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[PARTIE 3] La vérité gobeline

[PARTIE 3] La vérité gobeline Brandw10
Lun 19 Aoû - 12:14

Petites souris, vous revoilà parmi nous.

Pour le meilleur, ou pour le pire?



La Brume vous hante. Vous poursuit. Peut-être que maintenant, elle fait complètement partie de vous : déterminés à ne plus la quitter, vous voilà dans ses mains - on ignore si vous dansez comme des pantins pour elle ou si vous avez une quelconque chance contre ses desseins obscurs. Mais une chose est certaine, c’est que vous avez réussi à déjouer l’oubli et le temps.

Quelques jours après votre périple dans la forêt de Ciccada, vous voilà à l’Est, bien plus à l’Est. Les troncs décharnés et morts, tordus, et ses hordes de Gobelins, ont petit à petit fait la place à des vestiges de routes, des pavés polis bientôt enterrés sous un goudron d’un ancien genre. L’usine que vous avez visitée, encore vive dans votre mémoire, s’est vue remplacée par d’autres sites que le temps a abîmé, partiellement rongé. Usines après usines, hangars après maisons, puis immeubles d’habitation: vous saviez déjà où vous vous rendiez. Dans la ville de Cicadia.

C’est ainsi que vous arrivez là après quelques jours de voyage, devant vous une ville pratiquement intact si ce n’est pour la brise sinistre qui parcourt ses rues. Vos souvenirs sont encore vifs, les mots griffonnés sur un papier dans le bureau de Kifleeks vous hantent. La possibilité d’une découverte incroyable, divine - presque, vous transcendent et vous enivrent, tant est si bien que c’est presque fiévreux et enjoués que vous avancez contre toute raison dans la Brume qui se fait de plus en plus épaisse à mesure que vous rejoignez la basse ville.

Vous vous retrouvez là, dans une rue au summum du lugubre. C’est le petit matin, mais on a l’impression que c’est le cœur de la nuit. La lumière du soleil peine à vous atteindre sous la Malicieuse, au travers des tours et des toits décharnés qui vous encadrent. Pour ceux qui ont déjà vu Opale, Epistopolie ou Xandrie, vous ressentez un vague sentiment de familiarité, pourtant mis à mal par ce que vous voyez - une vallée dérangeante qui vous prendrait presque aux tripes. Il fait particulièrement frais - ou alors est-ce le souffle nauséabond qui semble supputer de la moindre parcelle de bâtiment abandonné, de terre. Tout sent la mort.

Oui, elle rôderait presque en personne, à Cicadia… La mort est toute proche. Retrouvez-vous, enfants de l’enclave. Profitez du silence pour mettre à jour votre plan, on perçoit déjà le cri des blumeux. Car d’ici peu, vous le sentez: la mort est toujours au tournant.
Mar 20 Aoû - 21:43


La vérité gobeline - P3

Jane + Bob - Nostell - Artémis - Farouk et Crag (PNJ)


L’Expédition de l’Albatros dans les landes de Cicada était un roman à elle toute seule.  Les inconnus qui étaient montés à bord avaient du resserrer les rangs et montrer leurs faiblesses pour sortir de la brume.

Qu’en restait-il ? Une contine et un jeu de clefs. Cela n’avait l’air de rien, mais cela dépassait les espérances les plus folles d’Ellendrine. C’était une femme comblée. Elle avait tant de matériau de recherche qu’il lui faudrait obligatoirement en déléguer une grande partie à une autre expédition menée par la guilde des archéologues… un jour… un jour… le plus frustrant dans cette brillante trouvaille est qu’il fallait l’emmurer dans le secret.

Après avoir pris ses dispositions pour que ses collègues soient à leur aise à Opale, elle chemina à travers une ville qu’elle trouvait totalement changée. Les murs lézardées de certaines bâtisses portaient parfois encore des marques de brûlures suite aux affrontements contre les terroristes. Un prédicateur de rue lui agrippa la manche presque avec hargne :
« Libérez-vous de vos vanités ! Sauvez votre âme !! »

Si Farouk l’avait accompagnée, cet homme aurait perdu la tête. Mais elle souhaitait presque qu’il l’ait fait. Bien que native – de haute noblesse, qui plus est, elle ne se sentait en rien rassurée dans les rues d’Opale, qui exsudait le mysticisme. Nimbée de brume, les frontières de la région étaient cernées de balises, ce qui, pour des aventuriers jouant à saute-moutons en Zeppelin au-dessus de la brume, n’était pas bien rassurant. On n’avait pas l’impression d’être revenu en Uhr, mais d’errer dans une contrée chimérique. Vu du ciel, une partie du pays se faisait lentement encercler par les bras de la Malice.

Pressant le pas, l’aristocrate parvint enfin à destination. Entre les murs de la banque d’airain, rien n’avait changé. Elle ne regrettait pas d’avoir fait un effort de toilette et de s’être paré d’un beau chapeau, qu’elle portait de guingois. Ici, nul ne pouvait se prévaloir de quelque autorité. Ni le Conseil des Sept, ni le Magistère, encore moins la puissante Guilde des monétaristes. C’était un coffre-fort absolu, tellement hors du temps qu’elle ne doutait pas que ses trésors y perdureraient pendant deux mille ans s'ils disparaissaient pour être retrouvés par les prochains archéologues en quête de sensations.

Dans son casier, Ellendrine déposa les précieux cristaux énergétiques récoltées à l’usine. Si elle mourrait, seul son époux serait alors en mesure de les réclamer. Même s’ils seraient controversés, la scientifique espérait que certains de ses pairs sauraient faire naître de leur technologie le futur d’Aramila… c’est la raison pour laquelle elle rongerait son frein et ne cèderait à aucune publication avant que le site ne soit investi par des sentinelles et que les recherches n’aient débuté.

A l’hôtel, Ellendrine se hâta de dire tout le bien qu’elle pensait de Nostell à l’intéressée.

-« J’ai été impressionné par votre prestation, Nostell. Vous me surprenez sans cesse… bien que votre âge soit trompeur… loin de moi l’idée de vous forcer la main ou de limiter vos perspectives, mais je souhaiterais vous offrir une opportunité : si vous êtes libre de toute mission, une forme de priorité pour recourir à vos services pour ce genre de mission épique… Comment concevez-vous votre avenir… »

D’une autre manière, l’aristocrate essayait élégamment de tracer la ligne pour définir les allégeances…
-« Bien sûr, les autres m’ont aussi bluffés. Nous avons marché comme un seul homme… pourtant, je ne peux pas me reposer aveuglément sur n’importe lequel d’entre eux. Certains ont peut-être des agendas cachés… Nostell, puis-je vous faire confiance ? Votre loyauté m’est-elle acquise ? »

Ses yeux verts se faisaient étrangement graves et perçants en cet instant.

Alors, elle repensait à la contine trouvé dans le compartiment secret du tiroir de Kifleeks, ce grand maniaque de l’ordre et des détournements :
Il marchait sur la terre, foulant le sol en de multiples endroits. Son esprit infini n’était que connaissance, il est celui qui ouvrait la voie. Sohrias, esprit Eolien, tu es celui que nous suivrons - présent au début et à la fin du chemin, ton esprit infini guide nos pas.

-« Serez-vous de mon côté si nous parvenons à trouver le trésor tant espéré à Cicada ? »

Pas question de laisser qui que ce soit prendre la tangente secret antique de l'empire d'Yfe. Elle ne prenait pas de chance. Cassandre avait reçu l’ordre de saboter le Zeppelin en cas de tentative de détournement, quand bien même ce geste devait tous les condamner, si loin dans la brume… A défaut de devenir Demephor, Ellendrine se voyait-elle devenir le nouveau Sohrias?  Hubris suprême? On le saurait bien assez tôt.

Sur les traces de Sohrias, les éoliens ne pouvaient pas attendre bien longtemps, de peur que le Magistère -on ne sait trop comment par les tours de diables dont ils ont le secret – ait vent de leur projet et les plaque à l’aérogare.

Tandis que l’Albatros s’élevait loin de l’Opale blessée, Ellendrine réunissait tout le monde dans la salle autour de la grande table ronde, installée au milieu de filets suspendus, comme la première fois. A la différence prêt qu’il avait cette fois fallu caser un Warg sur le pont extérieur de vaisseau. L’animal furieux crachait et feulait en se retournant sans cesse dans cet espace ridicule. Farouk devait jouait les maîtres dompteurs avec Crag et leur avait fossé compagnie. Ellendrine se refusait à intervenir. Il y avait d’autres chats à fouetter…

-« Je pense que vous avez tous mérité un traitement d’égal à égal. Puisque vous avez choisi de venir de votre propre chef pour cette suite imprévue, je dois vous dire que cette fois, c’est vraiment le plongeons dans l’inconnu. Dans notre hâte, je n’ai rien préparé. Nous avons des cartes éparses, des légendes… tout ce que je peux vous dire, c’est que nous partons encore plus loin que n’importe quel Urhois de notre génération… et que Cicada est un mystère épais… il paraît que cette cité fut la dernière poche de vie, d’après le récit d’une Saraph que j’ai pu me procurer… mais la cité est on ne peut plus dangereuse. Même son espèce l’a toujours soigneusement évitée… »

Elle ne put réprimer un voile d’inquiétude sur son visage.
« J’espère que vous avez bien rempli vos inventaires en armes et potions. Nous aurons assurément besoin de toutes les ressources imaginables. Et je ne peux pas garantir que nous en revenions… »
Sur ce discours très encourageant, ils avaient atterri et approchaient la cité à pas de loups…

Personne ne faisait la fine bouche, même si la pestilence était annonciatrice de rencontres cadavériques, au cas où les blumeux ne se seraient pas montrés assez éloquent. En réponse, Farouk épaula sa mitrailleuse Dexar en carrant les mâchoires. Il avait mal digéré les dernières rations de voyage. Quand il était de mauvaise humeur, mieux valait ne pas l’énerver.



Dernière édition par Ellendrine Brightwidge le Dim 20 Oct - 3:57, édité 2 fois
Ven 23 Aoû - 20:51

The Goblin Truth - Finale

starring Jane Kaldwin & Nostell An'mbeidh & Ellendrine Brightwidge & Artémis de Goya

Arrivés à Opale afin de faire une pause après les évènements de l'usine de Kifleeks, je pris rapidement congé de mes comparses -un peu à regret concernant la strigoi- et fit ce que j'avais à faire. Acceptant sans protester l'hébergement offert par la générosité de notre employeuse, je mis mon plan en marche. J'imaginai que nous reviendrons à Epistopoli mais de par sa proximité, Opale était toute indiquée pour une escale. Cela ne changeait pas grand chose à mes propres instructions. Peu après m'être installée, je partis immédiatement pour l'antenne de la guilde dans la capitale, ordonnant à Bob de se faire discret.

Il était assez compliqué pour un agent de la guilde hors mission et hors supervision de rentrer dans le milieu sans y avoir été invité au préalable. Par acquis de conscience je vis de loin l'emplacement d'une des boites aux lettres mortes les plus connues de la guilde. Je profitai de l'environnement légèrement brumeux pour m'adosser à un mur d'une rue fréquentée et observer les alentours sans trop attirer l'attention. Personne n'avait l'air décidé à aller vers la dite boite aux lettres... Un cran, utilisé pour la fermer était relevé, signe qu'elle était vide. Mes yeux en revanche se plissèrent légèrement lorsque je vis une femme très bien habillée avec un chapeau porté de guingois sortir à grands pas du bâtiment derrière la boite. Étrange, cette démarche m'était familière...

Après plusieurs minutes d'observation, je quittai ma position et repartit en évitant discrètement une congrégation de fous qui hurlaient à qui voulait l'entendre ou non que l'effondrement était proche, qu'une guerre mondiale approchait... Hm constatai-je avec dépit en voyant une façade criblée d'impacts de balles. Je me rappelle bien de cette attaque terroriste qui voulait s'en prendre à tout le gratin d'Uhr. J'y étais... Des agents à nous y ont été blessés voire tués, une poignée parmi eux s'étaient avérés être des agents doubles. C'était un vrai carnage... Je préférai chasser ces pensées noires pour me reconcentrer sur ma tâche. Je savais que je n'étais pas loin du bâtiment occupé par la guilde et qui servait de quartier général à toutes les opérations des espions en Opale, ici en plein cœur de la capitale. Une rencontre dans le parc le plus proche et un jeton miroité sous des yeux incrédules et rapidement inquiets eurent raison de la suspicion d'un agent qui faisait le planton qui s'empressa de me conduire en lieu sûr, étant accueillie avec fébrilité et respect.

Parmi mes agents, mon debrief de la mission commença immédiatement et je fus très rapidement en lien avec mes collègues du Haut Cercle et le chef de l'antenne d'Epistopoli. Toutes les informations et les images récoltées par Bob pendant notre opération sous couverture furent partagées et certaines commentées. Les profils de mes compagnons furent également examinés ainsi que le modèle du dirigeable utilisé par Brightwidge. Nos trouvailles dans l'usine, les images des combats contre les gobelins ou les bestioles dans la grotte, le bureau de Kifleeks... tout fut passé en debriefing sous les yeux des chefs de mon organisation. Inutile de dire que chaque personne conviée à ce debriefing à huis clos était très intéressée par la mission d'exploration. Nous savions que la pêche avait été bonne et que si quelqu'un voulait des informations sur ce qu'avait fait Brightwidge ces derniers jours hors d'Epistopoli, le prix à payer allait être... onéreux. Toutefois il n'en fut nullement question lors du debriefing.

Les vers du conte, le plan-description ainsi que le trousseau de clefs et un lieu vers l'ancienne Cicadia attirèrent particulièrement l'attention de mes collègues. Nous le visionnâmes tant que j'en arrivai à le connaître par cœur. Tout fut consigné et nous arrivâmes à la conclusion qu'il fallait mener cette affaire à son aboutissement. Le plus d'informations possible sur tout ce qui s'était passé, les lieux ou encore qui était impliqué étaient la priorité. S'emparer du cristal n'était pas dans nos objectifs. Bien que nombre de mes responsables furent frileux à l'idée de me laisser y aller sachant notamment la violence des combats qui y avaient eu lieu, j'arrivai au compromis de me laisser y aller en acceptant un léger changement de dotation car nous avions également convenu que nous allions sans aucun doute rencontrer d'autres ennemis. En l'occurrence, un gilet tactique sous le manteau garni de munitions, d'une sacoche dans le gilet de premiers soins et d'un petit kit de réparation express au cas où il arriverait des bricoles à Bob. J'avais expressément refusé l'adjoint d'une arme longue ou lourde ou encore un quelconque équipement davantage militarisé. Ma couverture était une détective privée, pas une militaire échappée d'un arsenal.

Ma teinture blonde fut refaite mais pas complètement, il ne fallait pas qu'un nouveau blond éclatant soit suspect. En revanche, mes lentilles de couleur furent toutes neuves et je ne les mis seulement à mon retour à l'hôtel choisi par Brightwidge. De là, du repos fut pris brièvement car nous repartirions très vite.


__________


Vous nous avez déjà tenu le même genre de discours avant d'arriver dans ces bois et pourtant nous sommes encore là. J'ai bien l'intention de revenir de Cicadia personnellement, ne serait-ce que pour toucher ce que mes employeurs me doivent. Ça me ferait assez mal au derrière de m'asseoir sur ce paquet de pognon en mourant au fin fond de cette foutue Brume déclarai-je pince-sans-rire en réajustant mon gilet sous mon manteau, les chargeurs de pistolet bien en vue et masque sur le nez. Pendant le laps de temps après le discours, mes mains prirent le relais alors que mon regard se posa un instant sur la strigoi puis vers ce qui nous attendait plus bas et accomplirent des gestes répétés des milliers de fois pendant mes classes et mes années de service, comme si je m'attendais à ce qu'Ellendrine vienne faire une inspection à tout moment. Bob quant à lui était inquiet et resta collé à mes basques sans dire un seul mot. Il n'adressa même pas un regard vers Nostell.

Équipée de la balise, je me tins au milieu de notre équipe, seule lueur dans cette nuit et cette purée de pois pestilentielle et macabre. Le dirigeable avait eu la merveilleuse idée de nous larguer à plusieurs jours de marche de notre objectif aussi, nous devions faire la route à pinces, à la merci de la moindre aberration de la nature qui voudrait nous boulotter. Bob malgré sa frousse fut une fidèle sentinelle quand il était en veille et était prêt à nous avertir au moindre danger. Artémis qui était aussi du voyage avait étrangement l'air plus dans son élément... La fatigue et la tension permanente de l'expédition à cause du danger nous mirent à rude épreuve mais comme le disait souvent mon instructeur, ce n'était que l'échauffement... Les lieux étaient d'une désolation comme je n'en avais encore jamais vu. La Brume était responsable de tout ça, ces lieux autrefois sans doute vibrants de vie, d'action étaient désormais plus morts encore que le premier des cadavres fossilisés. Voir ces bâtiments, ces usines, des habitations aussi vides me donnait presque la nausée. Combien de personnes y sont restées ? Combien ont pu en réchapper ? Combien... n'ont plus été les mêmes après l'irruption de cette saleté ? Et surtout, pourquoi... ?

Peut être que ces questions allaient trouver un début de réponse lorsque l'ancienne Cicadia apparut ou plutôt ce qu'il en restait. J'avais presque l'impression d'être chez moi... mais en ruines ce qui n'était en rien pour me rassurer. La perspective de me dire que ce pouvait être chez moi comme ça me fit froid dans le dos. Ça puait, littéralement. On aurait dit que la Brume avait complètement fait pourrir les chairs des pauvres âmes qui sont restées ici, comme si la décomposition poursuivait son cours malgré le temps écoulé...

Dim 25 Aoû - 10:42

La vérité gobeline - partie 3

Perspectives d'avenir en compagnie de Jane Kaldwin, Ellendrine Brightwidge et Artémis de Goya

Opale avait triste mine. En avait-il toujours été ainsi ? Nostell, qui n'y avait pourtant jamais mis les pieds jusqu'à maintenant, en doutait fort...
Dans cette ville balafrée, les illuminés ne manquent pas.
Elle s'était efforcée de passer inaperçue. Comme une Ombre. Comme celle qu'elle avait été toute sa vie avant de devenir une mercenaire aramilane. Se fondre parmi la foule était chose aisée pour une femme forte d'un tel palmarès. Elle put donc, à travers les rues d'Opale, mener ses petites affaires avec un pseudo sentiment de sécurité.
Je ne dois pas m'appesantir.
D'abord, se réapprovisionner en munitions. Il lui manquait une ou deux flèches, dans son carquois. Très pointilleuse, Nostell ne comptait pas repartir en mission sans disposer du nombre adapté à tout départ digne de ce nom. Ensuite, les balles. Plus simples à trouver, celles-là. La strigoi n'aurait pas besoin de les faire tailler sur mesure, à contrario de ses projectiles plus effilés.
Je ne dois pas non plus oublier ce que je suis.
Du sang frais, afin de palier à une éventuelle "crise de soif" durant cette prochaine mission. Au moment de sa récupération, Nostell dut se faire violence pour ne pas y succomber. Cette odeur cuivrée, si entêtante... intimement liée à des souvenirs guère réjouissants. De quoi l'y faire renoncer plus facilement.
Un mal pour un bien.
En chemin de l'hôtel, au coin d'une rue obscure, la strigoi tomba sur un marchand louche. Un moment de relâchement ? Venant d'elle, c'était peu probable ! Modérément surprise, elle avait été à deux doigts de l'envoyer paître... ou de l'égorger discrètement avant de jeter son corps dans un caniveau. Sauf qu'elle avait renoncé à cette idée lugubre pour finalement lui accorder un brin de son temps.
Elle ne l'avait pas regretté.
Décidément, le lèche-vitrine n'est pas une activité à prendre à la légère.
Ou presque : ses économies avaient fondu comme neige au soleil !
Des achats inopinés. Elle en avait conçu un soupçon de honte, oui...
C'est pour la bonne cause.
Puis, équipée de sa nouvelle cape (d'invisibilité) avec en prime un coûteux cristal vivifié (de Marquage) en poche, la dépensière mercenaire fut de retour à l'hôtel. Elle dut patienter une poignée de minutes avant d'y retrouver son employeuse, qui s'était également occupée de ses quelques petites affaires.
Assise les mains posées sur les genoux, la mercenaire l'avait écoutée patiemment.
On dirait que je lui ai fait bonne impression, malgré ma nature de "buveuse de sang" dont elle a pris conscience au cours de la mission. Elle n'en a pas l'air effrayée. Tant mieux. Il me serait inutile - et surtout embarrassant - de revenir là-dessus.
Un hochement de tête.

- Moyennant finance, je vous suivrai fidèlement et vous donnerai même priorité absolu sur mes autres contrats. J'ai pu remarquer, au cours de notre récente virée, que les risques encourus sont à la hauteur de la rémunération. Il serait idiot de vous tourner le dos maintenant - à vous ainsi qu'à l'équipe.

Elle n'oubliait pas les autres. Le personnel du zeppelin, pour commencer. Mais surtout Cora Raikes, son fidèle robot, Artémis de Goya et le puissant Farouk. Ensemble, ils avaient traversé de sacrées épreuves...
J'en deviendrais presque sentimentale.
Chose proprement inconcevable parmi les Ombres.
Nostell, si elle n'en faisait plus du tout partie, éprouvait toujours un peu de peine à se rapprocher des autres.
Trop d'années de conditionnement. Elles vont être difficiles à effacer.
Au moins en avait-elle conscience.
Lady Brightwidge en avait profité pour saluer leur esprit d'équipe... avant d'émettre des doutes quant à la loyauté de certains.
En entendant cela, Nostell ne sourcilla même pas. Elle soutenait le regard de sa patronne avec un stoïcisme exemplaire quoiqu'un peu... déconcertant ?

- Vos doutes sont tout à fait compréhensibles : ils sont proportionnels aux enjeux. Pour ma part, je ne me soucie que de notre survie et de la solde, Lady Brightwidge. Je n'irai pas me servir dans votre coffre, si cela peut vous rassurer ; je ne chercherai pas non plus à vous doubler d'une quelconque manière. J'ignore comment fonctionnent les autres mercenaires mais, pour ma part, j'ai des principes que je tiens à respecter. Sans eux, vous seriez incapable de me faire confiance. Et sans confiance, cette conversation n'aurait pas lieu d'être.

Elle craignait pour la finalité de ce voyage. Pour le fruit de tous leurs efforts. Pour l'inestimable trésor de Cicada.
Nostell trouvait cela logique. Il fallait bien amortir le prix des déplacements, le coût de la main d'œuvre et du matériel...
Tant de choses qui, en tant que simple mercenaire, ne la concernaient pas.

- Si le succès de notre prochaine mission implique que le trésor finisse entre vos mains, alors il en sera ainsi fait. Je n'ai rien d'autre à ajouter.


Au bord de l'Albatros, l'équipe était au complet. Le décollage ne s'était pas fait attendre. On avait d'ailleurs renforcé la sécurité au niveau du pont extérieur. Une bête sacrément nerveuse surveillait les lieux. Un monstre de crocs jaunâtres et de poils épais qui sollicitait les services de Farouk et d'un de ses collègues.
Pas très optimale, comme organisation.
Ce n'était sûrement pas la strigoi qui allait s'approcher de cet animal dérangé.  Elle préférait de loin les félins à ce genre de bestiau instable. Eux, au moins, partageaient sa discrétion...
Bref ! Et le brief, alors ?
De la bouche d'Ellendrine, cette mission s'annonçait plus périlleuse que la précédente. Des facteurs inconnus. Une destination plus éloignée encore. Des zones d'ombre à la pelle. Un possible aller sans retour vers une cité entourée d'étouffants mystères...
Que pourrait-il mal se passer ? Tout le monde l'ignore. C'est en partie rassurant de se savoir sur un pied d'égalité avec les autres.
Lady Brightwidge n'avait pas l'air très optimiste.
Avant de partir, tout le monde a pensé à faire un tour chez le notaire ? La rédaction d'un testament, c'est important.
Oui : l'expression qu'arborait son employeuse était très inspirante.
Nous ne sommes pas venus jusqu'ici pour y déposer nos ultimes valises.
En bas, les rues lugubres de la Cicada attendaient leur venue.

La Malicieuse pesait sur l'environnement urbain avec sa lourdeur coutumière et invariablement suffocante. Nostell, aux côté des autres, avait d'ores et déjà empoigné son arc. Elle avait un goût bizarre en bouche. Quelque chose d'amer qui la mettait mal à l'aise. Une sensation de danger qui ne la quittait plus depuis son immersion dans la Brume. C'était pareil pour tous les autres, vraisemblablement. La strigoi, dans son silence, arrivait à dissimuler son désagréable ressenti. Elle respirait aussi calmement que possible, ses yeux verts guettant le moindre signe de danger à l'horizon...
Si un jour Xandrie devait ressembler à ça...
Sa ville d'origine lui manquait-elle ?
Difficile à dire : Nostell n'en conservait pas d'excellents souvenirs.
Dans ces rues froides et abandonnées, la mort est simplement plus pesante que la normale. Et elle va sans doute nous frôler à plus d'une occasion. Le truc, c'est de savoir lui filer entre les doigts.
Des cris, au loin. Pas des plus accueillants, non.
"Vous n'êtes pas chez vous, ici."
Mar 27 Aoû - 16:17


Dès leur arrivée, l’équipe se sépara presque naturellement. Artémis siffla dans le vide, appréciant l’arrivée élégante de son pégase, Ablette, qui le conduirait loin d’ici. Originaire d’Opale, sur le papier, le vagabond vivait surtout dans la forêt de l’Arbre-Dieu depuis fort longtemps. Là-bas, il se sentait à son aise. On ne pouvait parler à ce jour d’une réelle alchimie entre membres du groupe, donc les quitter ne fut pas extrêmement difficile. Il comprendrait plus tard que cette séparation ne serait que de courte durée. La suite ne fut pas particulièrement intéressante, mais ô combien reposante pour cet homme usé par ces nombreuses aventures dans la Brume. Partie de chasse avec ses bêtes, préparation du festin, lavage des vêtements souillés par le sang… Quand enfin il fut rassasié, il put s’abandonner à un long et doux sommeil. Ablette posté devant sa grotte, il pouvait fermer les yeux sans crainte.

****


A peine le temps de récupérer qu’il était temps de remettre le couvert. La finalité de toute cette expédition, si l’on se fiait aux éléments recueillis, serait un cristal divin. Artémis en avait vu beaucoup trop dans une seule vie. Le premier était en possession de Jessamy, le second devrait être en possession du jeune Lewen, mais il ne l’avait plus revu depuis les évènements de la tour d’Yfe. Jamais le vagabond n’avait convoité de tels objets, faisant souvent ressortir les pires pulsions chez l’Homme. Sur le zeppelin, Artémis fut assez content de retrouver des visages familiers. Comme précédemment, il trouvait l’équipe un peu trop légère pour une telle aventure. Mais comme précédemment, il allait certainement se tromper, sous-estimant bien malgré lui les capacités de ses alliées.

« Chaque voyage dans la Brume est hasardeux, mademoiselle Brightwidge. », fit-il sans plus de cérémonie. « La seule chose que l’on puisse faire, c’est de se préparer au mieux à vivre l’enfer. Tout le reste n’est qu’adaptation. Mais toutes, ici, n’êtes plus à votre première fois, vous savez tout cela. ».

Ce ne fut pas expliqué de manière supérieure, ni même sous le ton d’un professorat, mais simplement comme le ferait un homme ayant vécu des horreurs. Un homme presque inexpressif, le regard dans le lointain, songeant probablement à ce qui les attendait sur place. Ses lumineux, brillants, vinrent rapidement se poser sur le Bob, le robot. Elle sera fâchée de le revoir. Oui, elle ne sera vraiment pas contente, songea-t-il sans rien dire.

****


Après des jours de marche, non sans encombre, la petite troupe arriva dans une cité. En effet, dès leur entrée dans la Brume, des dangers mineurs s’étaient présentés à eux, comme pour les tester, sans trop les entamer. La Malicieuse se jouait d’eux. Les autres ne pouvaient le remarquer, Artémis le savait du fait de sa relation particulière avec cette dernière. Pour l’instant, cette expédition ressemblait davantage à une randonnée pédestre qu’à autre chose, mais la vigilance devait tout de même rester élevée. Ils arrivèrent donc à l’entrée d’une cité, naturellement en ruine. Une odeur pestilentielle s’attaqua à ses narines. Lui, qui s’amusait à utiliser l’odorat développé du canidé sommeillant en lui, préférant sans mal de s’en défaire. Ce pourrait être Xandrie, pensa-t-il après une brève observation. Dans quelques mois, si nous ne parvenons pas à arrêter l’avancée de la Brume, ce pourrait être Xandrie.

Alors plongé dans sa contemplation relative des ruines environnantes, observant et s’attendant à voir surgir des monstruosités de la Brume, des cris attirèrent l’attention de la fine équipe. Ce son était familier de tous les aventuriers : des blumeux. Artémis afficha un sourire perplexe. En effet, la présence de ces corbeaux était souvent évocatrice de malheurs. Et le vagabond avait naturellement vérifié cette rumeur. A plusieurs reprises. Si les blumeaux ne représentaient pas un réel danger, les grognements gutturaux que l’on entendait par-dessus, de plus en plus réguliers, était annonciateurs de catastrophes à venir. L’homme aux cheveux d’albâtre dégaina son merveilleux sihil de son dos. Forgé par un ami nain, cette lame était aussi sublime que solide. Il n’existait plus aucun adversaire capable de le confirmer.

Il était inutile de prévenir les autres. Ils n’étaient pas stupides et avaient entendu les mêmes sons.
Mar 27 Aoû - 20:01

Glaives à la Brume.

Montrer les crocs.



Les râles sont déchirants. Horribles… Sinistres. Tout autour de vous est lugubre. Lugubre à en crever. Sur vos épaules, c’est le poids de la Brume qui semble s’épaissir de secondes en secondes, s’imposer sur vous, couvrir vos sons. Comme la neige. Tous les bruits sont étouffés.

Sauf ces cris déchirants que vous commencez à percevoir. Il y a des blumeux; oui. Vous remarquez les volatiles s'accumuler non loin de vous. Ces petits corbeaux pâles, morts, leurs yeux couverts d’yeux perçants qui vous observent tous. Leurs présences peuvent vous surprendre, même s' ils se fondent à merveille dans le décor. Voir un ou deux blumeux, c’est une chose. Les corvidés traînent près des villes, vous en avez tous vu auparavant. Mais jamais en un si grand nombre, si gros: ils sont davantage des vautours que des corbeaux.

Pourtant, ils ne sont pas hostiles. Aucun d’eux ne semble belliqueux. Plutôt… Curieux. Ils vous observent tous, c’est certains. Aucun de leur œil est rivé ailleurs que sur vous.

Un grognement rauque derrière vous… Un jappement bestial. Vous l’avez entendu plus loin, mais il s’est considérablement approché. Vous n’avez pas vu venir, derrière vous, le premier incube, bave aux lèvres, qui fonce sur vous comme un dément. Sa cible est Farouk - même si vous sentez que vous serez bientôt tous débordés. Chef d’une meute de cinq incubes, ils avancent ensemble, et quand le premier trouve sa cible, vous vous retrouvez rapidement à devoir vous occuper de l’un d’entre eux.

Mais un coup d'œil au-dessus de votre horizon vous fera comprendre que ce n’est pas fini: d’autres arrivent. La rue entière est infestée d’incubes.
Avancer semble être votre seule issue - revenir sur vos pas ne sera plus possible. Si vous arrivez à vous débarrasser des incubes, toutefois…
Mer 28 Aoû - 19:07


La vérité gobeline - P3

Jane + Bob - Nostell - Artémis - Farouk et Crag (PNJ)



Rien n’est certain dans cette expédition. Lady Brightwidge-Dalmesca est toutefois heureuse de voir la loyauté de Nostell renouvelée et la fine équipe réunie. Rester dans une Opale aussi ébranlée n’a rien d’une sinécure. Le parfum de déclin est omniprésent. La peur rend les esprits extrémistes, tant au sein du peuple que des familles dirigeantes. D’ailleurs, dans la confusion, sa vie est plus en péril que jamais au sein de la capitale, tant les menaces d’assassinat déclarées par son frère Amal planent dans son esprit…

A bord de l’Albatros, Jane et Artémis se montrent courageux et froidement réalistes. Elle porte sur eux un regard profond. Sans pouvoir les dédire, elle se retient d’ajouter que contrairement aux fois précédentes, ses connaissances seront d’une aide limitée, sur la géographie des lieux, leur faune, peuplades… Ils seront à l’aveugle, n’étaient ses gants de Lusta…

La mélopée sépulcrale qui les accueille en plein jour n’annonce que du malheur. La troupe avance courageusement sans trop faire cas des blumeux. Mieux vaut ne pas trop les approcher, vu qu’ils absorbent la chance alentours. Même le warg indiscipliné les toise avec suspicion en grognant, ses lourdes pattes soulevant de la poussière dans l’avenue.

Une ruade véloce fond sur eux dans un jappement guttural. L’ex sentinelle n’a pas le temps de réagir qu’un incube aux babines écumantes de rage bondit vers sa gorge. A peine a-t-il levé la mitrailleuse en travers de son visage que le molosse est sur lui. Ses mâchoires claquent. Heureusement, Crag est en pétard de voir un mort-vivant s’en prendre à son maître et arrache l’incube à sa prise en secouant la tête sur le corps gélatineux, avant de l’envoyer s’exploser contre un lampadaire.

Ellendrine ne peut s’en prendre qu’à elle-même pour avoir trop tardé à lire les fils de la destinée grâce à sa cognition. Ses réflexes ne valent pas ceux de Farouk. Sa science repose sur l’anticipation et la stratégie. Et le choc de l’assaut sur son ami l’a détourné d’une menace bien plus urgente sur sa personne. Un incube jappe et bondit dans le sillage de son chef. Si elle tente de l’éviter, elle n’est pas assez rapide. La chose darde ses redoutables crocs dans son mollet et les y enfonce fermement de plusieurs centimètres. Dans un hurlement dément, elle panique et pleure… non sans pointer le canon de son fusil à la base du cou de l’abomination et de presser la détente. Œil pour œil… hélas, sa blessure et la panique nuisent à sa précision. L’incube bondit au moment où elle presse la détente. La balle dévie et lui arrache seulement une patte. Évidemment, un chien zombie ne s’arrête pas à ce genre d’argument…

C’est tout une armée coordonnée qui leur fond dessus. Pire que les gobelins de l’usine, où ils avaient au moins pu se retrancher. Il ne faut que quelques secondes à l’aristocrate pour lire le massacre imminent. Ils sont en terrain découvert, pris de court. Déjà tous les autres sont aux prises avec un incube. Farouk peine à ouvrir le feu sans risquer de toucher ses amis. Et derrière se profile une marée de soldats affamés. Sa jambe saigne abondamment. Son esprit palpite de confusion. Malgré tout, elle s’accroche et tente de penser jusqu’au bout. Trouver une solution.
-« Sam, désactivation, repli ! »

Sa main tremblante attrape le totem d’exerus. Ellendrine se concentre fiévreusement, comme en prière. Le fétiche de célérité adjoint par ses achats à Opale fera toute la différence. La créature mystique est invoquée. Le tigre blanc pourvu de son encolure spectrale apparaît devant elle au milieu du combat et la sépare de son assaillant principal. Aussitôt, elle s’affaisse contre lui. A renfort de volonté, elle utilise les pairs de bras de l’exerus pour la mettre en selle. Un nouveau cri de douleur s’échappe lorsqu’elle enfourche le col, à cause de la pression sur sa jambe ensanglantée. Pas le temps de s’occuper du flot rouge inondant la fourrure immaculée.

Jane émet à son tour un hurlement. Dans un ultime effort de clarté, Ellendrine utilise le totem pour saisir la détective par le thorax et la tracte sans ménagement sur le dos de l’animal.

"Br... Brightwi... Urglk... S...Sam..."

-« Accrochez-vous Cora ! Soyez forte ! » crie-t-elle en carrant ses mâchoires, le souffle court. L’exerus vrille sur place pour repousser une tentative d’attaque des incubes, manquant de renverser un allié dans la mêlée. Il ne faut pas rester là plus longtemps !

-« Retraite ! »

Dans un élan de compassion pour Cora – et aussi par culpabilité pour avoir failli endommager Sam lors de la dernière mission – Ellendrine fait une tentative limite pour attraper le petit robot avec les multiples bras de l’exerus. Sous sa forme repliée, il est rond comme un œuf et se dérobe malheureusement. L’incube à trois pattes le percute et le fait tourner sur lui-même… hors d’atteinte.

Trop tard, ils sont débordés. Ellendrine active l’hypervélocité au moment où des incubes se rapprochent dans des grognements infernaux qui emplissent tout. L’odeur est accablante, son cœur cogne dans sa gorge. Elle transpire abondamment et sa vision se brouille. Tout juste tient-elle grâce à l’adrénaline infusant ce corps qui refuse encore de se livrer à la mort. Sans prendre le temps de constater si Cora est toujours cramponnée à l’exerus ou si Nostell a pu s’y hisser, sans même un regard en arrière vers Crag, Farouk et Artémis, elle lance l’exerus à pleine vitesse. Les bâtiments défilent dans un flou artistique, jusqu’à ce qu’elle détecte une large entrée pourvue d’escaliers de pierre. Sans doute un bâtiment officiel.

Son œil rivé sur cet objectif, elle se sent chanceler, ses forces l’abandonnent déjà. Pas encore !  Ses phalanges blanchissent en serrant le totem, tout comme ses dents sont serrées et qu’elle déglutit un sanglot de rage et de dépit. L’exerus sinue sur les marches de pierre. Là où les débris jonchent les marches, il escalade et contourne, là où les marches disparaissent dans un trou sans fond, il s’agrippe aux murs et à la rampe pour dépasser l’obstacle. Après plusieurs étages, la carcasse fatiguée a perdu sa vélocité. Elle se traîne lourdement dans une pièce dévastée, dont Ellendrine n’a même plus la clarté d’esprit d’inspecter le détail. Le totem s’évanouit. Ellendrine et Cora gisent au sol, souffrant de leur chute. Les autres ont-ils suivi ?

Le totem repose à vingt centimètres de sa main ouverte, ses yeux papillonnent, le sang continue doucement à couler.
-« Coraa… » croasse-t-elle faiblement.

En arrière, sur le front, le combat a continué un instant. De sa queue, le warg propulse un incube sur deux arrivants en grondant.

-« Partez en avant ! Je vais tenter de les retenir ou de les lancer après moi et Crag ! Je vous retrouverai avec son odorat ! » hèle le guerrier qui a enfourché sa monture de guerre, mitrailleuse épaulée.

Le bruit des balles ne fait qu’enrager encore plus l’animal assourdi. Le chef de meute lui a laissé une légère taillade à l’épaule, qui ne réfrène pas sa hargne. Le gros de la meute d’incubes se profile droit dans son piège. A la largeur de la rue, il tente de délimiter mentalement une zone d’attraction, tandis qu’il confie à Crag sa protection immédiate. Une fois prêt, il renverse le flux d'attraction pour laisser ces maudits chiens s’élever de vingt mètres… lui aussi a reçu une mise à niveau depuis la dernière aventure. Un cadeau d'un certain Feynor Sangrépées, chef du clan des loups zoantrhopes des Monts d'Argents, qui prenait la poussière à la banque d'airain.



Dernière édition par Ellendrine Brightwidge le Dim 20 Oct - 4:06, édité 1 fois
Sam 7 Sep - 13:21

La vérité gobeline - partie 3

Les yeux qui cachent les crocs en compagnie de Jane Kaldwin, Ellendrine Brightwidge et Artémis de Goya

Les blumeux : des charognards bardés d'yeux ! Les volatiles observaient le groupe, et ils se trouvaient là, dans les alentours, en grand nombre...
Ceux-là sont volumineux. Ce qui signifie qu'ils ont déjà bien vécu et savent où se trouver à manger. Si leurs yeux sont braqués sur nous, ce ne peut être le simple fruit du hasard ou celui d'une innocente curiosité.
D'entrée de jeu, le pire était à craindre.
Au vilain croissement des corbeaux se mêla un autre bruit. Un jappement. Une respiration forte, profonde et sépulcrale.
Farouk, armé de sa mitrailleuse, fut le premier à s'en mordre les doigts... ou plutôt à se faire mordre au bras par un Incube qui s'était projeté sur lui comme un boulet de canon fluorescent ! Si le monstre mourut, expédié violemment contre un lampadaire grâce à l'assistance du dénommé Crag, le porteur de l'arme lourde se tournait vers le reste non négligeable de la menace morte-vivante.
Une meute de ces abominations !
La mercenaire n'eut guère le temps d'encocher. En se retournant, elle se fit accrocher le bras d'arc. Les crocs verdâtres s'y logèrent avec force, arrachant un cri étouffé à la strigoi qui dut répliquer en dégainant son arme à feu. La balle fit exploser le crâne de l'horrible cabot. Nostell dut fermer les yeux pour ne pas être aveuglée par les éclaboussures.
La situation n'est pas à notre avantage.
D'autres incubes s'en étaient pris aux membres du groupe. Son employeuse, salement blessée à la jambe, avait invoqué son exerus et ramassé Cora, qui n'était définitivement pas au mieux de sa forme.
Une embuscade réussie de la part de l'ennemi.
Nostell détestait avoir à le reconnaître.
Lady Brightwidge avait annoncé leur retraite - une décision logique au vue des circonstances.
Ces chiens damnés sont beaucoup trop nombreux.
Le warg seul n'était pas en mesure d'inverser le cruel rapport de forces.
La strigoi ne s'accrocha pas à la monture de l'archéologue. Avec son pistolet, elle couvrit dans un premier temps leur retraite. Un sacrifice obligé de quelques précieuses balles. Heureusement qu'elle avait songé à faire le plein, quand bien même éprouvait-elle une petite préférence pour son arc.
Ma main endommagée ne peut plus en supporter le poids.
Elle était poisseuse de sang et avait bien failli lâcher sa charge.
Du sang - mon sang. S'écoulant en une belle hémorragie, qui plus est.
C'était bien sa veine !
L'arc rangé dans son dos, la mercenaire se baissa. Entre son flanc et son coude, elle prit en étau le droïde désactivé et esseulé de Cora. Avec sa main valide, elle profita d'un très léger moment d'accalmie pour troquer son arme à feu contre sa dague sombre sertie d'un nascent. D'une pensée, son regard tourné vers la silhouette fuyante de l'exerus, elle en activa le pouvoir d'hypervélocité. La strigoi fila comme une flèche, n'hésitant pas à plonger sa lame dans l'œil de tout ce qui était susceptible de lui faire obstacle.
Si je ne parviens pas à rattraper mes collègues, nous irons au devant de plus gros ennuis.
Oui : le pire du pire était encore chose possible !
Farouk et Crag faisaient office de diversion. Nostell ne pouvait pas se permettre de les imiter.
Son employeuse était sa priorité ; la mercenaire ne devait surtout pas la perdre de vue.
Ainsi, sous l'influence du nascent, elle détalait dans le sillage de la créature-totem bien plus vite qu'une gazelle !
Lun 9 Sep - 15:40

The Goblin Truth - Finale

starring Jane Kaldwin & Nostell An'mbeidh & Ellendrine Brightwidge & Artémis de Goya

Je n'eus même pas le temps de signaler "Contact !" ou "Embuscade !" que nous fûmes déjà attaqués. La présence des blumeux était déjà annonciatrice de prochains malheurs. Je ne laissais que d'ordinaire peu de place à la superstition dans ma vie mais si je mettais cette légende de côté, il était clair que de mes observations, quand un blumeux se pointait, ça puait, littéralement et les ennuis n'allaient pas tarder, en général sous la forme de pourritures de non-vie. Là c'était une nuée entière qui s'était rassemblée, confirmé par Bob. Non seulement ça schlinguait mais en plus, une menace comme on n'avait pas du tout prévue allait nous tomber dessus. Le pic de stress avait failli m'être fatal...

La douleur était atroce. Jamais je n'avais eu un membre cassé aussi net et aussi violemment. L'horrible *CRAC* que je pus entendre malgré le tumulte de l'attaque fut un des bruits les plus affreux que j'entendis de ma vie et je sus d'emblée que mon avant-bras gauche était foutu. Je ne connaissais pas grand chose en médecine mais je le ressentis viscéralement. Le hurlement de souffrance fut le son le plus sonore et le plus déchirant que je pus faire de ma vie car il me heurtait au plus profond de moi même et je le ressentis même vibrer dans ma tête. Comble du malheur, non seulement mon membre fut cassé mais je dus en plus me taper une hémorragie car cette saleté de clebs aurait pu m'arracher le bras mais il repartit avec un lambeau de ma chair. Et pour ne rien arranger, l'incube arriva par ma gauche et sentant que je n'aurai pas le temps de sortir mon pistolet, ma main gauche prit ma lame dans mon gilet mais cette aberration fut plus rapide. Non seulement je ne pus me défendre et que subir son assaut mais en plus dans la foulée, ma lame disparut au milieu de la nuée des incubes. Il ne me restait désormais plus que mon arme à feu à mon côté.

Bob/Sam ne fut pas en reste et comme d'habitude quand il y avait du grabuge, il chercha refuge auprès de moi mais il avait bien vu que j'étais hors course. Pour la première fois de sa vie mécanique, mon automate paniqua. D'ordinaire, j'étais toujours là pour le protéger mais j'étais au tapis et apeuré comme il était d'ordinaire, il ne sut quoi faire. Son "salut" si je puis dire arriva par Ellendrine qui lui ordonna de se désactiver. Il fut balloté mais lorsqu'il était roulé en boule, il était plus résistant qu'actif et il ne le sut pas encore mais ce fut une nouvelle fois Nostell qui l'empêcha de moisir sur place à la merci de la détestable Brume.

Quant à moi, à cause d'une douleur qui aurait pu me rendre totalement folle et de l'hémorragie, je ne me rendis à peine compte que je fus embarquée sur la créature invoquée d'Ellendrine. Je me sentis partir et ma dernière pensée avant de sombrer fut pour mon automate. Br... Brightwi... Urglk... S...Sam... pus-je balbutier avant de perdre connaissance, des filets de mon propre sang me coulant sur le visage et le masque à cause de ma position. Un masque qui pendant mon inconscience et à cause des mouvements de la créature et de ma tête glissa et dévoila le reste de mon visage. Cependant, j'avais bien d'autres choses à me soucier comme ma propre vie. Enfin, il fallait d'abord que je reprenne connaissance car ce n'était absolument pas gagné. Je n'avais pas du tout conscience d'Ellendrine qui m'appelait ou encore que la bataille se poursuivait entre créatures animales et Farouk ni même si mon robot ou Nostell s'en étaient sorties mieux que moi ou encore qu'Artémis était toujours des nôtres. Si jamais je pouvais me réveiller, au moins je pourrai faire usage de mes premiers secours sur moi et les autres si je le pouvais mais avec un bras en moins et une douleur qui allait me poursuivre tout le temps si je n'étais pas prise en charge, ça allait être terrible. Allais-je même m'en sortir vivante de là... ?

Rarement une mission n'avait aussi mal débuté.

Mar 17 Sep - 23:51
Les blumeux n’avaient pas volé leur réputation. Leur présence signifiait un malheur inéluctable. Tous furent surpris par l’arrivée massive d’Incubes, alors même qu’ils s’attendaient évidemment à un danger imminent. Artémis, pourtant réputé pour sa fiabilité et sa prudence, fut également surpris. La Brume, qu’il pensait être son amie, avait volontairement trompé ses sens ? L’odeur pestilentielle aurait dû l’alerter. Tout alla si vite. Ses camarades furent assaillis, blessés et battirent en retrait. Comment envisager la suite sereinement avec un départ aussi chaotique ? Le vagabond avait déjà vécu bien pire. Des adversaires bien plus coriaces. Mais quelque clochait cette fois-ci.

Mais si l’aventurier prenait le temps d’observer l’état de ses camarades, il n’échappa pas non plus à l’assaut des morts-vivants. Alors qu’il parvint à en éliminer quelques-uns avec son sihil aiguisé, il sentit des crocs s’enfoncer dans sa chair, au niveau de sa cuisse. Il pesta et trancha la tête de son tortionnaire. Un coup d’œil derrière lui, Ellendrine partait à dos de son Exerus, accompagnée de Cora, elle aussi dans un piteux état. Une expédition avait rarement aussi mal débuté. Ne restait plus que Nostell qui, finalement, prit son arc à son cou et disparut rapidement. C’était compréhensible. Non loin de lui, il aperçut Farouk sur le Warg, tirant sur tout ce qui bougeait. L’homme aux cheveux d’albâtre usa de son pouvoir de Portebrume pour soigner sa blessure. Ensuite, activant son cristal de Change-Peau, il se changea en un magnifique loup au pelage blanc comme la neige.

Après un hurlement strident, le canidé se mit en route et rattrapa le reste de l’expédition. Sur son chemin, il n’hésita pas un instant à croquer dans la chair molle et puante des incubes. Des bonds vifs, dynamiques, félins, une vitesse de pointe à faire des envieux. Contrairement à ses comparses, le Loup Blanc s’en sortit presque indemne pour l’instant, bien qu’épuisé par l’utilisation des cristaux. Néanmoins, en tant que protecteur des profils moins combatifs, il ne pouvait lésiner sur ses efforts. La survie du groupe en dépendait. L’avantage de sa transformation résidait dans l’économie d’énergie après la transformation initiale. Profitant de cet avantage, le Change-Peau décida de conserver sa forme canidé encore quelques temps.

Il observa les blessures de ses camarades qu’il venait de rejoindre. Sans vouloir manquer d’optimisme, c’est assez mal engagé, songea-t-il en contournant les blessés. Ils se trouvaient dans un bâtiment qui ne les protégerait pas longtemps. Mais sans soin apporté, ils ne pourraient pas non plus reprendre la route. A l’heure actuelle, seuls Farouk et Artémis pouvaient poursuivre, suivie de Nostell dans un état encore respectable. Ellendrine et Cora devait absolument se faire soigner. Le canidé lécha brièvement la plaie de Cora, tant pour désinfecter que pour constater les dégâts : fracture ouverte du radius. Loin d’être un anatomiste, Artémis avait quelques notions du fait des nombreuses blessures infligées et reçues.

L’avantage de s’auto-soigner, et ce malgré la douleur, était de pouvoir passer du temps à s’observer de l’intérieur.

Jeu 19 Sep - 17:08

A l'abri du terrier

Temps-mort.




Fuite en avant. Dans votre sillage, le hurlement déçu des incubes que la meute vient chercher. Vous vous êtes défendus contre cette attaque opportuniste du mieux que vous l’avez pu, mais souffrez déjà de nombreuses blessures.

Grâce à Ellendrine, vous voilà emportés - le groupe a choisi le déplacement face à la masse de morts-vivants déjà croisés. Un choix sage - vous constaterez vite, en vous retournant, que le nombre d’incubes n’a pas diminué, bien au contraire. Comme un groupe contre le courant, vous vous élancez dans la rue à la recherche d’un abri qui pourra vous accueillir suffisamment longtemps pour vous remettre d'aplomb.
Rapidement, Farouk remarque une ouverture au rez-de-chaussée d’un imposant bâtiment, une ancienne tour en verre de plusieurs dizaines d’étages que le temps a transformé en un sourire édenté, privé de ses vitres.

Sans vraiment réfléchir à ce que pourrait contenir le lieu, vous y rentrez, tombez sur des bureaux - encore; Mais l’exploration ne devrait pas être votre priorité. Vous voilà à escalader les étages jusqu’à arriver dans un vestibule calme et serein. Les meubles sont presque tous vermoulus mais vous y trouverez tout de même de quoi vous asseoir. Heureusement, il ne semble pas, à l’oreille, que quelque chose d’autre soit à votre trousse dans cet endroit.

Il est temps de faire attention à vous, petit groupe amoché. Chacun a de quoi faire; mais si d’aventure vous le souhaitez, attardez-vous sur les fenêtres, sur ce que vous pourrez voir en contrebas. La Brume n’est pas suffisamment opaque pour camoufler ce que cache le bitume…

Mais n’oubliez pas votre objectif; surtout, ne l’oubliez pas. Car on prend rapidement goût à la sécurité…

Ven 20 Sep - 15:45


La bérézina

Jane + Bob - Nostell - Artémis - Farouk et Crag (PNJ)



Jamais désastre n’avait été plus complet. Dans aucune expédition. Ils avaient tous été pris par surprise. Fauchés comme les blés. Sans doute un coup de la brume qui veillait sur ce territoire précis. Ellendrine était à terre. Mais son corps n’avait pas abandonné.

En se tortillant, elle grogna faiblement. Une portion généreuse de sang s’étalait autour de son mollet sur un sol pas très propre. Visqueux, il avait commencé à coaguler pour tenter de limiter les pertes. Mais cela suintait. Les chairs avaient gonflé. Comme en témoignait l’œdème autour de chaque marque de dent. Ellendrine avait rarement reçu une blessure si sévère, en dépit de tous les risques encourus dans ses précédentes aventures. La blessure ne tarderait pas à s’infecter. Avec un incube, c’était l’amputation ou la septicémie assurée en l’absence de soin.

Appuyée sur un coude, elle découvrit la pièce autour d’elle. Un bureau poussiéreux aux fenêtes cassées. Cora gisait non loin d’elle, ses membres dans une position aux angles incongrus. On aurait dit une poupée de chiffon jetée en l’air et abandonnée là par un enfant versatile. Elle devait s’assurer qu’elle respirait toujours. Mais d’abord, elle devait faire quelque chose pour stabiliser sa situation.

Le totem se trouvait non loin, elle le rangea précieusement. Puis, tenta de se défaire de son sac à dos pour en sortir un kit de secourisme compact. L’Alliance préparait les archéologues aux premiers soins. Elle avait elle-même reçu une formation de suture, qui datait un peu. En l’absence de Farouk, pas le choix, elle devrait suivre leur protocole de soin.

Elle déplia une petite bâche en plastique, pliée en une infinité de rectangles, pour délimiter un espace de travail sain, se désinfecta les mains et entreprit de disposer méthodiquement les différents outils devant elle. Bandages, ciseaux à bout rond, désinfectant, aiguilles recourbées, eau, coton, compresses… Nostell arriva à ce moment là.
L’Aramilane avait tressailli.

-« Je suis contente que vous soyez en vie, Nostell. »  dit-elle faiblement, ses cheveux défaits.
Un sourire triste se peignit sur ses traits au constat de la vilaine blessure qu’elle portait à la main. Mais peut-être que ceux de sa race avaient des dons de guérison augmentée ?
-« Comme vous voyez. Ici, ce n’est pas la grande forme… Artémis et Farouk sont avec vous ? »  demanda-t-elle d’une voix ténue.
-« Je suis navrée que nous en soyons arrivés là. Nous avons encore une chance de nous en sortir, mais nous devons rapidement désinfecter et soigner ces blessures. Aidez-moi, je vous en prie… regarder si Cora respire… et l’étendu des dégâts à son bras. »

Il allait de soi que Nostell avait aussi besoin d’aide. Néanmoins, il lui paraissait évident qu’elle était encore solide sur ses deux jambes. Les marches effondrées leur feraient gagner un sursis. Sans doute que les incubes ne pourraient pas gravir les étages jusqu’à eux.

Des plis marbrèrent son front au moment où elle essaya de nettoyer ses plaies. Aucune impureté ne devait subsister. Le saignement repris de plus belle. Elle aspergea la bouillie sanglante d’alcool en laissant échapper un cri. Des gouttes de sueur perlaient sur son front. Il allait falloir recoudre… mais elle n’était pas la seule à nécessiter des soins. Et l’infection était prioritaire sur le saignement.

Une seringue d’antibiotique entre ses mains, elle injecta par portion le sérum autour des berges des plaies en se mordant la langue pour ne pas crier.

C’est à ce moment qu’Artémis déboula sous forme de loup. L’archéologue manqua de lui jeter la seringue au visage dans un réflexe de peur, voyant un instant la silhouette d’un incube. Le voir arriver sous forme animale restait la moins étrange des choses dans leur situation.

-« Vous êtes en vie ! » fit-elle, soulagée. "Farouk ? » esquissa-t-elle, tendue.
Ils auraient bien eu besoin d’autres mains pour les soins, mais les pattes du loup ne seraient pas utiles. Avisant Nostell :
-« Comment va-t-elle ? C’est grave ? »
Indubitablement, il fallait réduire la fracture et répéter le nettoyage et la désinfection, puis le traitement aux antibiotiques.
-« Attendez ! D’abord, nettoyez-vous les mains. Et mettez ces gants… Ils sont à côté du scalpel. Puis, venez m’aider… je dois agrafer… » finit-elle avec une grimace de dégoût.

Au début, elle tenait l’agrafeuse et voulait que Nostell rapproche les bords des plaies. Mais elle était incapable de s’infliger cela à elle-même et remuait trop. Elle finit donc par inverser les rôles. Farouk saurait la recoudre. En espérant qu’aucun nerf ou aucune artère ne soit touchée.

-« J’ai une dose massive d’antibiotiques à spectre large pour chacune. Mais guère plus. Ca ne suffira pas… mais il y en a plus à bord de l’Albatros. Pour le moment, ça devrait suffire. » commenta-t-elle fiévreusement.
« Nous devons nous reposer. Reprendre des forces… Artémis ? Seriez-vous assez gentil pour inspecter le périmètre ? J’ai commis un crime impardonnable pour une cartographe. Je n’ai aucune idée du terrain que nous avons traversé ni d’où nous sommes situés. Bref, je suis perdue. »
Les larmes lui brouillèrent la vue quand Nostell appliqua les deux dernières agrafes. Une compresse vint masquer et protéger son mollet, avant de le bander serré.
-« Faites-moi voir votre main. demanda-t-elle avec douceur. Et une bonne dose de culpabilité pour avoir fait travailler son employée avec une main amochée.

-« Je ne suis pas médecin, mais voyons ce qu’on peut faire. Espérons que les lésions ne soient pas importantes. »
Farouk arriva enfin. Sans le Warg, qui ne passait pas l’encadrement de la porte et avait du rester garder la cage d’escaliers. Le sang revint aux joues d’Ellendrine. Jusque là, elle passait pour une naufragée éperdue tentant de rester à flot. Voir son ami indemne lui redonna espoir.

Elle n’eut pas besoin de lui donner d’instructions. L’ex sentinelle connaissait sa place et savait quoi faire sur un champ de bataille comme dans une infirmerie de fortune. Il s’empara de son kit de secours et se plaça aux côtés de Cora. Après avoir placé une étoffe roulée sous sa nuque et ses genoux, il inspecta son bras.

-« Vous m’entendez, Cora ? C’est Farouk. Vous êtes en sécurité dans un bâtiment à Cicada. Je vais vous soigner. »
Ses mains musculeuses palpèrent avec une étonnante douceur la périphérie des chairs tuméfiées pour identifier les zones de déchirures et de saignement, ainsi que la saleté. Il vit la fracture, mais se demanda aussi si elle n’avait pas pris un coup sur la tête et ne souffrait pas de commotion cérébrale.

-« Vous avez un os cassé à l’avant-bras. Je dois réduire la fracture. Vous êtes d’accord ? » demanda-t-il de sa voix profonde et enveloppante.

-"Je suis sûr que ces fichus blumeux travaillent avec les incubes!" pesta tout à coup l'archéologue, en essayant maladroitement d'aider Nostell.

A ce stade, il paraissait presque illusoire de continuer. L'heure était au bilan et à la concertation. Il faudrait faire preuve d'ingéniosité ne serait-ce que pour rejoindre l'Alabatros s'ils annulaient la mission.



Dernière édition par Ellendrine Brightwidge le Dim 20 Oct - 4:16, édité 2 fois
Mer 25 Sep - 15:21

The Goblin Truth - Finale

starring Jane Kaldwin & Nostell An'mbeidh & Ellendrine Brightwidge & Artémis de Goya

Impossible de savoir combien de temps j'étais resté dans les vapes mais je pus remuer et peu à peu je sentis que la douleur revint. Elle fut à peine plus supportable. Au moins, j'étais encore en vie mais par les esprits dans quel état...

Autour de moi, ça s'agitait un peu. J'étais encore à moitié dans le cirage et je voyais flou, j'entendais comme si tout était de manière très lointaine. Je reconnus la voix d'Ellendrine mais elle n'avait pas l'air de s'occuper de moi. Merde mais ils allaient me laisser crever là... ? J'essayai de me relever ou au moins de bouger mais mon corps était endolori voire engourdi et ce fut un calvaire ne serait-ce que pour essayer de remuer. Comment est ce que... Je laissai échapper un râle de douleur en grimaçant. Comment pouvait-on être aussi mal avec un bras en charpie ? Et encore ! Je pouvais m'estimer heureuse que cette sale engeance ne soit pas repartie avec mon bras entier ! Uaahhhh...

Je me sentis à peine émerger, rien que de respirer m'en coûtait. J'avais déjà été blessée quand j'étais militaire mais je n'avais jamais été aussi mal. J'avais chaud, de temps à autre, je sentais ma tête qui tournait... Mon masque en moins mais la situation était plus urgente que mon étoffe. Heureusement, Farouk m'enveloppa de sa présence et commença à me parler comme le firent les toubibs que j'ai connu en opération. L'homme noir était près de moi et contrairement aux autres, je l'entendis plus clairement voire je pouvais voir son air concentré de près. Oui... Oui je vous entends... Farouk... V-vous êtes une bénédiction... Je refis peu à peu surface et put voir de façon un peu plus nette la scène comme un myope qui aurait remis ses lunettes. GNNHHH... Non sans blague... Oui, faites ce que vous pouvez, Farouk... Je fus prise en charge.

La montagne de muscles qu'était ce type me surprit par sa dextérité et sa délicatesse quand il me soigna. Farouk. L'arrière de mon gilet... J'ai un nécessaire de premiers soins supplémentaires s'il vous faut... gnhhh... du matériel de plus... Ou si ça peut aider les autres... Je tournai la tête pour voir Ellendrine en train de soigner Nostell qui avait morflé. Artémis lui avait l'air en meilleur état... Mais mon œil fut immédiatement attirée par la bouboule aux côtés de la strigoi. Elle avait sauvé mon petit Bob ! Je fis un soupir de soulagement de courte durée car ça n'empêchait pas que j'étais frustrée. Quelle merde... maugréé-je alors que mon bras fut calé contre mon corps.

Lun 30 Sep - 21:47

La danger, pour le moment arrêté, le Change-Peau décida de retrouver son apparence humaine. Farouk était de loin le plus utile du groupe. En plus d’avoir permis à chacun de battre en retrait, il semblait être le seul capable de s’occuper des premiers soins. Artémis n’était pas le plus friand des premiers soins. En effet, s’il pouvait se soigner lui-même, l’ensemble des expéditions étaient systématiquement composées d’un soignant. Il n’était donc pas nécessaire d’apprendre à soigner autrui. Néanmoins, des situations comme celle d’aujourd’hui nécessitaient des compétences pouvant permettre à chacun de soigner son camarade. Il ne dit pas, mais le vagabond remercia intérieurement Farouk. Sans lui, tous seraient morts sous ses yeux.

« Eh ben… Un peu plus et notre mission se serait achevée avant même d’avoir commencé. Un beau petit comité d’accueil. Inutile de nous rappeler que la vigilance est de mise à partir de maintenant et jusqu’à la fin de cette expédition. Nous n’aurons pas de seconde chance. »

Cela, personne ne l’ignorait, mais le Portebrume se devait de le répéter. Il jeta un coup d’œil par l’une des fenêtres présentes dans la pièce. Ce qu’il vit l’écœura profondément. Ses poils se hérissèrent comme le feraient ceux d’un loup. En bas, dans la rue qui se trouvait juste en-dessous, on pouvait apercevoir une nuée d’incubes, accompagnés de quelques jiangshis, eux-mêmes accompagnés d’une Mère des Morts. Les premiers, s’ils faisaient attention et s’organisaient un peu, ils pourraient s’en sortir. Quant aux secondes, leurs chances de survie s’amoindrissaient considérablement. Et avec la dernière, c’était mission impossible. Les légendes disaient de nombreuses choses, notamment que l’apparitions des mères provenaient de très grandes souffrances. Pire encore que celles des jiangshis

Tant qu’ils se faisaient discrets, ils ne craignaient rien. Néanmoins, en regardant au loin, l’homme aux cheveux d’albâtre resta songeur. Cette rue semblait précisément mener dans leur direction souhaitée : la basse-ville. D’après les manuscrits récupérés précédemment, tout indiquait que ce qu’ils recherchaient se trouvait là-bas. Et il était évidemment impossible d’emprunter cette voie pour y accéder. D’autres itinéraires, toutefois plus longs, étaient envisageables pour contourner la menace. Or, dans l’état actuel des troupes, était-ce bien sage de rallonger la marche ? Probablement mieux que de se retrouver dans cette mêlée. D’autant plus que l’Exerus pourrait s’avérer être une nouvelle fois utile.

« Nous allons devoir changer nos plans et emprunter une autre voie. Celle qui semblait nous mener à destination n’est… plus empruntable. », fit-il en observant brièvement sa petite troupe. Un échange de regards avec Farouk permit à ce dernier de comprendre de quoi il retournait. « D’un côté, j’ai bien envie que nous accélérions le pas ; d’un autre côté, je préfère que nous en gagnions pour permettre à tous de bien récupérer. J’ai… comme un mauvais pressentiment. »

Ils s’étaient enfoncés trop loin dans la Brume. Elle n’aimait pas ça. Pas du tout. Elle appréciait Artémis mais pas ses camarades. Ils le payeraient tous.
Mer 2 Oct - 15:32

La vérité gobeline - partie 3

Réunion d'après désastre en compagnie de Jane Kaldwin, Ellendrine Brightwidge et Artémis de Goya

Elles avaient trouvé refuge dans un bâtiment à plusieurs étages dont les nombreuses vitres avaient été brisées. Nostell s'en réjouissait - sans toutefois le laisser transparaître - mais demeurait avant tout très vigilante. Bien plus que tout à l'heure, avant cette rencontre aussi douloureuse que fortuite avec les incubes.
J'ai toujours préféré les félins. Et ce n'est sûrement pas après cette fâcheuse rencontre que je vais changer d'avis.
Par bonheur, son employeuse et Cora avaient survécu à la confrontation. La seconde ne payait pas de mine tandis que la première s'efforçait de préparer les lieux pour ce qui ressemblait fort à une opération médicale. Etant donné l'état dans lequel Nostell les avait trouvé, l'initiative prise par la Lady n'était vraiment pas de trop dans cette histoire.

- Allons... je n'allais tout de même pas vous abandonner aussi rapidement, sourit la strigoi qui s'efforçait de ne pas penser à sa main lancinante.

Après avoir jeté un dernier coup d'œil alentour, elle s'approcha du duo mal en point et posa un genou à terre. Retrouver un rythme de respiration lui prit un petit peu plus de temps que prévu ; la faute à l'utilisation récente de son nascent mêlée à sa course effrénée à travers les diables à quatre pattes.

- Artémis et Farouk sont restés derrière, déclara-t-elle. Je ne pouvais malheureusement pas leur être d'une grande aide.

Nostell n'aimait pas avoir à le reconnaître. Les aveux de faiblesse ? Très peu pour elle ! Son crédo d'ex-assassine n'avait pas changé : "marche ou crève". Tout à l'heure, elle avait plutôt choisi de courir.
Ce devrait être à moi de m'excuser. Même si je ne suis pas la seule fautive dans cette histoire. Pour le coup, je n'ai pas été à la hauteur. Et les autres en ont payé le prix. Certaines plus que moi.
Notamment ces deux-là...
Elle déposa soigneusement l'automate coincé dans son état sphérique.

- Inutile de vous excuser. Ce sont les risques du métier, non ? Limitez vos mouvements. Je vais vous aider.

Comme demandé, la mercenaire s'en alla examiner Cora qui s'était vraisemblablement évanouie. Elle mesura son pouls avant d'entreprendre de la faire basculer dans une position plus confortable. L'odeur de son sang était forte. Aussi Nostell dut prendre davantage sur elle, conserver son sang-froid et se fixer des objectifs clairs.
Mets de côté la douleur. Oublie ta soif. Pense survie et soins. Tout le reste ne doit pas effleurer ta conscience.
La strigoi respirait avec la bouche. Une bonne stratégie, en l'occurrence.
Ce n'est qu'après avoir vu ce qu'il y avait à constater qu'Artémis fit son grand retour sous forme de loup.
Pas très intelligent de sa part. J'aurais pu faire feu par erreur.
Heureusement qu'elle avait rangé son arme dans son étui.
Tandis que le canidé effectuait sa froide inspection, Nostell échangea avec son employeuse mal en point.

- C'est bien ouvert. Et l'os est, à première vue, salement touché...

Lady Brigtwidge lui intima plusieurs petites choses essentielles mais qui auraient très bien pu paraître bénignes : se nettoyer les mains, mettre des gants, éviter les gestes brusques...

- Bien. Merci.

Travailler avec une main endommagée ? Nostell savait faire, oui. Ce n'était point chose aisée, certes, mais grâce à son ambidextrie elle se montrerait plus capable qu'aucun autre manchot.
Mais je reste infiniment plus douée pour détruire plutôt que pour reconstruire.
Agrafer les plaies. Un boulot écœurant pour n'importe qui ! Néanmoins, la mercenaire supportait bien cette vision. Là où tuer quelqu'un à l'arme blanche ne la répugnait guère, planter les yeux sur des chairs labourées ne la gênait pas plus que cela.
Une petite prime serait la bienvenue.
Pensée cupide qui eut le mérite de la faire sourire en coin.
Le visage de son employeuse trahissait sa souffrance, aussi se garda-t-elle de lui faire part de sa modique réclamation.
Finalement, les agrafes furent posées et les bandages installés.

- Félicitations. Nous n'aurons pas besoin de couper.

Monstre d'humour !
En partie soulagée de sa blessure traitée, Lady Brightwidge s'intéressa à sa main. Nostell baissa également les yeux dessus. Elle n'avait pas rechigné à verser de l'alcool dessus, un peu plus tôt, pendant qu'elle s'était lavé les mains ; seulement serré les dents très, très fort.

- Je sens mon cœur battre jusque dans mes doigts, dit-elle, toujours avec cette pointe d'humour dans la voix. (Elle se voulait drôle à des moments effroyables, la bougresse !) J'aurais plutôt tendance à croire que c'est bon signe. Pas vous ?

Les soins demeuraient nécessaires. La salive d'incube n'était pas un fluide appréciable.
En outre, Farouk avait refait son apparition. Il fut prompt à leur donner un coup de main, et notamment à se tenir au chevet de Cora avant de s'y mettre pour de bon.
Un homme pour le moins intéressant, songea-t-elle en les écoutant parler. On croirait entendre un docteur. Son intervention ne peut lui être que bénéfique.
Cette tâche, Nostell se savait incapable de la remplir. Le risque d'aggraver la blessure de Cora étant beaucoup trop important...
Cela faisait longtemps que je n'avais pas éprouvé pareil sentiment d'impuissance.
La mercenaire jugea préférable de la mettre en veilleuse. Du moins jusqu'à ce qu'Ellendrine, qui se découpait en quatre pour l'aider à rafistoler sa main, rejetasse la faute sur les blumeux.

- Inutile d'en vouloir à ces oiseaux de malheur. Il y a fort à parier que leur survie dépend en grande partie des charognes que leur laissent les incubes, supposa-t-elle sans émotion aucune. Nous sommes tout autant responsables de ce qui nous est arrivé. Sur ce point, je rejoins Artémis : la vigilance, maintenant plus que jamais, reste de mise.

Mais quid de leur mission ? Allaient-ils la poursuivre comme si de rien n'était, ou bien rebrousser chemin et rejoindre l'Albatros an vue d'initier un meilleur départ ?
Aux dires du rôdeur, Nostell secoua la tête.

- De toute évidence, Lady Brightwidge n'est pas en condition pour "accélérer le pas" et Cora non plus. Une prochaine rencontre fortuite avec d'autres incubes serait forcément la dernière pour le groupe entier.

Quelle merde, comme l'avait dit Cora, oui !
Mais d'une certaine façon, cela aurait pu être pire...
Bien pire.
Et pourtant, nulle réjouissance ne se lisait sur son visage de glace.
Dim 6 Oct - 14:15

A l'abri du terrier

Où allons-nous?




Le cri des blumeux jalonnait la rue. Du haut de votre étage, la seule vision que vous renvoie le goudron est un long fleuve de mort.

Ciccada n’était-elle plus que cela? La mort? Aux mains de la Brume depuis bien trop longtemps, les seuls survivants étaient ceux qui avaient déjà connu l’autre côté. Curieux caprice de la Malicieuse - alors que vous pansez vos plaies douloureusement et avec les moyens du bord, affronter la rue de front ne vous semble plus être une bonne idée, et les gobelins vous manqueraient presque.

Dans cet interlude, on rallume le petit automate - Sam. Ses circuits mis à rude épreuve par la présence de l’Exerus un peu plus tôt se réveillent péniblement, et il a besoin d’un peu plus de temps que d’ordinaire pour recouvrer l’entièreté de sa conscience. Repérer la voie, trouver une issue… Fort de ses instructions; il s’élance, disparaît pendant une grosse heure, si bien que vous croyez qu’il a complètement disparu.
Pourtant, le voilà qui réapparaît, couvert d’une bouillasse malodorante.

J'ai repéré trois passages pour la basse-ville: Par les égoûts sous le bâtiments, par une ruelle parralèle, ou par les toits de maisons plus basses accessibles derrière le bâtiment.

Il s’arrête, vraisemblablement, rien d’autre ne serait sûr. Choix cornélien, dilemme épineux. Quelle voie suivre?  




Dernière édition par Lö le Lun 7 Oct - 19:17, édité 1 fois
Lun 7 Oct - 16:45


Voie des airs, voie des terres...

Jane + Bob - Nostell - Artémis - Farouk et Crag (PNJ)



La cheffe d’expédition se remettait à peine de la scène qui avait failli les précipiter dans l’abîme. Tous étaient venus librement pour satisfaire leur goût de l’aventure et leur curiosité. Mais cette percée dans la brume avait été rendu possible par l’entremise de ses moyens matériels. A ce titre, elle se sentait responsable de leur déconfiture.

Plus de la moitié des membres de l’équipe étaient éclopés, pour ne pas dire hors d’état de nuire, concernant Cora. Elle passa un temps à essayer de calmer ses pensées et à se remettre elle-même du choc une fois que Farouk eut prodigué aux femmes de remarquables soins, en l’absence d’infirmier. Tout le monde avait été recousu. Le nécessaire de soin de Cora offrait une rallonge en antibiotiques, bandes et désinfectant, s’ils mettaient trop de temps à s’échapper de Cicada. Et une atèle avait été confectionné pour Cora avec l’un des instruments de cartographie de la scientifique, qui faisait la moue.

-« Quoi ? Tu ne te sers pas de la moitié du bric-à-brac que tu amènes sur le terrain… et puis, c’est moi qui le porte à chaque fois. » se permit de chicaner Farouk.

Scène peu commune, Ellendrine resta sans voix, comme une petite fille prise en défaut. Il fallait dire qu’il était rassurant de pouvoir s’appuyer sur quelqu’un de fort quand elle se sentait faible. Pendant qu’elle ne calculait pas trop ce que faisaient les autres, Artémis continua son repérage des environs et Sam inspecta les sorties du bâtiment.

De son côté, Ellendrine hésitait encore, entre abandonner la mission et continuer. Dilemme cornélien. Les autres ne semblaient pourtant pas l’envisager un seul instant. L’humour mordant de Nostell la fit presque sourire d’horreur, à l’idée de son amputation manquée. En fait, le groupe semblait avoir sa dynamique propre, elle n’avait qu’à s’y rallier.

-« Merci Nostell. Vous avez su dédramatiser la situation. Sans vous, je n’y serai pas arrivé… je ne sais pas si on peut dire que c’est une bonne nouvelle pour ces battements… Au moins vous sentez quelque chose, mais surveillez attentivement tout changement de ce côté. Les blessures ne doivent surtout pas s’infecter. Nous sommes à plusieurs jours d’Opale… je retiens que pour les prochaines expéditions, il nous faudra au minimum un infirmier militaire attaché au vaisseau...
allez-vous mieux, Cora? »


Elle remercia intérieurement la strigoi d’avoir pitié de sa démarche incertaine. Ellendrine se mit en quête d’une canne de fortune pour moins peser sur sa jambe. Avancer serait douloureux pour elle, mais elle ne voulait pas être un frein à la mission, aussi décida-t-elle de serrer les dents.

Appuyée sur ce qui ressemblait vaguement à un manche à balai, elle clopina jusqu’à Artémis pour contempler l’ampleur du désastre. Son regard se durcit, figé sur un invraisemblable attelage de morts-vivants.
-« Une telle réunion de créatures éparses ne peut pas être naturelle. Blumeux, incubes, jiangshis… et aucun ne s’en prendrait aux autres groupes ? »
Elle tressaillit au moment où une mère-des-morts se figea, avant de tourner soudainement son long cou vers les fenêtres. Son corps instinctivement plaqué contre le cadran, elle retint son souffle. Encore une fois, elle était partagée entre attendre qu’ils reprennent des forces et avancer. Leur cachette semblait sûre pour le moment. Personne n’avait envie de dormir plusieurs nuits dans l’antre des morts… mais ils étaient blessés. En même temps, si leur état empirait, cela ne faisait que compromettre leur chance de trouver du secours dans l’Albatros…
-« N’avez-vous pas l’impression que cette marée de morts-vivant agit comme si elle obéissait à un schéma ? C’est étrange… »

Pour rien au monde, elle ne se serait risquée au plancher des vaches. Elle offrit à qui voulait des substituts calorifiques pour se requinquer, des pâtes soit très sucrées soit très salées et bourrées d’électrolytes. Le brave petit robot revient sur ces entrefaites. Il fait tout le boulot !

Chaussant discrètement ses gants de Lusta, elle sent la traction du cristal divin dans la direction tentatrice proposée par Artémis et Sam. Quelques idées éclatent…

-« J’ai encore en mémoire notre rencontre avec les calypèdes et le décapode dans la montagne… si autant de prédateurs sont en surface, il se peut que d’autres se soient repliés dans les sous-sol ! »
-« Et les espaces confinés limites mes possibilités. Les balles rebondissent... » opina Farouk.
-« Je ne veux pas marcher dans la rue, sauf si nous y sommes obligés… regardez ma jambe… et puis comment descendre une échelle dans les égouts ? Pensez aussi aux infections de nos blessures… à ce que je sache, ils ne peuvent pas voler… les toits sont la meilleure voie, selon moi. »
Bien sûr, il fallait voir la gueule des toits. Mais là encore, l’archéologue avait une idée.
-« Le totem d’exerus n’est pas le seul en ma possession. Je dispose également d’un pégase très rapide. Je suis prête à lui faire faire de nombreux allers retours et sauts de puces entre les bâtiments si certains sont trop éloignés ou glissant… Artémis… pensez-vous que vous seriez capable de nous aider à franchir un pont aérien ? »
Sa mémoire lui rappelait les prodiges dont il était capable, à défaut de les avoir bien identifié. Elle attendit qu’il développe avant de s’intéresser à Farouk.
« Et toi, maîtriseras-tu assez l’attraction pour nous faire passer à certains moments sans danger si c’est la seule option ? Si nous ne faisons pas de bruit, je crois que c’est la meilleure façon de passer inaperçus. »

Dans son idée, il serait toujours temps de se raviser si la situation changeait et que les égouts devenaient l’unique option. Mais elle préférait réduire au maximum la distance à parcourir dans ces conditions. Farouk avait l'air très circonspect à l'idée d'attirer des blessés sur des dizaines de mètres au-dessus d'un tapis de jiangshis. Il s'agissait d'une manipulation complexe et "roulante" des zones d'attraction. On ne voulait pas venir s'écraser sur la façade d'en face... Le long silence qui suivit ses mots offrait un espace aux réflexions de chacun.


Dernière édition par Ellendrine Brightwidge le Dim 20 Oct - 4:23, édité 1 fois
Ven 18 Oct - 12:55

The Goblin Truth - Finale

starring Jane Kaldwin & Nostell An'mbeidh & Ellendrine Brightwidge & Artémis de Goya

Mon état s'améliora légèrement. J'avais l'impression d'être un peu défoncée avec la prise de médicaments accompagnant ma prise en charge par Farouk mais au moins je pouvais me relever. L'homme me mit mon bras en écharpe après l'avoir stabilisé avec une attelle. La douleur était toujours forte mais plus supportable. Dans mon malheur, j'ai eu un peu de chance car mon bras droit était indemne. Je me servis de ce dernier pour me relever et constater à quel point nous faisions pâle figure. Ma première œillade fut pour Nostell, en piteux état aussi. Puis les autres... Je lâchai l'appui de Farouk pour faire quelques pas et mes jambes bien qu'encore lgèrement engourdies purent se mettre en mouvement. Je fis un bref soupir de soulagement, je pouvais marcher ce qui était déjà rassurant. Merci Farouk fis-je avec une tape amicale sur l'épaule musclée de l'homme noir avant de remettre le masque sur mon nez et bouche.

J'ai connu mieux Ellendrine mais grâce à Farouk, je vais mieux et je peux marcher. Je m'assurai par réflexe que mon arme était toujours attachée à ma cuisse et le nombre de chargeurs à disposition. Ça sera une galère si je devais recharger mais au moins, je pouvais me défendre. Je laissai l'archéologue prendre la parole avant que je ne revienne vers Nostell. Un regard inquiet l'interrogea mais je compris qu'il ne fallait pas m'en faire à en juger par la réponse que je reçus. Je bloquai un instant sur son expression glacée... puis je reportai mon attention sur mon petit Bob/Sam. Quelques traces de coups mais il était globalement opérationnel. Je le remis en route suivant une procédure que je connaissais par cœur et je constatai avec un brin d'amertume que mon automate mit plus de temps que d'habitude à se charger et à reprendre vie.

Sam, parle moi demandai-je à mon drone après l'avoir posé sur la table la plus proche. Je n'eus pas de réponse immédiate comme à son habitude. Sam, parle moi ordonnai-je cette fois un peu plus autoritaire. Une réponse vint mais une seconde de plus que je ne l'espérai. À votre service, mademoiselle Raikes. Je charge les paramètres de la dernière mission en cours... À mon grand soulagement, il se remit au travail mais je dus attendre encore pour qu'il soit pleinement opérationnel. Comme si de rien n'était, il s'éleva de quelques centimètres de la table et me fit des yeux souriants puis déplia un bras pour faire signe à la strigoi dans mon dos. Sam, nous sommes dans la merde. Scanne les environs, trouve nous une issue. Rappelle toi de l'objectif de la mission, repère nous une voie pour nous sortir d'ici. Nous devons éviter tout engagement avec le moindre hostile sur la route, nous ne sommes pas en état. Sam hocha du corps. Compris, mademoiselle Raikes me répondit-il avec une légère frayeur dans la voix. L'automate fila silencieusement.

Je me tournai ensuite vers Ellendrine. Vous avez raison. Quelque chose contrôle ces saloperies. Je regrette presque les gobelins... Je repensai fugacement à la bataille contre ces sauvages, où une montagne de cadavres s'était élevée et comment la masse de ces peaux vertes se foutait éperdument des pertes alors que tout groupe normalement intelligent se serait replié. Bob/Sam, mon petit robot, revint plus vite que je ne le pensais et me fit immédiatement son rapport. J'ai repéré trois passages pour la basse-ville. Par les égouts sous le bâtiments, par une ruelle parallèle ou par les toits de maisons plus basses accessibles derrière le bâtiment. Ellendrine prit aussitôt la parole et je la rejoignis sur ses déclarations pleines de sens selon moi. Je suis d'accord répondis-je en la regardant. On fonce dans un piège en prenant par les égouts, on fonce dans la gueule du loup en prenant par les rues. Les toits me semble aussi la meilleure option et c'est encore mieux si on peut disposer d'un pont aérien, on peut peut-être même demander un appui de votre zeppelin... Préparez vous à partir pour les toits dis-je en regardant le groupe. Je fis signe à mon drone de me rejoindre.

Sam 19 Oct - 13:05

La vérité gobeline - partie 3

Concertation en compagnie de Jane Kaldwin, Ellendrine Brightwidge et Artémis de Goya

Paradoxalement, le fait d'avoir écoulé un large pan de son existence en enfer l'aidait à ne pas perdre la tête. La strigoi avait depuis longtemps accepté l'idée que la Mort pouvait faucher n'importe qui à n'importe quel moment. Sa faux, symbolique, invisible, voyageait partout en Uhr et bien au-delà. Ici, à Ciccada, elle n'avait fait que les effleurer.
Quelle chance !
Son employeuse la félicitait pour son optimisme délicieusement écœurant. C'était presque flatteur. Mais la mercenaire n'était pas du genre à s'émouvoir si facilement. A vrai dire, à cause de sa longue formation de tueuse, Nostell se sentait plus proche de l'automate que de l'Homme.

- Inutile de me remercier. L'important, c'est que tout le monde tire sa propre leçon de ce fâcheux épisode, conclut-elle. Nous sommes méchamment endommagés, certes, mais la vie ne nous a pas quittés pour autant.

Leur souffrance en était ni plus ni moins la preuve.
Cora Raikes avait repris des couleurs. Son bras en attelle ne lui serait pas d'une grande aide avant un bon bout de temps mais au moins était-il resté accroché.
Une main croquée contre un avant-bras broyé. En comparaison, je m'en tire à bon compte.
Cela ne lui faisait pas plaisir pour autant. Intérieurement, la mercenaire compatissait. Mais il ne lui était pas question d'exposer cette faiblesse au grand jour. Si elle appréciait la détective, Nostell jugeait le moment inopportun pour se rapprocher d'elle.
J'ai déjà baissé la garde une fois, avec les blumeux et leurs collaborateurs incubes. Présentement, m'accaparer l'attention des autres n'est pas une option fiable sur le long terme.
Elle se glissa en retrait, préférant écouter plutôt que de participer à l'analyse de leur environnement mortel. Au-dehors, les damnées monstruosités s'étaient comme associées. Lady Brightwidge et Cora Raikes suspectaient qu'une entité obscure œuvrait à leur unité, bien à l'abri des regards.
En d'autres termes, sans couper la tête de leur dirigeant, nous n'avons absolument aucune chance de disperser cette troupe malodorante. Et si ce chef invisible est aussi tangible que la Brume elle-même, je ne peux que nous souhaiter énormément de courage.
Au son de la voix de sa propriétaire légitime, Sam fut réactivé et missionné. Assise dans un coin, Nostell le regarda partir avant d'abaisser les paupières. Un peu de repos ne pouvant que lui faire du bien...

Le robot n'avait pas pris son temps. Ses sens toujours en éveil, la strigoi l'entendit rappliquer avant les autres. Elle fit jouer les doigts de sa main tandis que Sam leur faisait part de ses multiples découvertes.
Une ruelle parallèle prétendument déserte, un galerie labyrinthique habitée par les rats ou une succession de toits avalés par le brouillard.
Le simple fait d'imaginer la voie des égouts la fit grimacer. Dans sa prime jeunesse, Nostell y avait passé beaucoup trop de temps à croquer dans du rat - et, le jour de son "recrutement", dans la carotide d'un enfant de son âge. Ces souvenirs la hantaient et la hanteraient toujours. Elle était tout à fait capable de s'orienter dans ces grand tuyaux puants, en ne laissant rien transparaître de ses émotions, mais... à quel prix ?
Lady Brightwidge en était déjà à imaginer leur progression, et il s'avérait que les toits leur conféraient une marge de manœuvre beaucoup plus intéressante - à défaut d'être vraiment sûre.
Cora Raikes, elle, en était persuadée.

- Les toits, confirma Nostell en se relevant avec souplesse. Même si la Brume nous entoure là-haut, nous y verrons toujours plus clair que dans un tunnel nauséabond. Et l'eau croupie, en l'occurrence, est susceptible de renfermer quantité d'immondices qui nous vaudront tout sauf du bien. (Elle s'échauffa les poignets, évaluant instinctivement la douleur de sa main bandée.) Que dire des coins de rues et de leurs nombreux angles morts ? Une embuscade, et nous sommes cuits. Alors à moins que l'un d'entre vous envisage sérieusement de se faire dévorer vivant par une meute d'incubes, notre parcours s'annonce tout choisi.

La strigoi attendit tout de même l'avis des autres. Chacun était en position de donner son avis. Ils possédaient tous des compétences propres, particulières, qu'ils n'avaient peut-être pas totalement exploitées.
Dim 20 Oct - 18:49

« Il s’agit sans aucun doute d’une volonté de la Brume. De tels rassemblements, même dans son antre, ne sont pas fréquents. », dit-il solennellement. « Nous approchons d’un lieu qu’elle désire garder secret, protégé. », adressa-t-il à Ellendrine qui s’était jointe à ses côtés. Chacun alla ensuite de son avis concernant l’itinéraire à prendre. Tout à fait normal dans un groupe. Néanmoins, comme il l’imaginait, les membres du groupe étaient assez peu friands à l’idée de parcourir les sous-sols. La voie aérienne était toujours plus rassurante, mais pas toujours plus sûre. Une chute et c’était la mort assurée. Les sous-sols seraient certainement infestés d’espèces répugnantes, mais le vagabond préférait voir le danger arriver plutôt que de le subir.

Mademoiselle Raikes semblait avoir repris des couleurs et ordonna la mise en route du groupe. Ellendrine semblait également prête de son côté, Nostell également. Ancien soldat, Farouk était par définition toujours prêt. Le regard du vagabond s’attarda quelques instants sur l’employée de la richissime archéologue. Ce n’était guère leur première rencontre, mais il ne parvenait toujours pas à la cerner. Pour l’heure, Artémis se terra dans le silence et suivit le groupe vers les toits. Il était ici pour accompagner après tout. Les toits demandaient de l’habilité et de l’équilibre. Farouk et Nostell n’auraient aucun problème. Jane, en pleine possession de ses moyens non plus, sauf qu’elle était actuellement blessée. Ellendrine savait également se montrer surprenante.

Ils montèrent sur les toits. La Brume était toujours parmi eux et dissimulaient partiellement l’enfer qui les attendait en contre-bas. Le vent soufflait légèrement et on pouvait apercevoir le ciel de leur position. Il y avait ici un sentiment de liberté, presque une sensation de bien-être quand on ne supportait plus d’être dans ce brouillard. Tous entendaient les borborygmes répugnants à leurs pieds. Une chute et c’était la fin. Le Change-Peau avança à pas de loup. La descente du bâtiment vers les toits fut délicate, mais réalisée avec brio et sang-froid. La suite n'avait rien de plus festif. Le chemin était étroit, glissant, et l’ardoise qui composait les toits, instable. Une erreur et c’est la fin, songea une nouvelle fois le vagabond. Autre difficulté : toutes les maisons n’étaient collées entre elles, il y avait naturellement des ruelles qui les séparaient. Farouk aidait Cora à prendre de l’élan avant son impulsion. Pour l’instant, les distances n’étaient pas importantes.

Mais tout ne pouvait se passer pour le mieux. Il devait toujours y avoir un bémol dans l’équation. Devant eux, nouvel interstice pour une ruelle, jusqu’ici rien de nouveau. Sauf que de l’autre côté, la maison était un petit immeuble et donc un peu plus haut. Ce coup-ci, il fallait une sacrée détente pour s’en sortir. En tête, le Portebrume prit le temps d’observer les alentours, les matériaux aux alentours et d’éventuelles issues. Les gouttières, pensa-t-il soudainement. Il effleura l’un de ses cristaux et s’amusa à l’apprenti sorcier. Au fur et à mesure que ses mains bougeaient, les gouttières et tuyaux de canalisation se mirent en mouvement, dans une dense aérienne dirigée par un véritable chef d’orchestre. Il les tordit, les assembla, les fixa. Le tout pris un peu de temps, ce ne fut pas une tâchée aisée. Au bout du compte, les aventuriers se trouvèrent face à une échelle.

« Passez devant moi, je maintiens la structure le temps de votre passage. », fit-il calmement dans un premier temps. En effet, à mesure que le temps passait, son énergie s’épuisait. « Et par pitié, accélérez ! Du nerf ! ». Il pestait mais gardait son calme pour ne pas s’épuiser inutilement. Il s’inquiéta du bruit provoqué pour cette construction. Cela allait forcément attirer des bêtes dans les alentours. Elles n’étaient pas très loin. Par ailleurs, eux non plus n’étaient plus très loin de leur objectif. D’où l’empressement de l’homme aux cheveux d’albâtre. Il fut le dernier à passer et remonta l’échelle sur le toit dans lequel ils se trouvaient. Plus grand, spacieux, plus haut. D’ici, ils pouvaient avoir un regard un peu plus clair sur leur avenir.

Artémis profita de court instant de répit pour récupérer. L’usage du magnétisme n’avait rien d’un effort anodin.