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Quand l'hiver disparait, la rose renait (PV Duscisio Balibe)

Quand l'hiver disparait, la rose renait (PV Duscisio Balibe) Brandw10
Ven 20 Sep - 19:24
Quand l'hiver disparait, la rose renait
PV Duscisio Balibe
Mi Nagidir 1901  /   Bois de Mesnon


Anou était resté un peu près du lac, c’était un endroit plutôt calme et puis… Quand la peur me prenait, je n’avais qu’à me cacher dans le tronc d’un arbre mort, en attendant que les monstres passent sans voir Anou. J’avais souvent faim, parfois, le ventre d’Anou gargouillait si fort que j’avais peur qu’une créature malveillante l’entende… Attraper même des rongeurs était souvent compliqué et même avec ma fourrure, le froid arrivait à s’insinuer jusqu’à ma peau et alors, les frissons parcouraient l’échigne d’Anou. Il fallait profiter du moindre rayon de soleil, dans le silence, la solitude, mais n’était-ce pas le mieux. Anou ne serait de toute façon jamais accepté. Combien ont déjà fait de mal à Anou ? Seule mémé a été gentille, mais mémé est partie aussi ensuite. Je secoue ma tête, peut-être est-ce que c’était au final, tout ce que je méritais ? Sinon pourquoi maman m’a rejeté si violemment autrefois ? Anou était une telle nuisance ? Après tout, Anou ne se rappelle pas de son visage. La neige tombe de nouveau, le manteau blanc ne risquant ma de se lever tout de suite, il fait trop froid, humide aussi. Alors Anou finit par faire le tour de cette énorme étendue d’eau, cela prend tant de temps avec ses petites pattes, plus d’effort qu’avec un autre. Les traces de coussinet dans la neige, qui se recouvre ensuite quand la trois pattes prend une courte pause pour pas que Dame mort ne l’emporte dans ses bras glacés. Dormir dans l’étreinte glacée est une façon que son existence arrive à son terme bien plus rapidement que prévue et Anou ne veut pas de cela, malgré tout qu’Anou a vécu…. Alors je ne m’arrête jamais longtemps, toujours au bord de l’épuisement des jours durant, mais bouger éloigne le froid de mes petites pattes. Derrière cette grande étendu d’eau, il y avait une rivière, l’eau qui bouge gèle moins facilement et e bruit de l’eau qui bouge est plaisant. Anou suit le cours d’eau, finit par arriver à un village. Je reste sous cette forme là-bas, pour pas qu’on jette des pierres sur Anou, pour éviter d’être jugé.

Il était plus simple de se protéger du vent derrière des maisons et parfois, faire le mignon pour avoir un peu de nourriture portait leur fruit. J’avais toujours faim, mais Anou a le choix ? Il n’était pas facile de chasser et si Anou reprenait une forme leur ressemblant à peu près, je serais rejeté de façon certaine. Être difforme, être détesté, être qui doit aller mourir, ce sont des catégories dans lequel Anou rentre, pour chacune d’entre elles, une oreille plus courte que l’autre, un bout de jambe en moins, des taches blanches…. Sans doute que mes yeux vairons peuvent être dits jolie, mais qui pour le remarqué quand tant de choses n’allant pas attirent le regard en premier ? Même la plus basse besogne est rendue difficile par ma condition physique… Comment survivre quand votre propre corps est prêt à vous trahir à n’importe quel moment ? Mais là au moins, a l’abrie d’un banc, je peux un peu me reposer, il fait plus chaud aux endroits que le vent n’atteint pas et moins de bêtes chassent dans les villages alors, s’évanouir de fatigue ou de faim est moins problématique. Jusqu’à que la neige fonde, oui, jusqu’à ce que la neige fonde et que le soleil commence a chauffé. Quand le temps lui-même est devenu moins dangereux pour le petit corps d’Anou alors je quitte le village, suivant toujours la rivière, combien de temps ne me suis-je pas transformé ? Mais vaut mieux oublier cette forme qui ne gagne que le rejet. Des corbeaux m’attaquent, probablement d’un chat si maigre, si faible devient une proie facile pour ces volatiles alors même que normalement, c’est le félin qui chasse l’oiseau. Cela blesse le dos d’Anou, m’obligeant à fuir, ne pouvant se défendre efficacement. Dormir dans des buissons à épines est parfois la seule solution pour être tranquille, quitte à s’enfoncer quelque épine dans la peau. Mais au cours de tout cela, les arbres commencent finalement à avoir de nouveau des feuilles, tout comme les buissons dégarnis, m’offrant des cachettes pour se dissimuler moins risquer.

Mais Anou arrive à une montagne et préfère arrêter de suivre le cours de l’eau, passant d’un bois à l’autre, pour contourner, c’était moins dur à présent que les jours commençaient à se réchauffer bien qu’il fasse toujours un peu froid… C’était plus gérable pour Anou, Anou espérait bientôt le retour de ces jours chaud ou il suffisait de se dorer au soleil pour se réchauffer. Un aigle cette fois repéré Anou, je l’échappe belle, plongeant dans un buisson à épine sans aucune précaution… Mais je suis une proie trop belle pour le rapace qui insiste alors que mon plongeon m’a déjà provoqué de multiple petite griffure et que des poils restent encore sur les épines. Il va m’atteindre, je tremble, essayant de m’éloigner autant que je le peux tout en restant dans ma cachette épineuse… Il m’entaille le haut du dos avec le bout d’une de ses serres, je me tasse davantage et enfin, de nouveau le calme, le prédateur est parti. Il ne laisse derrière lui qu’une entaille ensanglantée et profonde sur Anou. Anou a mal, mais Anou à l’habitude alors je reste un instant ici jusqu’à que le ventre crie et m’oblige à ressortir. La faim est forte, Anou trouve une marre après quelques heures qui paraisse une éternité, transpirant sous la fourrure tachée. Des poissons, des grenouilles, un festival de coassement. Des fleurs aussi, il y en a bien quelques-unes parmi le froid et je sais que ces dernières ne dureront pas longtemps alors que la chaleur commence à revenir. Des blanches, des légèrement rosé qui capte un long moment mes yeux fatigués puis un croassement juste devant moi me surprend. Une grenouille, sans trop réfléchir je jette mes pattes avant sur la proie qui a bien le temps de me voir venir et saute plus loin, me laissant juste déséquilibré, avec les deux pattes avant en l’air et donc avec un seul maigre appuie sans aucun équilibre. Un misérable « Miaaaaa » déchirant l’air suivi d’un « plouf », ayant fait un magnifique plat dans la vase, je ne relève que la tête, car je ne peux pas encore respirer la vase, fatigué… Cette position digne d’une blague que ces fleurs regardent, Anou se demande si les fleurs sont capables de rire… Anou va rester un moment-là, à plat ventre avec le menton posé dans la vase.

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Sam 21 Sep - 13:13



Bois de Mesnon

Nagidir 1901



Quelques bruits de pas s'ensuivent, quelques éclaboussures et une grande main dépourvue de chaleur saisissent l’animal fatigué pour le tirer de la vase. La main a la forme d’un humain sans en être un. L’être surnaturel en a pris l’apparence. Se recouvre de nombreux vêtements pour paraître moins nu et se pare des plus belles roses pour se les mettre dans les cheveux, comme un paon voudrait séduire sa belle. L’élémentaire observe l’animal qu’il tire de la vase. Épuisé, handicapé, blessé, le chat n’a plus aucune force. La grande main l’amène alors vers un sac d’où il sort un morceau de tissu qui lui servira à sécher le pauvre animal. Il est confortablement installé dans le sac en bandoulière, sur un matelas peu confortable composé de fioles mobiles, d’outils et de nombreux petits sacs de graines.

Il n’a pas dit un mot, mais ses pensées sont bien là. Jugeant l’animal loin d’être mort, surtout avec une patte dans cet état. Il l’emmènera en balade pendant un long moment. Faisant en sorte de le décaler un peu quand il a besoin d’un outil pour ses activités. Le soir venu, le voyageur retrouve un chariot et un cheval attachés à un arbre. Il n’était jamais très loin de son moyen de locomotion. Après tout, c’est tout ce qu’il avait. La question est : « Que fait-il ici ? »
Depuis le voyage au mont d’argent, l’apothicaire a retrouvé le goût du voyage. Non seulement il a fait le retour seul, à pied, au milieu du froid, en suivant les conseils d’une cartographe. Cela faisait plus de trente ans qu’il était resté à Doucerive après avoir déjà découvert Uhr dans son intégralité. Après les monts d’argent, le retour dans sa demeure, l’herboriste se contentera de déménager tout ce qu’il possède dans le chariot. Si le trajet de Xandrie à Doucerive lui prit un peu plus d’un mois, le fait de revenir sur ses pas n’a lieu que des plantes qu’il y trouve au début du printemps qui vient bientôt. Il sait que de nombreuses rencontres viendront. L’occasion de quelques aventures et de rencontres par-ci par-là viendront habiller sa solitude bien plus présente à Doucerive malgré la petite maison et le grand jardin qu’il possède. Ses cultures n’ont pas tant besoin d’entretien que cela. Les techniques qu’il tient viennent de la nature. Laisser pousser et attendre. Il y retournera sous peu pour juste l’entretenir avant de repartir dans une autre région. À vrai dire, cela ne change pas de ses habitudes, sauf qu’il va plus loin que le bois de Doucerive ou du Val du Mesnon. Doucement, mais sûrement.

Maintenant que nous savons ce qu’il fait ici, revenons au présent.
Duscisio, tel qu’il se nomme, essaie de faire un petit feu. Pas pour lui, pas pour l’animal qu’il vient de cueillir au milieu du bois. Rester dans un tissu humide pendant deux heures n’arrangera pas sa santé ni ses forces. Le chat ne semble pas avoir lutté non plus. Subir le choc de ses pas et attendre les réponses comme « que fait-il », « que va-t-il faire de moi ? » sont les seules occupations pendant que l’on est blotties dans une sacoche. Le chat avait quelques réconforts et regards à son attention. Peut-être un petit sourire pour le rassurer, mais pas un seul mot.

Quand l’élémentaire le sortit de la sacoche pour l’examiner grossièrement encore une fois. De son point de vue, ce n’est qu’un simple chat. Petit, maigre, griffé de partout. Son pelage argenté l’a sûrement aidé à garder l’élémentaire comme animal de compagnie ne serait-ce qu’un temps. L’oreille plus courte que l’autre et ses yeux vairons ajoutent une absence de banalité qui ont aidé à lui donner une certaine forme de pitié. Bien entendu, on n’oublie point cette patte handicapée qui ne date pas d’hier. La conclusion silencieuse sera donc qu’il a lutté toutes ses forces malgré ça.
Il a tout de même une impression de déjà-vu. Certainement dans un autre monde, un autre univers et un autre corps. Qui sait ? Un rêve grotesque où il s’imaginait humain, herboriste et même père d’une adorable petite fille. Cela serait totalement ridicule quand on y pense.
Garder au chaud dans un épais cocon de tissus, une fois le feu allumé, le petit chat peut s’amuser à observer son bienfaiteur. Les roses blanches qui ornaient sa chevelure d’argent se refermèrent à l’approche de la nuit. Il prépare quelque chose avec ce qu’il trouve dans son chariot et le réchauffe avec le feu crépitant. La nuit approche et la fin de la saison blanche est encore un peu trop fraîche pour se permettre de se découvrir complètement. Il ne s’en fait pas trop pour lui-même. Il est bien couvert. Le bol vide et la petite marmite laissent sortir une fumée bien loin de l’odeur de viande. Ce qui ne l’empêche pas de cuisiner une petite soupe pour donner quelques forces à ce petit chat qui a lutté pendant des jours dans cet état. Le petit bol rempli d’une mixture très liquide, parfumée et chaude est tendu devant le chat argenté.

— Tiens… Je chercherai quelque chose de plus consistant demain…

Ses premiers mots. La voix simple, emplie de gentillesse à l’idée d’avoir un peu de compagnie.

— Après ça, repose-toi. Une longue journée nous attend.

Il n’en rajoutera pas plus. L’aidera à se remettre dans ce cocon avant de prendre place contre lui pour l’abrité du vent. Le chariot n’ayant que peu de place pour y dormir confortablement, les deux êtres resteront avec le cheval qui s’était déjà endormi. Ses hennissements calmes montrent que les environs sont sans danger. La présence de l’élémentaire suffit à éloigner les animaux sauvages. Le chat peut donc dormir tranquille.
Il ne se réveillera que le lendemain. Contre toute attente, Duscisio s’est quand même endormi comme n’importe quel végétal. Au lever du jour, il ouvrira les yeux alors que la lumière revient petit à petit à travers les arbres de la forêt, le feu éteint.

Sam 21 Sep - 15:01
Quand l'hiver disparait, la rose renait
PV Duscisio Balibe
Mi Nagidir 1901 / Bois de Mesnon


Anou sent une grande main la saisir, saisir cette fourrure disparate d’argenté et de blanc. Elle n’est pas chaude, est-ce la mort qui vient finalement me chercher ? Mais la mort aime-t-elle les roses pour les prendre et s’en parer ? Je me fais observer, sans force pour ne tenter ne serait-ce de protester. Et pourquoi donc de toute façon ? Anou ne sent aucune malveillance, Anou n’a pas encore été battue ou jeter telle une ordure pour l’instant. L’être de blanc immaculé vient même me sécher avec un tissu sorti dont on ne sait où. Anou est finalement mis dans un sac en bandoulière, comme un simple objet, il n’y fait pas vraiment chaud, ce n’est pas non plus des plus confortable, mais Anou y est à l’abrie des prédateurs. Les rapaces ne s’en prendront pas à moi là-dedans et je n’aurais pas à me réfugier dans des buissons d’épines en urgence pour l’instant. Si fatigué, si faim, Anou ne sait pas qui c’est, ne sait pas pourquoi on m’a prise ainsi, le but de tout cela, pour peu qu’il y en ait un, mais mes petites pattes tremble. Alors je somnole malgré le froid, me couche sur ces fioles, sacs et autres, posant juste ma petite tête sur le bord de ce sac, regardant tout juste de cette hauteur où l’immaculé se dirige. Anou réagit à peine quand la grande main vient me pousser d’un côté ou de l’autre pour prendre ou mettre des choses dans ce sac. Anou pourrait se poser plus de questions, mais je suis trop fatigué pour dépenser mon énergie inutilement ainsi. Et certaines interrogations sont toujours resté sans réponse, pourquoi Anou est Anou avec tant de défauts ? Ni le ciel ni la terre, ni même les fleurs ou les arbres n’ont jamais pu répondre à cela. Les choses sont ainsi, juste, comme ça sans qu’il y ait une raison. Alors, se demander pourquoi les choses tournent ainsi, je ferme un instant les yeux, c’est inutile, Anou n’a pas besoin de savoir ça pour le moment.

Un bruit me sort de ma torpeur, je vois à présent un visage, qui semble être aux antipodes de mes difformités avec cette grande beauté, cette chevelure homogène blanche, un teint pâle de manière générale. Il a des fleurs dans cette douce chevelure, qui se referme, comme certaines de ces végétaux des bois qui ne semble exister que pour remercier le soleil bien que d’autre au contraire, rende hommage à la lune et aux étoiles. Il fait du feu, sans doute aussi pour se réchauffer, il était si froid après tout. Au final, Anou est sortie de la sacoche de nouveau, une autre observation maintenant que l’obscurité vient, marquant la fin d’un jour et le début d’une nuit. Je suis déplacé en un endroit plus confortable, plus chaud aussi, sous la forme d’un cocon de tissus. Il se fait à manger ensuite, c’est ce que pense Anou en tout cas, mais le bol qui finit par être rempli finit par m’être servi à moi.
« - Tiens… Je chercherai quelque chose de plus consistant demain… »
Les mots étaient doux, cela rappelle mémé, elle avait la même douceur dans la voie. Une larme s’échappe des yeux d’Anou, une remplie de nostalgie, de douleur passée aussi, de souvenir chéri et de leur fin désastreuse. Après tout, mémé est partie après, Anou ne devait pas en valoir la peine. Cette douceur, elle partira si une forme cède à une autre, c’est toujours ainsi. La faim se rappelle alors que je l’ai fixé depuis un bon moment. Je me brulerais la langue une première fois, la laissant sortie quelque instant du coup, attendant un peu ensuite pour laper cette sorte de soupe. Je n’en laisse pas une goutte, m’endormant après à moitié la tête dedans, la fatigue revenante à l’assaut après que l’estomac est rempli.
« - Après ça, repose-toi. Une longue journée nous attend. »
Il m’aide à retourner dans le cocon chaud, il se place lui-même autour de ce dernier, je ne fais pas réellement attention, le sommeil venant me cueillir bien vite.

Je rêve de mémé, de ces moments passés, un calme rare, sans crainte de prédateur de petit félin, une chaleur rassurante. Mais le souvenir des cris dans la brume fait place, un cri toujours associé au départ de mémé perdant les pédales. Un abandon aussi suivi de la crainte d’être de nouveau rejeté, abandonnée. Anou a un réveil en sursaut alors que la lune était haute, le feu maintenant éteint depuis peu, laissant encore échapper des voluptés de fumée dans l’air. Anou est encore fatigué, mais Anou a peu aussi. Il est toujours, comme pour m’assurer qu’il ne s’agit pas d’un songe, je sors pour mettre une patte sur son visage, si gelé. Un frisson me parcourt, il doit avoir si froid ! Et s’il mourait ? La peur me prend, repensant à mémé. Va-t-on encore me rejeter ? Je le regarde de nouveau, il faut le réchauffé, la nuit est froide, il l’est aussi à force. Son corps est grand aussi, j’essaye de l’escalader le plus délicatement possible, passant derrière, la morsure de la nuit fraiche. L’obscurité ne me dérange pas, voyant parfaitement, la peur éloigne la fatigue. J’arrache quelque feuille ici et là, faisant de multiple aller-retour fatiguant, essayant de repartir les feuilles sur le corps de l’esquimau. J’entends un hululement, voyant un hibou dans un arbre, Anou se dit qu’il est temps de revenir dans le cocon douillet… Bien qu’il ne soit pas certain que le rapace nocturne projette de se manger du chat cette nuit, sans doute qu’il se dit juste qu’est-ce que le félin fiche à avoir déguisé l’immaculée de feuille, de petite branche et de trace de patte de chat. Mais Anou n’avait que cette idée en tête pour tenter de réchauffer la bienveillance.

Mais il est vrai qu’à présent que je regarde le visage avec des traces de coussinets depuis le cocon, bien que cela m’ait rassuré sur le moment de faire ça, il faut reconnaitre que ça ne semble pas très efficace pour ne pas dire complètement inutile, mais qu’est-ce qu'Anou aurait pu faire de plus ? Je verrais après avoir dormi davantage, la fatigue revient, plus forte après ces efforts (bien qu’inutile). Mes yeux se ferment sur la pensée qu’au moins j’aurais essayé, j’espère qu’il ne va pas s’enrhumer ou mourir de froid. Un sommeil sans rêves cette fois-ci… Avec comme seul réflexe avec la luminosité environnante augmentant de par l’aube arrivant, de mettre une patte devant mes yeux, puis deux.


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Dim 22 Sep - 12:05



Bois de Mesnon

Nagidir 1901



L’élémentaire se réveille comme une fleur et au même rythme.
Le corps sans chaleur, froid comme peut l’être l’air ambiant, réchauffé brièvement par le feu de camp et une couche de feuilles dont il ignore l’existence. Au vu des circonstances, c’est une œuvre du chat qui a dû bouger cette nuit. Son apparence humaine l’a convaincu qu’il pourrait avoir froid. Ses feuilles serviront à refaire un petit feu. Chose étrange, après l’avoir allumé, il passe dans son chariot. Quelques instants après, il retourne auprès des flammes pour y mettre quelques graines sous les cendres encore chaudes. Elles ne sont pas comestibles. L’élémentaire prend soin d’éloigner le chat trop curieux. Il n’a rien de très bavard une fois de plus. Seuls quelques gestes de la main et quelques expressions du visage suffisent à communiquer visiblement.

Réchauffant la soupe pour que le chat puisse avoir quelque chose dans l’estomac, il est flagrant de voir qu'il ne mange pas. Il n’a pas mangé non plus hier de toute la journée. Ah si. Le voilà qu’il retourne à son chariot pour prendre un autre bol. À l’intérieur se trouve une poudre blanche semblable à du sable. Aucun produit dopant ni drogue, rassurez-vous. Il ne s’agit qu’un mélange de sel et de sucre qu’il mélange avec la soupe, enfin l’eau chaude de la soupe plus exactement. Il l’avalera d’un trait. Beaucoup tireraient une tête de six pieds de long pour le voir boire ainsi un liquide très salé et sucré, sablonneux même, pour un simple repas. N’oubliez pas de quoi il est fait. S’il en a l’apparence, il n’a rien d’humain.

Le feu est très peu alimenté. Si l’apothicaire fait semblant de tenir ses mains proches des flammes, ce n’est en rien pour se réchauffer. Ces dernières réduisent lentement jusqu’à s’éteindre complètement, remplacées par quelques tiges végétales. Incroyable, non ? Un petit nombre de graines ont germé dans les cendres pour donner naissance à quelques spécimens. Elles ne sont pas toutes identiques. Parmi ces plantes se trouvent une espèce connue sous le nom de fleur de cendre. L’autre est un peu moins connu, mais toutes sont récoltées et traitées avec soin pour être mis en poudre pendant l’heure qui suit. Il est très concentré sur ce qu’il fait. Il est préférable de ne pas le déranger. Le chat sans doute curieux voudrait approcher, mais l’élémentaire se débrouille pour que les quelques ronces présents autour de lui, sortant de ses vêtements, le surprenne en l’éloignant de lui de quelques décimètres. Même en étant instant, l’être surnaturel arrive à sentir sa présence dans un angle mort. Chacune des poudres, même en très petite quantité, est stockée dans deux bols, ensuite emportées au chariot pour y être stockées. Cela laisse tout présager d’une routine.

Maintenant, que faire ? Le petit chat doit avoir besoin de plus qu’une simple soupe de plantes pour se nourrir. Que mange-t-il habituellement ? Il avait l’air de chasser de petits animaux la veille. C’est un indice. Faisons simple et retournons où l’animal a été trouvé. Ce n’était pas très loin. Les lieux sont assez calmes alors que de nombreux animaux se cachent ici. Croassements, bourdonnements, clapotement. Il ne manquait plus qu’à savoir ce qu’il fallait chasser. Ce n’est pas dans ses habitudes. Le chat, qui a été emmené vers lui dans la sacoche, est sorti de son petit nid douillet et le posé à terre.

— Montre-moi.

Montre-lui ce que tu chasses et un élémentaire t’aidera à trouver la nourriture que tu cherches.
C’est également une bonne occasion d’observer l’animal et donc de le connaître un peu mieux. Les animaux alentours ne sentiront presque pas la présence de l’élémentaire. Cela devrait lui permettre de chasser ce qu’il veut tout en venant à son secours si quelque chose devait mal tourner.

Dim 22 Sep - 15:06
Quand l'hiver disparait, la rose renait
PV Duscisio Balibe
Mi Nagidir 1901 / Bois de Mesnon


Anou prit un long moment pour me réveiller. Pour moi, se déplacer est un peu plus énergivore que pour mes congénères sans problème. Ce sont les crépitements du feu qui me sorte de ma torpeur après un long moment, je prends un moment à rester là sans bouger, simplement regarder depuis l’intérieur de ce nid douillet ceux qu’il se passe à l’extérieur. Je le vois jeter, je ne sais quoi dans le feu, Anou n’est pas plus curieuse que ça sur le moment. Au final, je me lève lentement, me tends simplement et sors enfin, regardant le blanc un long moment, simplement assis. Anou est rassuré qu’il semble aller bien. Il réchauffe la soupe, me la donne, contrairement a hier, Anou ne se fait pas avoir et attend un peu. Histoire de ne pas se bruler la langue de nouveau, mangeant quand le plat a suffisamment refroidi. Il va prendre un autre bol dans son chariot, je ne peux pas voir ceux qu’il y a ou non dedans de toute façon, je remarque juste qu’il rajoute le liquide de la soupe. Est-ce que ça suffira ? Anou n’y pense que maintenant, mais il me semble qu’il n’a rien pris après m’avoir récupéré hier non plus. Où en tout cas, pas quand j’avais encore mon peu d’attention. À part après mon cauchemar, j’ai dormi très profondément après tout, il est peut-être allé manger quelque chose dans la nuit ?

Il tend ses mains vers la minuscule feu crépitant qui finit par se taire complètement, laissant place à des végétaux. Je le fixe, impressionner de ce tour de magie, la gueule ouverte, ébahie. Anou reste un moment figé ainsi, même les plantes obtenues semblent exceptionnelles. Il prend d’une main experte tout cela, réduisant en poudre délicatement tous ceux qu’il avait obtenus. Au départ, Anou c’est un peu trop rapproché, je me demandais ceux qu’il faisait précisément, mais des ronces sortant de ses habits me fait sursauter. Je ne comprends pas tout à cet être qui semble si proche de la nature et aussi froid que la pierre, littéralement, mais il risquerait de me rejeter si je suis trop insistante alors…. Je me contente simplement de retourner dans le cocon de tissus, endroit plus chaud que ceux que j’ai connus depuis un long moment, je ne prends pas trop de temps à m’endormir de nouveau…. Je ne sais pas quand tout cela s’arrêtera alors il faut en profiter le plus possible, économiser mes forces. Je dors un moment en boule, bercer par ceux qui semblent être une habitude du bonhomme de neige. Finalement, je suis de nouveau embarqué, ceux qui me réveille, me faisant longuement bailler.

Arrivé à ceux qui ressemblent à la mare d’hier, il me pose. Un frisson me parcoure immédiatement, Anou va de nouveau être abandonné ? Anou a fait quelque chose de mal ? Anou a été trop cupide ? Je le fixe avec des yeux larmoyants, les pupilles complètement dilatés.
« - Montre-moi. »
Heuuu…. Montrer quoi ? Je penche ma tête sur un côté, n’étant pas sûr de comprendre. L’être semble être expert dans l’art d’être mal compris. Il se passe quelque minute ainsi, peut être qu’il veut que je lui montre ma reconnaissance ? Je me lève et me frotte simplement à l’une de ses jambes, la queue haute, le bout de la queue en point d’interrogation, un langage félin qui veut dire qu’on aime bien l’autre. Je fais ça quelque minute, mais ça ne semble pas être ça. Peut-être qu’il veut que je lui fasse visiter. Je fixe la mare, Anou n’a pas grand-chose à montrer. C’est…. Une mare quoi. Anou regarde à nouveau le blanc. Les yeux mi-clos, Anou aimerait bien que la grande perche soit plus claire. Anou n’a jamais été très bonne en devinette. Un mouvement dans l’eau, des poissons. Remarque, peut-être qu’il veut que je lui montre comment péché à patte nu ? Mais je perds facilement l’équilibre quand je m’élance donc je ne suis pas sure qu’Anou soit très qualifié pour cela. Je vais sur un bord de la mare, là ou il y a le moins de vase, l’eau est d’une telle couleur, comme toutes les mares, que je ne sais pas si c’est profond, mais je me dis que je suis au bord donc ça devrait aller, j’ai les pattes dans la boue certes, mais bon. Je reste un moment-là, sans bouger jusqu’à voir un remous dans l’eau et des écailles. Poisson ! Je m’élance, toutes griffes dehors, le poisson se barre et j’atterris dans l’eau. En fait, c’est bien plus profond que ceux que je croyais. Je ne suis pas plus habile dans l’eau que sur terre, mais Anou sait se débrouiller un minimum pour pas juste couler comme ça. La tête hors de l’eau, essayant de remonter sur la berge, enfin, sur le sol boueux où j’étais il y a quelque instant à peine, le comble de l’humiliation vient atterrir sur ma tête, poussant un long coassement.

Comme pour dire à tout ceux de cette mare que ça y est, le crapaud était supérieur au chat. Anou était énervé de cette provocation. Je secouai la tête enfin retournée sur une surface un peu moins liquide. La chose partie enfin de mon crâne, atterrissant devant moi, je lui sautai dessus… Il est plus facile d’attraper un crapaud qu’une grenouille, car contrairement à sa cousine, le crapaud marche, mais ne saute pas vraiment…. Est-ce que je serais malade si je mange ça, très certainement, mais peut être qu’au moins, ça montrerait que je ne suis pas si inutile… Peut-être que c’est ça qu’il voulait que je montre, peut être qu’il fallait que je démontre que je peux me débrouiller un peu, pour pas qu’il m’abandonne ? Certain de cette conclusion sans faire attention a ce qui m’entourait en réalité, je restai ainsi complètement coucher sur le crapaud, ainsi coincé et faisant moins le fier. Je pourrais le croquer là de suite, mais je voulais d’abord montrer ma réussite. Je regarde l’être, fier, la queue battante d’énervement, et complètement trempée de nouveau.



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Lun 23 Sep - 13:31



Bois de Mesnon

Nagidir 1901



Champion de l’incompréhension, l’élémentaire se contentera d’observer dans un premier temps.
Il devrait préciser que parler à un animal est loin d’être le plus évident. D’ordinaire, il ne parle aucune langue humaine à la base. Les quelques mots qu’il prononce sont courts, simples et iront jusqu'à appeler l’instinct de l’animal en lui montrant un lieu qui semble propice pour la chasse. Montre-lui ce que tu chasses. Voilà la question posée.
Le chat argenté mettra un long temps avant de comprendre. Il ignore ce qu’il fait en se frottant contre lui en ronronnant. L'apothicaire n’a pas l’habitude de s’occuper d’autres choses que son cheval. Le nourrir et le laisser tracter sous ordre son chariot est sa seule fonction. Ce qui ne l’empêche pas de le cajoler de temps en temps pour lui montrer sa reconnaissance… Sa reconnaissance. C’est peut-être ça que lui montre le chaton.
La seule réponse de l'élémentaire étant de le caresser un peu pour lui faire comprendre qu’il n’a pas à s’en faire et finit à son tour par retourner auprès de la mare.

Les menus explorations et mésaventures du chaton vont bon train. Au fait de son handicap, il finit par l’aider quand les crapauds commencent à le narguer. L’élémentaire l’arrête en le prenant par la peau du cou tout en déployant de nombreuses ronces. Sortant de sa manche, les tiges épineuses sont fines et discrètes aux yeux des prochaines proies. Chaque épine est suffisamment acérée et chaque tige prête à transpercer ce qui peut l’être. Le calcul n’est pas forcément bon, néanmoins, quand l’immobilité de ses armes naturelles semble avoir quelques cibles à portée. La fulgurance de l’action est loin d’être suffisante pour pêcher. Ne s’inspirant que de quelques techniques de pêche, le voilà en possession de deux ou trois poissons malgré un nombre important de harpons de ronces déployés. Ce sera suffisant pour aujourd’hui.

— Ça ira. On retourne au chariot. Dit-il simplement en emmenant le chaton avec lui.

Étrangement, il n’a pas spécialement l’intention de faire place à la cueillette aujourd’hui. En premier lieu, examiner l’animal est une priorité. Sans compter qu’il ne sait pas combien de temps il va rester, il faut subvenir à ses besoins, car dans son esprit, il serait inhumain de le laisser seul dans la nature. Surtout qu’il faudrait savoir s’il n’est pas blessé et autres petits tracas quotidiens. Il ne sait que très peu de choses sur les animaux, mais l’élémentaire reste réfléchi et pense avant tout au bien-être de tout être vivant. Humains ou animaux. Maladie ou handicap. Ils sont tous logés à la même enseigne.

Une fois au camp, il refait un feu. Cuire le poisson semble être la meilleure idée. On n’oublie pas non plus que le chat a encore séjourné dans l’eau. Il est judicieux de le sécher pour ne pas tomber malade. Même s’il possède les compétences pour soigner à peu près tout, la prévention est toujours privilégiée.
Les poissons sont laissés suspendus à côté des flammes. Le chat est examiné. Une solution est préparée dans la même marmite, dont son contenu est conservé dans un récipient plus petit. Ensuite, le récipient de métal est rempli de quelques plantes médicinales qu’il a lui-même fait pousser avec quelques graines. Le même tour de passe-passe que les plantes dans les cendres. Peut-être recommencera-t-il à en faire pousser. Il paraît minutieux au point de ne gâcher aucune ressource. La fleur de cendre et l’autre paraissent importantes pour devoir en faire à la moindre occasion. N’importe quel herboriste vous dirait qu’il est déjà rare d’avoir quelques graines de la première des deux pour en jeter par petites pincées dans les cendres pour espérer quelque chose. Les herbes qu’il vient de mettre dans la marmite ont l’air moins précieux, plus communs. On ne l’a pas vu se rendre dans le chariot pour chercher les graines, ni mettre sa main dans la sacoche. Elles sont sorties vraisemblablement de sa manche comme par magie. L’élémentaire n’aime pas trop faire ça. Cela lui arrive par flemmardise, pourrait-on dire. Sa nature veut qu’il ne crée pas tout ce qu’il veut avec ses propres capacités. Par souci d’une humanité plus que discutable, prendre à la nature ce qu’elle a à offrir à du bon. Seulement en cette saison… Il est difficile d’avoir ce dont on a besoin sous la main, aussi commune puisse être une plante.

Pour en revenir au chat, ce qu’il prépare a besoin d’un minimum de temps, ce qui lui permet de réfléchir à la suite des événements. Que faire ? Continuer ses activités ou retourner à Doucerive ? De telles questions pour un seul petit être qui va lui servir de compagnon pour quelques jours… Semaines… Mois… Il pourrait très bien retourner en ville juste pour s’assurer que le chaton n’a rien de grave, hormis sa courte patte. Simple prévention. Sans oublier que tout ceci ne peut continuer que jusqu’à l’automne, où son retour à Doucerive sera long pour tenir la promesse d’accompagner Ellendrine dans une expédition… Que faire…

Lun 23 Sep - 15:16
Quand l'hiver disparait, la rose renait
PV Duscisio Balibe
Mi Nagidir 1901 / Bois de Mesnon


Le fait d’avoir eu une caresse était quand même rassurant. Même si cela seul ne permit pas de comprendre davantage la demande qui laisse donc place à l’improvisation de ceux que cela pouvait bien dire. Anou fit de son mieux et Anou finit sur un crapaud provocateur, mouillé. Bien que cela était en soi, un dénouement prévisible au vu de mes difficultés. La chasse était plus difficile quand on était diminué après tout, que ça soit suite a une blessure ou une maladie ou bien, simplement par sa naissance. Mais je finis par décoller du sol, pris par la peau du coup, cela n’est absolument pas douloureux sous cette forme du moment que cela n’est pas la seule prise. Surtout que je suis légère en plus…. En effet, c’est la méthode des mères chats, en tout cas, de celle que j’ai pu voir. Bien que ce n’est pas la même problématique entre un chaton et un chat adulte. Je vis des ronces sortir de la manche du grand blanc. Anou se demande bien qui il est pour être capable de telle prouesse, obligeant l’admiration et l’étonnement à chacune de ses actions. Il faisait penser à un serpent quelque part, de par la mobilité des tiges en tout cas, s’insinuant en quête de proie comme un de ces reptiles rampant sur le sol. Une fois positionner, les épines se déploient, piège mortel pour ceux qui se trouvent à proximité, la mare se teinte légèrement de rouge. Quand il remonte le tout, on aperçoit deux ou trois poissons frétillés légèrement, transpercer de toute part et par se fait, déjà solidement maintenu.

Anou eu peur un instant, à peine une seconde, me suis-je offerte à un puissant prédateur ? S’il voulait tuer Anou, cela ne lui prendrait que quelques secondes à peine, comment pourrait-on fuir pareille arme avec trois pattes ? Certes sous cette forme, je peux courir étant donné que c’est d’une de mes pattes arrière qu’il s’agit, mais je reste quand même plus lent qu’un de mes compères, mais surtout, plus maladroit ; il m’en moins pour être déséquilibré par exemple. Alors que pour le grand être, il ne lui faut que peut de temps pour déployer son arsenal… Il n’est pas question d’être bon en calcul pour savoir le pourcentage de chance que j’aurais ou non de m’en sortir, qui doit avoisiner le zéro. Malgré tout, jusque-là le grand être n’a pas fait de mal à Anou, au contraire, alors Anou se dit qu’il n’était pas poli de penser ainsi de lui.
« - Ça ira. On retourne au chariot. »
Je me fais ainsi embarquer, avec le poisson. En réalité, même si Anou avait sa forme à une jambe, je me ferais embarquer aussi facilement, ma taille, mon poids, rien que ça fait que je ne fais pas mon âge et qu’il serait facile de m’enlever. Mais cela est notamment à cause de Dame faim m’ayant accompagné depuis ma naissance bien que mes souvenirs avant mon abandon par ma mère soient flous. De nouveaux prêts du chariot et de l’équidé, l’immaculé fait un nouveau feu, mettant les écailleux aquatique sur des piquets de bois prés des flammes. Je suis de nouveau examiné, Anou commence à en avoir un peu marre de cela. Anou est certes handicapé, mais n’est pas en sucre, j’ai vécu bien pire.

Il fait ensuite de nouveau de la magie sous mes yeux ébahie. Remplissant la marmite alors que pourtant, je l’ai vu rien aller chercher de particulier que ça soit dans sa maison roulante ou sur le chemin du retour. Il semble de nouveau préparer une mixture ou un plat, peut-être qu’il est cuisinier ? Bien qu'Anou n’ait pas beaucoup de connaissance dans ce domaine, je ne suis pas difficile après tout, du moment que je peux me remplir l’estomac. Mais il est passionnant d’observer, bien près du feu, ce qu’il fait avec tant de concentration, comme un peintre peignant sa toile. Quant à moi, je profite du feu pour me réchauffer et sécher, m’approchant presque trop près par attrait de la chaleur procuré. Je finis par surveiller les poissons, un peu par peur qu’il crame. Anou n’est pas difficile, mais Anou n’aime pas particulièrement le gout de cramer. Je miaule, une voix aiguë sous cette forme, au cas où qu’il oublie ce qui est en train de cuir.

Mais un croassement se répand dans l’air peu après, me faisant d’abord tournée les oreilles, autant la normale que la courte puis au second, la tête vers la cime des arbres. Je remarque alors un corbeau, peut-être était-il attiré par le doux fumet qui commence à se dégager du poisson cuisant ? Mais un détail me fait le fixer plus intensément. Anou trouve le corbeau bien étrange par son apparence et pourtant, je sors moi-même de l’ordinaire. Il y a quoi dans les plumes ? C’est des… yeux ? En trop, est-ce un danger ? Pourquoi il nous fixe comme ça comme s’il avait trouvé quelque chose qu’il cherchait depuis un moment ? Un frisson me parcourt, je me rapproche peu à peu du grand être tout en fixant la chose étrange en quête du moindre mouvement brusque. Sans doute en avais-je déjà vu sans faire attention, mais là, en forêt, alors que je suis sous cette forme, cela les rend plus gros et plus menaçants. L’impression d’être scruté sous tous les angles par un millier de regards. Ainsi, j’essaye de me coller le plus possible au grand être, pour me rassurer et me cacher un peu.



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Mar 24 Sep - 13:37



Bois de Mesnon

Nagidir 1901



En attendant que le poisson soit séché, le chat prend la mignonne petite habitude de dormir au chaud. Peu importe comment on le prend, c’est toujours rassurant et apaisant de voir un animal dormir. Sa préparation semble tant le mettre dans une bulle que son nouvel animal de compagnie miaule pour lui rappeler que le poisson doit être gardé à l’œil. Il ne se fait pas de soucis. Même s’il est dénué de goût ou d’un odorat très développé, savoir quand un poisson est cuit ou non n’a rien de sorcier. Il est ensuite alerté par un croassement sinistre, un corbeau. Non, plus sinistre qu’un corbeau. Des yeux en plus, une odeur désagréable. Le Brumeux n’a rien de très agréable à regarder de toute manière. Peu importe comment on le voit, ses yeux en sont trop perturbants. Visiblement, le chat n’a jamais vu cet animal. L’odeur ne faisant pas acte de présence pour l’élémentaire, il fait tout de même peur au chat qui se réfugie auprès de lui.

— Ne t’en fait pas, chaton. Ce n’est qu’un brumeux. Il ne te fera aucun mal.

Le rosier blanc jeta un regard aux brumeux qui croisaient le sien. Le volatil, peu ragoûtant, fixe trois points avec ses multiples yeux. Les poissons, le chaton, l’élémentaire.

— Du moins tant que je serai là.

Comme n’importe quel autre animal d’ailleurs. L’apothicaire lui sert de présence autant que de bouclier à tous les animaux sauvages. Dans le sens où le fumé d’un poison en train de sécher près du feu attire souvent ses derniers, le rosier blanc se contente d’en saisir un et de le jeter loin du camp. Le Brumeux en saisit et les laisse tranquilles. Ignorant si la créature mange encore, il en saisit un autre pour le tendre au chaton réfugié près de lui.

— Tiens.

Le poisson est donné à ses pieds, ne l’obligeant pas à quitter son refuge pendant son repas. Un peu plus consistant qu’une soupe, cela devrait lui plaire. S’il le termine, un deuxième l’attend.
Durant que le chaton mange, l’herboriste continue sa mixture à la manière d’une soupe pâteuse, donc les bulles se formant à la surface avant d’éclater laissent échapper d’une odeur indescriptible. Plus agréable qu’une odeur pestilentielle venant d’un brumeux du moins.

Ce qui lui laisse un peu de temps pour pouvoir réfléchir à ce qu’il va faire. Ce voyage est prévu pour un long mois, le raccourcir ne porte aucun problème, tout comme le rallonger pour s’occuper d’un chat handicapé. Le temps n’a aucune importance. En toquant la louche qui sert à faire tourner la mixture, il se décide de ne rien changer à ses plans.
Une fois terminé, il faut être au courant de tous les problèmes qu’à ce petit chat pour parer à toute éventualité.
Son handicap reste évident. Trois pattes et demi, il lui est difficile de chasser et de se déplacer. Il le portera et lui apportera la nourriture nécessaire à ses besoins. Il peut très bien le balader avec lui pendant sa recherche de plantes. Mêlant nourriture et cueillette, rien n’est jamais perdu. Ce qui est démontré avec la mixture qu’il prépare depuis un moment maintenant, qui se trouve n’être qu’une occupation le temps que le poisson soit cuit et mangé.
Le petit contenu de la marmite est mis en bouteille après avoir été liquéfié au mieux avec le peu d’eau qu’il possède. Cela reste destiné au chat. Pourquoi faire ? Vu que l’animal est griffé de partout, autant prévoir les petites égratignures sous forme d’une pommade pour prévenir des infections. Rien de bien compliqué. Une fois la mise en pot terminée, l’élémentaire regarde le chat.

— On retourne en forêt. Tu me suis ou je te porte ?

Attendant une réaction, que ce soit ses pattes en l’air ou le suivre, le grand blanc commence à ranger ce qui doit l’être, à éteindre le feu pour éviter tout incendie, etc.

Mar 24 Sep - 18:15
Quand l'hiver disparait, la rose renait
PV Duscisio Balibe
Mi Nagidir 1901 / Bois de Mesnon


Sous cette forme, rien que par le fait que je sois à trois pattes me rend plus petite que beaucoup de créatures et donc des êtres que je craindrais pas sous ma forme une jambe devienne un danger. Les corbeaux sont de bon exemple, surtout les plus gros, ils m’enquiquinent et me blessent aujourd’hui…. Mais quand Anjou était encore plus jeune et plus frêle, ils étaient carrément un danger mortel. Les rapaces de différentes tailles sont de bon exemple également, après tout, un chat comme moi ne représente pour eux qu’un bon repas avec leurs serres et bec affuté. De ce fait, voir un corbeau avec plein d’yeux a un endroit tel que celui-ci ou la force des êtres primes pour leur survie n’avais rien de rassurant et le grand être devenais un point rassurant au vu de ces capacités démontrées. Il était certain qu’il valait mieux avoir ce dernier en allié qu’en ennemis, au risque de finir en brochette au bout de l’un de ses pics végétaux. C’est une pensée qui, bien qu’impolie, restait vive dans l’esprit d’Anjou. Mais à ce moment, il est un pilier sur dans ces bois. Le blanc essaye de me rassurer, ayant vu l’être à plume trimballant la mort qui nous observait.
« - Ne t’en fait pas, chaton. Ce n’est qu’un brumeux. Il ne te fera aucun mal.
Du moins tant que je serai là. »

Avait-il dit. Il prend un des poissons et le jeté au loin, la créature ne se fit pas prier. Anjou pensa qu’effectivement, Dame faim ne m’accompagnait pas seulement moi, mais elle peut être la compagne de tout vivant, ou non d’ailleurs, que ça soit succinctement ou pour les malformés, de toute une vie. Je vis que bien que le volant soit en plein repas, ses multiples yeux lui permettent de voir tout danger qui viendrait. Bien qu’au vu de l’odeur du bougre, Anjou a un doute sur le fait que quoi que ce soit s’y risquerait. Après tout, peut-être que seuls des vautours iraient déguster de la viande avariée. Une interjection me sortit de mes pensées, il me donne un des poissons, je pensais que ça aurait été pour lui en priorité, je le fixe un instant, par inquiétude qu’il s’affame.

Mais il n’avait pas l’air particulièrement atteint, peut être qu’il n’a pas beaucoup d’appétit ? Est-ce cela ? Ou bien peut-être qu’il se nourrit toute la journée en petite quantité. Anjou y pensa un long moment. Mais pour autant, si c’est bien cela, je n’allais pas gâcher le poisson et le temps de ma réflexion lui aura laissé le temps de refroidir un peu. Donc je le mangeai, ne laissant que les arrêtés. Les humains et autre ne mangent généralement pas la tête sauf en soupe, mais la nature apprend à ne rien laisser qui pourrait être mangée. Je lèche même les os et un autre poisson m’ait donné. Anjou le mange avec la même attention, cela fait bien longtemps que je n’avais pas eu le ventre aussi plein. Par instinct, j’eus l’irrépressible envie de faire ma toilette après ça, brossant mes poils avec ma langue râpeuse. Quand il toque sa louche, le bruit me fait tourner la tête, la langue encore sortie. Après quelques secondes, je me remets à ceux que j’étais en train de faire. Même si j’ai un bout de patte en moins de naissance, je reste malgré tout agile et flexible, comme tous les félins, cela me permet de me lécher un peu près partout. Lissant mes poils argenté et blanc, cela ne permet pas de tout enlever bien sûr et ça pique quand je passe là ou j’ai des griffure et blessure, mais ça enlève le plus gros, notamment le sang séché par exemple. Combien de lever et de coucher de soleil avant que j’aie la chance de faire cela ? Je ne sais plus, ce n’est pas quelque chose que je fais souvent, d’habitude, je suis occupée à me cacher. À survivre en somme, Anjou n’a généralement pas le temps de faire autre chose. Pendant que je finis mon occupation, le grand être met sa préparation dans une bouteille, me regardant ensuite alors que je finis tout juste.
« - On retourne en forêt. Tu me suis ou je te porte ? »
Anjou se demande si l’être a des doutes sur le fait que je sois un de ces chats à deux formes. Après tout, les humains posent rarement des questions aux animaux et ils attendent aussi rarement une réponse or, il fait les deux. Anjou panique un petit peu, mais je finis par me dire que c’est simplement un original cuisinier mystique, ermite aussi peut être ? En attendant, il part ranger ceux qui doivent être rangés, éteindre ceux qui doivent être éteints et d’autres menus tache.

Je reste à dorer près des flammes jusqu’à qu’elles ne soient plus, Anjou sait après tout qu’il faut profiter de la moindre chaleur quand c’est possible et qu’en plus, cela ne met pas à mal ma sécurité. Et puis, avec le ventre plein, il n’y a aucune urgence. Je me demande s’il ne va pas repartir en cueillette auprès des arbres, il a ramassé des plantes sur le retour après tout quand il m’avait trouvé. Je vois tout d’un coup des trucs bougés, des petits points noirs, ça saute aussi… Mes pupilles se dilatent, ne pouvant résister à cela alors que je n’ai aucune priorité pour le moment. La queue battante, je me baisse à ras du sol, le popotin qui bouge puis m’élance, donnant des coups de patte, jouant comme un chat de mon âge devrait probablement le faire si ça vie ne se résumait pas à essayer de survivre. Cela dure plusieurs minutes, agile, petite chose. Il est sans doute bête de gaspiller le peu d’énergie que j’ai à sautillé comme ça partout, me cassant parfois la tête du fait de ma patte, mais ai-je déjà eu la chance de jouer ainsi innocemment, sans m’inquiéter des dangers, sans m’inquiéter de la faim ? Il y a toujours un peu le froid, mais bouger réchauffe, surtout avec le ventre plein. Après cela, je cherche un nouveau jeu pris par l’euphorie de l’instant. Je fixe les chaussures du grand blanc, voyant la partie nouée des lacets, je saute tout guilleret, les griffes sorties sur les godasses. À tout moment, le bout des lacets sort, me donnant encore plus l’occasion de faire n’importe quoi…. Et pourtant, Anou n’a pas pris d’herbe à chat. Au bout d’un instant, je m’arrête, les pattes sur la chaussure, le cul en l’air, les oreilles en arrière, les pupilles dilatées, la queue battante, regardant en l’air, en quête du regard du géant. L’intention en était presque limpide, Anou espérait avoir un compagnon de jeu actif. En clair, qu’il joue avec moi. De toute façon, pour sa question de tout à l’heure, Anou ne voyait pas comment lui répondre sous cette forme donc… On verra bien, Anou ne fera pas la difficile de toute façon à ce sujet. S’il décide de me prendre alors soit sinon, je courrais simplement à ses côtés, faisant tous les efforts du monde avec mes 3 pattes pour réussir à suivre sa cadence.


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Mer 25 Sep - 11:38



Bois de Mesnon

Nagidir 1901



L’élémentaire n’a pas l’air de comprendre ce que fait l’animal. Après avoir apparemment bien manger, il commence à s’agiter un peu. Au moins, il a l’air heureux. C’est un signe de bonne santé, pense-t-il. Avoir un animal de compagnie demande un peu plus d’attention que seul.
Rien qu’en rangeant les affaires, il a pu constater par exemple qu’il a failli lui marcher dessus. Pourtant, regarder à ses pieds fait partie du métier. Cette attention doit donc se porter constamment. Pourquoi il a risqué de lui marcher dessus ? La petite boule de poil a trouvé amusant de jouer avec les lacets de ses bottes de cuir. S’il reste immobile quelques minutes à le voir donner des coups de patte et de griffe à la lanière, le fait de tirer dessus pour défaire son nœud l'a dérangé. Pas méchamment, non. L’élémentaire est une fleur, il se contenta de répéter « non, non » plusieurs fois pour qu’il arrête jusqu’à ce qu'il ne cache les lacets à l’intérieur de la botte. Il ne faudrait pas trébucher bêtement pendant la journée. Il pourrait tomber sur le chat ou une plante rare sans le vouloir. Ça ne serait pas une bonne nouvelle.


Sans signe avant-coureur, l’apothicaire se met en marche vers la forêt. À partir de là, la journée commence vraiment. Si la première cadence se fait à vitesse de marche, il lui a suffi d’une petite demi-heure pour reprendre où ils en étaient. Rejoindre encore une fois la mare dans laquelle le chaton a été trouvé pour servir de point de repère. Ensuite, prendre une direction qui au premier abord semble être choisie totalement au hasard. Jusqu’à trouver un point où des plantes à l’apparence banale paraissent pousser. Il ne cueille rien. Ses herbes ne l’intéressent pas encore. Par contre, il change d’expression en observant une mousse sur un arbre. Bien trop clair pour être une mousse normale, cette mousse câline est un danger. L’élémentaire n’a pas oublié qu’un chaton le suit. Par prévention, il s’en approche et retient l’animal de marcher dessus, de s’en approcher. Il va jusqu’à le porter pour l’avoir dans son champ de vision et lui montre pourquoi.
La mousse câline qui se présente devant lui est autant un danger qu’un repas. N’oublions pas la nature de cet homme. Son bras droit plié contre lui porte le petit chat, tandis que l’autre se voit sortir quelques fines ronces de sa manche. Heureusement, la mousse ne prolifère pas beaucoup et que sur quelques arbres et entre ces derniers. Touchant lui-même cette mousse, les ronces poussent pendant de longues minutes. Celle-ci commence à perdre de sa couleur. Un autre miracle ? Non. L’élémentaire est en train de consommer toute sa vitalité. Le cristal d’absorption acquis durant son voyage de retour de Xandrie lui est très utile. Soigneusement caché, comme son nom l’indique, ce dernier lui permet d’absorber l’énergie de ce qu’il touche.

Il préféra les plantes et avantageusement les mauvaises herbes. Le chaton ne le voit pas, mais une nouvelle rose blanche pousse dans ses cheveux argentés quand une autre a perdu seulement quelques pétales pour la manœuvre. Voilà comment il se nourrit. Du moins, il s’agit de son repas qui, à défaut d’être rapide, est utile à la nature. Se débarrasser des mauvaises herbes comme la mousse câline sauve de nombreux hommes et animaux qui pourraient se balader dans les environs. La rose engendrée par ce repas n’est pas très grande. Pourtant, c'est en absorbant cette énergie tout au long de l’année qu’il survit pour une seule raison. Celle-ci terminée, il lui est nécessaire de refaire le plein dès les premiers mois pour que ses réserves soient suffisantes pour trois mois de vie.
Jusqu’à maintenant, c’était une tâche moins ardue puisqu’il déménageait à Kattorin pour profiter de son climat un peu plus chaud. Aujourd’hui et pour la première fois depuis longtemps, il a passé l’hiver sur le territoire après avoir vécu une petite aventure au Mont d’argent. Cela lui a fait le plus grand bien. Même affronter des températures négatives lui fait beaucoup moins peur, même si le risque de s’endormir reste présent en cette saison. Elle ne signifie pas forcément la mort. Mais disparaître de la circulation dans un endroit inconnu est la meilleure façon de laisser le monde se passer de ses talents. Est-ce vraiment grave ? Cela dépend de qui le côtoie. Ses clients habituels devront trouver quelqu’un d’autre pour se fournir en remède naturel et cela n’est pas à portée de tout le monde.

La suite du repas ressemble à n’importe quelle balade en forêt. Le pas lent, prenant soin de ne pas marcher sur le chaton qu’il a libéré après leur rencontre avec la mousse addictive. Pourtant, il ne semble rien avoir trouvé d’intéressant de toute la matinée et commence à retourner à son chariot pour une nouvelle pause.

Mer 25 Sep - 18:17
Quand l'hiver disparait, la rose renait
PV Duscisio Balibe
Mi Nagidir 1901 / Bois de Mesnon

Anou ne fait pas attention au début à la négation de l’être jusqu’à ce que l’interaction se fasse simplement par ce dernier remettant en place les lanières. Je prends un moment à voir qu’il était reparti, cherchant un autre jeu en l’attendant. Je m’en aperçois quand il est déjà à la limite de mon champ de vision. Je cours alors vers lui, sautillant à moitié en espérant aller un peu plus vite malgré ma condition physique. Je ralentis une fois à son niveau, le suivant simplement dans son aventure. Il retourne encore une fois à la mare, veut-il d’autre poisson ? Après tout, il n’a pas mangé d’écailleux lui, peut être qu’il a un petit creux après s’être un peu dépensé a tout ranger et faire ses étranges préparations. Mais finalement, il bifurque après l’étendue d’eau prenant une autre direction, peut être qu’il veut juste se balader. Je le regarde en marchant, me prenant parfois les pattes dans des racines. Il est bien mystérieux, certains croient en des dieux sur ces terres, disant leurs desseins impénétrables, il y ressemble, à certains égards, Anou ne sait pas ce qu’il pense après tout. Alors je me contente de suivre, faute de mieux.

Il me prend tout d’un coup dans les bras, me retenant par le droit, il pointe le gauche vers une mousse que je n’avais pas vu un peu plus tôt, plus clair que ceux que l’on rencontre habituellement. Des ronces sortent, serpentant vers la cible, ce végétal cette fois-ci bien que je n’en comprenne pas trop la raison qui lui fait prendre ces précautions. Certes elle est plus claire, mais pour Anou, de la mousse c’est de la mousse. Cette dernière d’ailleurs commence à perdre de la couleur, comme vidé. Le géant est toxique ? Anou ne sait pas, c’est étrange, mais je n’ai rien malgré tout donc ce n’est peut-être pas ça. Anou se demande l’espèce du blanc, humain, portebrumes peut être ? Après tout, du peu qu'Anou en sait et a vu, ils ont aussi des capacités étranges, donc ce n’est pas impossible. Dans tous les cas, il a l’air au moins amical avec moi. J’hésite un moment, pour combien de temps ça durera, Anou sera surement rejeté à la moindre erreur, la moindre bavure, le moindre caprice de trop… Ou encore, s’il découvre ceux qu’est vraiment Anou, peut être qu’il se sentira trahi ou encore que la haine prendre le pas sur la bienveillance et qu'Anou finira comme les poissons, au bout d’une pique végétale. Je ne peux éloigner loin l’incertitude et le doute qui appelle eux-mêmes la peur, profonde ennemie de la vérité. Mais je ne peux pas faire autrement. La douleur physique n’a jamais été le pire avec mes rencontres avec autrui, non, Anou a toujours trouvé la douleur mentale bien pire. Le rejet, sans cesse, en fait inexorablement partie, dès lors que l’on est différent et cela que ça soit en bien ou en mal, alors on fait face au jugement, surtout si la différence se voit au premier coup d’œil. Car dans ces moments, personne ne cherche à connaitre, à part mémé, quelqu’un a-t-il déjà parlé simplement à Anou ? Non, mon prénom symbolise presque a lui seul la difformité, l’incapacité à être utile alors que l’utilité est une valeur minimale pour beaucoup. Après tout, chercher à connaitre l’inutile n’apporte rien, ne permet rien, qu’une perte de temps. Alors beaucoup préfère espérer que l’inutile disparaisse, cela même quand il s’agit d’un cœur qui bat. Au final, pour beaucoup, on n’existe qu’au travers de nos capacités, les états d’âme catégorisés comme superflu. Les quelques êtres gênés qui voulaient bien m’approcher étaient eux-mêmes moqués par leurs amis, leurs proches, leurs familles quand ils n’étaient carrément pas ostracisés. Dans ces cas-là, la faute revenait à Anou et les reproches fusaient, la violence augmentait, approuvant ceux qui déjà auparavant lançaient des pierres. La simple faute d’avoir exister en même temps qu’eux. Après tout cela, comment Anou ne pourrait ne pas craindre ? C’est bien parce qu’Anou sait qu'Anou a peur.

Finalement, les grandes jambes font demi-tour, semblant repartir en direction du chariot et du cheval le gardant. Anou commence à fatiguer, a marché à cette cadence, surtout que j’ai joué avant. Ho, une boule rouge… Perdant ma concentration, je joue avec une jeune plante, juste en restant assis à y donner des coups de patte. Il y en a un autre un peu plus grand plus loin, visiblement, ça vient de là les boules rouges, il y en a peu, démontrant que l’on était bien en fin de la saison neigeuse. Je ne sais pas trop ceux que c’est, mais l’autre avait l’air intéressé par toutes les plantes chelou, même ceux l’étant moins, comme cette mousse claire. Je baille, je prends finalement une des boules rouges dans la gueule et cours après le géant pour le rattraper, le dépasser et m’asseoir un peu plus loin devant lui. Je pose la boule rouge par terre, je le fixe puis je miaule simplement, ne sachant pas si mon cadeau plaira. Après tout, j’ai juste pris des boules rouges d’une plante juste un peu à l’écart de notre trajet. Je bâille de nouveau.



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Lun 30 Sep - 16:54



Passage du Mesnon

Nagidir 1901



Au retour au chariot, le chat a encore envie de jouer. Enfin, cela n’est pas pris comme un jeu pour l’élémentaire. Non, en voyant la baie se trouvant dans sa gueule et posée à terre, il en cherche la provenance. Si on peut trouver de bons produits dans la nature, on peut également trouver de bons poisons comme la mousse câline dont il a absorbé l’énergie.

Il eut raison de vérifier puisqu’il écrase la baie entre ses doigts. Inutile de donner de nom compliqué, il se contentera de quelques mots, même si le chat n’est pas censé les comprendre.

— Cette baie est toxique… Il attend quelques secondes. Attends-moi ici.

Le chat est intéressé par la boule rouge. Pourquoi ne pas en fabriquer une ? Il s’engouffre dans le chariot à la recherche de ce qui pourrait faire l’affaire. Tout ce qu’il trouvera sera du tissu. Mise en boule et garde cette forme sphérique à l’aide de tiges qu’il s’arrangera pour n’y mettre aucune épine tout en étant suffisamment solides pour résister à quelques coups de griffes. Elle n’est pas parfaite, de la taille d’une pelote de laine.

— Tiens. Amuse-toi.

Aucun risque d’empoisonnement avec ça. Le chat peut jouer tranquillement avec. L’élémentaire se contente de s’agenouiller et de faire rouler le jouet en tissu vers l’animal en espérant que cela lui plaise.
Il resta un moment à regarder le chat jouer. Le temps de savoir ce qu’il va faire à la suite de ça, il se retrouve ses esprits afin de quitter les lieux. Le tout est de connaître sa destination. Comme il a quitté sa demeure il y a quelques semaines, l’arrivée du printemps qui se fait petit à petit sentir, y retourner ne serait pas une mauvaise chose. Ne serait-ce que pour planter les premières graines.
Le chemin tout tracé, cela ne veut pas dire qu’il arrête de chercher des plantes pendant plusieurs jours. Bien au contraire, le fait de prendre une pause chaque jour dans un nouvel endroit va lui permettre autant d’avancer que de travailler. Avancer le matin, chercher l’après-midi ou inversement. Maintenant qu’il a un animal de compagnie pour quelques jours, le fait de s’en occuper va lui donner une bonne raison de s’occuper d'autre chose que de soi-même.

Il est sur le départ. L’apothicaire n’oublie pas le chaton en l’attrapant avec la boule de fortune pour qu’il puisse monter sur le banc de conduite. C’était à l’animal de choisir où il voulait s’installer pendant le voyage. Que cela soit dans le chariot ou devant l'élémentaire, lui installera un petit coin confortable à l’aide de couvertures.
Le trajet, bien que parfois mouvementé et bruyant, reste assez confortable si on oublie les températures un peu fraîches. C’est là qu’il se suffit d’une couverture et d’un chaton en train de dormir sur les jambes pour se réchauffer.

Les journées sont très routinières. L’après-midi se contente de faire quelques kilomètres jusqu’à la fin de la journée. Il y a encore un peu de temps avant la tombée de la nuit. Il attache le cheval et s’absente du chariot pendant une ou deux heures pour voir s’il y a quelques trouvailles dans le coin. Au soir, c’est un petit feu de camp, réchauffer la soupe pour le chaton faute de mieux et passer la nuit à côté des flammes. Assit ou couché, il ne voyait aucune différence. Néanmoins, il se donne l'idée de protéger son nouvel animal de compagnie du vent en se couchant en arc de cercle où il place un petit nid douillet au milieu. Cette fois, il se met sur une couverture assez grande pour la replier sur lui. S’épargnant ainsi de la couverture de feuilles qui n’a pas grand effet. Le lendemain matin, nouvelle tentative de récolte à partir des cendres du feu et nouvelle balade pendant une heure de plus avant de reprendre la route. Cela se passera ainsi jusqu’à retrouver sa demeure.

Et le voyage sera long.



Dernière édition par Duscisio Balibe le Mar 1 Oct - 1:32, édité 1 fois
Mar 1 Oct - 1:06
Quand l'hiver disparait, la rose renait
PV Duscisio Balibe
Mi Nagidir 1901 / Bois de Mesnon


On était finalement arrivé au chariot, je pensais qu’il restait plus de chemin à faire que cela et Anou fut soulagée de voir que ce n’était pas le cas. Anou mit devant les pieds du géant une baie rouge trouvée à peine quelques minutes plus tôt sur une plante. Anou espérait que cela lui soit utile, mais le blanc prit l’objet sphérique et l’écrasa entre ses doigts démontrant ainsi que ce n’était pas le cas. Il se contenta alors de dire, signalant la nature du fruit ;
« - Cette baie est toxique… Attends-moi ici. »
Anou fut craintive un moment, allait-il m’abandonner finalement, partir sans crier gare. De ce fait, je ne le quittai pas du regard alors qu’il retournait près de sa maison roulante, le cheval toujours sage, surement habitué à tout ça ou bien simplement, car c’est dans sa nature. Il est vrai qu’un canasson a moins à craindre qu’un petit être comme Anou. Il a moins de prédateurs et sa nutrition est des plus simple, surtout avec le froid qui prend doucement fin et la chaleur revenante. Anou sort finalement de ses pensées quand le grand revint à moi avec une balle aussi grande qu’une pelote de laine bien que pas parfaitement sphérique, mais faisant l’affaire pour l’attention qu’il m’était visiblement donné. En effet, il se met à genou et fait rouler l’objet jusqu’à moi, m’observant.
« - Tiens. Amuse-toi. »
Je m’étais déjà bien amusé plus tôt et à force de marcher, surtout avec mon handicap, je commençais à être vraiment fatigué, mais peux être qu’il ne trouvera plus Anou si mignonne si je ne prends pas au jeu. Alors sous le regard scrutateur du blanc être, je commence à mettre des petits coups de patte dedans, m’amusant comme je le pouvais. Finalement, il s’éloigne, retournant à ses occupations, je prends alors peu de temps à m’arrêter, baillant et commençant même a somnolé en étant assise.

Je fus finalement attrapé, moi et mon jouet, pour être posé sur le banc de conduite, il était visiblement temps de quitter les lieux. J’eus des couvertures sur lequel je m’installai, presque collées au grand blanc, bercer par la cadence régulière du chariot, je ne pris pas longtemps pour m’endormir après avoir baillé plusieurs fois de nouveau, les yeux mi-clos. Sentir une autre présence à mes côtés pendant que je dors… Cela fait si longtemps pour Anou, comme au temps de mémé. Anou pelotonna quelques fois dans le vide, ravi…. Au fond, cela me manquait, de ne plus être seule. Mais la crainte n’est jamais loin, ne laissant qu’un sommeil sans rêves après la simple possibilité d’être de nouveau abandonné une fois que ma véritable nature soit révélée. Les heures défilent ainsi, les pas de l’équidé formant un son régulier, comme une berceuse. Anou devrait dire la vérité, ou non ? Mais Anou n’a pas envie d’être de nouveau laissée de côté, ça ferait trop mal. Le rejet a toujours été une chose douloureuse.

A un moment, la présence prés de moi a disparut alors Anou se réveille, s’inquiète ne voyant personne, miaule dans la lumière du jour commençant à baissé. Je saute à l’arrière, me cache entre fiole et sac, réflexe naturel de mon errance solitaire. Ne pas se montrer pour ne pas être attaqué, pour pas être une proie a découvert parmi toutes les choses qui vivent qui voudrait manger Anou. Je tremble, m’a-t-on encore abandonné ? Mais Anou est toujours avec le chariot. D’un autre côté, mémé avait bien abandonné sa maison et son potager en même temps qu'Anou, elle avait préféré la brume, si effrayante pourtant. Le cri résonne encore dans les oreilles d’Anou, je mets mes pattes dessus, comme pour éteindre ce souvenir, cette frayeur, cette menace dans l’ombre de mon cœur. Au moindre bruit, est-ce un rapace ? Est-ce une de ces choses sur deux jambes, mais griffant, attaquant si l’on se trouve sur leur passage ? Un danger, une menace ? Est-ce la brume, aussi ridicule que pourrait être cette possibilité ? Combien de temps passe ? Anou n’a pas le temps d’y réfléchir, cela parait si rapide et en même temps si lent, comme une éternité. Quand enfin, Anou entend un bruit reconnaissable, des pas, Anou sort la tête de sa cachette, les pupilles en trait au milieu de ses irise, vairon. Le grand blanc était de retour alors je saute, revenant d’abord sur le banc de conduite avant d’y sauté, avec une réception pas très réussite, la queue droite. Trébuchant plusieurs fois de par la vitesse à laquelle je courais malgré mon handicape vers le géant. Je miaulais sans pensée précise ; ou était-il, est-ce que cela faisant longtemps, bon retour…. Trop de choses, la peur de l’absence avant tout. Je me frottai plusieurs fois avec force à ses jambes.

De nouveau un feu de camp est monté et de la soupe servit en guise de repas avec toujours le questionnement sur la provenance de l’énergie du géant alors qu’il n’a pas l’air de manger grand-chose de son côté. Anou est rassuré ensuite de le voir mettre une couverture pour dormir, sans doute bien plus efficace sur ma tentative misérable avec des feuilles. Et puis ainsi, peu avant l’aube, ayant déjà bien rechargé mes forces la veille dans le chariot, à regarder le joli visage du blanc, Anou ressent le besoin d’être près de lui…. Pour être sûr qu’il ne disparaisse pas, pour pas qu’Anou soit de nouveau seule. Alors je sors de ce nid douillet qu’il m’avait fait, me glissant sous la couverture, me collant tout prêt de sa poitrine. Bercées par les bruits que ce corps peut produire en étant aussi prêt, me rappelant ces fois où on dormait épaulent contre épaule avec mémé. Sera-t-il encore là à mon réveil, serais-je de nouveau seule ? Est-ce que tout ceci est réel ou est-ce un songe dont je ne me réveille pas ?

Mais ainsi, c’est une habitude que je finis par prendre au fur et à mesure des jours, me faufilant près de son torse de plus en plus tôt jusqu’à y décréter ma place dès le début des nuits, ronronnant alors fortement. Parfois, quand il n’est pas là après que je me sois mis à faire une sieste, surtout durant les trajets, je panique, me cache et lui fais des torrents de câlin a ses retours, miaulant et me frottant, courant vers lui a en trébuché…. Mais cette peur diminue avec le temps jusqu’à réussir à le guetter à découvert sur le banc de conduite, couché sur le ventre, les pattes repliées sous mon corps. Mais le reste du temps, j’essaye de le suivre à ses escapades, miaulant simplement si j’en ai plein les pattes, notamment à cause de sa cadence. Après tout, pur une enjamber du géant, il en faut bien plus pour mes trois petites pattes pour le suivre. Je tenterais plusieurs fois de lui ramener des plantes au hasard bien qu’au bout d’un moment, j’essaye de prendre des trucs qui ressemblent, un peu près, de ce que j’en vois, vu que j’en comprends pas forcément l’utilité, à ceux que lui-même récolte. C’est agréable de sentir l’air de réchauffé au fur et à mesure des jours….

Et puis, si j’ai envie de jouer, je ressors l’objet rond qu’il m’a fabriqué, après tout, c’est mon premier cadeau alors… Il m’est précieux, même s’il s’abime, je fais attention à ne jamais le perdre. Ces jours-ci, je dors même avec, à côté du géant sur le banc d’assise, rouler autour de la sphère rouge. Jusqu’à ce moment où j’ai un sommeil un peu trop agité, assailli par de nombreux cauchemars en cette fin de journée, me réveillant alors très brusquement. À ce moment-là, tout est aux ralentis, sans trop le temps de réfléchir, je me relève trop vite, poussant la balle avec ma patte arrière valide et le moignon de ma seconde patte…. Pris d’un soudain élan alors que le chariot est en marche, l’objet part du côté opposé de moi et du grand blanc et sous un miaulement d’effroi, il tombe. Sortant à peine d’un cauchemar et le jouet revêtant alors d’une importance qui me semble crucial, Anou réfléchit pas trop. Je miaule de panique et cours en même temps, sautant avec mon unique patte arrière valide en dehors du chariot avant de se souvenir qu'Anou est un chat, Anou étant un chat, Anou ne sait pas voler et c’est haut entre le banc d’assise et le sol pour un petit chat qui saute à l’improviste. Magnifique roulade pas maitrisée à l’arrivé, je me relève avec un miaulement de désespoir, la tête dépassant de haute herbe, miaulant à la recherche du précieux objet rouge, oubliant même de m’être fait quand même bien mal avec ma cascade. Où est la balle rouge ? Et si je l’avais perdu alors que c’est mon premier cadeau ? Que faire ?



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Ven 4 Oct - 13:17



Passage du Mesnon

Nagidir 1901



Pendant le trajet, le chaton est resté près de l’élémentaire. Comment il pouvait dormir malgré les vibrations des routes, sur le chemin de terre et de cailloux ? En voyant qu’il est beaucoup plus serein, cela donnerait l’impression qu’il se sent en sécurité. N’importe quel être humain vous le confirmerait. Seulement, il n’est pas humain. Ses gestes ressemblent aux humains. Ses paroles ressemblent aux humains. Son apparence ressemble aux humains. Ce n’est qu’une façade. Jamais il ne pourra en être un, et il le sait. Même après quelques dizaines d’années, il y a des sujets auxquels il ne pourra qu’imiter au mieux. Pour ce qui est du ressenti, il est limité à un comportement d’une plante imitant un humain, en vivant dans une société qui n’est pas la sienne.

Après quelques heures de route, il est temps de s’absenter pendant un temps. Ce n’est pas anodin pour l’élémentaire. Cela peut durer plusieurs heures comme plusieurs jours, il reviendra quoi qu’il arrive. Le fait que le chaton ne l’ait rencontré qu’avant-hier peut expliquer pourquoi il lui saute dessus dès son retour de balade. Seulement, l’apothicaire n’a pas encore compris ni conclu que le chaton puisse avoir besoin d’une présence contente. Un être humanoïde peut être doué de parole, mais échanger avec un animal relève d’un monologue. Ne pas s’attendre à une réponse peut encourager à se contenter d’une communication limitée de faits et de gestes.
À peine revenu, l’animal court vers lui du mieux qu’il peut en miaulant sans raison particulière. Ce geste le laisse surpris. Du moins, il en a l’air. Ne comprenant pas cette attitude, l’élémentaire le prend et le garde sur son épaule. Ce n’est pas une source de chaleur qu’il cherche. Ça, ce n’est pas difficile à comprendre. Peut-être qu’il a faim. Quoi qu’il en soit, la routine de la veille recommence en lui donnant un repas. Non, il ne mange toujours pas. Ce qui continue d’être un mystère pour n’importe qui ne connaissant pas sa nature ou son quotidien sur le bout des doigts. À bien y penser, personne ne le connaît aussi bien. Vivre seul pendant des dizaines d’années n’aide pas.
Notons que la présence du chaton lui change de sa solitude. Pourrait-il comprendre que l’élémentaire peut le considérer comme une personne à part entière ? Tant qu’ils n'auront pas échangé quelques mots, il ne pourra s’en convaincre. Comme il ne s’agit que d’un animal errant, il y a peu de change que cela arrive.
Les jours suivants, leur proximité devient une habitude. Même lors de cette balade, le chaton essaie de le suivre du mieux qu’il le peut. Si l’élémentaire adapte son allure, la difficulté à se déplacer reste la même. La patte handicapée y est pour beaucoup. Pourrait-il arranger ça ? Même temporairement.
Dans ses déplacements, Chaton va jusqu’à lui apporter des plantes un peu au hasard. Comment s’y prend-il pour comprendre ça aussi vite ? Aucun animal ne s’en occupe naturellement. C’est à partir de là qu’autre chose le fait réfléchir. Et si…
Plutôt que de laisser cette possibilité envahir son esprit, l’élémentaire traite les bonnes plantes et rejette les mauvaises tout en donnant une leçon simple.

- Ne prend pas tout ce qui te passe à portée. Les plantes aussi ont le droit de vivre.

C’est une pensée que beaucoup d’humains pourraient trouver étrange. Venant d’un élémentaire issu d’une plante, on pourrait le comprendre, pas en ignorant ou en ne connaissant pas sa nature véritable. Pour le chat, il reste un être humain qui ne mange pas. Il ne faut pas non plus oublier les plantes qui peuvent être vénéneuses. Dans ces moments, l’élémentaire sera un peu plus au petit soin pour savoir si elle a été intoxiquée et pour appliquer les remèdes adéquats si nécessaire.

Lors d’un déplacement, il y a un problème qui n’est perçu qu’au moment où le chaton saute de la charrette sans raison. Autre le fait de sauter, sa réception est une catastrophe. L’élémentaire arrête le chariot et cherche le chat du regard, s’aidant de ses miaulements pour le repérer. Ne connaissant pas le langage des chats par cœur, le Rosier blanc ne comprendra pas pourquoi ni ce qui en résulte. Il se contentera d’attacher les reines au banc avant de descendre. Observant le petit du regard. On dirait qu’il cherche quelque chose. En regardant un peu vers le banc et où se trouvait le chat. Il fouille vite, fait voir ce qui pourrait être tombé, mais rien. Tiens… Où elle est ? Il y a deux choses de nouvelles dans ce chariot. L’un bouge, l’autre non. Du moins pas sans aide. La balle de tissus n’est pas là. Il ne fallut pas très longtemps pour s’en rendre compte. Ce qui est surprenant d’ailleurs. Une bosse a dû l’éjecter du chariot. Le chat doit y tenir et le chercher. Il miaule encore. Une boule rouge, c'est visible de loin. L’élémentaire regarde la route. Il peut avoir rebondi, cela reste du tissu en boule, elle n’a pas été bien loin.

Ce n’est pas la seule chose à se soucier. La chute du chaton dans un chariot en marche a dû être très dur. Il doit avoir aussi mal. L’élémentaire le prend doucement, la main sous le ventre.

— Du calme. On va la trouver.

Il a bien compris que cette balle était importante, irremplaçable d’une certaine manière. Il regarde attentivement le chaton pour savoir s’il ne s’était pas blessé ni cassé quelque chose avant de le poser sur le banc. Il pointe l’animal du doigt pour lui dire de rester là avant de chercher sur leur chemin. Ils en ont fait du chemin après qu’elle est tombée. L’élémentaire a bien fait une centaine de mètres avant de se baisser plusieurs fois et de revenir apparemment les mains vides. Arrivé au chariot, son visage n’a pas changé, puis il sort le tissu rouge. Il n’avait plus la forme, mais les restes de tiges prouvent que c’est bien elle. Elles se sont brisées lors du choc. L’élémentaire recouvre le chaton avec.

— T’en fait pas. Je vais la refaire.

En attendant d’en faire une nouvelle balle, elle servira de couverture. Elle ne le recouvre pas assez, mais le tissu est à lui. Ils reprennent la route jusqu’à trouver un coin pour la nuit. Pas de balade en forêt ce soir. Un feu de camp et le peu de soupe qu’il reste et une nouvelle balle rouge. Autant solide que la première, mais au moins, elle est là et rassure le chaton quand elle retrouve ses trois pattes. Chose étonnante… L’élémentaire la fait rouler vers lui qui la renvoie. Ainsi de suite, ils se passeront la balle jusqu’à ce qu'ils sentent l’un comme l’autre le sommeil venir.

Le lendemain, il est le premier levé. La balade est plus courte que d’habitude pour revenir avec différents morceaux de bois qu’il commence à tailler. Que fait-il ?

Ven 4 Oct - 17:36
Quand l'hiver disparait, la rose renait
PV Duscisio Balibe
Mi Nagidir 1901 / Bois de Mesnon


Le grand blanc prend plutôt bien ma façon de l’accueillir, Anou est ainsi mise sur son épaule la première fois, offrant ainsi la tête de rose aux demandes de câlin. Bien que cela se calma après, quand je compris qu’il reviendrait toujours. Sinon, Anou l’accompagne, essaye de l’imiter en prenant des plantes bien que je n’en sache pas vraiment beaucoup sur le sujet. Si bien qu’au départ, Anou prenait un peu ce qui venait en espérant que ça lui soit utile. Le géant donna alors une leçon, dans le respect de ceux qui existent, Anou écouta attentivement.
« - Ne prend pas tout ce qui te passe à portée. Les plantes aussi ont le droit de vivre. »
Mais les plantes vive-t-elle comme les animaux ? Un arbuste dont on prend des feuilles repousse, au final, ce sont surtout les racines prises en entier qui ressemblent au cœur des mammifères ; sans, plus rien ne subisse après. Pourtant, ça nourrit, certains semblent même être utiles, mais il est vrai que prendre une vie par ignorance, sans être certain de ceux qu’on va en faire, semble injuste…. Anou baisse les yeux, je voulais juste essayer d’être utile. Mais à part avec mémé, je n’ai jamais vraiment vécu avec les autres ou plutôt, les autres n’ont jamais aimé Anou, Anou était une pestiférée, un truc dont au mieux on voulait ignorer, au pire on essayait d’éliminer. Anou n’a jamais choisi tout cela, mais c’est ceux que la vie avait choisis pour Anou…. Souvent, l’obscurité n’était pas dans le ciel, mais dans la tête d’Anou, le froid pas au bout de ses pattes lorsque la neige tombe, mais l’hiver ancré dans son cœur. Alors, pour cette fois, j’essayais de réussir à faire assez bien pour ne pas être de nouveau rejeté. Peut-être que cela ne serait jamais assez. Anou peut elle seulement faire plus que cela ?

Au cours d’un trajet par la suite, j’ai malencontreusement éjecté le précieux cadeau rouge suite à un cauchemar, me précipitant à la suite pour essayer de le rattraper, faisant un magnifique vol plané avec un atterrissage grotesque et douloureux hors du chariot en marche. La panique et mes miaulements en résultant me font remarquer que le géant c’est arrêté et est venu qu’au moment ou se dernier me prend, une main sous le ventre.
« - Du calme. On va la trouver. »
Il m’observe et me remet en sécurité sur le banc, je miaule quand il s’éloigne, mais il semble vouloir que je reste là. L’a-t-il vu, étant plus haut que moi sous cette apparence. Bien qu’indiquer clairement que je ne devais pas bouger, sur la mince zone qu’il m’était accordé, je bougeais de façon à ne jamais perdre si possible le géant de vu. Il cherchait vraiment, allait-il être déçu que je ne le pouvais même pas moi-même, qu’Anou était si inutile ? Au point même de perdre ce précieux cadeau ? Les larmes montent aux yeux quand il revient finalement, il ne l’a pas retrouvé ? Anou va se faire gronder. Mais finalement, il sort le tissu qui constituait la balle, qui n’en avait à présent plus la forme.
« - T’en fait pas. Je vais la refaire. »
Dit-il, mais il servira de tissu jusqu’à un certain point, va-t-il vraiment le refaire ? Mais c’est de la faute d’Anou s’il est cassé… Alors au moins, Anou ne dort pas, mais surveille que ceux qui reste du cadeau ne s’envole pas. Mon regard est sans doute bien trop concentré pour une si infime chose qui représente aussi tant pour moi. Le soir, une nouvelle soupe, Anou ne se lasse pas, Anou n’a jamais vraiment appris à faire attention a ce genre de détail, pas après tant vécu avec la faim a mes côtés. Une nouvelle balle rouge, un petit jeu, plus calme, car Anou est pensive, dire, ne pas dire ? Le grand blanc prend soin d’Anou et a même réparé son cadeau, mais il sera surement déçu… Finalement le sommeil vient, mais cette réflexion fait réveiller Anou de nombreuses fois cette nuit-là. Peur, mais envie aussi, mais Anou peut elle vraiment faire confiance, les larmes montent de nouveau, le risque est là, mais mentir aussi est douloureux. Anou regarde le soleil se lever, encore fatiguée. Assise, la balle est bien calée entre mes pattes, tremblante, et si ça se passait comme avec mémé à la fin et qu’il partait sans se retourner ? Anou a peur.

J’ai beaucoup de mal à suivre la balade du matin, ne faisant pas vraiment attention pour une fois à ce que le géant faisait, la balle tenue entre mes petites dents, pour être sûr de ne pas la perdre de nouveau, ne serait-ce qu’un instant. Anou est fatiguée, marcher avec trois pattes est plus pratique qu’avec une, mais cela reste fatiguant, Anou n’a pas beaucoup dormie, Anou somnole à moitié en marchant… On revient finalement, il a ramené du bois, il commence à le tailler… Anou regarde, s’endormant à moitié, ayant remis la balle entre mes pattes, je la serre un peu plus à chaque fois que je sens que je m’endors, me redressant d’un coup. Quand je voix finalement le résultat, je suis surprise, pourquoi ? Mon cœur se serre, Anou s’éloigne un peu en reculant, laissant le jouet, perturbé, sans aucun doute. Les larmes montent, inarrêtables, la douleur aussi. Cela fait si longtemps après tout, si longtemps qu’Anou ne l’a pas prise. Assise par terre, les bras essayant de sécher les larmes qui coule à flots, parlant en même temps sans trop mettre les mots dans le bon ordre, c’est ainsi que cette forme est reprise après tant de temps. Une forme de 1métre40, maigre, saleté flagrante ainsi. Ma jambe gauche s’arrête peu après mon genou en moignon, comme sous la forme féline en soi. Mains calleuses, mon corps parsemé de cicatrice. Notamment une grosse en haut du front, en partie couverte ainsi qu’une en bas du dos. Peau beige clair avec des taches blanches, raison de mes mèches d’un blanc pur parmi l’argenté dans mes cheveux longs comme pour les poils de ma forme féline. Une tache entoure tout mon œil à partir de ma joue droite, une autre est subdivisée en trois sur ma joue gauche, une sur ma nuque, une sur sa poitrine coté droite, plusieurs petites sur ma jambe droite dont le pied en entier, une à partir de mon moignon gauche qui remonte jusqu’au genou, tout mon avant-bras droit sauf ma main, une sur ma main gauche sauf mes doigts, Anou en de multiples autres bien plus petites d’à peine la taille d’un pouce pour la plupart, notamment sur mon crâne. Ainsi, mes yeux vairons débordent de larme chaude, Anou ne sait pas par où commencer alors c’est confus, partout, dans la tête et dans la voix.
« - Anou est désolée de ne pas être un vrai chat, Anou ne voulait pas être de nouveau abandonnée, Anou est désolée. »
De nouveaux sanglots secouent mon corps de manière incontrôlable.
« - Anou est désolée d’avoir perdu le cadeau la première fois, d’être si inutile. »
Enfin, bien que toujours sanglotant et larmoyant, mon bras est retiré de devant mes yeux, osant enfin affronter son regard. Anou s’attend à être jugée, car c’est toujours ceux qu’on fait à Anou. Ou bien la fuite ou encore de recevoir des pierres. C’est dur de parler pour Anou, la peur serre la gorge.
« - Mais Anou voulait dire la vérité, car grand blanc si gentil, Anou en être encore plus désolé, le grand blanc doit se sentir tromper, mais Anou avait si peur. Anou pourra se rendre utile, Anou perdra plus le cadeau alors jeter pas de pierre sur Anou même si Anou n’est pas un vrai chat... Anou n’a jamais souhaité être comme ça, Anou est désolée. »
Puis sous mon cerveau déraillant de plus en plus, sans pouvoir s’arrêter de pleurer, d’être agité. Une secousse puis deux puis Anou s’effondre, inconscient de mon corps qui tremble de manière incontrôlée, incapable de respirer pendant quelques minutes. Comme un corps possédé, ayant pourtant déjà la charge de ne pas être ce que l’on pourrait attendre de l’humanoïde de base. Anou a toujours du mal à se remettre de ces crises qui n’arrive pas souvent heureusement, les circonstances ayant surement joué sur son déclenchement. Le plus dur pour Anou quand elle se termine, c’est de reprendre mon souffle.



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Dim 6 Oct - 12:20



À l'orée du Bois de Mesnon

Nagidir 1901



Alors que l’élémentaire trie et commence à tailler le morceau de bois, sa concentration est telle qu’il ne vit pas le changement devant ses yeux. D’abord, il arrête son geste répété sur l’une des branches, la plus solide du lot. Les copeaux qui s’entassaient autour de lui témoignent de son entreprise dans l’idée qu’il se faisait de l’objet qu’il façonne. C’est petit, de la taille d’un chat. Alors quand le chat n’est plus, son regard change. Pas de signe de trahison, que de la surprise qu’il exprime par le simple fait d’arrêter de bouger.

— Chaton ?

C’est le seul nom qu’il lui a donné jusqu’à présent.
Ce n’est plus un chat, mais une petite fille handicapée qui se trouve devant lui. Beaucoup de cicatrices sur son corps, beaucoup de différences qui pourraient expliquer pourquoi elle vit seule. L’élémentaire ne peut conclure que le fait d’être une zoanthrope. Elle est en pleur. Ses yeux vairons laissent couler de grosses larmes d’une culpabilité que l’apothicaire ne peut comprendre. Ce chaton avait l’air d’être content de ce temps passé ensemble. L’un utilise l’autre pour cacher une solitude bien présente. Ses multiples cicatrices font d’un témoignage très mouvementé, douloureux même. Le point commun qu’il y a entre sa forme animale et humaine est la plus évidente. Son handicap au genou gauche doit être pénible à vivre. N’importe quel humain aurait du mal à se déplacer.

Ce n’est pas son handicap qui la fait pleurer. Si l'on en croit ses mots, elle pense l’avoir trompée en gardant sa forme de chaton pour attirer sa sympathie, sa gentillesse. Le grand blanc, comme elle l’appelle, ne dit pas un mot en gardant son expression étrange. Impossible de savoir à quoi il pense. Il l’a bien écouté. Immobile jusqu’à la fin de ses mots, rempli de larmes.
Seulement, il y a quelque chose qui ne va pas. Ses gestes sont étranges. Impossible de savoir ce qu’il se passe, c’est la première fois que l’élémentaire observe ce comportement. Le tremblement de son corps l’oblige à s’éloigner, le couteau toujours à la main. Ce comportement est une première. Impossible d’agir. Combien de temps cela va durer. Elle est comme possédée. S’il y a un point de vue médical, l’élémentaire l’ignore. C’est pour ça qu’elle a été rejetée ? C’est pour ça qu’elle vit seule, loin de tout ? Elle finit par se calmer au bout de quelques minutes. Restant à quelques pas le temps de reprendre son souffle, sa première action est de simplement poser le couteau et la branche avant de simplement poser la main sur la tête.

— Ça n’a pas dû être facile tous les jours.

Il suffit de la regarder. L’élémentaire laisse un ton de voix assez doux. Son expression n’a pas l’air de changer, si ce n’est qu’il penche un peu la tête sur le côté pour la regarder droit dans les yeux, oubliant presque ce qu’il a vu.

— Tu sais, moi aussi, je ne suis pas humain. Mais si tu voulais garder ta forme chaton, c’est qu’il doit y avoir une raison.

Sa jambe, son apparence et son handicap en général sont une raison suffisante. Le morceau de bois qu’il était en train de tailler était là pour remplacer la jambe manquante. Ce n’aurait été que provisoire, il n’a pas le matériel adéquat pour quelque chose de durable et de solide. Comme la balle, il aurait rejoint le morceau de bois avec quelques ronces sans épines pour la fixer au mieux. Ainsi, elle aurait pu se déplacer un peu plus facilement.
Pour ce qui est de sa nature faussement humaine, regarder ses cheveux devient un indice assez évident. Pour appuyer cette vérité, il retire sa main de la tête du chaton pour retirer cette apparence de peau propre pour quelque chose d’un peu plus brut. De la peau humaine, on passe à celle d’une peau d’écorce fine. Quelques stries par-ci par-là le long de l’écorce se laissent creuser avant de disparaître et de reprendre la main faussement humaine.

— Chaton… Non… Tu t’appelles donc Anou… fait-il en faisant mine de réfléchir. Moi, c’est Duscisio. Mais appelle-moi comme tu veux.

Après quelques jours, ils font enfin les présentations. De son côté, l’apothicaire peut mettre un nom à ce petit chat en détresse qu’il accueille gentiment. Mais avant ça, un petit détail le percute plus que maintenant. Il se lève et cherche dans le chariot une couverture pour la mettre sur ses épaules en attendant mieux.

— Tu vas avoir froid si tu restes comme ça. Dit-il avec un léger sourire. Je vais aussi devoir trouver du bois plus grand.

La petite prothèse qu’il était en train de tailler ne sera pas suffisante. Non pas qu’il le jette, mais que pour son confort, cela serait mieux d’avoir deux tailles pour ses deux formes.

Lun 7 Oct - 0:45
Quand l'hiver disparait, la rose renait
PV Duscisio Balibe
Mi Nagidir 1901 / Bois de Mesnon


Lorsqu’Anou se transforma, il n’y eut pas de haine dans son regard, de la surprise, sans doute. Pourtant Anou était habituée à bien plus de méchanceté, cela rendait presque le moment étrange, mais cela ne dura que peu. Les larmes montèrent, les mots s’embrouillèrent et le cerveau, mis à si rude épreuve, lâcha durant quelques minutes qui me laissa essoufflé sur le sol. Devant de nouveau me souvenir, où j’étais alors que l’air prenait son temps à revenir à mes poumons, que la lumière était éblouissante a ce moment… Que les muscles si durement sollicités durant ses quelques minutes par leur tressautement incontrôlable soit de nouveau aptes à supporter mon bois, m’obligeant à prendre mon temps pour m’asseoir de nouveau, les joues et les yeux encore trempés des larmes. C’est aussi une des raisons pour laquelle Anou doit être prudente, c’est rare, mais ces quelques moments d’inconscience sont extrêmement dangereux, surtout seuls, n’importe quel prédateur pourrait en profiter. Rien que pour cela, que je sois encore en vie, tient presque du miracle… Anou a toujours peur néanmoins, n’osant regarder dans les yeux le bienfaiteur. Jusqu’à qu’une main qui semble paradoxalement si chaude alors qu’elle est si froide se pose sur ma tête, une voix douce, comme le chant des arbres retrouvant leur feuillage après la dure saison. La neige semble fondre petit à petit dans le cœur d’Anou, comme si la chaleur me découvrait à mon tour alors que l’air se réchauffait de jour en jour.
« - Ça n’a pas dû être facile tous les jours. »
Les souvenirs tourbillonnèrent, ces fois ou les pierres était jeté, ces fois ou j’étais rejeté, ces fois ou on espérait que je crève dans mon coin. Mais Anou se souvient aussi des bons moments passés avec mémé, cette rare période où je n’étais pas incriminé d’être ceux que je suis, la chaleur de deux corps en pleins hivers, les vêtements trop grands, les engueulades même si Anou n’a toujours pas compris pour la plupart ceux qui était mal… Le départ aussi, les cris dans la brume, cette peur qui prend le corps et l’esprit sans trop savoir ceux qui se passait, l’instinct vibrant que la mort vous guette d’une force jusque là inconnue. Alors les larmes coulent encore alors que la chair, l’épreuve gravée en son sein, menace de s’effondrer à tout moment, ayant besoin de temps pour se remettre de la crise. Une voix, comme qui se décharge de fardeau invisible en trois lettres, comme si pour une fois, ce n’était pas de ma faute.
« - Oui… snif. »
Il penche la tête sur le côté, je vois de nouveau ses yeux rougeoyants comme un feu bien chaud. Cela de quoi en effrayé également, mais ce n’était pas le cas d’Anou, la cruauté n’est jamais vraiment dans les apparences, mais dans les gestes. Le rouge semble miroité comme un feu de camp au milieu d’orbite, mais c’est à cause des larmes d’Anou qui brouillent la vision autant que l’est le cœur.
« -Tu sais, moi aussi, je ne suis pas humain. Mais si tu voulais garder ta forme chaton, c’est qu’il doit y avoir une raison. »
L’étonnement me calme un peu.

Il retire sa main de ma chevelure et Anou le regarde. De la peau a l’écorce de l’écorce a la peau, Anou n’a pas peur non, Anou est juste ébahie. Et puis, Anou ne peut pas le croire non plus quelque part, certain humain le sont que par essence, mais jette des pierres sur Anou juste par sa différence. Pour Anou, peut être que le grand blanc n’est pas humain par nature, mais il l’est plus que tant de gens… Sa voix calme m’aide à me calmer, faisant doucement redescendre la tension dans les muscles, la fatigue, les remplaçant peu à peu.
« - Chaton… Non… Tu t’appelles donc Anou. Moi, c’est Duscisio. Mais appelle-moi comme tu veux. »
Duscio ? Il me donne même son nom, il m’en veut vraiment pas alors ? Anou retient des larmes, de joies cette fois. Anou a toujours tendance à raccourcir les noms, même le mien, c’est moins dur à prononcer ainsi. Surtout que celui-ci n’est vraiment pas facile. Il se lève finalement, a-t-il changé d’avis ? Peut-être que finalement, il trouve Anou immonde ? Le frais mord la peau, la tension redescendant, Anou ne le remarque que maintenant, mais je suis habitué à pire jusqu’à sentir une couverture sur mes frêles épaules.
« - Tu vas avoir froid si tu restes comme ça. Je vais aussi devoir trouver du bois plus grand. »
Je le regarde étonner. Pourquoi se donner tant de mal avec le sourire, mais Anou n’ose pas le demandé, par peur de la réponse. J’ai toujours du mal à m’exprimer, mais sans les larmes, alors que je profite de la couverture, la serrant contre moi en restant assise, je reste toujours plus claire. Les larmes retenues s’entendent dans la voix, mais le calme est enfin là, peut être même un léger sourire malgré les yeux plein de fatigue.
« - Maman m’avait appelé Anoula, je crois. Anou n’est pas sûre, les souvenirs d’avant que Maman essaye de la tuer sont flous, mais Anou comprend. Anou n’a jamais été très utile, mais Anou chat au moins, peut courir, se sauver quand on jette des pierres. C’est difficile pour Anou humaine. Duscio dit pas être humain, mais pour Anou, plus humain que beaucoup. Duscio n’a pas jeté des pierres sur Anou, Duscio gentil, mais Anou a peur aussi. Mémé gentille aussi, mais mémé partie dans brume, mémé tout abandonnée même Anou derrière, Anou a entendu les cris de mémé là-dedans. Depuis Anou seule, car gens méprise ou ont peur d’Anou. Certains peurs attraper tache blanche d’Anou alors que jamais produit ou simplement, car Anou est comme ça. »
Dis-je, montrant ma jambe handicapée. Un bien sommaire résumé de vie, l’essentiel distribué presque au hasard dans le récit sans être sûr d’en être compris. Les paupières sont lourdes, la fatigue s’immisçant peu à peu malgré la matinée, encouragée par la chaleur apportée par la couverture. Je m’affaisse peu à peu, Anou a du mal à ne pas s’endormir.
« - Anou mérite surement ceux qui lui arrive, Anou jamais très utile. Mais Anou n’a jamais aimé être Anou… Car rejeté dans yeux toujours plus durs que pierre et coup. »
Une dernière larme coule sur ma joue avant que je m’endorme vraiment dans l’herbe. Ramenant presque instinctivement mes jambes plus près de mon torse, serrant bien la couverture tout autour de moi pour profiter au maximum de sa chaleur. Après tout, Anou sous forme humaine reste Anou chat, aiment rester au plus loin possible du froid, rassurer par la présence du grand blanc à mes côtés. Peut être qu’Anou sera seule au réveil, mais cela ne vient même pas dans les pensé d’Anou dans l’immédiat, les quelques brides de rêve ne seront que des morceaux de souvenir de rejet passé, de coup porté et pierre jetée, l’indifférence aussi, de ceux qui ne réveille pas, mais font couleur les larmes dans le sommeil paisible de la boule de poile devenue une boule de peau et de cicatrice.



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Mar 8 Oct - 14:12



À l'orée du Bois de Mesnon

Nagidir 1901



Le besoin de chaleur fourni par un être qui n’en émet pas une once. Ses paroles suffisent à la rassurer d’une fatalité. Néanmoins, il ne faut pas le nier. Il arrivera bien un jour où ils vont devoir se séparer. Ne cessait-ce que pour se rendre à l’expédition, donc il fera partie d'un territoire sur lequel le danger rode dernière chaque arbre de la forêt. En attendant, il voyage, récolte et produit. Ses obligations font partie intégrante de ses journées qu’il laisse passer sans s’en lasser.
Le temps n’ayant aucune incidence sur lui, il peut prendre plusieurs mois pour trouver une seule plante.
Alors s’occuper d’une petite fille jusqu’à revenir chez lui ne devrait pas lui poser de problème. Il apprendra beaucoup de choses sur la nature humaine, il en est certain. Plus que cet apprentissage, le confort de la petite a son importance.

Après la couverture, Anou se présente. Nom et histoire. Lui qui rebute souvent quand une personne parle trop, il sait que l’histoire de toute une vie ne se fait pas dans sa version la plus courte. En contant ses mésaventures, on apprend vite que dès sa naissance, tout n’a pas été rose. Supporter une petite fille qui est estimée inutile à cause d’un handicap alors qu’il y a des solutions pour tout. Jet de pierre, rejet, abandon, brume… Brume ?
La « mémé » qu’elle cite l’aurait abandonné en entrant dans la brume. Ce n’est pas un abandon à la manière dont elle raconte son histoire. La vieille femme a sans doute été tuée dans la Brume. Lui-même étant une créature de la Brume, Duscisio préféra ne faire aucun jugement.
Tout au long de sa vie, Anoula a été seule. C’est un poids lourd à porter pour une petite fille dans sa situation. Rejeté par son handicap et son apparence, Duscisio lui donne bien plus d’humanité que l’homme lui-même. Pourtant, c'est un élémentaire, il n’a rien d’humain. C’est une créature de ronces et de fleurs blanches avec une apparence qu’il a choisie pour être séduisant auprès des femmes et rien d’autre. Attirée par elles, la nature, la brume et les cristaux de pouvoir, l’élémentaire vit pour chercher la fleur parfaite. Quand Anoula va jusqu’à dire qu’elle mérite ce qui lui arrive, l’élémentaire ne se met pas en colère. Il soupire.

— Si tu avais abandonné, tu ne serais pas en train de lutter pour survivre à chaque instant.

Il reprend son morceau de bois et son couteau, taillant pour occuper ses mains alors qu’elle occupe son esprit.

— Si les humains que tu as rencontrés étaient aussi intelligents qu’ils le prétendent habituellement, ils t’auraient aidé à t’adapter. Je ne les comprends pas toujours.

La jambe de bois qu’il fabrique pour sa forme animale en premier lieu. Une plus grande peut-être plus tard. Ce n’est pas très élégant, faute de mieux. En se rendant à Doucerive, il lui trouvera sûrement une activité en fonction de son handicap au lieu de lui jeter des pierres et de crier son inutilité. Il pourrait même la prendre en charge quand il se trouve dans les parages. Il ne faut pas se leurrer, il ne pourra pas toujours l’avoir avec lui. Autant le lui dire. Cela va devoir attendre. La petite s’endort. Soulagé d’avoir trouvé une bonne personne.

Le lendemain, même routine matinale. Après avoir fait sa balade, un morceau de bois apparemment suffisamment solide pour son nouveau projet, il est temps de lui faire part de leur voyage.

— On prend la route de ma maison. D’ici là, on va faire plus ample connaissance.

Il ne lui donne pas de temps de trajet, cela dépend de ce qu’il trouvera et exploitera sur le chemin. Sans oublier bien sûr de la petite compagnie d’Anoula. Il lui annonce également les faits.

— Il faut te faire aussi à l’idée que je ne pourrai pas toujours te garder. J’ai des obligations, mais soit sûr que je reviendrai chez moi quoi qu’il arrive.

Ça, au moins, il peut le lui promettre. Doucerive reste sa maison, un point d’attache. Que cela soit pour ses cultures, son travail, sa maison est aussi une boutique.

Mar 8 Oct - 17:53
Quand l'hiver disparait, la rose renait
PV Duscisio Balibe
Mi Nagidir 1901 / Bois de Mesnon


Les histoires parfois n’ont pas besoin d’être décrites au travers d’un long récit, quelques mots lâchés par-ci, par-là, sont suffisant pour comprendre l’essentiel. Anou fait ce que je peux, être compris est souvent difficile, mais cela semble être passé, la compréhension a été établie. Alors que les mains de l’être de blancheur sont occupées, ce dernier répond, toujours aussi calmement.
« - Si tu avais abandonné, tu ne serais pas en train de lutter pour survivre à chaque instant.
Si les humains que tu as rencontrés étaient aussi intelligents qu’ils le prétendent habituellement, ils t’auraient aidé à t’adapter. Je ne les comprends pas toujours. »

S’agit-il vraiment d’abandon ? N’est-il pas naturel d’essayer toujours de continuer à avancer ? Même la créature dans la pire des situations essayera après tout alors pour Anou, cela me semble normal. Et puis comme Anou a dit, au moins sur trois pattes, on peut marcher et courir donc la fuite est possible quand le mal arrive. Aider ? Est-ce vraiment ceux qui auraient dû se passer pour un être tel que moi ? Anou n’est pas sure. Anou n’a pas souvent vu de bonté désintéressée après tout. Duscio dit pas toujours les comprendre, mais c’est peut-être, car il est plus gentil, moins dur que les autres. Ou alors, Duscio n’étant pas humain non plus, comme Anou, mais de manière différente, il sait la dureté de la différence. C’est là-dessus qu’Anou finit par s’endormir, me reposant le reste de la journée.

Le lendemain n’est pas si différent de la veille ; il revient avec un nouveau bout de bois, Anou l’observe alors que finalement, il met en place le futur au travers de ses mots.
« - On prend la route de ma maison. D’ici là, on va faire plus ample connaissance.
Il faut te faire aussi à l’idée que je ne pourrai pas toujours te garder. J’ai des obligations, mais soit sûr que je reviendrai chez moi quoi qu’il arrive.

- Anou comprend, mais Anou contente aussi. Car Duscio dit qu’il reviendra alors… Anou contente d’avoir quelqu’un à attendre, demain moins sombre ainsi. »
Combien de temps je n’avais pas souris ? Depuis mémé peut-être ? Anou se souvient de parole de la vieille dame, un jour de pluie, le bruit des gouttes tout autour de la chaumière ; qu’un visage souriant est plus beau qu’un visage humide de larmes. Est-ce vrai ? Même pour Anou alors que tant de particularités font partie de moi ? Un rayon de soleil, démontrant encore plus la fin de la saison gelée. Néanmoins, la couverture ne quitte pas les épaules d’Anou alors que je fixe le grand blanc. Je veux me relever, mais je n’ai pas de bâton sur lequel m’appuyé, Anou avait oublié l’espace d’un instant, le poids du handicap sous cette forme, c’est frustrant, Anou aimerait tant faire plus pourtant. Une question timide, en cette nouvelle journée ;
« - Duscio pense qu’Anou pourra être utile un jour ? »
Bien sûr, cette question était plus vaste qu’elle n’y paraissait. Anou pourra être utile sous cette forme ou sera-t-elle toujours qu’un fardeau pour tous ? Anou pourra un jour être plus appréciée que rejeté ? Pour le reste du trajet du moins, Duscio préférerait qu’Anou soit sous cette forme ou l’autre plus pratique ? Anou aime bien sa forme de chat, mais sous ma forme de chat, si on me demande, je ne peux répondre.




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Jeu 10 Oct - 9:24



Passage du Mesnon

Nagidir 1901



Savoir qu’il y a au moins une personne qui peut lui promettre de revenir lui redonne le sourire.
Les jours lui seront moins sombres en sachant cela. Bien qu’il n’y ait pas d’attache particulière entre eux, les deux solitaires garderont une certaine présence pendant les quelques jours qui vont suivre. Pour lui faciliter la vie, Duscisio compte bien terminer ses prothèses en bois. Ça ne sera pas un grand luxe, mais c’est durable et remplaçable sur le long terme. Actuellement, elle ne peut se lever. Il lui faut au moins un bâton pour pouvoir marcher.  À cette contrainte, la petite fille n’a qu’une question. L’apothicaire lui répond :

— Cela ne dépend que de toi. Peu importe ce que disent les autres, c’est à toi de démontrer qu’ils ont tort.

Les quelques copeaux de bois extraits de la branche plus tard, le temps de réfléchir à ce qu’il peut dire pour compléter ses idées.

— Il te faut trouver quelque chose à faire qui ne t’oblige pas à te déplacer constamment et ce que tu aimes faire.
De mon côté, je vais faire en sorte que tu puisses reconnaître quelques plantes utiles quand tu veux vadrouiller quand tu es un chaton. Pour éviter de t’empoissonner accidentellement, par exemple.


Tout ce qui peut lui apprendre, tout ce qui peut lui être utile. Duscisio peut au moins faire avec ce qu’il apprit de lui-même auprès des humains pour se débrouiller seul. Herboristerie, cuisine, couture. S’il est autonome aujourd'hui, elle a été utile dans son quotidien. La cuisine ? Apprendre à faire à manger a été utile dans le sens où même s’il n’a pas besoin de manger, cela lui enseigne aussi à faire correctement ses concoctions. Faire à manger pour un être affamé comme il l’a prouvé avec sa soupe fait aussi partie de ses compétences. Fruits, racines, feuilles, quelques animaux chassés ici et là quand ils sont à portée.

Les quelques minutes qu’ils s’accordent passent suffisamment vite pour les obliger à passer à leur voyage. Avant toute chose, il fallait quelques vêtements pour la petite. Le seul bémol est qu’il n’avait absolument rien à sa taille. On ne dirait pas comme ça, mais en plus de ses remèdes, il y a quelques rangements bien cachés dans son chariot. Vêtements et richesses sont cachés pour éviter aux potentiels voleurs de trouver quoi que ce soit d’utile. Sans oublier que pour réussir à le voler, il fallait surtout le mettre hors d’état de nuire. Duscisio qui n’est jamais très loin, saura tout de suite s’il y a un problème. Être en pleine nature aide beaucoup à se passer de ce genre de mauvaise rencontre.
Après quelques minutes à chercher, la petite va devoir se contenter de vêtements masculins un peu trop grands pour elle. Une sorte de chemise et d’un pantalon qu’il a gardés de l’époque où il était un peu plus petit et encore sous la garde d’une famille de voyageurs. Le plus surprenant est qu’il l’avait oubliée au fond de la caisse.

Les quelques minutes suivantes sont entreprises à ranger. Ensuite, Duscisio aide la petite à s’installer sur le banc à l’avant, avant de prendre lui-même les rennes pour continuer leur chemin. Leur destination fixée, ses objectifs lancés, ils passèrent tous deux quelques heures à voyager et à parler un peu plus de lui et d’elle pour faire plus connaissance. Que ce soit pourquoi il ne mange pas, ou la présence de ses fleurs comme pour elle et ses mésaventures pour mieux la comprendre. La suite se fait en trouvant un petit coin pris totalement au hasard sur leur chemin pour faire une petite balade. Ils n’iront pas très loin, même avec un bâton, c’est pénible pour la petite de marcher. La suite est réservée à la taille d’un bâton ou de lui dire d’attendre un peu pour trouver de quoi faire l’une de ses soupes. Ça ne sera pas terrible cette fois, un peu fade. Il faut dire que le sens du goût n’existe pas chez l’élémentaire qui se contente de prendre un peu d’eau chaude dont des cailloux ont baigné en plus du sel ajouté…