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[REQUÊTE ÉVÉNEMENTIELLE] Les esprits sous la montagne (Monts Gilra)

[REQUÊTE ÉVÉNEMENTIELLE] Les esprits sous la montagne (Monts Gilra) Brandw10
Jeu 11 Juil - 16:01
La route semblait s'étendre jusqu'à l'horizon, bordée par quelques rares arbres noueux et décharnés, avant de disparaître de l'autre côté de la montagne. Du haut de mon perchoir, mes implants d'yeux réglés sur x5, je ne loupais rien du spectacle en contrebas. La lumière déclinée, le coucher de soleil rougeoyant à l'horizon contribuant à donner à cette scène une teinte sinistre et sanglante : ma vision faisant fi de l'obscurité et de la brume qui enveloppait le paysage, je pouvais clairement discerner les silhouettes errantes et décharnées, qui humaient l'air et le sol, comme pour continuer leur garde éternel. Je ne parvenais pas à apercevoir la gigantesque porte, mais je savais qu'elle était là. Juste derrière la terrifiante meute de chiens putréfiés, dont les yeux, brillants d'une lueur malsaine, fouillaient l'obscurité à la recherche d'une proie sur laquelle déverser leurs frustrations millénaires. 

Réduisant le zoom pour revenir à une vision normale, je soupira en enfourchant Gladyss. Décidément, ils ne faisaient jamais de pause, me dis-je en m'élançant dans les routes de montagne, la balise électrogène grésillant à l'arrière de la moto. Ces derniers mois, le monde semblait se tourner vers la Zénobie et les merveilles que semblait promettre cette contrée lointaine, poussant sur les routes un flot renouvelé d'explorateurs en quête de richesse ou de réponse. En ce sens, j'avais reçu pour consigne d'étendre mon secteur de patrouille, nourrissant mon quotidien de nouveaux paysages loin de ma terre natale, jusqu'aux anciens territoires Ipsiens. C'est au détour d'une de ces nouvelles routes que j'avais croisé le campement d'un groupe de scientifiques affilié à l'Alliance qui m'apprit la disparition récente d'un corps expéditionnaire dans les entrailles des monts Gilra. Ce qui m'avait mené, deux jours plus tôt, à prendre une rouste monumentale...

Alors que je m'approchais de la lueur du camp, je grimaçai en repensant à ma première tentative : Première sur les lieux, j'avais tenté une percée aux commandes de Gladyss. Il fut vite évident que conformément aux rapports, les incubes pullulaient dans la zone, mais la moto me permit de les prendre de vitesse. En-tout-cas, jusqu'à ce que je me retrouve bloqué devant une gigantesque porte dans la montagne... Cette dernière était bien fermée, et semblait bien verrouillée à double tour, et pendant ce temps, les créatures mort-vivantes s'étaient regroupées derrière moi... Me bloquant entre eux et l'entrée scellée des anciennes catacombes. Contrainte de forcer le passage avec Gladyss, elle ne s'en sortit pas indemne, et se mit à cracher d'inquiétantes étincelles durant la course-poursuite qui suivit... Une poursuite qui s'était conclue avec une prothèse de main inutilisable pour moi, ainsi qu'un violent coup à l'ego. Encore une fois, je pouvais remercier Bidouille, c'était seulement grâce à lui si ma prothèse fonctionnait de nouveau et que Gladyss ronronnait à présent aussi fièrement sur la petite route de montagne.

D'ailleurs, le gobelin fut la première chose que j'aperçus en approchant du campement, sa prothèse crachant des arcs électriques tandis qu'il semblait occupé à souder une étrange carcasse métallique. Le lieu de notre bivouac atteint, je coupa le contact, jetant un coup d'œil autour de moi. Les incubes ne semblaient pas venir jusqu'ici, on s'était donc installé dans un des anciens campements de l'équipe expéditionnaire, au versant Ouest de la montagne. Situé au pied de la falaise, et bénéficiant encore des barricades laissées en place par nos prédécesseurs, il s'agissait d'un endroit idéal pour attendre l'archéologue promis par l'Alliance, ainsi que les éventuels renforts. Mais toujours personne, songeais-je en cessant de scruter les lieux. Je commençais à trouver le temps long, n'ayant jamais vraiment été connu pour ma patience... L'un qui ne se plaignait pas, c'était Bidouille, pouffant et riant toute la journée, alors qu'il s'occupait en démontant les divers appareils laissés par les explorateurs pour les réassembler en de nouvelles créations délirantes… La veille, j'avais tenté de lui expliquer que si ils avaient laissé de l'équipement, c'était sans doute pour le récupérer au retour, sans succès. J'ai vite laissé tomber, au moins il n'essayait plus de lécher la balise électrogène ou de jouer avec le feu, et puis ce n'est pas comme si il pouvait s'en empêcher. 

Prit par son activité, il fallut un petit moment au petit gobelin pour remarquer la présence, et accessoirement, la lueur de la balise et le ronronnement de Gladyss. Sa main cessa de cracher des étincelles, puis il remonta ses lunettes sur son front pour tourner vers moi le plus grand de ses sourires. Il déversa sur moi un charabia guttural, d'un ton un peu trop joyeux à mon goût, parmi lequel un mot avait eu l'honneur d'être exprimé dans notre langue :

- ...Fini... ?
- Mais non, ce n'est pas fini. On a même commencé encore !


Il me répondit avec un gazouillis volontaire, d'un air détaché comme si tout ça l'importait peu. Mais il était comme ça, et je m'en voulus aussitôt d'avoir levé le ton. 

-Et toi, qu'est que à fait pendant que j'etais partie ? Dis-je gentiment, tu boss sur quoi ?

Bidouille me regarda perplexe, avant de poser le regard sur l'étrange machine inachevée aux airs d'œuvres d'art moderne. Si je ne le connaissais pas, j'aurais pu jurer que c'était la première fois qu'il voyait cet engin. Son sourire revenu, il le tourna vers moi, pour me baragouiner un charabia emprunt de naïvetés en hochant les épaules.

- Attends, mais comment ça, t'en sais rien ? C'est toi qui es en train... D'un geste de la main, je signala que j'abdiquais, ne voulant pas entrée sur ce terrain, laisse tomber. Amuse-toi bien.

Bidouille me regarda m'éloigner avec un nouveau haussement d'épaule, avant de reprendre son bricolage là où il l'avait laissé, sifflant bientôt d'un air enjoué sous le crépitement de son bras-chalumeau. Mon esprit tournait de nouveau vers les raisons de ma venue, je posa le journal de père sur l'une des rares tables qui avait échappé au démontage compulsif de mon ami gobelin. Je tourna les pages jusqu'à tomber sur de vieilles écritures naines que mon paternel avait autrefois recopier au crayon. Je me sentais proche de lui à cet instant, marchant sur ses traces, m'apprêtant à pénétrer dans une nécropole antique pour en découvrir les secrets. Bon, oui, je savais que j'étais là en qualité de sauveteur, voire d'enquêteur, mais je ne pouvais nier ressentir une certaine excitation à l'idée de découvrir les trésors et les mystères dont pouvait regorger la montagne. Je pouvais déjà sentir le frisson de l'aventure ! Et j'avais une revanche à prendre !
Je commençais à trouver le temps long...
Ven 12 Juil - 15:41



Les esprits sous la montagnes

Ginny — Ellendrine  — Tullia — Violette


Le danger l’accompagnait à chaque pas, à chaque souffle depuis son arrivée dans la région d’Ipsen. Cette folle aventure lancée par l’Alliance pour tenter de sauver leur sous-continent de l’ubris d’un seul homme charriait des rivières de sang des plaines d’Ox aux Monts Gilra. Les pertes étaient terribles, arrivé à mi-chemin de leur course vers Zénobie. Mais l’innovation culminait à des hauteurs stratosphériques, pas mêmes atteintes dans les rêves les plus échevelés d’Ellendrine.

Les cordons des bourses devenaient lâches, à grands coup de crédits et d’impression de titres de change des banques Xandriennes. L’aristocrate elle-même y était allée de son petit pari capitalistique pour approvisionner la flotte marchande et militaire de l’alliance en zeppelins cargos de nouvelle génération, à la fois robustes, autonomes et modestes en technologies. La brume les honnissait tant. Là aussi le pari était risqué, mais les rendements en valaient la chandelle, en plus du prestige et de l’aventure.

Tous les aventuriers y allaient de leurs spéculations. Beaucoup s’enrichissaient, pour mourir le lendemain. Toujours rares, les cristaux étaient néanmoins débusqués en plus grand nombre que jamais. Chacun voulait tenter sa chance de devenir un être au-dessus des masses...

Ce n’était pas le cas de Farouk. L’ancienne sentinelle à la peau sombre était de nature paisible et pieuse. Après avoir tout perdu, il ne s’attachait plus aux contingences matérielles. Ce qui lui permettait de garder la tête solidement arrimée aux épaules et le postérieur bien assis sur la selle de cuir noir dont il avait orné Crag, son nouveau compagnon. L’animal mesurait plus de deux mètres au collet. Il n’en restait pas moins un adolescent au regard de son espèce. Le Warg était encore insolent et indiscipliné, toujours à vouloir bondir à la moindre odeur de volatile ou à vouloir musarder lorsqu’il fallait se mettre au travail. Le gros chat avait su trouver rapidement sa place dans le cœur discret de l’Aramilan, pour qui les relations étaient les véritables richesses de cette vie.

Malgré sa supériorité hiérarchique, l’employeuse de Farouk préférait les suivre à pied.
-« Tu es sûre de ne pas vouloir monter cette fois, Ellendrine ? »

-« Sûrement pas ! Plutôt descendre cette falaise seulement à l’aide de mes dents ! La ravine descend déjà tellement à-pic, que sur son dos j’aurais l’impression d’être déjà morte… peut-être un jour, quand tu l’auras mieux apprivoisé. Ce « chaton » reste une arme de guerre. »

Les yeux d’émeraude de la noble dame se posèrent sur les dagues qui servaient de griffes à l’animal, cliquetant avec régularité sur la rocaille desséchée de la sente. Ils allaient plus lentement à son allure. Et c’était bien mieux ainsi. Chaque fois qu’elle se lançait dans une aventure, tout le monde n’avait qu’une idée en tête : courir, courir, toujours courir. La mort venait bien assez tôt.

Selon elle, mieux valait prendre le temps de cueillir l’instant, profiter des merveilles de ces paysages anthracites, au risque de les oublier. Cela lui laissait le temps de penser. Mieux elle pensait et plus elle était intelligente, après avoir rangé ses idées et les informations collectées dans les bonnes catégories et avoir créé des liaisons originales avec ses connaissances préexistantes. Après sa percée pionnière aux bois de Cicada, elle n’aurait jamais cru se retrouver si vite deux fois plus loin hors de l'Enclave. Sur les monts Gilra, elle menait la course avec ses collègues pour le titre de l’archéologue le plus éminent de son temps.

Les cristaux dont elle avait su s’équiper jouerait en sa faveur, pensait-elle. Et ceux qu’elle n’utilisait pas se monnayaient en influence. Avant de piller les trésors souterrains d’Oxenfurt, l’Alliance avait été plus qu’heureuse d’accepter sa candidature lorsqu’elle leur offrit un cristal de télékinésie purifié sur un plateau. Un butin de sa dernière expédition, arraché à un vilain aux idées de grandeurs… aujourd’hui encore, elle ne comprenait pas comment la mercenaire Violette avait pu laisser échapper ce trésor. Peut-être avait-elle connaissance que son esprit manquait de complexité pour manier des pouvoirs mentaux ?

En tout cas, ils étaient là. La balise ronronnait paisiblement sur le dos de Crag, pour repousser les tentacules de la brume. L’entité était frustrée de ne pouvoir jouer avec de nouvelles victimes. Ces offenses répétées se multipliaient avec ces humains qui perçaient un corridor en son ventre. Il allait falloir faire quelque chose contre leur audace !

Farouk, Crag et Ellendrine se retrouvèrent devant les barricades du campement.
-« Vous devez être Ginny Kadwell, je présume ? » demanda Ellendrine en guise d’introduction.
-« Lady Brighwidge Dalmesca. Je suis l’archéologue envoyée par l’Alliance pour rencontrer ces fabuleux vestiges. J’ai du flair. Cela sent la grande découverte. Vous pouvez m’appeler Ellendrine si vous préférez. »

Sa main gantée rencontra celle de l’augmentée. On avait jugé bon de la prévenir de cette caractéristique très voyante chez la jeune femme, qui restait des plus insolite, tant à Aramila qu’à Opale.

-« Et voici Farouk, mon ami. Et… Crag. Son ami. » dit-elle, comme si elle sous-entendait que le Warg n’était pas le sien.
L’immense ours-félin s’empressa de sauter le feu et d’aller au fond du camp pour renifler intensément la drôle de créature, qu’Ellendrine était en train de découvrir d’un air circonspect.

-« Vous connaissez cette créature ? Si oui, je me méfierais à votre place. Crag pourrait bien vouloir en faire son repas. »
« Recule, Crag ! Ça suffit ! » s’énervait Farouk d’une manière si inhabituelle que l’archéologue en vint à rire de bon cœur. Visiblement, il ne contrôlait pas la situation. C’était à se demander qui promenait qui. Le grand taiseux avec sa mitrailleuse Dexar en bandoulière était vaincu par un grand chaton.

Contre les apparences, Ellendrine restait vigilante, de manière à être prête à forcer le Warg à reculer par la force si nécessaire, en utilisant son pouvoir de domptage.

Elle ne portait pas réellement les gobelins dans son cœur. Sa dernière tentative de diplomatie avec les clans nomades des bois de Cicada s’était soldée par un lamentable échec qui entrerait dans les annales. Depuis, toute la région se hérissait de barricades et des têtes humaines plantées sur des pics décoraient l’entrée des campements gobelins. Le Mur Sanglant n’était pas une dragée facile à avaler…

-« Oh, mais ! Sont-ce des caractères nanniques ? Je parle un peu la langue des anciens nains. J’ai écrit une thèse sur la chute de leur Royaume en Urh il y a de cela quinze ans ! » partit-elle à regarder le carnet aux côtés de Ginny.

Dim 14 Juil - 21:12

Les Esprits sous la Montagne


Let's go Rock & Stone



Pour sûr, l'agitation était à son comble au Magistère. Déjà qu'on ne s'ennuyait pas avant, mais maintenant dès que j'étais convoquée pour une nouvelle mission, je pouvais sentir la tension grandissante et presque électrique parmi tous les gens de ce consortium. Et cela parlait beaucoup dans les couloirs, les chuchotements et les messes basses semblant maintenir un bruit de fond, même dans les départements de recherche. On se demande bien pourquoi.... Serait ce le danger imminent qui semble osciller au-dessus d'Opale, la Brume se faisant de plus en plus menaçante et les suspicions d'espions à vous en faire perdre la raison et toute confiance en qui que ce soit ? Ou alors, cette espèce de fièvre frénétique qui avait pris certains à la découverte de nouvelles zones à explorer en Zénobie, comme seul échappatoire à ce bourbier et à cette épée de Damoclès au-dessus de notre tête ? Non... je ne vois vraiment pas de raisons....

Quoi qu'il en soit pour moi, même si cela ne semblait pas me toucher personnellement vu mes dernières préoccupations, je ne pouvais nier que j'avais encore plus de travail avant. Et je pouvais encore m'estimer heureuse, au moins comme d'autres Tartare je n'avais pas à effectuer des missions de chasse aux sorcières pour débusquer le moindre agent potentiel du 13e Cercle. La chance d'une certaine façon me souriait, car je pouvais rester sur mes missions de prédilection: l'encadrement d'expédition. pour autant la requête était quelque peu particulière, au point que le commandant m'avais convoqué dans son bureau Pour bien confirmer ce qu'il y avait à faire. Je connaissais le commandant, un homme toujours occupé à quelque chose, prompt à prendre des décisions et tout aussi rapide à passer au sujet suivant. C'était pour moi un bon commandant, il n'était pas à piailler pour un rien ou bien à me traiter comme du bétail même j'étais une change-peau. Mais parfois, il avait tendance à oublier certains aspects pragmatiques des expéditions dans la Brume. Dans tous les cas, je savais que le point avec lui allait être expéditif, et que je n'aurais pas à rester pendant un demi-siècle dans ces bureaux déprimants. En arrivant sur place, j'avais à peine à annoncer mon arrivée à sa secrétaire que je fus invitée à rentrer. Devant juste baisser la tête pour passer la porte (on finit par avoir l'habitude après plusieurs coups sur le front), j'arrivais dans son bureau et me mettais au garde à vous, claquant mes bottes et faisant le salut d'usage.

"Officier de rang Von Raijer au rapport, commandant."

L'homme affairé derrière son bureau était en pleine paperasse, et il leva la tête pour me regarder derrière ses lunettes. Son regard était perçant, et il en imposait rien qu'avec sa voix autoritaire et sa façon d'être impérative.

"Ha, vous voilà.... Rompez. Je suppose que vous avez eu le résumé de mission."

Il s'était levé de son bureau pour s'avancer vers moi, mais ce simple acte ne suffisait pas vraiment à rattraper l'écart de taille entre lui et moi. Si en comparaison mes cheveux frôlaient le plafond, lui arrivait à peine à ma poitrine. Mais la taille ne fait pas tout, car sa simple présence et sa façon de vous regarder avait de quoi imposer le respect. Sa voix était profonde mais directe, sans jugement mais attendant des réponses. Je baissais mon bras de salut et lui répondis, baissant ma tête pour pouvoir mieux le regarder de mes yeux impassibles.

"En effet. La demande n'est pas vraiment... habituelle. Sommes nous au moins certain de la confiance de cette source ?"

Le commandant et moi, nous nous connaissions assez pour que je puisse faire ce genre de remarque. Il connaissait mon jugement et mon expérience en la matière, et ses yeux pétillant d'un certaine malice semblaient indiquer qu'il n'était pas vraiment étonné de ma réaction. Il se mit même à rire.

"Ha ha ha ! Je pense que vous pourrez juger par vous même. L'information semble provenir de quelqu'un que vous connaissez plutôt bien. Helmael est notre informante. Je suppose que vous savez ce que cela veut dire...."

Je fronçais légèrement des sourcils, seul signe sur mon visage sans expression de mon mécontentement. Et le commandant semblait s'en amuser. Violette Helmael.... Bien entendu que je la connaissais. Cette anguille sur qui j'avais enquêté maintes fois dans mes plus jeunes années de Tartare n'avait cessé de me filer entre les doigts. Soit par manque de preuves, soit parce qu'elle avait des contacts assez hauts placés pour que l'on m'intime de fermer les yeux sur son sujet. Je ne l'avais rencontré que rarement et très rapidement, mais son nom était assez fréquent quand il s'agissait d'informations douteuses et de situations problématiques. Pour autant... Je devais reconnaitre qu'elle avait son utilité et que les informations qu'elle avait fournis jusqu'à présent s'étaient toujours montrés justes. Je réprimais à peine un soupire, hochant de la tête et maudissant ce nom en même temps.

"Oui, commandant. Je suppose que cela explique bien des choses."

Car oui, si son nom était mentionné, c'est que la chose n'allait pas être facile. La requête de mission émanait d'un chercheur qui avait demandé à ce que l'on retrouve un corps expéditionnaire disparut dans les Monts Gilra. Une demande assez étrange, surtout à donner à un soldat Tartare, mais la motivation fut rapidement expliquée par le fait qu'un membre de cette expédition semblait être un ami de ce chercheur. Et comme ce chercheur était relativement bien placé et avait des relations au sein du Magistère... Ce genre de choses, cela ne m'étonnait presque plus à présent. J'étais dépitée sur l'état de corruption de notre groupe. Pas d'un point de vue d'espions comme maintenant, mais plus sur le fait que maintenant je ne peux plus m'empêcher de remarquer ce qui ne tournait pas rond au Magistère. Quoi qu'il en soit, le fait que Violette soit mêlée à cette affaire confirmait certaines choses. Et je savais que quoi qu'il arrive, je n'avais pas le choix.

"J'irais donc pousser les recherches dans cette zone. Zénobie... Ce n'est pas vraiment la porte à côté."

Les Monts Gilra étaient à l'entrée de la Zénobie, tout juste à la sortie d'Ipsen. Mais cela restait une zone plus éloignée de ce qui avait été exploré auparavant, et sans doute loin d'être un parcours de santé. Le Commandant lui semblait ne pas vraiment en avoir quelque chose à faire. Se mettant à faire les cents pas autour de moi, mains dans le dos et son regard dans le vague, il me donna plus de précisions qui n'étaient pas dans l'ordre de mission papier qui m'avait été donné.

"C'est pour ça que l'on vous envoie. Vous irez avec un contingent de Tartares et une équipe de recherche jusqu'à Oxenfurt, pour la forme. Mais ensuite, vous serez solo. Et puis ne vous plaignez pas, les Monts Gilra ce n'est pas non plus l'autre bout du monde... Retrouver autant d'informations que vous pouvez sur ce corps expéditionnaire disparut et revenez. Vous savez quoi faire selon les situations que vous... rencontrerez."

Il me lança un nouveau regard plein de sens, plein de sous-entendu silencieux. Les situations... Je savais qu'il entendait par là que l'usage de la force si nécessaire était autorisé, mais qu'il était également à ma discrétion de coopérer avec quiconque je pourrais rencontrer là bas. Ou bien les éliminer, si cela met en danger la mission. Je savais aussi que porter secours à ce scientifique n'était pas le seul objectif de cette mission. Le Savoir est le nerf de la guerre, aussi je dois pouvoir rapport la moindre information ou le moindre objet qui pourrait être utile pour les recherches du Magistère. J'ai été formée dans ce but, après tout. J'hoche donc de la tête, me mettant de nouveau au garde à vous pour demander en même temps de prendre congé.

"Je ferais ce qu'il faudra, Commandant. Je vais de ce pas me préparer."

Le commandant, satisfait que j'avais entendu son message et que je ne comptais pas rester dans ses pattes, Hocha de la tête silencieusement et fit un geste de la main pour me signifier de sortir. Je ne me fis pas prier, laissant le commandant de nouveau à sa paperasse. Les Monts Gilra... A mesure que je marchais dans les couloirs, j'essayais de rassembler les informations que je connaissais sur le lieu. Pas grand chose, malheureusement. Il faudra donc improviser sur place, une véritable mission d'exploration. Etrangement, l'idée d'aller aussi loin me mettre en danger me mettait de bonne humeur. Aussi, c'est avec un certain zèle que je préparais l'équipe avec laquelle j'allais partir, et mon propre matériel pour cette mission.

Bien des semaines après, je me retrouvais avec l'équipe de Tartare et les scientifiques à la ville d'Oxenfurt. Là, sous couvert de nos recherches dans la zone, nous discutions avec quelques scientifiques de l'alliance Aussi présence sur ce lieux. Ils confirmèrent la disparition du corps expéditionnaire des Monts Gilra, et purent également me fournir de précieuses information sur l'endroit précis où tout contact avait été interrompus. Un endroit peu facile à atteindre, pour sur. Mais j'étais loin d'être sans ressources. Une fois les informations nécessaires prises, je prenais congé de mon équipe et me préparais pour mon propre voyage. Là, dans un endroit un peu isolé, je me déshabillais et rangeais mes vêtements dans un sac spécial à très longues anses, avec ma balise grésillante activée par dessus. J'enfilais les anses trop grandes, et pris ma forme animale de Drake. Là, sous les craquements des os et le déchirement de mes chairs, je me concentrais pour que le sac à dos se positionne bien sur mon dos. Les anses à présent étaient parfaitement ajustées, et le sac ne bougeais pas de mon dos. Il m'avait fallait bien des essais pour parvenir à maitriser cette technique. Mais là, sous ma forme drake, je me sentais... plus libre.

Regardant le ciel, sentant l'impatience de prendre mon envol dans mes veines, je pris mon élan et m'élançais en plusieurs coup d'aile pour investir le ciel et monter en altitude. C'est étrange, mais depuis que j'avais visité ce temple je me sentais... mieux dans ma peau de drake. A présent, je me sentais plus en harmonie avec cette partie de moi, et le vol me procurait plus de plaisir que cette sensation d'être gauche en glissant sur les courants aériens. L'avantage d'être drake, c'est que non seulement j'étais à moi seule une arme vivante, mais qu'en plus en voyageant par les airs je rencontrais moins de danger. En contrebas, je pouvais voir par moment les bêtes viciées roder, qui pour autant soit ne pouvaient pas me voir si haut dans le ciel, soit n'avaient tout simplement pas l'envie ni l'énergie de me poursuivre. Utilisant les courants aériens pour voler en économisant un maximum mon énergie, et me reposant dans des endroits sécurisés que je pouvais repérer en hauteur, je faisais chemins vers les monts, que je voyais pointer à l'horizon. Je me demande ce que je vais bien pouvoir trouver là bas...

Mar 16 Juil - 12:30

Yo tout le monde c'est...

Ellendrine - Ginny - Tullia




L’argent était le nerf de la guerre. Une évidence qui faisait office de lapalissade, mais qui pourtant à chaque période de l’histoire restait toujours aussi vraie. Et à ce jeu là, la guilde des maraudeurs avait aujourd’hui besoin d’argent, beaucoup d’argent. Il ne s’agissait pas là de faire des simples prêts classiques chez les monétaristes pour continuer à investir dans l’équipement et dans l’immobilier afin de maintenir sa trésorerie. Non, il s’agissait là d’obtenir des mannes financières conséquentes pour assurer les liquidités nécessaires à la réorganisation d’un ordre face à la déliquescence prévisible de son propre pays. Xandrie était un état qui prenait son temps pour mourir, nul ne savait quand cela viendrait, mais cela viendrait certainement. Et mieux valait prévoir les événements plutôt que d’obligatoirement les subir.

Jusqu’à présent les mercenaires étaient liés à un contrat d’allégeance d’une certaine manière avec la couronne xandrienne. Mais pour combien de temps ? Si le pouvoir finissait par chuter, les maraudeurs accepteraient-ils de conserver leurs liens avec le nouveau pouvoir et bien prendraient-ils définitivement leur envol au même titre que la guilde des aventuriers avant eux ?

Tant de questions qui n’avaient ici de réponse que dans l’esprit des dirigeants de la guilde qui jusqu’ici restait dans un silence total. Se contentant de simplement sourire pour toute réponse aux questions qui pouvaient se poser sur leur loyauté envers le royaume.

Le chaos, le déclin et les risques de guerre amusaient ses démons cachés sous la peau des hommes…

Evidemment, certains étaient plus prévisibles que d'autres et à travers l’identité du chef du guilde qui nommait sa propre direction avec toutefois un certain respect des équilibres internes permettait de relativement pouvoir anticiper certaines relations. Si le précédent chef de guilde était un xandrien pur souche de la capitale par sa race et son ethnie, ce n’était pas le cas de sa successeure Violette, une omanaise originaire des steppes au nord de la cité ayant vécu ensuite au sein de la diaspora d’Oman à la capitale.

Ce réalignement “omanais” de la guilde entraîne plusieurs conséquences. La première était une plus grande sensibilité aux revendications multiculturelles en interne, la seconde était un rapprochement naturel avec l’est d’Uhr que ce soit Oman ou Opale, et enfin la dernière conséquence était une politique assurément nordiste de la part de la guilde notamment pour ce qui concernait la brume. Les maraudeurs préféraient désormais participer aux opérations de la brume du nord plutôt qu’à celle de l’ouest principalement.

Et justement, aujourd’hui c’était le thème.

Comme à chaque fois que l’on appelait les maraudeurs pour des expéditions dans la brume, c’était l’urgence. Une disparition de corps expéditionnaires, un besoin rapide de régler la situation couplée à une difficulté de rallier immédiatement des hommes avec la puissance de feu nécessaire pour ce genre d’habitude. Classique. Tout du moins dans la forme. Dans le fond, les choses étaient plus originales. Il était après tout particulièrement rare que ce genre d’expédition aille aussi loin. Peu de gens pouvaient aisément s’y retrouver. C’était donc à elle d’y aller. D’autant plus que c’était l’occasion pour elle de pouvoir enfin utiliser sérieusement ses pouvoirs là où dans les terres brûlées à cause de motifs politiques, elle avait dû tabler sur une prudence de principe qui limitait sa capacité à pouvoir apprendre d'elle-même.

Restait à y aller, quand bien même elle connaissait bien les aventuriers, leurs chemins et leurs avant-postes, il fallait rester prudent car le simple voyage pouvait être dangereux. Fort heureusement, les chemins des explorateurs, la tolérance que la brume avait à son égard en tant que portebrume et surtout le fait qu’elle était la personnification même de la chance était à son avantage. D’autant plus que désormais, elle avait un moyen de réduire considérablement ses déplacements en milieu hostile plutôt que de se soumettre à une marche efficace mais lente.

En effet, le spectre du manoir qu’avait affronté le redouté club des 5 avait eu une certaine influence sur celui- ci. Si Vladimir en avait été inspiré pour développer son utilisation des nascents avec des pouvoirs de chimères, Violette elle en avait profité pour découvrir toute l’utilité du pouvoir de surcroissance, dont les limites autre qu’énergétique n’ont pour seuls limites que l’imagination et la capacité d’adaptation de l’utilisateur.

Aux yeux de la maraudeuse, la surcroissance permettait de s’adapter à tout environnement et surtout aux plus hostiles à la vie humaine que ce soit l’environnement aquatique ou encore aérien.

Ainsi, plutôt que de marcher, utilisant ce pouvoir, Violette se faisait pousser des ailes. Quelle ironie. Elle n’était qu’une simple humaine des bidonvilles et des steppes, voilà que désormais elle pouvait se faire passer pour un grigori. Et pour n’importe quel type de grigori car combiné à son pouvoir de camouflage, la portebrume pouvait également modifier la couleur de ses ailes. Noires, blanches, colorées, peu importe. Ne sachant pas vraiment ce qu’elle pouvait rencontrer dans la brume, par principe, elle se dotait d’ailes noires du fait de ces quelques misérables connaissances sur le système grigori.

Volant d’avant-poste en avant-poste, Violette finit par arriver à destination. Atterrissant proche de personnes déja présentes qui discutaient. Elle du faire 5 pas pour s’arrêter, signe que malgré son hypervélocité, son expérience de vol était encore à travailler.

Yo. Ici le support demandé par l’alliance pour le groupe d’exploration.


Elle ne prit même pas la peine de se présenter en premier lieu, son attention était déviée par l’apparence de Ginny dans laquelle elle reconnaissait un amélioré. En la voyant, elle ne put s'empêcher de siffler.

Et bien… courageuse pour aller aussi loin dans la brume avec ta nature.

Bon, au moins on savait qui la brume allait viser principalement. Il fallait dire que par rapport aux humains et aux portebrumes, les améliorés avaient une affinité exécrable avec la brume.

Son regard s’arrêta ensuite sur Ellendrine, puis sur Farouk et enfin sur le warg qui semblait relativement sous contrôle. Probablement du fait d’un nascent ou d’un cristal. Il était peu probable qu’une personne comme Ellendrine commence à gaspiller son énergie via un totem pour rien.

Elle se retourna alors de nouveau vers l’opalo-aramilan.

Salut. Il semble qu’on va finir par faire toutes les montagnes de ce continent ensemble à force…

C’était déjà la 2e fois qu’elles se croisaient aux pieds des chaînes montagneuses.

Mais le Warg… il est dompté ou “dompté” ? Parce que ça risque d’être compliqué de le gérer en même temps que de se balader on ne sait où.

Elle s’arrêtait un instant.

Ah oui dernière chose. Il est à vous le petit dragon en train de foncer sur nous ?

Elle pointait du doigt Tullia en tant de se rapprocher sous une forme peu amicale.

Mer 24 Juil - 15:56
Le soleil avait fini sa course derrière la montagne depuis peu lorsque je me détourna du journal de mon paternel pour me tourner vers les barricades. L'heure de rêvasser était passée, et bientôt, il me faudrait faire ma patrouille autour du camp puis préparer le repas. Maudite routine qui commençait à s'installer... C'est avec une certaine lassitude que je pris la direction de la sortie du camp pour effectuer ma ronde, mais je pus bientôt apercevoir une lueur d'espoir. Sans mauvais jeu de mots : une véritable lueur brillait à l'horizon. Bien que ce soit encore un faible point lumineux au loin, un zoom avec mes implants d'yeux me permit de mieux discerner les silhouettes en approche. Pendant une fraction de seconde, je ressentis une certaine inquiétude en reconnaissant l'énorme créature féline comme étant un warg, avant de discerner l'homme perché sur son dos, occupé à entretenir une discussion avec la femme qui marchait à ses côtés. Mes lèvres formèrent un rictus alors que j'observais les deux voyageurs s'approcher, sous la protection de leur balise électrogène : Les renforts que j'attendais ? Et quel renfort ! La vision de la créature domestique fit revivre en moi l'ébauche d'un plan que j'avais mis de côté par manque de force de frappe. Mon sang bouillonnait de nouveau, chassant l'ennui et la perspective de passer deux jours de plus à tourner en rond.

- Bidouille, on a de la visite.

Un geste de la main fut la seule réponse dont j'eus droit de la part du petit gobelin qui ne prit même pas la peine de lever les yeux de son dernier projet. Secouant la tète par dépit, j'espérais que si les choses commençaient à partir en vrille, il aurait au moins la présence d'esprit d'aller se mettre à l'abri. Mon estomac se manifestant soudain, je détourna mon attention de lui pour mettre à profit le temps qu'il restait avant l'arrivée de nos visiteurs. Ainsi, presque une heure plus tard, la douce odeur de la viande cuite baignait le camp lorsque j'entendis mon compagnon s'exclamer :

- Chat !

Bidouille s'était enfin détourné de sa création pour lancer un regard admiratif en direction de l'imposant félin qui venait de passer les barricades. Assez confiante en ma théorie sur la présence de ce petit groupe, j'agrippa néanmoins la crosse de mon flingue à l'apparition de l'animal, réaction naturelle involontaire à l'approche d'une telle bête de guerre dans mon espace vital. Mais lorsque la femme confirma mes attentes en m'appelant par mon nom, je me détendis aussitôt, l'exaltation prenant le pas sur tout le reste. Les choses avançaient enfin. Hochant la tête en réponse à sa question, je laissa mon regard vagabonder d'elle à son compagnon haut perché, tandis que j'écoutais ses présentations. Un grand sourire se dessina sur mon visage alors que je saisissais la main tendue.

- Ravie de vous rencontrer, Ellendrine. Je suis persuadé que votre aide sera indispensable pour retrouver le groupe d'explorateurs et percer les secrets de ses lieux. Je vous avoue attendre avec impatience le début de cette grande aventure. 

Une fois, nos mains séparées, elle se tourna vers ses compagnons pour me les présenter, autant l'homme au regard perçant que sa monture qui semblait renifler l'air à la recherche de son prochain repas. Ignorant le second, je leva les yeux vers l'homme basané.

- Enchantée, Farouk, c'est un gros chat que vous avez là, j'espère que...
- Chat ! Hurla à nouveau Bidouille, me coupant la parole, le doigt pointait vers le warg.

Le gobelin pouffa de rire lorsque la bête bondit au-dessus du feu pour venir le renifler, m'arrachant au passage un hoquet de surprise et de peur, me méfiant autant de la réaction du félin que du gobelin. Mais visiblement, l'homme aux commandes savait retenir son animal et Bidouille ne semblait pas se sentir en danger. Au contraire... Ce petit nigaud sautant à présent sur place, les bras tendus vers Farouk, baragouinant qu'il désirait lui aussi monter sur son nouveau « copain ». Même si maintenant, je riais face à ce spectacle, je pouvais néanmoins comprendre les interrogations d'Ellendrine au sujet du petit gobelin.

- Lui, c'est Bidouille. Crag aurait tort d'en faire son quatre heures, il n'y a pas grand-chose à manger et il va être compliqué pour lui de digérer les parties métalliques. 

Malgré mes rires, je restais aux aguets, prête à propulser mon grappin pour saisir Bidouille et le ramener à moi. Mais je doutais que ça en soit nécessaire, sous ses airs niés, le petit gobelin savait reconnaître ce qui n'était pas son copain : si le « chat » tentait de mordre, il se prendrait une décharge dans le museau qui l'assommerait suffisamment pour que le minus disparaisse dans une crevasse. Il avait souvent démontré une certaine réactivité, cependant, cette perspective ne m'inspirait pas vraiment... Ça voudrait dire que moi, je me retrouverais avec une grosse bestiole énervée… Me reposant sur le dénommer Farouk, je tourna de nouveau le regard vers Ellendrine.

- Je sais l'impression qu'il peut donner, dis-je à l'archéologue pour défendre mon petit compagnon, mais il est peut-être la seule personne qui peut nous ouvrir les portes de la nécropole.

Le cas de mon acolyte réglé, l'attention de mon invitée sembla se tournait vers la table, ou plus exactement le journal que j'y avais laissé ouvert. Je jeta un dernier regard à la scène de l'autre côté du feu avant de la rejoindre. Je connaissais l'ouvrage de mon père sur le bout des doigts, ainsi, prenant un ton que j'imaginais être celui d'un professeur, je récita la traduction des caractères qui couvrait la page. 

- "... Gisent des cristaux aux reflets de l'absence, des joyaux secrets endormis dans l’oubli, chargés de pouvoirs d'un éclat divin, chantent la danse pour la réalité...", chantais-je en parcourant les quelques mètres qui nous séparaient. 

Mais lorsque nos regards se croisèrent, je ne tins plus la face et je mis à rire. Je tourna la page du journal, présentant la suivante sur laquelle était inscrite la traduction.

- Moi, je ne pige rien à tout ça. Mais mon père a passé sa vie à parcourir les ruines des civilisations précédentes et à tenter d'apprendre ce qu'ils savaient. C'est son journal. Cessant de sourire malgré moi, et un regard grave tourné vers l'ouvrage, je continua : il faisait des recherches sur les cristaux et leurs utilisations. Il était persuadé que certains d'eux pouvaient accomplir des miracles, et il les a poursuivis à travers tout le continent...

Je n'en ai jamais voulu à mon père pour ses absences. Mais cela seulement quelques mois que je savais pour ses véritables inventions et ses « cristaux divins ». Je sentais une certaine culpabilité à sa mort à présent, le corps rapiécé de sa fille était sans doute pour beaucoup dans sa quête de miracle... 

- En étant ici, je me sens proche de lui, continuais-je en arborant de nouveau un sourire, je comprends ce qu'il y a de galvanisant à pénétrer dans un tel lieu. Ça fait deux nuits que je rêve des merveilles oubliées sur lesquelles on pourra poser les yeux là-dessous. 

Les souvenirs de mon père se déversant sur moi telle une douche froide, je fus soulagé de voir cette nostalgie voler en éclats face à l'étrange vision d'une femme tombant du ciel. Après une apparition digne d'un warg dans un campement, la nouvelle venue fit quelques pas vers nous après son vol en piqué, avant de ranger ses ailes et de se présenter comme les renforts. Il faut croire qu'ils s'étaient donné rendez-vous, pensais-je avec un rictus, jusqu'à ce que ma "nature" inquiète l'anonyme. Assez amusée, je dois l'avouer, je me dis que c'est le genre de réflexion que j'aurais pu faire moi-même. Mais on n'avait pas tous le choix. Faisant mine de réfléchir quelques secondes, je finis par claquer des doigts. Et oui, on peut avec des prothèses, juste le son est plus… métallique.

- Tu es la baby-sitter ! Merci, à toi d'être venu, ça me touche, m'exclamais-je d'un ton tinté d'ironie, l'index pointait dans sa direction. Au pire, si ça devait partir en vrille, je n'aurais qu'a m'accrocher à toi, n'est-ce pas ?

Agrémentant ma tirade d'un clin d'œil, je songea à ce que devait penser mon interlocutrice : je ferais un merveilleux appât pour la brume. Voilà qui résumait bien ma vie à présent. À force, j'avais presque fini par voir la brume chatouillant le dôme de lumière comme un compagnon de voyage. En tout cas, le dernier en date ne sembla pas vouloir se présenter, préférant se lancer dans une nouvelle discussion au sujet du warg dans le campement. Décidément, celui-là allait devenir notre nouvelle mascotte ! Révélant tout de même déjà connaître Ellendrine, ce qui semblait déjà beaucoup de sa part. Les laissant quelques minutes à leurs retrouvailles, j'en profita pour fermer le journal de mon père et le glisser dans ma sacoche. Dans ce geste symbolique, je vis un message à mon père, lui disant que c'était à mon tour de vivre cette aventure. Une pensée repoussée par la mention d'un dragon dans le ciel nocturne qui foncerait dans notre direction.

Positionnant ma main en visière au-dessus de mes yeux, plus par habitude que par réelle utilité, j'effectua un zoom pour mieux apercevoir ce dont il était question. J'avais déjà vu l'un de ses animaux, il y a longtemps, chez un ami à mon père : un drake. Et tout comme pour l'énorme félin, la première seconde fut principalement consacrée à me préparer au pire, mais la suite de l'investigation me fit d'abord remarquer une sangle. La sangle d'un sac à dos ! La créature volant droit vers nous, je ne pouvais bien voir ce qu'elle trimballait sur son dos, mais à cet instant, je fus persuadé qu'elle devait avoir un passager. 

- Et bien, voilà une mascotte pour concurrencer votre chat, dis-je aux personnes présentes, le regard encore tourné vers le ciel. 

Revenant à une vue normale, je baissa le bras pour regarder la femme aux cheveux blancs et d'ajouter :

- Oui, il est avec nous le « Drake », puis avec un grand sourire, je regarda tous les gens présents : avec vous, je pense qu'on n'aura pas de mal à défendre la porte. 

Je savais que Bidouille, toujours occupé à essayer de monter sur le warg, serait prêt le moment venu. J'espérais juste qu'il ne se mettrait pas en tête de faire de la nouvelle mascotte son copain...
Lun 29 Juil - 19:21



Les esprits sous la montagnes

Ginny — Ellendrine  — Tullia — Violette


Un sourire poli dessinait les lèvres d’Ellendrine d’une joie tempérée. Elle était aussi impatiente que cette aventure commence, pour des raisons scientifiques. En revanche, elle doutait de l’état de santé du groupe précédent.
-« Je suis moi aussi assez excitée par la perspective d’explorer avec vous les monts Gilra… attendons-nous d’autres partenaires ?... en revanche, je ne vous cache pas mon inquiétude sur le sort de nos prédécesseurs. Ces expéditions en terre inconnues sont plus cruelles que jamais. »

Elle savait que survivre deux jours hors du camp était en soi une prouesse. Et ce n’était pas un lieu ordinaire pour donner autant de fil à retordre à l’Alliance.

L’embarras d’Ellendrine répondait à la stupeur sur le visage de Ginny face au manège de Bidouille et de Crag. Farouk campait une position de fente en repoussant le crâne massif de l’ours-tigre géant de ses bras tendus alors que les mâchoire du fauve claquaient pour croquer le gobelin, lequel semblaient s’extasiait de la situation.

Farouk finit par lui dire :
-« Ce sera peut-être moins dangereux si tu es sur lui, finalement. »
Il aida Bidouille à monter en le lançant… Crag ne manqua pas d’essayer de sauter pour le gober tout rond. Le drame ne fut évité que parce que Farouk tira de manière impromptue sur ses mords. Bidouille parvint à prendre place sur le dos de l’animal. Tout deux étaient surexcités et piaffés en émettant de drôles de bruits.

-« Je ne suis pas sûr que cette bête soit pourvu de raison… » répondit Ellendrine en se pinçant l’arrête du nez, tout en désignant Crag.

-« Tiens donc ? » la toisa Ellendrine d’un intérêt rehaussé envers le petit gobelin.
Alors qu’elles se penchaient toutes deux sur le journal du père de Ginny, Ellendrine fut stupéfaite de l’entendre réciter. Un grand sérieux forgeait à présent ses traits. La jeune femme semblait ignorante des enjeux que recouvraient les travaux de son père, dans un contexte on ne peut plus vénal et sans scrupules.

-« Je ne sais pas si cela peut vous être d’un quelconque réconfort, mais il est probable que votre père ait eu raison sur la théorie et identifié certaines pistes pratiques… j’avoue éprouvé le grand besoin de plonger dans ce journal… et je vous invite à surtout, surtout, ne le montrer à personne ! Surtout pas au camp de l’Alliance… bien trop de mercenaires et maraudeurs, ou mêmes savants du Magistère et Sapiarques seraient prêt à tuer pour l’obtenir dans l’hypothèse qu’il représente un avantage… »

Elle ne pouvait que se remémorer les informations que le sapiarque Von Arendt avait consenti à lui partager concernant le cristal d’Omniscience. Elle avait elle-même concouru à suivre la piste d’un cristal divin d’Ubiquité dans la ville fantôme de Cicada.

-« J’ai moi-même fait des découvertes étayant l’existence d’au moins l’un de ces cristaux. Un autre aurait été découvert. Son porteur a été immédiatement grièvement blessé et le cristal lui a été dérobé pour partir dans la nature… augurant un dénouement tragique pour nous tous… il ne faut pas plaisanter avec ce sujet. » conclue-t-elle fermement.
« Comment s’appelait votre père ? Qui était-il ? » demanda-t-elle. Non pas pour faire des recherches mais plus à des fins d’épistémologie dans la redécouverte des savoirs anciens.

L’archéologue eut le temps de prodiguer ses avertissements, juste avant qu’une Ginny en proie à la nostalgie ne soit interrompue par une arrivée soudaine et remarquée. On aurait dit une chauve-souris géante qui leur fondait dessus, armée de lambeaux de peau approximatif bordés de plumes noires. Il fallut un temps d’adaptation à Ellendrine et Farouk pour identifier la borgne qui les avait engagés pour traverser les monts d’Argents et favoriser son ascension.

La mine d’Ellendrine s’assombrit. Malgré un atterrissage claudiquant, la maraudeuse revenait plus puissante à chaque apparition.

-« Bonjour Violette. Il semblerait bien. Les premières, ignorées de tous mais comme le nez au milieu de la figure, celles-ci où absolument tout reste à découvrir. »

Au fond, elle pouvait se réjouir qu’Aramila ne fasse pas commerce avec les maraudeurs ou Xandrie – à sa connaissance !, que dirait-elle si elle savait que son beau-frère cultivait de la colafée pour l’un de ses partenaires de crimes ? – alors elle n’avait pas de raison de se montrer sèche envers Violette. Elle-même avait tiré parti de la renommée à la suite de sa toute récente publication des cartes des Monts d’Argent. Déjà, les esprits se tournaient vers Gilra… En conclusion, elle n’aimait pas trop ses valeurs et ses fréquentations, tout en convenant qu’elle évoluait de plus en plus en zone grise elle-même pour répondre aux enjeux de l’époque.

« Votre rôle de maîtresse de Guilde comble-t-il vos aspirations ? Vous semblez porter des talents renouvelés à chacune de nos rencontres. fit remarquer la scientifique, qui commençait à se demander qui du Mandebrume ou d’elle serait le plus imprévisible dans le futur.
« Le Warg est à moi. » intervint la voix de Farouk, profonde comme la marée et dure comme la roche.
« Aucun pouvoir n’est utilisé sur lui. Il s’appelle Crag. »

Violette ne semblait pas avoir fait état de la petite silhouette réjouie au sommet du warg, comme si Bidouille était quantité négligeable. Mais son radar de survie avait tout de suite capté… le drake !

Une forme de sursaut collectif s’ensuivit, d’autant que la silhouette ténébreuse semblait fondre en piqué sur eux. Ginny détendit l’atmosphère en leur concédant que la bête faisait partie de l’escorte, sans quoi Farouk et Violette aurait instamment fait feu.

Quand Tullia se posa aux abords du camp, Crag devint soudain hors de contrôle. Il ne semblait pas colérique, quoique voir un immense ursin-félin grogner et cabrer puisse en donner l’impression. Une impulsion irrépressible de jeu s’était emparée de lui à la vue d’un « volatile » de cette stature. Bidouille était embarqué dans son rodéo. Farouk faillit partir en essayant de le retenir. Ellendrine se demandait si elle devrait intervenir pour empêcher qu’il ne dévore le drake, quand Farouk étendit la main : les pattes de l’animal raclèrent le sol de ses griffes démesurées, ses muscles saillant roulant sous sa fourrure.
Il était figé sur place. Pourtant, l’effort de Crag était visible. Il se démenait et soufflait, tout en s’affaissant peu à peu vers le sol sous une pression gravitationnelle inexorable. Il allait falloir travailler un peu sur cette désobéissance effrayante.

-"Il adore les oiseaux." justifia-t-il.
Étrangement, le Warg n'avait pas eu envie de manger Violette. Trop humanoïde?


Résumé:
Mer 31 Juil - 19:59

Les Esprits sous la Montagne


Let's go Rock & Stone



A mesure que je me rapprochais de la montagne, mon regard fut attiré par une lueur plus loin, en contre-bas. Je changeais de direction et descendais un peu d’altitude pour m’en approcher, curieuse. Je finissais par reconnaitre le feu de camp d’un campement, qui semblait déjà assez fourni. Je me mis à tourner autour, planant en grand cercle pour mieux distinguer les différents éléments. Il y avait un grand warg, et un peu moins d’une dizaine de personnes présentes. Etait-ce des aventuriers ? Ou alors une équipe de recherche qui était aussi sur les traces de l’expédition disparue ? J’hésitais à descendre, mais un élément surprenant me décida. Parmi toutes ces personnes, je reconnus une silhouette familière. J’émis un grognement, autant de frustration que de surprise. En faisant un nouveau cercle autour du campement, je pus distinguer le visage qui confirma mes doutes. Violette… Mais qu’est-ce qu’elle fait là ? En général ce n’est pas bon signe de la voir quelque part. Pour autant, elle était l’informatrice qui avait mené le Magistère à m’envoyer sur place. Sa présence ne peut que confirmer que quelque de louche ET d’intéressant se trame.

Je me décide donc à atterrir. Repliant mes ailes, je fonçais en piqué sur le campement, non sans voir que le groupe avait sursauté à mon approche. Je ne pus m’empêcher de sourire. Enfin, pour peu qu’on puisse sourire sous forme drake. Au dernier moment, j’effectuais un virage serré pour ralentir ma descente et interrompre mon momentum de vitesse. Battant des ailes et provoquant des remous de poussière, je me posais à l’entrée du campement, là où il y avait de la place. Je me redressais, observant le groupe présent de mes yeux jaunes perçant, et finissant par le poser sur Violette tout en émettant un grognement. Je m’approchais doucement, mais m’arrêta pour regarder le warg s’exciter et devenir difficilement maitrisable. J’observais la scène avec curiosité, penchant un peu la tête comme une bête se demandant ce qu’il pouvait bien y avoir comme problème. Les grognements et le regard intense du warg sur moi étaient clairs, et m’électrisait le sang. Je pouvais sentir mon propre instinct s’insurger devant une telle provocation, ne demandant qu’à remettre le warg à sa place et assurer la hiérarchie. Et ce, peu importe les chances de réussite. Mais à part ma queue qui fouaillait plus vivement de gauche à droite et un regard noir lancé à la bête, il n’en fut rien de plus. J’étais une Zoan, je savais me contrôler. Tout ce qu’il eut, ce fut un soupir dédaigneux mêlé à un petit grognement d’impatience.

Fière mais voyant bien que le dompteur du warg avait du mal, je décidais de me montrer généreuse et de ne plus rester dans une forme qui pouvait exciter l’animal. Ce serait contre-productif de toute façon. J’émis un léger grognement, et me détournais sans même écouter ce que les autres avaient pu dire. Je marchais vers des fourrés un peu plus loin derrière le campement, à l’abris des regards, et entamait ma transformation pour revenir à ma forme humaine. Du campement, on pouvait entendre des craquements sinistres, des grognements de douleur réfrénée, le son des griffes s’enfonçant dans le sol. Mais au bout de quelques minutes, plus aucun son. J’avais terminé ma transformation, et me retrouvais nue comme un ver, avec mon sac et ma balise par terre, et moi haletant. C’était toujours pénible ces moments-là, mais j’avais l’habitude maintenant. Sans perdre de temps, mais tranquillement, je sortais de mon sac mes affaires pour m’habiller. Je mettais mon uniforme de Tartare, adapté pour les combats, et accrochais mon marteau de guerre à ma ceinture. Une fois prête, je reprenais mon sac et la balise pour rejoindre le campement. J’arrivais devant le petit groupe, l’air sérieux et mes yeux perçants faisant rapidement le tour de l’assemblée. Mais un petit sourire en coin et une remarque dite sur un ton amusé contredisaient cette impression de froideur.

"J’espère qu’il pourra mieux se contrôler, sinon cela risque de poser problèmes pour la suite…"

Je posais mon sac au sol, et d’un hochement de tête saluais l’ensemble des personnes présentes.

"Je suis Tullia Von Raijer, Tartare envoyée par le Magistère. Je suppose que vous êtes aussi tous là pour enquêter sur la disparition de cette expédition sous terre ?"

J’essayais d’ignorer Violette, car il m’en coutait beaucoup de me dire que je devrais faire sans doute cette mission avec elle. J’étais curieuse, mais trop fière pour admettre un sentiment autre que la frustration envers la personne qui avait toujours échappé à mes enquêtes et à la justice. Mon attention se tournait donc plutôt sur les autres personnes, dont je n’avais aucune connaissance. Mais plus on est de fou, plus on rit non ?

Lun 5 Aoû - 16:38

Yo tout le monde c'est...

Ellendrine - Ginny - Tullia




A ces remarques, la demoiselle mécanique répondait par l’ironie. A moins que ce soit de la naïveté. A vrai dire, Violette ne connaissait pas suffisamment son interlocutrice pour vraiment le savoir. Mais par sécurité, mieux valait toujours imaginer les autres plus forts qu’il ne l’était réellement plutôt que l’inverse.

Ainsi, la maraude haussa tout d’abord les épaules avant de répondre sur un ton tout aussi sarcastique.

A ton aise si tu peux suivre.

C’était toujours risqué de se mettre derrière un maraudeur. Car contrairement à ce que pouvait dire leur réputation, la dangerosité des maraudeurs venaient bien souvent plus de leur égoïsme que de leur sens de la trahison. La trahison demandait d’y réfléchir pour en tirer un intérêt bien souvent absent. L'égoïsme en revanche était bien plus spontanée et consistait à ne pas prendre de coup et de risque qui visait les autres. Autant dire que pour tout danger qu’elle jugeait dangereuse pour elle, la portebrume n’hésiterait pas une seconde à s’écarter pour laisser la salve passer.

Suite à cela, la maraudeuse se tournait vers Ellendrine , s’amusant de la rencontrer dans toutes les explorations montagneuses qu’elle devait faire désormais. Elle ne répondit pas à son commentaire sur les montagnes qui en réalité ne l’intéressait guère. Violette n’était pas de ces personnes qui s’extasiait devant la beauté et de la faune et de la flore. Tout devait avoir une utilité pratique à ses yeux. Seule la valorisation pouvait trouver grâce à ses yeux.

Elle ne put s'empêcher toutefois de répondre à la suite des propos de l’aramilane. Il était vrai qu’elle était monter en grade depuis la dernière fois.

Et bien… L’insatisfaction est le propre de l’homme n’est ce pas ? Êtes-vous satisfaite lorsque vous finissez un papier qui nécessite 5 ans de recherche ? Non, vous en voulez toujours plus et vous refaites une recherche avec plus d’ambition que la précédente. Et bien c’est pareil pour moi dans mon propre domaine et pour mes propres lubies. La satisfaction c’est du statisme. Et le statisme mène à l’ennui et à la stagnation.

Elle ne le savait que trop bien. Et il n’y avait nulle sensation plus désagréable que celle de la stagnation.

Dans le même temps Farouk précisait le dressage du Warg, qui visiblement n’était pas sous l’emprise d’un pouvoir. Ce qui était rare pour ce genre de bestiole, il fallait l’avouer. On était pas sur les monstres les plus stables dans les inventions de mère nature.

Violette se contenta ainsi d’hocher la tête. Elle aurait bien rajouté un petit mot, mais voici qu’un Drake fonçait sur eux. En réalité, bien qu’elle faisait l’étonnée, elle savait déjà de qui il s’agissait. Les zoanthropes n’était pas l’espèce la plus commune. Et ceux qui avaient des traits particulièrement rares comme ceux d’un Drake étaient particulièrement identifiables. Elle voulait provoquer une réaction, mais malheureusement il n’en fut rien, si ce n’était pour le warg qui fut retenu par un pouvoir gravitationnel.

Dommage, elle aurait aimé plus.

Quoi qu’il en soit le Drake se posait avant de grogner sur la xandrienne. Cette dernière affichait un grand sourire narquois à la vue de l’énervement de la tartare.

C’est pas le moment de t’en remettre à tes instincts. Tu auras tout le temps de t’en prendre à moi un autre jour…

Le petit dragon reprenait alors forme humaine, avant de se présenter tout en ignorant royalement Violette. Cette dernière s’approcha alors de lui.

C’est pas gentil de m’ignorer comme ça Tullia chérie… Depuis le temps qu’on se connaît tu pourrais me montrer autre chose que tes crocs…

Elle tapota alors son cache oeil du doigt.

Regarde. J’ai même perdu un oeil en protégeant ton pays.

Elle conclut sur un ton et un air faussement attristé.

Dure vie que de devoir se sacrifier sans avoir la moindre reconnaissance…

Mer 4 Sep - 5:08



Les esprits sous la montagnes

Ginny — Ellendrine  — Tullia — Violette


-« Vous avez raison, en un sens. » concéda-t-elle à Violette.
Cependant, la lady n’appréciait pas le lieu où les menait sa logique. Au fond, elle ne voyait pas dans sa recherche une frénésie du mouvement contre le néant mais un épanouissement serein.

-« Prochainement, vous fonderez sans doute votre nation. » plaisanta Ellendrine, à demi, en poursuivant la trajectoire de la locomotive du désir éternel de la mercenaire.

Décontenancée, Ellendrine observa le drake envahir le campement à tire-d ’ailes. Manifestement, ce n’était pas un animal sauvage puisqu’il transportait un paquetage sur mesure. Le dragon se livra ensuite à une transformation bruyante et malaisante, ponctuée de cris. Un frisson se diffusa dans l’échine de l’archéologue. Cela lui rappelait confusément quelque chose. Des zoans de cette sorte était si rare. De plus, Violette confirmait par son étrange humour -elle était donc capable d’humour ! – que Tullia était bien d’origine opalienne en plus d’être un agent du Magistère.

-« Difficile à dire, malheureusement. » répondit-elle, accorte, à la nouvelle arrivante. Les tartares avaient su se montrer utiles et prompts au sacrifice lors de son expédition au cœur d’Urh, quoi qu’on puisse penser de leur endoctrinement.

Le tumulte de son esprit l’assourdissait. Ses engrenages cliquetaient à vive allure. Von Raijer, Von Raijer. Non, ça ne pourrait pas être…

Les autres lui firent la conversation, tandis qu’elle essayait d’enfouir sa stupeur.
-« Vous semblez bien vous connaître. C’est parfait ! » proclama-t-elle.
« La glace étant déjà brisée, nous pouvons nous mettre tout de suite au travail et collaborer efficacement. Cette montagne va nous donner du fil à retordre. »

Ginny opinait du chef, s’apprêtant à désigner les prochaines étapes de leur voyage, du peu qu’elle savait sur ce qui était advenue de la première expédition. Elle leur parla des portes colossales gardées par les incubes autour d’une ration de l’amitié. Chacun aiguisait ses théories pour surprendre les chiens ou faire diversion. Le plus surprenant est que leur percée semblait devoir entièrement reposer sur l’étrange petit gobelin qui ne quittait plus le dos de Crag.

Le warg lui-même semblait s’y être fait. Ou s’être découragé d’essayer de le désarçonner.

-« Comment se fait-il que les incubes n’attaquent pas ce camp ? » s’enquit l’archéologue, suspicieuse.

On était certes éloignés de la montagne. Mais pas tant que cela. Et puis, rien ne restreignait les mouvements d’une horde de morts-vivants, contrairement aux légendes qui les voulaient attachés à un lieu de drame.
-« Quelque chose les attire ou les contrôle depuis la citadelle ? »

Personne n’eut le temps de faire la lumière sur ce point. Car des yeux brillants se découpèrent sur la palissade, où se dressaient plusieurs incubes. Ellendrine haïssait ces créatures infernales plus que tout ! Dans un contexte très similaire, ces cabots de l’enfer avaient attaqué son groupe et gravement blessé plusieurs membres de l’expédition de Cicada, dont elle. Et d’entrée de jeu.

Et rebelote. La perfidie de ces créatures n’avait pas de limite. Ils bondirent au sein du camp en surnombre, par salve sucessives. Certains spectres, lâches, attendaient de voir ce qui advenait de la meute précédente avant d’avancer. D’autres tentaient d’utiliser la mort de leurs comparses comme diversion pour prendre les humains, zoans et portebrumes à revers.

Le chaos était imprescriptible. Tous durent y aller avec toutes leurs ressources pour surnager dans l’horreur. Plusieurs cascades se jouaient en simultané. Ellendrine crut lire de la surprise dans les yeux d’un incube en jetant son corps par-dessus le feu dans une roulade improvisée, avant de saisir une bûche enflammée pour combattre à la volée. Farouk délivrait des rafales de décibels dans le bide des ectoplasmes pourris à l’aide de sa mitrailleuse. Quant à Warg, il les piétinait rageusement sous le commandement excité de Gribouille, qui pointait les assaillant du doigt…

Malheureusement, la situation n’était pas au beau fixe. Dommage que Tullia ait recouvré sa forme humaine ! Ginny tomba sous les crocs d’un duo de spectres travaillant ensemble. La gueule refermée autour de son bras mécanique, ils traînèrent vivement son corps hors de la lueur du camp et elle disparut dans la brume en se débattant.

Il devenait évident que les fortifications ne les protègeraient bientôt plus du tout. Leur seule chance était de fuir. Ellendrine profita d’une fortuite accalmie dans son environnement personnel pour appeler son invocation de pégase et tenta d’inviter Tullia à bondir en croupe derrière elle. Le désastre aurait eu lieu si Farouk, monté sur Crag, ne les avait pas couvertes. Restait à Violette de trouver un moyen de fuir l’embuscade de cette nuée mortifère.
-« Aux portes ! » s’écria-t-elle.

Au cas où le plan n’aurait pas été évident. Leur seule chance était de parvenir à l’entrée de la montagne avant les incubes. Hélas, Gribouille se trouvait sur le dos du Warg, qui sautait avec vivacité entre les rocs, mais restait moins rapide que par voie aérienne avec leur fétiche d’hypervélocité.

-« Violette ! Ralentissez les premiers autant que possible pendant que le gobelin ouvre la porte ! » essaya-t-elle de crier en sur-articulant à basse altitude.



Résumé:
Mar 10 Sep - 18:47

Les Esprits sous la Montagne


Let's go Rock & Stone



Urgh....Ca, et des yeux levés vers le ciel à crever le plafond dès que Violette s'approcha et fit une réflexion. Comme si on avait gardé les fennecs ensemble.... Je prenais sur moi, et la réflexion d'Ellendrine ne put arracher de mes lèvres que des mots froids et exaspérés.

"Se connaître, c'est vite dit...."

Pour autant elle avait raison. Le fait que nous nous connaissions facilitait les choses. J'approchais des autres du campement, et prenais place en même temps que j'écoutais les théories des uns et des autres. J'écoutais plus que je ne donnais mon avis, préférant faire office de garde silencieuse. Les portes étaient gardées par des Incubes semblait il, ce qui n'allait pas faciliter la tâche. Un Incube est une chose, toute une meute, même pour moi sous ma forme drake n'était pas de toute repos. Je ne connaissais pas les capacités martiales de ces gens, et même si certains semblaient avoir des armes et des capacités, cela ne remplace pas une équipe organisée et habituée à combattre ensemble. Cela allait sans aucun doute constituer notre plus grande faiblesse. Assise sur une caisse, mangeant un morceau de viande séchée de mon sac, je réfléchissais à la meilleur façon de protéger le groupe. Même si l'objectif était de trouver les scientifiques disparus, la meilleure chance d'y arriver était de faire en sorte que ce groupe ci survive le plus longtemps possible. Chacun y allait de sa stratégie pour surprendre et attaquer les incubes, et j'écoutais d'une oreille, faisant surtout attention à ce que chacun semblait mettre en avant comme capacité.

Mais il y eu une chose qui me titilla dans ce que dit Ellendrine. Quelque chose de pertinent et d'inquiétant concernant les Incubes qui nous avaient toujours pas attaqués. J'avais bien en tête que ces bêtes vicieuses attaquaient par derrière, et que sans doute notre groupe était trop important pour faire une attaque directe. Ou alors, étant assignés par on ne sait quelle magie à la Porte, leur périmètre d'action ne couvrait pas notre position. Il y avait bien des hypothèses. Mais cela ne servit à rien. Une lueur dans le noir qui me fit tourner la tête, un frémissement sur ma peau qui ne présageait rien de bon, et tout parti en vrille en un instant. Sur la palissade les incubes étaient dressés, prêts à attaquer et à fondre sur nous. Je ne fus pas la seule à les voir, mais à peine avais je le temps de sauter debout et de dégainer mon marteau de combat qu'ils fondaient déjà sur nous.

"En défense !!"

Un ordre donné pour sonner autant l'attaque que pour alerter les autres. Un Incube fonça sur moi, mais mon bouclier dépliable de bras le réceptionna et ma hache-marteau s'assena sur son crâne dans un craquement sinistre. Le chaos s'invita à notre campement, et déjà une personne disparu dans l'ombre. Un instant mon corps se crispa, hésitant à la poursuivre pour la libérer. Mais ma balise n'était pas sur moi et un autre incube m'attaqua, ne me laissant aucune option. Le campement était sans dessus dessous, et si je m'en sortais relativement bien de part mon entrainement de Tartare et mon habitude de combattre dans ce genre de situation, ce n'était pas le cas pour les autres. Prenant mon rôle de tank, j'attirais l'attention de deux incubes sur moi en poussant un cris guttural, comme un appel au défi.

"RHAAAA !!!"

Ils se détournèrent de leur proie et m'attaquèrent, ce qui permit à d'autres de s'en sortir. Le combat restait dur, âpre, et je ne pouvais remercier que mon expérience pour m'en sortir. Mais la situation était désespérée, il y en avait trop. Une main salvatrice se tendit quand Ellendrine me fit signe de monter avec elle sur son invocation. Je n'hésitais pas une seconde, sautant sur le dos de son pégase et utilisant mon arme pour tenir à distance le moindre incube qui tenterait de sauter sur nous. Dans les airs nous avions un avantage, et je regrettais de ne pas avoir avec moi mon fusil pour utiliser cette position favorable. Nous allions vers les portes, dans l'espoir d'un salut. Pour autant rien n'était gagné, car il fallait ouvrir cette satanée porte. Le gobelin était essentiel, mais les incubes étaient rapides. Ellendrine avait intimé à Violette d'agir, mais je doutais qu'elle puisse repousser autant d'incube, ou du moins les occuper efficacement. Il y avait une solution, mais elle ne me plaisait guère. Un coup de poker, une chance de faire plus de bien que de mal. Mais je n'avais pas le choix. J'étais une Tartare, je devais faire ce qui était attendu de moi. Je grognais un instant alors que la transformation commençait, puis parlais à Ellendrine d'une voix forte tout en lui indiquant de baisser son altitude.

"Je peux descendre et faire gagner du temps.... Couvrez moi."

Quand elle fut assez basse je sautais au sol, roulant boulant et grondant de douleur alors que mon corps craquait sous le changement. Pousser aussi vite une transformation était plus que déconseillé, la douleur pouvant faire perdre la tête ou même faire tomber dans l'inconscience. Mais je pouvais le faire, je pouvais me changer en l'espace d'une minute. J'eu à peine la présence d'esprit d'enlever le haut de mon uniforme, mes bras s'allongeait déjà, je criais de douleur et sentais la rage me consumer. J'avais mal, si mal... J'avais faim, si faim, et j'étais tellement en colère. Pourtant la colère était la clé, et c'est grâce à elle que je réussissais ma transformation aussi rapidement. Alors que je la terminais deux incubes me sautèrent dessus, et ils subirent le courroux de mon esprit berserk. Sauvagement j'en écrasais un au sol, et l'autre je lui arrachais la tête d'un coup de croc. Je poussais un rugissement de colère et de bataille, contre le monde et tout ce qui pouvait venir défier ma suprématie. Ne discernant plus l'ami de l'ennemi, j'eu cependant le bon instinct de m'attaquer à ce qui était le plus offensant pour ma personne. Les Incubes. Telle une bête sauvage, je les affrontais dans des éclats de gelées spectrales, faisant de moi pour un moment l'objet de leurs attentions. Peut être que cela aidera à leur faire gagner du temps....

Dim 15 Sep - 19:22

Yo tout le monde c'est...

Ellendrine - Ginny - Tullia




Quelque peu indifférente aux tensions et aux sentiments négatifs qu’il pouvait y avoir à son égard, que ce soit de la détestation ou de la méfiance, la maraudeuse semblait presque s’amuser avec nonchalance de toute cette situation. Les choses toutefois ne durèrent pas bien longtemps, après tout la brume n’était pas des territoires qui aimaient que les gens puissent s’y reposer trop longtemps. En effet, alerté par la vie nouvelle, les incubes gardant la porte de la montagne sortait pour déferler sur le camp de fortune posé en préparation de cette mission.

Violette ne disait alors pas un mot, pour ainsi dire elle ne craignait pas tant que ça les créatures aux capacités strictement physiques ou qui ne savaient pas voler. Des monstres avec des pouvoirs étaient plus problématiques. Un incube seul n’était pas particulièrement puissant, le problème venait de leur nombre.

Tandis qu’elle réfléchissait rapidement à la solution pour régler ce problème le plus rapidement possible, Ellendrine se mit en tête de voler avec l’opaline tout en lui intimant de retenir les incubes par elle-même.

Bin tiens…

Retenir une horde seule ? Soit elle la surestimait grandement, soit elle se moquait d’elle. Et dans tous les cas c’était gênant, parce que la maraudeuse n’avait aucune idée de comment faire dans cette situation. Retenir une horde signifiait pouvoir user d’un pouvoir capable de toucher une grande zone simultanément, elle avait bien ses courants d’air mais dans ce cas ça empêchait les autres de pouvoir voler facilement.

Plus que de se battre, la question était donc de leur faire perdre leur temps, et d’une certaine manière elle pouvait s’appuyer sur sa nébula pour travailler à sa place tandis qu’elle se protégeait en restant elle-même dans un état d’intangibilité.

Alors que son plan se dessinait dans son esprit, elle remarqua soudainement Tullia se transformer et commencer à se battre en dragon contre les incubes. Elle semblait réussir son coup mais la xandrienne restait dubitative. Déjà parce que ce n’était que les premières salves en même sans une forme monstrueuse, le poids du nombre finirait inévitablement par l’écraser, ensuite parce qu’elle ne savait pas dans quel état de conscience était la demoiselle. Elle savait d’expérience que la transformation des zoanthropes pouvait avoir des conséquences sur leur mental. Leur forme bestiale pouvait altérer leurs capacités cognitives et les faire devenir de véritables bêtes sauvages dénuées de raison pendant un temps.

Elle jeta un œil à Ellendrine encore en altitude.

Tsss… faudrait savoir hein…

Elle se précipita alors vers la dragon en reprenant son envol, gardant elle-même une certaine hauteur pour ne pas être à portée des incubes cloués au sol.

T’es pas censé être là… C’est quoi ton plan à part te suicider ?

Elle était sa réponse… ou même de savoir si elle était capable d’en donner une. Elle aviserait en conséquence comment gérer les incubes et potentiellement l’opaline elle même…

Ven 20 Sep - 18:59



Les esprits sous la montagnes

Ginny — Ellendrine  — Tullia — Violette


Un incube, ça allait. Toujours porteur de germes mortels et d’un corps ignorant les blessures. Mais ça restait un cabot. Deux incubes, cela devanait un problème. Cent, c’est une malédiction.

Ils étaient rapides, ces chiens ! Mais le warg l’était encore plus. Son allonge lui permettait de bondir de rochers en rochers dans le dénivelé en franchissant un vide impressionnant. Malgré tout, plusieurs le talonnaient en empruntant un chemin différent. Gribouille était en pleine crise autistique, le nez fourré dans le pelage de Crag, il tirait les deux oreilles du warg de toute ses forces. Farouk concentrait tous ses efforts pour accompagner les bonds et amortis de sa monture tout en surveillant leurs arrières. Il pouvait difficilement manier sa mitrailleuse, mais à deux reprises, il fit reculer des spectres en train de les déborder par la gauche et en abattit un en plein vol en train de franchir un obstacle pour rejoindre leur plateforme.

Du ciel, Ellendrine avait épaulé son fusil. Elle ne pouvait pas faire grand-chose, car le plus gros de son attention passait dans le contrôle de l’invocation. Il aurait été regrettable que le pégase disparaisse à quinze mètres du sol parce qu’elle était distraite par autre chose. Mais une fois stabilisée non loin des portes au pied de la montagne, elle s’efforça de garder un vol stationnaire. Tenir le totem et viser avec le fusil n’était pas optimal, mais tout ce qu’elle voulait était un tir de couverture dans le tas pour faciliter la fuite de Farouk et Gribouille.

La Tartare se jeta à terre en accomplissant une demi-transformation terrifiante. Hybridée en drake, elle fauchait les incubes, bientôt rejointe par la maraudeuse. De sa position, Ellendrine tentait de viser uniquement les attaques aveugles qu’elles n’auraient pas le temps de voir venir. La mobilité les aider à ne pas être définitivement encerclée.

Gribouille était arrivé aux portes avec son petit matériel et Farouk était en train de le supplier de lâcher les oreilles de Crag.
-« S’il te plaît Gribouille. On a besoin de toi ! C’est maintenant qu’il faut nous montrer ton talent avec la serrure. Aller demi-homme. »
La bonté de Farouk était plus que suppliante, dans un paradoxe cinglant, pour celui qui avait commis un carnage sanglant envers les gobelins de sa région à Cicada.
-« G-Ginny ?... » pleurnicha la pauvre créature.
-« Ginny arrive. Ginny sera très heureuse quand tu auras ouvert la porte. » mentit-il avec aplomb pour le salut de tous.

Les femmes au front devaient se demander quand leur heure sonnerait pendant que le gobelin était en train de chouiner. Finalement, un air résolu s’afficha mystérieusement sur les traits du petit gobelin. Il actionna son bras robotique dorsal dans un étrange mélange de soudure et pianotement mécanique… Farouk n’eut d’autre choix que de croire que Gribouille avait comprit l’enjeu de la situation et ce que l’on attendait de lui… car de nombreux incubes avaient franchi les défenses de Violette, Tullia et Ellendrine et fondaient en leur direction.

-« Crag ! Attaque ! » lança-t-il, tout en tenant sa position à la mitrailleuse, prenant autant soin que possible de ne pas menacer ses alliées situées cinquante mètres en retrait.

Leur configuration était habile, leur combattivité héroïque, mais cela se gâtait. Cela se voyait. De secondes en secondes, la situation ressemblait de plus en plus à celle qu’ils venaient de quitter au campement, alors que toujours plus d’incubes arrivaient pour gonfler les rangs.

Leurs pertes innombrables ne décourageait en rien leur assaut. On voyait de nouvelles têtes émerger sur les crêtes de la montagne. Leurs longs aboiements se mêler en une cavalcades infernale, dont l’écho habitait les poitrines des aventuriers au bord de l’agonie.

Ces hurlement tonitruant ne furent interrompus que par les cris de joie suraigüs du gobelin qui piaillait sa victoire. Sans trop qu’on sache comment, il était parvenu à déverrouiller les portes. Haute de douze mètres, elles pesaient littéralement des tonnes. Farouk s’en remit à Crag et Ellendrine pour le couvrir pendant qu’il soufflait comme un bœuf, pour ne serait-ce qu’entrouvrir légèrement un battant.
-« Tullia ! Violette ! Reculez autant que possible vers les portes. Dépêchez-vous ! »

Elle-même resserra son vol vers le pan de la montagne. Un incube saisit l’occasion de sauter d’un promontoire pour tenter d’atterrir sur le pégase et la faire tomber. Il le toucha, mais Ellendrine utilisa son cristal de force pour le projeter au dernier moment, alors que l’atrocité s’éclatait dans un splash éclaboussant en contrebas. Elle récolta une jolie contusion à l'épaule.

Elle finit par se poser devant les portes et s’y immisça. Farouk laissait dépasser sa mitrailleuse et nettoyait au mieux la zone par l’ouverture, à présent gêné par Violette et Tullia en ligne de mire. Il tirait de manière brève et ciblée en espérant le meilleur. Quant à Ellendrine, elle sacrifiait le faux pégase en ruant d’ailes et de sabots pour leur ouvrir la dernière ligne droite.

-"Enfuis-toi, Crag!" s'écrie Farouk en panique, en constatant qu'ils doivent refermer le battant bien trop étroit pour l'animal avant que les incubes soient sur eux. Presque la larme à l’œil, il laisse son familier livré à lui-même dans une fuite à travers la montagne.

Tous devraient se jeter sur le battant pour espérer le refermer derrière eux. La superforce combinée de Violette, Ellendrine ne sera pas de trop!



Résumé:
Lun 30 Sep - 18:02

Les Esprits sous la Montagne


Let's go Rock & Stone



Le combat était rude et implacable, les vagues d’incubes ne cessant de s’abattre sur nous. Dans ma frénésie toute meurtrière, je les écrasais sous mes pattes, brisais leur nuque gélatineuse entre mes crocs, les projetais au loin avec ma queue. Je gardais difficilement conscience de ce qui m’entourait, la douleur et la rage bestiale prenant le dessus. Mon esprit était comme embrumé, percevant qu’avec parcimonie et de façon aléatoire les voix de mes compagnons. Fort heureusement, cela restait utile pour le combat, toute ma concentration et mon énergie y étant focalisée.

Mais j’avais beau être forte sous cette forme, j’avais également mes limites. Plusieurs incubes réussissaient à me dépasser, mais j’avais trop à faire m’occuper d’eux. Plus cela allait, plus les blessures sur mon corps et la fatigue ramenaient mon esprit à la raison, ou du moins j’avais de plus en plus une conscience « humaine » de ce qui m’entourait. Je distinguais mieux les voix des autres, pesantes du péril de la situation. Puis, à un moment, j’entendis clairement la voix d’Ellendrine nous intimant de venir à la porte, suivie par le son tonitruant de la mitrailleuse. Je réussissais, dans un grand effort mental, à ordonner à mon corps de délaisser les ennemis au =-devant pour faire demi-tour et fuir vers la porte. Chose qui ne fut pas aisée, mon sang bouillonnant me criant que je ne pouvais tourner le dos aux ennemis. C’est dans un grognement de frustration que je tournais les talons, non sans pousser et donner des coups de queue aux incubes qui courraient à côté. Au sol je vis mon sac et ma balise, qui avaient du tomber. D’un bond je fis un petit détour pour non seulement éviter les tirs de la mitrailleuse mais également récupérer dans ma gueule la sangle de mon sac. Ainsi, je courrais vers la porte, bondissant et bousculant les incubes. Mais la porte n’était ouverte qu’en partie, et le warg ne pouvait pas passer. Poussé par l’instinct de survie, je me ruais sur la porte, entrant en me tortillant, bousculant la mitrailleuse et feulant alors que mes plaies se déchiraient d’autant plus avec le frottement de la pierre. Mais j’avais réussi à rentrer.

Haletante, je me retournais, voyant quelques incubes réussir à rentrer. Je me précipitais gueule ouverte pour les éliminer avant qu’ils ne puissent s’attaquer aux autres, qui essayaient de refermer cette porte. Les intrus éliminés, à mon tour je me précipitais sur la porte, debout sur mes pattes arrières pour pousser de tout mon poids cette porte pour aider à la refermer. Après les grands efforts de Violette et Ellendrine, celle-ci finit par se fermer dans un claquement sinistre. A l’intérieur, il faisait terriblement sombre et froid. Je descendais de la porte, reculant en quelques bons comme une bête effarouchée. J’étais haletante, ma tête me vrillait, mon corps lacéré me faisait souffrir, et pourtant je pouvais encore sentir mon sang de drake bouillir d’indignation. Devoir fuir n’était pas dans les habitudes d’une telle bête, et si normalement je contrôlais parfaitement mes instincts pour faire ce qui était nécessaire, cette-fois ci je n’étais plus en totale maitrise de mon corps, ni de mes émotions. Mes yeux jaunes fixaient Ellendrine et Violette, ainsi que Farouk, d’un air menaçant. Je grondais, ma queue fouettant l’air d’impatience et mes griffes s’enfonçant nerveusement dans le sol. Mon corps entier était tendu, pris dans un terrible dilemme. D’un côté mon instinct me poussait à les attaquer, afin d’éliminer toute menace et de manger pour se remettre des blessures ; de l’autre ma raison et ma conscience se débattant pour rester civilisé et imposer l’ordre et la discipline pour une mission où je dois protéger et non détruire. Ce combat entre la conscience et l’instinct n’étaient visibles que par la façon dont mon corps tremblait, mes grondements sinistres et frustrés faisaient échos dans l’espèce de caverne où nous étions. Je bougeais ma tête erratiquement, la secouant comme si une mouche invisible me tourmentait. A chaque fois que mes yeux avaient le malheur de se poser sur eux, je pouvais de nouveau sentir gonfler en moi l’envie de leur bondir dessus.

L’affaire fut résolue par l’application d’une méthode enseignée au Magistère, ou plutôt un protocole qui avait été mis en place suite aux multiples expériences effectuées sur mes transformations. D’un coup, je me jetais contre un des murs, feulant et me tapant la tête contre celle-ci. La douleur devait me faire revenir à la raison, être mon seul focus pour que je puisse enclencher la transformation. J’étais trop dangereuse sous cette forme. Affalée contre le mur, poussant un râle profond et mes griffes traçant des sillons dans la pierre, je me frappais de nouveau la tête contre le mur, soumettant l’esprit sauvage par l’impératif de maitriser la douleur. Haletante mais revenant petit à petit plus au contrôle, je commençais dès que je le pus ma transformation en humaine. Des craquements sinistres, des râles, par réflexe je m’éloignais d’eux, m’enfonçant un peu plus dans la caverne. Une pudeur que j’avais conservé malgré tout. La transformation était douloureuse, anormalement douloureuse. Je pouvais sentir des larmes couler le long de mes joues écailleuses, sentir ma peau s’étirer et crier grâce alors que les blessures étaient également mises au supplice. J’avais l’habitude de la douleur des transformations, mais là quelque chose n’allait pas, j’avais trop mal. Plus ça avançait, et plus j’avais envie que tout s’arrête. A quatre pattes au sol, je ne pouvais m’empêcher de pousser des grognements de douleurs, haletant alors que mon souffle se coupait régulièrement. Je finissais par m’effondrer au sol, tremblante et peinant à respirer.

Nue mais ignorant le froid, les blessures dues au combat contre les incubes étaient visibles, quoi qu’en forme plus petite et adaptée à ma taille. De traces de morsure, de lacération… Mais le plus étrange cette fois-ci était que je n’étais pas totalement redevenue humaine. Le bas de mon corps était semblable à celui d’un drake, la queue étant restée intacte et mes jambes ressemblant plus à des pattes arrières écailleuses et griffues qu’à des jambes humaine. Mon corps semblait encore recouvert d’une fine couche d’écailles grises et bleues, s’éclaircissant au niveau du ventre et du torse, ainsi que sur le visage. Mes mains étaient encore griffues et les écailles plus épaisses, et mon visage… Il ressemblait bien à celui de ma forme humaine, quoi que mes dents étaient encore pointues et quelques écailles bleues s’étendaient sur mon front et mes pommettes. Mais le pompon restait la paire de corne de drake qui était restée fichée sur ma tête. De tout ceci j’en étais inconsciente, la vue encore troublée par les larmes et reprenant mon souffle difficilement, devant encore gérer la douleur de la transformation. Je ne voyais pas non plus grand-chose dans la pénombre. La seule chose que je pus plus ou moins ressentir, c’était une lumière qui s’approchait et la présence de quelqu’un. Sans doute l’une des filles ou Farouk. Le souffle encore coupé, je fis un grand effort pour parler et ne pas les inquiéter. Ma voix s’exprima, éraillée et rauque de ce que j’avais sans doute crié sous ma forme animale et lors de ma transformation.

"Je suis… désolée…. J’… J’ai be…soin… de quel… minutes…"

Je me sentais à la fois terriblement sensible à ce qui m’entourait, et en même temps terriblement fatiguée mentalement et physiquement. Je continuais de trembler, mon corps se remettant de cette dure épreuve qui était loin d’être ordinaire. Je savais également que je devais me reprendre, que j’étais en mission. Ma condition de zoan ne devait pas être une source d’échec, cela m’était interdit. On me l’a toujours interdit.

Dim 27 Oct - 19:19

Yo tout le monde c'est...

Ellendrine - Ginny - Tullia




Les incubes étaient partout. Et pendant qu'une personne héroïquement (c'est beau) se battait avec force et verve malgré les blessures et les souffrances, une autre, à savoir Violette faisait tout l'inverse. Elle n'avait en effet pas vraiment envie d'avoir mal, tout comme elle n'avait pas envie de prendre plus de risque que ça. De ce fait, sa stratégie était en réalité tout autre. Elle faisait beaucoup de bruit pour attirer les monstres à elle en se contentant de faussement esquiver les salves en courant alors qu'en réalité elle restait parfaitement intangible donc hors de portée des simples créatures physiques. C'était quand même une capacité vachement pratique. Pour le reste, elle laissait sa fortune faire le travail encore une fois à sa place en frappant de malchance tout les monstres qui restaient trop à portée de sa personne.

Quoi qu'il en soit, les monstres étaient occupés pendant qu'Ellendrine fermait la porte, permettant à tous de passer, Violette dans un de ces moments les plus agréables, permettant même à l'opaline de fuir la première, retenant faussement les incubes le temps que les portes soient suffisamment proches pour que les monstres ne puissent plus passer avant de rejoindre l'autre coté et d'aider à son tour à fermer en désactivant son pouvoir, le temps qu'elle soit de nouveau en mesure d'en user un autre, à savoir sa force pour claquer définitivement la porte.

Ceci étant fait, la xandrienne soupirait, en se laissant tomber au sol. Bien qu'elle n'était pas blessé grâce à son intangibilité et à son absence de prise de risque, le fait de déambuler partout poursuivi par une meute en se faisant remarquer c'était exténuant.

Finissant ensuite par se tourner vers ses compères.

C'était quoi le plan à la base ?... Parce que si on refait ça une deuxième fois, elle va mourir déchiquetée et moi par manque d'énergie vitale...


Jeu 31 Oct - 16:42



Les esprits sous la montagnes

Ginny — Ellendrine  — Tullia — Violette


Essoufflée, l’archéologue se laissa complètement reposer contre le métal des portes. L’écho des lourds battants se répercutait sombrement dans l’immense cavité minérale. Nul ne pouvait se faire une idée de ses contours, car la fermeture des portes les laissait dans une obscurité absolue. Pour ne pas dire effrayante. Les ténèbres avaient cela d’impalpables, qu’elles en donnaient le frisson sur la peau, laissant imaginer les pires monstres à quelques centimètres de son échine.
Cette atmosphère de cauchemar ne faisait que grandir, avec le raclement furieux des griffes des incubes qui continuaient de ruer de l’autre côté des portes. La proximité des aventuriers se voulait rassurante. Pourtant, Ellendrine détestait ne pas voir ce qui se passait autour d’elle.

Tullia avait l’air au plus mal et grognait en émettant des craquements. Le bourdonnement aux oreilles d’Ellendrine la rapprochait elle aussi du malaise. Elle dut porter un genou à terre, avec l’impression fébrile qu’il était plus facile pour son cœur de ne pas flancher et de respirer si elle se soutenait des deux paumes au sol. Sans doute un contrecoup des vives émotions du combats. Et de l’utilisation combiné du totem et du cristal de force.
-« Prenez votre temps, Tullia… il va aussi me falloir une minute ou deux. »

Damne. Même avec une force augmentée par la technologie cristalline, elle n’aurait pas réussi à venir à bout de cette satanée porte sans l’aide de Violette et Farouk ! La porte était-elle rouillée ou simplement destinée au passage de géants ?
Contenant son estomac qui lui donnait l’impression d’une traîtrise imminente, elle se calma sa respiration, les yeux clos.
-« Nous n’avions pas vraiment eu le temps de faire de plan. Ginny, l’améliorée… avait l’air de camper depuis plusieurs nuits en sécurité. L’endroit n’était apparemment pas sûr. Nous allions justement décider d’un plan pour déjouer la meute d’incubes."
Comme elle sentait le malaise refluer, elle se redressa pour extraire de son sac une lanterne, bientôt imitée par Farouk.

L’espace au-dessus de leurs têtes était étourdissant. Les parois n’étaient pas égales mais ne semblaient pas avoir des formes entièrement naturelles, comme si la pierre avait été ciselée au burin pour agrandir des ouverture. Suivant des arches, on devinait même des colonnes de soutènement permettant de consolider le plafond un peu plus loin.

En terminant son inspection de la caverne, Ellendrine avait l’appréhension de tomber sur une paire d’yeux fluorescent. Dans leur hâte, ils s’étaient engouffrés tête la première sans vérifier que la caverne n’était pas habitée. Malgré le vacarme de leur arrivée, pas âme qui vive ne s’était manifestée.

Son attention s’arrêta nette sur Tullia. Toujours en train de se tortiller. Elle arborait de nombreuses écorchures. Mais, surtout, son corps avait une forme tout à fait surnaturelle, à mi chemin entre l’humaine et le drake. Jamais l’opalienne n’avait été témoins d’une telle hybridation. L’air sauvage, le souffle rauque, ses oreilles pointues et allongées bougeait pour suivre les sons et de longues cornes rouges la rendait menaçante. En levant la lanterne vers son visage, elle remarqua enfin sur son front une plaque d’écailles bleutées.

-« Tout va bien, Tullia ? Y a-t-il quelque chose que je puisse faire pour vous aider ? J’ai de l’eau, des bandages, de quoi désinfecter… si vous voulez. »

Semblable à une entité mythique, Tullia reprenait peu à peu contenance. Farouk, lui, dissimulait mal son inquiétude pour son warg resté dehors. Elle l’avait rarement vu sortir autant de son équanimité.

-« Il va nous falloir avancer… C’est assez évident, nous n’avons pas de chemin de retour pour le moment. Même si nous avons traversé comme des forcenés, je n’ai pas l’impression d’avoir repéré des restes humains ou des paquetages à l’extérieur. On peut donc penser que l’équipe précédente est toujours à l’intérieur, morte ou vive… J’en déduis que le danger rôde. Dans mon expérience, ce ne sont pas forcément les créatures vivantes qui représentent le principal danger. La désorientation, la déshydratation et les chutes sont ce qui nous pend le plus au nez… Alors, ne nous pressons pas… Je vais essayer de dessiner notre progression et de prendre des mesures de notre avancée. Cela nous ralentira. Mais nous sommes aussi ici pour que l’Alliance puisse investir les lieux et en faire un avant-poste sécurisé. C’est pour repérer les dangers structurels et cartographier au moins les structures les plus proches de la surface que j’ai été envoyée. »

Voilà la suite de la conversation qui se serait tenue au coin du feu, si les morts-vivants n’étaient pas une fois de plus venus jouer les trouble-fêtes. La groupe de quatre se resserra autour des minuscules lueurs, ne parvenant pas à dissiper les ombres sur l’immensité de la caverne principale. Au contraire, l’irrégularité de la pierre étirait des doigts fuligineux qui dansaient sous la lumière. Le fond paraissait un vide insondable et vaporeux. En y jetant un caillou, Ellendrine n’entendit aucun écho.
-« Nous ne passerons pas par là. » dit l’Opalienne depuis un promontoire : le pont semblait brutalement cisaillé au-dessus d’une marée abyssale. A trop se précipiter, le groupe aurait pu ne pas le voir et s’abîmer vers une mort certaine. L’expédition précédente avait-elle fini ainsi ? Il semblait difficile de le vérifier pour l’instant.

-« Ginny ! Ginny pas revenu ! Chien mangé Ginny ?! » pleurait le petit gobelin, qui était resté prostré jusqu’ici.
Oubliant son dégoût pour la race gobeline, Farouk l’attrapa et le jucha sur son épaule. Après tout, lui aussi laissait un ami derrière lui, avec l’incertitude de le retrouver.
-« Marchons. On la retrouvera peut-être, si les dieux le veulent. »


Résumé:
Ven 1 Nov - 15:01

Les Esprits sous la Montagne


Let's go Rock & Stone



Ellendrine s'était inquiétée de mon état, proposant de m'aider avec des soins. Je souriais légèrement, encore tremblante et essoufflée, mais lui répondit par la négative.

"Non, c'est bon.... Merci.... J'ai ce qu'il faut.... Dans mon sac..."

Il y avait de la reconnaissance dans ma voix, cependant ma fierté autant que ma réticence à ce que d'autres personnes me touchent me faisaient refuser la faveur. Quand elle s'éloigna, je pris sur moi et cherchais des yeux mon sac. je le trouvais non loin, avec la balise qui vrombissait et donnait cette étrange lumière. C'est en m'en rapprochant en titubant et en essayant de me relever que je compris que j'avais changé. Dans la faible lueur, je regardais incongrue mes mains, mes pieds, mon corps dénudé et pourtant couvert d'écailles. Je me sentais étrange, fascinée et... d'une façon honteuse de me retrouver ainsi nue. Certes, les écailles cachaient les attributs féminins, mais je ne me sentais pas vraiment sous forme animale, c'était étrange. Au début j'essayais de reprendre complètement apparence humaine, mais rien à faire. Ma capacité de zoan ne répondait pas. Etait ce la faute de ce combat, de la douleur ? Ou bien de la dernière injection étrange que l'on m'a fait il y a quelques semaines ? En tout cas quelque chose n'était pas normal, mais je devais faire avec.

Pendant que les autres discutaient de la suite, je me focalisais surtout sur mes blessures et me remettre d'aplomb. Je sortais une salve, quelques bandages, et pansais mes blessures. Nous étions formés à nous débrouiller seuls, et si ma forme actuelle n'était pas vraiment pratique, je réussissais à faire ce qu'il fallait. Je découvris alors sur ma tête les cornes, étranges au toucher, et regrettais presque de ne pas avoir un miroir. Je me demande à quoi je dois ressembler. Mais avec cette pénombre, de toute façon c'est difficile à dire. Je me relevais, boitant un peu mais pouvant gérer la douleur. Mes jambes étaient étranges et j'avais encore ma queue, ce qui posait un léger défi d'équilibre, le temps de m'habituer. Dans mon sac je n'avais malheureusement pas de pantalon adapté, mais de toute façon avec les écailles épaisses on ne voyait pas mon sexe sur le bas de mon corps. Je pris donc simplement ma veste que je réussissais à mettre, cachant au moins le haut de mon corps. C'est déjà ça de gagné.

Je me rapprochais des autres, écoutant la suite des opérations qui avaient été décidé. Il était temps de partir. N'ayant pas beaucoup de lumière, il fallait rester grouper et avancer avec prudence. Autant pour être prête que pour avoir un peu de contenance, j'avais en main ma petite hache, prête à l'utiliser en cas de danger. Mon bouclier de bras était aussi déployé. Mais à part un gouffre à éviter, il n'y avait pas grand chose à faire. Je soupirais légèrement, jetant un regard au gobelin qui semblait paniquer un peu.

"Avançons avec prudence. Il semble y avoir un chemin dans cette direction, nous pourrions commencer par là."

Jet de dé pour l'exploration:

J'avais montré un chemin que la lueur avait montré par un jeu d'ombre et de lumière. Nous approchions de l'entrée de ce qui ressemblait à un tunnel creusé dans la roche, mais à peine devant je fronçais des sourcils. Cette odeur... de l'humidité, quelque chose de moisi également, de rance. Ce n'était pas très agréable mais supportable. Cependant, c'était le seul chemin. Il descendait, et était légèrement glissant. Je manquais d'ailleurs glisser, me rattrapant sur la paroi et mes griffes de mes pieds s'enfonçant dans le sol étrangement souple. J'eus un léger frisson de dégoût, sans doute décuplé parce que je ne voyais pas grand chose. La sensation sous mes doigts était collante, presque gluante, et en même temps filandreuse. J'avais l'impression d'avoir mis la main sur des toiles d'araignées moisies. J'avertissais aussitôt les autres.

"Les murs.... faites attention, n'y touchez pas. Cela ne me dit rien qui vaille..."

Le chemin continuait de descendre et il restait désespérément sombre. Ce n'est que plus tard, après sans doute plus d'une dizaine de minutes de descente, qu'une lueur plus loin semblait annoncer la fin de ce tunnel. Mais une lueur presque imperceptible, froide. Le tunnel se terminait par ce qui semblait être une salle. Difficile de donner sa hauteur précise, mais à plusieurs endroits sur les murs on pouvait voir quelques champignons phosphorescent. Rien cependant de véritablement suffisant pour éclairer la pièce. On pouvait voir quelques formes au sol, et c'est en marchant dessus que je faillis de nouveau trébucher. Quelque chose de souple et en même qui n'avait pas l'air d'être de la terre. Je sentis mon sang faire un tour, et une immense sueur froide me mettre les nerfs à vif. Je chuchotais, gardant mon calme autant que possible mais restant sur le qui-vive.

"Regardez bien où vous mettez les pieds, avancez doucement. Ces éléments ont l'air... organiques."




Dernière édition par Tullia Von Raijer le Ven 1 Nov - 15:14, édité 1 fois
Ven 1 Nov - 15:01
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