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Révélations de Baleine [FB]

Révélations de Baleine [FB] Brandw10
Dim 14 Juil - 22:09

Révélations de Baleine


Feat Atahara - 1899



Marchant dans les quartiers plus pauvre d'Aramila, j'essaye de rester autant que possible à l'ombre avec cette chaleur insoutenable. J'avais beau avoir traversé le désert, ce n'est jamais pareil que de devoir subir l'atmosphère suffocante d'une ville pleine de poussière comme celle-ci. Même si j'avais pris mes précautions en prenant des vêtements couvrant bien mon corps, je dois avouer qu'une telle chaleur n'est vraiment pas mon élément. Pour autant, je ne pouvais pas faire demi-tour. J'avais une mission à remplir, et j'étais si proche du but. Encore une demande de ces scientifiques du Magistère, mais cette fois ci ce n'était pas pour récupérer un objet étrange, mais confirmer des rumeurs sur une substance psychotrope. Le chercheur espérait que cela pourrait l'aider dans ses recherches sur la Myste, mais personnellement je me demandais si cela en valait vraiment la peine.

Mon enquête m'avait mené loin d'Opale, me faisant traverser un désert aride pour arriver en Aramila. Et là, suivant une nouvelle piste, je me retrouvais à devoir suivre la trace d'une prêtresse qui, semble t'il, avait le secret de cette substance si précieuse pour le chercheur. Les temples... voilà le genre d'endroit qui avait toujours le don de me mettre mal à l'aise. Je n'ai jamais compris le besoin des gens de croire en quelque chose qui n'existe pas, de remettre leur destin et leur décision en un être supérieur qui n'a sans doute aucun conscience de l'existence des autres mortels. Cette opinion bien entendu, je la gardais pour moi-même. Surtout dans un pays aussi pieu et conservateur qu'Aramila. Non pas que je n'ai pas envie de me faire lapider sur place... déjà que je devais essayer de me fondre dans la masse, ce qui n'était pas une mince affaire. Avec ma grande taille sortant de l'ordinaire, je dépassais facilement d'au moins deux tête la foule. Et même si j'avais des vêtements neutres et passe partout pour ne pas montrer que je suis une Tartare, difficile de faire en sorte à ce qu'on ne me regarde pas. Sous ma cape et essayant d'ignorer les regards posés sur moi par les passants, j'essayais de me retrouver dans ce dédale de rue. Je n'ai jamais été trop ville, et ici dans ces quartiers miteux qui se ressemblent tous, compliqué de pouvoir trouver son chemin. Mais au moins, je savais quoi chercher. Au final, abandonnant toute idée de trouver par moi-même l'endroit ou d'avoir assez de chance pour tomber dessus par hasard, je me résignais à demander mon chemin. Là, interpellant une dame qui semblait ranger des pots sur un étal, je m'approchais et lui posais la question avec un léger sourire, me baissant un peu pour ne pas trop l'effrayer avec ma stature.

"Excusez moi... je cherche le temple vénérant Tohorâ. vous pourriez me dire où le trouver ?"

La dame releva prestement la tête, une expression de confusion à peine dissimulée sur son visage. Je ne savais si c'était ma taille ou mon accent qui l'avait le plus perturbé, en tout elle ne se fit pas parier pour m'indiquer le chemin, comme si elle espérait se débarrasser de moi le plus vite possible. Elle pointa le doigt dans une direction et me donna rapidement d'une voix hésitante les instructions.

"Prenez.... la deuxième à droite, continuez jusqu'à la fontaine et ensuite... empruntez la rue avec le pilier bleu. Continuez tout droit et vous trouverez le temple. Vous.... vous saurez quand vous y serez."

Je fronçais un peu les sourcils sur ses derniers mots, mais je n'eu pas le temps de lui demander plus de précision qu'elle avait vite filé vers sa boutique. Bon... Je suppose que je dois me contenter de ça pour l'instant. La deuxième à droite.... par où elle avait pointé du doigt déjà ? Je tournais la tête, regardant dans la direction indiquée puis me mettais en marche. Je suivais à la lettre les instruction, reconnaissant les différents points de repères comme la fontaine et le pilier bleu. Je marchais un moment, mais toutes les maisons semblaient se ressembler. Comment est ce qu'elle peut savoir que je reconnaitrais le temple quand je le verrais ? J'étais plus que dubitative.... Pour autant, elle eut raison. Alors que je marchais d'un pas actif, mon regard fut attiré par un édifice des plus étrange. Je m'arrêtais instinctivement devant, levant des yeux écarquillés pour voir ce que je n'arrivais pas à comprendre.

"C'est quoi de bazar de temple..."

J'avais laissé échappé ces quelques mots dans un murmure, et pourtant il n'y avait pas plus grande vérité. Jurant terriblement avec ce qui l'entourait, ce temple était une ode à l'océan, pour sûr. La devanture était pleine de coquillages qui semblaient avoir été incrustés dans les murs, et de grands vitraux bleu chatoyants. Il y avait également une baleine juste sur la devanture de la porte. C'était bien la première fois que je voyais un tel édifice. Il ... détonnait grandement avec le reste des maisons dans le quartier, pour sûr. Mais nul doute que ce devait être un temple dédié à une déesse de la mer. Je poussais un léger soupire et me décidais à rentrer. Quand faut y aller, faut y aller. Je poussais la porte doucement et rentrais dans l'édifice, fermant la porte derrière moi. Je me demande ce à quoi le temple doit ressembler à l'intérieur....

Lun 22 Juil - 17:33

Révélations de Baleine


Feat Tullia - 1899



Atahara se tient au centre de la grande salle du temple de Tohorâ, une pièce vaste et lumineuse, baignée par les rayons solaires filtrés à travers les vitraux bleus. Ces vitraux, représentant des scènes marines et des baleines majestueuses, projettent des ombres mouvantes et apaisantes sur le sol en pierre. L’air est saturé d’encens doux et de la légère fragrance des bougies. Une brume légère flotte dans l’air, due aux poudres psychotropes que la prêtresse utilise pour aider ses fidèles à atteindre un état de méditation profonde.

Atahara porte une robe longue et fluide de couleur turquoise, ornée de motifs délicats rappelant des vagues et des coquillages. La robe s’étend jusqu’à ses pieds nus, qui semblent glisser silencieusement sur le sol. Ses bras sont décorés de bracelets de perles et de coquillages, émettant un léger tintement à chacun de ses mouvements. Sa longue chevelure noire tombe en cascade jusqu’à sa taille, luisante et tressée avec des fleurs de mer et des perles. Elle incarne la grâce et la sérénité, ses branchies à peine visibles sur les côtés de son cou, rappelant sa double nature aquatique et terrestre.

Autour d’elle, une douzaine de fidèles sont assis en cercle, les yeux fermés, respirant lentement et profondément. La tritone se déplace lentement parmi eux, son pas mesuré et doux. Elle murmure des paroles apaisantes, incantant des prières pour invoquer la sagesse et la paix de Tohorâ.

"Respirez profondément et laissez la paix de Tohorâ remplir vos cœurs," dit-elle d'une voix douce et mélodieuse. "Sentez les vagues de sa sagesse laver vos esprits, purifiant vos pensées, apaisant vos inquiétudes."

Les fidèles, enveloppés dans leur transe méditative, semblent flotter dans un état de béatitude. Atahara continue de se déplacer parmi eux, allumant de nouvelles bougies et ajoutant un peu plus d’encens aux brûleurs. Elle prend une poignée de poudre psychotrope et la répand délicatement autour du cercle, observant les effets subtils sur ses fidèles. Leur respiration devient plus lente, leurs visages plus sereins.

Après un certain temps, elle commence le processus de ramener doucement ses fidèles à la réalité. Elle s'agenouille devant l'un d'eux, une jeune femme aux traits tirés, et pose une main légère sur son front.

"Il est temps de revenir maintenant," murmure-t-elle. "Laissez les vagues de Tohorâ vous guider doucement vers la rive. Respirez profondément et ouvrez lentement vos yeux."

La jeune femme cligne des yeux et sourit faiblement à la prêtresse, qui lui rend son sourire avant de se déplacer vers le prochain fidèle. Elle répète ce processus pour chacun, ses paroles pleines de douceur et de réconfort. La salle commence à se remplir de murmures apaisés et de soupirs de contentement alors que les fidèles émergent de leur transe.

"Souvenez-vous, mes chers, que Tohorâ est toujours avec vous, même dans les moments de doute," dit Atahara, se redressant pour s'adresser à tous. "Sa sagesse et sa paix sont comme les courants sous-marins, invisibles, mais toujours présents, vous guidant et vous soutenant."

Alors qu’elle termine sa tirade, un léger bruit de charnière brise la tranquillité de la salle. La porte du temple s’ouvre lentement, laissant entrer une lumière éclatante du désert extérieur. Une silhouette se dessine dans l’encadrement de la porte, se détachant contre le soleil. C'est une grande femme longiligne, dont la présence semble imposante et mystérieuse. Elle avance doucement, et les regards des fidèles se tournent vers elle, intrigués.

La tritone lève les yeux et observe cette nouvelle venue. Ses traits expriment une curiosité sereine, tandis qu’elle attend que la femme s’avance davantage dans le sanctuaire.

"Bienvenue dans le temple de Tohorâ," dit-elle, sa voix résonnant doucement dans l’air parfumé. "Approchez, et laissez la paix de notre Déesse baleine vous envelopper."

La femme s'approche lentement, ses pas résonnant légèrement sur le sol en pierre, et tous les regards restent fixés sur elle, attendant de découvrir qui elle est et ce qu'elle cherche dans ce lieu sacré.

Mer 31 Juil - 20:01

Révélations de Baleine


Feat Atahara - 1899



Alors que je rentrais dans le temple, je prenais le soin de fermer la porte qui laissait rentrer la lumière intense du soleil. Mais à peine j’eus le temps faire quelques pas dans le temple et que mes yeux s’habituent à l’ambiance bleutée des lieux, que je pouvais sentir des dizaines de paires d’yeux sur moi. Je me figeais aussitôt, entendant alors une voix m’interpeller. A travers l’air embrumé de la pièce, mes yeux se posèrent sur une tritone dans une longue robe turquoise, qui semblait vu ses atours être la personne de la plus grande importance dans la pièce. Sans doute une prêtresse vu les motifs sur sa tenue et ses bijoux. Plutôt marin et assez en adéquation avec le thème du temple, et pas vraiment en adéquation avec ce que la plupart des autres personnes de la pièce et des gens dehors ne portent.

La prêtresse m’avait interpellé et invité à me rapprocher. Je n’étais pas trop à l’aise d’être le centre de l’attention aussi soudainement, mais je n’allais pas reculer. Découvrant par respect la capuche qui avait caché et protégé mes cheveux blancs de la poussière, je m’avançais vers la prêtresse d’un pas lent mais mesuré. A mesure que j’avançais, mes yeux dorés pouvaient distinguer plus facilement les décorations de la pièce, et la floppée d’adorateurs encore à genoux. Je fronçais un peu des sourcils, l’odeur d’encens dans la pièce commençant à me titiller le nez. Je m’arrêtais à deux mètres d’elle, ne voulant pas trop m’approcher pour ne pas avoir l’air de m’imposer avec ma grande taille. Je la saluais d’un hochement de la tête, trop mal à l’aise avec la religion en général pour m’incliner plus que cela. Pour autant, si mon visage avait l’air sérieux et mon regard intense, ma voix n’exprima que de la politesse et du respect envers une autre personne.

"Mes respects, prêtresse. Je vous remercie de votre bienveillance et vôtre accueil. J’espère ne pas avoir dérangé votre… session."

En vérité, je ne savais pas comment vraiment appeler ce que j’avais sous les yeux. Et au risque de vexer les instances religieuses, il était préférable de rester neutre. Déjà j’ignorais autant que possible la présence des autres adorateurs, car ce n’était vraiment pas ma tasse de thé que d’être le centre de l’attention et demander des choses qui pourraient être personnelles à la vue et aux oreilles de tout le monde. Ou ici en l’occurrence, pour une mission secrète.

Jeu 8 Aoû - 18:27

Révélations de Baleine


Feat Tullia - 1899



Atahara observe la jeune femme qui avance lentement dans le temple, une présence intrigante au milieu de l’atmosphère paisible qui règne ici. Ses yeux dorés brillent sous la lumière filtrée des vitraux bleus, captivant instantanément l’attention de la prêtresse. Lorsque la visiteuse retire sa capuche, révélant une chevelure d’un blanc pur, Atahara sourit doucement, un sourire empreint de bienveillance et d’accueil.

La prêtresse incline légèrement la tête en signe de respect, écoutant attentivement les paroles de la jeune femme.

"Soyez la bienvenue dans ce sanctuaire dédié à Tohorâ, notre Mère des mers," répond-elle, sa voix douce et mélodieuse résonnant agréablement dans la salle. "Vous ne dérangez rien, au contraire. Ce temple est un lieu de paix et de sérénité, et ceux qui y pénètrent en quête de sagesse ou de repos sont toujours les bienvenus."

La tritonne observe la jeune femme avec une curiosité douce, notant la manière dont elle scrute les environs. Elle la laisse libre de faire le tour du temple, consciente que chacun a besoin de son propre moment pour absorber l'énergie de ce lieu sacré. Le temple, bien que modeste, est chargé de décorations marines. Des coquillages ornés de perles et des coraux délicats pendent des colonnes de pierre, tandis que des fresques murales racontent des légendes anciennes où Tohorâ guide les navigateurs perdus et apporte la paix aux âmes tourmentées.

Au centre du temple, derrière l’autel, se dresse un grand aquarium qui attire immanquablement le regard de chaque visiteur. À l’intérieur, des Méduspectres flottent gracieusement, leurs filaments bioluminescents éclairant l’eau sombre d’une lueur éthérée. Les méduses spectrales se déplacent lentement, leurs mouvements presque hypnotiques dans la tranquillité de l’aquarium.

Tout en observant la jeune femme qui explore les lieux, Atahara commence à éteindre les bougies disposées autour du cercle de méditation. Elle passe délicatement ses doigts sur les mèches enflammées, les étouffant l’une après l’autre. Ensuite, elle s’avance vers les brûleurs d’encens, soufflant doucement pour disperser les dernières volutes de fumée parfumée.

"Ce que vous avez vu ici n’était qu’un moment de prière profonde, une forme de méditation pour se connecter à Tohorâ," explique-t-elle d'une voix calme, alors qu’elle continue d’éteindre les encens. "À travers ces pratiques, nous cherchons à comprendre les mystères de l’océan, à nous imprégner de la sagesse infinie de notre Déesse baleine. C’est un temps de communion avec les profondeurs, une manière de se libérer des fardeaux terrestres et de flotter dans la paix de ses eaux."

Elle se redresse et se dirige vers une petite niche dans le mur où repose une créature insolite, une change forme ressemblant à une araignée de mer. Ses pattes fines et segmentées bougent délicatement lorsque la prêtresse s’en approche, comme si elle sentait la présence de la prêtresse. Atahara murmure quelques mots à la créature, qui s’anime et se dirige vers les restes des encens, collectant la poussière parfumée dans ses mandibules. Ensuite, l’araignée se dirige vers l’aquarium et commence à libérer la poussière dans l’eau sombre. Aussitôt, les Méduspectres réagissent, se mouvant avec une énergie nouvelle, leurs filaments brillants scintillant avec plus d'intensité alors qu'ils consomment la poussière sacrée.

La tritonne, les bras croisés avec élégance, observe le spectacle avec une attention presque religieuse, ses yeux se perdant dans les lueurs mystiques qui illuminent l’aquarium.

"Un spectacle fascinant, n'est-ce pas ?" dit-elle doucement, tournant à peine la tête pour adresser la parole à la jeune femme. "Les Méduspectres sont des créatures mystérieuses, des esprits marins que Tohorâ protège. Leur danse à travers l'obscurité symbolise la lumière de la sagesse qui perce les ténèbres de l'ignorance. Peu de gens ont eu la chance d’observer ce rituel."

Elle reste silencieuse un moment, laissant la jeune femme absorber la scène devant elle. Les Méduspectres continuent de flotter avec grâce, chaque mouvement illuminant l’eau d’un éclat bleuté, comme si le temple lui-même respirait au rythme lent de ces créatures. Atahara se tient droite, devant l'aquarium, une lueur de satisfaction dans ses yeux, appréciant la beauté simple et transcendante du moment partagé.

Mar 10 Sep - 17:43

Révélations de Baleine


Feat Atahara - 1899




La prêtresse répondit à mon salut avec la même politesse, proférant d'une voix douce et invitante des paroles de bienvenues. Bien qu'elle posait sur moi son regard observateur et curieux, elle ne poussa pas plus loin les raisons de ma présence ici. Autant parce que rien dans son attitude corporelle elle semblait demander des comptes que j'avais envie de baisser l'attention qui m'était portée, je prenais le parti de visiter un peu le petit temple. J'avais offert à la prêtresse un discret sourire en remerciement pour son accueil, et mes pas lents me portèrent sur les pourtours de la salle, mes yeux scrutant les différentes décorations et vitraux diffusant la douce lumière bleutée en ces lieux. Je marchais lentement, ne semblait porter attention qu'aux murs, et pourtant mes oreilles étaient grandes ouvertes. Je pouvais sentir sur moi encore l'attention des autres dévots, mais plus le temps passait, plus je pouvais sentir leur attention revenir sur leur méditation, ou bien les entendre partir. Pour faire passer le temps, j'observais les nombreuses décorations du temples. Coquillages, coraux délicatement sculptés, tout était pour rappeler la mer. C'était étrange de voir que tout semblait extravagant et pourtant.... harmonieux ensemble. D'un coin du regard je pouvais observer la prêtresse aller pour éteindre les différentes bougies, sonnant sans doute la fin de la séance de son sermon. Certains dévots quittaient d'ailleurs le temple, ou bien allaient s'isoler. Alors que la prêtresse était non loin de moi à éteindre les bougies, elle se m'y à m'expliquer ce que je venais d'interrompre. Des paroles simples, et pourtant d'une certaine façon ésotériques et difficiles à faire résonner en moi, en tant que personne extrêmement terre à terre. Pour autant, je saluais l'effort de la tritonne de vouloir me faire comprendre son univers et celui de ses adeptes. Je souriais légèrement, tournant la tête pour poser sur elle mes yeux dorés. Je lui répondis d'une voix posée et calme, qui se voulait discrète comme pour ne pas perturber la quiétude des lieux et la méditation de ceux qui étaient restés.

"Je comprends... Merci pour ces explications auprès d'une profane. J'espère sincèrement que ma venue n'a pas dérangé la profonde méditation et communion de vos fidèles."

C'étaient encore des excuses, mais je me sentais si peu à ma place dans cet environnement de dévotion que je ne pouvais m'empêcher de me sentir comme une gêne pour les autres. Je n'étais pas du genre à croire en des dieux, mais j'avais assez de respect pour les autres pour ne pas vouloir m'imposer pour ceux qui ont fait le choix de se dévouer corps et âmes à une autre entité. Perdue dans mes pensés, je fus attirée par le grand aquarium au centre de la pièce. Je m'en approchais un peu, observant le ballet des étranges méduses luminescentes. Il y avait quelque chose d'apaisant dans leur nage et leur danse, je devais le reconnaitre. Je me sentais petit à petit plus calme, oubliant un peu plus les autres. Mais en même temps, l'odeur de l'encens commençait à me faire sentir étrange. Comme engourdie, embrumée. Je fronçais légèrement des sourcils, mais je fus sortie de cette gêne par la voix de la prêtresse. Sans que je m'en sois aperçu elle était venue à côté de moi. Elle m'expliqua ce qu'étaient ces méduses, ce qu'elles représentaient. Beaucoup de spiritualité bien entendu, mais j'esquissais un léger sourire en pensant surtout que cette danse hypnotique devait être bien pratique pour ces bestioles afin d'attraper leurs proies. Pour autant, je répondis avec intérêt et respect, jetant un regard sur la tritonne.

"En effet, je n'avais jamais vu cette espèce auparavant. Leurs mouvements sont gracieux et en même temps.... hypnotiques."

Mes yeux se posèrent de nouveau sur les méduspectres, leur lumière douce et presque magique ne pouvant qu'attirer le regard. Je replongeais dans mes pensés, Atahara n'allant pas plus loin dans ses explications. Mais elle restait à côté de moi, comme si elle attendait quelque chose. Ou que je lui dise quelque chose. Ce n'était pas pour me mettre à l'aise, mais pour l'instant mon attention était portée sur les méduses. Un simple silence s'installait, et faisant abstraction de la présence de la prêtresse c'était.... reposant. Jusqu'à ce qu'une pointe de douleur vint me pincer la tempe, me faisant froncer des sourcils et grogner un peu. Satané encens ! Cette odeur est vraiment entêtante... Je sentis le regard de la prêtresse sur moi, et ne voulant ni l'alarmer ni lui mentir, je lui donnais une explication assez simple.

"mes excuses, je n'ai pas l'habitude de respirer ainsi de l'encens. Cela... me monte un peu à la tête... Est ce une pratique pour tous vos rituels ?"

Cette question était peut être anodine, mais elle allait droit dans le sens de la raison pour laquelle je me trouvais ici. Ce mal de tête était sans aucun doute une bonne excuse pour aborder la question, et je n'allais pas me priver de cette opportunité.

Dim 22 Sep - 17:52

Révélations de Baleine


Feat Tullia - 1899



Atahara continue d’observer la jeune femme, dont les yeux dorés semblent briller sous l’éclat des Méduspectres qui illuminent l’aquarium. Elle écoute ses paroles avec une attention tranquille, un sourire bienveillant toujours présent sur son visage. Les mots de la jeune femme résonnent d’humilité et de respect, une qualité que la prêtresse apprécie immédiatement. Elle incline légèrement la tête en signe de reconnaissance.

"Votre présence ne trouble en rien la sérénité de ce lieu," dit-elle d’une voix douce et apaisante. "Au contraire, ceux qui franchissent les portes de ce temple avec un cœur ouvert contribuent toujours à renforcer la paix qui y règne. Les méditations sont des moments de partage silencieux avec Tohorâ, et chaque âme en quête de compréhension est la bienvenue. Les fidèles ont l'habitude des va-et-vient du monde extérieur, et cela fait partie de leur chemin vers la sagesse."

Ses mots coulent avec la même fluidité que les vagues, l’intonation choisie avec soin pour ne jamais rompre l’harmonie du moment. Atahara observe les mouvements de la jeune femme qui semble captiver par les Méduspectres flottant dans l’aquarium. Les créatures bioluminescentes glissent silencieusement dans l’eau, leurs filaments produisant une lumière douce et onirique.

La tritonne esquisse un léger sourire, voyant l’émerveillement dans les yeux de la jeune femme. Elle sait à quel point la vision des Méduspectres peut envoûter ceux qui les observent pour la première fois.

"Les Méduspectres sont des messagers des profondeurs, des esprits qui dansent entre les mondes," commence-t-elle à expliquer, sa voix empreinte d’une sorte de révérence. "Leur grâce n’est pas simplement physique. Ils incarnent les mouvements secrets de l’océan, la manière dont la sagesse et la paix de Tohorâ se faufilent dans nos vies. Leur lente danse est un écho de la patience, du temps qui s’écoule sans jamais se précipiter, mais toujours avec justesse."

Elle se tait un instant, observant la réaction de la jeune femme face à ces créatures mystiques, puis un bruit inattendu brise la solennité du moment. L'éternuement soudain de la jeune femme la surprend, et Atahara sourit avec indulgence.

"Ne vous en faites pas," dit-elle, un éclat amusé dans la voix. "L’encens peut en effet avoir cet effet sur ceux qui n’y sont pas habitués. Il s’agit d’un mélange particulier, une création propre à notre culte, fabriquée selon des recettes ancestrales que nous préservons précieusement. Les herbes, les résines, et les poudres que nous utilisons sont soigneusement sélectionnées pour leurs propriétés apaisantes, mais aussi pour ouvrir l’esprit à la communion avec notre Déesse."

La prêtresse s’approche d’une petite table en bois sculpté, où sont disposés des pots remplis de poudre et d’herbes. Elle les caresse du bout des doigts, presque comme si elle entretenait une conversation silencieuse avec eux.

"Ces créations sont au cœur de nos rituels," poursuit-elle, "non seulement pour la méditation, mais aussi pour les cérémonies plus solennelles. Elles aident à harmoniser l’esprit, à se détacher du monde physique et à plonger dans les profondeurs où réside Tohorâ. Chaque bougie, chaque encens est fabriqué ici, par nos membres, avec dévotion et soin."

Elle observe la jeune femme, cherchant à capter son état d’esprit derrière son étonnement initial. Puis, avec un geste gracieux, Atahara éteint les dernières bougies qui crépitent encore faiblement autour du cercle de méditation. La lumière diminue peu à peu, mais l’aquarium continue d’illuminer la pièce avec sa lueur spectrale.

"Mais dites-moi," reprend la tritonne, en tournant son regard vers son invitée. "Qui êtes-vous ? D’où venez-vous ? Est-ce le hasard qui vous a menée ici, ou avez-vous entendu parler de notre humble temple ? Aramila reçoit beaucoup de visiteurs, certains attirés par la spiritualité, d’autres par simple curiosité. Qu'en est-il pour vous ?"

Son ton reste accueillant, jamais intrusif. Elle se déplace vers la créature change forme, l’araignée de mer qui a terminé son travail méticuleux de nourrir les Méduspectres avec la poussière d’encens. Atahara s’agenouille doucement à ses côtés, une main délicate caressant la carapace chitineuse de l’araignée.

"Merci pour ta contribution, petite amie," murmure-t-elle, ses paroles dirigées vers la créature. "Tu as bien travaillé. Va maintenant, retourne te reposer."

L’araignée se redresse légèrement, ses pattes fines et segmentées cliquetant doucement sur le sol avant de s’éloigner dans les ombres du temple. Atahara la suit du regard un moment, un sourire satisfait sur les lèvres, puis elle se redresse, revenant vers l’aquarium où les Méduspectres continuent de flotter paisiblement, leur lumière douce et envoûtante emplissant la salle d’une sérénité silencieuse.