Ven 20 Sep - 19:24
Quand l'hiver disparait, la rose renait
PV Duscisio Balibe
Mi Nagidir 1901 / Bois de Mesnon
PV Duscisio Balibe
Mi Nagidir 1901 / Bois de Mesnon
Anou était resté un peu près du lac, c’était un endroit plutôt calme et puis… Quand la peur me prenait, je n’avais qu’à me cacher dans le tronc d’un arbre mort, en attendant que les monstres passent sans voir Anou. J’avais souvent faim, parfois, le ventre d’Anou gargouillait si fort que j’avais peur qu’une créature malveillante l’entende… Attraper même des rongeurs était souvent compliqué et même avec ma fourrure, le froid arrivait à s’insinuer jusqu’à ma peau et alors, les frissons parcouraient l’échigne d’Anou. Il fallait profiter du moindre rayon de soleil, dans le silence, la solitude, mais n’était-ce pas le mieux. Anou ne serait de toute façon jamais accepté. Combien ont déjà fait de mal à Anou ? Seule mémé a été gentille, mais mémé est partie aussi ensuite. Je secoue ma tête, peut-être est-ce que c’était au final, tout ce que je méritais ? Sinon pourquoi maman m’a rejeté si violemment autrefois ? Anou était une telle nuisance ? Après tout, Anou ne se rappelle pas de son visage. La neige tombe de nouveau, le manteau blanc ne risquant ma de se lever tout de suite, il fait trop froid, humide aussi. Alors Anou finit par faire le tour de cette énorme étendue d’eau, cela prend tant de temps avec ses petites pattes, plus d’effort qu’avec un autre. Les traces de coussinet dans la neige, qui se recouvre ensuite quand la trois pattes prend une courte pause pour pas que Dame mort ne l’emporte dans ses bras glacés. Dormir dans l’étreinte glacée est une façon que son existence arrive à son terme bien plus rapidement que prévue et Anou ne veut pas de cela, malgré tout qu’Anou a vécu…. Alors je ne m’arrête jamais longtemps, toujours au bord de l’épuisement des jours durant, mais bouger éloigne le froid de mes petites pattes. Derrière cette grande étendu d’eau, il y avait une rivière, l’eau qui bouge gèle moins facilement et e bruit de l’eau qui bouge est plaisant. Anou suit le cours d’eau, finit par arriver à un village. Je reste sous cette forme là-bas, pour pas qu’on jette des pierres sur Anou, pour éviter d’être jugé.
Il était plus simple de se protéger du vent derrière des maisons et parfois, faire le mignon pour avoir un peu de nourriture portait leur fruit. J’avais toujours faim, mais Anou a le choix ? Il n’était pas facile de chasser et si Anou reprenait une forme leur ressemblant à peu près, je serais rejeté de façon certaine. Être difforme, être détesté, être qui doit aller mourir, ce sont des catégories dans lequel Anou rentre, pour chacune d’entre elles, une oreille plus courte que l’autre, un bout de jambe en moins, des taches blanches…. Sans doute que mes yeux vairons peuvent être dits jolie, mais qui pour le remarqué quand tant de choses n’allant pas attirent le regard en premier ? Même la plus basse besogne est rendue difficile par ma condition physique… Comment survivre quand votre propre corps est prêt à vous trahir à n’importe quel moment ? Mais là au moins, a l’abrie d’un banc, je peux un peu me reposer, il fait plus chaud aux endroits que le vent n’atteint pas et moins de bêtes chassent dans les villages alors, s’évanouir de fatigue ou de faim est moins problématique. Jusqu’à que la neige fonde, oui, jusqu’à ce que la neige fonde et que le soleil commence a chauffé. Quand le temps lui-même est devenu moins dangereux pour le petit corps d’Anou alors je quitte le village, suivant toujours la rivière, combien de temps ne me suis-je pas transformé ? Mais vaut mieux oublier cette forme qui ne gagne que le rejet. Des corbeaux m’attaquent, probablement d’un chat si maigre, si faible devient une proie facile pour ces volatiles alors même que normalement, c’est le félin qui chasse l’oiseau. Cela blesse le dos d’Anou, m’obligeant à fuir, ne pouvant se défendre efficacement. Dormir dans des buissons à épines est parfois la seule solution pour être tranquille, quitte à s’enfoncer quelque épine dans la peau. Mais au cours de tout cela, les arbres commencent finalement à avoir de nouveau des feuilles, tout comme les buissons dégarnis, m’offrant des cachettes pour se dissimuler moins risquer.
Mais Anou arrive à une montagne et préfère arrêter de suivre le cours de l’eau, passant d’un bois à l’autre, pour contourner, c’était moins dur à présent que les jours commençaient à se réchauffer bien qu’il fasse toujours un peu froid… C’était plus gérable pour Anou, Anou espérait bientôt le retour de ces jours chaud ou il suffisait de se dorer au soleil pour se réchauffer. Un aigle cette fois repéré Anou, je l’échappe belle, plongeant dans un buisson à épine sans aucune précaution… Mais je suis une proie trop belle pour le rapace qui insiste alors que mon plongeon m’a déjà provoqué de multiple petite griffure et que des poils restent encore sur les épines. Il va m’atteindre, je tremble, essayant de m’éloigner autant que je le peux tout en restant dans ma cachette épineuse… Il m’entaille le haut du dos avec le bout d’une de ses serres, je me tasse davantage et enfin, de nouveau le calme, le prédateur est parti. Il ne laisse derrière lui qu’une entaille ensanglantée et profonde sur Anou. Anou a mal, mais Anou à l’habitude alors je reste un instant ici jusqu’à que le ventre crie et m’oblige à ressortir. La faim est forte, Anou trouve une marre après quelques heures qui paraisse une éternité, transpirant sous la fourrure tachée. Des poissons, des grenouilles, un festival de coassement. Des fleurs aussi, il y en a bien quelques-unes parmi le froid et je sais que ces dernières ne dureront pas longtemps alors que la chaleur commence à revenir. Des blanches, des légèrement rosé qui capte un long moment mes yeux fatigués puis un croassement juste devant moi me surprend. Une grenouille, sans trop réfléchir je jette mes pattes avant sur la proie qui a bien le temps de me voir venir et saute plus loin, me laissant juste déséquilibré, avec les deux pattes avant en l’air et donc avec un seul maigre appuie sans aucun équilibre. Un misérable « Miaaaaa » déchirant l’air suivi d’un « plouf », ayant fait un magnifique plat dans la vase, je ne relève que la tête, car je ne peux pas encore respirer la vase, fatigué… Cette position digne d’une blague que ces fleurs regardent, Anou se demande si les fleurs sont capables de rire… Anou va rester un moment-là, à plat ventre avec le menton posé dans la vase.
- hrp:
- note; les fleurs c'est des hellebores aussi appelés Rose de Noël