Light
Dark
Bas/Haut

[PARTIE 3] La vérité gobeline

[PARTIE 3] La vérité gobeline - Page 2 Brandw10
Sam 2 Nov - 20:35

Par les toits, ils s'élancèrent.

Par les toits, ils...



Votre objectif est à portée de regard: au bout, tout au bout de l’horizon. Vous avez opté pour les toits, suivant les conseils du petit automate et avant tout, vos instincts. Ceux-là vous murmurent que les égouts auraient été un piège, tout comme les rues. C’est probablement hantés par vos récentes rencontres à l’entrée de la ville que vous avez atteint les hauteurs à quelques rues de là, après être prudemment sortis de votre abri de fortune.

La Brume est omniprésente, ici. Le bitume abîmé semble recouvert d’une étrange fumée noirâtre, puante, charriant avec elle une odeur de mort nauséabonde qui a tôt fait de s’emparer de vos narines. Le froid qui vous entoure semble tout sauf naturel - comme si la mort toute entière hantait la ville.Ce n’est pas une ruine, mais un tombeau.

Blessés, vous vous accrochez à une seule lueur d’espoir: l’adresse qui vous amène dans la basse-ville. Selon votre plan, celle-ci se trouve droit devant vous, tout au bout de ces toits qui s’enchaînent facilement, ne laissant entre eux que quelques mètres de creux et qui pourraient bien facilement être sautés à pied.

C’est devant ce parcours d’obstacle que vous aiguisez vos yeux - apparemment, il n’y a personne d’autres que vous sur ces toits. Du moins… Personne de vivants. Rapidement, en effet, il vous semble remarquer que des Blumeux commencent à s’accumuler sur les toitures alentour - avec autant d’yeux, il est impossible qu’il n’y en ait pas un de braquer sur vous…
Connaissez-vous ces oiseaux? Curieuses engeances de la Brume, ces corvidés dont le plumage est recouverts de globes oculaires font de parfaites alarmes.

Pour prévenir…
Qui?

Une crainte commence à naître dans vos estomacs - une crainte tenace. Heureusement pour vous, il n’y a rien qui pourrait monter sur les toits… Non? Il vous semble pourtant discerner la fumée noire, plus loin. La fumée dansante dépassant doucement de la rue…
Le voile nauséabond d’une Mère-des-Morts. Et si elle est là, ses enfants ne doivent pas être loins - jiangshis, fantômes à l'esprit désolé.

Un bruit d’aile caractéristique attire brusquement votre attention. Un bruit… Rocailleux. Vous haussez un sourcil, mais c’est S.A.M. qui vous répond en premier. Présence de gargouilles confirmée vous répond le petit robot.

Lun 4 Nov - 17:42


Glossolalie...

Jane + Bob - Nostell - Artémis - Farouk et Crag (PNJ)



Farouk avait l’air d’apprécier l’émulation du groupe. A travers cette petite tape sur l’épaule, un sentiment de nostalgie l’envahie. Il repensait à cette époque où il appartenait à une équipe soudée au sein des sentinelles. Une vilaine blessure au genou. Et c’en était fini de cette famille. Il espérait qu’Ellendrine resterait en bon termes avec ces gars-là et qu’il pourrait les recroiser. S’ils mouraient, il se disait qu’ils se seraient bien amusés ensemble.

Ellendrine de son côté était soulagée de voir Cora sur pieds et apte à agir. Quoique diminués, cette trêve prolongée leur avait permis de se reprendre. Et il faudrait de l’énergie pour parvenir à bon port, quoi que cela puisse vouloir dire. Même Sam finit par reprendre vie, suite à un suspense haletant. Le tas de boulon vivrait pour la suite de l’aventure. Au bénéfice de tous visiblement, car c’est lui qui leur offrait le balisage de l’itinéraire en terrain miné.

Le groupe se dirigeait donc vers les toits. Le crapahutage avait l’air enfantin, mais le moindre bruit pouvait les trahir et attirer l’attention des vagues de morts-vivants. Sauter était dangereux mais accessible à ceux ayant une condition athlétique. En revanche, Ellendrine n’était pas sûre de parvenir à sauter trois mètres à coup sûr en tant normal, alors avec une blessure sévère à la jambe, inutile d’y penser. C’est là que l’aide de Crag se révéla indispensable pour elle. Pour la première fois, elle acceptait de le monter et dut reconnaître qu’il était digne d’estime. La douleur sourdait sans son mollet. Et encore un peu plus à chaque saut. Mais ils avançaient.

Cela se compliqua sur un enjambement de vide, où Artemis fit preuve de maestria pour leur sauver la mise. L’archéologue fit de son mieux pour ne pas être un boulet tout en assurant ses prises. A ce stade, le choix de la voie des airs semblait leur réussir, n’étaient cet amoncellement de blumeux qui avait fini par remarquer leur tentative de contournement. Avaient-ils entendu le froissement du métal commandé par Artémis ?

Ils virent au loin plusieurs Mère-des-morts et des milliers de jiangshis. L’espoir de quitter cette ville sains et saufs paraissait aussi ténu que de faire passer un tournevis par le chas d’une aiguille. Le mieux serait encore de la raser à coup de bombes. D’ailleurs, le robot éclaireur Sam confirma la précarité de leur cachette. Après les troupes au sol, l’armée de l’air les cernait : des gargouilles.

Les regards se croisèrent et rebondir rapidement des uns aux autres. Sans avoir vraiment le temps de réfléchir, leurs esprits avaient bondi sur les mêmes conclusions, cherchant des ouvertures dans le toit pour se mettre à couvert tout en évaluant la distante restante avant de parvenir à leur objectif final à quelques dizaines de mètres.

Leur instinct les reliait d’un même mouvement pour s’élancer en avant. Cela pouvait apparaître comme un réflexe primitif, mais il faut parfois savoir saisir la balle au bond avant que la fenêtre d’opportunité se referme. Crag s’élança en grognant. Pendant ce temps Ellendrine portait la main dans une poche intérieure pour toucher un cristal d’or qui y était cousu. Elle se concentra, les muscles bandés et paya le prix pour activer le cristal de terre. Son corps se changea rapidement en onyx vert. Cela devrait bien rivaliser avec le granit sur l’échelle de Mohs.

Alourdi, le warg ralentit. Mais la bête était forte et quel intérêt cela aurait-il eu de semer ses équipiers dans sa fuite. Avec le temps qui restait, elle épaula son fusil et guetta au mieux le ciel, ignorant le blumeux pour essayer de détecter une gargouille plongeant sur eux et tirer si elle le pouvait.

Du coin de l’œil, elle crut voir une silhouette ailée vers Farouk et Cora :
-« Gardouine’ brok eulaaadh ! » cria-t-elle pour les avertir le doigt pointé.

Contre-coup inattendu de l’utilisation de son cristal, sa pression intracrânienne avait augmentée, en plus de la fatiguer. Elle ne se rendait pas compte que ces paroles n’avaient aucun sens sauf pour elle qui criait « A droite, tirez maintenant ! ». Sans doute la technologie antique avait-elle brièvement perturbé l’aire de la parole dans son cerveau. Et ce qu’elle entendrait dans les prochaines minutes risquait aussi de passer au mixeur linguistique. Heureusement qu'elle ne se trouvait pas à l'assemblée, dont certains membres rêvaient déjà de la brûler pour sorcellerie. Ils auraient fait feu du bois de cette "incantation".

Résumé:
Mer 13 Nov - 13:59

La vérité gobeline - partie 3

Promenade sur les toits en compagnie de Jane Kaldwin, Ellendrine Brightwidge et Artémis de Goya

Si le groupe paraissait solide et agréable à vivre, y compris pour une solitaire comme Nostell, l'environnement, lui, restait tout à fait détestable. La Brume n'était pas prête de se volatiliser et ses froids occupants encore moins. Durant ce parcours sportif consistant en une succession de toits sur lesquels courir et sauter, la mercenaire entendait et sentait ce que, en contrebas, la Malicieuse recouvrait de ses innombrables bras opaques. Les suppôts de la non-vie encombraient les rues. Il aurait été suicidaire d'entreprendre cette avancée en se glissant parmi ces monstres dégénérés.
Une question demeure : en considérant les aberrations qui pullulent ici bas, quel genre d'enfer nous auraient réservé les égouts ?
La mercenaire eut presque envie de rire en songeant au décapod. Dans ce monde, et très certainement dans cette même ville saturée par la Brume, il existait sans doute des créatures plus dangereuses encore que ce mille-pattes titanesque...
Et non : je ne connais pas par cœur le bestiaire de chaque endroit que je suis amenée à explorer.
Mais Artémis, peut-être que oui ? N'aimait-il pas vagabonder dans des contrées sauvages peuplées de monstruosités en tout genre ? Nostell sentait qu'elle pouvait pleinement lui accorder sa confiance, au moins de ce côté-là. Par ailleurs, il s'avérait très doué dans l'utilisation des cristaux comme en attestait son utilisation du magnétisme pour transformer gouttières et tuyaux alentours en une échelle de fortune. Une construction indispensable à leur progression, étant donné la mobilité réduite de Lady Brightwidge et le bras cassé de la Cora Raikes.
En ce qui me concerne ? J'ai les doigts qui me picotent. Pas d'engourdissement notable. Ça me tire de temps à autres mais tant que je peux les bouger, il n'y a rien d'insurmontable.
Elle fut donc la première à grimper, et conserva cette position d'éclaireur aussi longtemps que possible jusqu'à ce que la faune aviaire, sur les toits, leur mette la puce à l'oreille.
Des blumeux.
Encore ces satanés piafs, oui !

- Revoilà nos amis. Ça sent les ennuis à plein nez.

Utilisant son cristal de vision augmentée, la strigoi projeta son regard sur les lointains oiseaux. En les faisant passer d'une tête plumée à l'autre, elle eut alors l'impression de plonger ses yeux dans plus d'un œil intéressé. Les petits monstres guettaient, cela ne faisait aucun doute. Ils attendaient patiemment qu'on leur serve un repas à base de chair tiède, comme avec ces fichus clébards gélatineux trop peu de temps après leur arrivée. Et qui incarnait le fer de lance, cette fois-ci ?
Cette grande silhouette drapée de noire, dans la rue, n'avait rien d'une amie.
Nostell le sentait jusque dans ses entrailles nouées par l'aura d'hostilité de cette puissante morte-vivante.
Cette chose n'est pas seule. Il y en a d'autres et...
Tassée sur sa monture lupine, son employeuse cria alors quelque chose d'incompréhensible. Une formule magique ? Des borborygmes ? Ou l'annonce débilitante d'un accident cardio-vasculaire ? Quoi qu'il en fût, la mercenaire braqua aussitôt son regard d'aigle sur ce qui ressemblait fort à une créature ailée.
C'était une gargouille, comme Sam, l'automate de Cora Raikes, avait annoncé leur présence un peu plus tôt.

- Pas d'hésitation : feu ! cria Nostell.

Elle ignorait si son pistolet ferait l'affaire. Le monstre n'était-il pas composé de pierre ? La gâchette pressée, l'arme à feu cracha ses balles de manière successive. Nostell prit les yeux pour cibles avant de tirer sur les ailes, supposant ces dernières peut-être plus souples et fragiles que tout le reste ?
Mar 19 Nov - 11:25

The Goblin Truth - Finale

starring Jane Kaldwin & Nostell An'mbeidh & Ellendrine Brightwidge & Artémis de Goya

L'avertissement de Bob/Sam tomba à point nommé et comme par réflexe, ma réponse fut immédiate. Sam, à couvert. Mon petit drone se réfugia contre moi et s'accrocha à mon gilet tactique de la force de ses petits bras pour risquer le moins possible d'être happé par ces monstres. Je pouvais voir toute cette foutue foule de blumeux qui étaient comme de macabres spectateurs devant le pitoyable spectacle qu'offrait notre expédition. Ma main se porta un instant à ma torche contre la Brume à mon côté... Toi s'il y a bien un moment où il ne faudra pas nous lâcher, c'est maintenant. L'objectif était pile devant nous, il fallait progresser coûte que coûte et sous la menace constante des gargouilles.

Je m'élançai comme les autres, Farouk sur mes talons. L'homme noir malgré sa masse de muscles alourdie en plus par son arme automatique tint le rythme car non content de devoir courir le long de chemins gravillonneux, il fallait en plus que l'on compose avec des obstacles car ce n'était pas une ligne droite linéaire. Curieusement la présence de mon comparse me rassura et me donna presque des ailes à supporter l'effort physique et la douleur de mon bras dont il manquait un gros morceau de viande humaine. Bob/Sam fit un véritable petit cri de terreur lorsque de son petit bras gauche il pointa la rue. Cela me stoppa net dans ma course alors que je venais encore de franchir un toit avec difficulté. Une... Mère-des-morts ? Mais alors... ça signifiait... qu'on avait une véritable armée morte-vivante plus bas ? Rien que cette idée suffit à raviver ma nausée...

Mon regard se reporta ensuite vers Ellendrine sur sa monture étrange et la voir en mouvement me poussa à repartir. Seulement, je pus faire quelques mètres avant de l'entendre crier de manière incompréhensible. Mon regard interloqué derrière le masque tout en courant happa celui de la rousse et je regardai dans la direction qu'elle venait de montrer. Une gargouille qui fondait sur nous ! Je pressai le pas et devant moi à plusieurs mètres en avant, je vis Nostell qui sortit son arme. Ce fut le moment que je choisis pour faire usage de ce cristal que j'avais trouvé voilà des mois. De ma main valide, j'ouvris un scratch de mon gilet et m'empara du minéral couleur bronze. Mon corps soumis à la magie réagit immédiatement et je lâchai un cri de surprise en sentant mes jambes s'emballer à une vitesse surnaturelle. En revanche, j'avais l'impression de voir la scène au ralenti. Je n'entendis pas distinctement le cri de Nostell mais je la vis faire feu de son arme comme si le temps avait été grandement retardé. Plus loin, Ellendrine avait manqué de tomber de sa monture. Dans mon dos, Farouk se mit à jurer et tirer mais je n'avais pas Artémis dans mon champ de vision.

Je lâchai mon cristal un brin trop tard. Mon drone poussa un glapissement et je manquai de glisser sur une tuile pourrie d'un toit. Je ne dus mon salut qu'à une grosse cheminée encore étonnamment en place qui me retint afin que je ne glisse pas plus bas. Merde ! C'était pas loin... ! Râlante de rage, je me hissai à grand peine sur mes jambes afin de voir que les gargouilles ne nous laissaient pas tranquilles. J'allai trouver l'abri le plus proche afin de sortir aussi mon arme de ma main valide. Je sortis de mon abri et joignit mes tirs à ceux des autres.