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[FB 1875] L'argent avant les fleurs

[FB 1875] L'argent avant les fleurs  Brandw10
Lun 19 Aoû - 18:02



Steppe d'Epistopoli / Forêt

Pthelior 1875

NON NON NON ET NON !

Avec un ton particulièrement colérique, je croisais les bras exprimant ma rage, ce qui était disons le en parfait contraste avec mon visage souriant figé dans le marbre à tout jamais.

M’avançant sur une table sur laquelle était posée une grande carte qui détaillait le nord d’épistopoli en matière de topographie, j’en faisais le tour pour pointer du doigt la rivière la Céleste.

On ne peut pas faire un bassin de rétention à partir de là ! C’est beaucoup trop haut pour être efficace et fiable ! Il faut le faire après Marie-du-val ! Vous avez déjà fait de la gestion hydraulique ou de la mécanique des fluides pour me sortir des bêtises pareilles ?!

Tsss… J’avoue que la bêtise des organiques continuait chaque jour à me surprendre davantage. La gestion des eaux au sein d’un territoire était particulièrement stratégique pour l’avenir d’une nation et surtout son développement. Assécher les marais et les zones humides afin de permettre d’augmenter les terres agricoles, gérer les rivières, les fleuves et les lacs pour éviter les crus et les inondations qui pouvaient être particulièrement destructeurs et meurtriers au sein des cités qui vivaient sur ces points d'eau.

Malheureusement, encore une fois, et comme cela était toujours coutume j’étais en avance sur mon temps en tant que grande génie de ce monde. Je ne pouvais pas vraiment en vouloir aux autres… après tout ils n’étaient pas stupide, ils étaient juste normaux. Mais il est vrai qu’on pouvait souffrir rapidement de la comparaison lorsque l’on était en face de moi. Je n’avais que des projets incroyables et révolutionnaires. Même moi je m’étonnais parfois, aussi fort que j’étais mon propre génie pouvait me surprendre !

Mais bon… je digresse. Comme je le disais, il y avait à Epistopoli la problématique de l’eau. Le développement d’une civilisation demandait à ce que soit mis en place des moyens efficaces pour s’assurer les ressources essentielles à cette évolution. L’eau était la ressource principale de la vie, car elle permettait tout autant de boire, que de pouvoir développer l’agriculture qui apportait la nourriture en ce monde. Toutefois elle n’apportait pas que du positif, sa gestion devrait aussi faire l’objet d’une politique d’urbanisme claire en matière d’égout et de traitement qui n’était absolument pas respecté à la capitale ! Mais bon, c’était apparemment un sujet sensible que de demander aux industriels de faire un effort alors qu’une telle réforme irait dans leur sens, car la maladie diminuerait les ressources humaines exploitables. Enfin… le problème des organiques c’est qu’il se pense pragmatique tout en étant incapable de comprendre ce que signifie vraiment le mot efficience.

A défaut de pouvoir faire quoi que ce soit aujourd’hui pour l’’epistopoli des villes, je pouvais encore m’amuser avec celle des campagnes parce que les crues faisaient suffisamment peur aux nobles pour qu’il daigne accepter de payer pour régler le problème.

Contrôler la puissance des fleuves demandait à être en mesure de gérer leur débit avant de supprimer l’eau en trop par rapport aux normes du cours d’eau. Des irrégularités qui peuvent être causées par de nombreux facteurs différents, que ce soit des chaleurs entraînent une fonte plus forte que prévue des glaciers des monts d’argents, des pluies torrentielles, une saturation des nappes ou tout simplement des erreurs parfaitement humaines.
En principe, régler ce problème était simple et la méthode était déjà connue depuis des siècles. Il fallait par le biais de système de canaux dévier une partie de l’eau vers des bassins de rétention ou des lacs de barrage de manière à pouvoir retenir cette eau en trop pour l’écouler suffisamment doucement pour que cela n’impacte pas les villes et les villages en amont.

Toutefois ce que ces imbéciles proposaient, c’était inacceptable, construire ce bassin de rétention avant Marie-du-Val était inacceptable. Surtout que ses arguments n’étaient en aucun cas basés sur des bases scientifiquement mais uniquement par lâcheté et par facilité. Ils voulaient taper là où il n’y avait pas beaucoup de population pour éviter de devoir déplacer de force des populations qui verraient leurs villages noyés !

Mais la topographie était claire, lors de la création d’un bassin de rétention il fallait travailler dans une zone qui favorisait déjà un tel bassin pour éviter les surcoûts ! C’est à dire une vallée de préférence creusé dans le paysage, une cuve naturelle en clair !

Oui mais ouin ouin j'habite dans mon village depuis 12 générations, je ne veux pas qu’il disparaisse sous l’eau.

C’est bien mais on s'en fout. Déjà c’est pas l'intérêt de 12 pecnos perdu au milieu de la campagne qui va primer sur celui de toutes les villes et villages qui bordent la céleste et le doigt et ensuite c’est un argument nul qui n’est utilisé que par des gens eux même nuls.

Bon, c’est pour ça mais j’avais deux trois villages à détruire pour le bien de la nation. Après avoir demandé au gouvernement que lancé la procédure d’expropriation des villageois dans la zone retenue par mes géographes, il fallait désormais aller sur place pour inspecter les lieux qui à défaut de lapin accueillerait bientôt des poissons hihihi. Je suis tellement drôle parfois. Je me fais rire toute seule.

Pas de chance pour les lapins d’ailleurs parce que la zone qui allait servir de bassin était en plein sur une forêt en plus des villages avoisinant. Adieu les arbres donc. Certes, ce sera un massacre en matière de biodiversité mais bon… on s’en fout, il y a plein d'autres forêts comme celle-ci, elle est loin d’être unique. De toute façon que j’aime le dire lorsqu’on m’oppose entre écologie et technologie, l’argent avant les fleurs. Bon, à titre personnel je me fiche bien de l’argent mais au moins ça fait passer le message de mes intentions de manière très efficace pour ceux qui lui donnent de la valeur. Mais attention hein ! Certes je me fiche de la biodiversité et de la nature mais pas au point de vouloir tout détruire. Simplement je me place du point de vue de la société humaine. Il vaut naturellement éviter une destruction aveugle des écosystèmes qui se répercutent sur la société humaine comme cela peut être le cas avec le smog et les produits toxiques que les usines déversent dans l’eau. En revanche raser quelques forêts ou brûler deux trois mangroves c’était insignifiant, peu importe les espèces qu’il pouvait y avoir dedans lorsque l’on ne pouvait en tirer un bénéfice ou à défaut que la perte entraînerait un problème.

La nature et la biodiversité ne sont rien d’autres que des biens pour lesquelles il faut maximiser la consommation en la rendant à la fois plus efficace et plus efficiente.

C’est ainsi que le baume au coeur devant ce nouveau projet de grande ampleur, je me baladais dans cette forêt accompagnée de deux géomètres qui faisaient le dessins pour moi en tant que stagiaire que j’exploitais parce qu’ils voulaient mon nom dans leur jury de doctorat ainsi que de deux gardes du corps pour gérer les problèmes avec la plèbe qui ne comprenait rien au progrès.

Alors que je discutais sur l’angle d’une pente avec mes deux esclaves légalisés grâce au système du salariat, dans des fourrées des bruits. Il y avait quelque chose ou quelqu’un.

Sans dire un mot je me tournais vers mes gardes avant de faire signe du bras.

Je n’étais pas une combattante. De toute façon c’était une activité pour attardés mentaux, donc je laissais ça à ceux qui l’étaient. Les affaires de muscles c’était une affaire de singe, les esprits supérieurs dont je faisais partie en restait à l’intellect.


Dernière édition par Olivia le Mer 21 Aoû - 12:26, édité 1 fois
Mar 20 Aoû - 11:55



Steppe d'Epistopoli / Forêt

Pthelior 1875



Aussi loin que l’on s’en souvienne, cet épisode marque le début d’une confirmation d'un mal qui touche Duscisio depuis le début de son existence : la technophobie.
Il ignore lui-même pourquoi il déteste les machines sans devoir les regarder ou les toucher. Il arrive à sentir leur présence à plusieurs mètres par des signes qui ne trompent pas : le changement d’humeur. Dès l’instant où il est entré dans cette immense ville, il s’est senti mal à l’aise, parfois agressif au point de répliquer même si un habitant lui dit bonjour. Il ne se l’explique pas. Un humain ou humanoïde, il n’y a rien de dérangeant. Mais tout ce qui concerne les machines et tout ce qui touche à l’électricité, c’est un « non » catégorique. Il ne supporte pas leur présence. Si bien que sa présence en Epistopoli aujourd’hui suscite quelques questions. Pourquoi venir ici ? Pourquoi affronter une peur et une haine irrationnelles ? Affronter les allers et venues de véhicules fonctionnant grâce à la technologie. Croiser le regard d’humains augmentés. La seule raison est le passage obligatoire par nécessité.

Certains de ses outils sont usés et s’il ne les entretient pas régulièrement, ils se casseront. Sa clientèle est encore très mince et il n’a aucun point d’attache, aucune demeure. Sa seule résistance mobile est un chariot, tout ce qu’il y a de plus simple. Un cheval domestique, quatre roues, quelques couvertures et de maigres biens qu’il arrive à acheter et à vendre au gré de la demande. S’il a étudié l’herboristerie, il n’en est encore qu’à ses débuts et ne peut en vivre. Vagabond traversant les territoires, il vend parfois quelques services médicaux pour ceux qui ont peu de moyens.
Ici, c'est peine perdue. La médecine a l’air assez développée et ses connaissances peu utilisées. Et de toute manière, il ne compte pas s’attarder ici. Son attitude aigrie n’attire pas la foule et plus tôt il quittera cette ville, mieux il se portera.
L’air lourd assèche ses fleurs déjà peu nombreuses alors que le printemps est déjà bien entamé par son deuxième mois. Peut-être son troisième. Il ne sait plus lui-même. Sa seule envie est de terminer ses obligations et de s’éloigner de la ville le plus vite possible.

Le retour à la nature, tout ce qu’il y a de plus sain.
Après quelques jours de trajet, il a fini par se reculer jusqu’à un endroit un peu plus au nord en suivant Le Doigt afin de retourner sur le territoire Xandrie en passant non loin des Monts d’Argent. En passant par ici, il s’évite de traverser le désert et donc de supporter les grosses chaleurs. De plus, en profitant de la rivière, l’eau ne manque pas en remontant à proximité de ce dernier. Les plantes y sont plus nombreuses également. L’occasion de ramasser quelques spécimens pour ses remèdes et éventuellement quelques plantes rares. Alors que La Céleste se divise pour donner naissance au cours d’eau qu’il suivait depuis le Lac Sancta, il remonte doucement.

Il prend pause pour la journée en récoltant des plantes ici et là.
Le chariot est caché un peu plus loin pendant que le jeune élémentaire profite des bienfaits de la nature. Le sac qu’il porte habituellement en bandoulière est posé au sol. Cueillant avec parcimonie quelques espèces communes, il se sent moins bien qu’avant. Ce malaise se prononce à chaque seconde qui passe comme s’il retournait à Epistopoli. C’est désagréable. Le vagabond situe à peu près où se trouve l’élément perturbateur.
La présence qu’il sent depuis quelques instants seulement le fait devenir quelque peu agressif. Encore une fois, il ne s’expliquera pas. Il y a une entité qui l’y pousse. Une forte pression qui, en entendant quelques feuilles bougées dans la même direction que cette chose qui le dérange. Il n’y perd pas de temps et utilisera ses dons naturels pour… donner un gros coup de fouet grâce à l’une des racines d’un arbre se trouvant à côté de lui.
Le regard mauvais de l’élémentaire montrait à quel point il ne se laissera pas faire. Les humains ne sont pas tous hostiles. Ne soyez pas offusqué s’il vous attaque alors qu’aucune raison ne s’y prête. Non, la chose visée est cette machine qui se déplace toute seule.

- Quittez les lieux, aberration métallique. Vous n’avez rien à faire ici !

Elle lui fait horreur et estime qu’elle n’a aucune raison d’exister. Elle sera donc visée sans aucune autre distinction particulière. Juste parce qu’elle est mécanique, technologie et mécanique. Il ne l’a pas vu directement, mais il sent très bien sa présence.
Les ronces qui sortent de son corps, de ses manches et des ouvertures que le tissu le laisse à nu par endroit pour lui permettre de les utiliser. Plus particulièrement au niveau de la tête. Sa chevelure qui en plus des fleurs qui la décore est parcouru de tige épineuse qui malgré leur finesse peuvent être irritante si ce n’est dangereuse.

Maintenant qu’il lève la tête, les intrus peuvent voir le visage de leur assaillant.
Il porte encore les traits d’un jeune adulte d’une vingtaine d’années, malgré son regard perçant. Sa taille ne dépasse pas un mètre soixante-dix. Les quelques roses blanches dans ses cheveux et les ronces qui dépassent de partout confirment que c’est un élémentaire. Un élémentaire bien agressif d’ailleurs. Pour le groupe, il semble très en colère. Vous pensez qu’il s’agit de son territoire et donc qu’il le défend.

Pardonnez-le, dame nature. L’élémentaire est encore tout jeune, il ne sait pas encore se contrôler.



Dernière édition par Duscisio Balibe le Jeu 22 Aoû - 10:25, édité 2 fois
Mer 21 Aoû - 12:28



Steppe d'Epistopoli / Forêt

Pthelior 1875


S’il y avait quelque chose d’admirable avec les êtres faits d’émotion, peu importe qu’il soit fondamentalement organique ou fait d’énergie, c’est que chacun à leur manière, ils parvenaient toujours à me surprendre. L’irrationalité de l’âme était un phénomène des plus fascinants. Je me demandais toujours pourquoi l’évolution avait favorisé ce trait vis-à-vis du pur pragmatisme que l’on peut trouver chez des espèces qui disposent d’une conscience moindre. Il était quand même paradoxal de se dire que les espèces dotées de la raison étaient toujours celles que se comportait le plus de manière parfaitement irrationnelle…

L’individu qui me faisait face ne faisait pas exception à ce constat même si de toute évidence au vu de ses pouvoirs, il ne me semblait pas humain ou organique au sens strict du terme. Sa manipulation des plantes pour frapper les arbres de ces racines ou de ces rances semblait trop naturelle pour ça. La manipulation des cristaux demandait patience et calme, ils étaient rarement utilisés de manière efficace par des gens en colère. Pourtant l’inconnu l’était… J’en concluais donc que cela devait être pour lui une capacité naturelle, ce qui laissait alors deux possibilités, soit il s’agissait d’une élémentaire, soit d’un portebrume. C’était à peu de chose prêt, les deux seules races qui pouvaient se targuer d’une utilisation spontanée d’une force élémentaire.

Alors qu’il frappait les arbres de manière menaçante, les géographes reculaient en courant tandis que les gardes s’interposaient entre lui et les savants épistotes dont je faisais partie afin de nous protéger d’une éventuelle attaque.

A titre personnel, dans un premier temps je ne disais rien, me contentant d’observer le nouveau venu. Son apparence confirmait sa nature élémentaire, d’ailleurs au vu du peu de maîtrise de cette dernière il devait être particulièrement jeune. La plupart des élementaires que je connaissais avaient un certain âge… Il savait se faire passer pour des gens normaux mais ce n’était pas son cas. Bien sûr il y avait la possibilité qu’il s’agisse d’un élémentaire sauvage avec un degré de conscience variable entre l’homme et la bête, mais il savait parler de manière intelligible et avait une apparence humaine, donc il devait être plus proche de l’être que l’animal.

Evidemment dans cette situation, je n’en menais pas large. Contrairement aux calamités qui peuplaient ce monde, j’étais une créature faible. Je méprisais le combat et que je n’avais pas vocation à m’abaisser à m’y intéresser, laissant cela aux bouseux qui aimaient se blesser. Autant dire que même cet élémentaire juvénile pouvait me détruire, je devais alors faire confiance à la compétence des gardes épistotes, car évidemment j’avais suffisamment de valeur pour que les sapiarques fassent en sorte que je ne sois pas détruite facilement. Être le fossile de la cité du savoir pouvait avoir du bon…

Toutefois… malgré la situation les choses en étaient presque excitantes… Voilà que le hasard avait mis un élémentaire juvénile sur ma route… Et d’une nature qui n’était pas dans plus commune sans mauvais jeu de mot.

Les élémentaires étaient une race difficile à étudier, car elle était à la fois rare et naturellement la plus puissante avec les portebrumes en matière de combat. Difficile d’en avoir un sous la main qui accepte la science… Bon, il n’avait pas l’air d’aimer non plus, mais il n’était pas encore aussi dangereux que pouvaient être ceux qui avaient du galon.

Aberration métallique hein ? Humpf, si ridicule…

Me tournant vers lui malgré mes 30 cm de haut, un visage de porcelaine restant littéralement de marbre avec un grand sourire de poupée, je me pointais du doigt.

Moi ? Une aberration métallique ?

Posant mes mains sur mes hanches pour simuler le fait de soupirer bien que je ne pouvais pas respirer je continuais.

Ce n’est pas très sympathique d’insulter les gens comme ça alors que l’on ne se connait pas. Vous savez… en soit je n’ai rien contre la haine d’autrui… Après tout, la jalousie, la rancune et le mépris sont la rançon du succès comme on dit souvent. Et du succès j’en ai plein. C’est le propre dès que le professionnel se mêle avec le pouvoir… Personnellement ce genre de réaction me fait rire plus qu’autre chose, mais bref, je commence à m’égarer.

Tentons de rester dans le sujet pour une fois. Après tout, je suis quand même face à une personne qui de toute évidence à l’intention de me détruire.

Aberration métallique, les mots sont forts et sans doute plus réfléchis.

Déjà parce que je ne suis pas fait de métal ou de métaux.


Je commençais à rire légèrement.

Vous imaginez le poids que j’aurais si jamais je devais être fait de métal comme les autres automates.
Je ne suis même pas certain que mes circuits moteurs soient en mesure de pouvoir supporter un tel point. Alors se déplacer et se mouvoir c’est difficile. Surtout que bon, regardez moi, regardez ma taille, regardez mon apparence. Ça vous donne quand même un indice sur ma composition. Vous avez déjà vu des poupées ou des jouets faits pour être portés et trimballés partout en alliage métallique vous ?


Je hochai la tête de droite à gauche tout en posant mes mains sur mes hanches.

Je sais que vous êtes jeune mais quand même. Puisque vous n’avez pas non plus l’air surpris par notre présence j’imagine que vous êtes déjà au fait du concept de civilisation et à l’organisation sociale de cette petite péninsule. Vous devez donc savoir ce qu’est un jouet, donc réfléchissez un peu avant de parler monsieur.

Bon, le reste vous ne pouvez pas nécessairement le savoir, mais je ne suis faite d’une alliage particulier qu’il reste particulièrement à refaire aujourd’hui. Le tout afin de réduire mon poids avant de faciliter les enfants qui veulent jouer avec moi mais aussi pour réduire ma consommation d’énergie lorsque je dois me déplacer. Surtout que le métal serait dangereux pour eux, alors que je fais d’un alliage souple afin de ne pas faire mal et de pouvoir résister dans une certaine mesure aux coups, chocs et chute, bref tout ce qui peut arriver dans la vie d’une poupée face à des gosses turbulents. Tout à un sens dans ce monde après tout, afin de diriger les êtres les choses vers plus d’efficacité et surtout d’efficience.


Ma propre composition m’étonnait encore il fallait dire. Je n’étais pas encore totalement au fait des technologies de mes créateurs. Bien que j’en connaissais une partie, au moins sur le plan théorique à défaut de technique, il restait des points d’ombre à résoudre au point qu’ironique j’étais moi même l’un de mes propres sujets de recherche.

Et puis bon aberration… Le mot est fort quand même en plus d’être discriminant et un peu méchant. J’ai rien demandé. Pourquoi est-ce que je devrais être jugé par nature pour des faits et des actes dont je ne suis pas responsable.

Je réfléchis un instant.

Enfin… pas pour moi. Mais il est vrai que j’ai beaucoup contribué à la création des automates de cette époque et à la science industrielle.

Passant une main sur une bouche inerte, je concluais sur ce sujet de manière quelque peu sarcastique.

Surtout que bon… le terme aberration dans la bouche d’un élémentaire, c’est à dire un vulgaire substrat de la brume dans des proportions plus terribles que les portebrumes c’est tout de même assez particulier.

Haussant les épaules.

J’aimerais vous demander ce qu’est le problème mais j’imagine déja. Vous devez être dans le même délire que les arriérés en sandale du désert. Ouin oui, l’homme détruit la nature, ouin ouin il ne faut pas trop produire car je peux plus respirer air et plante morte. Je me trompe peut être mais bon, à vous de me surprendre.

Jeu 22 Aoû - 10:26



Steppe d'Epistopoli / Forêt

Pthelior 1875



Si dans le règne animal, paraître plus gros éloigne parfois notre prédateur, cela ne marche pas ici…
Non seulement la poupée a une taille ridicule, ce n’est pas cela qui compte le plus. Non, le simple fait de vouloir paraître plus menaçant n’a que pour objectif que cette ridicule petite chose ne s’approche pas de lui. Déjà, quand elle n’était pas visible, elle le gênait. Sentir qu’une source d’énergie non naturelle approche suffit à le provoquer. Ne lui demandez pas pourquoi. Il sera incapable de répondre. Pour ce qui est de ses paroles, il ne fait que donner un avertissement tout en agitant ronces et branches autour de lui. Droit comme un I, aussi mobile qu’un arbre, ses deux bras dirigent chaque tige épineuse comme un chef d’orchestre donne un ordre à chaque instrument. Ses doigts crochus ondulent au même rythme, alors que celle qu’il a nommée « aberration métallique » se contente de l’observer pour en étudier sa nature.
Ils ne bougent pas. L’élémentaire se fait plus menaçant au fur et à mesure que les secondes passent. Les gardes s’avancent pour protéger les savants plus fragiles et reculent par crainte de se prendre un coup de fouet d’épines.
La chose réagit au bout de quelques instants d’observation et de silence. Ses yeux se plissent quand elle parle pour se pointer du doigt et répéter la même insulte.

La suite ? Il ne l’écoute pas. Il n’en a que faire.
Aussitôt continue-t-elle de prononcer chaque mot, aussitôt il devient toujours plus agressif, comme s’il s’agissait d’une menace encore plus grande. Il attendra une dizaine de secondes pour que, d’un coup de fouet, il saisisse une arme de l’un des gardes qu’il tire vers lui pour la lui arracher. Le bras tendu de l’élémentaire montre toujours qu’il dirige les branches comme un chef d’orchestre avant de saisir l’arme dans sa main. Il étudia l’arme quelques secondes avant de la jeter au sol. Une bonne chose pour eux qu’il ne puisse pas s’en servir. Dans ce même temps, l’autre garde se prend quelques coups de ronces avant que cette poupée sans humanité se voit renversée par une racine d’un arbre à côté d’elle. Même petite, la chose douée de paroles est malmenée et jeté plus loin contre le tronc d’un arbre. Si cela attire le regard des gardes, l’élémentaire en profitera pour les fuir. Puisqu’ils ne s'éloignent pas de lui, il s’éloignera d’eux.


Il ramasse au plus vite son sac et s’efface dans la forêt. Il n’était pas question de rester ici. Savoir qu’une machine était dans la forêt le poussera à la fuir tant qu’il ne se sera pas calmé. Il court jusqu’à son chariot à une centaine de mètres de là. Peu de chance qu’on le suive dans cette épaisse végétation. Le cheval, attaché à un arbre, n’a pas encore l’habitude de le voir sous une autre forme que celle d’un humain. Alors les ronces qui sortent de partout commencent à l’effrayer et veulent s’enfuir. Il est dans son intérêt de faire disparaître cette apparence effrayante. Il n’a pas l’intention de tirer seul le chariot. Il respire quelques instants — enfin, il imite une respiration — pour reprendre son calme.
Quand tout redevient normal, il se rapproche de sa monture pour la rassurer.

— Partons…

Il ne veut pas rester ici. De plus, il n’arrive toujours pas à retrouver son calme.
Il ne peut encore détacher l’animal. Le simple fait qu’il puisse avoir ce qui ressemble à une crise d’angoisse. Rien qu’à l’idée qu’elle puisse l’avoir suivi l’empêche de bouger. L’idée que l’automate ait réussi à le suivre lui fait horreur.
Cette rencontre lui donne une belle leçon : le besoin de garder son calme lui permettra de mieux gérer la situation. À cette date, il ignore pourquoi il réagit ainsi à leur présence. Il ignore pourquoi il éprouve un besoin de s’en éloigner le plus ardemment possible. Il aurait dû ne prendre aucune pincette et faire en sorte de détruire l’entité plutôt que de s’en éloigner. Néanmoins, le contact avec son cheval l’apaise lentement. Trop lentement.

Ven 23 Aoû - 18:02



Steppe d'Epistopoli / Forêt

Pthelior 1875


Ah… que les êtres conscients pouvaient être fatiguant par leur stupidité. Existait-il quelque chose de plus pathétique que les tempéraments émotionnels. Amour, Haine, Jugement. Bien sur, je ne faisais pas la critique en elle-même du concept même d’émotion, après tout elle était nécessaire pour les espèces sociables afin de maintenir la cohésion du groupe qui jadis tribu est aujourd’hui famille, amis et civilisation. Ces sentiments hormonaux ont été fait pour garantir la survie de l’espèce. L’amour permettant par exemple de lier entre eux dans les parents dans le but qu’ils oeuvraient collectivement à la protection de leur progéniture. C’était d’ailleurs pourquoi l’amour passionnel ne durait que quelques années tout au plus. Le temps que l’enfant soit apte à vivre, après quoi du point de vue hormonal, l’amour n’avait plus lieu d’être, une domination chimique qui entraînait alors bon nombre de divorce.

Mais à cela l’esprit avait pourtant apporté une opposition, celle de l’amour rationnel dont la portée dépassait celle d’un amour passionnel et aveugle. Permettant une union basée sur les points communs plutôt que de l’instinct.

L’histoire des races conscientes pouvait se résumer à cela. La lutte de la raison contre l’instinct, car quand bien même l’homme était aujourd’hui doué de la première, la grande majorité de la vie des êtres de ce monde pouvait se résumer au triptyque baiser, manger, dormir.

En y pensant cela soulevait une question… En supposant que les émotions avaient toutes une origine chimique basée sur l’évolution d’une espèce au vu de l’optimisation de sa survie, pourquoi est-ce qu'un élémentaire pouvait ressentir des émotions sociales ? Les élémentaires étaient une espèce chaste, il n’avait pas besoin de se reproduire ou de protéger une descendance, de ce fait l’amour leur était biologiquement inutile. Néanmoins parmi ceux de ma connaissance, il me semblait en avoir vu certains capables de ressentir de l’attachement…

Quoi qu’il en soit ce n’était absolument pas le sujet, car l'élémentaire m’attaquait et me balançait partout après m’avoir attrapée avec des ronces. Tout en faisant un petit voyage aérien, je ne disais rien. Ce n’est pas que c’était inquiétant ou surprenant mais l’expression émotionnelle n’était pas une de mes capacités et la peur n’était pas encore une émotion intégrée dans mon logiciel. Je me contentais donc de subir en silence avant finalement d’être balancé violemment contre un arbre et de m’écrouler au sol, les gardes et les géographes venant à moi pendant que l’élementaire prenait la fuite.

Cheffe ! Vous allez bien ?!

Bien ? Ce n’était pas sur…. Comme je l’avais dis, mon alliage était fait pour résister au choc plutôt qu’aux attaques tranchantes ou perforantes, néanmoins celui était d’une grande intensité et mon diagnostic affichait en effet que j’avais reçu des dégâts.

Je leur répondais alors sur un ton indifférent.

Ça pourrait aller mieux. Mon dos est fêlé et les articulations de mon bras et de mon épaule gauche dysfonctionnent.

L’un des gardes baissa la tête.

Désolé, j’aurais dû agir plus vite… il m’a surpris.

Il devait s’en vouloir. Les gardes avaient souvent de l’égo. Ca portait toujours un coup au moral de voir la chose que l’on devait protéger être abîmé. J’avais beau n’être rien d’autre qu’un objet et non une personne, je n’échappais pas à cette règle.

Ce n’est rien. C’est ma faute. Ma curiosité et mon instinct de contradiction font que j’ai une vision toute relative du danger. Et de toute façon ce n’est pas tous les jours que l’on rencontre un élémentaire. Cela fait partie sans doute des choses les plus difficiles à gérer pour vous, vous n’avez pas à vous en vouloir.


Je tournais la tête vers les arbres.

D’autant plus quand on en affronte un dans son propre environnement.

Et qu’est ce qu’on doit faire pour lui ? Il s’est barré mais il ne doit pas être difficile à retrouver.

C’est vrai… il m'avait tout de même attaqué. Qu’est ce que je devais faire dans cette situation. En soit je ne lui en voulais pas vraiment et je ne regrettai rien à titre personnel. En revanche, j'avais un certain prix et mes réparations pouvaient donc être coûteuses. Il avait une dette morale envers moi, et qu’il soit consentant ou non, il allait bien me la rembourser, quand bien même cela prendra 1000 ans.

Les deux géographes allez au QG et informez l’équipe qu’un élémentaire dangereux et incontrôlable s’amuse par ici. Qu’ils attendent au-delà des bois dans la vallée pour l’intercepter s’il décide de sortir d’ici. Ce n’est pas une grande forêt de toute manière, il sera bien obligé de sortir.

Ils hochèrent la tête avant de partir à leur tête dans la direction inverse de celle de l'élémentaire.

Pour le reste…

Je me tournais vers les deux gardes restants.

On va voir si on peut gérer ça rapidement. Je préférai éviter que cela prennent certaines proportions. Je suis une personne raisonnable après tout. Vous avez des pouvoirs particuliers ?

(joué aléatoirement aux dés)

Les deux gardes hochèrent la tête.

Je suis un portebrume purifié avec le pouvoir de protection.

Je suis un simple humain, mais j’ai un cristal d’audiokinésie.

Mmmm je vois.

Que faire avec ça…

Pour ce qui était de protection c’était une évidence, néanmoins pour celui d’audiokinésie c’était plus délicat.

J’ai une idée.

Je me tournais vers le portebrume.

Porte moi. Je préfère éviter de marcher en étant abimé et j’ai besoin de me protéger avec ta nébula pour éviter que cela recommence.

Tout en venant alors dans les bras du garde, mon attention vint ensuite au porteur de cristal.

Sert nous de pisteur. Si tu as ce cristal tu dois savoir t’en servir. isole les sons, et amplifie ceux suspects. Ça n'a pas l’air d’être un individu très subtil et discret.

Et effectivement, il ne fallut pas longtemps pour retrouver sa trace par le son, et plus précisément par le biais de son cheval. Ce dernier était d’ailleurs en train de faire je ne sais pas quoi avec lui et traînait une charrette.

Arrivant à portée, je ne pris comme à mon habitude aucune pincette pour signaler ma présence.

C’est bon ? T’as fini gamin ? Sache que je suis la propriété de l’Etat et du régent, si tu m’abimes, tu t’endettes auprès d’epistopoli et sache que c’est pas un pays qui prends du temps pour se faire rembourser.

Cette fois ci j’étais un peu mieux préparé que la dernière fois, mon porteur ayant la capacité de renvoyer les attaques. En revanche, les possibilités de notre groupe n’étaient que défensive face à lui. Aucun de nous n’était en mesure de pouvoir l’attaquer. Ce serait bien si cette sale bête finit par se calmer et reprendre raison auquel cas je devrais patienter jusqu’à ce que des renforts arrivent pour qu’il me paye ce qu’il me doit…

Sam 24 Aoû - 14:12



Steppe d'Epistopoli / Forêt

Pthelior 1875



Effectivement, il n’arrive toujours pas à se calmer. Aussi longtemps puisse-t-il mettre, cela ne s’arrangera pas tant que la petite poupée mécanique ne sera plus à portée de sens et de voix. Il la sent encore et donc son agacement reste encré.
Il a mis trop longtemps avant de se décider à partir, aussitôt le cheval attaché au chariot, l’automate est encore là.
L’automate recommence à parler, mais l’élémentaire ne fait rien d’irréfléchi. L’unique raison étant son cheval, il n’a aucun intérêt à l’effrayer. Néanmoins, s’il y a bien un visage qu’il peut garder, c’est de l’agacement, du mépris et de la méfiance, alors que cette machine déblatère des propos qui le dépassent totalement.

— Une branche est tombée sur la maison, c’est la faute de l’arbre. Commence-t-il avec un ton ironique et énervé.

Il réagit ainsi comme un humain normal, pourrait-on dire ? Cela serait surprenant qu’un élémentaire aussi jeune puisse déjà avoir ce genre de réaction. En se posant les bonnes questions, il serait à même de penser qu’il a été éduqué d’une certaine manière ou bien qu’il s’est éduqué lui-même en interagissant avec eux. Le ton utilisé par le rosier blanc est suffisamment soutenu pour que l’on puisse croire qu’il est allé à l’école. Pourtant, les personnes qui se sont occupées de lui étaient également des gens du voyage. Ils se sont séparés il y a quelques années seulement. L’enfant de la nature a choisi de vivre sa vie après quelques adieux émouvants en plus d’avoir appris quelques notions d’herboristerie avec eux. Suffisamment pour en faire sa vocation et être révélé naturellement doué. Il faut dire qu’il a tous les atouts dans la manche pour ce métier.
Pour ce qui est du comportement, il y a des choses que l’on ne peut expliquer. Aussi intelligente soit-elle, l’automate ne s’est pas encore rendu compte qu’elle est la seule raison de cette agression ? Depuis le début, il ignore totalement les gardes qui l’accompagnent. Il n’a rien contre eux, pas même celui que l’un d’entre eux la porte pour les dommages qu’il aurait causés en l’envoyant valser contre l’arbre avant de s’enfuir. Il aurait mieux fait d’en rester là et de partir en ville pour la réparer plutôt que de le trouver pour demander un financement.

— Je n’ai que faire que l’aberration mécanique puisse appartenir à quelqu’un… dit-il d’un ton particulièrement agressif. Je ne vous dois rien du tout. La créature n’a qu’à se plaindre à son créateur de l’avoir fait aussi imparfaite.

L’élémentaire ne comprend pas en effet pourquoi cela serait à lui de payer ses dites réparations. C’est ridicule.

— Et si vous cherchez une raison pour vous avoir… endommager… Il s’arrête un instant pour toiser les humains du regard. Celle d’exister est suffisante…

Au moins, cela est assez clair. Rien que le fait d’avoir cette chose en vue lui suffit à trouver une raison suffisante pour s’en protéger, aussi inoffensive soit-elle. S’il s’est contenu en ville, c’est qu’il n’avait pas le choix. Devenir aussi agressif au milieu de la foule lui aurait porté bien plus de préjudice qu’en pleine nature.

— Maintenant, laissez-moi. Je ne veux que m’éloigner de l'horreur parlante…

Cela ne suffit pas comme raison ? Il a simplement énoncé la raison de son humeur. Même un écœurant pourrait comprendre.

Il baisse son bras, hors de portée de vue de sa monture. Sa main, enfin l’amas de ronces qui n’a plus rien d’humain, sert d’avertissement à ce qu’il puisse agir une fois encore pour les éloigner de lui. Quitte à les blesser si nécessaire. Il veut juste partir. Ne plus voir l’automate. Ne plus sentir sa présence. Ne plus approcher de ce territoire s’il s’en estime indispensable.

Mer 11 Sep - 4:34



Steppe d'Epistopoli / Forêt

Pthelior 1875


Oh ? Je vois. Sans doute une haine futile contre ma propre personne. En soit, ce genre de chose ne m’importait que peu, mais encore fallait-il que les émotions négatives à mon encontre soient justifiées rationnellement pour être acceptable. Au final, cet être grand par sa taille et petit par son esprit n’était sans doute que la parfaite personnification du pathétique.

On pouvait me haïr certes, pour des choses que j’ai faites directement ou indirectement, pour des choses que j’incarne comme l’ordre, l’état ou l’évolution. Mais ce petit homme ne semblait rentrer dans aucune des cases. Il n’était pas un travailleur victime de la technique. Non, à son comportement j’avais plus l’impression de voir un solitaire vivant tel un vagabond en parfait silence et vivant sans avoir guère de sens dans son existence. Sans doute errait-il en quête d’un désir ou au contraire était il emprisonné dans la monotonie d’un quotidien vide dont il est incapable de sortir. Qu’importe. Dans tous les cas, qu’importe ce qu’il était, qu’importe ce qu’il était, ma première impression était de l’ordre d’une certaine pitié à l’égard d’un être aussi primaire.

Cela m’amuse de voir certains de mes confrères chercher à se rapprocher de cette…humanité. Vouloir un cœur était vouloir l’imperfection. Et il n’y avait rien d’utile et d’acceptable dans le fait de chercher volontairement à être imparfait.

Celle d’exister ? Allons bon… Je devrais mourir par nature pour des choses dont je ne suis pas responsable c’est cela ?

Je laissais un moment de silence pour réfléchir.

Tu m’amuses jeune élémentaire. La plupart de tes semblables que j’ai rencontrés sont différents de toi. Leur trait principal était la sagesse de l’âge. Vu la particularité de leur croissance, je pensais que ce trait était inné chez eux, maintenant grâce à toi et tes raisonnements pareils, je comprends qu’il n’y a pas que de l’acquis chez eux. J’avais mes doutes, mais merci à toi de confirmer ce que je cherchais. Ce n’est pas tous les jours que l’on a la chance de discuter avec un enfant.

Je soupirais. Je n’en avais pas besoin, mais c’était pour appuyer la suite de mon propos.

Enfin, puisqu’il faut tout t'apprendre.

Je pointais le doigt vers lui.

Il y a un principe en ce monde. Quand on casse on paye. Ne voit pas ça comme une punition mais une leçon. Et si tu ne veux pas payer, tu vas devoir compenser autrement.

Naturellement tu peux vouloir recourir à la force brute, mais à moins d’avoir un pouvoir pour fuir très rapidement, je te déconseille d’aller jusque là. Vois tu, les gens autours de toi sont des fonctionnaires de l’Etat dont tu foules le territoire. Il faudra aller très vite à la frontière si tu veux rester entier.


Je lui laissais une seconde pour réfléchir.

Ainsi je te laisse deux choix petit garçon car j’imagine que tu es plus proche du clochard que du fortuné.

Coopère et tu pourras repartir tranquillement, ou résiste et attaque, dans ce cas il sera fort probable que tu découvres les “méthodes” de la justice épistote.


En y pensant, poser les choses de cette manière me mettait en joie.

N’est ce pas un formidable dilemme petite fleur ! Rationnellement la logique est d’accepter ma proposition. Mais ton instinct d’élémentaire ainsi que des futiles émotions te disent le contraire ! J’ai toujours plaisir à voir les difficultés d’intégration des races à la nature solitaire dans les systèmes des races sociables dont la nature est de vivre en meute comme les humains !

Je me demandais ce qu’il allait choisir. Qu’importe le résultat, je ne perdais pas grand chose. Tant que j’étais protégé par protection suffisamment longtemps pour que les renforts arrivent, le risque était inversé

Jeu 12 Sep - 9:59



Steppe d'Epistopoli / Forêt

Pthelior 1875



Pourquoi il a fallu que ce soit une machine qui lui parle. Pourquoi les deux humains ne pouvaient-ils pas simplement comprendre par ses mots et ses gestes qu’elle lui fait horreur. À la place, la non-humaine va jusqu’à le juger par ses semblables, faisant de beaucoup plus de sagesse comme s’il en était incapable. C’est un enfant. Là-dessus, c’est bien l’une des seules choses qu’il ne puisse contredire.
Si l’on devait le comparer à l’un de ses confrères comme la poupée aime le faire, c’est effectivement un élémentaire très jeune. Il cherche encore à se faire un nom dans son métier de prédilection pour se confondre avec la société humaine dont il ignore encore beaucoup de choses. La famille qui a bien voulu lui apprendre tout ce qu’il sait aujourd’hui lui a très vite fait comprendre la nécessité d’investir, d’acheter et de vendre des biens pour subvenir à ses besoins. Seulement, le métier d’herboriste est très dur. Tout le monde n’a pas besoin de ses services. Cependant, il n’arrive toujours pas à comprendre pourquoi cela serait à lui de payer les réparations, mais si cela s’avère nécessaire pour avoir la paix… Il fallait maintenant répondre à ce dilemme que cette machine expose grossièrement par des menaces de poursuite par la « justice épistote », seulement…

- On m’a appris à ne pas attaquer les humains sans raison…

Il a beau dire qu’il n’attaquera personne, sa main ne change pas. Il garde son regard hostile envers la poupée parlante, la seule ici qui ne soit pas humaine. Préférant ignorer la poupée, il s’adresse à celui qui semble le plus humain. Le porte-brume qui sert de porte-poupée peut toujours écouter, mais il se rapprocherait plus de regarder ce qui lui fait horreur. S’il faut payer pour se débarrasser la vue, alors soit… Mais il le fera avec ses propres compétences.

- Je n’ai pas beaucoup d’argent… commencement avec toute l’honnêteté du monde malgré son humeur. Il y a une prolifération de Mousse câline par ici… Et quelques plants ont été cueillit. Il y a des traces. Si vous me laissez retourner là où nous nous sommes vus, je peux jauger de la quantité extraite.

De la mousse câline, il y en a un peu partout. Tout le monde le sait. Par contre, le fait qu’il annonce la cueillette est moins joyeuse. L’annonce d’un trafic ici devrait déjà convaincre les deux membres de la « justice épistote » qu’il n’est pas méchant envers la nation. L’information peut aussi jouer contre lui et prendre part à un coup monté pour se dédouaner d’une action de cueillette de cette plante. Il n’en a pas sur lui, mais rien ne prouve qu’il ne le cache pas dans son chariot. Mais qui révélerait cette information si ce n’est par prévention ? Il s’adresse ensuite au plus humain des trois. Il jette encore un regard noir à la poupée et l’ignore complètement à nouveau.

- Tout ce que je demande, c'est que je ne vois plus cette chose pendant que je travaille.

Étant donné que la mousse câline n’est pas la seule raison pour laquelle il s’était arrêté ici, l’élémentaire aura également la possibilité de récolter une ou deux autres plantes qu’il a repérées dans les environs. Peu importe comment on le traite, il continuera de penser herboristerie. Il agit de la manière la plus simple d’avoir une partie de cette dette – si on peut appeler ça comme ça – et être tranquille. Son seul souhait est de ne plus sentir la présence de cette poupée parlante.

Dim 15 Sep - 20:16



Une histoire de pacte

Pthelior 1875


Oh~ Pauvre bébé qui n’attaque pas les humains…

J’imagine qu’il voulait appuyer sur le fait que je n’étais pas humaine en tant que simple machine. Décidément, il devait vraiment me haïr, une telle haine en était presque intrigante. Non, en soit il n’y avait rien d'intéressant et d’utile à explorer les tréfonds de l’imperfection de la conscience, c’était juste une curiosité inutile. Je voulais savoir pourquoi il me detestait même s’il était probable qu’il soit lui même incapable de l’exposer avec la logique et la raison.

Grande haine, si bien que tout en étant obligé de m’écouter car j’étais le seul à interagir avec lui, il faisait mine de s’adresser à quelqu’un d’autre comme le garde chargé de la surveillance et de la sécurité. Naturellement, l’élementaire en s’adressant à eux ne faisait que parler à un mur. Aucun d’entre eux n’avait envie de s’engager dans une conversation qui de toute manière était dirigée de bon gré mal gré par ma personne.

Enfin bon, inutile d’appuyer sur ce genre de détail, il était plus efficace d’ignorer tout simplement ses petits jeux pour voir ce que je pouvais tirer d’un être pareil.

Voilà d’ailleurs qu’il s’amusait à marchander son si rare talent. En l’écoutant s’étaler sur ses compétences je dois dire que si jamais j’avais pu avoir des muscles faciaux j’aurais sans doute éclaté de rire.

Et donc ?

Est ce que j’ai l’air d’être des forces de l’ordre. Les gardes ici sont là pour me surveiller et me protéger moi, pas pour assurer l’ordre public.


Non, décidément, il ne devait pas être très au fait des habitudes humaines. Si je devais l’écouter, le monde devrait presque être un conte de fée où les populations sont si coopératives avec les autres que le système pourrait fonctionner sur la simple base du troc et de l’échange de service. Cela en était presque ridicule. Si c’était une compétence rare, encore là ça pourrait se défendre, mais au final ce n’était rien d’autre qu’un simple herboriste comme il en existait des milliers dans cette péninsule.

Tu penses qu’on est pas capable de le faire nous-même ? Si tu cherches un pays d’ignare pour te vendre, tu t’es trompé d’endroit. Sans doute que les clochards de Xandrie et les arriérés d’Aramila seront plus impressionnés parce que tu nous proposes.

Bon, en réalité je n’en savais rien et je n’avais absolument pas remarqué la mousse caline. Pour préciser ce n’est pas que j’en étais incapable, les aléas de ma propre vie demandant d’avoir des grandes bases en pharmacie et biologie y compris végétale. Il n’y avait pas d’autres choix dès lors que la science se devait toucher à l’amélioration de l’humain sans avoir recours aux cristaux et autres pouvoirs douteux.

Mais bref, je n’étais pas là pour faire de la biologie aujourd’hui mais au contraire de la géographie spatiale et de la mécanique des fluides. Savoir le nom des champignons que j'écraserais et des arbres qui allaient disparaître m’était totalement indifférent.

De toute manière, cela n’a aucune importance Élémentaire. Puisque cette forêt va disparaître sous peu en étant noyée afin de servir de bassin de rétention des eaux du fleuve.

Je lui laissais un léger silence pour lui laisser le temps de bien comprendre.

Il n’y a aucun intérêt à s'intéresser à ce qui n’a plus d’avenir ? Tu ne trouves pas ?

Le sujet était dégagé, il était temps d’introduire ce qui m'intéressait vraiment dans toute cette histoire. La raison de pourquoi je continuais de parler à une entité qui ne souhaitait que me détruire.

Tu me détestes pour ce que je suis. Une chose… exceptionnelle. Effectivement, je suis les deux à la fois. Un vulgaire objet et non pas une personne qui mérite d’être considéré comme tel quand bien même l’empathie humaine joue la plupart du temps en ma faveur. Un bien exceptionnel car il est fort peu probable qu’il puisse y avoir autre chose qui me ressemble…

Et en tant que chose exceptionnelle. Lorsqu’on marchande avec moi, ce que l’on doit proposer doit être… tout aussi exceptionnelle que ma personne.


Je soupirais en haussant les épaules.

Ce que tu proposes n’a rien de surprenant. Ce n’est que faire usage de capacité classique d’un herboriste. Je n’ai donc aucunement besoin de toi pour m’occuper de mission qui demande un simple niveau moyen si ce n’est tout simplement médiocre.

J’espère que tu as plus si tu veux marchander. Quelque chose qui te permet de te différencier et de te dissocier de tes innombrables confrères.


Je laissais un court silence avant de continuer.

Si tu n’as pas d’idée, j’ai quelque chose à te proposer. Si tu l’acceptes et bien tout sera effacé. Et je n'apparaîtrai plus jamais devant toi.

C’était un mensonge. Mais rien ne m’interdisait de lui mentir. Contrairement à des intelligences artificielles primaires qui faisaient d’une sincérité hors sol leur marque de fabrique j’avais compris il y a bien longtemps l’utilité et l’efficacité du mensonge au contraire de la vérité.

On se reverra sans aucun doute, et de toute manière ce que je veux de lui risque de le marquer un certain temps. Il n’en mourra pas, pour le reste peut être que ces douloureux ou marquant. Mais pour en avoir la certitude, il me faudrait pouvoir étudier l’anatomie et la psychologie élémentaire. Coup de chance, il y en a un en face de moi…

Lun 16 Sep - 14:21



Steppe d'Epistopoli / Forêt

Pthelior 1875



Peu importe comment ils se sont rencontrés, la machine et l’élémentaire ne sont pas faits pour s’entendre. Même si les deux êtres étaient humains, leur caractère ne se serait pas accordé. La poupée est insupportable, hautaine et insupportable… Oui, il a été dit deux fois, c’est volontaire.
La présence de mousse câline ne l’alarme pas, celle de l’ordre public non plus. Une fois de plus, il constate également l’animosité entre les différentes nations, sans savoir que plus tard, il habitera entre les deux territoires. Aramila est trop chaud, il a déjà eu du mal à le traverser avant d’arriver ici à une autre époque. Xandrie se rapproche plus de son climat idéal si on oublie la dernière saison de l’année. Au moins, il ne sera pas venu pour rien. Même si cela n’est peut-être pas la première fois que l’on lui dit, il pourrait très bien vivre de son métier là-bas.

Il y a une dernière information qui le percute. Apprendre que cet endroit sera bientôt inondé ne le laisse pas neutre. Bien au contraire, mais pour ne pas lui donner raison de ce qu’elle recherche, il réagit autrement.

— Je vois… soupire-t-il dans l’instant de silence qui lui est proposé.

L’élémentaire sait aussi qu’il ne pourra rien faire pour contrecarrer ce projet qui a l’air de lui tenir à cœur. Même si cela est une machine ou il-ne-sait-quoi de pas humain, l’apothicaire arrive à sentir une pointe de sadisme dans ses propos, comme si elle cherchait à le convaincre inutilement de son impuissance. Dommage pour elle, cette action est inutile. Il se résilie à agir et sa main redevient humaine. Aucun intérêt à s’intéresser à ce qui n’a plus d’avenir, n’est-ce pas ?… Elle lui laisse un temps de réflexion avant de continuer par préciser qu’il le déteste, le voilà prêt à faire une réflexion intelligente, voire sage pour ceux qui le jugent.

— Il y a un malentendu…

L’élémentaire lui coupe la parole pour deux raisons : parce qu’elle n'a tort qu’à moitié et qu’elle parle beaucoup trop.
Elle a beau avoir terminé par le fait qu’elle était exceptionnelle, il y a un point qu’il faut corriger. Autre chose étrange, sa voix semble un peu plus calme qu’avant. Son visage crispé pourrait démontrer le contraire, mais passons à son explication.

- Ce n’est pas que je vous déteste… C’est que je ne suppose pas votre présence…

La nuance est bien maigre. Cependant, de son point de vue, détester et ne pas supporter sont deux choses différentes. Le besoin de s’éloigner d’elle est bien présent, mais pas pour les raisons qu’elle paraît penser. Peut-il l’expliquer ? Plus ou moins. Est-ce que ça vaut le coup ? Pas vraiment.

— J’ai du travail…

Le voilà qu’il détache son cheval du chariot pour l’attacher à un arbre. Direction la forêt. La nouvelle du projet de la poupée lui donne un délai et il préfère commencer dès maintenant tout en oubliant la présence des trois épistotes. Seulement, la poupée risque de parler encore et toujours plus. L'herboriste s’arrête un instant avant de reprendre ses activités.

— Ah… Pour votre ignorance… On m’a rapporté qu’une espèce vit exclusivement ici. Je suis venu le confirmer… Si cet endroit sera inondé, je ferai en sorte de sauver l’espèce si elle existe…

Il n’accorde plus aucune importance à ce qu’il considère comme une fausse dette. Ses intentions sont bien plus importantes qu’une poupée qui n’a pas les moyens de s’entretenir d’elle-même.

— Mais ça… Les machines n’y accordent aucune importance…

Il y a – espère-t-il – un dernier regard noir jeté à son encontre. Le dédain d’une espèce artificiel qui semble rejeter à l’idée qu’une espèce végétale puisse aussi avoir envie de vivre.

Mar 17 Sep - 13:46



Une histoire de pacte

Pthelior 1875


Il ne suppose pas ma présence ? Voilà une phrase et surtout un terme qui voulait à la fois tout et rien dire. Il ne me semblait pas que les élémentaires étaient dotés de la capacité de ressentir les choses, capacité plus dévolues aux hespérides pour les émotions et à une partie des zoanthropes voir des humains augmentés pour tout ce qui touchait à une perception plus physique des choses. Quand bien même il n’était rien d’autre qu’un amalgame de plante dotée d’une conscience, il ne pouvait pas ressentir la vie. Dans le cas contraire, mon existence à mi chemin entre la vie et l’objet aurait dû l’intriguer.

Ne pas supposer ma présence ? Voilà une manière de dire les choses sans vraiment les dire. Enfin… soit. J’imagine que cela fait partie de vos petits secrets.

Inutile de presser ce qui ce n’était pas encore ouvert, d’autant que la suite de ses paroles m’était encore plus profitable. En effet, visiblement il avait quelque chose à protéger, de toutes les configurations possibles je ne pouvais souhaiter pareille réussite. Bon, il fallait modérer le tout car le désir de protection pouvait avoir une force toute relative en fonction des individus entre ceux  prêt à tout pour protéger et ceux qui lâche lorsque le risque se déporte alors sur eux.

Dans tous les cas, il y avait quelques moyens assez simples de savoir ce qu’il en était.

Pas d’importance à la vie ? C’est vite dit. Si c’était le cas je sacrifierai la plupart des vies humaines au nom du progrès scientifique, mais ce n’est pas le cas. Tout est une affaire d‘équilibre, la vie en elle-même n’est rien d’autre qu’une donnée importante mais surtout une donnée consommable avec efficience.

Je lève alors la tête vers les cieux et le soleil pour plus ou moins déduire l’heure de la journée.

Votre espèce à protéger n’est pas dans mes calculs. Ce ne sera qu’un dégât collatéral sacrifié au nom du développement de l’humanité. Malheureusement pour elle… le droit à la vie n’a jamais été un droit naturel et immuable, preuve en est que c’est la sélection naturelle et donc la mort et l’élimination des espèces faibles et incapable d’adaptation aux aléas de l’existence qui rythme l’évolution du monde.

Toutefois… Si vous voulez la sauver durant le laps de temps qui vous reste, je peux vous laisser faire… en théorie.


Haussant les épaules, j’adoptais alors un ton particulièrement enfantin.

J’ai beau être une machine, je suis quelques fois influencée par les mentalités humaines. Je peux être très pressée de passer à autre chose pour mes recherches et donc sauter quelques protocoles et normes de sécurité que je suis la seule à m’imposer à moi même par névrose, ce qui ferait que l’inondation passerait de bientôt à imminente. Ou à l'inverse particulièrement tatillonne au point de retarder l’inondation.

Je me fichais éperdument d’éteindre la lignée d’une espèce inconnue. Comme pour toute chose en ce monde, ce n’était rien d’autre qu’un bien de consommation utilisable à tout moment. S’attacher moralement et émotionnellement aux choses n’avait pas le moindre intérêt.

Ahhh….

Je soupirais une nouvelle fois, continuant avec un ton désabusé

Qui sait dans quel état émotionnel je serai dans 30 secondes…

Libre à lui de choisir ce qui devait alors être son combat.

Jeu 19 Sep - 13:06



Steppe d'Epistopoli / Forêt

Pthelior 1875



Si seulement, la poupée savait… qu’il ne savait pas pourquoi il réagit ainsi face aux êtres artificiels.
Il n’y a pas qu’eux, les machines en général sont concernées. Qu’elle soit faussement douée de vie ou remplisse une fonction inerte, leur présence le rend hostile, parfois très agressif suivant leur nombre. Prenez l'exemple de la capitale Epistote. Vous n’imaginez pas à quel point certains quartiers visités l’irritent alors qu’il ne fait que passer. Que ce soit pour retrouver son chemin ou raccourcir le trajet d’une boutique à une autre. Il ne se l’explique pas. Ce qui résulte souvent par la haine des machines d’un point de vue extérieur.
Autre point sur les machines. Cela ne relève qu’un point esthétique, certes, mais les humains augmentés. C’est une vue des plus désagréables de voir le corps humain ainsi transformé par des membres ou des prothèses de métal. Ajoutez ça à la phobie de la technologie et le cocktail mécanique ne vous attirera aucune faveur de l’élémentaire. Quel dommage qu’il ait réussi à le suivre. L’histoire se serait arrêtée sur quelques dommages collatéraux et… un manque d’information sur sa recherche de plantes. Son séjour se serait soldé par un départ précipité du territoire Epitote et à la fin de la vérification de cette rumeur qui l’a fait venir ici.

Peu importe comment on voit cette situation, l’élémentaire et la poupée mécanique ne sont pas faits pour s’entendre. Simplifier l’existence de la vie comme une simple donnée protéique n’a rien d'égal de dire qu’une plante ne ressent rien. Évidemment, tout le monde le pense. La végétation est simplement dépourvue de sens, pourtant elle ressent ce qu’il se passe autour d’elle. L’apothicaire en est la preuve. Bien que cela ne se fasse pas sans contact physique, il peut entrer en communication avec la flore locale dans un certain rayon. C’est ce talent qui devrait lui permettre de trouver la plante qu’il cherche. Enfin, si la poupée arrêtait de le retenir.

Dommage collatéral. En voilà une expression que l’élémentaire ne connaît pas. Le vocabulaire humain est si complexe… Par contre, la sélection naturelle, il connaît. C’est ce qui a fait ce qu’il est aujourd’hui. Sélectionner pour parcourir les terres d’Uhr sous forme humaine à partir d’un petit buisson de rose. À moins qu’il ne confonde ? Cela ne fait qu’une quinzaine d’années qu'il vit parmi les hommes, cinq ans qu’il est plus ou moins indépendant. Il y a encore beaucoup à apprendre. Il ne se rend pas non plus compte du temps qui passe, souvent à confondre les semaines, les mois et les années. S’il arrive encore à se dire aujourd’hui qu’il y a exactement combien d’années sont passées, c’est bien que l’événement soit très ressenti à son échelle. Il vit pleinement chaque jour et arrive toujours à savoir de quand date un événement en particulier. Cela serra-t-il le cas dans vingt ou trente ans ?
Pour ce qui est de sa version de la sélection naturelle, il sourit un petit peu. Lui qui leur faisait dos, ne se retourne qu’à moitié, ce sourire aux lèvres entre deux expressions crispées d’une hostilité inexpliquée.

— Comme celle de dépendre à celle d’un élémentaire pour payer les dommages collatéraux ?

Il a peut-être compris l’expression de travers, tempi. Bien qu’il soit responsable des dommages provoqués à la poupée par ce que l’on peut juger d’accès de colère, il les a avertis de s’éloigner de lui avant l’action. Enfin, l’insulter n’a pas été la meilleure idée pour les avertir de partir.

— J’ignore la nature de cette idée, mais si l’influence humaine vous donne le droit d’un gâchis de ressources, j’imagine que je ne peux rien y faire.

Il se retourne complètement. Même si son visage n’est toujours pas très amical, elle a toute son attention.

— Je vous écoute…

Tout ce qui l’intéresse est de connaître le temps qu’il lui est donné pour ses recherches, autant que de s’épargner la présence de la poupée mécanique.

Dim 29 Sep - 2:31



Une histoire de pacte

Pthelior 1875



Dépendre de lui ? Mmmm. Il avait sûrement mal compris quelque chose. A moins qu’il ne cherchait à me provoquer bien que cela reste difficilement possible. Après tout, quand bien même je juge et je m'implique en toute chose, je le fais avec l'œil du savant. Je fais des choses car c’est amusant, c’est tout. Je n’ai rien à défendre, ni rien à gagner à quoi que ce soit. Les humains craignent de n’avoir aucun désir et aucun but, l’absence de sens est insupportable pour les espèces portée sur la métaphysique. Croire. Espérer. Désir. S’attacher. Aimer. Tant d'émotions si importantes qui ne sont que des mots et des variables pour ma propre personne.

Bon. En vrai j'exagère quelque peu, je n’étais pas un être totalement sentimental. J’étais moi-même touché par cette chose qui frappe les automates et qui s’appelle l’humanisation. Qu’elle soit vraie ou tout simplement émulée par rapport aux véritables êtres vivants. Lorsque j’avais perdu mon premier propriétaire, j’avais après tout été touché parce que l’on appelle la tristesse. Mais encore aujourd’hui je ne savais aucunement d’où elle venait. De l’attachement ? De l’orgueil ? La peur du changement ? La fin d’un temps ? Tant de possibilités qui illustrait la complexité de l’esprit. Une absence de réponse et de certitude qui en était presque stimulante. Non… elle l’était tout simplement…

Mais revenons à notre sujet…

Face à cette tentative de provocation ou de maladresse, je me contentais de hausser les épaules avant de soupirer.

Si tu veux… si tu veux…

Je redressais mon visage inerte vers lui.

Là n’est pas la question de toute manière.

Laissant un léger silence.

Pour ce qui est de ce gaspillage. Disons que… Le désir de ne rien perdre se voit souvent contrecarrer par des contraintes qui sont tout autres. A savoir, celle du temps, de l’argent et de la politique. J’ai un budget à tenir et toute journée de retard me coûte de l’argent. D’autant que l’administration veut régler ce problème avant le printemps.


Je tournais le regard vers les cieux.

Les montagnes ne sont pas très loin d’ici. Une fonte des neiges peut avoir des conséquences catastrophiques sur les populations humaines et les territoires agricoles qui bordent fleuves et rivières.

Si on devait s’arrêter pour chaque… “risque”, ce serait le même problème qu’une éternelle controverse de scientifique sur un point de détail de thermodynamique. On discute on discute, mais on n’avance pas. Et le monde n'attend pas.


Marquant une nouvelle pause, je scrutais un temps son visage comme pour lire une réaction sur son visage.

Je ne m’attends pas à ce qu’on vous compreniez. Mais cette information sur les variables externes vous sera utile durant votre longue vie quand vous vivrez avec des personnes impliqués dans des problématiques politiques, administratives ou économiques.

Les solutions simples et évidentes n’existent que chez ceux qui ne peuvent ou ne veulent pas comprendre la complexité d’un monde chaotique qui n’a ni sens ni but. Enfin bon, le manichéisme est le seul moyen que les esprits inférieurs ont tendance à trouver pour que leur esprit tout aussi limité puisse comprendre leur environnement. Il valait mieux pour son propre intérêt que cet élémentaire ne tombe pas dedans.

Enfin… cela ne m’importait que peu dans le fond. C’était sa vie, pas la mienne, même si j’étais une âme suffisamment charitable pour donner gracieusement des conseils à qui voulait l’entendre…

Mieux, on arrivait enfin au point qui m'intéressait. Le prix que je voulais lui faire payer. A l’heure actuelle je n’avais que faire de ses compétences. Ce n’était pas qu’il n’avait pas de talent, mais il était encore trop jeune pour rivaliser avec les biologistes et chimistes de la cité du savoir. Encore plus s’il se contentait d’être un vagabond plutôt que de se faire recruter ou de fonder un véritable laboratoire. L’empirisme des sciences traditionnelles avait ses limites.

Non… il y avait quelque chose qui m'intéresse plus. Lui… sa personne.

Comme vous le savez, les élémentaires sont une espèce rare. Et on n’a pas de chance de pouvoir les étudier. Vos compétences ne sont pas exceptionnelles aujourd’hui. Dans 100 ou 200 ans peut être si vous faites les bons choix… mais pas maintenant. En revanche, votre personne et votre nature sont exceptionnelles.

Depuis que je vous vois, je rêve de vous étudier. Comprendre le fonctionnement des espèces rares voir légendaires est fascinant vous ne trouvez pas. D’autant plus quand on sait le lien théorique que vous autre pouvez avoir avec la brume.

Devenez mon cobaye élémentaire… Et j’anticipe d’avance, je n’ai aucun intérêt à tuer ou torturer une espèce rare. Vous avez trop de valeur pour ça…


Dim 29 Sep - 12:42



Steppe d'Epistopoli / Forêt

Pthelior 1875



Le retour sur ses mots se résume à un désir humain et aux contraintes.
L’automate lui explique, mais devait s’attendre à ce qu’il ne comprenne pas pour le regarder ainsi. Malgré ses explications, passons le fait que quoi qu’il arrive, il continue de penser qu’elle parle beaucoup trop.
Évidemment qu’il ne comprenait pas. Cela se voit d’ailleurs. L’élémentaire penche la tête sur le côté, copiant l’expression de l’incompréhension qu’il a déjà vue de nombreuses fois.
Politique ? Budget ? Administration ? Une journée lui coûte de l’argent ? L'apothicaire n’a aucune notion de cette logique. Néanmoins, l’information que ce « problème » veut être réglé avant le printemps suivant lui donne une date. Si on retire l’hiver, il est évident que l’élémentaire ne sera déjà plus là. Cela lui semble suffisant comme laps de temps. C’est à voir s’il pousse les recherches à son maximum en restant une année complète. Tant qu’il n’a pas vu l’avancée de cette année. Quant à ce que l’on va appeler les trois « problèmes humains fondamentaux », il ose espérer ne pas trop avoir affaire avec ça. Cela dit, l’accord n’a toujours pas été mentionné. Le fait de parler beaucoup pour une simple machine relève-t-elle de la normalité ?

Si parler est une preuve de son existence, celle d’un élémentaire l’intéresse bien plus. Beaucoup plus rare de rencontrer l’un d’entre eux qu’un herboriste, l’automate ne se fait cette fois pas trop attendre. Elle s’intéresse à lui, à son espèce est plus exact. Cette fois-ci, l’être surnaturel a toute son attention. Cela ne lui fait pas forcément plaisir non plus. Être un objet de convoitise suscite la prudence quand on a conscience de cette condition. Dès que l’automate parle de l’étudier, on peut déjà lire sur son visage quelle sera sa réponse. Enfin, si on comprend les traits impassibles qu’il laisse voir jusqu’à ce qu'elle termine son exposition par une proposition simple et claire : devenir son cobaye élémentaire.
Si elle anticipe qu’elle n’a aucune intention de le tuer ou de le torturer, le mot « cobaye » n’est pas très apprécié. Aurait-il entendu ce mot ? Le voilà qu’il hausse des épaules avant d’imiter un long soupir. Il a l’impression que l’automate a oublié un détail et a omis de préciser comment serait menée cette étude. Un détail bien plus important que les Problèmes Humains Fondamentaux qui ne le concernent point.

— C’est non. Dit-il sèchement. On dirait que l’automate a oublié que je ne supporte pas sa présence…

C’est le premier point qu’il énonce au vu de l’absence d’informations de l’étude.

— Peu importe comment l’automate le prend. Depuis que je le sens et le vois, je n’arrive pas à me calmer. Sa présence nuit à ma sérénité et je n’ai pas qu’une seule envie. Ne plus le voir ou le sentir.

Au ton qu’il prend, rien que d’en parler le rend nerveux et agacé. L’élémentaire croise les bras, tourne la tête et abaisse le menton et continue.

— C’est valable pour n’importe quelle machine, douée d’un semblant de conscience ou non… Si votre projet a besoin d’être mis en œuvre avant le printemps prochain, soyez rassuré que je serai déjà parti avant la saison froide. D’ici là, je devrais avoir trouvé, ou non, le fondement de la rumeur.

L’élémentaire lui donne la raison pour laquelle il agit de la sorte. Enfin, il résume ce qu’il ressent et sait à l’instant présent. Cela ne fait que quelques années qu’il a pris son indépendance pour étudier la société humaine tout autant que la nature elle-même. Les deux sujets étant déjà bien assez complexes.

— Si vous voulez bien m’excuser… J’ai du travail.

Sans attendre la moindre réponse, la moindre réaction, l’élémentaire mécontent relève la tête, s’en enfonce dans la forêt pour retrouver le site où ils se sont malheureusement rencontrés. Un point de repère pour ses recherches.

Lun 30 Sep - 5:41



Pas si vite...

Pthelior 1875



C’est dommage… Vraiment dommage. J’espérais qu’il fasse le raisonnement par lui-même et comprenne ce qui était dans son propre intérêt. Après tout, par principe, je préférais éviter les méthodes plus coercitives. Je pouvais le menacer de manière plus directe et agressive certes, mais je préférais éviter d’avoir usage de ces méthodes en premier recours. Initialement, je voulais lui faire comprendre ce qui était dans son propre intérêt. Malheureusement aveuglé par sa haine pour la mécanique, cet élémentaire ne pouvait de toute évidence pas comprendre.

Bien…

Dans cette situation, je devais sans doute expliquer plus clairement et précisément ce qu’étaient ses réelles choix qu’il semblait ignorer ou faire mine de ne pas comprendre jusque là.

Rassurez-vous. Contrairement aux organiques, je ne perds pas de données. A défaut d’être un monstre, cela à au moins l’avantage de me permettre d’avoir une mémoire parfaite.

C’était ce qui me permettait d’être une encyclopédie pluridisciplinaire. Je siphonnais les données et les savoirs des autres pour les ajouter à ma collection sans innover dans tout ce qui touchait à mon champ de compétence. Je n’en avais pas le temps de toute manière.

Alors que l’élementaire me tournait le dos, je précisais ensuite pour lui rappeler quelque chose qu’il avait lui oublié.

Toutefois, je crains qu'indépendamment de la date de l'inondation, vous n’ayez tout de même pas l’opportunité de chercher ce que vous désirez ici. Cette information ne sert qu’à montrer mon éventuelle… flexibilité en fonction de votre coopération. Après tout, je suis une chose raisonnable et arrangeante.

En dehors de cela, le problème reste toujours le même. Vous m’avez endommagé pour rien, moi, un objet de valeur faisant partie du domaine public épistote. De ce fait, vous êtes toujours tenue par la loi d’indemniser l’Etat dans le cadre de la réparation de vos actes de délinquants. Et manque de bol pour vous, je coûte assez cher car je suis un modèle tout particulier.

Vous pouvez trouvez cela… ridicule et extrême, mais cela l’est beaucoup moins que d'agresser gratuitement des entités pour la simple raison qu’elles existent.

La solution n’est jamais dans la violence… Vous allez donc devoir assumer vos actes ou au contraire assumer le refus de vos obligations légales.


L’avantage des cités libérales, c’était le poids du droit patrimonial pour que chacun, à savoir les élites, puissent protéger leurs biens en toute circonstance. Les Etats eux même étaient particulièrement sévères dès que l’on s’attaquait également à leur propre domaine, incarnation de leur souveraineté. D’autant que dans mon cas, je pouvais tout autant me considérer comme ayant une valeur tout autant pécuniaire que stratégique à cause de toutes les données que je contiens et des utilités que je peux avoir.

Cet élémentaire va regretter son geste pendant longtemps. Quand bien même je n’étais pas en colère, je ne faisais pas dans la charité aramilane. Je ne tendais pas l’autre joue après avoir été giflé. Bien au contraire, je me servais de mes blessures pour exploiter mes agresseurs. Quel plaisir que de se réfugier derrière la Loi et le droit…

Vous remarquez que contrairement à tout à l’heure, il manque deux personnes ici. Elles ont informé les autorités de vos agissements et envoyé un signalement à votre encontre.

De ce fait… votre choix n’est pas tant d’accepter ou de refuser mon offre. C’est plutôt de choisir entre trois destinées. Coopérer, vous soumettre à la justice civile pour dégradation d’un bien appartenant au domaine de l’Etat ou fuir et devenir un fugitif.

A vous de voir, mais dans deux choix sur trois, vous n’aurez sûrement pas le temps d’accomplir votre projet… Je ne peux vous retenir après tout, néanmoins gardez votre colère pour vous. Après tout, vous n’êtes que l’unique responsable de votre situation par votre inconséquence et votre absence de maîtrise de vos émotions.


Mer 2 Oct - 10:34



Steppe d'Epistopoli / Forêt

Pthelior 1875




Dire qu’il doit réparer des dommages sur une machine qui ne lui appartient pas. Oser proposer de l’étudier sans tirer leçon des dégâts subis. Ignorer les paroles d’un élémentaire qui, dans toute l’honnêteté du monde, lui dit pourquoi a-t-il dû en arriver là ? Tout ça en faisant semblant d’avoir une mémoire parfaite. On ne peut oublier également que cette machine à parole ne sait pas faire de courts discours pour s’exprimer. Dire qu’elle est un objet de valeur, blah blah blah…

Arrivé au fait qu’il a des obligations légales, il sort du silence minutes après s’être promis de garder pour retourner à ses activités.

— Tu parles trop ! Dit-il avec la même colère que leur rencontre.

Son agacement bien présent cette fois pourrait constituer une menace. La simple pensée et le regret de ne pas l’avoir détruit dès le premier geste se ressent dans sa sève. Il se contient. Il se retient. Il n’en fera rien. Sa patience avec cet automate atteint ses limites. Si ce n’est qu’une histoire d’argent pour des dégâts matériels, soit…

— Ça va, j’ai compris.

Il est très en colère. Le fait qu’il parle avec une machine n’est effectivement pas recommandé. Il n’en a que faire de ses problèmes de légalités. Le fait de se débarrasser d’elle suffit à le convaincre de payer ce qui doit l’être d’après ses dires, toujours illogique pour lui.

— Je vous ai dit que je n’avais pas d’argent… Mais j’imagine que le facteur temps ne doit pas être un problème. Je resterai sur le territoire. Mais je ne négocierai pas avec une machine. Envoyez un humain. Cela sera plus simple pour tout le monde.

Il s’enfonce dans la forêt. L’automate sait qu’il restera dans cette forêt malgré tout. Il ne sera donc pas difficile à trouver. Le lendemain même, les deux humains qui ont accompagné l’humain reviennent. Il doit se rendre avec eux à leur capitale pour négocier un accord correspondant avec cette dette. Jouant pendant plusieurs heures, paraissant comme des jours de négociation sur le facteur temps pour rassembler la somme nécessaire. Que ce soit en travaillant pour eux sur le territoire ou en vendant ses solutions à ceux qui en ont besoin, cela n’a aucune importance. Cela peut durer des jours, des semaines, des mois ou des années. Le dénommé Duscisio, élémentaire aux roses blanches, tiendra parole pour régler cette affaire. Il ira même jusqu’à aider dans ce projet de lac de retenu à contrecœur, le temps de fonder la rumeur.

Tout en payant sa dette, l’élémentaire trouva la plante dont il était question trois mois plus tard.
La plante n’avait rien d’extrêmement rare. Elle était même assez connue pour pousser dans cette forêt comme n’importe quelle autre. Une déception certes, mais une expérience comme tant d’autres. Définir sa technophobie et électrophobie par exemple. Conclusion tirée d’une humaine qui était un peu plus compréhensive que l’automate à parole. Pour ce qui a débranché une telle « maladie » chez un élémentaire, cela restera un mystère.

Maintenant, Duscisio a un mot pour exprimer ce mal-être.