Dim 1 Oct - 19:06
Chāyā Lelwani
Aramila / Ordre des caravaniers
Xandrie / Cheffe de la guilde des monétaristes
- Inconnu (150 ans pour le vestige) / Inconnues
- Spectre (Zoanthrope-Améliorée) / Féminin
- Inconnu (Epistopoli pour le vestige)
- Pansexuelle / Elle
- Cheffe de la guilde des Monétaristes / Membre de l’ordre des caravaniers
- Feat Yor Forger from SpyXFamily
Description
[Communiqué du comité de rédaction : Chères lectrices, chers lecteurs, nous vous conseillons chaudement de commencer votre lecture par la partie Biographie.]
~ Le miroir ~
La pulpe de son index glisse sur ses lèvres et le rubis se laisse dompter, sa carmine passion dessine les contours d’une bouche féminine. Elles se pressent l’une contre l’autre, amantes indécentes, ses lèvres qui se refusent à d’autres, déposent le rouge excédant avant de se tendre en un sourire forcé. Le miroir se courbe en arrière, pour mieux la contempler, elle qui se lève à présent. Il ne voit plus que son dos, une ligne pure au centre d’une silhouette gracile. Une ligne qui se cambre, délicate et sensuelle, alors que la cascade brune qui dévale ses épaules étroites se relève, attirée en hauteur par des doigts habiles et pourtant bardés de pansements. Un chignon promptement exécuté d’où s’échappe d’irréductibles rebelles, mèches indomptables qui caressent la précieuse nuque de celle qui déjà s’éloigne. Avant de disparaître tout à fait, elle se tourne une dernière fois vers son reflet. Entre ses longs cils, un grenat malicieux semble reconnaître un ami dans la réflexion de son jumeau. Elle sourit et la lumière abdique.
~ L’épicier ~
Madame Lelwani est une excellente cliente, toujours bien aimable et souriante, n’allez pas écrire de bêtises à son propos ! Plus de vingt ans qu’elle achète ses ingrédients ici, toutes les semaines, elle est maligne et bien informée, elle sait quand arrivent les meilleures marchandises. Vous savez c’est une fille du quartier, enfin, pas de ce quartier mais sa grand-mère habite pas loin on m'a dit. C’est une bonne xandrienne, qui a pas eu la vie facile des riches, elle sait de quoi elle parle quand elle parle d’argent, elle ! Je lui ai donné un p’tit boulot quand elle s’est installée, à la fin, je lui laissai même ma compta', elle était douée avec les chiffres, la jolie. La guilde n'a pas tardé à la repérer, c’était pas difficile. Ça ne m’a pas étonné quand elle est passée Trésorière après quelques années chez eux mais je vous cache pas que j’ai eu peur, vous voyez, qu’elle.. oublie les braves gens comme vous et moi, ceux qui se chauffent à la bougie. Mais ça n'a pas l'air, bien sur elle traite avec des gens que j'aime pas, le gouvernement, Opale, mais bon, les affaires sont les affaires et puis, elle ramène de l'argent et du travail. Elle n'a pas changé ses habitudes, elle vient toujours ici et elle-même. Non, je vous dirais pas quel jour, vous croyez pas que je vais vous laisser l’embêter ? C’est qu’elle doit être très occupée maintenant qu’elle est devenue cheffe, je dois protéger sa vie privée vous comprenez, il en va de la bonne réputation de mon commerce... Qu’est-ce que vous me tendez là ? Rangez votre argent sale et sortez d’ici !
~ Le frère ~
Efficace. Redoutable. Sympa. Je ne me risquerai pas à me battre contre mais c’est un plaisir de boire un coup avec. Il y a un moment, on a conclu une sorte de pacte, avec d’autres, concernant la direction que devraient prendre nos caravanes… Ou celles qu'elles ne devraient pas prendre. Je suppose qu’on n’était pas encore prêt, il y a trente ans, quand le vent a tourné. On a laissé l'alizé souffler dans nos voiles, histoire de voir dans quelle direction il essaierait de nous pousser. Mais, personnellement, j’aime pas qu’on me souffle sur la nuque. Un jour, ou une nuit peut-être bien, on reprendra les rênes.
~ La Mort ~
L’ai-je sauvée ? L’ai-je tuée ? L’ai-je moi aussi maltraitée ? Serais-je davantage cette tortionnaire cruelle si souvent dépeinte dans les histoires qui parle de Moi que cette douce amie dont elle me donne les traits ? Elle. Elle n’existe pas. Il ne reste que Moi. Pourtant, Elle est partout. Elle est. Elle n’existe plus et néanmoins, elle est car je suis. L'avenir dont je l'ai privée est devenu le mien. Pour l'avoir remplacée, spoliée de cette enveloppe de chair que d'autres transformeront en métal, je fus condamnée, exilée de ma propre histoire. Les souvenirs de celle que j'étais avant ne sont que vagues lueurs dans un océan de vapeur, des échos diffus dans lesquels je discerne parfois des noms emplis de haine. Ma personnalité est devenue la sienne, comme une contrefaçon de celle qu'elle aurait pu être si je n'étais pas intervenue, si je n'avais pas été Sa mort.
Son visage me contemple dans son miroir. Elle me sourit et je lui souris. Qui étais-je ? Avant. Avant d’être Elle. Les souvenirs sont brumeux. Peut-être est-ce là que je les ai laissé, dans la brume. Non. J’ai erré, longtemps. Si longtemps. Quand était-ce ? J’ai vu des hommes s'entre-tuer. J’ai vu des familles brûler. J’ai vu la fin du monde et pourtant le monde vit encore. J’ai vu des monstres grandir et mourir. Des monstres dont j’ai noté les noms. Oui. Je me rappelle leurs noms. Sont-ils tous morts ? Bien morts ? Il y aura toujours de nouveaux monstres. Les âges passent mais certaines choses ne changent pas. Fanatiques. Je me rappelle leurs noms. Ils sont inscrits. Sur ma liste. Peut-être savent-ils.. peut-être sauront-ils. Si je les tue, ils me le diront. Ils me rappelleront, mon nom.
Habiletés et pouvoirs
Possession : Spectre amnésique, l’Entité (la "Mort") a pris possession de son premier réceptacle, elle ignore si elle pourra en changer et ne le désire nullement.
Change-peau : Autrefois peluche duveteuse à la fourrure blanche, la nature profonde de la zoanthrope a été victime du fanatisme technologique de ses tortionnaires. Défigurée ou améliorée, selon les points de vue, la renarde a perdu une grande partie de sa fourrure, remplacée par le métal froid et impitoyable de cette nouvelle ère.
Améliorations : Sa chair a été profanée, son essence animale maltraitée, sacrifiée sur l’autel du nouveau Dieu de l’humanité, la zoanthrope sait qu’elle n’appartient plus tant à cette race qu’au groupe hétéroclite des améliorés. Si elle doute tout savoir des modifications qui ont été faites sur son corps, elle sait que son apparence n’a pratiquement pas bougée depuis ses trente ans et que son squelette est au moins en partie renforcé, voire remplacé, par ce métal qui dénature sa forme animale lorsqu’elle parvient à se transformer. Cet endosquelette améliore ses capacités physiques, lui permettant des prouesses indiscutables mais ses dernières s'accompagnent d’une dispendieuse médication. Réticente à remonter la source de son traumatisme, Chāyā n'a qu'une piste, AROMA. Un jour, peut-être ajoutera-t-elle un nom à sa liste.
Possessions :
- Un appartement à Xandrie, modeste bien que spacieux, il s’en échappe fréquemment une délicieuse odeur de cookies.
- Arme officielle : un associé de la guilde lui a offert un très joli pistolet doré en précisant qu’il avait été spécialement conçu “pour les femmes”, il est resté dans un tiroir de son bureau depuis. La cheffe de la guilde des Monétaristes est certes redoutable en affaire mais ce n'est pas une femme belliqueuse.
- Armes non-officielles : elles se dissimulent bien plus aisément qu'un pistolet rutilant, des lames le plus souvent, qu’elle maîtrise aussi bien qu’elle les économise. La mort sait la plupart du temps se passer d'ustensile.
Biographie
Vous savez, la mort a un nom. Je crois qu’on oublie trop souvent de le lui demander. Je suppose que lorsqu’on la rencontre, on ne pense pas à cela. Occupé à mourir, on oublie la plus élémentaire politesse. Quelque part, les morts ont tous en commun d’être des goujats égocentriques. Mais la mort ne se vexe pas, elle ne nous engueule pas, elle ne nous juge pas et pourtant, nous ne sommes que rarement dans un bel état lorsqu’elle nous prend par la main. La mort ne peut qu’être bienveillante.
J’ai eu la chance de la rencontrer, sans vouloir me vanter, elle m’a fait l’honneur de sa visite à de nombreuses reprises. Notre première rencontre ? J’ai honte de l’avouer mais je n’en garde qu’un très vague souvenir. Cette fois-là, je mourais de faim dans une décharge. Vous le verrez par vous-même, j’ai, bien malgré moi je vous l’assure, une relation étroite avec les décharges. Cela tendrait à l’obsession si tant était que ces monticules d’ordures soient doués d’une certaine forme de conscience. Vous me direz, rien d’impossible.
Je n’ai pas été très bavarde ce jour-là, ce doit être le cas pour tous ceux qui crèvent de faim, je suppose. La mort dut faire la conversation pour deux. Elle me raconta sa vie, elle devait être en pause, elle a de la chance vous voyez, elle n’a pas de patron à qui rendre des comptes. Peut-être qu'elle fut absorbée par son monologue car elle oublia de m’emmener lorsqu’elle reprit sa route. Elle me laissa là et la vie se poursuivit. Quelqu’un d’autre posa ses mains sur moi.
Ces mains, si grandes à l’époque, me nourrirent et m’infligèrent les pires tourments. Elles me sauvèrent et me damnèrent. Mon ange-gardien était une véritable ordure. Vous devez bien le savoir, ces deux choses ne sont pas antithétiques. Je devins un jouet, moi qui était déjà une peluche si douce, trop douce sans doute. On m’offrit à ceux qui se proclamèrent pionniers du progrès et ces enfants ingrats n’eurent de cesse de me tordre le cou, de tirer sur mes bras, d’essayer de me briser. Ils me changèrent, pour leur amusement, pour le défis, pour l’adrénaline que vous procure cette position de toute puissance, celle des Dieux sur leurs créations.
Je suis croyante, vous savez ? Cela peut paraître étonnant mais je fais partie de ces gens, de moins en moins nombreux, qui croient en quelque chose de plus grand qu’eux. Cela ne changerait guère la suite de mon calvaire mais lorsqu’on vous arrache votre identité, cette chose précieuse qui est gravée au fond de vous, ce que vous visualisez lorsque vous dites “je”, croire en autre chose que vous-même peut être salvateur.
Lorsque je fus totalement dépossédée de tout ce qui était “moi”, je compris que je devais faire un choix. Je n’étais plus personne, une poupée creuse qui deviendrait un autre type de jouet ou je pouvais commencer à remplir cette coquille vide, de mes propres mains. Sur cette toile blanche, immaculée, je commençais par une première couche de rouge. Les enfants ingrats me firent ce cadeau. Enfin, je le leur pris. Ce fut ma deuxième rencontre avec la mort. Je ne l’ai pas vu sourire, la mort est terriblement introvertie, mais je suis sûre que mon premier tableau lui a plu.
Je m’engageais dans une série, perfectionnant mon coup de pinceau mais, les démons qu’on avait insérés de force à l’intérieur de mon corps se mirent à réclamer leur dû. Je me retrouvais une fois de plus à errer dans une décharge et je manquais rejoindre ma vieille amie en marchandant avec de bien peu recommandables garnements. Je décidais de prendre quelques vacances, l’air chaud, la plage de sable fin, le soleil, l'égarement. Ne vous fiez pas à mon teint, je nourris une passion dévorante pour mon pays d’adoption.
Entre deux bains de soleil, allongée sur le dos d’une dune endormie, je laissai mon âme verser dans les palabres apaisants des textes religieux. La décadente Opale découvrait le myste lorsqu’à nouveau, des yeux étrangers se posaient sur mon destin. À moins que mon amie ne m'ait gentiment guidée par la main, sur le passage des caravanes. La mort a les mains douces, exactement comme l’était mon pelage.
Je rejoignais les caravaniers et j’entrais dans l’ombre avec la facilité déconcertante des anonymes, puisque je n’étais personne, si ce n’est l’amie de la mort, il est vrai, ce n’est pas rien. J’accomplissais quelques menues besognes, il me semble avoir toujours eu un don pour tendre l’oreille, ce doit être inscrit dans mes gènes. Puis, j’étais déjà une artiste, qu’on me passe quelques commandes pour la bonne cause, ne me dérangeait pas. Je m’appliquais comme une enfant désireuse de plaire à sa nouvelle famille. Parmi les ombres les plus étranges et les plus banales, je trouvais les dangers à venir et les futurs atouts pour nos caravanes. J'éliminais les premiers et accueillais les seconds dans nos rangs, avec la même mansuétude. Je ne m'en cacherai pas auprès de vous, je considère nombre de mes collègues comme de véritables amis, des frères et sœurs. Quand bien même nous n'échangerons sans doute jamais nos véritables noms, ils me sont précieux.
Puis vint une nouvelle mission; écouter le cœur battant de la dernière mais bien faible alliée de ma nouvelle patrie. Xandrie est une enfant, une petite sœur qu’il faut éloigner des vilains messieurs qui lui tendent des bonbons et peut-être, un jour, faudra-t-il la disputer aussi. En rejoignant la guilde des monétaristes, je ne pensais pas me fondre si confortablement dans le moule des jeux politiques. Xandrie est une terre en pleine ébullition, son sol fourmille, son sang bouillonne, l'impatience gronde dans sa gorge quand bien même sa bouche soit scellée. Je crois que j'aime cette tension, cette sensation de guetter l'étincelle qui fera tout voler en éclat. En gravissant les échelons jusqu'au fauteuil de mon prédécesseur, je me positionne sur l'échiquier, ce n'est évidemment pas innocent. Il faut rejoindre la table pour démasquer les autres joueurs.
Je crois que je prends un peu trop de plaisir à ce jeu de dupes, mais, vous garderez ce petit secret pour moi, pas vrai ? J’ai parfois l’impression étrange de les connaître, ces requins qui s’entre-dévorent, se trahissent et se font les yeux doux. C’est comme si je les avais vu grandir. Peut-être la mort m’a-t-elle parlé d’eux lorsqu’elle me raconta sa vie, ce jour où je mourais pour la première fois.
Il me revient des images, des voix, des savoirs perdus depuis longtemps. Dans mes songes, je vois des vies défilées, des lieux que je n’ai jamais foulé. De temps à autre, c’est un nom qui s’impose à moi. Un nom inscrit sur une longue liste. La mort me les murmure et je lui offre mes mains pour accomplir son œuvre. Parfois, je croise son regard dans le miroir et je l’entends parler par ma bouche. Elle raconte ma vie. Notre vie. Sa vie.
Tout cela est un peu flou, me direz-vous… Mais cela fait un certain temps que vous ne répondez plus... Hélas, il semble que vous ne direz plus rien à présent. Vous voilà parti et vous ne m’avez pas demandé mon nom.
Hell's raising in a hot chocolate / Elle
Inconditionnellement farfelue (vous avez dit deux mots). J’ai vu de la lumière (♡) et des visages familiers font déjà la fête chez vous alors je cherche à m’incruster dans la soirée !
Dernière édition par Chāyā Lelwani le Dim 1 Oct - 22:41, édité 3 fois