Astrebrume

Silence. Le brasier de sa chevelure ressemble à des langues qui virevoltent comme pour mieux hypnotiser. Sa démarche est féline, presque impalpable, si ce n’est ce goût certain pour l’élégance. Il aime ainsi ceinturer sa taille de foulard à l’épaisseur luxueuse, au toucher satiné. Il ne fait aucun doute qu’il s’agisse d’un homme de statut important. Bien que l’incertitude s’installe quand on croise son regard ambré. Est-il humain? Il y a un quelque chose de trop sauvage dans ce silence qui l’accompagne.

Il y a un quelque chose qui rappelle le désert nocturne, quand le soleil est à son plus bas et que le froid mordant est à son plus haut.

Le froid brûle. Lui aussi.

Du moins c’est ce que l’on peut croire quand il entre dans une pièce. Un charisme qu’ont martelé les siècles. Et puis il y a ce sourire que beaucoup jugent séducteur. Il y a cette assurance dans la voix. Celle propre au diplomate, à ceux qui connaissent le poids du pouvoir.

Et pourtant. À ceux qui iront au-delà de l’apparence parfois pleine d’arrogance. À ceux qui iront au-delà de l’être qui met un point d’honneur à ce qu’une cérémonie ne soit pas dénué de sacré ni de sacrilèges – dans une recherche manifeste de malice. Ils trouveront le soucis des origines. Le soucis du savoir. Le mérite d’un feu qui ne veut pas s’éteindre tant qu’il n’aura pas compris pourquoi il est né des ombres. De cette brume meurtrière à l’intérieure de laquelle il se sent pourtant si bien.

À ceux qui iront encore au-delà de ce masque du quêteur, ils trouveront un intérêt certain vers l’humain dont il a pris forme. Mais encore plus au-delà vers ces sentiments, ces désirs, qui poussent tout être à se lever chaque matin.

Il se montrera autant tolérant que parjure. Autant sentimental qu’insensible. Un feu ne se laisse jamais emprisonner. Les carcans, les peuplades, tout ce qui fait en sorte que ce monde est monde lui importe peu...même si malgré lui il a choisi son rôle qui se mue en une identité qui le définit tout en le rendant libre.

Il est à la fois brûlant et impalpable

⬪ Le feu comme origine. Le feu comme arme. Le feu comme une folie qui effraie autant qu’elle éclaire. Autrefois, il lui échappait, à moins qu’inconsciemment il désirait cette forme originelle. Et puis les siècles aidant, la concentration qu’il déployait de part son esprit fit son œuvre : il était devenu beaucoup plus aguerri et apte à maîtriser cette relation. Tant qu’il évite de trop boire. Vous savez, l’alcool c’est un peu comme mettre de l’huile sur le feu...


⬪ Chirurgien : ce fut ses premiers apprentissages. Comprendre la chair dont il s’est façonnée. Se mettre au diapason de la technologie pour oser sauver des vies. Bien qu’il ne soit pas médecin officiellement, il cultive toujours aujourd’hui ses connaissances sur le sujet, au point d’être l’un des chercheurs de pointe à Epistopoli, ce qui lui a valu son siège au comité. (ça et ses connaissances de la brume suite à de nombreuses expéditions).
Cette compétence l’a aidé à rafistoler certains de ses gardes lors des expéditions. En raison de cette compétence, il est au fait des différentes prothèses qui peuvent aider à maintenir l’activité du corps.
Naturellement, depuis qu’il se trouve à Epistopoli, il s’est également mis à étudier les maladies pulmonaires, vu que de nombreuses personnes de son entourage furent impactées par l’air ambiant de plus en plus désastreux.

⬪ Polyglotte : Ayant beaucoup voyager, et souhaitant extraire la connaissance de toute personne qu’il peut croiser, l’apprentissage des langues est devenu une seconde nature.

⬪ Réseau élargi : il a toujours apprécié parcourir les terres, bien avant qu’il ne soit diplomate. À la base, il voulait avant tout explorer la brume. Ensuite, il a compris que chaque être sur cette terre pouvait avoir un morceau du puzzle de cette mascarade qu’est leur existence. Ainsi, par la force des siècles, avec une détermination renouvelée (après tout certains contacts sont morts avec le temps, il fallait bien se mettre en contact avec les héritiers), il a cultivé son réseau afin d’obtenir des informations ou encore des objets rares.

⬪ Il a acquis de très bons réflexes pour éviter les coups, même si au final sa nature d’élémentaire lui permet de moins craindre ces derniers quand il est en expédition. Il manie bien les armes blanches et notamment le lancé de dagues ou encore l’escrime par le sabre.

⬪ Esthète : adorateur des arts, il aime faire preuve de mécénat de façon pour le moment discrète. Petit à petit il développe un réseau d’art antique (objets trouvés sur des lieux archéologiques que personne ne voulait).
Est-ce qu’il est lui-même artiste? Il adorera jouer du piano lors des réunions du comité vu qu’il n’est jamais le dernier pour célébrer. Mais dans le fond, il ne se perçoit pas comme tel.

P.S: Il est toujours accompagné de Maelstrom, son assistant (dont je broderai le portrait dans la fiche de lien)
Logement: Il possède un hôtel dans les Hauts Quartiers d'Epistopoli. Il y loge dans une Suite sur deux étages à l'étage le plus haut.
Il possède également sa voiture personnelle avec chauffeur qu'il n'utilise que dans les lieux sécurisés. Sinon il préfèrera se montrer discret.

Le néant. Les terres sont pourtant chaudes – brûlées – laminées dans leurs profondeurs. Aucun esprit ne git ici. Aucun esprit qui ne veuille autre chose que de continuer à pourfendre cette terre comme s’il s’était agit du ventre d’un dragon.

Des Nebulas voyageaient pourtant en ces terres. Allant à la rencontre de leur destinée. Dont une qui alla à la rencontre de ce feu follet qui n’avait aucune autre conscience que cette lumière qu’il était pour lui-même.

La Nebula prit feu. Le feu ressembla un bref instant à un geyser qu’aucun regard ne pouvait couver. Ni d’amour, ni d’affection. Seulement le feulement du vent. Seulement le hoquet de la terre. Seulement l’absence de tout orage qui aurait pu amener à trépas cette nouvelle vie qui commença à lécher les terres brûlées en direction d’Andoria.

Flammèches. Artifices que d’autres Élémentaires observaient de loin. À tout instant, le feu pouvait devenir renard du désert. À tout instant, il pouvait décider de se métamorphoser afin de prendre part à ce cirque où les expéditions se faisaient de plus en plus nombreuses.

Pas pour le moment. Il préféra venir écouter les caravaniers quand venait le temps pour eux de se réchauffer le coeur avec des contes et le gosier avec des proies. Il apprit ainsi la géographie, les peuples, les ouïe dires et tout ce qu’il ne pouvait pas vérifier par lui-même. Il comprit les dialectes, observa les émotions – ces expressions dans les corps et visages – sans en comprendre la réelle substance.

Et puis, il sut se créer un passage jusqu’à la cité elle-même où il sauta de torche en torche, cherchant à frémir sous les paroles de ses habitants. Récoltant des secrets dont il ne savait que faire. Jusqu’à assister à l’envolée d’une âme. Aucun frémissement de son côté. Il en avait vu des corps inertes. C’était simplement la première fois qu’il a été touché par ces perles qui glissaient le long de sa joue à elle. Ces larmes qui venaient oindre la chevelure flamboyante de cet homme dont l’existence lui échappait.

Alors forme humaine il prit. Après des siècles à avoir adopté l’apparence de papillons, d’oiseaux, de félins...le voici à oser l’apparence de ceux qu’il avait toujours écouté avec attention. Ceux qui parlaient de lui – sa race – dans leurs histoires sans même qu’il ne comprenne qu’il s’agissait de lui.

L’étrangeté du corps humain. L’étrangeté de la mortalité qui pourtant jamais ne saura le faucher.

Andoria fut alors son écrin. Il y apprit à lire, à converser, la médecine autant que les rituels. Il se fit engagé, du moins dans un premier temps, cherchant avidement à mieux connaître ses propres origines. Chaque page passait alors au crible de sa soif de comprendre, d’appréhender, de toucher la source de cette vie qui l’habitait.

C’est dans la même dynamique qu’en ce temps là il s’acharna à faire preuve de méticulosité quand il s’agissait de parcourir la chair, la sonder, la rénover, la magnifier pour que la vie continue son chemin. Il aimait à se voir comme l’étincelle qui pouvait manquer quand une catastrophe s’abattait sans prévenir.

D’où venait-il? Ce fut et cela est encore sa plus grande curiosité. Ce qui donne un sens à son existence.

À cette période il rejoignit la Guilde des Aventuriers, du temps où l’Alliance était encore forte. Rapidement il prouva sa capacité à mener des troupes, à déjouer les pièges de la brume elle-même après que cette dernière se soit jouée de lui ou de ses hommes.
Il dénicha certains manuscrits, parfois des cristaux qui ravissaient ceux qui payaient. Mais ce qui menait ses pas n’était rien d’autres que sa volonté de comprendre ceux qui l’entouraient autant que lui-même.

Cette phase fut dense parce-qu’il approfondit de nombreuses pratiques, au même titre qu’il parcouru les différentes terres et fit des rencontres marquantes dans son sang jusqu’à ce que son esprit les oublie, les faisant ressembler à des images de rêves…

Elle voulait lui offrir quelque chose, faute de pouvoir lui donner des enfants. Elle oubliait par malice qu’il n’avait que faire d’un descendant lui qui avait l’éternité comme alliée. Alors il reçu son nom. Il devint un Von Arendt, le nom même de celui qui l’avait pourtant torturé. Mais Elle l’avait sauvé. Elle lui avait donné une opportunité de s’élever, d’être reconnu au-delà du réseau qu’il avait commencé à construire.

Il ne la remercia pas. Elle n’en attendait pas moins. Ce qu’elle lui offrait c’était un nom. C’était la possibilité d’en faire quelque chose. Ce qu’elle lui offrait c’était la connaissance qui imprégnait le Magistrat. C’est l’ouverture d’un savoir auquel il n’aurait pas pu prétendre. Il en était dans le fond humblement reconnaissant. Beaucoup plus qu’avoir été sauvé de torture dont les souvenirs l’assaillaient encore fort à ce moment là.

Et au-delà de l’affection qu’ils avaient commencé à développer l’un pour l’autre, elle voulait autre chose. Son regard d’absinthe s’était planté dans la lave du sien. Elle s’était penchée pour murmurer sa requête, tandis que son sourire se voila. Il ne refusa pas. Il aurait pu. Il ne voulait pas lui faire de mal. Cela avait mal tourné par le passé. Mais il avait face à lui une savante. Une femme sage. Avec ce qu’il fallait de folie dans l’amour qu’elle lui portait. Ce n’était pas la première fois qu’il effleurait ce sentiment auquel beaucoup d’humain se raccrochaient.

Mais avec elle il y avait une urgence. Une promesse. Un rite. Ce mariage qu’ils avaient osé proféré. Sa famille qui s’était présentée en partie n’était pas de celle qui avait osé le considérer comme une bête de foire.

Ensemble ils avaient osés. Il aurait pu fuir. Partir loin d’Opale. Était-ce son arrogance? En partie. La flamme de sa foi avait été si forte au point qu’il crut qu’il aurait pu tout brûler – c’est ce qu’ils lui dirent à elle – afin de se venger, afin de sentir l’odeur de leur chair calcinée et la panique dans leur regard. Avait-il eu la même quand l’eau semblait l’engloutir jusqu’au néant?

Était-ce alors ses siècles d’existence? Était-ce sa délicatesse à elle et sa patience ou encore sa propre impatience? Cela mit du temps, mais cela se fit. Et il resta avec elle jusqu’à ses derniers instants.

C’est quand elle décéda qu’il quitta les terres d’Opale pour se rendre à Epistopoli.

Il s’y est installé depuis un demi-siècle désormais et de nombreuses rumeurs courent sur son habilité à organiser des réceptions mémorables au sein du Comité.