Mar 2 Juil - 19:22
Je hurlais de rage en remontant la rue de la haute ville. Les regards des passants jugeaient celle qu'ils voyaient comme la « peste mécanique », la fauteuse de trouble qui ne pouvait « enfin » plus compter sur son papa pour la sauver. Je n'avais jamais aimé cet endroit ! Si il voulait me jeter dehors, et bien qu'il le fasse ! De colère, je frappa du pied dans une poubelle, ma prothèse de jambe l'envoyant s'écraser violemment contre un véhicule à l'autre bout de la rue. À cet instant, c'était la perte de mon père qui brûlait mon âme, et la façon dont ses vautours s'étaient jetés sur ses biens et son héritage, comme pour en faire disparaître jusqu'à son souvenir. Je présenta mon majeur face aux regards désapprobateurs et je repris ma route, leur hurlant à tous de bien vouloir aller crever. Le flot d'émotion et de tristesse m'embrouillait les pensées, me guidant au hasard dans les rues, guidée par le souvenir de mon monde s'écroulant sous mes pieds. Il me fallut quelques secondes pour reconnaître le bâtiment qui se dressa au bout du chemin, et de me rappeler la raison de ma venue : Le Marquis.
La veille, lorsqu’on m'avait annoncé la mort de papa, le propriétaire de cet hôtel m'avait proposé de m'héberger, mais j'avais alors préféré rester auprès des affaires de père. Maintenant, je n'avais plus rien... Seraphah était un vieil ami de mon père, mes premiers souvenirs de lui remontant à la période où j'étais encore coincé dans un lit médicalisé, et à cette époque déjà, j'appréciais l'aura de confiance qui émanait de lui. Surement pourrait-il m'aider, me dis-je en poussant la porte de l'édifice pour pénétrer dans une luxueuse réception. J'eus immédiatement l'impression de faire tache dans pareil décor, le majordome au comptoir semblant interloqué par ma présence ; Ben quoi ?! Il n'a jamais vu une "presque" gamine presque entièrement automatisée, en larme et décoiffée, et qui tremble de rage ?! Ravalant la colère pour ne pas la déverser sur un inconnu, je me força à prendre une voix calme pour lui demander :
- Bonjour, je m'appelle Ginny Kadwell. Seraphah m'a proposé de venir ici, je peux le voir ?
L'homme me fait poliment signe de le suivre, puis tourne les talons pour me guider au travers des couloirs. Je crois qu'il me parlait... Mais alors que je lui emboîtais le pas, je n'écoutais rien. J'étais de nouveau perdu dans mon esprit, mes pensées sombrant dans la colère et dans la rage, ruminant sur les réalités de ce monde injuste et détestable. Brillant comme une bougie dans la nuit, une douce musique vint m'arracher à mes pensées sombres pour me ramener à la réalité. Le majordome m'avait conduit jusqu'à un appartement particulier, richement décoré, qui baignait dans un chant lancinant joué d'une main de maître au piano. Je ressentis un certain réconfort dans cet instant, la mélodie faisant écho aux sentiments qui bouleversaient mon cœur ; comme si celui qui l'avait écrite avait cherché à me consoler.
La musique cessa soudainement lorsque le pianiste m'aperçut. Je reconnus Seraphah, et soudain, les raisons de ma présence revinrent à mon esprit. Avec toute la rage qui allait avec...
- Seraphah ! Ils ont tout pris ! Tout ! Papa est mort et il ne me reste plus rien !
De colère et de tristesse, des larmes perlaient sur mes joues tandis que je serrai les prothèses qui me servaient de poings. Je voulais hurler ! Hurler que ce monde était dégueulasse ! Hurler que mon père me manquait…
La veille, lorsqu’on m'avait annoncé la mort de papa, le propriétaire de cet hôtel m'avait proposé de m'héberger, mais j'avais alors préféré rester auprès des affaires de père. Maintenant, je n'avais plus rien... Seraphah était un vieil ami de mon père, mes premiers souvenirs de lui remontant à la période où j'étais encore coincé dans un lit médicalisé, et à cette époque déjà, j'appréciais l'aura de confiance qui émanait de lui. Surement pourrait-il m'aider, me dis-je en poussant la porte de l'édifice pour pénétrer dans une luxueuse réception. J'eus immédiatement l'impression de faire tache dans pareil décor, le majordome au comptoir semblant interloqué par ma présence ; Ben quoi ?! Il n'a jamais vu une "presque" gamine presque entièrement automatisée, en larme et décoiffée, et qui tremble de rage ?! Ravalant la colère pour ne pas la déverser sur un inconnu, je me força à prendre une voix calme pour lui demander :
- Bonjour, je m'appelle Ginny Kadwell. Seraphah m'a proposé de venir ici, je peux le voir ?
L'homme me fait poliment signe de le suivre, puis tourne les talons pour me guider au travers des couloirs. Je crois qu'il me parlait... Mais alors que je lui emboîtais le pas, je n'écoutais rien. J'étais de nouveau perdu dans mon esprit, mes pensées sombrant dans la colère et dans la rage, ruminant sur les réalités de ce monde injuste et détestable. Brillant comme une bougie dans la nuit, une douce musique vint m'arracher à mes pensées sombres pour me ramener à la réalité. Le majordome m'avait conduit jusqu'à un appartement particulier, richement décoré, qui baignait dans un chant lancinant joué d'une main de maître au piano. Je ressentis un certain réconfort dans cet instant, la mélodie faisant écho aux sentiments qui bouleversaient mon cœur ; comme si celui qui l'avait écrite avait cherché à me consoler.
La musique cessa soudainement lorsque le pianiste m'aperçut. Je reconnus Seraphah, et soudain, les raisons de ma présence revinrent à mon esprit. Avec toute la rage qui allait avec...
- Seraphah ! Ils ont tout pris ! Tout ! Papa est mort et il ne me reste plus rien !
De colère et de tristesse, des larmes perlaient sur mes joues tandis que je serrai les prothèses qui me servaient de poings. Je voulais hurler ! Hurler que ce monde était dégueulasse ! Hurler que mon père me manquait…