Sam 4 Mai - 1:29
Au-delà des Destins
Ft. Sylas Edralden
Ambiance
Les tintements des verres. Le faste du Marquis. Des invités de renoms de partout dans le pays. Cela pouvait paraître malvenu suite à ce qui s'était passé à Opale. Et pourtant. L'élémentaire était le premier à divertir les foules tandis qu'il s'occupait dans l'ombre de ce qui était réellement important. Le monde avait besoin de rêver, et c'est ainsi qu'il leur donnait de quoi s'évader d'un monde qui pouvait à tout moment disparaître dans la Brume. Cela l'inquiétait plus que son attitude pleine d'une élégante extravagance ne le laissait penser.
Alors que les convives déambulaient dans le Marquis comme bon leur semblait, passant d'une peinture à une autre, une voix se fit entendre. Il avait pris place à une estrade où siégeait également un piano, des musiciens jouant au préalable une musique douce et agréable. Tous les regards se tournèrent vers lui avec entrain. La majorité des personnes présentes avaient l'habitude du feu du propriétaire du Marquis et appréciait ses interventions. «Excusez moi de vous interrompre dans votre progression parmi toutes es fabuleuses toiles rendant honneur aux esprits de nos terres. Je tenais simplement à saluer les artistes qui sont présents dans la salle ce soir et sans qui, je n'aurais pu organiser une telle réception.» Il poursuivit en nommant les six artistes, chacun faisant un pas en avant afin que les convives puissent les applaudir dignement.
À vivre cette soirée, rien ne laissait présager que le diplomate était à l'oeuvre. Ou devrait-on dire l'humaniste doublé du diplomate. Il ne t'avait pas encore aperçu dans l'assemblée, mais la soirée venait tout juste de débuter. En tout cas, il était pour l'occasion habillé d'une tenue de soie - son tissu favori - d'un blanc laiteux, rehaussé au niveau du col et de la ceinture d'imprimés émeraude et or, venant donner une touche de raffinement. Sa chevelure rousse était lâche, son volume rendant jalouse nombre des femmes présentes dans l'assemblée. De tout cela, il n'en avait cure bien entendu, et après avoir salué comme il se doit toute personne ayant contribué à cette soirée, il descendit de l'estrade, rejoint par Maelström, élégant lui aussi pour l'occasion mais dans un style plus sombre, qui lui murmura quelques mots à l'oreille. Des mots qui suffirent à élargir le sourire de l'élémentaire.
Ainsi étais-tu arrivé. Il ne voulait nullement venir à toi sans te laisser le temps de goûter à l'endroit. Il était honoré de ta venue, surtout que dans sa missive en lettre codée, il t'avait signifié son inquiétude envers Urh. Ta venue lui signifiait déjà que tu étais sensible au destin de la terre que vous fouliez tous les deux.
Alors que le Maître des lieux n'était pas encore venu jusqu'à toi - après tout, peut-être avais-tu assisté à ses présentations, et put distinguer qu'il était sollicité. Tu pouvais jouir de l'hospitalité du Marquis. Une suite t'avait été offerte, à un étage pas trop haut, pour que tu aies loisir d'emprunter l'escalier plutôt que l'ascenseur. Une attention que certains jugeraient risibles, mais Seraphah avait toujours été de ceux à respecter ceux qui avaient des convictions et certaines valeurs en adéquation aux siennes.
Tu pouvais admirer ou détester le style alliant modernisme, excentricité et un certain oeil artistique des murs qui t'entouraient. Mais aussi contempler à loisir de nombreuses toiles de l'exposition de ce soir. Le titre raccoleur: Une nuit parmi les esprits d'antan. Avait laissé pantois bon nombre d'Epistotes qui ne comprenaient pas l'intérêt de l'ancien, encore moins des esprits, cette partie d'Urh vivant plus connecté aux cristaux qu'à la terre. C'était sans compter ce dirigeant qui semblait mener plusieurs vies en une et qui adorait ce genre de soirée.
Alors qu'un serveur te proposait un alcool sucré, une voix retentit avec emphase: «Archevêque Edralden, je suis enchanté et honoré de vous recevoir au sein du Marquis. Avez-vous fait bon voyage?» Ce n'était pas la première fois que vous étiez en présence l'un de l'autre. Malgré tout ce qui pouvait vous opposer, une relation d'intérêt s'était installée avec un zeste de connivence. Du moins, c'était ainsi qu'aimait à le penser Seraphah. «J'espère que vos appartements sont à votre convenance, même si je ne m'attends pas à ce que vous validiez la vue.» S'il y avait bien une chose sur laquelle il n'avait pas de pouvoir ici même, c'était la vue sur Epistopoli, bien qu'il avait prévu de lourds rideaux si cette dernière devenait trop importune.
- Spoiler:
Dim 5 Mai - 18:01
« En voilà un qui sait recevoir… »
Sylas avait laissé cette remarque s’échapper tandis qu’il jetait un œil à son comparse de la soirée. Un homme de la garde sacrée, muet comme une tombe, qui ne put fournir en réponse qu’un bref haussement d’épaules. Le loubard, costaud à l’envi, s’éclaircit la gorge et se pencha vers l’archevêque pour le mettre dans la confidence.
« Monseigneur, certains regards semblent insister en direction de votre prestance…
— Il est normal pour un monarque d’être contemplé, admiré, détesté aussi. J’ai dû laisser mes effets personnels à l’entrée et je suis sans protection. Mais c’est aussi votre cas et celui des autres convives… »
Sylas pivota les talons, accorda un sourire affable à l’Aramilan et lui flatta les épaules.
« Vous vous en faites trop. Si danger imminent il y avait, je n’aurais pas pris le risque de venir en terres hostiles. Détendez-vous, profitez de la soirée – mais point trop – et gardez un œil autour de vous. Sans excès de prudence, ni de relâchement. Le juste milieu, parce que tout est affaire de dosage.
— Oui, Monseigneur… »
Les deux hommes se séparèrent et Sylas se retrouva seul dans la réception, mélangé à d’autres convives dont les oripeaux trahissaient une appartenance claire à la haute bourgeoisie. Le religieux s’était également prêté au jeu et, si sa tenue semblait contraster avec celle de ses hôtes, il avait quand même revêtu un par-dessus typique de sa région, quoique exempt de tout signe religieux. Une djellaba sombre aux broderies or, sous laquelle il avait enfilé une simple chemise et un pantalon crème. Pour le reste, s’il avait apporté un soin particulier à sa barbe, des mèches grisonnantes, rebelles, lui tombaient sur le front.
Sans prêter attention aux regards qui se posaient sur lui et sur les ragots qu’ils pouvaient provoquer, il se manifesta prestement devant une toile. Son aura, qui avait dû en troubler plus d’un, provoqua un écart de foule alors qu’il contemplait, les mains dans le dos, l’œuvre qui se dressait devant lui.
« C’est une très belle interprétation du châtaignier d’Uhr. L’on raconte que son aura repoussé les Brumes qui saurait étreindre les plus démunis d’entre nous et en faire je ne sais quoi. Curieux phénomène que la science ne sait encore expliquer… »
Le regard de l’archevêque se porta sur une personne au hasard, un noble qui, d’un sourire pincé, ne fit qu’acquiescer les propos de l’Aramilan avant de fuir le regard. Le visage de Sylas rayonna de plus belle, alors qu’il pivota pour se diriger vers une autre toile, lorsqu’un serveur lui proposa une coupe d’alcool sur un plateau d’argent.
« Il est trop tôt pour m’empoisonner, voyons. » dit Sylas sur le ton de la plaisanterie alors qu’il se saisit d’un verre.
Alors qu’il huma son breuvage, il sentit une chaleur étrangère poindre dans son dos. Il ressentit soudain un agréable frisson.
« Archevêque Edralden, je suis enchanté et honoré de vous recevoir au sein du Marquis. Avez-vous fait bon voyage ? »
Le régent d’Aramila se retourna et détailla son hôte, lui aussi élégant à l’envi, mais dont l’aura et la carrure ne laissait aucun doute quant à son identité.
« Ne serait-ce pas l’illustre Herr Von Arendt qui me fait l’honneur de sa chaleureuse présence ? »
Il mit son verre en évidence, dans l’attente d’un tintement agréable et familier.
« La suite est parfaite et j’aurais presque envie de m’y retrancher tellement je ne manque de rien. Pour la vue, ne vous en faites pas, elle est… Inspirante, d’une certaine manière. Pour ne rien vous cacher, si vous savez offrir un confort sans précédent à vos invités, vous n’égalez pas le caractère chaleureux de nos maisons d’hôtes en Aramila, fussent-elles rustiques à souhait. Avec tout le respect que je vous dois, bien entendu. »
Il sourit et porta sa coupe à ses lèvres, buvant une fine gorgée et appréciant le liquide pétillant qui glissait le long de son gosier. Cela avait quelque chose de rafraîchissant. Il en profita pour jeter un œil à son garde, qui se trouvait toujours à proximité, ni trop envahissant, ni trop discret.
Ainsi, l’archevêque, de sa main libre, enjoignit le propriétaire des lieux à progresser vers un endroit où, s’ils restaient visibles de la populace, se retrouveraient à l’abri des oreilles indiscrètes.
« Je crois avoir compris le caractère inquiétant que revêt votre missive, Herr Von Arendt, et je suis honoré que vous ayez souhaité me consulter pour en parler. Les sujets sont brûlants à Aramila, sans mauvais jeux de mots. Et je ne souhaite pas attiser de braises inutiles, surtout en territoire ennemi — il faut appeler un chat un chat. Je comprends que nous ayons des intérêts qui convergent, si le sort de l’Arbre Sacré vous préoccupe tant ? »
Sylas avait laissé cette remarque s’échapper tandis qu’il jetait un œil à son comparse de la soirée. Un homme de la garde sacrée, muet comme une tombe, qui ne put fournir en réponse qu’un bref haussement d’épaules. Le loubard, costaud à l’envi, s’éclaircit la gorge et se pencha vers l’archevêque pour le mettre dans la confidence.
« Monseigneur, certains regards semblent insister en direction de votre prestance…
— Il est normal pour un monarque d’être contemplé, admiré, détesté aussi. J’ai dû laisser mes effets personnels à l’entrée et je suis sans protection. Mais c’est aussi votre cas et celui des autres convives… »
Sylas pivota les talons, accorda un sourire affable à l’Aramilan et lui flatta les épaules.
« Vous vous en faites trop. Si danger imminent il y avait, je n’aurais pas pris le risque de venir en terres hostiles. Détendez-vous, profitez de la soirée – mais point trop – et gardez un œil autour de vous. Sans excès de prudence, ni de relâchement. Le juste milieu, parce que tout est affaire de dosage.
— Oui, Monseigneur… »
Les deux hommes se séparèrent et Sylas se retrouva seul dans la réception, mélangé à d’autres convives dont les oripeaux trahissaient une appartenance claire à la haute bourgeoisie. Le religieux s’était également prêté au jeu et, si sa tenue semblait contraster avec celle de ses hôtes, il avait quand même revêtu un par-dessus typique de sa région, quoique exempt de tout signe religieux. Une djellaba sombre aux broderies or, sous laquelle il avait enfilé une simple chemise et un pantalon crème. Pour le reste, s’il avait apporté un soin particulier à sa barbe, des mèches grisonnantes, rebelles, lui tombaient sur le front.
Sans prêter attention aux regards qui se posaient sur lui et sur les ragots qu’ils pouvaient provoquer, il se manifesta prestement devant une toile. Son aura, qui avait dû en troubler plus d’un, provoqua un écart de foule alors qu’il contemplait, les mains dans le dos, l’œuvre qui se dressait devant lui.
« C’est une très belle interprétation du châtaignier d’Uhr. L’on raconte que son aura repoussé les Brumes qui saurait étreindre les plus démunis d’entre nous et en faire je ne sais quoi. Curieux phénomène que la science ne sait encore expliquer… »
Le regard de l’archevêque se porta sur une personne au hasard, un noble qui, d’un sourire pincé, ne fit qu’acquiescer les propos de l’Aramilan avant de fuir le regard. Le visage de Sylas rayonna de plus belle, alors qu’il pivota pour se diriger vers une autre toile, lorsqu’un serveur lui proposa une coupe d’alcool sur un plateau d’argent.
« Il est trop tôt pour m’empoisonner, voyons. » dit Sylas sur le ton de la plaisanterie alors qu’il se saisit d’un verre.
Alors qu’il huma son breuvage, il sentit une chaleur étrangère poindre dans son dos. Il ressentit soudain un agréable frisson.
« Archevêque Edralden, je suis enchanté et honoré de vous recevoir au sein du Marquis. Avez-vous fait bon voyage ? »
Le régent d’Aramila se retourna et détailla son hôte, lui aussi élégant à l’envi, mais dont l’aura et la carrure ne laissait aucun doute quant à son identité.
« Ne serait-ce pas l’illustre Herr Von Arendt qui me fait l’honneur de sa chaleureuse présence ? »
Il mit son verre en évidence, dans l’attente d’un tintement agréable et familier.
« La suite est parfaite et j’aurais presque envie de m’y retrancher tellement je ne manque de rien. Pour la vue, ne vous en faites pas, elle est… Inspirante, d’une certaine manière. Pour ne rien vous cacher, si vous savez offrir un confort sans précédent à vos invités, vous n’égalez pas le caractère chaleureux de nos maisons d’hôtes en Aramila, fussent-elles rustiques à souhait. Avec tout le respect que je vous dois, bien entendu. »
Il sourit et porta sa coupe à ses lèvres, buvant une fine gorgée et appréciant le liquide pétillant qui glissait le long de son gosier. Cela avait quelque chose de rafraîchissant. Il en profita pour jeter un œil à son garde, qui se trouvait toujours à proximité, ni trop envahissant, ni trop discret.
Ainsi, l’archevêque, de sa main libre, enjoignit le propriétaire des lieux à progresser vers un endroit où, s’ils restaient visibles de la populace, se retrouveraient à l’abri des oreilles indiscrètes.
« Je crois avoir compris le caractère inquiétant que revêt votre missive, Herr Von Arendt, et je suis honoré que vous ayez souhaité me consulter pour en parler. Les sujets sont brûlants à Aramila, sans mauvais jeux de mots. Et je ne souhaite pas attiser de braises inutiles, surtout en territoire ennemi — il faut appeler un chat un chat. Je comprends que nous ayons des intérêts qui convergent, si le sort de l’Arbre Sacré vous préoccupe tant ? »
Sam 18 Mai - 17:51
Au-delà des Destins
Ft. Sylas Edralden
Ambiance
Bien sûr que tu avais attiré l'attention dès ton entrée dans la salle principale du Marquis. Bien sûr que les regards questionnaient et que les murmures allaient bon train. Mais heureusement, ceux qui savaient apprécier l'art, savaient aussi ne pas faire trop de commérage car chacun avait le droit à ses opinions après tout. C'était du moins ce que Seraphah aimait dans les communautés artistiques plus que politiques. Ces dernières voulaient avoir raison coûte que coûte alors que les premières se montraient parfois bien trop laxistes. Et ce soir, il y avait un mélange de tout cela, réunis pour un art qui mettait à l'honneur les esprits d'antan. Rien que ça. Mais lui-même n'était-il pas aux prises avec cet arbre qu'on oubliait presque dans la forêt d'Opale et qui pourtant était déterminant pour leur survie à tous?
Seraphah observa ta tenue. Sobre mais élégante. Il y avait toujours eu cela entre vous, un genre d'estime non pas d'apparat mais plutôt de connivence. Même si vos intérêts étaient fort éloignés, vous avez la même volonté de prendre soin de ce qui vous tient à coeur et l'apparence, n'en déplaise à certains, en faisait également partie. Vos regards se rencontrèrent et un sourire en miroir, l'élémentaire leva son verre afin de célébrer ta venue. Parce qu'en majorité, c'était lui qui venait jusqu'à Aramila, tes fonctions ne te permettant pas de te déplacer autant que son propre rôle de diplomate. Mais en ce soir, la rencontre n'était pas sous cet auspice là. Il y avait quelque chose de beaucoup plus privé. L'homme n'était pas que diplomate. Il était aussi un réel gardien de la terre sur laquelle vous vivez. Bien sûr, il y avait donc un intérêt à prendre soin de cette dernière, mais l'intérêt s'étendait à toutes personnes voulant rester en vie.
Il espérait bien que tu étais de ceux là...et sans doute un peu plus. Il accueillit agréablement ton retour concernant la suite qui serait ta demeure pour ton passage à Epistopoli. Il apprécia même la mise en valeur des établissements chaleureux des maisons d'hôtes de ta région. «J'avoue adorer vos maisons d'hôtes. Vous faites bien d'en souligner le charme.» L'important était de voir comme chacun d'entre vous savait apprécier un bon toit. Et au moins, le voilà rassuré concernant ton opinion sur la ville si moderne qu'est Epistopoli.
Il goûta à son tour le liquide doré avant de suivre le mouvement que tu lui intimais de la main afin de se retrouver à l'écart du centre de l'exposition, permettant ainsi un échange beaucoup plus posé et à l'abris des oreilles indiscrètes.
Suite à ton introduction, le visage de Seraphah revêtit un sérieux propre à ce que tu abordais. Bien sûr, ni l'un ni l'autre était dupes des liens entre leur nation, mais il y avait des choses beaucoup plus fondamentales aux jeux de la politique, qui sans elles, toute société s'écroulerait. «Vous n'êtes pas sans connaître ce qu'il s'est produit à Opale il y a quelques semaines. Au-delà de l'affront du 13eme cercle. Au-delà des velléités mentionnées à l'encontre d'Epistopoli qui n'avait pas connaissance de la véritable identité de son régent...Un sort plus néfaste se jouait en coulisses. Qui touche aux racines de l'Arbre-dieu lui-même. Connaissez-vous son rôle fondamental au sein de l'écosystème d'Urh?»
Un peu à ta façon il jouait cartes sur table pour amener son fait. Pour amener ce qui était essentiel pour votre rencontre. Que tu te portes juge envers Epistopoli comme beaucoup l'ont fait, il n'en avait cure à cet instant. Cela n'était pas le sujet et quelque part, cela serait naturel de la part d'une citée en conflit à tumultueuse en machineries Epistopoli. Mais il convenait en cet instant à ses yeux que tu puisses prendre conscience, si tu ne les connaissais pas, des véritables enjeux qui le faisait te parler au-delà de toute représentation. C'était le premier point à aborder ensemble pour savoir si vous pouvez être sur une longueur d'onde similaire.
Lun 20 Mai - 22:19
L’homme à la chevelure de braise avait effacé d’une traite l’effervescence qui s’était dessinée sur son visage. Sylas soutenait son hôte du regard, fronçant les sourcils, approuvant les dires de son interlocuteur par moments. Il laissa un silence flotter, le temps de reprendre une gorgée d’alcool, laissant le breuvage pétiller jusqu’à son gosier. Les sensations étaient agréables mais elles ne savaient compenser convenablement le caractère pinçant de la situation.
« Inutile de mentir sur ce point… commenta Sylas. En tant qu’archevêque d’Aramila, je suis naturellement informé de ce que toutes mes gens savent, en plus de savoir des choses que d’autres ne savent pas. Le problème, avec le second cas, c’est qu’il est parfois difficile de démêler le vrai du faux, entre faits et rumeurs. Pour ce qui est du rôle de l’Arbre-dieu, fort de nos observations, des textes sacrés et, sauf preuve contraire, il préserve la région d’Uhr de la Brume. Le fait que le raccourcissement de ses racines eut fait progresser son étendue jusqu’aux abords d’Opale en dit long sur l’office de l’Arbre-dieu, et revêt un futur, pour le moins… Inquiétant, si les méfaits continuent. »
Sans craindre de paraître impoli, il regarda par-dessus son épaule pour guetter la présence du garde qui l’avait accompagné. Il reconcentra ensuite son attention sur Seraphah.
« Si je suis on ne peut plus sûr des desseins du treizième cercle qu’il nous faut préempter, je suis dubitatif quant à ceux de celui qu’on appelle le Mandebrume. Voyez-vous, les révélations se sont succédées, ses multiples masques sont tombés et il est même allé jusqu’à surprendre les siens. Ce qui me préoccupe le plus, c’est le fait que le rôle du Mandebrume semble en contradiction avec ce que prévoit Le Régent. Tout me laisse à croire que je suis parmi les premières victimes d’une certaine désinformation, mais… »
Il vida sa coupe d’une traite avant de poursuivre.
« … comme le dit le dicton aramilan : le peuple du désert tamise les mots comme il tamise le sable. Aussi nous savons séparer les faits des rumeurs. Je peux vous confier l’un ou l’autre, mais vous vous douterez, Herr Von Arendt, que je ne donnerai pas sans l’assurance de recevoir de votre part. »
Il croisa le regard d’un majordome, à qui il mit en évidence sa coupe vide. L’homme, élégamment habillé et reflétant la prestance tant du Marquis que de son employeur, s’empressa de remettre une nouvelle coupe fraîche à Sylas.
« Dois-je être explicite ou êtes-vous suffisamment perspicace pour savoir qu’une et une seule chose m’intéresse au regard d’Epistopoli ? »
« Inutile de mentir sur ce point… commenta Sylas. En tant qu’archevêque d’Aramila, je suis naturellement informé de ce que toutes mes gens savent, en plus de savoir des choses que d’autres ne savent pas. Le problème, avec le second cas, c’est qu’il est parfois difficile de démêler le vrai du faux, entre faits et rumeurs. Pour ce qui est du rôle de l’Arbre-dieu, fort de nos observations, des textes sacrés et, sauf preuve contraire, il préserve la région d’Uhr de la Brume. Le fait que le raccourcissement de ses racines eut fait progresser son étendue jusqu’aux abords d’Opale en dit long sur l’office de l’Arbre-dieu, et revêt un futur, pour le moins… Inquiétant, si les méfaits continuent. »
Sans craindre de paraître impoli, il regarda par-dessus son épaule pour guetter la présence du garde qui l’avait accompagné. Il reconcentra ensuite son attention sur Seraphah.
« Si je suis on ne peut plus sûr des desseins du treizième cercle qu’il nous faut préempter, je suis dubitatif quant à ceux de celui qu’on appelle le Mandebrume. Voyez-vous, les révélations se sont succédées, ses multiples masques sont tombés et il est même allé jusqu’à surprendre les siens. Ce qui me préoccupe le plus, c’est le fait que le rôle du Mandebrume semble en contradiction avec ce que prévoit Le Régent. Tout me laisse à croire que je suis parmi les premières victimes d’une certaine désinformation, mais… »
Il vida sa coupe d’une traite avant de poursuivre.
« … comme le dit le dicton aramilan : le peuple du désert tamise les mots comme il tamise le sable. Aussi nous savons séparer les faits des rumeurs. Je peux vous confier l’un ou l’autre, mais vous vous douterez, Herr Von Arendt, que je ne donnerai pas sans l’assurance de recevoir de votre part. »
Il croisa le regard d’un majordome, à qui il mit en évidence sa coupe vide. L’homme, élégamment habillé et reflétant la prestance tant du Marquis que de son employeur, s’empressa de remettre une nouvelle coupe fraîche à Sylas.
« Dois-je être explicite ou êtes-vous suffisamment perspicace pour savoir qu’une et une seule chose m’intéresse au regard d’Epistopoli ? »
Sam 29 Juin - 20:00
Au-delà des Destins
Ft. Sylas Edralden
Ambiance
Est-ce que la survie des contrées non embrumées comptait pour lui? Cela était certain. Avec la Brume les recherches étaient toujours plus difficiles...et puis toutes ces personnes à arracher à leur chez soi, à replacer dans d'autres contrées...Cela ne lui faisait que trop penser à la surpopulation à Epistopoli. Il ne voulait pas voir le monde s'empiler. Au contraire, il rêvait d'expansion. Pas au détriment de la Brume, il l'aimait trop. Mais de façon à trouver une harmonie avec elle. Après tout, c'était quasiment un comble que de se dire qu'il vivait là où la technologie est la plus accessible, alors même qu'elle était la plus néfaste, toxique, au sein de la Brume.
Mais le sujet n'était point là. Il était sur l'Arbre dieu, et tes paroles lui montrèrent que tu étais bien entendu informé de l'importance de ce dernier. Le contraire aurait été plus qu'étonnant. Aux yeux de l'élémentaire, en tant que région qui ne souhaite pas des nouvelles technologies et friandes de secrets, il était presque naturel que tu saches les moindres histoires, vraies ou non, sur la création et la maintenance de la terre d'Uhr.
Pour ton comportement, il n'allait pas s'en offusquer, déjà que tu étais venu jusqu'ici, il était naturel de rester sur ses gardes. Mandebrume et régent...Il ne comprit pas totalement ce qui était ici sous entendu, comme si les deux n'étaient pas le même individu...Et c'est à ce moment là que tes cartes furent mises, à demi-mots, sur table...Ainsi, tu restais un homme d'état plus qu'un Homme d'Uhr. L'élémentaire s'était essayé...Certains hommes - ou femmes - a l'image d'Ellendrine était humaniste et surtout en connaissance et connexion à la terre. Tu n'était pas de ceux là. Il fallait continuer à jouer même si le plateau de jeu pouvait disparaitre d'un moment à l'autre.
«À dire la vérité non. Je ne me doutais pas que l'avenir d'Uhr devait dépendre d'échanges...» Il accueillit également une coupe de la part du serveur, lui faisant un fin sourire, son regard ambré se portant sur le liquide de la même teinte. Était-il déçu? Soucieux? Il était surtout difficile de le savoir. Son regard franc revint se saisir du tien, tandis qu'il reprit la parole: «Sachez que ce que vous désirez, je ne puis vous l'obtenir. Si jamais Aramila, au-delà de certains civils ayant déjà rejoint mon expédition, souhaite faire partie d'une mission unique et ainsi prouver d'autant plus son importance sur l'échiquier, sachez que les portes vous sont grandes ouvertes.»
Ce qu'il venait proposer ici, était avant tout une collaboration où tout état représenté était comme égal à l'autre. Il agissait comme représentant d'Epistopoli mais avant tout, c'était ses propres ressources qu'il mettait à disposition pour que cette investigation en terre opalienne puisse avoir lieu.
«Par contre, même si cela serait pour autre chose que l'arbre-dieu en lui-même, je pourrais faire en sorte de vous adresser une équipe de scientifiques en fonction du domaine que vous aimeriez développer par chez vous.» Même si Aramila était belle, Aramila avait certains besoins, ne serait-ce que médicalement, qui gagnerait à être pallié.
Oui, Seraphah semblait avoir plusieurs sujets à aborder avec toi. Mais il comprenait que la monnaie d'échange était plus importante à tes yeux que la cause. Cela ne le dérangeait pas, mais c'était pour cela que pour le second sujet, il parla en premier lieu de ce qu'il était prêt à t'offrir.
Mer 3 Juil - 22:36
«À dire la vérité non. Je ne me doutais pas que l'avenir d'Uhr devait dépendre d'échanges...»
Sylas esquissa un sourire poli, plantant son regard dans celui de son hôte. Il attendit qu’il se resservît en breuvage pour répondre.
« Et moi, je ne me doutais pas qu’une soirée mondaine en l’honneur des Douze revêtait une entrevue bien plus sombre. À croire que vous n’êtes pas en manque d’oripeaux. Vous êtes égal à vous-mêmes, Herr Von Arendt, et avant que vous ne preniez ces aveux qui sont miens comme quelque affront qui n’en est pas, gardez en tête que je préfère votre compagnie à d’innombrables autres. »
Il pencha légèrement la tête, visiblement amusé par la situation, alors que son nouveau verre vint de nouveau rencontrer le sien dans un tintement plus éclatant.
« Vous êtes d’une intelligence lumineuse, Camarade (il avait prononcé ce dernier mot avec un accent digne d’un épistote natif). Alors vous n’êtes pas sans savoir qu’une des bases possibles des relations humaines… Si ce n’est pas la religion… Ne serait-ce pas l’échange…? »
Il suspendit son flot de parole, sirotant son breuvage, appréciant les arômes et la texture pétillante dans son gosier.
« … Ou alors, dois-je croire qu’en réalité vous n’êtes pas un être humain, mais peut-etre quelque créature qui se cache sous les oripeaux d’un être humain ? Un Spectre ? Un Portebrume ? Un Grigori à qui on aurait coupé les ailes ? »
Il haussa les épaules, jetant un œil par-dessus son épaule, comme pour vérifier la présence de son garde. Fort heureusement, celui-ci était bien en place.
Il planta de nouveau son regard dans celui de Seraphah.
« Mon ami. L’avenir d’Uhr est l’affaire de tous et je ne suis personne pour dicter aux autres Nations quoi faire pour le préserver. Nous agissons de concert pour contrer les desseins du Treizième Cercle. Si vous me reprochez de voir un intérêt égoïste à faire passer avant le destin d’Uhr, alors, au vu de ce que vous me proposez, je vous reprocherai de croire que je souhaite prouver je ne sais quelle importance aux yeux des autres Nations. Est-ce que sauver l’Arbre-Dieu est une question de signalement de vertu ? Les Douze me foudroieraient si tel était le cas. Il va sans dire que nous agirons de manière désintéressée, en cas de nécessité absolue. Soyez assuré par rapport à cela. »
Il détourna le regard pour remettre de l’ordre dans ses pensées, observant autour de lui. Seraphah et lui étaient dans une pièce adjointe qui respirait un raffinement et une élégance qui n’égalaient pas celle de leur hôte, mais qui faisaient naître en l’archevêque quelque sentiment d’apaisement.
De nouveau, il tourna la tête vers l’homme à la longue chevelure de braise, plus sérieux.
« Je crois comprendre que vous êtes en contact avec Lady Brightwidge et je suis honoré qu’elle ait pu faire courir le mot jusqu’à vos oreilles. Ce qui prouve qu’elle a à cœur l’intérêt de sa Nation, et moi aussi. Et l’échange dont je parlais concernait davantage la situation du Renon que l’éclat d’Aramila dans la politique internationale ou les entreprises de notre bien aimée archéologue, qui ne sauraient voir le jour sans l’aval de mon peuple… »
Il se rapprocha de Seraphah, la mine un peu plus grave.
« Écoutez, oubliez cette histoire d’échange. Je ne peux forcer un homme honnête à se mettre en porte-à-faux. Laissez-moi maintenant vous dire ceci : peut-être sont-ce des élucubrations, mais les rumeurs vont bon train sur le Régent… »
Il but une nouvelle gorgée, observa à nouveau autour de lui, et s’approcha du maître des lieux pour lui murmurer à l’oreille.
« Le Régent, qu’on appelle autrement le Mandebrume, serait, d’après certains, un Portebrume aux portes de l’Errance. Le vieil homme est fatigué. Il est, peut-être, enceint d’un nébula qui souhaiterait reprendre ses droits et l’amener vers des territoires où le parasite saurait ne faire qu’un avec la Mer de Brume. Ou peut-être était-il suffisamment machiavélique depuis le début et que le culte de la personnalité nourri par ses braves épistotes ne lui suffisait plus ; qu’il lui fallait embrasser plus de grandeur encore, au-delà des frontières… Faites ce que vous voulez de ces… Ces… »
Il ne termina pas sa phrase, tandis qu’il reprit une distance conventionnelle avec le propriétaire du Marquis.
« … Ah. Même moi, je ne sais quoi penser. Ce que je sais, c’est que si cette rumeur avait le moindre petit fondement, alors c’est à une catastrophe bien plus grande à laquelle nous risquerons tous de courir, que celle de perdre l’Arbre Dieu. Ce n’est pas sans rappeler les évènements de Dainsbourg. »
Sylas esquissa un sourire poli, plantant son regard dans celui de son hôte. Il attendit qu’il se resservît en breuvage pour répondre.
« Et moi, je ne me doutais pas qu’une soirée mondaine en l’honneur des Douze revêtait une entrevue bien plus sombre. À croire que vous n’êtes pas en manque d’oripeaux. Vous êtes égal à vous-mêmes, Herr Von Arendt, et avant que vous ne preniez ces aveux qui sont miens comme quelque affront qui n’en est pas, gardez en tête que je préfère votre compagnie à d’innombrables autres. »
Il pencha légèrement la tête, visiblement amusé par la situation, alors que son nouveau verre vint de nouveau rencontrer le sien dans un tintement plus éclatant.
« Vous êtes d’une intelligence lumineuse, Camarade (il avait prononcé ce dernier mot avec un accent digne d’un épistote natif). Alors vous n’êtes pas sans savoir qu’une des bases possibles des relations humaines… Si ce n’est pas la religion… Ne serait-ce pas l’échange…? »
Il suspendit son flot de parole, sirotant son breuvage, appréciant les arômes et la texture pétillante dans son gosier.
« … Ou alors, dois-je croire qu’en réalité vous n’êtes pas un être humain, mais peut-etre quelque créature qui se cache sous les oripeaux d’un être humain ? Un Spectre ? Un Portebrume ? Un Grigori à qui on aurait coupé les ailes ? »
Il haussa les épaules, jetant un œil par-dessus son épaule, comme pour vérifier la présence de son garde. Fort heureusement, celui-ci était bien en place.
Il planta de nouveau son regard dans celui de Seraphah.
« Mon ami. L’avenir d’Uhr est l’affaire de tous et je ne suis personne pour dicter aux autres Nations quoi faire pour le préserver. Nous agissons de concert pour contrer les desseins du Treizième Cercle. Si vous me reprochez de voir un intérêt égoïste à faire passer avant le destin d’Uhr, alors, au vu de ce que vous me proposez, je vous reprocherai de croire que je souhaite prouver je ne sais quelle importance aux yeux des autres Nations. Est-ce que sauver l’Arbre-Dieu est une question de signalement de vertu ? Les Douze me foudroieraient si tel était le cas. Il va sans dire que nous agirons de manière désintéressée, en cas de nécessité absolue. Soyez assuré par rapport à cela. »
Il détourna le regard pour remettre de l’ordre dans ses pensées, observant autour de lui. Seraphah et lui étaient dans une pièce adjointe qui respirait un raffinement et une élégance qui n’égalaient pas celle de leur hôte, mais qui faisaient naître en l’archevêque quelque sentiment d’apaisement.
De nouveau, il tourna la tête vers l’homme à la longue chevelure de braise, plus sérieux.
« Je crois comprendre que vous êtes en contact avec Lady Brightwidge et je suis honoré qu’elle ait pu faire courir le mot jusqu’à vos oreilles. Ce qui prouve qu’elle a à cœur l’intérêt de sa Nation, et moi aussi. Et l’échange dont je parlais concernait davantage la situation du Renon que l’éclat d’Aramila dans la politique internationale ou les entreprises de notre bien aimée archéologue, qui ne sauraient voir le jour sans l’aval de mon peuple… »
Il se rapprocha de Seraphah, la mine un peu plus grave.
« Écoutez, oubliez cette histoire d’échange. Je ne peux forcer un homme honnête à se mettre en porte-à-faux. Laissez-moi maintenant vous dire ceci : peut-être sont-ce des élucubrations, mais les rumeurs vont bon train sur le Régent… »
Il but une nouvelle gorgée, observa à nouveau autour de lui, et s’approcha du maître des lieux pour lui murmurer à l’oreille.
« Le Régent, qu’on appelle autrement le Mandebrume, serait, d’après certains, un Portebrume aux portes de l’Errance. Le vieil homme est fatigué. Il est, peut-être, enceint d’un nébula qui souhaiterait reprendre ses droits et l’amener vers des territoires où le parasite saurait ne faire qu’un avec la Mer de Brume. Ou peut-être était-il suffisamment machiavélique depuis le début et que le culte de la personnalité nourri par ses braves épistotes ne lui suffisait plus ; qu’il lui fallait embrasser plus de grandeur encore, au-delà des frontières… Faites ce que vous voulez de ces… Ces… »
Il ne termina pas sa phrase, tandis qu’il reprit une distance conventionnelle avec le propriétaire du Marquis.
« … Ah. Même moi, je ne sais quoi penser. Ce que je sais, c’est que si cette rumeur avait le moindre petit fondement, alors c’est à une catastrophe bien plus grande à laquelle nous risquerons tous de courir, que celle de perdre l’Arbre Dieu. Ce n’est pas sans rappeler les évènements de Dainsbourg. »
Mar 3 Sep - 19:28
Au-delà des Destins
Ft. Sylas Edralden
Ambiance
Il écouta. Attentivement. Il était fait ainsi, même si sa soif de connaissances pouvait parfois l'amener à se montrer beaucoup plus impulsif...Mais peu de monde le connaissait de cette façon là. Le sujet de l'Arbre-Dieu était pour lui essentiel. Parce que le 13eme cercle savait ce qu'il faisait. Et clairement, pendant que certains voulaient signer des accords ou s'enrichir d'une façon ou d'une autre, d'autres jouaient à faire tomber les règles du jeu. Qui sait quelle racine de l'Arbre allait être meurtrie, et ainsi quelle autre région allait disparaitre de l'échiquier. Il avait donc du mal en cet instant à comprendre en quoi cela rimait que de se préoccuper d'autres choses. Du moins, lui qui voulait agir - peut-être à son tort - en premier lieu sur ce qui lui semblait fondamental.
«À vous dire vrai Herr Edralden, c'est car je vous apprécie également que je me suis permis cette demande. Non point pour que vous prouviez quoi que ce soit, et encore moins Aramila . Mais parce que je croyais que vous portiez en vous la même envie que moi: le bien fondé avant le reste. À quoi cela vous servirait-il d'obtenir Renon si c'est pour que ce dernier disparaisse dans la Brume dans un mois?» Il n'était pas homme à se laisser distraire. Pas homme à ne pas s'engager et laisser aux autres le sale travail. À dire vrai, il préférait aller au cœur du vivant, parce que c'était l'unique chose qui existasse. Le reste, peut-être en raison de sa nature comme tu venais le souligner, n'était que distractions. Mais quand on se tenait debout sur cette terre depuis tellement de siècles, on apprenait ce qui était essentiel, de ce qui ne l'était pas.
«Oui, Lady Brightwidge a eu le même élan que le mien. C'est ainsi que notre expédition a commencé à se monter.» Pour le reste, il entendait cet aval mentionné, même s'il n'était pas dans les dires de Lady Brightwidge. La majorité des scientifiques provenaient d'Epistopoli. Pour le reste, il lui semblait que cela était des initiatives personnelles. Il préféra laisser là le sujet. Le but n'était pas de te mettre en porte à faux. L'essentiel, ici aussi, était que tu avais nommé qu'Aramila interviendrait en cas d'extrême nécessité. Du moins c'était ainsi qu'il l'entendait.
Son regard ne te lâchait pas. Il y avait toujours eu en lui cette sérénité apparente, comme si rien ne le touchait totalement, et pourtant à chaque fois qu'il prenait la parole ou que son visage s'animait, il en allait totalement autrement.
Il t'observa ainsi reprendre une distance plus conventionnelle après avoir glissé quelques mots sur le Mandebrume. Seraphah fut tout d'abord interloqué que l'évidence ne t'avait nullement sauté aux yeux. «Mes excuses...mais ne savez-vous pas que l'affaire de l'ancien Régent, et cette histoire d'Arbre-Dieu comme vous dîtes sont totalement liées?» Même si l'élémentaire était surpris, cela venait lui faire comprendre pourquoi tu n'avais pas eu d'implication immédiate envers sa demande initiale.
C'est au tour de Seraphah de s'approcher d'un pas, son regard de braise venant flirter avec les ténèbres du tien. «Nous ne connaissons nullement les desseins du Mandebrume. Toutefois, depuis le commencement, la Brume est son alliée, et c'est en coupant les racines de l'arbre-Dieu, qui alimente chacune de nos régions, qu'il reproduit les événements de Dainsbourg. Comprenez-vous désormais en quoi, à mon sens, notre expédition auprès de cet arbre est primordial si nous souhaitons toujours posséder un échiquier?»
Il amena son verre à ses lèvres, remarquant au passage qu'il s'agissait de sa dernière gorgée.
«En tous les cas, vous me voyez désolé de ne pas vous avoir invité que pour votre compagnie. Je n'aurais pas cru, à vous dire la vérité, que vous auriez accepté juste pour partager des festivités ensemble. Cela me plait.» Il appréciait ta posture et ce qu'il osait percevoir comme de la droiture chez toi. Et puis ta perception du beau semblait rejoindre la sienne, ce qui n'était pas désagréable en soi, bien au contraire.
Lun 16 Sep - 9:36
L’archevêque, au vu de l’alcool qu’il avait ingurgité, se surprit à observer un tic facial à la question de l’élémentaire. Comme si la colère l’avait momentanément parcouru, tel un coup de tonnerre, subtil, éphémère, qui s’était aussitôt évanoui. Une question pleine de sens, venant d’un individu qui, s’il était empreint des meilleures intentions du monde, restait au demeurant dans le camp adverse. L’Ennemi à abattre. Cette fois, il choisit d’acquiescer silencieusement, avant de répondre :
« Vous avez raison, c’est tout à fait bête de ma part. Après tout, si Le Régent a commencé à perdre raison, c’est bien qu’il est faillible… Comme moi-même. »
Il pencha la tête et accorda un sourire affable à son hôte, avant de perdre son regard sur le sol du Marquis. Un instant, il regarda par-dessus son épaule pour surveiller que la réception continuait de se dérouler bon train. Et ce garde, imperturbable, qui gardait toujours un visuel sur l’Archevêque.
Il s’en retourna à Herr Von Arendt.
« Vous savez plus de choses que je ne sais, alors. Je vous dis simplement que j’ai entendu des rumeurs qui, si elles relèvent d’un fantasme pathologique pour certains, tombent sous le sens pour un comité réduit. Et un homme de votre trempe n’est pas sans savoir que si Le Régent est ce que je le suspecte d’être – Un Portebrume aux portes de l’Errance – alors nul besoin de provoquer des catastrophes naturelles comme le séisme de Dainsbourg ou la scission d’une racine de l’Arbre Dieu pour faire progresser la brume. Ou, oui… Peut-être que ces calculs sont tout simplement faux, mais ils nous rapprochent de la vérité ; toujours aussi opaque, n’est-ce pas ? »
Il termina son verre, déjà bien entamé.
« Je ne suis pas un homme de terrain, Herr Von Arendt. La politique Aramilane est telle que, parfois, on me laisse volontairement dans le flou, comme si j’étais moi-même un félon en sursis, à l’image du Régent. Acceptez mes excuses de ne pas pouvoir vous éclairer autant que vous l’eussiez souhaité, mais comptez sur moi pour communiquer avec qui de droit sur cette entrevue et agir à mon niveau. Si j’ai une vision d’ensemble suffisante sur le plateau d'échecs, avec mes connaissances vagues et imprécises de l’ennemi — mais des connaissances bien réelles — peut-être saurai-je entrevoir leur prochain coup et nous aider, tous, à éviter une catastrophe prochaine… En attendant, si vous voulez bien m’excuser… »
Il inclina légèrement et poliment la tête avant de tourner les talons et, se mêlant aux convives du Marquis, qui continuaient de baigner dans l’ambiance mondaine de la soirée, il réussit à se frayer un chemin jusqu’aux escaliers menant aux chambres.
Il était temps, pour lui, de trouver quelque repos momentané dans la suite qui lui avait été réservée.
« Vous avez raison, c’est tout à fait bête de ma part. Après tout, si Le Régent a commencé à perdre raison, c’est bien qu’il est faillible… Comme moi-même. »
Il pencha la tête et accorda un sourire affable à son hôte, avant de perdre son regard sur le sol du Marquis. Un instant, il regarda par-dessus son épaule pour surveiller que la réception continuait de se dérouler bon train. Et ce garde, imperturbable, qui gardait toujours un visuel sur l’Archevêque.
Il s’en retourna à Herr Von Arendt.
« Vous savez plus de choses que je ne sais, alors. Je vous dis simplement que j’ai entendu des rumeurs qui, si elles relèvent d’un fantasme pathologique pour certains, tombent sous le sens pour un comité réduit. Et un homme de votre trempe n’est pas sans savoir que si Le Régent est ce que je le suspecte d’être – Un Portebrume aux portes de l’Errance – alors nul besoin de provoquer des catastrophes naturelles comme le séisme de Dainsbourg ou la scission d’une racine de l’Arbre Dieu pour faire progresser la brume. Ou, oui… Peut-être que ces calculs sont tout simplement faux, mais ils nous rapprochent de la vérité ; toujours aussi opaque, n’est-ce pas ? »
Il termina son verre, déjà bien entamé.
« Je ne suis pas un homme de terrain, Herr Von Arendt. La politique Aramilane est telle que, parfois, on me laisse volontairement dans le flou, comme si j’étais moi-même un félon en sursis, à l’image du Régent. Acceptez mes excuses de ne pas pouvoir vous éclairer autant que vous l’eussiez souhaité, mais comptez sur moi pour communiquer avec qui de droit sur cette entrevue et agir à mon niveau. Si j’ai une vision d’ensemble suffisante sur le plateau d'échecs, avec mes connaissances vagues et imprécises de l’ennemi — mais des connaissances bien réelles — peut-être saurai-je entrevoir leur prochain coup et nous aider, tous, à éviter une catastrophe prochaine… En attendant, si vous voulez bien m’excuser… »
Il inclina légèrement et poliment la tête avant de tourner les talons et, se mêlant aux convives du Marquis, qui continuaient de baigner dans l’ambiance mondaine de la soirée, il réussit à se frayer un chemin jusqu’aux escaliers menant aux chambres.
Il était temps, pour lui, de trouver quelque repos momentané dans la suite qui lui avait été réservée.
Mer 2 Oct - 14:14
Au-delà des Destins
Ft. Sylas Edralden
Ambiance
«Sachez que vous pourrez compter sur moi si il vous manquait des informations pour sortir de ce flou que vous me mentionnez.»
C'était les dernières paroles que Seraphah te souffla alors que tu tournais les talons. Cette discussion le laissait perplexe sur plusieurs aspects. Se pouvait-il que tes pairs ne voulaient plus de ta régence?
Se pouvait-il que les mots qu'il avait choisi soient venus te heurter d'une façon qu'il n'aurait point souhaité? Cette notion de Porte-Brume allait de soi en ce qui le concernait, mais il y avait énormément de choses que lui-même ne connaissait pas et qui lui semblait dans un premier temps du moins plus urgente. Il était assuré que le Mandebrume ne resterait pas impuni, qu'on avait déjà dépêché des patrouilles pour tenter de le retrouver avant que le pire ne continue de s'abattre sur Uhr tout entier.
Tandis que tu devais déjà être au niveau des escaliers, il se remémora ton insistance face au fait que le Régent soit un Porte Brume. Il savait qu'à Aramila cela était moins accepté qu'ailleurs, ou en tous les cas, cela demandait à être maitrisé pour éviter la folie d'une certaine façon...Mais il se posa la question si tu avais toi-même quelque chose à cacher? Tes allusions de ressemblance entre le régent et toi étant frappantes à la fin de tes propos.
Il savait comme la politique apportait son lot de solitude. Il savait que beaucoup d'hommes préféraient la compagnie d'un échiquier à celui d'un ami. Et même si à cet instant ce n'était pas en ce sens qu'il t'avait invité, bien trop préoccupé du sort d'Urh de son côté, il se demanda si ce n'était pas tant ça que tu avais recherché...
Pourtant tu n'avais point rebondit sur ses propres dernières paroles qui soulignait que cette possibilité lui plaisait.
S'était-il fourvoyé à ton propos? Ou plutôt, ne regardait-il pas au "bon endroit"?
Quand les temps sont incertains, il est bien possible que oui. Personne n'était parfait, sauf ceux qui ne jouaient pas le jeu. Ceux là pouvaient tout obtenir en ce bas monde, à part ce qui était essentiel: un monde à partager.
Était-ce cette sagesse là qui serait la tienne?
Il attrapa un autre verre pour le porter à ses lèvres. Il savait que cet instant de solitude n'allait pas durer. Que des convives seraient attirés par sa chevelure de feu...ou tout simplement par le fait qu'il était le propriétaire des lieux.
Il respecterait ton souhait de ce soir, mais pour lui, vous avez encore beaucoup à partager peut-être dans un contexte autre, ou avec des intentions communes.
L'intérêt guide le monde.
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