Mer 20 Juil 2022 - 0:26
La foret me renvoyait une image inquiétante. Penché au dessus d'un cadavre d'animal encore sanguinolent, à peine dévoré par endroit ... Cela ne pouvait être un prédateur naturel en cause cette fois. La taille de la bouche était humaine, les empreintes de pas, humains. La signature d'un chasseur violent, vindicatif, et prêt à tout pour aller au bout de sa série de tuerie. Je laissais les autres membres de la délégation d'aventurier se perdre en conjoncture, pour suivre les traces de pas qui s'éloignaient de la scène de massacre. Une dizaine chevreaux, tous dans le même état. Et pendant que mes "camarades" et collègues, se demandaient encore si c'était un oiseau, ou bien un canidé, ou bien une meute qui avait pu faire ce genre de dégâts, je m'approchais quant à moi, au plus près du cœur de ce mystère : Depuis quelques mois, une pluie de cadavres s'était abattue sur la foret de l'arbre dieu. Des animaux, et des hommes, tout ce qui vivait y passait, sans autre forme de procès.
Celui qui faisait ça, l'être ignoble qui pour ma part, devait être au moins à demi humain, ou bien strigoi comme le disait certains nobles de la ville, pas mieux éclairés que mes compères aventuriers que je semais bien vite dans ma recherche incessante de vérité, et de traces de pas ... Il tuait méthodiquement, ne laissait pas trop de traces de son passage, ou bien menaient-elles à des culs de sacs, et des endroits inaccessible au péquin moyen.
Il en était autrement de votre serviteur. Grâce à mon armure, et à son moteur électrique, je pouvais très largement suivre, et grâce aux gadgets qu'on avait fourré dans mon casque, traquer était devenu un jeu d'enfant.
Quand les traces me menèrent jusqu'à une grotte, sans méfiance, et sans torche, j'entrais .... Eh bien, on dirait que ça a été aménagé, ici. C'est presque ... Douillé ? Me fis-je la réflexion. Il y'avait tout ce qu'un homme pouvait recherché dans la solitude. Des livres sur des étagères creusées à même la pierre, un lit fait de paille et de couvertures grossières, une lampe à combustible, autant utile pour s'éclairer que repousser le froid ... Aurais-je touché le gros lot ? Il me semblait arrivé très rapidement au terme de mon enquête, et de notre traque de l'assassin de sang froid. J'entendis un bruit venir de derrière moi, et je tirais rapidement ma lame, guère plus qu'un gros morceau de métal presque aussi grand que moi.
Déjà que j'étais de proportions hors norme, je vous laisse imaginer la taille de mon espadon ainsi dressé dans les airs, sifflant d'avoir été réveillé de son sommeil dans le fourreau. Un cliquetis mortel. Un appel à la violence. Je laissais les beaux discours aux autres, et sans réellement voir son visage, attaquait celui qui me semblait être le juste responsable de tout ce bazar.
- A nous deux, vil maraud ! Que je lâchais, me fendant d'un coup, s'il n'était rapide, restait si puissant, qu'il fendit la pierre au dessus de moi, dans un crissement métallique et presque mélodique. Une mélodie de fin du monde. Ou de fin prématurée de l'histoire ? Ma vision thermique ne me permettait pas de faire dans la dentelle, au moins faisait-elle le travail. Ainsi, je pouvais voir la silhouette humanoïde esquiver mon coup en diagonale d'un habile pas de côté.
Ainsi, nous allions danser ?
Je levais le poing, et fit signe à l'autre de venir attaquer, s'il osait. C'était pas ma première valse, et j'espérais, pas la dernière.
Chacun son tour, non ?