Mar 12 Sep - 20:17
Bon.
Ft. beaucoup de gens
Pfff. Quelle situation de merde. Affalée sur une table dans un coin d’une taverne miteuse comme seule Xandrie savait en faire, face à sa choppe la portebrume était déprimée. Elle avait participé à une drôle de mission.
Le Cartel à travers des informations qu’il avait eu, on ne sait trop comment l’avait envoyé avec d’autres dérober une cargaison de nascents du Magistère. La mission en elle-même était déjà assez compliquée comme ça. Réussir à voler Opale, ce n’était pas rien. Mais comme si cela ne se suffisait pas à lui-même, la xandrienne avait dû subir des contretemps mais également des ordres… étranges…
En premier lieu, alors qu’elle venait à peine de réussir à voler Opale et planquer la cargaison dans une cachette que ses supérieurs lui avait indiqué , elle avait dû subir une attaque d’assassins dont elle avait presque l’impression qu’ils l’attendaient au vu de leur préparation. Elle avait cru mourir à ce moment-là mais presque étonnamment, elle avait réussi miraculeusement à fuir et avec la majorité de la cargaison en poche. La portebrume n’avait pas vraiment comprit comment diable elle avait réussi à semer les assassins mais soit, on dira que c’était un miracle.
Après cette fuite de haute voltige, les affaires étaient terminées pour elle et après avoir remis la cargaison de nascents aux gens chargés de la planquer définitivement et de l'écouter, elle était partie se reposer. Violette avait bien des doutes sur tout le déroulement de cette affaire mais si la rue lui avait bien appris quelque chose, c’est que pour sa survie la curiosité était un vilain défaut. Dans ce monde, tout intrigue liait systématiquement à des puissances qu’une personne normale ne pouvait pas affronter. L’ancienne mercenaire n’avait pas l’intention d’être dans la liste des morts qui se surestiment au nom de la providence au point de croire qu’il pouvait gérer à eux seuls la lutte contre un système entier.
En-tout-cas, c’était ce qu’elle avait prévu initialement car les jours qui suivirent à mesure des scandales qui déchiraient Xandrie lui faisaient fort bien comprendre qu’elle était désormais mouillée jusqu’au cou dans une affaire qui ne terminerait pas ici.
Le vol de plus de 400 nascents au total n’avait de toute évidence pas été apprécié par Opale et Xandrie. Le scandale était à la hauteur de la dangerosité de ses armes, terrible. Dans les premiers jours Violette songeait à prendre des vacances dans le sud pensait comme d’autre que toutes les charges allaient retomber à juste titre sur le Cartel et les guildes criminelles ce qui serait sans aucun doute le point de départ d’une répression policière historique dans les bidonvilles. Mais curieusement l’enquête avait décidé d’accuser exclusivement la révolution de tous les crimes. Drôle de sentiment, quand on se sait coupable de se voir innocenter au détriment de quelqu’un d’autre. Enfin, ce n’était pour autant qu’elle en était attristée, bien au contraire.
Ces naïfs pacifistes de la révolution n’étaient pas ses potes, encore moins depuis qu’elle avait en travers de la gorge les paroles de Lilie qui l’avaient terriblement touchée.
Les projecteurs étaient ainsi sur la révolution qui de son côté n’avait pas décidé de rester sans rien faire. Contre toute attente, sa cheffe avait en effet décidé de se rendre à la commissaire du Guet afin de prouver son innocence. Gagnant ainsi du temps auprès du Guet et du peuple pour que ses hommes puissent réussir à innocenter l’organisation des accusations du gouvernement xandrien.
Enfin… du point de vue de Violette, cela ne la concernait pas. Du moins c’était ce qu’elle croyait. Si elle se doutait que le magistère allait venir l’attraper prochainement par le col pour lui demander des explications, elle ne réalisait pas encore qu’au delà d’Opale elle était la porte d’entrée vers le monde des bidonvilles xandriens pour beaucoup de monde.
La faute à la structure du cartel, si opaque que même ses propres membres seraient incapables d’en définir l’organisation. Ce n’était pas une organisation pyramidale avec un chef. Non, le cartel était un ensemble de cellules autonomes qui coopèraient entre elles, chacunes pour faire une mission précise sans s'intéresser à ce que faisaient les autres. Ainsi, personne, pas même les maîtres du Cartel n’avaient une vue d’ensemble du groupe et ces derniers étaient d’ailleurs si discrets que peu de gens étaient au courant de leurs identités.
Violette à travers sa nature de portebrume était une des personnes qui avait accès à eux. Sa nébula faisait d’elle un électron libre directement sous l’autorité des plus puissants quand bien même elle dirait l’inverse à qui voudra l’entendre. Un portebrume est après tout une arme rare dont il faut prendre soin. Les portebrumes s’enfoncent en général suffisamment bien tout seul pour ne pas les encourager dans ce genre de voie.
Ainsi, bon gré mal gré, Violette était la porte de beaucoup trop de gens pour ne pas être dans la merde.
Pour Opale, elle était un de leurs rares indic’ de haut rang.
Pour la Révolution, la criminelle la plus gradée qu’ils connaissaient.
Pour les Guildes noires, un intermédiaire habituel avec le cartel. Le peu de volonté que mettait Violette à vouloir se cacher comme d’autres gradés, jouant pour qu’elle soit souvent poussée au contact de ceux qui avaient à parler avec le Cartel surtout lorsqu’il avait besoin d’informations ou de malencontreux accidents contre une personne gênante.