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Reliés par un FiL [FlashBack]

Reliés par un FiL [FlashBack] Brandw10
Mar 29 Aoû - 1:01



Relié par un fiL

Ft. Mael

 Ambiance


« Que fais-tu? » Antonio avait à peine 20 ans. Son entrain me sortait toujours de ma concentration. Il attrapa une chaise, la tourna de bord et s’installa tout en croquant dans sa pomme. Mon regard se porta difficilement sur lui, mon rythme étant bien plus long que le sien. « Je lis ce magnifique ouvrage sur les bêtes mythiques d’Urh. » Sourire. J’attendais à ce qu’il me pose des questions en lien au sujet. Il faisait toujours ça. Il se montrait curieux parce-qu’un jour il espérait délaisser le four des pains pour partir en expédition. « Alors alors...Que peux-tu me dire sur les licornes? » Je fermais l’ouvrage après avoir retenu ma page, et plongeais mon regard dans le sien. « Il est dit qu’elles vivent dans les forêts de la mer de Brume. Les mâles se font plus rares que les femelles car plus dociles et ont donc été largement tué par les braconniers. On dit aussi que les Hespérides sont leurs gardiennes. » Le regard du jeune homme brilla de mille feux. J’adorais le voir rêver ainsi, même si en mon coeur j’espérais qu’il ne décide pas de partir sur un coup de tête pour voir le monde...ce dernier n’était pas aussi sûr qu’entre les remparts d’Andoria.

La majestueuse. La sublime. C’est ce que j’ai appris en commençant à partir en expédition loin de cette dernière. Il n’y avait à mes yeux, pour le moment, aucune esthétique aussi belle que la sienne. Certains pourraient dire qu’elle est arriérée, faite de pierres et de sculptures. Mais c’était justement cela que j’avais apprécié. C’est elle qui a créé en moi ce sens du beau qui par la suite ne m’a jamais quitté. Sans compter bien entendu son immense bibliothèque qui me permettait de ne pas avoir le temps passé et qui m’avait offert quelques informations quand à mes origines.

Je pris congé d’Antonio afin d’aller à notre rendez-vous dans les Jardins d’Hesperaloe. Malgré les températures quasi désertiques, ces jardins possédaient une flore conséquente qui ravissait mes yeux à chaque fois. Cela faisait maintenant une belle année que nous nous fréquentions. Une belle année où tu m’avais appris la langue des grigoris. Je connaissais déjà votre culture en grande partie, mais avec toi j’ai eu l’impression d’y voyager. Cela avait nourrit mon âme. Cela avait apporté un sentiment que je ressentais que peu. Une forme d’affection. Et une joie à chaque fois que nous nous retrouvions. Les premiers temps n’avaient pourtant pas été simples. Nous t’avions trouvé au retour d’une expédition. Ce dos immense pour camoufler tes ailes...Et cette admiration quand j’avais eu la chance d’obtenir ta confiance afin de pouvoir les contempler. Une part de moi s’était alors demandé ce que cela faisait de voler avec des ailes. Est-ce que c’était similaire à l’ivresse que je ressentais quand je me transformais en feu et que je me mouvais de torche en torche afin de rester discret aux yeux des hommes.

Ces discussions avaient été pleine d’un bel entrain et je savais qu’elles allaient me manquer. J’étais à l’aube d’une nouvelle expédition vers les Terres d’Opale. Je comptais te l’annoncer en ayant conscience que toi aussi tu reprendrais peut-être ta route en parallèle de la mienne. C’est ainsi que je m’étais installé sous un saule couvreur. Son feuillage protégeant du soleil tapant. J’avais revêtu une tenue de soie blanche, saillant ma taille d’un foulard bleu du même tissu. Ma chevelure n’était pas attaché, cascadant tout le long de mon dos rappelant le feu que je suis. Quelques personnes se promenaient, d’autres étudiaient. Cette vie qui paraissait paisible était notre écrin. Même si à tout moment nous pourrions être amené à rentrer dans nos quartiers parce que le désert amenait toujours l’étrange jusqu’à nous.

J’avais entre mes mains un calepin dans lequel j’aimais à dessiner ce que je contemplais. Comme la majorité des Andoriens, je notais que rarement sur papier ce que les livres me révélaient. Il y avait ici un véritable pacte du secret dès que nous étions en lien aux connaissances. C’était essentiel de préserver le savoir d’oreilles peu sages.

Finalement, je te dans l’allée. Ta sérénité transcendait à travers toi. Comme à mon habitude je me levais pour te saluer venant te prendre dans les bras en un signe manifeste de proximité. « Je suis tellement heureux de te retrouver aujourd’hui! J’ai une belle nouvelle à t’annoncer. » Je me redressais, laissant mon léger parfum flotter dans l’air. « Mais avant ça, comment vas-tu Maël? » Je prononçais ces derniers mots dans ta langue afin de constater de ma progression.

Sam 13 Jan - 17:45

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Ft. Seraphah
An 1780

Les yeux fermés, Maël explorait le monde.

Sous ses paupières closes, le grigori volait, parcourant les immenses étendues sauvages de la planète, laissant le vent s’engouffrer dans ses ailes et le porter au bout du monde. Sous lui, un sol presque invisible, quelques saillies perçant le couvert brumeux qui balayait la terre et la mer, paysage désolé, mais paisible. Il volait, accompagné de pégases sauvages ou jouant avec les félinimbus, chassant la folie et retrouvant la paix. Dans sa méditation, nulle brume ne perturbait son esprit fragile, nulle préoccupation ne venait troubler son calme. Son souffle était régulier, son esprit tranquillisé.

Lorsqu'il ouvrit les yeux un peu plus tard, son âme était apaisée. Andoria lui avait apporté une paix nouvelle, une paix que la Brume ne lui avait pas permis de connaître depuis des centaines d’années. Loin de son influence néfaste, il lui semblait que son esprit se réparait doucement, que son cœur cicatrisait des horreurs qu’il avait vues, que sa raison s’ancrait dans le réel. Pendant si longtemps, il avait navigué à la limite de la folie. Il lui semblait désormais arriver à reprendre le dessus, à éloigner les pensées parasites et à éveiller la sagesse que ses pérégrinations lui avaient permis d’acquérir.

Le temps ne signifiait rien pour lui, être quasi-éternel, ange de ces contrées. Les années passaient comme des jours, se confondant sans qu'elles ne revêtent d’importance. Pourtant, peu à peu, une flamme s’était allumée au fond de son être. Le besoin de calme après des centaines d’années d’errance s’éloignait inexorablement. Pendant un moment, il avait mis sa vie sur pause, mais il ressentait désormais le besoin d’en sortir. De vivre. Uhr l’appelait, une force inexorable qui résonnait en lui, qui le poussait à vouloir découvrir la terre des hommes. Il ne savait pas où ce vent qui soufflait en lui le porterait, mais il savait qu’il devrait bientôt partir.

C’est en réfléchissant à cette impatience qui le prenait qu’il prit le chemin des Jardins d’Hesperaloe. Là, quelques élémentaires permettaient à une flore merveilleuse de perdurer, offrant aux plantes les plus exotiques la possibilité de survivre malgré les conditions arides de l’endroit. Il salua Crystalia, une jeune élémentaire de glace qui avait réussi l’exploit de faire naître une Othello dans un parterre de perce-neige. Depuis que Maël avait atterri à Andoria, il ne l’avait jamais vue ailleurs, chaque minute de sa vie étant consacrée à maintenir les conditions parfaites pour ses précieuses fleurs. Il devait s’agir d’une existence bien monotone et pourtant, les yeux de ce jeune glaçon s’illuminaient systématiquement lorsqu'elle en parlait.

Trouverait-il lui aussi quelque chose qui l’allumerait à ce point ? Des centaines d’années avaient passé, et pourtant depuis, rien n’était parvenu à illuminer son âme comme les sentiments qu’il avait ressentis pour elle. Depuis sa mort, rien n’avait réussi à vraiment illuminer sa vie. Il poursuivait ses buts, se fixait des objectifs, continuait son existence... mais elle avait perdu ses couleurs. Pourtant, certaines personnes parvenaient momentanément à chasser cette morosité. Un sourire s’afficha d’ailleurs sur son visage à la vision de la chevelure de feu qu’il venait voir aujourd’hui.

Seraphah ! Je vais bien, merci, répondit-il dans sa langue, appréciant la volonté de son ami de maîtriser le grigori. C’est toujours un plaisir de te retrouver, continua-t-il dans la même langue. Ta prononciation s’améliore, mon ami !

Sa langue natale était complexe et parfois difficile à prononcer pour les non-initiés, mais l’élémentaire apprenait à une vitesse impressionnante qui surprenait toujours Maël. Il s’installa à ses côtés sous le saule couvreur et le calepin dans les mains de son ami attira son attention.

Que dessines-tu, aujourd’hui ? demanda-t-il, curieux de découvrir les esquisses qui prenaient vie sous son crayon.

Sans lui laisser le temps de répondre, Maël leva des yeux pétillants vers l’élémentaire.

Quelle est cette nouvelle dont tu voulais me parler ? demanda-t-il avec hâte, curieux de savoir ce qui pouvait bien se passer pour que la coquille de calme de son ami laisse apparaître le feu qui l’animait.
Lun 15 Avr - 3:53



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Ft. Mael

 Ambiance


Le calme était l'apanage du temps. Dans le fond, Seraphah est cette animation que tu perçois très bien en cet instant. Il est beaucoup plus que l'étudiant studieux avec cette aptitude à se mouler à ses apprentissages: il est fondamentalement vivant et prêt à tout pour amener le monde à briller de mille feux. Il y avait tant de choses qu'il ne comprenait pas encore pourtant. Comme cette expression maussade sur ton visage qu'il aimait voir se détendre quand vos regards se croisaient enfin. Il était exempt de tout sentiment tel que les humains les vivaient, et pourtant il y avait quelque chose qui lui plaisait en toi. Et il appréciait ainsi pouvoir rehausser, d'un sourire, tes lèvres.

Tu soulevas sa prononciation, ce qui le mit encore plus de bonne humeur. En effet, il faisait son possible pour mémoriser toujours plus du vocabulaire de ta langue et prenait beaucoup de plaisir à s'essayer à la prononciation. C'était un dialecte - il ne le savait pas encore - qui l'aidera grandement dans ses futures recherches.

Pour le moment, c'était toutefois ses esquisses qui t'intéressaient, lui laissant à peine quelques secondes pour savoir s'il allait ou non de les montrer, vu que ton intérêt se fit vif en voulant qu'il te dévoile de suite cette grande nouvelle. Le regard ambré de l'élémentaire pétilla d'une malice que tu ne lui connaissais pas - pas à ce point - avant qu'il ne glisse: «Je ne me serais pas douté de voir chez toi une si grande impatience!» À dire vrai, cela le ravissait et cela se voyait.

Il se redressa sensiblement, sa chevelure réussissant à se saisir du moindre rayon de soleil qui passait à travers les branches du saule, ce qui lui donnait un air enchanteur. «Je vais reprendre la route d'Uhr en direction d'Opale d'ici une semaine!» Voilà, c'était dit, et un immense sourire s'afficha sur son visage. «Je suis totalement excité face à ce nouveau voyage...même si je dois bien avouer que ta présence va me manquer.» Il avait toujours eu ce don de dire ce qu'il ressentait. Les filtres qui étaient les siens n'étant là que pour enjoliver des messages toujours des plus sincères.

C'est à ce moment qu'il pencha son visage vers son calepin, et qu'il osa te montrer ce qu'il y avait dessiné. Tu reconnus sans mal ton visage, ta silhouette, avec un soucis du détail déconcertant. À croire que Seraphah décuplait de talents comme pour mieux embrasser la vie qui était la sienne. «J'ai osé te dessiner, j'espère que tu ne m'en voudras pas. J'avais envie de t'immortaliser sur papier...faute de ne plus te revoir d'ici un temps indéfini et possiblement des plus long.» S'il l'avait pu, il aurait pris une photo de tous les deux, mais ce genre de technologies n'étaient pas accessibles à ce moment là.

Il commença à tourner les pages et à te montrer qu'il avait également dessiné d'autres membres d'Andoria. «Peut-être un jour ferais-je honneur à cet endroit en peignant un tableau...» Il ne doutait pas de lui, encore moins de ses capacités. C'était une des qualités qui le différenciait. Tandis que des élémentaires plus en lien au monde végétal donnaient leur vie à ce dernier, Seraphah donnait tout à la connaissance et l'application de cette dernière.

«Et toi dis moi, vas-tu bientôt parcourir les routes d'Uhr? Nous en avons parlé, je sais comme tu as toi aussi soif d'aventures et d'exploration.» Peut-être projetait-il cette volonté d'exploration sur toi, après tout, vous ne cherchiez pas les mêmes choses à travers ce monde, même si au final, la volonté d'équilibre et d'harmonie est une chose qui vous a toujours rassemblés.

Mer 15 Mai - 1:52

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Ft. Seraphah
An 1780

Ses yeux s’agrandirent, pétillant comme ceux d’un enfant lorsque Seraphah mentionna son intention de se rendre à Opale. Opale ! Il y a peu, le Magistère, sinistre et puissant institut de recherche, y avait dévoilé une invention contre-nature : le Myste. Ce que ces simples humains avaient réussi à créer à partir de la Brume était tout bonnement magique ! Et ses effets, selon les rumeurs, étaient aussi merveilleux qu’horribles. Il permettait à Opale de bénéficier d’une source d’énergie qui éclairait chacune des rues de la ville. Les descriptions telles qu’il les entendait des témoignages qui étaient arrivés jusqu’à la Citadelle Immaculée lui rappelaient la vision qu’il avait de Zaravoda lors de ses vols au crépuscule. Cela lui donnait envie d’aller voir ce qu’il en retournait vraiment ! En contrepartie, les informations qui filtraient sur les décès et les mutations que provoquaient les accidents impliquant ce superfluide étaient plutôt inquiétantes. Et ça piquait la curiosité du grigori !

Quelle idée incroyable !

Un sourire candide éclairait le visage du grigori, comme surexcité à l’idée du voyage qu’évoquait son ami. Il avait encore plus envie de quitter la cité des élémentaires, maintenant, malgré le foyer confortable qu’il avait ici. Il ressentait le besoin de nouveauté, de découvrir tout ce qu’il ne connaissait pas encore. À quoi lui servirait cette mémoire infinie qui était la sienne, s’il ne l’exploitait pas pour tenter de tout voir et tout comprendre ? L’inconnu l’avait toujours appelé avec une force irrésistible, lui qui avait voyagé presque toute sa vie, et cela s’amplifiait maintenant que son précieux ami quittait le pays.

Une semaine, dis-tu ? Parle-moi en plus !

À la place, Seraphah lui tendit le carnet dans lequel le grigori l’avait vu dessiner à son arrivée. Il semblait s’inquiéter de ce qu’il allait penser de cette initiative, mais Maël observa plutôt l’œuvre d’un air critique, évaluant le coup de crayon de son ami. Le fait que celle-ci le représentait ne le gênait pas le moindre du monde.

Hum, dit-il en observant le portrait. Il faudrait faire mes yeux légèrement plus grands, tu vois ? dit-il en pointant son propre regard. Et cette mèche, là, ça ne va pas du tout. Mais... c’est du beau boulot, je dois l’avouer, concéda-t-il avec un sourire.

Il trouvait l’idée excellente. Lui-même griffonnait régulièrement dans un carnet. Il en avait d’ailleurs une belle collection, couverte d’histoires et de représentations visuelles des divers endroits qu’il avait parcourus. Il pouvait être complexe de parvenir à trouver du papier, en dehors d’Uhr, mais les gobelins lui avaient toujours fourni ce dont il avait besoin, non sans paiement. Peut-être partirait-il un jour parcourir de nouveau Adhra pour récupérer ces petits bouts de vie disséminés à travers le monde, maintenant qu’il avait un endroit sécuritaire pour les entreposer. Certains d’entre eux seraient de formidables ajouts à la bibliothèque d’Andoria !

Tu me connais si bien ! se résigna Maël en poussant un long soupir. Andoria est une ville incroyable, mais j’avoue que les ailes me démangent. J’ai bien envie de découvrir la terre des hommes. On dit des choses incroyables à propos d’Epistopoli. “La Cité du Savoir”, selon les dires.

Il avait une grande envie d’aller découvrir comment les humains appréhendaient le monde. Leur nature fugace et la rapidité à laquelle ils évoluaient le fascinait. Ici, tout semblait plus rapide par rapport au rythme paresseux des grigoris. En plus, contrairement aux gobelins, ils formaient une société structurée et organisée malgré leur faible longévité et présentaient des différences marquées les uns avec les autres. Leurs personnalités étaient souvent aussi imprévisibles qu’attachantes et il avait grande envie de se mêler à eux pour mieux les comprendre. Le fait que ce peuple visiblement très intelligent en savait si peu sur son passé l’intriguait au plus haut point. Comment, même en prenant en compte le nombre de générations qui avaient passé, avaient-ils pu totalement oublier l’existence de l’Empire d’Yfe ? Lorsqu’il était arrivé, rien n’avait pu le surprendre davantage que l’ignorance quasi-totale de ce qui avait précédé Uhr. Était-ce cette religion, le panthéisme, qui avait joué ce rôle ? Epistopoli et son passé mouvementé lui semblaient parfaites pour débuter ses recherches.

Et toi, raconte-moi, qu’est-ce qui te pousse à te rendre à Opale ? demanda-t-il en se penchant vers son ami. Est-ce qu’une jolie fille t’aurait fait de l’œil ? se moqua-t-il gentiment.
Ven 2 Aoû - 22:26



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Ft. Mael

 


Il ne s'était pas attendu à tant d'enthousiasme de ta part. À dire la vérité, il aurait davantage pensé que tu l'aurais mis en garder de vouloir ainsi partir à l'aventure! Mais il était vrai que les recherches qui avaient menées à l'élaboration du Myste intriguait notre jeune élémentaire qui se nourrissait de connaissances. Rester au même endroit devenait au bout d'un moment mortifère pour son énergie de feu qui avait besoin de sans cesse "brûler" du savoir.  «Je suis heureux d'entendre que tu trouves mon idée incroyable...Je pense que tout comme moi tu apprécies l'étranger. J'ai hâte d'en découvrir davantage sur ces lumières nocturnes et urbaines initiées par ce fameux myste.» Malgré son innocence apparente, il avait conscience d'après les écrits d'Andoria, que lorsque l'homme s'élevait par la science, il ne calculait jamais les conséquences...qui pouvaient se contempler des années, voir des siècles plus tard. L'égoïsme, le manque de visibilité sur des années, surtout quand cela allait au-delà d'une vie humaine, n'était vraisemblablement pas l'expertise des hommes. À moins que cela n'avait tout simplement pas de valeur pour eux.

Oui, Seraphah attendait la critique de son ami avec une certaine appréhension. Peut-être en raison de sa nature de Grigori, du fait qu'il soit unique en son genre actuellement à Andoria. C'est donc avec un grand accueil qu'il écouta tes retours concernant ton regard et cette mèche qu'il avait voulu rebelle malgré lui. Il rit doucement suite à tes remarques et à ta conclusion. «Je dois bien avouer qu'il y a encore de l'amélioration, mais je te remercie pour ta franchise et cette belle conscience de toi-même.» Il fallait dire que tu n'avais jamais manqué de confiance en toi-même. Certaines personnes pouvaient être hésitantes sur ce qu'elles renvoyaient au monde, mais pas toi.

Il revint alors sur ta question concernant son futur voyage. «Oui, dans une semaine car je ferai la route avec Malbius et Melchior.» Deux élémentaires d'air et de feu de votre connaissance. «Ils ont décidés d'aller explorer les terres. Même s'ils ne veulent pas s'enliser à Opale, cela me fera de la compagnie sur une bonne partie du trajet...De plus Malbius adore les échecs et j'ai envie de perfectionner mon jeu.» La vie paraissait simple et sans danger, telle qu'il la décrivait. Alors même qu'il n'en était rien. La route regorgeait de danger. Et oui, Seraphah maitrisait le bâton, le sabre et même l'arc en plus de certaines capacités jugées magiques...mais on ne savait jamais ce qu'il pouvait arriver.

À l'énonciation d'Epistopoli et ta volonté de t'y rendre son regard sembla s'agrandir. «Oh mais cela devrait être passionnant! J'ai ouïe dire que la médecine a fait des bonds de géants dans cette citée assez controversée!» Certains voyageurs lui en avaient parlés l'amenant à vouloir s'y rendre un jour aussi. «La citée du Savoir...Quel savoir aimerais-tu y dénicher dis moi?» C'était un monde si vaste qui s'offrait à eux. De son côté aussi, en savoir davantage sur les humains l'animait...Même s'il les avait déjà observé pendant bien un siècle avant de décider de les rejoindre et vivre du mieux qu'il le pouvait des expériences "humaines", si tant est qu'on pouvait le considérer ainsi.

À ta question, il eut un immense sourire. «Comment cela pourrait-il être possible? Je crains que si l'une d'elle faisaient cela, je ne le remarquerais même pas.» À cette période Seraphah ressentait parfois un élan vers telle ou telle personne, peu importe le sexe de cette dernière...mais cela était léger, au point qu'il ne faisait pas de différence entre amitié et plus si affinités...vu qu'à date cette option n'existait pas dans sa psyché. Les choses changeraient des années plus tard, mais pour le moment, tous s'accorderaient pour parler de flirt, car il aimait le soyeux des mots autant que des peaux, mais sans réels désirs.

«Opale est dite la Magnifique...J'aimerai parcourir ses courbes géométriques, m'inspirer de sa beauté...mais aussi mieux comprendre leur magie...» Il fit une pause, le regard rieur, avant d'ajouter: «Nous jouissons d'une vie sans limite...N'est-ce pas pour récolter la beauté et la connaissance du monde et partager notre sagesse?» C'était une vision pieuse de ce que pourrait être le monde...Mais il était loin de la réalité et du désir des Hommes.