Mer 18 Sep - 20:44
La murmuration
A la chasse au trésor
La saison des spectacles battait son plein dans la haute ville d’Epistopoli. Enivrés de tant de beauté, les élites étiraient doucement le fil de festivités destinées à faire passer la gueule de bois suite à « la Grande Affaire » - comprendre l’imposture du Régent et la menace renouvelée de la brume sur le sous-continent.
Mao avait tôt fait de se lasser de ces mascarades théâtrales. Balais et opéras n'étaient pas son truc. Elle avait déclaré avoir besoin de retrouver la vie simple d’ermite. Elle avait un commerce à faire tourner, après tout. Des contacts à entretenir, au nombre desquels petits « lutins » et korrigans. Seuls les esprits pouvaient savoir ce qu’elle comptait réellement manigancer durant sa longue absence.
Elle laissait à son protégé des devoirs. En pleine cure de cristaux, ou plutôt de leur non utilisation, Seraphah ayant averti Keshâ des dommages encourus sur le long terme en l’absence de fenêtre thérapeutique… l’apprenti faisait travailler son esprit. La vieille portebrume lui avait appris le jeu des cailloux pour aiguiser son sens de l’observation. Il piochait au hasard dans une bourse des cailloux peints de formes différentes et devait deviner leur nombre, agencement, formes et couleurs le plus exactement possible en ouvrant et fermant sa main rapidement. Ses résultats mitigés étaient consolés grâce à quelques progrès.
Au Marquis, les représentations de l’Envol de Sankhir étaient terminées, dans un tourbillon qu’il n’aurait jamais imaginé. L’Opéra avait rencontré un certain succès malgré des controverses intellectuelles, de bon augure selon Seraphah. Rencontres sociales avec des personnalités importantes d’Epistopoli et d’ailleurs. Il se sentait un peu trophée et croulait sous le poids de cette attention soudaine. La voix du chanteur était désormais connue du monde artistique. Mais qui irait se plaindre de moments si heureux ?
Comme un sujet chasse l’autre, les langues se remirent vite à parler de ce grand caravansérail organisé par l’Alliance pour partir combattre le Mandebrume à Zénobie. Au-delà des scènes artistiques, c’est là que les véritables récits héroïques se noueraient. Et leur fière équipe avait son rôle à jouer… même si elle avait peu de chance d’en revenir indemne. Ou d’en revenir tout court.
Sa thérapie avançait comme il se devait, bien que Sancta ne se soit pas construite en un jour… les préparatifs et l’entraînement allaient… mais il restait encore des semaines avant le départ. C’est donc à sa grande surprise que l’élémentaire lui annonça partir avec lui et Maëlstrom pour une « petite » aventure. Rien de bien risqué. Juste de quoi se dérouiller et voir s’ils étaient vraiment prêts à partir.
Depuis près d’un an, Keshâ’rem leur disait combien il s’en voulait d’avoir abandonné un trésor inestimable dans un puits lorsqu’il était enfant. Recouvert de brume, le village qui l’abritait au nord des steppes d’Oman était alors envahis de hordes de jiangshis. Seuls survivant du massacre, Keshâ’rem avait laissé sa famille au combat derrière lui. Pendant que la guilde des aventuriers tentait de repousser des voleurs de reliques, l’enfant courait alors avec un reliquaire pour aller le cacher…
Toute sortie dans la brume était par essence imprévisible. Il ne fallait jurer de rien… mais avouons que comparé à un séjour dans les Limbes ou une promenade dans le tombeau des pyramides de Saleek, cette mission n’était pas hors de leur portée. Maëlstrom, Seraphah et Keshâ’rem partirent donc en Xandrie en dirigeable, avant de privilégier des moyens de transports plus cahoteux et discrets sur les petites routes. Il ne faudrait pas à nouveau attirer la convoitise de chasseurs de trésors !
Si tant est qu’il soit encore là ! Et à condition qu’il soit capable de retrouver ces lieux grâce à sa mémoire…
Mao avait tôt fait de se lasser de ces mascarades théâtrales. Balais et opéras n'étaient pas son truc. Elle avait déclaré avoir besoin de retrouver la vie simple d’ermite. Elle avait un commerce à faire tourner, après tout. Des contacts à entretenir, au nombre desquels petits « lutins » et korrigans. Seuls les esprits pouvaient savoir ce qu’elle comptait réellement manigancer durant sa longue absence.
Elle laissait à son protégé des devoirs. En pleine cure de cristaux, ou plutôt de leur non utilisation, Seraphah ayant averti Keshâ des dommages encourus sur le long terme en l’absence de fenêtre thérapeutique… l’apprenti faisait travailler son esprit. La vieille portebrume lui avait appris le jeu des cailloux pour aiguiser son sens de l’observation. Il piochait au hasard dans une bourse des cailloux peints de formes différentes et devait deviner leur nombre, agencement, formes et couleurs le plus exactement possible en ouvrant et fermant sa main rapidement. Ses résultats mitigés étaient consolés grâce à quelques progrès.
Au Marquis, les représentations de l’Envol de Sankhir étaient terminées, dans un tourbillon qu’il n’aurait jamais imaginé. L’Opéra avait rencontré un certain succès malgré des controverses intellectuelles, de bon augure selon Seraphah. Rencontres sociales avec des personnalités importantes d’Epistopoli et d’ailleurs. Il se sentait un peu trophée et croulait sous le poids de cette attention soudaine. La voix du chanteur était désormais connue du monde artistique. Mais qui irait se plaindre de moments si heureux ?
Comme un sujet chasse l’autre, les langues se remirent vite à parler de ce grand caravansérail organisé par l’Alliance pour partir combattre le Mandebrume à Zénobie. Au-delà des scènes artistiques, c’est là que les véritables récits héroïques se noueraient. Et leur fière équipe avait son rôle à jouer… même si elle avait peu de chance d’en revenir indemne. Ou d’en revenir tout court.
Sa thérapie avançait comme il se devait, bien que Sancta ne se soit pas construite en un jour… les préparatifs et l’entraînement allaient… mais il restait encore des semaines avant le départ. C’est donc à sa grande surprise que l’élémentaire lui annonça partir avec lui et Maëlstrom pour une « petite » aventure. Rien de bien risqué. Juste de quoi se dérouiller et voir s’ils étaient vraiment prêts à partir.
Depuis près d’un an, Keshâ’rem leur disait combien il s’en voulait d’avoir abandonné un trésor inestimable dans un puits lorsqu’il était enfant. Recouvert de brume, le village qui l’abritait au nord des steppes d’Oman était alors envahis de hordes de jiangshis. Seuls survivant du massacre, Keshâ’rem avait laissé sa famille au combat derrière lui. Pendant que la guilde des aventuriers tentait de repousser des voleurs de reliques, l’enfant courait alors avec un reliquaire pour aller le cacher…
Toute sortie dans la brume était par essence imprévisible. Il ne fallait jurer de rien… mais avouons que comparé à un séjour dans les Limbes ou une promenade dans le tombeau des pyramides de Saleek, cette mission n’était pas hors de leur portée. Maëlstrom, Seraphah et Keshâ’rem partirent donc en Xandrie en dirigeable, avant de privilégier des moyens de transports plus cahoteux et discrets sur les petites routes. Il ne faudrait pas à nouveau attirer la convoitise de chasseurs de trésors !
Si tant est qu’il soit encore là ! Et à condition qu’il soit capable de retrouver ces lieux grâce à sa mémoire…
Ven 20 Sep - 15:40
La Murmuration
Kesha, Seraphah et Maelström à la conquête des steppes d'Oman
L'envol de Sankhir. Des semaines à préparer cet événement qui se devait d'être à la hauteur des précédents. Le Marquis et son propriétaire avaient une belle renommée, notamment à Epistopoli, pour les spectacles qui y étaient proposés. Celui-ci ne dérogea pas à la règle, à l'exception près que tu étais devenu le nouveau chanteur en vogue de la saison. L'élémentaire apprécia que tu puisses ainsi goûter à cette chaleur provoquée par l'acclamation des convives, mais aussi par leur curiosité à ton égard. Beaucoup parlèrent de votre duo piano-chant, comme d'une excellence de part votre maitrise à tous deux de vos instruments.
Bien sûr, certains y allèrent de quelques remarques concernant certains passage de cet opéra, mais c'est ce qui était également voulu. Donner de quoi parler pour oublier, lors d'un instant, les événements politiques des plus horrifiques pour la majorité de la population. Parce qu'il y avait toujours les autres qui adoraient le chaos pour avancer leurs pions dans l'ombre, et ça il en avait particulièrement conscience. Des rumeurs continuaient de courir sur Xandrie notamment, mais également sur la façon dont le pouvoir était partagé à Epistopoli. Même si ce qu'il avait apprécié dans cette cité au tout début, était le fait que les sciences possédaient un certain pouvoir, il n'en restait pas moins que comptait le pouvoir, l'influence sur les autres citoyens ou cité, avant la gloire de la véritable découverte scientifique. Il ne pouvait nier ce fait.
Comme à son habitude, il s'affairait sur plusieurs dossiers qui nourrissaient son esprit qui ne dormait jamais. Son activité personnelle ressemblant le plus à du sommeil, était ces moments où il se posait devant une fenêtre et observait la ville dans les airs et en contre bas. Il appréciait en particulier la nuit, où les lumières donnaient une autre apparence à Epistopoli. Ces moments d'immobilité le ramenait à son rythme interne, sentant en lui l'ondoiement de la flamme qu'il est toujours malgré ce que l'on voit de lui.
Un beau matin, il t'annonça qu'il était temps de se mettre en route vers les steppes d'Oman. Que ton cristal n'avait que trop attendu. Après tout, partir directement vers Zénobie après ce que tu avais vécu, cela pouvait être violent pour ton système nerveux. Même si tu avais progressé avec ton thérapeute, il savait qu'il était de bon ton de prendre le temps suite à de tels événements. De plus, peut-être que ce cristal te ferait retouché à la présence de tes parents, ne serait-ce que par nostalgie. L'endroit n'avait pas du beaucoup changé vu la Brume le recouvrant.
C'est ainsi que vous étiez d'ores et déjà sur place. Les festivités de la ville loin derrière vous. Il fallait dire que le décors était différent et que vous étiez en comité réduit. Seraphah avait envoyé suffisamment de missives et d'ordre pour s'assurer que ses commerces fonctionnent bien sans lui. «Est-ce que vous reconnaissez quelque chose?»
Vous veniez de pénétrer dans ce qui ressemblait à un ancien village. La Brume ne permettait pas de voir à 50 mètres, ce qui donnait une impression oppressante. Maelström étant très attentif au moindre son, Seraphah très à l'écoute aussi à sa façon. Des murets à moitié détruits délimitaient des bâtisses, sans doute habitées autrefois, à moins qu'il ne s'agisse de commerces? Difficile à dire pour le moment...
Ven 20 Sep - 16:13
La murmuration
L'errante
La frustration était grande. Keshâ ne révélait pas grande chose. Mais on voyait son regard se poser longuement sur n’importe quel coin de brique ou débris de porte, comme si l’architecture parlait un ancien langage qui saurait soudainement raviver sa mémoire.
Dix ans. C’est long. Et puis, il fallait voir le contexte. Un enfant apeuré, terrifié même, courant au hasard pour sa vie. Les lieux étaient saturés d’hommes et de morts-vivants en train de s’entre-déchiqueter. Il se rappelait s’être glissé sous une roue de charriot, dans la boue… mais il ne voyait rien de tout cela, pas de puits non plus.
Bien sûr, cela pouvait être le bon village. Ou pas du tout. Et il n’avait aucune idée de la stratégie à adopter pour se repérer dans cette purée de poids malicieuse. La seule « bonne nouvelle » est qu’en lui léchant les mollets, la Malice manifestait dorénavant plus de jeu que de suspicion.
Il mit encore un temps à répondre à Seraphah, comme pour se laisser une chance.
-« Malheureusement non. Pas du tout. »
A moins de quadriller toute la région du nord au sud et d’est en ouest pas à pas – tout en dénichant l’intégralité des prédateurs dissimulés – il ne voyait pas comment retrouver sa cachette.
Un vague sentiment de défaite lui donnait un arrière-goût amer dans la gorge.
-« Je voudrais vraiment le trouver. Le témoignage pourra vous être précieux. »
Et c’est aussi pour ce coffret stupide que sa famille avait été tuée. Un fin absurde en l’état.
Mais ils n’eurent pas le temps d’épiloguer. Une jeune fille arriva en titubant entre les décombres. Ses cheveux noirs coupés au carré à la hache lui barraient le visage et sa démarche incertaine eût pu laisser penser à un exulos, avant que l’on devine ses traits juvéniles. Rachitique, ses os tendaient presque sa peau au niveau des épaule. Elle avait l’air confuse et désespérée.
-« A l’aide ! S’il vous plaît ! »
Ils accoururent d’un même mouvement, non sans prudence, au cas où elle serait suivie par un monstre. Mais elle était complètement seule et perdue dans la brume. Elle manqua de perdre connaissance quand Keshâ encercla ses épaules fragiles entre ses mains et ils allèrent ensemble à terre en douceur.
-« Qu’est-ce que tu fais là ? Tu t’es perdue ? »
A son gabarit et son état, elle n’avait clairement pas l’air de représenter une menace. Mais bon, il fallait toujours se méfier un peu. Assez rétive, en la questionnant, ils apprirent qu’elle s’appelait Willa et qu’elle avait fui son village dans les collines au nord des steppes, pas loin de la frontière.
-« Des monstres ont attaqué. Ils ont tué presque tout le monde. Les autres ont fui prévenir les autres. Les torchères ne suffisent plus ! »
Ses propos étaient parfois décousus, mais on voyait un scénario se dessiner. Autant Keshâ ne décidait pas de ce qu’il convenait de faire, autant il savait qu’en l’absence de piste claire, ils n’avaient rien de mieux à faire que de voir ce qui se passait de l’autre côté de la frontière de la brume, ne serait-ce que pour porter assistance à cette survivante.
-« Sois tranquille, Willa. On va t’aider à rejoindre les autres villageois. Tu as fait le plus dur. » promit-il.
Il n’en était pas convaincu, mais il paraissait inutile de l’accabler. A renfort de quelques biscuits, il lui demanda depuis combien de temps elle errait dans la brume – apparemment des jours et des jours !
Dix ans. C’est long. Et puis, il fallait voir le contexte. Un enfant apeuré, terrifié même, courant au hasard pour sa vie. Les lieux étaient saturés d’hommes et de morts-vivants en train de s’entre-déchiqueter. Il se rappelait s’être glissé sous une roue de charriot, dans la boue… mais il ne voyait rien de tout cela, pas de puits non plus.
Bien sûr, cela pouvait être le bon village. Ou pas du tout. Et il n’avait aucune idée de la stratégie à adopter pour se repérer dans cette purée de poids malicieuse. La seule « bonne nouvelle » est qu’en lui léchant les mollets, la Malice manifestait dorénavant plus de jeu que de suspicion.
Il mit encore un temps à répondre à Seraphah, comme pour se laisser une chance.
-« Malheureusement non. Pas du tout. »
A moins de quadriller toute la région du nord au sud et d’est en ouest pas à pas – tout en dénichant l’intégralité des prédateurs dissimulés – il ne voyait pas comment retrouver sa cachette.
Un vague sentiment de défaite lui donnait un arrière-goût amer dans la gorge.
-« Je voudrais vraiment le trouver. Le témoignage pourra vous être précieux. »
Et c’est aussi pour ce coffret stupide que sa famille avait été tuée. Un fin absurde en l’état.
Mais ils n’eurent pas le temps d’épiloguer. Une jeune fille arriva en titubant entre les décombres. Ses cheveux noirs coupés au carré à la hache lui barraient le visage et sa démarche incertaine eût pu laisser penser à un exulos, avant que l’on devine ses traits juvéniles. Rachitique, ses os tendaient presque sa peau au niveau des épaule. Elle avait l’air confuse et désespérée.
-« A l’aide ! S’il vous plaît ! »
Ils accoururent d’un même mouvement, non sans prudence, au cas où elle serait suivie par un monstre. Mais elle était complètement seule et perdue dans la brume. Elle manqua de perdre connaissance quand Keshâ encercla ses épaules fragiles entre ses mains et ils allèrent ensemble à terre en douceur.
-« Qu’est-ce que tu fais là ? Tu t’es perdue ? »
A son gabarit et son état, elle n’avait clairement pas l’air de représenter une menace. Mais bon, il fallait toujours se méfier un peu. Assez rétive, en la questionnant, ils apprirent qu’elle s’appelait Willa et qu’elle avait fui son village dans les collines au nord des steppes, pas loin de la frontière.
-« Des monstres ont attaqué. Ils ont tué presque tout le monde. Les autres ont fui prévenir les autres. Les torchères ne suffisent plus ! »
Ses propos étaient parfois décousus, mais on voyait un scénario se dessiner. Autant Keshâ ne décidait pas de ce qu’il convenait de faire, autant il savait qu’en l’absence de piste claire, ils n’avaient rien de mieux à faire que de voir ce qui se passait de l’autre côté de la frontière de la brume, ne serait-ce que pour porter assistance à cette survivante.
-« Sois tranquille, Willa. On va t’aider à rejoindre les autres villageois. Tu as fait le plus dur. » promit-il.
Il n’en était pas convaincu, mais il paraissait inutile de l’accabler. A renfort de quelques biscuits, il lui demanda depuis combien de temps elle errait dans la brume – apparemment des jours et des jours !
Ven 20 Sep - 17:30
La Murmuration
Kesha, Seraphah et Maelström à la conquête des steppes d'Oman
C'était loin et c'était vaste. Est-ce qu'il s'attendait réellement à ce que Kesha se souvienne de quoi que ce soit? En partie. Il connaissait la psyché humaine, et souvent elle était surprenante. Il se disait qu'il allait suffire d'un élément dont il ne peut se souvenir maintenant, pour que son regard s'éclaire. Il percevait même s'il n'en faisait pas mention, à quel point tu étais affligé de ne pas parvenir à crier eurêka. Bien sûr que le témoignage dont tu parlais lui serait précieux, mais dans le même temps, il était habitué à revenir bredouille de certaines expéditions. On ne pouvait avoir le contrôle sur tout. C'était bien une chose dont il avait conscience.
La discussion fut coupée court. La jeune femme qui se présentait à eux avait l'allure d'une revenante au vue de sa démarche. Tu fus le plus rapide à lui porter assistance tandis que Seraphah et Maelström vint chacun sur l'un de tes côtés, à l'écoute de ce que Willa avait à vous raconter. Tandis que tu la nourrissais de biscuits, Seraphah l'ausculta, la jeune femme ne parvenant pas à se débattre, bien qu'elle semblait surprise de telle manipulation. Pédagogue à ses heures, l'élémentaire lui expliquait qu'il vérifiait ses signes vitaux afin de l'aider à se remettre sur pied. Ils ne pourraient la porter pendant de longues journées, alors il fallait agir en ce sens.
Quand il sortit une fiole de son sac en bandoulière, la jeune femme sembla se crisper. «Cela va vous aider à vous régénérer. Ce n'est pas quelques biscuits qui vont vous y aider.» Sa voix était celle d'un docteur qui ne laissait pas le choix. Elle avala la fiole, et on put distinguer un meilleur éclat dans ses yeux. Cela ne durerait que quelques heures, mais c'était mieux que rien.
Seraphah demanda le nom de son village, tandis qu'il sortait une carte. Maelström de son côté y allait déjà de ses propositions par rapport à la trajectoire de la jeune femme. Elle leur glissa le nom, et au bout de quelques minutes, l'élémentaire le trouva. C'était l'un des plus petits noms sur sa carte mais au vue de leur condition physique, cela ne serait l'affaire que de deux jours. Ce qui les dévie totalement de leur destination finale. «Kesha'rem, je crains que nous ne devions faire demi tour pour aider ces villageois.»
Habituellement, il aurait poursuivi sa route. Mais il considérait que c'était ta quête et il semblait que tu voulais l'aider. Sans plus attendre, il prit la direction que sa boussole indiquait, et Maelström proposa à la jeune femme de se tenir à lui si elle se sentait faiblir davantage. Il en profita pour te glisser à l'oreille: «Bien sûr que non il ne lui permettra pas de se reposer davantage vu que nous étions bien trop proche de la Brume, au point d'en percevoir des volutes. Mais sans doute une histoire de kilomètre et dès qu'il trouvera un endroit sécurisé, il nous demandera de mettre le camp.» Il te fit un clin d'oeil, avant de porter son attention à Willa, et même porter une main sur l'épaule de la jeune femme qui était encore sous le choc de ce qui s'était joué sous ses yeux.
Ven 20 Sep - 18:07
La murmuration
L'errante
-« Merid. » murmura-t-elle, une ombre plante sur ses yeux vitreux.
-« Mais il ne reste rien, sans doute. Les survivants se seront réfugiés à Vanière, je pense. »
Ses yeux soulignés de profonds cernes noirs, elle n'avait pas l'air d'avoir dormi. Un peu désarçonnée et par la science médicale de Seraphah, qui tranchait avec les pratiques des guérisseurs des rebouteux locaux, Willa se laissa ausculter. Il n’y a encore pas si longtemps, son peuple était fait de nomades des steppes Dainsbourgeoise, avant que la Brume ne ravage la Province et qu’il ne se retrouve soudain partagé entre Xandrie et Opale, avant de se sédentariser partiellement.
Les biscuits et le remontant vitaminé furent bien accueillis.
-« Je m’y attendais. Nous rebrousserons peut-être chemin après. Peut-être qu’en repassant par un autre chemin, tout paraîtra plus clair. » dit-il pour s’en convaincre.
De toute façon, il n’était pas question d’abandonner une personne innocente dans la brume, même contre un morceau de son passé. Il y avait ce que l’on voulait. Et il y avait la manière de l’obtenir. Pas à ce prix, lui disait son cœur. Sinon, qui serait-il devenu ? S’ils avaient été en Urh, c’eut été différent.
Déjà, ils pouvaient se demander comment Willa avait pu tenir plusieurs jours sans nourriture dans la brume. Il fallait croire qu’elle savait se montrer clémente avec les âmes égarées de la région, comme il avait vécu une situation exactement similaire au même endroit dix ans auparavant en étant lui aussi épargné par la brume.
C’était peut-être cela. L’histoire de Willa ressemblait trop à la sienne pour qu’il puisse faire autrement que de s’y sentir liée. Peut-être qu’en l’aidant, il pourrait réparer ce qui n’avait pu l’être pour lui. Une fin heureuse était encore possible pour Willa.
Maëlstrom le tira de ses ruminations. Il ne quittait pas la jeune femme d’une semelle, comme pour s’assurer qu’aucun mal ne s’abattrait sur elle.
Bientôt, ils furent suffisamment loin de la brume pour que Seraphah les déclare saufs, sous le couvert des arbres. Willa n’avait pas l’air rassuré de s’étendre en présence d’étrangers. Mais elle était épuisée et s’endormit en quelques secondes à peine. Son corps entier semblait être devenu aussi lourd qu’une pierre.
Pendant ce temps, les hommes se concertaient sur la meilleure manière d’atteindre Vanière. Maintenant que l’air n’était plus corrompu, se déplacer grâce à des cartes et une boussole était un jeu d’enfants.
Le corps de Willa se tortilla d’un coup, comme pris d’une convulsion. En une seconde, elle titubait en courant sur ses jambes pour donner un coup de pieds dans le sable et étouffer le feu. Saisi par l’immédiateté de son geste, personne n’avait eu le temps de l’interrompre. On voyait qu’elle transpirait et qu’elle avait l’air terrifié. Pourtant, rien ne se passait. La nuit était parfaitement calme.
-« Il faut partir tout de suite ! » murmura-t-elle d’une voix sifflante. « Maintenant. » insista-t-elle avec gravité, sans plus d’explications.
On avait l’impression que sa gorge était si serrée qu’elle rougissait à vue d’œil de tension.
-« Je crois qu’on devrait faire ce qu’elle dit. » finit par dire Keshâ par compassion.
Ils se faufilèrent rapidement sous les arbres, ne s’étant pas vraiment étalés. Maëlstrom remarqua le premier le silence immanent qui s’abattit sur la forêt. Plus un insecte, plus un hibou ne chantait. L’air paraissait opaque, étanche à toute mélodie. Un silence anormal.
Willa s’arrêta, accroupie sous le berceau d’un buisson. Ses genoux remontés dans sa poitrine la faisaient presque passer pour un caillou. Dans la pénombre, son doigt lui barrait les lèvres, tirant la manche de Seraphah pour être sûre d’être comprise. Ses lèvres bougeaient en silence, il fallut un temps pour déchiffrer.
Les nomades.
-« Mais il ne reste rien, sans doute. Les survivants se seront réfugiés à Vanière, je pense. »
Ses yeux soulignés de profonds cernes noirs, elle n'avait pas l'air d'avoir dormi. Un peu désarçonnée et par la science médicale de Seraphah, qui tranchait avec les pratiques des guérisseurs des rebouteux locaux, Willa se laissa ausculter. Il n’y a encore pas si longtemps, son peuple était fait de nomades des steppes Dainsbourgeoise, avant que la Brume ne ravage la Province et qu’il ne se retrouve soudain partagé entre Xandrie et Opale, avant de se sédentariser partiellement.
Les biscuits et le remontant vitaminé furent bien accueillis.
-« Je m’y attendais. Nous rebrousserons peut-être chemin après. Peut-être qu’en repassant par un autre chemin, tout paraîtra plus clair. » dit-il pour s’en convaincre.
De toute façon, il n’était pas question d’abandonner une personne innocente dans la brume, même contre un morceau de son passé. Il y avait ce que l’on voulait. Et il y avait la manière de l’obtenir. Pas à ce prix, lui disait son cœur. Sinon, qui serait-il devenu ? S’ils avaient été en Urh, c’eut été différent.
Déjà, ils pouvaient se demander comment Willa avait pu tenir plusieurs jours sans nourriture dans la brume. Il fallait croire qu’elle savait se montrer clémente avec les âmes égarées de la région, comme il avait vécu une situation exactement similaire au même endroit dix ans auparavant en étant lui aussi épargné par la brume.
C’était peut-être cela. L’histoire de Willa ressemblait trop à la sienne pour qu’il puisse faire autrement que de s’y sentir liée. Peut-être qu’en l’aidant, il pourrait réparer ce qui n’avait pu l’être pour lui. Une fin heureuse était encore possible pour Willa.
Maëlstrom le tira de ses ruminations. Il ne quittait pas la jeune femme d’une semelle, comme pour s’assurer qu’aucun mal ne s’abattrait sur elle.
Bientôt, ils furent suffisamment loin de la brume pour que Seraphah les déclare saufs, sous le couvert des arbres. Willa n’avait pas l’air rassuré de s’étendre en présence d’étrangers. Mais elle était épuisée et s’endormit en quelques secondes à peine. Son corps entier semblait être devenu aussi lourd qu’une pierre.
Pendant ce temps, les hommes se concertaient sur la meilleure manière d’atteindre Vanière. Maintenant que l’air n’était plus corrompu, se déplacer grâce à des cartes et une boussole était un jeu d’enfants.
Le corps de Willa se tortilla d’un coup, comme pris d’une convulsion. En une seconde, elle titubait en courant sur ses jambes pour donner un coup de pieds dans le sable et étouffer le feu. Saisi par l’immédiateté de son geste, personne n’avait eu le temps de l’interrompre. On voyait qu’elle transpirait et qu’elle avait l’air terrifié. Pourtant, rien ne se passait. La nuit était parfaitement calme.
-« Il faut partir tout de suite ! » murmura-t-elle d’une voix sifflante. « Maintenant. » insista-t-elle avec gravité, sans plus d’explications.
On avait l’impression que sa gorge était si serrée qu’elle rougissait à vue d’œil de tension.
-« Je crois qu’on devrait faire ce qu’elle dit. » finit par dire Keshâ par compassion.
Ils se faufilèrent rapidement sous les arbres, ne s’étant pas vraiment étalés. Maëlstrom remarqua le premier le silence immanent qui s’abattit sur la forêt. Plus un insecte, plus un hibou ne chantait. L’air paraissait opaque, étanche à toute mélodie. Un silence anormal.
Willa s’arrêta, accroupie sous le berceau d’un buisson. Ses genoux remontés dans sa poitrine la faisaient presque passer pour un caillou. Dans la pénombre, son doigt lui barrait les lèvres, tirant la manche de Seraphah pour être sûre d’être comprise. Ses lèvres bougeaient en silence, il fallut un temps pour déchiffrer.
Les nomades.
Ven 20 Sep - 22:54
La Murmuration
Kesha, Seraphah et Maelström à la conquête des steppes d'Oman
La jeune femme avait cela de remarquable qu'elle avait survécu. Et mieux. Elle avait trouvé de l'aide pour ceux de son village. Ce n'était pas ce qu'avait imaginé Seraphah. Il avait été ravi d'aller pour la première fois dans la Brume en compagnie de son nouveau protégé. Il avait été curieux du manuscrit pour lequel les parents de la jeune recrue - ses amis - avaient été tué. Au lieu de cela, les revoici à retourner sur leurs pas vers Vanière. Ils n'étaient pas passés par la ville, mais ils l'avaient jouxtés à un moment d'une façon ou d'une autre.
Les arbres lui parurent être un bon endroit pour poser le camps. La jeune femme lutta un moment avant de laisser la fatigue de son corps la guider dans le sommeil. De leurs côtés, ils mémorisaient la carte de façon à facilement se mouvoir le jour venu. Le crépitement du feu les accompagnait gentiment, quand Willa se réveilla et l'extermina d'un mouvement du pied. Ils suivirent son conseil et se retrouvèrent dans les fourrés, la posture de la jeune femme trahissant l'effroi qui s'était emparé de tout son corps. Seraphah la regarda quand elle tira dans sa manche et décrypta ses paroles non sans une certaine surprise. Se pouvait-il? Oui. Clairement que oui. Le silence qui précédait les nomades était présent à cet instant. Et il comprenait mieux comment tout un village s'était fait massacré. Il en avait croisé, surtout sous sa forme élémental. Il avait vu leur façon de tuer et de se nourrir. Il ne s'inquiéta ni pour Maelström, ni pour lui, mais qu'en serait-il de toi?
Il aurait aimé te prévenir, mais préféra garder le silence. Qui commença à mourir sous le bruit du mouvement d'ailes de ce qui ressemblait à d'immenses papillons de nuit. La lune qui était pleine, disparue pendant un instant qui sembla une éternité. Ils étaient une vingtaine à parcourir le ciel à la recherche de nourriture. Ils tuaient sans s'arrêter, sans réelle faim d'après ce qu'il en avait vu. Tant que la nuit était là, ils n'auraient de cesse de continuer leur massacre.
Au bout de plusieurs minutes, le silence reprit ses droits. Mais Seraphah autant que Willa, ne semblait pas vouloir bouger d'un iota. Ce ne fut que lorsqu'ils entendirent un hibou hululer, qu'ils se mouvèrent. «Une bande de nomades...voici ce qui a mis à mal les villageois. La nuit est leur territoire. C'est en groupe qu'ils chassent, à nous d'être très vigilant.»
Même si Seraphah paraissait toujours sûr de tout et au courant d'énormément de choses sur Urh, une question restait en suspens: «Comment avez-vous su...?» demanda-t-il à Willa qui s'était réveillée comme un diable à leur approche. Déjà, il imaginait qu'elle portait en elle les germes de ces insectoïdes...
Ven 20 Sep - 23:23
La murmuration
Les barricades de Vanière
Le silence était lancinant, tout en anticipation. Comme dans ces contes de fées, où l’on attend que le monstre se présente pour faucher les innocents. Mais le quatuor fit bloc avec la végétation, le souffle suspendu jusqu’à ce que la murmuration s’éloigne dans son territoire de chasse.
Keshâ’rem avait l’impression que la voix était libre, mais les autres ne trahissaient aucun changement d’énergie, quoique Maëlstrom ait l’air moins inquiet, d’après ce qui émanait de lui jusqu’au cristal d’hypersensibilité qu’il venait d’activer. Il fut plus surpris en le tournant vers Willa, tout en vigilance mais avec une étrange confiance en elle. Ils s’étaient cachés à temps finalement.
Keshâ’rem avait lu quelques récits de voyage mentionnant des murmurations, mais il était loin de savoir quel était le meilleur comportement à adopter dès lors que l’on était repéré et en terrain découvert.
La question de Seraphah la cueillit. Toujours recroquevillée, elle se tordait les mains en manipulant sa robe déchirée, ses yeux bleus rivés vers le sol. C’était à croire qu’elle portait bel et bien en elle des œufs de nomades, selon la suggestion saugrenue de Seraphah.
-« J’ai eu de la chance. »
Pour une raison ou une autre, elle se méfiait d’eux, ou avait peur de parler. Mais il était plus qu’évident qu’elle portait un secret.
Il était temps de profiter de cet interlude de tranquillité pour progresser vers Vanière, ou ce qu’il en restait. Ils parvinrent le lendemain aux abords du village, d’où émanaient des fumeroles noirâtres.
Le plus gros émanait d’une torchère géante destiné à attirer les nomades vers la source de chaleur, pour mieux les y brûler et ouvrir le feu sur eux. Cependant, d’autres bâtiments affaissés n’étaient plus que décombres et cendres. Autour de la ville, une palissade de fortune avait été dressé, avec des avant toit pour offrir un chemin de ronde couvert sur les fortifications érigées.
-« Cela ressemble fort à une ville en état de siège. C’est bien Vanière ? »
Willa opina du menton. Quand ils approchèrent, on ne les menaça pas. Le danger venait du ciel. Mais des murmures étaient perceptibles. Qui pouvait marcher sous le ciel, tête découverte, sans craindre le fléau ? La question pouvait sembler stupide, mais la présence de Seraphah tendait à réconforter énormément Keshâ’rem et Maëlstrom face à ce genre de danger. L’élémentaire les couvrait d’un véritable parapluie de flammes, qui n’avait pas besoin de se démontrer pour exister.
Keshâ’rem laissa Willa et Seraphah poser les questions. Les vétérans de Vanière expliquèrent la situation dramatique de la région :
-« On ne sait pas ce qui a changé. Il y a des années calmes. Et des années à Murmurations. Et quand il y a beaucoup de pontes, les murmurations se concurrencent parfois entre elle pour la maîtrise d’un territoire. Mais cette fois, c’est différent. Elles collaborent. Et elles sont de plus en plus capables de déjouer le piège des torchèrent. Merid est tombé. D’autres communautés subissent les assauts. Beaucoup de fermes isolées aussi. Nous tenons bon pour le moment. Mais ils se rassemblent, de plus en plus nombreux. Êtes-vous venus pour apporter votre aide ? » demanda l’aîné avec une pointe de supplique.
Le roi de Xandrie semblait se désintéressé du sort des marges du royaume. Quant aux amis de Willa, ils étaient fort peu nombreux à s’en être sortis. Elle cherchait de manière éplorée à trouver son frère Mieszko, dont elle appris qu’un nomade l’avait lâché sur une pique.
Keshâ’rem avait l’impression que la voix était libre, mais les autres ne trahissaient aucun changement d’énergie, quoique Maëlstrom ait l’air moins inquiet, d’après ce qui émanait de lui jusqu’au cristal d’hypersensibilité qu’il venait d’activer. Il fut plus surpris en le tournant vers Willa, tout en vigilance mais avec une étrange confiance en elle. Ils s’étaient cachés à temps finalement.
Keshâ’rem avait lu quelques récits de voyage mentionnant des murmurations, mais il était loin de savoir quel était le meilleur comportement à adopter dès lors que l’on était repéré et en terrain découvert.
La question de Seraphah la cueillit. Toujours recroquevillée, elle se tordait les mains en manipulant sa robe déchirée, ses yeux bleus rivés vers le sol. C’était à croire qu’elle portait bel et bien en elle des œufs de nomades, selon la suggestion saugrenue de Seraphah.
-« J’ai eu de la chance. »
Pour une raison ou une autre, elle se méfiait d’eux, ou avait peur de parler. Mais il était plus qu’évident qu’elle portait un secret.
Il était temps de profiter de cet interlude de tranquillité pour progresser vers Vanière, ou ce qu’il en restait. Ils parvinrent le lendemain aux abords du village, d’où émanaient des fumeroles noirâtres.
Le plus gros émanait d’une torchère géante destiné à attirer les nomades vers la source de chaleur, pour mieux les y brûler et ouvrir le feu sur eux. Cependant, d’autres bâtiments affaissés n’étaient plus que décombres et cendres. Autour de la ville, une palissade de fortune avait été dressé, avec des avant toit pour offrir un chemin de ronde couvert sur les fortifications érigées.
-« Cela ressemble fort à une ville en état de siège. C’est bien Vanière ? »
Willa opina du menton. Quand ils approchèrent, on ne les menaça pas. Le danger venait du ciel. Mais des murmures étaient perceptibles. Qui pouvait marcher sous le ciel, tête découverte, sans craindre le fléau ? La question pouvait sembler stupide, mais la présence de Seraphah tendait à réconforter énormément Keshâ’rem et Maëlstrom face à ce genre de danger. L’élémentaire les couvrait d’un véritable parapluie de flammes, qui n’avait pas besoin de se démontrer pour exister.
Keshâ’rem laissa Willa et Seraphah poser les questions. Les vétérans de Vanière expliquèrent la situation dramatique de la région :
-« On ne sait pas ce qui a changé. Il y a des années calmes. Et des années à Murmurations. Et quand il y a beaucoup de pontes, les murmurations se concurrencent parfois entre elle pour la maîtrise d’un territoire. Mais cette fois, c’est différent. Elles collaborent. Et elles sont de plus en plus capables de déjouer le piège des torchèrent. Merid est tombé. D’autres communautés subissent les assauts. Beaucoup de fermes isolées aussi. Nous tenons bon pour le moment. Mais ils se rassemblent, de plus en plus nombreux. Êtes-vous venus pour apporter votre aide ? » demanda l’aîné avec une pointe de supplique.
Le roi de Xandrie semblait se désintéressé du sort des marges du royaume. Quant aux amis de Willa, ils étaient fort peu nombreux à s’en être sortis. Elle cherchait de manière éplorée à trouver son frère Mieszko, dont elle appris qu’un nomade l’avait lâché sur une pique.
Ven 20 Sep - 23:51
La Murmuration
Kesha, Seraphah et Maelström à la conquête des steppes d'Oman
«Pas concluant.» répondit Seraphah à la jeune femme. Autant pouvait-il parler avec un tact certain, autant il pouvait être d'une franchise déconcertante dépendant des enjeux. Là, il avait besoin qu'autant toi que Maelström ayez conscience qu'elle n'était pas aussi innocente qu'il y paraissait. Jamais auparavant il n'avait entendu parler d'oeufs pondus dans une humaine, mais si elle s'en était sortie, ce n'était certainement pas car elle était une combattante émérite. Il y avait autre chose. Les nomades l'avaient peut-être laissé en vie...
Quand il fut seul en ta compagnie, une autre bonne journée de marche vous séparant de Vanière, il en profita pour te parler clairement de ses doutes à l'encontre de la jeune femme. L'élémentaire donnait toujours cette impression d'en avoir trop vu ou entendu...et en vrai, cela était le cas mais en raison de sa longévité d'exception.
Maelström quant à lui restait proche de la jeune femme qui lui raconta un peu de sa vie et de l'inquiétude qu'elle avait pour son frère. Bien qu'ils menaient ainsi leur discussion, Maelström ne pouvait s'empêcher d'observer les horizons, surtout qu'il lui était facile de faire cela. C'est ainsi qu'il captura un bref instant une ombre, à quelques kilomètres d'eux. C'était furtif, mais perceptible pour ses sens rehaussés. Il n'alerta pas de suite Seraphah préférant observer si cela se poursuivait...Et c'était bel et bien le cas.
Lors d'une pause, il vous alerta tous deux, préférant laisser la jeune femme loin de cela pour ne pas lui provoquer un autre stress. «Nous n'avons rien d'intéressant sur nous à part nos cristaux...prenez garde à qui vous approchera.»
Finalement vous arrivèrent à Vanière. La ville n'était pas dans un bel état et après quelques questions on vint vous en donner la raison.
«De combien de nomades parlons nous exactement?» demanda l'élémentaire. C'était une chose d'en combattre une vingtaine, une autre que d'en combattre une légion. «Nous ferons notre possible pour vous venir en aide.» Il fallait bien avouer que le feu ça le connaissait.
«Avez-vous un endroit de repli? Des caves à même le sol? Des forteresses résistant bien aux assauts? Il conviendrait que tout le monde aille se réfugier, ainsi que cette jeune femme Willa...Bien que pour votre protection j'aimerai qu'elle soit maintenue dans une pièce à part si possible. Je ne sais si cela est possible, mais elle pourrait être contaminée par ces nomades.» Ses propres paroles lui paraissaient totalement farfelues, mais il ne souhaitait prendre de risque à personne.
Concernant le frère de Willa, il doutait pouvoir faire quoi que ce soit pour ce dernier. D'ailleurs, il entendait les cris, il voyait chacun courir dans tous les sens, mais il fallait avant tout viser l'ennemi, surtout en pleine nuit, plutôt que d'essayer de maintenir en vie les survivants.
Sam 21 Sep - 0:29
La murmuration
Les barricades de Vanière
L’avertissement de Maëlstrom était reçu avec sérieux. Il était rare, pour ne pas dire impossible qu’il se montre alarmiste sans raison. Les cristaux de Keshâ étaient difficiles à dérober de part leur cachette ingénieuse, dans leur gaine de polymère insécable dissimulée à l’intérieur de de bracelets autour de ses biceps. Il faudrait le mettre complètement à nu pour les trouver. Et il avait déjà proposé un arrangement similaire à Maëlstrom.
Pour ce qui était de la théorie de Seraphah, il avait du mal à ne pas la considérer. Le scientifique était plein d’arguments rationnels. Ce qu’il disait paraissait donc très plausible et réel. Une part de lui ne pouvait toutefois pas s’empêcher de le trouver fantasques alors qu’il s’enferrait dans cette idée d’œufs de nomades à l’intérieur de Willa.
-« Il peut y avoir d’autres explications, vous ne pensez pas ? Peut-être que c’est une enfant zoan et qu’elle craint qu’on la laisse mourir si elle nous révèle sa nature ? » esquissa-t-il, loin des oreilles de l’intéressée.
A plusieurs reprises, ils s’arrêtèrent pour se reposer. Willa grignotait avec entrain leur ration et se reposait en fermant les yeux quelques minutes. Puis, elle avait l’air plus confiante en reprenant leur route, quoi que pas très reposée.
L’aîné de Vanière s’assombrit à la question mathématique.
-« Au moins une centaine. Le ciel en était noirci. Comme une vision de fin du monde. »
Le vieil homme aurait compris que les aventuriers prennent les jambes à leur coup. Ils ne les aurait même pas jugé, lui qui n’avait pas un sous à leur offrir contre leur courage.
-« Nous avons des caves, attenantes aux maisons, par un escalier extérieur et recouvertes de grands volets. Mais ils parviennent à travailler à plusieurs pour les ouvrir désormais. Plusieurs famille ont été dévorées la nuit dernière. »
Personne n’en fit l’explication, mais ceux qui connaissaient la manière dont tuaient les nomades reconnurent les tâches brun sombre d’explosion qui criblaient les roches de la place centrale. C’étaient les points d’impact des villageois lâchés depuis le ciel par les nomades. Les pauvres survivants avaient du passer la journée à nettoyer les restes du festin de la murmuration.
-« Notre dernier rempart est l’Eglise panthéïste. Sa charpente est solide et elle est faite de pierre de taille en gros blocs. »
A voix basse, le vieil homme fit par de son scepticisme en arguant :
-« La pauvre enfant a l’air inoffensive. Mais si vous pensez que c’est utile, je pourrais l’enfermer dans la tour du clocher. J’espère qu’elle comprendra."
De son côté, Keshâ’rem avait du mal à accabler Willa de ses soupçons mais essayait d’honorer ceux de Seraphah en restant un minimum sur ses gardes. La journée passa. On leur offrit une maigre pitance et un lieu de repos à peine potable. Le village en partie dégradé était surchargé de dizaines de réfugiés supplémentaires et ne pourrait pas se permettre d’essuyer beaucoup d’autres assauts.
Pour les survivants, il ne restait que les prières, même si l’arrivée du groupe réveillait un infime espoir. Tous furent mis à contribution pour creuser des tombes, mais aussi préparer des grenades incendiaires de fortunes avec des bouteilles d’alcool, quand d’autres taillaient des flèches ou que les femmes tissaient des filets lestés de pierres.
Willa de son côté dormait, dormait, inerte.
Le soir tomba. Tout le monde était aussi prêt que possible. Ceux qui ne se battaient pas étaient emmurés dans l’église verrouillée. Ceux qui se battaient en position de tir sur les fortifications… Willa enfermée dans sa tour.
Soudain on l’entendit s’écrier.
-« Ils arrivent ! Ils sont encore plus que la dernière fois. Attention ! Ils viennent de trois côtés ! »
Des villageoises se signaient de prières Urhoises pour conjurer les paroles de cette démone.
Pour ce qui était de la théorie de Seraphah, il avait du mal à ne pas la considérer. Le scientifique était plein d’arguments rationnels. Ce qu’il disait paraissait donc très plausible et réel. Une part de lui ne pouvait toutefois pas s’empêcher de le trouver fantasques alors qu’il s’enferrait dans cette idée d’œufs de nomades à l’intérieur de Willa.
-« Il peut y avoir d’autres explications, vous ne pensez pas ? Peut-être que c’est une enfant zoan et qu’elle craint qu’on la laisse mourir si elle nous révèle sa nature ? » esquissa-t-il, loin des oreilles de l’intéressée.
A plusieurs reprises, ils s’arrêtèrent pour se reposer. Willa grignotait avec entrain leur ration et se reposait en fermant les yeux quelques minutes. Puis, elle avait l’air plus confiante en reprenant leur route, quoi que pas très reposée.
L’aîné de Vanière s’assombrit à la question mathématique.
-« Au moins une centaine. Le ciel en était noirci. Comme une vision de fin du monde. »
Le vieil homme aurait compris que les aventuriers prennent les jambes à leur coup. Ils ne les aurait même pas jugé, lui qui n’avait pas un sous à leur offrir contre leur courage.
-« Nous avons des caves, attenantes aux maisons, par un escalier extérieur et recouvertes de grands volets. Mais ils parviennent à travailler à plusieurs pour les ouvrir désormais. Plusieurs famille ont été dévorées la nuit dernière. »
Personne n’en fit l’explication, mais ceux qui connaissaient la manière dont tuaient les nomades reconnurent les tâches brun sombre d’explosion qui criblaient les roches de la place centrale. C’étaient les points d’impact des villageois lâchés depuis le ciel par les nomades. Les pauvres survivants avaient du passer la journée à nettoyer les restes du festin de la murmuration.
-« Notre dernier rempart est l’Eglise panthéïste. Sa charpente est solide et elle est faite de pierre de taille en gros blocs. »
A voix basse, le vieil homme fit par de son scepticisme en arguant :
-« La pauvre enfant a l’air inoffensive. Mais si vous pensez que c’est utile, je pourrais l’enfermer dans la tour du clocher. J’espère qu’elle comprendra."
De son côté, Keshâ’rem avait du mal à accabler Willa de ses soupçons mais essayait d’honorer ceux de Seraphah en restant un minimum sur ses gardes. La journée passa. On leur offrit une maigre pitance et un lieu de repos à peine potable. Le village en partie dégradé était surchargé de dizaines de réfugiés supplémentaires et ne pourrait pas se permettre d’essuyer beaucoup d’autres assauts.
Pour les survivants, il ne restait que les prières, même si l’arrivée du groupe réveillait un infime espoir. Tous furent mis à contribution pour creuser des tombes, mais aussi préparer des grenades incendiaires de fortunes avec des bouteilles d’alcool, quand d’autres taillaient des flèches ou que les femmes tissaient des filets lestés de pierres.
Willa de son côté dormait, dormait, inerte.
Le soir tomba. Tout le monde était aussi prêt que possible. Ceux qui ne se battaient pas étaient emmurés dans l’église verrouillée. Ceux qui se battaient en position de tir sur les fortifications… Willa enfermée dans sa tour.
Soudain on l’entendit s’écrier.
-« Ils arrivent ! Ils sont encore plus que la dernière fois. Attention ! Ils viennent de trois côtés ! »
Des villageoises se signaient de prières Urhoises pour conjurer les paroles de cette démone.
Sam 21 Sep - 1:02
La Murmuration
Kesha, Seraphah et Maelström à la conquête des steppes d'Oman
Quand l'élémentaire avait une idée en tête, clairement qu'il ne l'avait pas ailleurs. Willa était devenue la cible de sa méfiance, alors même qu'il était certain que les ennemies se trouvaient dans le ciel à la nuit tombée. Peu semblait lui importer, il fit mander à ce qu'elle soit tenue à l'écart des autres pour le moment tout du moins. Les paroles de Kesha lui étant restées en mémoire, il lui laissa la possibilité de lui dire la vérité et qu'ainsi il pourrait mieux la protéger, parce que clairement pour le moment il protégeait les autres d'elle.
Concernant Vanière, il aida, au même titre que Maelström, que ce soit pour aider à enterrer les morts, que pour asseoir un siège qui a de l'allure. Maelström décida de rester au sol, laissant les hommes profiter des fortifications pour avoir une meilleure vue. De son côté, il savait qu'il ne raterait pas ses cibles. Toutefois, il fit promettre Kesha de se tenir le plus possible à couvert de son côté.
De son côté Seraphah avait prit place au niveau des fortifications, de façon à utiliser son pouvoir de feu plus aisément. Quand Willa se mit à crier, elle fit sonner la cloche afin que tout le monde soit sur ses gardes, et personne n'était prêt à voir se profiler ce qui ressemblait à un nuage noir. Même l'homme qui les avait suivi jusqu'ici du arrêter ses plans pour se planquer sous une charette laissée là à l'abandon. Nul trésor, mais comme son kermeth le lui avait fait sentir, des cristaux. Mieux valait tout de même que tout danger soit évité avant de s'en approcher.
Seraphah avait soumis le conseil de viser avant tout les ailes. Sans ces dernières, elles ne seraient pas en mesure de soulever et faire tomber les corps. Elles resteraient dangereuses, mais plus gérables. Sans crier garde, les nomades commencèrent à fondre sur les hommes visibles. Sans attendre, l'élémentaire commença à envoyer plusieurs boules de feu, certaines ratant leur cible pour en finir sur une autre tellement elles étaient nombreuses. Les créatures hurlèrent, allant s'effondrer sur les toits provoquant un début d'incendie dans une partie de la vie.
Des hurlements s'écrièrent car les nomades étaient parvenues à saisir certains bras armés, mais l'élémentaire n'en démordait pas et continuait à les éliminer avec un geste répétitif mais qui ne semblait pas vouloir se lasser. Autant certains rebrousser chemin, certaines faisaient s'enflammer une voisine, autant plusieurs tombaient du côté du village créant de nombreux dégâts dans leur course.
Maelström s'était fait prêter un arc. Il n'y avait que 10 flèches, mais les 10 firent mouche en raison de sa capacité activée. Cela vous maintint en sécurité quelques temps, mais désormais vous deviez vous hâter vers une autre zone. C'est ce moment que choisi l'homme pour sortir de sous sa charrette. Il fallait dire qu'une nomade était tombée juste à côté. Il ne voulait certainement pas mourir écrasée sans avoir rien tenté. Il déboula ainsi en haut des fortifications et se mit en tête de se mettre dans la poche l'homme qui semblait pouvoir maitriser tout cela.
Sam 21 Sep - 1:55
La murmuration
Les barricades de Vanière
Le silence voilant le ciel était plus impressionnant qu’une armée de jiangshis. Le croissant de lune disparut presque totalement, livrant les villageois à l’aveuglement, n’étaient les flammes de la torchère qui continuaient de brûler haut dans le ciel pour perturber leur vol.
Keshâ’rem passa ses bras autour du cou de Maëlstrom et se mit sur la pointe des pieds pour être parfaitement à sa hauteur et l’embrasser.
-« Promis. Fait attention à toi, bel archer. »
Son chevalier oubliait que s'il le dépassait éternellement par les armes, Keshâ'rem était mieux garnis en défenses arcaniques.
Des cris affolés s’élevèrent. Des hommes commençaient à être emportés. Dans ce climat de terreur, aucun homme ne serait resté serein. Pourtant Seraphah était magistral, infligeant des dégâts constant à la murmuration qui arrivait de tout côté, associé à Maëlstrom qui les abattait à une distance vertigineuse.
Keshâ’rem choisit donc de concentrer ses forces sur le sauvetage des hommes au sol. Certains ne déméritaient pas à leur petit niveau à l’arc et aux torches pour garder la ligne des fortifications. Les nomades se jetaient sur le toit de planches pour tenter d’en décrocher certaines jusqu’à créer une trouée pour s’y faufiler. Keshâ était juste au-dessous, observant des griffes vicieuses creuses frénétiquement le bois et détacher les clous en équipes.
Il invoqua donc Nergal. Sa gargouille associée au fétiche de ténèbres était le monstre de guerre parfait. Econome en énergie, elle disparaissait sous forme semi-immatérielle lorsque les nomades se jetaient sur elle et reparaissait par derrière dans une flaque d’ombre pour arracher leurs ailes avec sa gueule de pierre. De sa queue, elle balaya les nomades qui tendaient leurs bras pour les attraper dans la galerie.
Comme les villageois semblaient se réorganiser sur se front, il essaya de voir si d’autres fissures n’apparaissaient pas dans leurs protections. Les femmes aussi se battaient à l’aide de lances improvisées avec des couteaux attachés à l’extrémité de manches à balais. Mais l’une se fit tirer brusquement par son arme à travers la fenêtre et se retrouva suspendue dans le vide. L’insectoïde battit des ailes avec forces pour prendre de l’altitude sous le regard mortifié de ses comparses.
Il allait la lâcher. Nergal s’élança en-dessous d’eux pour essayer de la réceptionner, pendant que Keshâ activait son cristal de spatiokinésie afin de se téléporter dans son dos et de lui trancher une aile avec son sabre. Le nomade élança ses griffes de manière désordonné avant de partir en torche. Keshâ tombait en faisant le saut de l’ange. Son totem arcanique enchâssé dans son gant, il tournait toute sa concentration vers la gargouille pour amortir la descente de la villageoise. Seulement quand elle fut hors de danger -même si elle continuait à braillait à cause de la peur que lui inspirait la gargouille – il invoqua son félinimbus pour ralentir sa chute au maximum avant de viser une charrette de foin comme point de téléportation.
Son félinimbus rangé, il ne fallait pas traîner dans la cour du village, au risque d’être ciblé par un nomade.
-« Hiiiiiiiiiiiiiiiiii ! Au secours ! » parvint à percer une voix par-dessus le bruit des combats. Willa.
Ses yeux parmes levés au ciel, il vit un tourbillon de nomade converger vers la flèche de l’église. Sa carapace était percée et les nomades s’infiltraient par le haut. Nouvelle téléportation. Il manqua de basculer dans le vide, depuis les hautes fenêtres barricadées de l’Eglise. Raccroché par une main aux tuiles glissantes, un nomade rampa sur le toit vers lui. Keshâ’rem réussit à faire venir Nergal juste à temps pour lâcher prise et atterrir sur son dos.
IL avait perdu le fil de ce qui se passait ailleurs. Perdu dans une nuée de froissements d’ailes. Nergal fendait la murmuration et força le passage jusque dans le clocher envahis de monstres.
-« Willa ! »
Keshâ’rem passa ses bras autour du cou de Maëlstrom et se mit sur la pointe des pieds pour être parfaitement à sa hauteur et l’embrasser.
-« Promis. Fait attention à toi, bel archer. »
Son chevalier oubliait que s'il le dépassait éternellement par les armes, Keshâ'rem était mieux garnis en défenses arcaniques.
Des cris affolés s’élevèrent. Des hommes commençaient à être emportés. Dans ce climat de terreur, aucun homme ne serait resté serein. Pourtant Seraphah était magistral, infligeant des dégâts constant à la murmuration qui arrivait de tout côté, associé à Maëlstrom qui les abattait à une distance vertigineuse.
Keshâ’rem choisit donc de concentrer ses forces sur le sauvetage des hommes au sol. Certains ne déméritaient pas à leur petit niveau à l’arc et aux torches pour garder la ligne des fortifications. Les nomades se jetaient sur le toit de planches pour tenter d’en décrocher certaines jusqu’à créer une trouée pour s’y faufiler. Keshâ était juste au-dessous, observant des griffes vicieuses creuses frénétiquement le bois et détacher les clous en équipes.
Il invoqua donc Nergal. Sa gargouille associée au fétiche de ténèbres était le monstre de guerre parfait. Econome en énergie, elle disparaissait sous forme semi-immatérielle lorsque les nomades se jetaient sur elle et reparaissait par derrière dans une flaque d’ombre pour arracher leurs ailes avec sa gueule de pierre. De sa queue, elle balaya les nomades qui tendaient leurs bras pour les attraper dans la galerie.
Comme les villageois semblaient se réorganiser sur se front, il essaya de voir si d’autres fissures n’apparaissaient pas dans leurs protections. Les femmes aussi se battaient à l’aide de lances improvisées avec des couteaux attachés à l’extrémité de manches à balais. Mais l’une se fit tirer brusquement par son arme à travers la fenêtre et se retrouva suspendue dans le vide. L’insectoïde battit des ailes avec forces pour prendre de l’altitude sous le regard mortifié de ses comparses.
Il allait la lâcher. Nergal s’élança en-dessous d’eux pour essayer de la réceptionner, pendant que Keshâ activait son cristal de spatiokinésie afin de se téléporter dans son dos et de lui trancher une aile avec son sabre. Le nomade élança ses griffes de manière désordonné avant de partir en torche. Keshâ tombait en faisant le saut de l’ange. Son totem arcanique enchâssé dans son gant, il tournait toute sa concentration vers la gargouille pour amortir la descente de la villageoise. Seulement quand elle fut hors de danger -même si elle continuait à braillait à cause de la peur que lui inspirait la gargouille – il invoqua son félinimbus pour ralentir sa chute au maximum avant de viser une charrette de foin comme point de téléportation.
Son félinimbus rangé, il ne fallait pas traîner dans la cour du village, au risque d’être ciblé par un nomade.
-« Hiiiiiiiiiiiiiiiiii ! Au secours ! » parvint à percer une voix par-dessus le bruit des combats. Willa.
Ses yeux parmes levés au ciel, il vit un tourbillon de nomade converger vers la flèche de l’église. Sa carapace était percée et les nomades s’infiltraient par le haut. Nouvelle téléportation. Il manqua de basculer dans le vide, depuis les hautes fenêtres barricadées de l’Eglise. Raccroché par une main aux tuiles glissantes, un nomade rampa sur le toit vers lui. Keshâ’rem réussit à faire venir Nergal juste à temps pour lâcher prise et atterrir sur son dos.
IL avait perdu le fil de ce qui se passait ailleurs. Perdu dans une nuée de froissements d’ailes. Nergal fendait la murmuration et força le passage jusque dans le clocher envahis de monstres.
-« Willa ! »
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