Mar 30 Avr - 17:52
1900
Une silhouette furtive apparaît dans le champ de vision de Sylas. L’archevêque, qui lisait une missive à la lueur d’une bougie dans son bureau sombre, releva la tête.
« Lady Brightwidge attend d’être reçue, Monseigneur.
— Conduisez-la dans mon antichambre personnelle, et veillez à ce qu’elle ne manque de rien. »
Le dévot esquissa une révérence polie et tourna les talons, sous le regard inquisiteur de l’archevêque. Il jeta un regard vers la fenêtre qui laissait passer un timide rayon de soleil, insuffisant pour éclairer son bureau. Mais c’était un mal pour un bien : des nombreuses bougies qui l’ornaient, tant suspendues au lustre que reposant sur des étagères, émanaient des senteurs propres à la région d’Aramila qui berçaient le régent dans une ambiance apaisante, lui permettant de mener à bien les labeurs les plus critiques pour le salut de sa mère patrie.
Il prit une profonde inspiration et se massa les tempes, alors qu’il disposait des documents dans un placard qu’il tira par trois fois jusqu’à le faire coulisser correctement. Il ne se laissa pas décontenancer par l’austérité de son mobilier qui aurait, disait-on, gagné à être rénové pour être à la hauteur de Son Excellence, mais c’était déjà trop pour lui.
Il se releva, épousseta sa robe sombre, jeta un dernier coup d’œil à la pièce, haussa les épaules à l’idée qu’il devait chasser le sable qui s’était insinué entre les pièces carrelées au sol, et quitta sa chambre qu’il verrouilla à double tour. Il ne s’attarda pas sur les différents ornements qui décoraient le couloir, obnubilé par cette audience tant attendue à laquelle il avait décidé de faire preuve de sa diligence.
Il pénétra dans l’antichambre en question. Celle-ci, destinée à recevoir des invités de marque, disposait d’un mobilier plus diplomatique, plus confortable. Spacieuse, ornementée de bougies, elle était enveloppée de cette même atmosphère rassérénante qui diffusait un doux parfum de miel. Comme respectueux de cet accès de confort auquel il accéderait le temps de l’exercice de ses fonctions, il observa un salut poli de la tête et se déchaussa, laissant la plante de ses pieds au contact agréable d’une tapisserie rouge et épaisse. Il décrivit sans peine la silhouette de son hôte qu’on avait fait attendre.
« Merci d’avoir patienté, Lady Brightwidge. » dit-il d’une voix mesurée.
Il accorda un sourire affable à la dame et alla s’affaler sur une couche soigneusement rembourrée de coussins aux broderies rappelant la culture locale et arriérée d’Aramila. Il observa un silence momentané pour observer son invitée avec plus d’attention tout en joignant ses deux mains par l’extrémité de ses doigts.
« D’abord et avant tout, acceptez mes excuses pour l’affront causé par mon silence quant à vos nombreuses requêtes, qui semblent traduire un besoin pressant d’exposer vos nombreuses idées. »
Il se tut à nouveau alors qu’une servante se présenta, déposant sur les tables d’appoint des convives un récipient de thé noir et des biscuits secs. L’archevêque, en territoire conquis, ne cacha pas ses aises et se saisit immédiatement de son breuvage, qu’il attrapa par le haut de la coupelle du bout des doigts avant de siroter bruyamment le liquide chaud et presque brûlant.
Il fallait admettre que, malgré le caractère austère voire chaste de sa condition et de tout ce qui l’entourait, il savait recevoir avec le plus grand soin.
Une silhouette furtive apparaît dans le champ de vision de Sylas. L’archevêque, qui lisait une missive à la lueur d’une bougie dans son bureau sombre, releva la tête.
« Lady Brightwidge attend d’être reçue, Monseigneur.
— Conduisez-la dans mon antichambre personnelle, et veillez à ce qu’elle ne manque de rien. »
Le dévot esquissa une révérence polie et tourna les talons, sous le regard inquisiteur de l’archevêque. Il jeta un regard vers la fenêtre qui laissait passer un timide rayon de soleil, insuffisant pour éclairer son bureau. Mais c’était un mal pour un bien : des nombreuses bougies qui l’ornaient, tant suspendues au lustre que reposant sur des étagères, émanaient des senteurs propres à la région d’Aramila qui berçaient le régent dans une ambiance apaisante, lui permettant de mener à bien les labeurs les plus critiques pour le salut de sa mère patrie.
Il prit une profonde inspiration et se massa les tempes, alors qu’il disposait des documents dans un placard qu’il tira par trois fois jusqu’à le faire coulisser correctement. Il ne se laissa pas décontenancer par l’austérité de son mobilier qui aurait, disait-on, gagné à être rénové pour être à la hauteur de Son Excellence, mais c’était déjà trop pour lui.
Il se releva, épousseta sa robe sombre, jeta un dernier coup d’œil à la pièce, haussa les épaules à l’idée qu’il devait chasser le sable qui s’était insinué entre les pièces carrelées au sol, et quitta sa chambre qu’il verrouilla à double tour. Il ne s’attarda pas sur les différents ornements qui décoraient le couloir, obnubilé par cette audience tant attendue à laquelle il avait décidé de faire preuve de sa diligence.
Il pénétra dans l’antichambre en question. Celle-ci, destinée à recevoir des invités de marque, disposait d’un mobilier plus diplomatique, plus confortable. Spacieuse, ornementée de bougies, elle était enveloppée de cette même atmosphère rassérénante qui diffusait un doux parfum de miel. Comme respectueux de cet accès de confort auquel il accéderait le temps de l’exercice de ses fonctions, il observa un salut poli de la tête et se déchaussa, laissant la plante de ses pieds au contact agréable d’une tapisserie rouge et épaisse. Il décrivit sans peine la silhouette de son hôte qu’on avait fait attendre.
« Merci d’avoir patienté, Lady Brightwidge. » dit-il d’une voix mesurée.
Il accorda un sourire affable à la dame et alla s’affaler sur une couche soigneusement rembourrée de coussins aux broderies rappelant la culture locale et arriérée d’Aramila. Il observa un silence momentané pour observer son invitée avec plus d’attention tout en joignant ses deux mains par l’extrémité de ses doigts.
« D’abord et avant tout, acceptez mes excuses pour l’affront causé par mon silence quant à vos nombreuses requêtes, qui semblent traduire un besoin pressant d’exposer vos nombreuses idées. »
Il se tut à nouveau alors qu’une servante se présenta, déposant sur les tables d’appoint des convives un récipient de thé noir et des biscuits secs. L’archevêque, en territoire conquis, ne cacha pas ses aises et se saisit immédiatement de son breuvage, qu’il attrapa par le haut de la coupelle du bout des doigts avant de siroter bruyamment le liquide chaud et presque brûlant.
Il fallait admettre que, malgré le caractère austère voire chaste de sa condition et de tout ce qui l’entourait, il savait recevoir avec le plus grand soin.
Dernière édition par Sylas Edralden le Ven 3 Mai - 10:54, édité 1 fois