m’exclamant avec joie en le regardant.
« - Anou croit avoir déjà entendu mémé parler de ça. Aider prochain, c’est plante mélinac ? »
Anou n’était pas sûre de la prononciation, c’était flou donc je faisais de mon mieux, disant ce que je me rappelais, un peu près en tout cas. Quand le grand blanc répondit à cette confirmation de terme, je continuai, une question menant à une autre ;
« - Duscio chercher jolie plante, mais quoi être jolie pour Duscio ? Quoi couleur préféré Duscio ? Mais si Duscio est plante, Duscio logiquement déjà plus belle plante existant, non ? »
Cela me semblait logique. Puis je secouai la tête, plus sombre, non pas accusateur néanmoins, on pourrait plutôt dire hésitante, une de mes petites mains serrant la cape qui me servait de couverture.
« - Anou pas savoir quoi penser Pour Brume. Duscio dit Brume maman Duscio et Anou aime Duscio. Mais brume aussi prit mémé. Brume faire peur, comme prédateur. Mauvais, bon, Anou pas savoir. Anou pas oubliée cris mémé, ni douceur Duscio. Compliqué. Duscio en veut à Anou de méfier maman Duscio ? Si oui, Anou désolé, veut pas que Duscio déteste Anou. Mais Anou peut pas penser autrement maintenant. »
Toujours la peur qu’on m’en veuille, c’est ainsi. Anou regarde le sol, de grand apriori de ce que pouvait en penser le grand blanc ? Est qu’il m’en voudra de craindre ce qui l’a vu naitre ? Dur à croire aussi ?

Comment quelque chose de si terrifiant peut engendre un être si pur ?



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Ven 18 Oct - 11:11



Passage du Mesnon

Nagidir 1901



Son métier consiste à ramasser des plantes médicinales. Il acquiesce à la question de l’enfant.

— Des plantes médicinales, oui. Celle qui soigne les gens.

Il en restera là. Duscisio n’est pas tout blanc. Le fait de connaître les plantes médicinales a du bon, mais il reconnaît les mauvaises. Celle qui tue. Pour ceux qui le savent, cela ne consiste pas uniquement à la prévention. Il les utilise également. Il tirera cette information à l’enfant. Elle n’a pas à le savoir qu’il fait de vilaines potions. Potions qui ne servent pas forcément de mauvais desseins.

Ce qui est beau pour Duscisio ? L’expression chez l’apothicaire est assez controversée.
Son regard change un peu, de la gentillesse, il passe à une intense réflexion. Saura-t-il répondre à la question ? D’autres suivent. Il les a entendus, mais resta dans ses pensées pour savoir s’il pouvait répondre en à la première d’entre elles. Chose amusante est de constater qu’elle considère déjà Duscisio comme la plus belle plante existante.

— Qu’est-ce qui est beau pour moi… Je ne saurai pas l’expliquer…

La beauté naturelle est un trait important chez lui. Si on devait juger le beau aux yeux d’un élémentaire, cela pourrait se limiter à ce qu’apporte la nature elle-même. Sans oublier son dégoût pour tout ce qui est mécanique. Donner une prothèse à une belle femme et elle sera jugée comme ignoble à ses yeux en quelques secondes. Même cachée, la partie machine marquera sa présence par un signe qu’il n’arrive pas à définir de lui-même. L’alimentation électrique est forcément l’un de ses critères qui attire ou plutôt le repousse naturellement.
Les critères de beauté se résument donc à la beauté de la nature par le nombre d’espèces végétales qu’elle lui offre autant que la beauté naturelle des femmes. De nombreuses créatures magnifiques ont croisé son regard. Pourvoir les observer reste un plaisir infini dont il ne se lassera jamais. Il doit cela à la Brume qui traitera comme sa mère naturelle.

Quand Anoula lui rappelle sa peur de la Brume pour avoir emporté la vieille femme qui s’occupait d’elle. Ses mots se succèdent, qu’il comprend comme étant une grande confusion sur la Brume en elle-même. Elle ne sait pas comment la voir. Si elle doit avoir peur ou la détester. Duscisio ne s’offusque en rien.
La petite reste inquiète du fait qu’elle puisse la détester. Pour lui répondre et la rassurer, il ne fit que poser sa main sur la tête de la petite fille. Pas de colère, mais de la compréhension.

— On ne peut pas aimer tout le monde. Mais ne t’en fait pas. Je te comprends. Beaucoup de gens sont comme toi et ne l’aiment pas.

L’élémentaire connaît trop bien la nature de la relation entre les Uhrois et l’entité mystérieuse dont il cherche à se rapprocher. Son but ultime. Dans quel but précisément voudrait-il s’en rapprocher ? Une union ? Une osmose ? L’utiliser pour faire comprendre qu’il serait préférable de s’adapter à elle plutôt qu’à la combattre ? Peut-être devrait-il aller à sa rencontre immédiatement plutôt que d’attendre. Lui répondra-t-elle ?

Pourrait-elle lui dire pourquoi il est né d’un simple buisson de roses blanches.


Ven 18 Oct - 20:03
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PV Duscisio Balibe
Mi Nagidir 1901 / Bois de Mesnon


Duscio corrigea le mot que j’avais employé, lui redonné sa forme correcte tout en confirmant son utilisation.
« - Des plantes médicinales, oui. Celle qui soigne les gens. »
Anou eut les yeux qui s’illuminèrent, je traduis ainsi avec le peu de connaissance que j’avais, ceux que cela signifiait.
« - Ho, alors Duscio comme docteur ! »
Sans doute le raccourci était bien simple, mais il ne demeurait pas forcément incorrect. Après tout, les végétaux dont il était fait mention lui servaient sans doute à appliquer leur vertu, à moins qu’il se contente de les revendre. Mais Anou ne pensa pas à cette possibilité. Pourtant, les apothicaires devaient racheter ce genre de ressource à bon prix et ainsi, faire de cette méticuleuse cueillette, une bonne rentrée d’Astra. Je demandai également ceux qui étaient beaux pour le grand blanc tout en soulignant qu’il m’était logique qu’il soit l’objet de sa recherche. Anou ne voit pas que la beauté physique, mais aussi la beauté de l’âme après tout. En clair, être bon faisait partie du merveilleux, certains en ce monde utilisaient bien leur apparence angélique pour faire du mal, ceux-là n’étaient pas vraiment beaux à mon sens. Pas dans le sens pur en tout cas, rongé par l’avarice ou encore la luxure, il n’avait de la beauté que le nom. Sans doute la définition n’est pas encore définie par le gaillard non plus, il sembla réfléchir de longue minute. C’est peut-être pour ça aussi que j’avais plus spécifié ma question ensuite, demandant juste sa couleur préférée. Je voulais aussi juste mieux le cerner.

Mais il est vrai que même ça peut être lié aux valeurs de chacun, Anou en a un peu conscience. Certain aime le bleu, car il se rapporte au ciel ou a la mer par exemple, d’autre le brun en espérant être aussi robuste que l’écorce d’un grand chêne, d’autre encore sont friand des couleurs plus rares naturellement comme le violet. Bien sûr, beaucoup ne peuvent pas expliquer leur gout, mais cela ne veut pas dire qu’ils n’ont pas d’origine pour autant. Finalement, il s’agit d’une question sans réponse, peut-être qu’Anou a été trop vague ?
« - Qu’est-ce qui est beau pour moi… Je ne saurai pas l’expliquer… »
Je ne m’en offusquai pas. J’avais aussi exprimé mon incertitude par rapport à maman Duscio. Il ne s’agissait pas d’un manque d’information, mais tout au contraire, trop d’événements contradictoires ne permettant pas de se pencher d’un côté ou de l’autre d’un avis. J’espérais que cela ne contrariait pas mon bienfaiteur, mais ce dernier ne donna aucun signe de colère ou de répréhension, bien au contraire. Sa grande main se posa sur ma tête, touchant ainsi mes cheveux argentés aux mèches blanches éparpillées.
« - On ne peut pas aimer tout le monde. Mais ne t’en fais pas. Je te comprends. Beaucoup de gens sont comme toi et ne l’aiment pas. »
Je hochai simplement la tête plutôt que répondre verbalement. Je laissai ainsi planer quelques minutes un silence puis je fixai Duscio, je disais les choses doucement et sans détour. Personne n’avait appris à Anou à mentir après tout alors que ma personnalité était aussi vierge des mauvaises choses que des bonnes, les quelques souvenirs sociaux que j’avais n’auraient après tout, jamais pu suffire à me changer radicalement. La peur était bien là, mais elle seule n’était pas ma constituante.
« - Brume maman Duscio, mais Duscio être Duscio, Duscio pas être brume. Si Brume plus vouloir Duscio, pas grave, Duscio libre. Duscio peut être tout du moment que Duscio vouloir. Duscio dit que Anou peut faire tout si vouloir. Pareil pour Duscio. Que Brume reconnaisse Duscio ou non rien changer pour Anou. »
Tout en gardant les fesses sur le banc de conduite, je me glisse plus proche du bord, vers le propriétaire de la main à la fois froide et chaude, me penchant une fois fait sur cet être de blancheur, souriant.
« - Car Anou aimé Duscio toute façon même si rencontrée depuis pas longtemps. Duscio gentil alors Anou convaincu qu’autres aimé aussi Duscio. Pas savoir si souhait Duscio pour Brume réalisera, mais Anou savoir que même si pas le cas, ceux qui aime Duscio continueront d’aimer Duscio. Car Duscio est Duscio, avec ou sans brume, ça jamais changé. Pour Anou, Duscio sera toujours beau, même si Duscio change extérieur, intérieur pas changer. »
Sans doute était-ce dur à suivre, j’ai toujours du mal à m’exprimer et mon explication était sans doute floue. Le fait de ne pas changer à l’intérieur avait sans doute plus de signification d’un zoan a un autre, nous qui avons deux formes. Mais ces formes ne changeaient pas qui ont était. Pour autant, il était peut-être compliqué de faire comprendre ce genre de sens a une autre espèce, surtout si cette dernière est portée plus sur l’extérieur que sur ce qui constitue véritablement les êtres.



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Lun 21 Oct - 10:48



Passage du Mesnon

Nagidir 1901



L’enfant a beaucoup de mal à décrire ce qu’elle ressent. Aussi bien envers la Brume qu’envers lui qui en est issu. Néanmoins, avec un peu de patience, on arrive à déterminer où elle veut en venir. Pour elle, Duscisio est une bonne personne par ses actes. Jusqu’à maintenant, Anoula n’a eu que les bons côtés de l’élémentaire. Le printemps commence à peine et il a beaucoup de choses à faire. Malgré cela, elle est soignée, nourrie, éduquée parce que le temps et ses occupations le lui permettent. Jusqu’à présent, l’élémentaire n’a fait qu’entretenir son environnement en se limitant à absorber les mauvaises herbes, les toxiques ou les plus invasives qui nuisent à l’équilibre de l’écosystème local. Joindre l’utile à ses besoins. Un jardinier qui s’occupe d’une parcelle immense qu’est Uhr. C’est cette facette que découvre l’enfant tant qu’il en est encore temps. Va-t-il rester ainsi indéfiniment ? Où compte-t-il comme il le souhaite se rapprocher davantage de la Brume comme il l’entend ? Pendant des années, il est resté sur l’équilibre fragile en se trouvant à la frontière de l’homme et de la Brume pour aimer les deux côtés.

— C’est gentil. Mais n’oublie pas qu’il y a des personnes gentilles en surface qui sont des monstres à l’intérieur.

Pourrait-il le dire pour lui-même ? Ou pour l’homme en général ? Duscisio sait parfaitement que l’homme est capable des pires atrocités par cupidité, par orgueil, par haine ou par amour. Anoula en a fait l’expérience.

— Aller. Reprends tes exercices. Je vais un peu plus loin pour trouver quelque chose pour te nourrir.

Pour la nourrir, pour se nourrir. La petite balade pendant que l’enfant continue ses exercices. Encore une soupe le soir venu accompagné d’un peu de viande sur un petit animal qui passait par là et de l’eau récolter sur la végétation.
Durant la préparation, Duscisio lui montre la seconde lettre de l’alphabet pour lui changer un peu. Il n’a pas enseigné quoi que ce soit autre que ce qui concerne les plantes dans sa vie. En conséquence, la méthode pour apprendre à lire et écrire n’est pas forcément adaptée. Trop rapide, trop lent. Il ne saurait juger. Il ne reste que quelques jours avant de rentrer chez lui. Pendant ce temps-là, elle aura appris quelques lettres. Il va falloir rechercher une école dans laquelle elle pourrait être prise en charge. De son côté, il affirmera qu’il la prendra un peu comme sa fille le temps de l’éducation.
C’est un peu étrange de penser comme ça…

La journée serra comme les précédentes. Si Anoula est laissé à ses exercices, cela ne l’empêche pas de le suivre. Afin de lui apprendre les quelques plantes qui peuvent lui être nocives, les quelques balades la dégourdissent. Le grand bâton qui lui sert à se déplacer n’est pas forcément confortable, mais dans leur situation, tout à une limite. Même en trouvant du bois de bonne qualité, ce n’est qu’un apothicaire. Ses créations en bois ne vaudront pas celles d’un ébéniste professionnel. Il ne peut que copier ce qu’il voit et leur donner la forme du mieux qu’il le peut. Dans la journée, il n’a eu qu’à lui attacher une jambe de bois sans articulation, assez grossière. Elle devrait l'aider en complément du bâton de marche. Quand il termine de la mettre en place, il lui dit :

— C’est mieux que rien, mais ça ne vaudra jamais une prothèse… Celles des hommes sont plus performantes, mais elles me font horreur…

Au moins, elle sait. Jusqu’à maintenant, il n’y a rien eu d’électrique ou de mécanique dans leur environnement, ce qui a pu laisser Duscisio dans sa forme de gentillesse la plus pure. Une fois arrivé à Doucerive, cela pourrait changer, car certains habitants en ont une… C’est hideux, mais il ne peut pas leur enlever sous prétexte qu’il devient soudainement agressif en leur présence.

— On l’essaie ?

L’élémentaire lui tend la main, si bienveillant qu’on le penserait vraiment comme tuteur de cette petite. Est-ce naturel ? Se fabrique-t-il une image ? Quand on pense que cela n’a commencé qu’en sortant de la vase un petit chat à bout de force.


Mer 23 Oct - 1:10
Quand l'hiver disparait, la rose renait
PV Duscisio Balibe
Mi Nagidir 1901 / Bois de Mesnon


Anou avait essayé d’exprimer mon avis sur tout ce que l’on venait de dire, la brume, Duscio. C’était compliqué à transmettre, je fis donc ce que je pus sans la certitude que cela soit d’une grande claireté. Néanmoins, cela semblait avoir été bien reçu au vu de la réponse du grand blanc ;
« - C’est gentil. Mais n’oublie pas qu’il y a des personnes gentilles en surface qui sont des monstres à l’intérieur.
Aller. Reprends tes exercices. Je vais un peu plus loin pour trouver quelque chose pour te nourrir. »

Je l’écoutai, reprenant fermement la petite tablette ainsi que ma craie déjà bien entamée. Me concentrant pour écrire d’autres lignes de la précieuse lettre, ne voyant même pas le temps passé pendant que Duscio était partie en cueillette. Au moins, l’exercice éloignait la peur et la solitude, pensant un peu moins à l’environnement direct m’entourant, mais aussi, à ceux qui y habitaient. Le soir, de nouveau une soupe, encore une fois, je ne faisais pas particulièrement attention au gout, n’étant vraiment pas difficile. Le lendemain vint avec une nouvelle lettre à ajouter à mon panel, deux ronds collés ensemble, l’un sur l’autre, celui du haut légèrement aplati au-dessus tout comme le côté gauche de la lettre. Cela semblait plus laborieux que le A, il m’arrivait parfois lors des lignes de me tromper de sens avant de m’en rendre compte et de corriger. Quand la fatigue me prenait, je m’endormais, appuyé contre le grand blanc, cela en devenait presque une habitude. Mais il fallait reconnaitre qu’ainsi, il ne pouvait se dérober sans que je m’en rende compte, cela aurait été compliqué. Cela en devenait presque un rituel et pour changer de temps en temps, je continuais quand même à suivre Duscio dans ses promenades, apprenant quelques propriétés ici et là. Anou avoue que parfois, je reprenais ma forme féline pour plus de facilité, laissant alors les vêtements au chariot. Cela était moins fatigant de se mouvoir à trois pattes qu’avec une jambe et un bâton, il fallait bien le reconnaitre.

J’appris aussi à former la lettre C, rond coupé en deux, il était dur d’apprendre à former et reconnaitre plusieurs lettres à la suite surtout sans application derrière. Après tout, généralement, connaitre les lettres seul ne permet pas de deviner quel son produit leurs associations. Finalement, une journée, Duscio finit de tailler son bout de bois alors que j’étais sous forme humanoïde. Il l’attaqua à ma jambe incomplète, Anou en était émue, émue et heureuse. Mais surtout très reconnaissante.
« - C’est mieux que rien, mais ça ne vaudra jamais une prothèse… Celles des hommes sont plus performantes, mais elles me font horreur…
On l’essaie ?

- Oui ! »
J’avais simplement répondu en souriant, prenant la main qu’il me tendait, d’abord sans trouver mon équilibre, n’étant pas habitué à cela. Mais après un petit temps d’adaptation, je réussis à prendre en main cela, profitant, sans quitter le bâton néanmoins, cette nouvelle mobilité. Il existait sans doute des plus performantes, mais celle-là me suffisait pour l’instant.
« - Merci Duscio ! »
Il me serait bien moins fatiguant d’utiliser cette forme grâce à cela et mes paumes serait aussi moins écorché en conséquence.




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Jeu 24 Oct - 10:54



Demeure de Duscisio / Doucerive

Themiatis 1901



Le temps a bien passé depuis. Les quelques jours restants de la fin de l’hiver laissent place à une douce végétation verdoyante. Encore un peu timides, les quelques plantes d’été se manifestent pour se gorger d’eau et de soleil avant que les chaleurs n’aient raison de leur jeunesse.

Du côté de l’élémentaire, son apparence s’épanouit aussi vite que la petite fille qui l’accompagne.
Sa chevelure donnant vraisemblablement un indice sur sa vitalité, celle-ci est parée d'un grand nombre de roses blanches. Un peu plus vif que durant les longs mois d’hiver, les tâches quotidiennes sont plus faciles et les vêtements chauds sont rangés pour ne laisser place qu’à quelques couvertures quand les nuits sont encore trop fraîches.
La petite a bien avancé dans son éducation également. Duscisio s’est arrangé pour qu’elle apprenne au moins la moitié des lettres. Ce n’est peut-être pas encore parfait, mais le plus dur est fait. Pour ce qui est de la lecture, malgré le seul livre assez compliqué qu’il possède, elle peut lire quelques sons, même des lettres qu’elle n’a pas encore vues. Certaines d’entre elles n'étant que peu utilisées. D'autres ont sauté pour pouvoir lire quelques mots de la vie quotidienne. Le nom des matières qu’elle pourrait avoir à l’école ou quelques plantes qu’elle a appris à reconnaître durant ses derniers jours de voyage.

Avant de terminer le chemin par sa demeure, il était temps de prendre pour un premier passage à Doucerive. L’idée étant de lui prendre quelques vêtements qui lui plaisent pour l’école et de la sociabiliser un peu avec les autres enfants. Si cela peut lui éviter moquerie et jugement trop hâtif sur son handicap, Duscisio n’y va pas à la demi-mesure pour lui prendre le minimum. Robe, chapeau, une paire de chaussures, tout ce qu’une petite fille aussi fragile puisse avoir besoin.
Plutôt que de faire plusieurs aller-retour, ils se sont rendus à l’école de la ville. Non pas pour y passer une journée, mais pour prévenir qu’une nouvelle élève devrait les rejoindre et qu’il vient voir si quelques modalités doivent être faites. Pension, repas, éducation. Duscisio est généreux et lui donne vraiment tout ce qu’elle pense nécessaire. Anoula a été réellement enthousiaste à l’idée d’apprendre à lire et à écrire et l’a prouvé pendant tout le voyage. Pour ce qui est des charges, Duscisio prendra les mesures nécessaires. Avant ça, un retour à la maison s’impose.

La bonne heure qu’ils ont mise pour sortir de la ville et rejoindre une maison isolée. Le terrain est assez grand et présente quelques toits par-ci-par-là pour différents usages. S’il devait manquer quelque chose chez l’élémentaire, ce serait une serre. La maison en bois, les murets en pierre pour délimiter son terrain. Arbres et une végétation qu’il serait temps d’entretenir. À l’intérieur, il n’y a presque aucun meuble. Un lit, une table, une cheminée, une petite cuisine. On ne dirait pas qu’il vit ici. Le tout sera rempli de ce qui se trouve d’outils les plus utiles dans le chariot. Nécessaire à l’herboristerie et à la concoction de remèdes, par exemple. Ce qui suit avec quelques vêtements pour les laver et quelques biens périssables achetés en ville pour nourrir l’enfant le temps de préparer son prochain voyage. Il va pouvoir faire autre chose que de la soupe. Il terminera la journée en aiguisant la faux qui lui servira à défricher le jour suivant. Tout ce qu’il possède est assez rudimentaire. Aucune technologie moderne, aucune machine. Les outils et les techniques sont d’une époque révolue. Le soir venu :

— Alors, qu'en penses-tu ? Tu pourras habiter toute seule dans cette maison pendant mon absence ?

La question est un peu malvenue dans le sens où ils savent qu’ils vont se séparer malgré tout. Par contre, le fait qu’il lui laisse la maison, même si elle a plus d’une heure de marche de l’école, elle pourrait venir ici quand ça lui chante.

— Je vais rester une ou deux semaines, le temps de m’occuper des premières cultures. Il faut que je me rende à Kattorin pour régler quelques petites choses. Je reviendrai vite.

C’est un début, il ne restera pas longtemps à Kattorin, c’est afin de leur donner de ses nouvelles vu qu’il n’est pas venu cet hiver. Pour l’exercice, il écrit le nom de la ville sur la petite ardoise. Les quelques bâtons de craie seront utiles. Leur proximité avec Doucerive a leur facilité la tâche comparé au trajet qu’ils ont eu jusqu’à maintenant.


Ven 25 Oct - 0:12
Quand l'hiver disparait, la rose renait
PV Duscisio Balibe
Mi Nagidir 1901 / Bois de Mesnon


J’apprenais à enchainer les lettres au fur et à mesure bien que mon apprentissage se révélait plutôt lent devant souvent retourner m’entrainer sur les premières pour ne pas les oublier. Bien sûr, je ne savais pas les lier, mais apprendre à les reconnaitre séparément était déjà un grand pas. Du A au B puis du B au C ainsi de suite, la petite ardoise griffonnée encore et encore, plusieurs craies utilisées. Anou constata aussi que la saison froide était bel et bien finie, l’air se réchauffant agréablement. Duscio se faisait aussi plus beau de jour en jour, des roses blanches éclosant successivement dans sa blanche chevelure. Disant un matin, innocemment en le fixant ;
« - Anou trouve Duscio de plus en plus beau. Rose jolie. »
Finalement, quand j’avais exercé la moitié des lettres qui existait, le grand blanc entrepris a commencé à m’apprendre à lire, me permettant de débuter ma compréhension des sons résultants de l’association de plusieurs lettres. Comme au départ, Anou était très attentive. Ainsi, c’était à présent reconnaitre des mots entiers qu’il me fallait faire, certains me seraient utile tous les jours très certainement et d’autre, quant à elle, m’était bien plus amusant à apprendre, reliant directement ceux que le géant m’avait enseignés dans la nature. Les jours passèrent ainsi rapidement, je profitais aussi de plus en plus facilement de la prothèse en bois qu’il m’avait fabriqué.

Anou fut gênée quand il prit autant de vêtements, ne sachant pas si cela n’était pas trop pour un être comme moi. Après tout, jusque-là, j’étais sans arrêt rejeté et même la seule m’ayant accepté ne m’avait jamais rien offert de la sorte. Même s’il est vrai que mémé n’était de tout manière pas assez riche pour ça. Ainsi, Anou ne savait pas trop comment réagir. Alors je me contentai de dire sans arrêt merci, reconnaissante. Une autre chose me fut très nouvelle, l’école, je ne savais pas que j’y aurais droit et quand l’instit demanda qui serait la nouvelle élève, je me cachai comme je pouvais derrière Duscio. La peur du jugement était bien plus grande que la peur de la personne elle-même, c’était certain. Anou connaissait bien la cruauté des autres enfants après tout, moqueries, rabaissement et que faire si en plus ils apprennent sa race ? Ce n’était un secret pour personne, les Zoan n’étaient pas acceptés partout, Anou a déjà subi juste pour mon apparence et mon handicape après tout. D’un autre côté, ça signifiait beaucoup apprendre et Anou aimait ça, apprendre…. Alors sans doute il me suffirait de me concentrer uniquement là-dessus ? Après tout cela, on sort de nouveau de la ville, la maison du grand blanc était en fait, assez isolée. Mais cela rassurait Anou quelque part, cela voulait aussi dire une certaine tranquillité après tout. Bien que vouloir limiter les interactions sous cette forme pour ne pas être rejeté était sans doute perçu comme une altitude problématique. On pouvait sans doute qualifier la demeure comme pittoresque de par son charme, la maison étant en bois, le terrain délimité par un muret en pierre simple, l’intérieur démontrant le caractère nomade de son propriétaire. Anou essaye d’aider Duscio à décharger ce qu’il faut du chariot, bien aider par ma prothèse de bois, rien de lourd malgré tout ou de trop encombrant. Voir le grand blanc débuté la journée suivante en maniant une si grande faux pour couper l’herbe a quelque chose de presque hypnotisant bien que je doive me tenir à bonne distance. Les gestes démontraient un savoir-faire certain et l’outil était manœuvré avec précision malgré sa taille. Cela ressemblait presque à une danse, plus raffiné que celles qui se tiennent dans certains villages. Le soleil se reflétant par moment sur le métal, mettant en lumière celui tenant l’outil.

Les repas étaient aussi à présent un peu plus garnis et le soir venus, Duscio me demanda ;
« - Alors, qu'en penses-tu ? Tu pourras habiter toute seule dans cette maison pendant mon absence ?
- Oui, Anou fera de son mieux. Anou attendra Duscio. Parfois, Anou entendre familles autres dirent "bienvenu a la maison" à membre famille. Anou en être un peu jaloux. »
Puis je le regardai avec un grand sourire.
« - Mais maintenant, Anou pourra aussi le dire. Anou pourra le dire à Duscio quand Duscio rentrera. Anou fera de son mieux pour apprendre. »
Cela était sans doute étrange pour un être comme Duscio, mais au-delà des mots, j’avais surtout été jaloux de leur chaleur. Autant de celui qui les prononçait que pour celui qui les recevait.
« - Je vais rester une ou deux semaines, le temps de m’occuper des premières cultures. Il faut que je me rende à Kattorin pour régler quelques petites choses. Je reviendrai vite.
- Entendu, Anou attendra quand Duscio à Kattin, Anou bien s’occuper de maison ! »
Le nom de la ville, sans la faute qu’Anou venait visiblement de faire, fut écrit sur la petite ardoise. Anou profiterait bien de ces une ou deux semaines données par Duscio jusqu’à son départ, pour apprendre au maximum, notamment sur l’entretien d’une cheminé, la bicoque de mémé ne comptant pas vraiment dans les expériences de ce type. Enfin, Anou sait au moins à peu près s’occuper d’un potager. Anou essaiera d’en profiter aussi pour décorer la maison de Duscio bien que je ne sache pas encore exactement comment. Si Anou trouve de la peinture, je pourrais peut-être tenter de peindre des fleurs sur les murs ? Cela serait une jolie surprise pour quand il reviendra ensuite.



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Sam 26 Oct - 11:50



Demeure de Duscisio / Doucerive

Themiatis 1901



Anoula possède maintenant une nouvelle demeure et Duscisio n’y vivra plus totalement seul.
Dès le lendemain, l’élémentaire s’accorde un emploi du temps relativement chargé. Il ne sera pas trop difficile de couper l’herbe à la faux. Par la taille du terrain, cela prendra une grande partie de la journée. Il laisse Anoula s’occuper de ramasser l’herbe fraîchement coupée pour l’entreposer à part pour divers usages. Le reste de la journée reste à la préparation de l’aller-retour à Kattorin. Il entrepose tout ce qui peut l’être afin d’alléger le chariot et de faciliter le trajet pour qu’il soit simple et rapide. Les graines sont laissées en sécurité dans un local à part. Les fioles sont stockées dans des caisses à l’intérieur de la maison. Il y passe jusqu’à la fin de la journée, quand l’heure du repas se fait attendre. Repas qui se passe dans le calme. Ne mangeant rien de visible, Duscisio continuera de trier ses affaires. L’utilisation du cristal de Spatiokinésie se révèle extrêmement utile. Sa richesse et ses nombreuses possessions y sont entreposées. Cela lui permet alors d’alléger son environnement de rangement qui prendrait le peu de place qu’il possède dans cette maison. À la place, tout ce qui a été pris pour Anoula y est rangé comme si cette maison était la sienne, sans oublier qu’il s’agissait d’un partage.

Le jour suivant, Anoula allait devoir faire son premier jour d’école. Duscisio l’emmène en chariot pour y faire quelques commissions supplémentaires pour la semaine à venir. Chaque jour de cette semaine est marqué par Anoula et ses allers-retours quotidiens. Des journées tout ce qu’il y a de plus banal, racontant le soir ce qu’elle a appris ou ce qui a été dit et fait avec les autres élèves. Bon ou mauvais, leur action est généralement laissée par de petits conseils. Étant passé par là en tant qu’élémentaire, Duscisio en a tiré des leçons sur ce qu’il faut faire et ne pas faire. S’occupant d’elle comme étant réellement sa fille, la semaine passe étonnamment vite. Le voyage à Kattorin étant déjà programmé depuis longtemps, Duscisio lui promet encore une fois de revenir. Que ce soit son voyage ou le temps passé à l’école, la séparation n’a été effectivement que de courte durée. L’apothicaire n’est resté là-bas qu’une journée complète pour régler quelques affaires. Sa nature prenant tout de même le dessus en se permettant de faire quelques balades durant le voyage pour entretenir quelques sous-lieux sur son chemin ou de cueillir quelques plantes pour ses propres stocks. La petite fille n’eut qu’un peu plus d’une semaine à vivre dans la maison de l’élémentaire. Il y restera deux semaines de plus. Préparant déjà son prochain voyage pour une destination encore indéterminée.
Pendant ce temps-là, s’occuper autant de sa demeure, de l’enfant et de savoir où il compte se rendre lui prend beaucoup de temps. Néanmoins, c’est un plaisir de voir son petit coin de tranquillité ainsi animé. Il est quand même temps de lui parler un peu de ses absences qui vont être très régulières. Lui qui pourtant ne quittait pas les alentours de Doucerive le voilà qui se prépare à lui dire quelque chose de très important, un soir, pendant qu’elle mange.

— Anoula. Tu te plais bien ici ?

La réponse, bien qu’il s’attende à la voir dire un grand oui, n’a rien de très jovial. À vrai dire, la petite fille doit s’attendre à une évidence.

— Je vais devoir partir souvent cette année. Tu seras souvent toute seule, parfois pendant plusieurs mois. Je prendrai toutes mes affaires et te laisserai la maison comme bon te semble. Je reviendrais bien sûr. Même si c’est un peu tôt de t’en parler, à la fin de l’année, je partirai dans un endroit très dangereux. En attendant, j’ai des obligations envers mes clients, je vais beaucoup travailler un peu partout dans Uhr. Trouver certaines plantes demande beaucoup de temps.

Il ne sait pas vraiment comment s’y prendre. Peut-être que l’enfant aura aussi envie de partir à l’aventure pendant l’année. L’école, bien qu’arrangée, ne peut combler certaines activités et Duscisio ne peut l’emmener partout avec lui.
Il fait une pause avant de lui donner quand même une bonne nouvelle.

— Je passerai tout de même quelques semaines avant de partir là-bas pour préparer certaines choses. Même si tu ne restes pas à Doucerive, tu seras toujours la bienvenue ici.

Ce ne sont pas des adieux, il ne compte pas partir définitivement, mais Duscisio reste un élémentaire qui a besoin de nature. Retrouver le courage de faire de longs voyages va le pousser à s’absenter longtemps, tout en tenant compte du fait qu’il lui a simplement promis de toujours revenir.


Mer 30 Oct - 22:45
Quand l'hiver disparait, la rose renait
PV Duscisio Balibe
Mi Nagidir 1901 / Bois de Mesnon


Anou fut très appliquée à prendre l’herbe coupée laissée par Duscio. Je me demandais néanmoins pourquoi l’entreposer avec autant de soins, il ne s’agissait après tout aucunement de plante médicinale, il me semble. Mais je faisais simplement ceux qu’on me demandait, quittant peu à peu le bâton, faisant de plus en plus confiance à ma prothèse en bois. De même que pour le chariot bien que comme auparavant, je ne prenais que des choses légères, le cadeau du grand blanc ne pouvait changer l’état de mes forces. Mes affaires sont rangées soigneusement, Anou trouve d’ailleurs bizarre de dire « mes », actant que maintenant, plusieurs choses m’appartiennent, cela me parait si étrange. Mais je prendrais soin de chacune d’entre elles. Bien que j’aie voyagé avec lui, il m’est aussi difficile de m’habituer au fait qu’il est possible pour un être de se priver de toute nourriture sans en souffrir, mais c’est pourtant bien le cas.

Le jour suivant marqua déjà le début d’une nouvelle vie que je n’aurais jamais osé rêver avoir. Bien sûr, les enfants ont leur lot de moqueries, mais la présence d’une institutrice permet de régler bien des soucis et de limiter les autres. Et puis au final, tout se tait quand le moment d’apprendre vient, étant plutôt lente, la professeure dit que c’est surement du a mon âge. Il est vrai que les autres mômes ont l’air plus jeunes, mais Anou n’est pas sure, Anou n’a jamais su son âge précis après tout. Survivre aux prochaines saisons était ma seule préoccupation jusque-là. Pour le retour, je profite d’un chariot allant dans la même direction, vivre essentiellement sous sa forme de chat permet d’apprendre à utiliser toute opportunité qui se présente après tout. Quand le grand blanc me demande le soir, c’est avec grand enthousiasme que je lui raconte. Les jours passants se passent à peu près de la même manière, mon instruction prenant peu à peu son volume. J’allais surtout là-bas à pied, à présent complètement habitué à ma prothèse. Le temps qu’il fallait pour y parvenir ne me posait pas de problème, me rappelant de ces neiges ou je frissonnais dans le froid. Quand Duscio partit, Anou fut d’abord perdue, je devais après tout de nouveau me débrouiller alors j’appliquai au mieux le peu de connaissance que j’avais. Essayant même de nettoyer un peu la demeure, allant à l’école et rentrant en me demandant quand il rentrerait. Alors quand ce fut enfin le cas, que j’entende le crissement des roues du chariot et les pas du cheval, je me précipitai, manquant de peu de tomber et de perdre ma prothèse. Disant tout essoufflé avec un grand sourire ;
« - Duscio bienvenue maison ! »
C’était simple, mais si important.

Un soir, pendant le repas, le géant demanda ;
« - Anoula. Tu te plais bien ici ?
- Oui et puis, Anou heureuse d’avoir chance d’apprendre. »
Bien sûr, plein d’autre raison faisait que j’aimais cet endroit, mais surement la fatigue de l’école étant là, j’avais résumé l’essentiel.
« - Je vais devoir partir souvent cette année. Tu seras souvent toute seule, parfois pendant plusieurs mois. Je prendrai toutes mes affaires et te laisserai la maison comme bon te semble. Je reviendrais bien sûr. Même si c’est un peu tôt de t’en parler, à la fin de l’année, je partirai dans un endroit très dangereux. En attendant, j’ai des obligations envers mes clients, je vais beaucoup travailler un peu partout dans Uhr. Trouver certaines plantes demande beaucoup de temps.
Je passerai tout de même quelques semaines avant de partir là-bas pour préparer certaines choses. Même si tu ne restes pas à Doucerive, tu seras toujours la bienvenue ici. »

Je secoue la tête de droite à gauche, regardant un moment mon repas sans rien dire, puis je fixe avec un petit sourire Duscio.
« - Anou gardera maison. Anou apprendra aussi. Anou aimerait promettre rester ici, mais Anou pas savoir quand Anou aura appris écrire lire. Mais si Anou part, ça sera pour Anou apprendre, être utile. Un jour, Anou plus être fardeau, Anou espérée devenir utile pour Duscio. Mais Anou se débrouillera pour être là pour accueillir Duscio quand Duscio reviendra. »
Anou demandera enfin quelque chose, cet être devant moi, en quelque temps seulement, m’était devenue si précieuse.
« - Alors Duscio promettre de revenir, revenir bonne santé. Sinon Anou devra attendre éternité. »
Est-ce seulement vraiment compréhensible ? La peur de perdre un autre, comme j’ai perdu mémé.



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Jeu 31 Oct - 10:31



Demeure de Duscisio / Doucerive

Themiatis-Demephor 1901



Quand Duscisio revenu de Kattorin, il fut agréablement accueilli par la petite fille.
Quand Duscisio lui annonce qu’il partira souvent cette année, cela n’avait pas l’air de l’attrister. Elle est heureuse de pouvoir apprendre et d’avoir un endroit où vivre. C’est sans doute le meilleur cadeau qu’on pouvait lui offrir. En retour, elle a pour objectif de ne plus être un fardeau, de lui être utile. Tant qu’il tiendra sa promesse, Anoula sera là.

Ceci se vérifia tout au long de l’année. Le nombre de voyages a bel et bien augmenté. Il partait des semaines, voire des mois, pourtant il revenait toujours. Certaines fois, il revenait avec de nombreuses graines trouvées ici et là de tour Uhr. Les bocaux, pour certains, contenant une poudre, d’autres des liquides opaques ou en gelée. À chaque fois, il revenait.
Plus les mois passaient, plus le nombre de roses augmentait, argumentant une vitalité et une santé excellentes. Lors de son séjour à la maison, ils s’occupent ensemble des plantations. Les récoltes se faisant tout au long de l’année, certaines tâches étaient laissées à la petite en expliquant du mieux qu’il le peut comment procéder, tout en constatant ses progrès en écriture et en lecture. C’est l’année la plus active qu’il ait eue depuis des dizaines d’années, mais aussi la plus joyeuse.
Pour l’élémentaire, l’ambiance qu’apportait l’enfant dans cette petite maison donnait beaucoup de leçon sur les relations humaines. Lui qui vivait seul jusqu’à maintenant, le voilà en train de sociabiliser bien mieux que par le passé.
Au milieu de l’automne, la réception d’une lettre change beaucoup sur l’attitude de Duscisio. Non seulement il avait une date, mais une seconde lettre annonçant la visite d’une personne importante lui donna l’envie d’habiller sa maison d’une bien meilleure manière. Il créa des meubles pour entreposer ses nombreux remèdes, potions et sa collection. Elle tapissera la moitié des murs de meubles fait de ronces et d’autres végétaux alliant parfaitement la nature de son propriétaire.

La demoiselle Fà arrive quand l’enfant se trouve à l’école, ce qui réserve la maison pour leur entretien. Cela n’est pas rare, il reçoit souvent des clients quand il est présent. Que ce soit pour la vente de remèdes classiques ou de simple conseil. Cette fois, il s’était fait beaucoup plus beau, notant l’importance de cette visite.
À la fin de celle-ci, Anoula pouvait aisément constater qu’une partie des remèdes étaient partis. La caisse de poudre noire qu’il récoltait de temps en temps dans le feu de camp et les feux de cheminée avait disparu en échange d’une grosse somme. Ce fut un peu jour de fête le lendemain. Anoula eut le droit à un repas un peu plus copieux et Duscisio se préparait déjà pour le prochain voyage. Cette fois, il ne prenait pas le chariot.

Le jour de son départ se fera sans elle. Afin de ne pas l’inquiéter, il lui laissa une dernière lettre avant qu’un aéronef ne vienne le chercher. Ses progressions en lecture devraient être suffisantes pour qu’elle puisse la lire. Enfin, il l’espère. Sinon, il pourra toujours demander à l’instit de l’école…

« Petite Anoula,
Je m’en vais pour une nouvelle aventure.
Comme toujours, ne t’en fait pas, je reviendrai, aussi dangereux soit l’endroit où je me rends.
Il ne s’agit que de quelques jours. Je serais revenu avant l’hiver.
Je te confie la maison.

Duscisio

PS : Je t’ai faite une prothèse en bois en plus en cas de problème. Regarde dans la grande armoire.  »

Duscisio ne reviendra pas de tout l’hiver.