Mar 11 Juil - 20:13
Une garde à vue n'avait jamais été aussi chaotique.
-…Bien évidemment, vous comprenez bien que les informations concernant les armes de destruction massive epistotes ne peuvent "tomber dans l'oreille" de n'importe qui.
-Cela n'est pas à toi d'en décider, répondit un gradé du guet. Si ce que tu dis est exacte et que tu es véritablement au service de notre patrie, alors tu nous dois une obéissance absolue.
-Oui mais…
-Non ! Si nous sommes dans cette situation, c'est uniquement parce que nous espérons en tirer profits. T'as docilité jusqu'à maintenant à certainement joué en ta faveur, mais cela va bientôt prendre fin. Il y a quelqu'un qui "sait". Son jugement sera le nôtre.
Je n'ai aucune idée de ce que je suis en train de faire et je ne présage rien de bon pour la suite…
-Quand arrivera-t-il ?
-Il est déjà là.
La porte s'ouvrit en grand comme si on lui avait donné un coup de pied sans pour autant qu'elle ne s'éclate contre le mur. L'homme qui se tenait sur son porche était tout ce qu'il y avait de plus quelconque. Tellement banal d'ailleurs que cela le sortait de l'ordinaire. Un monsieur tout le monde par excellence. Il pourrait faire ses courses dans la supérette du coin, ou alors se trouver au milieu d'une réunion officiel d'importance, jamais on imaginerait qu'il n'y avait pas sa place. Dans son style vestimentaire on voyait de l'élégance à bas prix, un sobre fade ; et le tout criait une personnalité effacée. L'automate étudia ce paradoxe avec excitation.
Le gradé laissa sa place à celui qui "savait" et s'en alla rejoindre la foule à l'extérieur, car oui, cet événement était une première et tout le monde se demandait ce qui allait bien se produire, un café à la main. On chuchota tout de même à monsieur tout le monde quelques mots.
-On la marinée pendant des heures avec des questions réponses, pas une seule faute. Aucun signe flagrant de mensonge, mis à part… un entrain décalé.
-Je vois, marmonna celui qui "savait".
Il dirigea son attention sur la machine armée d'un sourire. À force de demande, Pamyfja avait retrouvé son visage et avait obtenu le droit de faire une courte maintenance sur son épaule abîmée.
-Tu mens, commença-t-il.
-Mais je n'ai encore rien dit, se défendit-elle.
-Je sais que tu mens, car il n'existe aucun automate sous notre contrôle.
-Il faudra viser un peu plus haut dans la hiérarchie dans ce cas.
-Il n'y a pas plus haut.
-Ah.
C'est tout ? Ce bluff s'arrêtait-il vraiment là ?
Sans prévenir, cet homme qui avait paru absolument serein jusqu'à maintenant explosa dans une fureur inouïe et se mit à hurler des questions sans s'arrêter. Pamyfja, recevant le premier jumpscare de son existence, poussa un cri particulièrement strident qui eut le mérite de vriller les tympans de toute l'assemblée.
-Sortez-moi d'ici, il est fou !
Personne ne répondit à son appel à part les hurlements qui inondaient la petite pièce.
L'exercice dura cinq longues, très longues, minutes. On en venait à se demander s'il restait de l'air dans les poumons du fou furieux, ou encore comment ses cordes vocales n'avaient pas rompues. N'importe qui aurait eu une extinction de voix après un tel éclat. L'automate avait fini par se recroqueviller sur le sol, dans une sorte de position fœtal. Durant ce temps, on remarquait que la température avait drastiquement augmentée.
-Assez, assez ! Je vous en supplie, arrêtez. Je suis désolée, je vais tout avouer.
L'ouragan s'arrêta net. Monsieur tout le monde se redressa, ajusta sa cravate, remit la table - qui avait été projetée à un moment donné - sur ses pieds et invita l'automate à s'assoir. Terrifiée, elle s'assit sur sa chaise tout en essayant de se tenir le plus loin possible de cet énergumène.
-Parle, lâcha-t-il.
Pamyfja y vit la menace d'un nouveau mauvais moment.
-D'accord, mais avant ça, j'ai besoin d'un verre d'eau.
-Les automates ne boivent pas.
Elle répondit du tac au tac avec la première chose qui lui était venu à l'esprit pour n'éveiller aucun soupçon.
-J'ai envie de pleurer, mais je ne peux générer mes larmes toute seule.
Ce qui était absolument vrai sur toute la ligne.
-Allez lui en chercher un.
Avec un pouvoir frôlant l'omniscience, il sut qu'on ne l'avait pas immédiatement obéit et il lança un regard courroucé vers la vitre teintée. On se bousculait maintenant à la fontaine à eau.
Le verre d'eau arriva très vite. L'homme qui "savait" desserra sa cravate et battit l'air d'une main pour tenter de se rafraichir. Depuis quand faisait-il si chaud ? Pamyfja se saisit du gobelet avec espoir.
-Merci beaucoup.
Elle ouvrit la porte de son torse et jeta le liquide sur ses processeurs qui tournaient à plein régimes, avec le système de refroidissement éteint, depuis maintenant dix minutes. La machine infernale cracha une vapeur brûlante qui inonda la pièce, transformant les individus en silhouettes sombres.
Ce fut à ce moment-là qu'elle engloutit la potion d'invisibilité et força le passage à coups d'épaules. On compte depuis cet accident huit portes mortes et six blessées.
RÉSUMÉ : Pamyfja s'enfuit du guet en consommant la potion que lui avait donné Lilie !
Elle courait, puis elle s'arrêtait et enfin on la retrouvait. Le cycle se répéta une dizaine de fois.
-Je commence à en avoir marre. D'accord je ne me fatigue pas, mais ça n'empêche pas que j'ai envie de faire autre chose de mon temps, se plaignit-t-elle en forçant le passage d'un énième barrage.
Curieusement, ils avaient reçu l'ordre de ne pas la blesser tant qu'elle ne mettait la vie de personne en danger. Cela ne facilitait la tâche à personne.
Après avoir une nouvelle fois semée ses poursuivants, elle arriva dans une ruelle sombre et déserte. Le mot désert dans ces circonstances était très rare à Xandrie au vu de la densité de la population.
-Une ruelle obscure ? Voilà ma chance !
Elle se racla, faussement, la gorge.
-Frères et sœurs de la nuit, du monde illicite et excitant, votre compagnon de toujours, Fauchon Ivre est de retour et a besoin d'un coup de main !
Sa voix ne fit même pas écho pour se moquer d'elle.
-Allez quoi ! S'impatienta l'automate. J'en ai "ma claque" moi des courses poursuites. C'était marrant au début mais je crois que je suis écœurée maintenant…
-…Bien évidemment, vous comprenez bien que les informations concernant les armes de destruction massive epistotes ne peuvent "tomber dans l'oreille" de n'importe qui.
-Cela n'est pas à toi d'en décider, répondit un gradé du guet. Si ce que tu dis est exacte et que tu es véritablement au service de notre patrie, alors tu nous dois une obéissance absolue.
-Oui mais…
-Non ! Si nous sommes dans cette situation, c'est uniquement parce que nous espérons en tirer profits. T'as docilité jusqu'à maintenant à certainement joué en ta faveur, mais cela va bientôt prendre fin. Il y a quelqu'un qui "sait". Son jugement sera le nôtre.
Je n'ai aucune idée de ce que je suis en train de faire et je ne présage rien de bon pour la suite…
-Quand arrivera-t-il ?
-Il est déjà là.
La porte s'ouvrit en grand comme si on lui avait donné un coup de pied sans pour autant qu'elle ne s'éclate contre le mur. L'homme qui se tenait sur son porche était tout ce qu'il y avait de plus quelconque. Tellement banal d'ailleurs que cela le sortait de l'ordinaire. Un monsieur tout le monde par excellence. Il pourrait faire ses courses dans la supérette du coin, ou alors se trouver au milieu d'une réunion officiel d'importance, jamais on imaginerait qu'il n'y avait pas sa place. Dans son style vestimentaire on voyait de l'élégance à bas prix, un sobre fade ; et le tout criait une personnalité effacée. L'automate étudia ce paradoxe avec excitation.
Le gradé laissa sa place à celui qui "savait" et s'en alla rejoindre la foule à l'extérieur, car oui, cet événement était une première et tout le monde se demandait ce qui allait bien se produire, un café à la main. On chuchota tout de même à monsieur tout le monde quelques mots.
-On la marinée pendant des heures avec des questions réponses, pas une seule faute. Aucun signe flagrant de mensonge, mis à part… un entrain décalé.
-Je vois, marmonna celui qui "savait".
Il dirigea son attention sur la machine armée d'un sourire. À force de demande, Pamyfja avait retrouvé son visage et avait obtenu le droit de faire une courte maintenance sur son épaule abîmée.
-Tu mens, commença-t-il.
-Mais je n'ai encore rien dit, se défendit-elle.
-Je sais que tu mens, car il n'existe aucun automate sous notre contrôle.
-Il faudra viser un peu plus haut dans la hiérarchie dans ce cas.
-Il n'y a pas plus haut.
-Ah.
C'est tout ? Ce bluff s'arrêtait-il vraiment là ?
Sans prévenir, cet homme qui avait paru absolument serein jusqu'à maintenant explosa dans une fureur inouïe et se mit à hurler des questions sans s'arrêter. Pamyfja, recevant le premier jumpscare de son existence, poussa un cri particulièrement strident qui eut le mérite de vriller les tympans de toute l'assemblée.
-Sortez-moi d'ici, il est fou !
Personne ne répondit à son appel à part les hurlements qui inondaient la petite pièce.
L'exercice dura cinq longues, très longues, minutes. On en venait à se demander s'il restait de l'air dans les poumons du fou furieux, ou encore comment ses cordes vocales n'avaient pas rompues. N'importe qui aurait eu une extinction de voix après un tel éclat. L'automate avait fini par se recroqueviller sur le sol, dans une sorte de position fœtal. Durant ce temps, on remarquait que la température avait drastiquement augmentée.
-Assez, assez ! Je vous en supplie, arrêtez. Je suis désolée, je vais tout avouer.
L'ouragan s'arrêta net. Monsieur tout le monde se redressa, ajusta sa cravate, remit la table - qui avait été projetée à un moment donné - sur ses pieds et invita l'automate à s'assoir. Terrifiée, elle s'assit sur sa chaise tout en essayant de se tenir le plus loin possible de cet énergumène.
-Parle, lâcha-t-il.
Pamyfja y vit la menace d'un nouveau mauvais moment.
-D'accord, mais avant ça, j'ai besoin d'un verre d'eau.
-Les automates ne boivent pas.
Elle répondit du tac au tac avec la première chose qui lui était venu à l'esprit pour n'éveiller aucun soupçon.
-J'ai envie de pleurer, mais je ne peux générer mes larmes toute seule.
Ce qui était absolument vrai sur toute la ligne.
-Allez lui en chercher un.
Avec un pouvoir frôlant l'omniscience, il sut qu'on ne l'avait pas immédiatement obéit et il lança un regard courroucé vers la vitre teintée. On se bousculait maintenant à la fontaine à eau.
Le verre d'eau arriva très vite. L'homme qui "savait" desserra sa cravate et battit l'air d'une main pour tenter de se rafraichir. Depuis quand faisait-il si chaud ? Pamyfja se saisit du gobelet avec espoir.
-Merci beaucoup.
Elle ouvrit la porte de son torse et jeta le liquide sur ses processeurs qui tournaient à plein régimes, avec le système de refroidissement éteint, depuis maintenant dix minutes. La machine infernale cracha une vapeur brûlante qui inonda la pièce, transformant les individus en silhouettes sombres.
Ce fut à ce moment-là qu'elle engloutit la potion d'invisibilité et força le passage à coups d'épaules. On compte depuis cet accident huit portes mortes et six blessées.
RÉSUMÉ : Pamyfja s'enfuit du guet en consommant la potion que lui avait donné Lilie !
- - -
Elle courait, puis elle s'arrêtait et enfin on la retrouvait. Le cycle se répéta une dizaine de fois.
-Je commence à en avoir marre. D'accord je ne me fatigue pas, mais ça n'empêche pas que j'ai envie de faire autre chose de mon temps, se plaignit-t-elle en forçant le passage d'un énième barrage.
Curieusement, ils avaient reçu l'ordre de ne pas la blesser tant qu'elle ne mettait la vie de personne en danger. Cela ne facilitait la tâche à personne.
Après avoir une nouvelle fois semée ses poursuivants, elle arriva dans une ruelle sombre et déserte. Le mot désert dans ces circonstances était très rare à Xandrie au vu de la densité de la population.
-Une ruelle obscure ? Voilà ma chance !
Elle se racla, faussement, la gorge.
-Frères et sœurs de la nuit, du monde illicite et excitant, votre compagnon de toujours, Fauchon Ivre est de retour et a besoin d'un coup de main !
Sa voix ne fit même pas écho pour se moquer d'elle.
-Allez quoi ! S'impatienta l'automate. J'en ai "ma claque" moi des courses poursuites. C'était marrant au début mais je crois que je suis écœurée maintenant…