Fiche de lieu : Monts Alcalins

Mer 28 Juin - 11:06

Monts Alcalins

Îlot Céleste

Survolant les cimes, l'Îlot Céleste constitue le dernier bastion de la civilisation grigorienne depuis l'effondrement du Royaume puis, bien plus tard, l'apparition de la Brume. C'est ainsi que l'on surnomme la ville de Zaravoda, suspendue dans le ciel au-dessus des Monts Alcalins, portion la plus haute de la chaîne de montagne située au centre Mal'kuwth : un énième bijou de la technologie des anges, bien que partiellement laissé à l'abandon et de moins en moins habité depuis des millénaires. Resplendissante tout de même, ceux que certains nomment la « Cité d'Émeraude » surplombe tous les territoires alentours et serait même visible depuis la Mer de Brume. Bien que vestige d'une grandeur passée, elle continue à remplir son rôle de phare dans la nuit, de tour d'ivoire où les Grigoris pouvaient jadis venir faire étape dans un but touristique ou mercantile. Du commerce à l'échelle du continent, il ne reste malheureusement rien aujourd'hui et Zaravoda n'est plus qu'un énième refuge dans la Mer de Brume, un joyau qui a perdu de son éclat et ne cesse de se ternir.

Autour de la cité, les Monts Alcalins se distinguent par les nombreuses ruines de villages et d'infrastructures qui parsèment les pics, comme tant de lieux de vie à jamais désertés et désormais désolés. Un froid glacial y règne, auquel les Grigoris semblent s'être adaptés, comptant sur l'énergie solaire produite par la ville pour réchauffer ses quartiers encore habités. Au sol, on retrouve aussi des épaves de vaisseaux et, parfois, des cadrans entiers de la ville concentrique qui s'est petit à petit délestée de ses couches extérieures. Jadis plus grande encore, elle n'est aujourd'hui réduite qu'à ses organes vitaux. Toutefois il arrive encore assez fréquemment que des expéditions soient menées dans les ruines déchues où demeure parfois du matériel bien conservé et des vestiges technologiques que les nouvelles générations seraient bien en peine de recréer. Car avec la diminution de la population et les milliers d'années d'écart, les Grigoris ont aussi perdu le contrôle de leur création et sont devenus esclaves de leur enclave. Aux yeux des Veilleurs, les seuls à pouvoir l'affirmer sans peur de représailles : leur terre natale n'est aujourd'hui rien de plus qu'un royaume en ruines.

Le Cadran Solaire

Aussi appelée le Shamsi, le Cadran Solaire est la principale infrastructure de l'Îlot Céleste et le cadran principal. À la fois générateur d'énergie et haut-lieu de la civilisation grigorienne, seuls les Erelims ainsi que le Roi y demeurant peuvent y accéder. Symbole du pouvoir et, pendant un temps, de la renaissance du peuple angélique, le Shamsi est à la fois apprécié et détesté par les Eshim qui sont contraints d'accepter son utilité primordiale tout en sachant que ceux qui la possèdent contrôle la cité. Parmi ceux tentant de rétablir l'Histoire, la rumeur courrait d'ailleurs que ce serait ainsi que les Erelims auraient réussi à inverser le rapport de force dans les temps anciens et devenir nobles à la place des nobles. Beaucoup n'y croient pas, mais certains aiment se raccrocher à l'idée que leurs ancêtres puissent avoir un jour été le sang bleu du pays pour rassurer leur égo.

Les Oubliés

Surnommés les Oubliés par abus de langage, les carcans tombés gisent sur la montagne comme tant de débris aéronavals délestés par l'Îlot Céleste. Là se trouvent principalement des quartiers résidentiels et industriels désaffectés, mais aussi des entrepôts, ateliers dans lesquels se trouvent les machines et matériaux qui ont permis de construire Zaravoda il y a bien des millénaires. Fréquemment, des expéditions sont menées en contrebas pour retrouver des dispositifs ou matériaux rares dans l'optique de réparer ou remplacer des composants mécaniques de la cité. Plus rarement, les corps expéditionnaires grigoriens doivent pousser jusque dans les vestiges des anciennes cités, peuplés de monstres, auquel cas ils doivent aussi récupérer des armes dans les dépôts qui se trouvent dans les Oubliés. Dans l'ensemble, les accidents qui y surviennent à cause de la Brume sont généralement exceptionnels, toutefois il peut arriver que les nappes soient plus denses certains jours et occasionnent ainsi davantage de phénomènes paranormaux.

Évènements

An 2933 avant l'Empire - Construction de Zaravoda

Pour refléter la grandeur de son royaume, le Roi des Grigoris entreprend la fondation d'une cité flottante réservée à l'élite de la nation. Les archives mentionnent un chantier de plusieurs siècles seulement pour le Cadran Solaire. Ce n'est qu'au fil des siècles qui se sont écoulés ensuite que des cadrans supplémentaires ont été ajoutés, achevant la démonstration de forces de la civilisation grigorienne en cette période, nécessaire pour conserver la mainmise sur leur main d’œuvre. En tout et pour tout, ce seraient pas moins de cent millions d'esclaves Tritons qui auraient péri lors du chantier, lui donnant le nom d'Ilot Sanglant au sein de la population amphibienne.

An impérial 521 - Le Mibassar Ra'ott

Visible depuis Zaravoda, l'explosion qui provoque la fin de Merka'bah et des cités environnantes amène à un brutal changement de l'ordre établi à bord de l'Ilot. Devenue demeure de l'héritier ainsi que nouvelle capitale du royaume, elle sert par la suite de haut siège à la religion grigorienne pour promouvoir ses idées et ainsi amener progressivement un renversement des classes : d'abord en déclarant Erelims et Eshims égaux en droits pendant plusieurs millénaires avant de persécuter ces-derniers pour en faire une nouvelle génération d'esclaves (la communauté tritonne de Mal'kuwth ayant alors fuit pour former l'Empire Triton).

An impérial 1944 - Début de la déchéance

Figée par l'autoritarisme et murée dans l'ignorance religieuse, la civilisation grigorienne s'effondre progressivement au cours du 20ème siècle du calendrier impérial. La politique de natalité a provoqué un tel déclin dans la population du continent que seules quelques villes subsistent. La capitale elle-même est contrainte de se délester de certains de ses cadrans pour préserver l'énergie lui permettant de voler. Officieusement, le royaume ne s'étend plus que jusqu'aux frontières des Monts Alcalins.

An panthéiste 1878 - L'Enfant Divin

Alors que les rumeurs ne cessent de se répandre à propos d'un enfant grigori aux ailes bigarrées qui aurait échappé des mains des prêtres, les partisans de l'Histoire tentent de faire remonter à la surface des traditions oubliées, parmi lesquelles celle de l'Enfant Divin. Fustigeant les atrocités commises par les prêtres pour tenter de conserver leur lignée royale soi-disant pure, le mouvement des Historiens provoque des émules en rappelant que les enfants naissant avec des ailes colorées étaient jadis en lisse pour hériter de la couronne, à condition de réussir une panoplie d'épreuves, périclitant le règne du souverain précédent s'ils en sortaient victorieux.