Mer 26 Avr - 19:23
Lö
Contade / Vagabond
- Quelques heures / Date de naissance
- Hespéride / Féminin
- Jungle d’Aramila
- Pansexuelle / Elle
- Curieuse hermite
- Feat “Red” by Antony Carlyon
Description
Elle écarta ses doigts - fins, labyrinthiques, de longues tiges pâles entrelacées dans des brins d’herbes qui tapissaient le sol humide. La sensation de la boue sur la peau de son dos était franche et violente, comme le ventre d’une mère qui ne la mettra jamais au jour, mais dont elle devait tout de même s’extraire à la force de ses bras. Avec un hoquet de force, ses ongles s’enfoncèrent sous le sol jusqu’aux phalanges et elle hissa brusquement la cinquantaine de kilos que représentait son corps. Elle était la rage, la violence incarnée, là dans ce monde, jetée comme une ancre à râcler la terre sous ses ongles pour se rattacher à quelque chose de concret.Ses yeux s’ouvrirent brusquement pour être immédiatement gorgés d’eau - tout autour d’elle lui semblait sauvage, chaotique, intense - un bourdonnement sourd qui hurlait dans ses oreilles et l'empêchait de bien voir. Mais elle ne parvenait pas à se contenir, il fallait qu’elle bouge. Elles brûlaient, désormais, les deux billes brunes qui s’agitaient sous ses paupières, remplies de la pluie incessante qui s’abattait sur elle. Elle inspira fortement - son premier souffle, le premier baiser de l’air qui pénétra sa gorge et l’ouvrit pleinement, gonflant sa poitrine et ses poumons dans un effort contraint. La douleur était innommable, mais belle, et aussitôt elle lâcha un râle si guttural qu’il aurait pu sortir des lèvres d’une bête blessée. Son premier cri, esprit de nature et de feu qui s’éveille dans le monde.
Un éclair fissura le ciel, révélant dans toute sa clarté le corps allongé et pâle, sans parvenir à faire ciller la créature qui le confrontait du regard; Les yeux aveuglés, grands ouverts, tournés vers le ciel, elle avala la lumière sans sourciller, affrontant la colère de la nature d’égal à égal.
Après plusieurs secondes à recouvrer la vue, elle finit par retrouver un calme de façade, passé la violence de sa naissance et la rage des éclairs. Ses yeux tombèrent doucement le long de la canopée, des troncs épais et luisants de pluie, pour tomber sur son ventre où se bousculaient boucles rousses et gouttes percutantes. Elle regarda longtemps ce plateau ciselé des pointes de ses os, dessinant des hanches étroites devant deux longues jambes fines, ces côtes qui se dévoilent entre chaque inspiration, avant de disparaître à chaque souffle, ce nombril creux qui lui semblait flou, noyé de l’eau des gouttes. Elle y passa une main et découvrit pouvoir bouger, et elle fit danser ses doigts sur cette peau lactescente, en jouant avec la pluie, et en appréciant la sensation douce et curieuse. Elle repoussa fréquemment la boue humide qui se frayait un chemin sur ses flancs, et qui tâchait de terre la crinière de feu qui pendait de son crâne.
Avec la jungle comme témoin, ce jeu dura des heures, le temps à la créature de s’appréhender, d’appréhender le monde qui noyait son crâne d’émotions troubles et sauvages dont elle ne comprenait pas les enjeux, et ce pourquoi elles faisaient osciller son cœur.
Quand le moment fut venu, elle se hissa tant bien que mal sur ces deux appendices qui coulaient sous corps et qui la supportaient tant bien que mal. Oh, bien sûr, elle tomba. Une fois, deux fois, maculant toujours plus sa peau de la boue et de la mousse qui parsemaient le sol sur lequel elle avait vu le jour. Et elle commença à parcourir cet espace de son, de lumière et de pluie, veillé par la canopée dense, qui lui murmurait à chaque pas qu’elle était à sa place. Il lui sembla croiser d’autres âmes - oiseaux, rongeurs - qu’elle observait avec une avide curiosité, affamée de… Connaître? Savoir? Manger? Son corps était abstrait, son cœur indocile.
C’est sur une racine qu’elle trébucha pour tomber les coudes les premiers devant le lit d’une petite rivière, engouffrant dans l’eau clair le parterre de lichen et de pousses germées qui devaient habituellement pousser là. L’eau battue par la pluie lui renvoyait une image en mouvement qu’elle observa de longues secondes sans bouger, curieuse et surprise par ce visage espiègle.
Dessiné comme un diamant, il était tout en finesse, des traits simples qui cachaient une apparente naïveté. Un nez en trompette restait discrètement en son centre, petit et droit, entre deux pommettes rosées et vibrantes de vie. Deux yeux, fins, tirés, presque comme ceux d’un renard ou d’un loup, abritent une lueur brunes et semblable à l’écorce des arbres qui l’entouraient. Couvés par des sourcils fins à la teinte ambrée, ils laissaient présager un front pâle si il n’était pas parsemé d’une myriade de mèches rousses aussi vibrantes que les flammes ou les pétales de lys. Ces torsades épaisses l’enveloppaient toute entière comme une cape qu’elle portait jusqu’à ses cuisses. Comme une bulle incandescante, la flamme qui dévore la mèche de la bougie.
L’image était brillante, malgré l’orage, malgré la pluie. Lentement, ses lèvres roses se tirèrent avec un naturel désarmant dans un sourire attendri pour ce premier visage qu’elle voyait, songeuse dans les bois silencieux.
Dans ce ruisseau fertile, elle comprit son nom.
Lö.
Une enfant des orages et de la nature secrète, qui du monde ne connaissait rien que la pluie, la mousse, et la boue. Cœur sauvage à dompter, esprit vagabond et libre. Urh deviendrait son sanctuaire, son tombeau, ou son terrain de jeu.
Habiletés et pouvoirs
Hypersensibilité - capacité à transmettre ses émotions par le toucher, comprendre les végétaux et les animaux.Biographie
Son reflet avait fini par la lasser - assez rapidement, elle s’en détacha pour observer ses environs. Dense, hostile… Tout n’étaient que bois et arbres, hauts et sans fin, à la cime caressant le ciel sombre et agité. Un berceau de vert et d’épines. Cà et là, des cris, des craquements. Quand une branche tombait sous le poids d’un oiseau, quand une feuille se pliait, piétinée par un félin, quand une rivière s’ouvrait par la main d’un gorille. Les sons prenaient alors milles couleurs et encore plus d’aspects - dans ses oreilles toutes neuves, tout était inconnu, rien ne faisait de sens si ce n’est son souffle et ses couleurs dans ce tableau émeraude.Sans le savoir, des heures s’étaient écoulées avant qu’elle ne se lève: au-dessus d’elle, le ciel avait tombé son épais manteau de nuages sombres et d’éclairs pour revêtir une parure de diamants, des étoiles à peine visibles entre la canopée touffue. Lö les observa quelque peu, charmée par ces scintillements mystérieux. Ses grands yeux étaient attendris par tout; ce monde sauvage qui pour certains avait les traits d’un danger ou d’un tueur, avait tout pour elle d’un amant ou d’une mère qui venait lui apprendre à faire ses premiers pas. Mais seulement… Vers où? Elle regarda autour d’elle. Il n’y avait rien. Pas de chemins, pas de semblables. Seulement la nature, la jungle, les arbres et les bêtes.
Déambuler, vraiment? Serait-ce ça, sa vie? Une vie de vagabondage et d’errance dans cette jungle qui n’en finissait pas?
Sa vie. L’idée même qu’elle existe lui était alien, mais pourtant, elle était là, le corps animé, le souffle vif, l’esprit fourmillant de tant de pensées sans formes et le coeur chavirant comme un bateau à la dérive. Peut-être qu’elle était vouée à cela, à dériver sans fin sur des flots tempétueux.
Pendant qu’elle pensait à ce but imaginaire, ses pieds la portèrent sur quelques mètres avant que la douleur et les roches qui écorchaient sa peau à nue n’aient raison de sa détermination. Ce corps lui avait semblé si vif et si fort, et maintenant il échouait à lui obéir, à se soulever, à faire autre chose que tomber mollement sur un morceau d’écorce couvert de mousse. Quel culot!
Elle tomba sur les fesses, sentant toutes ses forces s’éteindre lentement comme certaines des étoiles qui brillaient au-dessus d’elle. Peut-être était-ce déjà la fin. Peut-être que tout ceci n’avait été qu’un rêve étrange, que sa vie, son existence ne se limiterait qu’à quelques heures. Qu’elle avait déjà épuisé tout ce que l’univers lui avait transmis. Qu’après ces heures d’extase, ce serait les bras de la mort qui l'emporteraient dans un autre univers. A cette pensée, elle se sentit lourde et penaude, et regretta amèrement de n’avoir fait que déambuler et contempler les arbres pendant les quelques heures de sa vie. Ses paupières devenaient aussi lourdes que des pierres, mais elle se surprit à lutter. Elle voulait vivre, encore. Crier face à cette fatalité. Que la mort ne l’emporte jamais dans les abysses du vide. Qu’au-dessus d’elle, ils n’y aient qu’éternellement la pluie et les éclairs, et qu’on lui octroie un nouveau matin pour se dresser sur ses jambes.
Malheureusement pour la jeune fille des tempêtes, sa volonté seule n’était pas suffisante face au poids de la nuit. Elle finit par s’endormir au bout de longues minutes d’effort à épier la moindre feuille, à entendre les bruits de la jungle nocturne, à prier pour que la mort soit peut-être aussi douce que fut sa vie.
Mais contrairement à la fin et au vide, c’est le jour qui la réveilla - ou plutôt… Un croassement vorace. Son oeil s’ouvrit doucement, brun d’ébène, sur son lit de mousse bercé par de larges traits de lumières. Ils formaient sur le sol émeraude de larges motifs découpés. Ces formes en mouvance eurent vite fait de l’hypnotiser, la belle encore à moitié endormie. Quand brusquement, un nouveau croassement proche. Très proche. Trop… Le même bruit, profond, grouillant. Cette fois-ci, elle était totalement réveillée, alerte même, comme si on attentait à sa vie. Elle remarqua brusquement que le bruit s’accompagnait d’une sensation étrange venant de son ventre, comme si une main traversait sa peau pour attraper quoique ce soit qui s’y abritait pour le tordre et le plier. Mais… Ce bruit venait d’elle? Elle se hissa brusquement, debout et nue, face à la plus grande menace de sa courte existence: la faim. Elle n’eut même pas le temps de savourer sa renaissance, ou plutôt comment elle avait triomphé de la mort en quelques heures de sommeil: son ventre était devenu un supplice.
La nouveauté avait sûrement du bon, encore faudrait-il qu’elle apprenne les bases. Et elle passait les étapes péniblement, pour un nouveau né de quelques heures. Après tout, n’était-elle pas une nouvelle pousse? Au dépourvue, la rousse se mit en quête de quelque chose à se mettre sous la dent et tomba rapidement devant un arbre immense d’où pendaient quelques bulles jaunes qui brillaient comme des soleils. Mais, alors qu’elle tendait la main vers eux, elle se surprit à se retenir. Une sensation de crainte creusait son ventre vide. Comme si derrière la peau jaune, c’était la fin qui l’attendait. Et pourtant… Elle approcha un peu plus ses mains pâles qu’elle posa d’abord sur le bois nu.
Une sensation étrange l’envahit. Comme si en quelques secondes, elle ressentait des années d’existence, elle ressentait l’allégresse, elle ressentait les rayons du soleil et la flore, et la chlorophylle, et l’extase de la pluie, et la joie de pousser, et la crainte des mains des hommes. Cet arbre qui se dressait comme tous les autres avec fierté, avec audace, dans cette jungle sans fin. Elle pouvait comprendre ce qu’il ressentait, ce qu’il voulait. Elle pouvait le comprendre, lui. Et que ses fruits ne lui feraient aucun mal.
En mangeant, Lö répéta l’expérience avec toutes les plantes qui l’entouraient, du lichen aux larges feuilles vertes d’alocasia sauvages. Par elles, elle découvrait les contours de quelques émotions qu’elle peinait encore à bien comprendre, mais dont elle appréciait chaque ressenti. La fougue de la joie, la douleur de la tristesse. Ce monde était un monde de couleur, et d’affects complexes pour une créature si neuve. Enfouie dans cette clairière cachée, la petite flamme découvrait son petit monde par l'œil des racines et des feuilles vives, entre fruits frais et gouttes de rosées.
Les premiers jours de sa vie se résumèrent à cela. Apprendre, s’apprendre et se découvrir. La fin, la soif, le sommeil. Après plusieurs jours à se réveiller chaque matin, elle comprit qu’elle n’était pas comme les arbres et les plantes qui l’entouraient jalousement. Contrairement à eux, elle pouvait se mouvoir librement. A côtoyer les poissons des rivières, elle comprit également qu’elle n’était pas comme ceux-là: ni écailles irisées, ni branchies, ni nageoires ne recouvraient ses bras et ses jambes. A voir les oiseaux, elle comprit qu’elle n’était pas comme eux. Ni ailes, ni plumes: uniquement cette crinière dense et rousse qui recouvrait son crâne que nul bec ne venait orner. Mais elle était pourtant au cœur de tous. Témoin invisible, auditrice solitaire, elle apprit à courir avec les cerfs, sauter d’arbre en arbre avec les singes et les écureuils. Elle réchauffait son ventre avec les lézards sur les troncs des arbres. Elle riait aux éclats face aux coyotes qui jouaient avec leurs petits, et elle courait avec eux. Son cœur chavirait quand elle les voyait chasser, abattre un innocent et se nourrir de sa chair. Ces mœurs lui échappaient encore, ceux de la nature implacable, de la loi du plus fort. Mais elle ne le jugeait pas. Ainsi était ce monde. Son monde.
Cela faisait dix jours qu’elle répétait chaque matin son rituel: elle ouvrait les yeux, respirait pleinement l’air pur et frais des bois. Elle comprenait à présent son corps, sa voix qu’elle utilisait pour gémir et crier - chanter un peu - pour échanger avec les animaux autour d’elle. Elle se sentait parfaitement à sa place, dans ce monde de vert, qui était tout, et à la fois rien. Mais ce matin, sur le chemin de la rivière, elle attrapa un de ses orteils sur une racine dénudée qui courait sur le sol. En tombant en avant, sa hanche heurta une pierre. Rapidement, une douleur vive s’empara d’elle, alors qu’un filet de sang rouge et chaud se mit à couler vivement le long de sa cuisse. Un hurlement lourd s’échappa de sa gorge, alors que ses yeux se remplirent de grosses larmes épaisses. La douleur de sa naissance se rappela brusquement à elle: elle passa ses mains sur la plaie, mais le sang coulait toujours, s’acharnait, alors qu’elle tapotait vivement pour que la magie opère et que tout disparaisse. Elle éclata en un sanglot nerveux face à ces marées rouges - des souvenirs de carcasses croisées fraîchement découvertes s’imposèrent dans son esprit, devenant une peur entêtante.
Au dépourvue, Lö se laissa tomber au sol, naïve et apeurée, découvrant sa faiblesse, ses failles, la douleur. Il fallut de longues minutes qui lui parurent une vie pour que sur sa cuisse le sang se fige et ne laisse qu’une croûte écarlate, et que la douleur ne devienne qu’une palpitation pénible. Comme une enfant capricieuse qui tombe pour la première fois, elle pleurait désormais de sa honte, de sa peur. Si c’était ça, la vie… Si c’était ça…!
Au moment où de sombres pensées se dessinateur dans son esprit, elle soupira dans un hoquet candide. Non. La vie était bien plus… Elle n’était toujours pas morte, même si sa jambe était rouge, même si elle avait encore mal. Non, elle était bien vivante. Plus forte que la roche, plus forte que le sang, que la douleur de la blessure. Elle était en vie.
Ses sanglots eurent rapidement fait de se changer en un sourire conquérant qui illumina son visage bouffie et mouillé, couverts de ses boucles où s’emmêlaient des feuilles séchées et des bouts de mousse.
Elle ne remarqua pas l’air qui, autour d’elle, se faisait de plus en plus froid. Glacé, même… Une brise intense qui couvrit sa peau de frissons. Tout d’instinct, elle releva les yeux, oubliant brusquement la douleur au profit de l’alerte qui la conduisit à se raider et à se redresser. Mais nul prédateur ne l’attendait. A la place, c’était une créature - un animal, peut-être - étrange, qui flottait, là, dans cette clairière.
Au-dessus du sol, dans une nappe informe et nébuleuse, une flaque d’une brume blanche, presque violette, semblait onduler sans but. Elle tournoyait, vaporeuse, silencieuse, impalpable. Une créature qui n’était semblable à rien de ce qu’elle avait pu voir jusqu’ici. Une créature unique. Tout comme elle.
Lö la dévisagea longtemps; Elle ne lui voyait pas de visage, mais pourtant, elle s’en sentit presque proche; elle aussi était seule, elle aussi n’avait pas encore de double dans cette forêt interminable. Lentement, elle approcha sa main de la forme tremblante. Mais celle-ci ne s’approcha pas, tout juste flotta-t-elle un peu sur le côté. Sa réaction indifférente manqua presque d’enflammer la rousse, qui tenta cette fois de s’approcher. La masse volante n’eut pas plus intriguée. Lö n’aurait pu supporter plus de nonchalance: elle commença à s’embraser d’une curiosité brûlante. Cette fumée, cette brume qui semblait dotée d’une forme d’intelligence. Pourquoi ne pouvait-elle pas la comprendre comme les arbres, les plantes? Pourquoi restait-elle muette face à ses approches?
La brume resta ainsi un instant avant de s’enfuir, de disparaître comme elle était venue, la laissant seule, et blessée. Lö demeura silencieuse et immobile de longues minutes. Elle voulait en savoir plus. Elle voulait comprendre, connaître. A l’aube de sa vie, si ainsi serait ses jours, si ainsi serait ses nuits, qu’elle soit blessée, Lö serait l’oeil de la tempête. Elle voulait tout voir. Elle voulait tout comprendre. Elle voulait. Tout.
Et pour le restant de ses jours, elle se jura qu’elle n’aurait de cesse de s’acharner.
Lady of the meadow Elle
Bonjour à tous! Merci beaucoup pour votre attention et de prendre le temps de lire ma fiche. Heureuse de vous rencontrer! Je dois avouer que le forum est vraiment très joli, et l’histoire incroyable, c'est un plaisir de le découvrir et de s'y imaginer. Adepte du rp depuis une dizaine d'années, j’ai connu des jours un peu durs un peu plus tôt dans l’année et je cherche à retrouver le plaisir d’écrire - en bonne compagnie, bien sûr :). J’ai hâte de faire votre rencontre et d’en découvrir plus sur ce merveilleux univers. A bientôt!
Dernière édition par Lö le Mer 3 Mai - 9:37, édité 1 fois