Light
Dark
Bas/Haut

En quête de sens [Ekiel]

En quête de sens [Ekiel] Brandw10
Sam 15 Avr - 15:49
- Julianna, pourquoi a-t-il fallu qu'il parte ? Je veux dire, je ne l'aurais pas retenu, mais qu'il s'explique, au moins ! Qu'il fasse face à mon père...

Installée à ses côtés dans les jardins du domaine, la dame de compagnie sourit doucement :

- Vous essayez de ne pas le montrer, mais ça vous torture, n'est-ce pas ? Pourquoi ne pas lui demander ses raisons directement ?

- Bonne idée !

Puis, sans prévenir, elle se leva brusquement et commença à se hâter vers la sortie du jardin. Néanmoins, consciente que n'importe qui, pour peu que cette personne observe l'extérieur par les fenêtres de la demeure, pourrait la voir, elle resta digne, se retenant de courir. La plupart des domestiques et sa famille (hormis son père) fermaient habituellement les yeux sur ses agissements déplacés. Mais ce n'était pas le cas de tous ceux qui vivaient avec elle. Et étant donné qu'elle ne savait pas qui l'observait ni même si quelqu'un l'observait... Autant rester prudente. D'autant plus qu'elle se ferait certainement réprimander si quelqu'un apprenait ce qu'elle s'apprêtait à faire. Evidemment, elle comptait sur la discrétion de Julianna, mais tout le monde ne...

- Mais attendez ! Prévenez-le, au moins !

Trop tard ! Elle était sortie. La domestique hésita, puis lui emboîta le pas. Qui savait, après tout, même en pleine ville et dans les beaux quartiers, il pourrait lui arriver quelque chose...



Elles traversèrent la ville d'un pas vif, la domestique tentant encore et encore de raisonner sa maîtresse, qui faisait la sourde oreille. Elle avait pris une décision, à elle d'aller jusqu'au bout. Ce ne fut qu'arrivées à destination qu'elle lui intima le silence, avant de frapper à la porte. Et ce ne fut qu'à ce moment qu'elle s'interrogea sur le bien-fondé de sa décision. Et si elle se faisait rejeter comme l'impolie qu'elle était ? Qu'irait-elle dire à sa famille... Et aux voisins qui auraient assisté à la scène ? Enfin, il n'était plus temps de se questionner. La porte allait s'ouvrir d'un instant à l'autre, elle ne pouvait plus faire marche arrière.
Sam 15 Avr - 17:35
En quête de sens  


La séance des ministre avait duré plus que nécessaire, certains d'entre eux cherchant la petite bête où il n'y en avait pas. Parfois Ekiel se demandait s'ils ne le faisaient pas express afin de retarder certains affaires en cours. Ils étaient quatre et pas moyen de tomber d'accord sur les dossiers pourtant simples. Il en y avait toujours un qui trouvait à redire. Parfois il regrettait le temps ou il aurait pu les saigner sans autre forme de procès que celle de les éradiquer pour le plaisir.
C'est donc fourbu et avec un mal de tête qui lui martelait les tempes depuis quelques heures qu'il gagnait son domicile escortés par deux membres du Guet afin de ne pas être importuné en chemin pas divers nobles en proies à divers soucis et soucieux de lui en faire part. Pour l'heure Ekiel Reyes n'aspirait qu'à une chose, se poser et avoir enfin la paix. Mais voici qu'à quelques mettre de chez lui, il remarquait deux silhouettes féminines plantées devant sa porte.  
Il soupirait et un membre du Guet lui demandait s'il devait faire circuler les personnes présentes. Il allait répondre oui, lorsque l'une d'elle tournait la tête sur le côté. Et la stupeur, celle qu'il s'était évertué à éviter depuis toutes ses années se tenait devant chez lui. Que venait-elle faire ici, maintenant ? La réponse il la connaissait et il savait que tôt ou tard ce moment arriverait. Mais il ne pensait pas que cela arriverait aujourd'hui, alors qu'il n'était pas d'humeur à se justifier. Un nouveau soupir et il déclinait l'offre du Guet avant de les remercier et de les congédier. Il resserrait la main sur sa sacoche de cuir et avançait droit sur les deux femmes qui ne s'attendaient certainement pas à ce qu'il arrive dans leur dos. Comme toujours son arrivée surprenait car c'était sa voix qui les faisait sursauter.

"Liana ?!"

De toute évidence, il ne s'attendait pas à la trouver là. Il saluait Julianna, la fidèle domestique de la fille Elerior avant de passer devant elles, de sortir une clé de sa poche et d'ouvrir la porte de son appartement.

"Je suppose que tu es ici, dans le but d'obtenir des réponses. Entre. Inutile que ta visite remonte aux oreilles de tes chers parents. Bien que je doute que cela soit possible compte tenu qu'on a dû déjà remarquer ta présence devant ma porte."

Une pointe d'animosité dans sa voix alors qu'il prononçait le mot parents. Signe évident qu'ils ne les portaient pas dans son cœur. Il les laissait alors entrer en premier laissant le ventail ouvert derrière eux quelques minutes. Il déposait sa sacoche dans un coin de l'entrée et prenait soin d'ôter sa veste et la pendre aux portes manteaux.

"Je vous en prie, installez-vous."

Son regard plongeait dans celui de Liana, une foule de souvenirs plus ou moins bons lui revenant en mémoire.


Codage par Libella sur Graphiorum


Dernière édition par Ekiel Reyes Zadicus le Sam 15 Avr - 18:28, édité 1 fois
Sam 15 Avr - 18:22
Elle sursauta. Elle connaissait cette voix, et s'était attendue à l'entendre... Mais devant elle, pas derrière. Finalement, Julianna avait raison. Elle aurait dû le prévenir. Mais si elle l'avait fait... Il aurait certainement refusé de la voir, non ? Au moins, venir à l'improviste était un moyen de s'assurer qu'il l'écoute. Quitte à la jeter dehors une fois les questions entendues. Mais, évidemment, cela ne suffirait pas à la décourager. Elle reviendrait, le lendemain, puis le surlendemain, encore et encore, jusqu'à l'avoir à l'usure.

Les deux femmes s'écartèrent pour le laisser passer lorsqu'il rejoignit la porte et, lorsqu'il les invita à entrer, la servante se stoppa avant de franchir le seuil. S'inclinant, elle s'adressa d'abord à l'homme :

- Vous avez des choses à vous dire loin des oreilles indiscrètes. Je vous la confie, Messire.

Puis, à l'attention de sa maîtresse :

- Ma Dame, je reste dans les environs. Si vous avez besoin de moi, vous n'aurez que quelques pas à faire pour me trouver.

Et ce fut seulement l'une des femmes qui entra, tandis que l'autre, saluant le Guet au passage, s'apprêtait à se promener dans le quartier en attendant un signe de sa supérieure. Peut-être pourrait-elle même en profiter pour faire quelques courses ? Ce n'était pas dans ses attributions, mais elle avait du temps à tuer...

Du côté de Liana, elle refusa de s'asseoir tant que le maître des lieux ne l'avait pas fait. Certes, il l'y avait invitée, mais elle avait du savoir-vivre... Et une certaine fierté. Il ne serait pas dit qu'elle abuserait de son autorité. Même si elle venait à l'improviste. Elle lui rendit calmement son regard, laissant d'abord se faire ce qui semblait être un duel silencieux. Mais ce fut elle qui finit par capituler en clignant des paupières et regardant ailleurs.

- Bien. Puisqu'on sait tous les deux pourquoi je suis là, on peut accélérer les choses. Sache que je ne te jugerai pas. Pas avant de savoir. Maintenant... J'attends mes explications.

Et elle ne le lâcherait pas tant qu'elle ne lui aurait pas sorti les vers du nez.
Sam 15 Avr - 19:14
En quête de sens  


Les deux femmes venaient d'entrer mais l'une reculait sur le pas de porte, affirmant qu'ils était préférable qu'ils s'entretiennent en privé, loin des oreilles indiscrètes. Elle était bien bonne cela là.  Et que diable faisait-elle des la bien séance ?Etait-il convenable de laisser sa maîtresse seule avec Ekiel Reyes? Certes autrefois, ils avaient été lié, mais ce temps était révolu et présentement il n'était pas convenable de laisser cette demoiselle seule avec le Ministre. Il allait  lui faire par de son mécontentement que déjà, elle filait lui confiant Liana sans autre forme de procès. Décidément ce n'était pas son jour.
Il refermait  la porte sur eux et dirigeait Liana vers un salon confortable ou trônait un sofa et deux fauteuils moelleux. Comme il s'y attendait, elle ne prit pas place la première attendant qu'il le fasse. Son insupportable fierté encore et toujours. Elle n'avait pas changé d'une once. Il se posait dans le fauteuil le plus proche de lui, préférant ne pas se trouver près d'elle. Une certaine distance devait se maintenir, surtout maintenant qu'il n'était plus la personne lambda de jadis. Ils se jaugeaient durant quelques minutes aussi silencieux l'un que l'autre avant qu'elle ne détourne le regard et ne lui jette de but en blanc d'accélérer les choses et qu'elle attendait des explications.

" Des explications rien que ça ! Combien d'années se sont écoulées depuis cette affaire, deux ans et demi tout au plus? Ne penses-tu pas qu'il est un peu tard pour ça ? Qu'il y a mieux à faire que remuer le passé ? Oublie tout ça et poursuit ta vie. Oublie qu'il y a eu quelque chose entre nous ou un semblant de quelque chose.  Je n'étais pas dupe, tu sais. Je sais pertinemment que si tu as continué à me fréquenter c'était dans le simple but de plaire à ton paternel, rien de plus.  Parce qu'il avait des projets pour toi et ton avenir qu'il avait déjà tout tracé. Et cela passait par moi. Seulement voilà. J'ai quelque peu compromis ses plans." 

Il se levait de son siège et allait se servir un verre d'alcool fort.

" Tu en veux un?"

La question n'était que pure formalité de courtoisie, rien de plus.

" Et  puis assieds toi, ne reste pas planter comme un piquet. De quoi as-tu peur ? De moi où de ce qu'il pourrait arriver si jamais on te surprenait sans chaperon dans mes appartements? Si c'est ça, il fallait y penser avant de venir et d'entrer. Maintenant c'est trop tard."

Il lui tendait un verre sans même avoir attendu sa réponse et reprenait sa place initiale.

" Que veux-tu m'entendre dire ? Que je suis désolé pour ce que j'ai fais. Je ne le suis pas. Et s'il fallait le refaire, je le referai à l'identique. Alors tu peux me traiter de tous les noms, je n'en ai cure. Si tu veux des explications sur tout ça, va donc les demander aux individus qui te servent de parents."  

Ekiel était ferme dans ses propos, trop même, mais sa voix restait calme, pas un mot plus haut que l'autre. A se demander comment il pouvait garder un tel aplomb ? Il portait une main à son crâne et le massait quelques secondes, affichant un léger rictus. Un rictus qui n'était pas inconnu à Liana.  Ekiel avalait une gorgée d'alcool avant de jouer avec son verre faisant tourner le liquide dans ce dernier.


Codage par Libella sur Graphiorum
Sam 15 Avr - 22:24
Le voilà qui lui répétait que du temps était passé, que tout cela n'était plus d'actualité, et d'autres arguments dans le même style. Certes, elle savait tout cela. Mais elle devait bien l'admettre, tout cela était bien plus intéressant que s'il s'était simplement contenter de lui répondre sans émettre la moindre contradiction.

- Bien sûr, je pourrais tout oublier. Mais tu me connais. Je suis curieuse et têtue. Je ne te demande pas de t'excuser, en effet, ce n'est plus le moment. Simplement... J'aimerais juste comprendre. Tu n'aurais pas disparu du jour au lendemain sans raison. Je ne sais pas si ma vie changera vraiment une fois la réponse obtenue, mais, disons... Que c'est une question de satisfaction personnelle. Que je ne peux pas résoudre seule.

Elle refusa le verre, et obéit lorsqu'il lui ordonna, cette fois, de s'asseoir. D'accord. Ne pas provoquer sa colère. L'agacer, oui, l'énerver, il vaudrait mieux éviter. Pour sa propre sécurité.

- Non, tu avais tes raisons, j'en suis certaine. Et c'est elles qui m'intéressent. Disons que c'est la condition pour pouvoir clore ce chapitre.

Une approche plus conciliante aurait-elle plus d'effet ? Cela restait à voir. Pour le moment, elle avait un autre sujet d'inquiétude. Cette gestuelle... Peut-être n'avait-elle pas choisi le bon moment ? Décidemment incapable de tenir en place bien longtemps, elle se leva, arpentant les lieux comme si elle se trouvait chez elle.

- Je n'ai peut-être pas choisi le meilleur moment pour avoir cette conversation... Thé ? Café ? Autre chose ? Qu'est-ce qui te ferait plaisir ?

Tout en attendant la réponse (qu'il n'aurait aucun problème à lui donner, cette fois, n'est-ce pas ?), elle se dit qu'elle pouvait toujours gagner un peu de temps en mettant de l'eau à chauffer. Ce qu'elle s'empressa de faire. Tandis qu'elle attendait, à la fois qu'il lui fasse une commande et que l'eau chauffe, elle jeta un coup d'oeil au véritable propriétaire des lieux. Malgré elle, elle ressentait le besoin de l'aider. Il souffrait, elle le savait. Et elle ne savait pas pourquoi, mais elle voulait contribuer à le soulager. Néanmoins, concurrencer l'alcool n'était pas le défi le plus facile qu'elle avait relevé... Enfin, peu importait. La difficulté était tout sauf ennuyeuse.
Dim 16 Avr - 8:56
En quête de sens


Liana refusait le verre tendu et Ekiel Reyes se contentait de le poser sur la table basse devant lui avant de soupirer en l'entendant argumenter. Voici qu'elle recommençait à insister comme elle le faisait autrefois lorsqu'elle voulait absolument tout savoir. Combien de fois, lui avait-il dit de ne pas mettre son nez où il ne fallait pas ? Combien de fois l'avait-il sorti de situations embarrassantes, alors qu'elle poussait sa curiosité un peu trop loin ? Alors oui, elle était noble et fille de bonne famille, mais cela n'excusait pas tout. Et pourquoi faire tout cela ? Simplement pour combler son ennui ? Car oui, cette charmante demoiselle s'ennuyait dans sa petite vie trop bien rangée. Elle avait besoin d'adrénaline pour se sentir vivre. D'autres se seraient contentées d'être heureuse de pouvoir évoluer dans une bonne maisonnée et dans le milieu de la noblesse, mais pas Liana. Elle en voulait toujours plus et un jour cela lui causerait du tors ou des problèmes, car sa famille ne serait pas éternellement là pour la protéger ou arranger ses bévues.

" Plus butée qu'une mule, ça tu peux le dire. Tu veux comprendre, mais comprendre quoi ? Pourquoi j'ai coupé tous liens avec toi et ta famille, c'est pourtant simple. Tu es à même de le deviner seule, non ? Tes chers parents ne t'ont donc pas tout dit sur le pourquoi de tout ça ? Cela ne m'étonne pas en soi, quand on les connaît un tant soit peu et qu'on a gratté le vernis pour découvrir ce qui se cache réellement dessous. Ce chapitre de ma vie est clos depuis des années, mais de toute évidence, à t'entendre, ce n'est pas ton cas. Crois bien que je suis désolé de l'apprendre, mais à un moment donné, il faut tourner la page la Liana. Ce n'est pas bon de ressasser le passé."

Le Strigoi avalait cul-sec le restant de son verre et le posait un peu sèchement sur la table basse. Il appuyait la tête contre le haut dossier du fauteuil et fermait les yeux quelques secondes, tentant de chasser ce mal de tête qui lui martelait les tempes de plus en plus. Et cette discussion avec Liana n'arrangeait pas les choses.
Voici que soudainement, elle lança qu'elle n'avait pas choisi le meilleur moment pour venir et avoir cette conversation. Ce n'était pas faux, mais qu'aurait-il pu faire, la chasser ? Inutile, elle serait revenue le lendemain et le sur-lendemain pour obtenir ses foutues réponses. Aussi, quand elle prenait ses aises comme jadis, il se contentait de répondre à une de ses questions.

"Un café, merci." 

Il allait lui signifier où se trouvaient les choses, mais se rappelait bien vite qu'elle était déjà venue un nombre incalculable de fois. Et rien n'avait changé de place de place ou presque, aussi laissait-il faire.

"Et à part ça, comment vont les choses pour toi ? Toujours à te mettre dans des situations improbables pour tromper ton ennui ? J'imagine que oui. Ta petite sœur et ton petit frère vont-ils bien ? Ça leur fait quel âge maintenant ?" 

Ekiel tendait de meubler tandis qu'elle s'affairait à préparer le café. Elle était toujours la même et cela le faisait légèrement sourire.

" As-tu rencontré quelqu'un d'autre  ? J'entends par là, quelqu'un d'assez intéressant pour devenir ton fiancé ou ton époux aux yeux du Patriarche Elerior ? Car c'est de cela dont il était question autrefois, mais tu l'ignorais peut-être ?" 

Il se montrait tout à coup désobligeant, mais pas envers elle, non, envers ses parents, Vouloir marier leur fille sans qu'elle ait son mot à dire, était une chose qu' EKiel ne concevait pas. Qu'il n'acceptait pas. Il avait la sensation que Liana était qu'une simple marchandise, vendue au plus riche, ce qui permettrait à sa famille d'obtenir, par cette union, une position plus élevée dans la société Xandrienne. C'est cela qui l'avait fait fuir, mais elle l'ignorait encore.
Une marchandise... Liana n'était pas un objet, mais un être humain. Cette façon de faire lui puait au nez.  On la vendrait comme une esclave et toute sa vie, elle devrait souffrir un époux qu'elle n'aimerait sans doute jamais. Mais c'était son devoir de bonne fille de se plier aux exigences de son paternel. Rien que de penser à cela, Ekiel se sentait bouillir intérieurement. Ces pratiques ne devraient plus exister . Liana ne méritait pas un tel sort.


Codage par Libella sur Graphiorum
Dim 16 Avr - 11:49
Lorsqu'il confirma sur le thème "têtue", elle sourit. Oui, il avait raison. Et elle n'avait pas changé. Néanmoins, pourquoi épiloguait-il autant sur le fait de passer à autre chose ? Agacée, elle lança :

- Pourquoi insistes-tu autant ? Tu le sais déjà, tu auras la paix quand j'aurai ma réponse. Pas avant. Alors, à toi de voir.

Elle laissa passer un moment, avant de lancer, malicieuse :

- Ou alors... Sans te l'avouer, peut-être que tu aimes que je vienne t'embêter ? Il falait le dire plus tôt, tu sais bien que c'est ma spécialité !

Pas vraiment. Mais en ce moment précis, elle semblait en effet particulièrement douée pour l'agacer.

Toujours était-il qu'elle n'était pas non plus cruelle. Elle sentait que, dans l'état actuel des choses, elle n'obtiendrait rien de plus. Alors, elle changea de stratégie. Il voulait un café ? Bien. Elle pourrait peut-être, ainsi, revenir dans ses bonnes grâces. Du moins, suffisamment pour qu'il daigne enfin cracher le morceau. Elle récupéra donc le nécessaire, avec une habitude qu'elle ne pensait pas avoir gardée. Mais le voilà qui prenait des nouvelles... Tiens donc, elle aurait pensé qu'il aurait préféré profiter d'un peu de silence. Enfin, s'il voulait qu'elle parle, elle parlerait, c'était loin de la déranger. Et puis, parler d'elle et surtout de ses cadets, c'était quelque chose qu'elle adorait. Elle se plia donc à l'exercice avec plaisir.

- C'est le seul moyen que j'ai trouvé pour avoir une vie vraiment intéressante, tu sais. Bien sûr, j'aimerais mener une vie sans danger, mais ça finit toujours de la même manière, ça en devient lassant. Alors, à moins que tu trouves le moyen de démonter cette opinion, ça ne changera pas.

Puis vint le sujet plus intéressant. Son frère et sa soeur. Elle laissa une expression attendrie prendre place sur ses traits alors qu'elle pensait d'abord à sa complice de toujours.

- Lawka est un amour, comme toujours. Elle a douze ans, maintenant... Et elle est très studieuse. Elle passe sa vie dans la bibliothèque. Oh, bien sûr, elle ne refuse jamais quand je lui propose une pause, mais je sais que si je veux passer du temps avec elle, il faut surtout que je l'aide dans ses études. Elle ne donnerait presque envie de devenir une petite fille sage comme elle !

Elle rit. Ils savaient parfaitement, l'un comme l'autre, qu'elle serait incapable de s'y soumettre. Elle resterait assise tout au plus quelques heures avant d'avoir envie de faire autre chose. Jamais elle ne pourrait être aussi patiente que sa cadette.
Mais venait le temps de penser à celui qui, pour elle, était le seul vrai homme de la famille... Même s'il n'avait pas atteint la puberté.

- Et Fergus... Il n'a que neuf ans, mais... Je te le dis, en voilà un qui fera tomber bien des coeurs, dans quelques années ! Mais sinon, pour être honnête, je ne le vois pas beaucoup. Il reste avec les hommes, la plupart du temps. Néanmoins, quand nous sommes amenés à passer du temps ensemble... J'ai l'impression de me voir à son âge. Toujours curieux, toujours à me poser des questions auxquelles je ne sais pas forcément quoi répondre... Honnêtement, je lui vois deux avenirs : soit il est comme moi, soit il succède à mon père, mais en s'en sortant bien mieux que lui.

Le café était à présent prêt. Par conséquent, elle ne prit pas tout de suite le temps de répondre aux autres questions, qui l'embêtaient d'ailleurs plus qu'autre chose. Alors, elle fut ravie d'aller le servir, en profitant pour lui retirer l'alcool. D'ailleurs, le café et l'alcool faisaient-ils bon ménage ? Avait-elle bien fait de lui proposer cette boisson ? N'aurait-elle pas dû attendre quelques heures ? Enfin, elle verrait bien. Il lui faudrait probablement bien s'excuser si ses craintes se réalisaient.

Puis elle repartit, se hâtant d'aller laver le verre, soulagée de s'éloigner de lui et de cette étrange attraction qui semblait le suivre telle une aura. Non, elle ne pouvait pas la laisser la contrôler.

Mais à présent, elle ne pouvait plus y échapper, elle devait répondre.

- Je suis toujours seule, tu peux remercier ma mère pour cela. Elle tient à ce que je puisse choisir mon compagnon, et, je ne sais pourquoi, Père l'écoute. Je ne peux pas croire que ce soit par amour, je ne sais même pas s'il sait ce que signifie ce mot ! Par exemple, je suis sûre qu'il connaît ces hommes avec qui il passe son temps à traiter bien mieux que sa propre famille !

Elle avait terminé sa vaisselle, et se mit à arpenter la pièce en long, en large et en travers alors qu'elle laissait s'extérioriser sa frustration :

- Même son fils ! Malgré la version officielle, c'est lui, son véritable héritier. Mais tu crois qu'il lui enseigne quoi que ce soit sur la direction d'un domaine ? Noooooon, Monsieur a bien plus important à faire ! C'est moi qui lui fournis cet enseignement, mais je suis sa soeur, pas sa mère ! Et Mère a bien trop à faire avec les affaires de la maison et de la famille, je ne veux pas l'importuner avec ça. Père indigne, va !

Réalisant soudain qu'elle en faisait probablement trop, elle alla se poser sur le siège le plus proche et tenta de se calmer. Elle s'excuserait quand elle aurait réussi. Si elle y parvenait.
Dim 16 Avr - 13:26
En quête de sens



Pourquoi Ekiel Reyes insistait autant à ce qu'elle passe à autre chose, c'était d'une simplicité enfantine. Il ne voulait pas lui causer de la peine ou lui avouer que son cher père aux apparences parfaites, aux bonnes manières irréprochables, ne l'était pas vraiment. Que tout n'était que façade et mascarade. Un nouveau soupir de sa part lorsqu'elle avouait ne pas le laisser en paix avant d'obtenir une réponse. Liana ajoutait que peut-être, il aimait ça, qu'elle vienne l'enquiquiner et qu'elle l'aurait fait bien plus tôt si elle avait su, avant. Voici qu'il eut un léger rire, en entendant pareille fadaise, et rétorquait du tac au tac.

"Dis plutôt que ma compagnie te manquait, au lieu de te trouver des excuses, bidons. Et oui, je peux confirmer que tu es la reine des casses-pieds, sans vouloir t'offenser, mais je ne t'apprends rien." 

Autant Liana pouvait être de charmante compagnie, avenante, polie, sachant garder sa place de fille de bonne famille, autant elle pouvait être terriblement agaçante au point de vouloir lui tordre le cou. Et dans le cas d'Ekiel, plus précisément, de la saigner jusqu'à la dernière goutte. Il ne comptait plus le nombre de fois, ou il avait réprimé l'envie de le faire, sachant pertinemment qu'il révélerait au monde sa vraie nature et ça, il ne pouvait se le permettre sans ruiner tous ses efforts. Il l'entendait brasser alors qu'elle préparerait le café. Sans prévenir, elle venait débarrasser la table comme si elle craignait qu'il n'abuse de l'alcool. Si tel avait été le cas, c'est la bouteille qu'il aurait fallu enlever et non les verres.

De toute évidence, les questions du Strigoi la surprenait un peu puisqu'elle mettait un peu de temps à lui répondre. Mais quand elle finissait par le faire, ce fut un flot de paroles ininterrompues, si bien qu'il regrettait presque d'avoir demandé. Il avait oublié combien elle aimait parler de ses cadets et d'elle-même. Donc, elle s'ennuyait toujours autant dans son petit monde et cherchait à trouver des parades plus ou moins dangereuses pour éviter la routine quotidienne. En un sens, il la comprenait. Les jeunes femmes nobles étaient beaucoup moins libres que leurs homologues masculins. Rien d'étonnant que parmi elles se trouvaient quelques âmes rebelles comme Liana.

Alors qu'e la demoiselle dépeignait sa petite sœur, Lawka, et la jeune fille qu'elle devenait, Ekiel eut l'image qu'une gamine studieuse assise derrière son bureau d'étude, alors que jadis, elle courait dans les jardins de la demeure Elerior, insouciante de l'avenir que se préparait à elle. Pour ce qui était de Fergus, à cette époque, il jouait au preux chevalier sauvant la belle princesse prisonnière de sa tour d'ivoire. Pour peu, on penserait presque qu'à l'époque, il tentait de sauver Liana de son futur tout tracé. Celui d'une épouse modèle et poule pondeuse, donnée à un homme, en un mariage arrangé de toute pièce. Pour le moment, il semblait qu'elle échappait à cela, mais combien de temps cela durait-il avant que sa chère mère ne capitule devant son époux. Car, Ekiel Reyes le savait, l'homme ne renoncerait nullement à ses intentions d'atteindre le pouvoir. C'est sans doute pourquoi, il traînait avec des personnes peu recommandables, menant des affaires plus ou moins douteuses avec eux. C'est aussi cela qui avait fait fuir le Strigoi à l'époque. Envisager d'avoir pour beau-père un homme sans scrupules aurait nui à la carrière à laquelle il se destinait.

"C'est très charitable de ta part d'aider tes cadets, mais cette tâche ne t'incombe pas, comme tu viens de le dire. C'est celle de tes parents."

Elle venait servir le café et s'emportait un peu, vidant son sac et tout ce qu'elle pensait à propos de son géniteur et de sa mère quant à leurs comportements avec leurs enfants. Le moins que l'on puisse dire c'est qu'elle était remonté comme un coucou. Voilà bien longtemps qu'Ekiel ne l'avait pas vu ainsi. En venant le trouver, ce n'était pas seulement pour avoir des réponses à ses questions, mais aussi pour laisser sortir toute sa frustration et sa colère.
Il émettait un sifflement.

"Eh bien si je m'attendais. Le moins que je puisse dire c'est que tu as une dent contre tes parents et surtout contre ton paternel. Je pense qu'il est grand temps que tu arrêtes de mettre ta vie en parenthèses pour eux . Affranchis-toi de ces barrières qui te retiennent. Trouve-toi un homme qui t'aime à ta juste valeur, épouse-le. Et en attendant, prend un logement en ville et profite de la vie."

Ce n'était que des conseils, il est vrai, mais intérieurement, Liana savait qu'Ekiel avait raison.


Codage par Libella sur Graphiorum
Dim 16 Avr - 15:41
Sa compagnie ? Lui manquer ? Allons bon. Elle n'avait jamais été folle amoureuse de lui, il fallait se calmer. Néanmoins... Il ne fallait pas revenir longtemps en arrière, quelques minutes suffisaient, pour réaliser qu'elle se souciait toujours de lui. Mais au point d'insister pour le voir ? Non, n'imaginons pas trop d'histoires.

- Du calme. C'est vrai, j'espère que tu es heureux, mais dire que tu me manques... Tu crois vraiment que je t'embêterais autant si je voulais juste te voir ? Et je ne suis pas du genre à mentir. Pas à toi, du moins. Tu me connais trop, tu le saurais tout de suite, de toutes façons. Et puis... Pourquoi penser que je pourrais être offensée par la vérité ? D'autant plus que, tu t'en doutes, je suis venue spécialement pour t'agacer, et ça a l'air de fonctionner !

Elle lui adressa un oeillade malicieuse. Après tout, c'était vrai qu'elle appréciait particulièrement le titiller. Mais cela ne cachait aucune intention malveillante, au contraire. Elle avait beau faire passer son immense besoin de stimulation avant tout le reste, elle n'était pas non plus sans coeur, et savait s'arrêter avant de réellement faire du mal à autrui. D'autant plus qu'elle savait que dans la situation présente, l'"autrui" en question avait parfaitement les moyens de lui faire payer un manque de respect d'au moins une centaine de manières différentes. Il vaudrait mieux qu'elle n'en sache pas plus sur ces fameuses manières, selon elle.

- Je sais que c'est le rôle de mes parents. Mais, comme je le disais, mon père ne s'y intéresse pas, et ma mère... Eh bien, elle doit tout gérer seule, j'ai envie de l'aider. Et je le fais.

Elle n'avait absolument aucune rancune envers sa mère, au contraire, elle compatissait. Tout en craignant de vivre la même vie de couple qu'elle. Avoir un mari qui ne faisait attention à vous que pour satisfaire ses besoins, dont résultaient des enfants dont il connaissait à peine l'existence, elle en était certaine... Il n'y avait pas de quoi faire rêver.

- Tu n'as pas complètement raison. Oui, je hais mon père, et, de toutes façons, il ne fait rien pour qu'il en soit autrement. Mais ma mère... Ce n'est qu'une femme qui fait de son mieux pour gérer trop de choses. Des choses qu'ils sont censés gérer à deux. C'est pour ça que je l'aide. Même si je ne suis pas mon père, au moins, au lieu de gérer seule, on est un peu plus d'une et demie à gerer. La moitié des domestiques dépendent toujours de Père, et ça, je ne peux rien y faire. Mais je prends en charge mes cadets et la laisse avec la maison. C'est le moyen que nous avons trouvé pour la soulager un peu. Bien sûr, si cet insensible qui me sert de père décidait de revenir prendre ses responsabilités, je reviendrais à ma place avec plaisir. Mais, honnêtement, je doute qu'il le fasse. Ma mère n'est pas une esclave !

Puis elle prit un temps pour réfléchir aux propositions. Prendre un logement ? Elle n'était pas certaine de le vouloir. Quant au mariage...

- Les hommes capables de me supporter, ça ne court pas les rues, tu t'en doutes. D'un autre côté...

Soudain, elle fut prise d'une inspiration. Cet homme, qu'elle pouvait peut-être encore appeler son ami, était devenu ministre, non ? Il devait donc connaître un bon nombre de personnes bien placées...

- Tu connais du monde, non ? Et tu me connais. Tu sais de quelles qualités il faut faire preuve pour survivre avec moi. Tu n'aurais pas une idée ?

Elle ne soulèverait pas la question du logement. Elle n'était pas prête pour cela, elle le sentait. Et puis, s'il lui conseillait quelqu'un, elle n'en aurait pas besoin, n'est-ce pas ?
Dim 16 Avr - 20:13
En quête de sens



Ekiel savait qu'en lançant cette petite allusion sur le fait qu'il lui manquait, Liana partirait au quart de tour et c'est exactement ce qui se produisait. Très vite elle lui demandait de se calmer, argumentant qu'il ne lui manquait pas autant qu'il le pensait et qu'elle l'espérait, heureux.
Heureux ? En deux cents ans de vie, il ne s'était jamais posé la question, à vrai dire. S'il revenait sur sa vie, son enfance et son adolescence n'avaient pas été ce qu'on appelle des jours heureux jusqu'à sa rencontre avec son père adoptif. À partir de là, tout avait changé et sa vie s'était considérablement améliorée. Alors oui, aujourd'hui, il pouvait dire qu'il était heureux.

Il notait le petit regard malicieux suite à ses paroles et savait pertinemment qu'elle le faisait dans le simple but de l'agacer. Seulement voilà, présentement cela ne marchait pas, tant il était focalisé sur son mal de crâne. La discussion reprenait de plus belle sur ses parents et plus exactement sur sa mère qu'elle défendait, affirmant qu'elle faisait son possible pour tenir la maison et gérer les domestiques alors que son père se délestait de tout. Ekiel se retenait de dire que c'était surtout d'eux qu'il se délestait, mais Liana le mentionnait haut et fort.

Il avait de la peine pour elle. Dans sa petite vie de noble, elle n'avait pas un quotidien aussi facile qu'il aurait pu l'être. Elle remplissait des fonctions qui n'étaient pas les siennes, alors qu'elle devrait, comme toutes les jeunes femmes de son âge, profiter de la vie et de ses plaisirs. Quelque part, il n'enviait pas son sort et préférait sa place à la sienne. Pourtant, il éprouvait une certaine tristesse à la savoir dans une telle détresse. Ekiel ne pouvait rien faire et c'était sans doute ce qu'il y avait de plus dramatique. Lui, le Strigoi à la position si enviable, si élevée dans la société Xandrienne ne pouvait rien pour venir en aide à Liana. Tant qu'elle serait sous la coupe de son père, elle était sa prisonnière et il était en droit de la marier à qui il voulait sans qu'elle puisse dire non.

D'ailleurs n'était-ce pas ce qu'il avait prévu quand qu'elle fréquentait Ekiel à l'époque. Heureusement qu'il avait vu clair dans son jeu, sans quoi, il se serait retrouvé marié à Liana en moins de temps qu'il ne fallait pour le dire. Cela n'aurait pas marché de toute façon.
Il n'était pas humain, malgré son apparence et au fil des ans, la famille aurait compris ce qu'il était et plus vite encore si des enfants Strigoi avaient vu le jour. La famille Elerior ne l'aurait jamais accepté et aurait renié leur fille pour avoir enfanté de tels monstres. Peut-être que son géniteur aurait même poussé le vice jusqu'à les faire assassiner pour que cela ne s'ébruite pas. L'homme en était capable, Ekiel le savait.
Liana ressemblait à la pauvre petite fille riche dont on peut lire les mésaventures dans les livres de contes pour enfants. Sauf que là, ce n'était pas un conte, c'était la triste réalité.

Ekiel saisissait la tasse de café et la portait à ses lèvres, buvant quelques gorgées. La discussion se poursuivait surl a vie sentimentale de Liana qui affirmait que les hommes capables de la supporter ne courait pas les rues. Il était certain qu'Ekiel Reyes était bien placé pour le savoir. D'ailleurs depuis deux ans et demi personne n'avait pris la place du Strigoi, n'était-ce pas suffisant à le prouver ? Il lui fallait une personne à l'opposer de son tempérament. Une personne capable de la canaliser et de la raisonner, comme il avait su le faire. Et ce n'était pas gagné de trouver pareille denrée rare.
Quand le « d'un autre côté » raisonnait à ses oreilles, il sourcillait. Qu'allait-elle donc lui sortir ? Il manquait de s'étouffer avec le café en entendant sa demande et toussait.

"Pardon ! Tu me demandes, à moi, de te trouver un prétendant ? Tu n'es pas sérieuse ? Ai-je la tête d'un entremetteur ? Non mais sérieusement ,Liana. As-tu réfléchi à l'absurdité de ta question ? Me demander ça, à moi ! Après la façon dont tout a fini en queue de poisson. "

Liana était tombée sur la tête ou bien alors, elle se payait sa tête. Il optait plus pour la seconde affirmation.

"Je pense que tu es à même de choisir celui qui te conviendra, Liana. Tu n'as pas besoin de moi. Et puis tu n'es pas venu ici pour ça, me semble-t-il." 

Il posait sa tasse sur la table basse et essuyait les gouttes de café qui avaient giclé sur sa main.


Codage par Libella sur Graphiorum
Lun 17 Avr - 11:59
Sa demande était-elle si surprenante que cela ? Après tout, c'était lui qui lui avait fait la proposition qui l'avait inspirée...

- Je ne veux pas un entremetteur. Simplement un ami qui me donne son avis. Ensuite, je pourrai me gérer seule, je te le promets.

Sa voix s'était faite plus douce. Cette fois, elle ne cherchait pas à l'ennuyer. Simplement à avoir des conseils, comme il avait déjà commencé à lui en donner. D'un autre côté... Si elle voyait toujours un ami en lui, était-ce seulement réciproque ? Peut-être voulait-il se débarrasser d'elle le plus vite possible ? Non, ça, c'était impossible. En effet, si telle avait été sa volonté, il lui aurait déjà donné les réponses qu'elle recherchait depuis longtemps. Une fois qu'elle les aurait, elle partirait, comme elle pensait déjà le lui avoir dit plusieurs fois. Donc, s'il ne répondait pas, c'était que, quelque part, il ne voulait pas qu'elle parte.

- J'en doute. Enfin, puisque tu ramènes le sujet... Serais-tu prêt à répondre, maintenant ?

Elle avait légèrement l'impression d'insister. Mais après tout, c'était vrai, cette question, qui ne se révélait pas si simple, finalement, était la raison de sa venue. Alors... Soit. Elle continuerait à insister. Autant qu'il le faudrait.
Lun 17 Avr - 19:32
En quête de sens


Ekiel n'en revenait pas du culot qu'elle venait d'avoir. Lui demander de lui trouver quelqu'un susceptible de lui convenir et surtout apte à la supporter. Car oui, il fallait être bien accroché pour la suivre dans le cheminement de ses pensées ou de ses faits et gestes. Ekiel ne comptait même plus le nombre de fois incalculable ou elle l'avait mis dans l'embarras à cause de paroles mal placées ou d'actes trop spontanés. Bon d'accord, cela contribuait à son charme en un sens et puis sa petite façon de faire la moue lorsqu'elle se faisait reprendre avait une petit côté tout à fait charmant. Mais point n'était pas la question.  

Tu veux un ami ? Et comme ça, subitement, tu as pensé à moi parce que je te connais sans doute mieux que quiconque. Parce que je connais tes qualités, mais aussi tes défauts. Je plains sincèrement la personne sur qui tu jetteras ton dévolu. Elle aura intérêt à être bien accrochée pour supporter tes frasques en tous genres.

Un léger rire.

En somme, tu veux des conseils. Je crois que ta mère serait plus à même de te conseiller pour ce genre de chose, non ? N'as-tu pas déjà repéré quelques jeunes gens susceptibles de te convenir aux diverses réceptions auxquelles tu assistes ?  

Ekiel prenait le temps de réfléchir quelques minutes se frottant le menton du pouce et de l'index.

J'imagine que tu cherches quelqu'un ayant une bonne situation pour garder ton train de vie ? Alors voyons voir, qui pourrait convenir.  « 

Il réfléchissait encore, comme ayant envie de la faire mariner.

"Je ne vois que l'Ambassadeur des Monétariste Zidramir, le Ministre du Commerce Lian Wu ou le roi, mais ils sont  sans doute un peu trop vieux pour toi. Quoi que tes parents seraient enchantés de te voir propulser Reine de Xandrie, si tu épousais le roi. Sinon je te conseillerai d'aller prospecter dans d'autres factions. Il se peut que tu y trouves ton bonheur. Tu n'as rien à perdre à essayer. "

Voici qu'elle remettait sur le tapis cette affaire qui l'avait amené. Le strigoi soupirait de nouveau.

"Tu tiens vraiment à savoir la vérité ? Si telle est le cas, je crains qu'elle ne te plaise pas. Réfléchit bien, Liana."

Il lui donnait le choix de laisser couler ou bien d'apprendre la vérité. Qu'allait-elle choisir ?



Codage par Libella sur Graphiorum
Mar 18 Avr - 10:50
Il simplifiait un peu (beaucoup) les choses, là. Elle n'était pas venue en quête d'un ami. En fait... Elle n'avait pas vraiment réfléchi avant de venir. Voilà son gros défaut. Mais elle continuait. Etait-ce qu'elle n'apprenait jamais ? Ou plutôt que cela l'amusait de désespérer son entourage ?

- Ou alors, il y a aussi la possibilité de ne choisri personne. Mais ça, j'imagine que ça aurait encore plus de mal à passer que si je choisissais un roturier.

Elle aussi laissa échapper un petit rire en imaginant la tête de son père dans les deux situations qu'elle venait d'évoquer. Les deux étaient amusantes... Tant qu'elles restaient dans sa tête. Quelque chose lui disait que si ces pensées se réalisaient, elle rierait beaucoup moins...

Puis il lui donna quand même des conseils, juste après avoir dit presque clairement qu'il ne le voulait pas... Un peu étrange sur les bords, l'Ekiel, non ? Enfin, elle n'allait pas se plaindre. Avait-elle déjà remarqué quelqu'un ? Hum... Très bonne question. Elle resta silencieuse un moment, le temps d'y réfléchir. Bien sûr, pendant les réceptions, elle n'hésitait pas à aller parler à tout le monde, certaines personnes lui semblant plus intéressantes que d'autres, mais au point de vouloir lier leurs vies... Pour être honnête, elle n'y avait même pas pensé.

- Le problème des réceptions, c'est qu'elles sont très codifiées. Je ne peux pas savoir si quelqu'un me correspond en me basant uniquement sur une rencontre au cours d'une réception. Il y a de fortes chances que je n'aie pas vu la vraie personne, leur personnalité réelle, celle qu'ils n'arborent que lorsqu'ils sont seuls ou en climat de confiance.

Elle ouvrit de grands yeux face à ses propositions. Et surtout à l'une d'elles en particulier.

- Le.... Roi ? Tu n'es pas sérieux, j'espère !

Il était déjà marié, non ? Bien sûr que si ! S'il avait un enfant, il avait aussi une épouse, l'inverse était impossible ! Cette fois, c'était lui qui n'était pas logique ! Et puis, dans tous les cas... Elle n'aurait jamais eu l'ambition d'envisager cette solution sérieusement. D'autant plus qu'une reine était probablement bien moins libre qu'elle... Alors, non merci. Quant aux autres noms... Elle eut un sourire à la mention du fameux Lian. Pourquoi pas... Mais pourquoi était-elle presque certaine qu'il refuserait ? Quant à Zidramir... Eh bien, elle ne le connaissait tout simplement pas.

Aller voir dans les autres factions ? Oui, pourquoi pas.

- Bonne idée ! D'ailleurs, nous sommes invités chez une famille opalienne, dans quelques semaines. Je pourrais commencer par là !

Evidemment, elle ignorait encore que le but de cette invitation était d'humilier Xandrie à travers l'une de ses grandes familles... Elle ne le saurait que trop tard.

Et le voilà qui râlait encore au sujet de la raison de sa venue. Elle réprima un grognement, agacée :

- Si je n'étais pas sûre, je ne serais pas venue !

Enfin... Ce n'était pas vrai. Si elle avait REFLECHI, elle ne serait pas venue. Mais il était hors de question qu'elle l'admette, même s'il l'avait probablement déjà compris. Elle prit le temps de se calmer, avant de compléter :

- Que ça me plaise ou non, c'est mon problème. Et puis, qui sait, peut-être que si c'est vraiment si terrible, ça m'apprendra à réfléchir avant d'agir ?

Elle en doutait. Mais il fallait le convaincre. Alors, tous les coups étaient permis. Même le mensonge.
Jeu 20 Avr - 20:13
En quête de sens



" Ne choisir personne et rester veille fille ! Vraiment ?! Quelle perspective réjouissante pour ton paternel. Je crois bien qu'il deviendrait furibond et serait capable de te faire épouser le premier nobliau qui lui tomberait sous la main, juste pour ne pas à être montré du doigt. Sans compter les commérages qui viendraient à courir à ton encontre et celle de tes parents. Quant au roturier, il finirait à la porte avec un bon coup de pied aux fesses et tu serais sans doute déshéritée si tu venais à choisir cette voie. Dans les deux cas, ce sont des tableaux peu reluisants d'un avenir possible qui s'offriraient à toi. Mais tu n'en es pas encore à ce stade."

Ekiel reprenait sa tasse de café et veillait cette fois à ne pas être surpris par une remarque de Liana. À la note sur les réceptions codifiées et le fait qu'on ne voyait pas les gens sous leur vrai jour, il haussait un sourcil.

" Allons, tu ne vas pas me faire croire que durant ce genre d'événement, tu n'arrives pas à être capable de déceler une personne qui pourrait te convenir. Il est aisé de s'éclipser afin de pouvoir s'entretenir en aparté avec un jeune homme. Juste assez pour ne pas se faire prendre sur le fait, sans chaperon. Ne me fais pas croire que cela ne t'est jamais arrivé ou que tu es assez sotte pour ne pas y avoir pensé par toi-même. Je te pensais plus téméraire pour le coup. Braver les interdits ne t'a pourtant jamais dérangé."

Une fois le café terminé, il se levait et débarrassait le tout avant de revenir près de la demoiselle, riant légèrement aux paroles de la noble concernant le roi et son épouse.

" Ce n'était qu'une boutade et toi, tu plonges pieds joints dans le piège. Épousez le roi, toi ?   Cela serait te cantonner au palais où tu ne serais plus libre de faire comme bon te semble. Aucune chance."

Un autre rire, imaginant le burlesque de la chose. L'évocation de chercher ailleurs lui paraissait plus probable et Liana lui signifiait être invitée chez une famille Opalienne. Une Xandrienne à Opale, Ekiel ne voyait rien de bon là-dedans, mais ne lui en faisait pas part. Liana se rendrait compte bien assez tôt, que les Opaliens pétaient plus haut que leur cul et se sentaient supérieurs aux autres en tous points. Elle aurait une cruelle désillusion.

Lorsqu'il insistait une fois de plus à savoir si oui ou non, elle voulait vraiment savoir. Liana fidèle à elle-même restait campée sur ses positions. Son mal de crâne lui vrillant toujours les tempes, Ekiel désirait en finir afin de prendre du repos. Et la meilleure des choses à faire était de lui balancer une partie de la vérité.

" Tu veux savoir fort bien. Si au début tout se passait au mieux avec tes parents, cela n'a pas duré et ton paternel est devenu très pressant à mon encontre. Affirmant que notre relation ne traînait que trop , qu'il fallait accélérer les choses et nous fiancer dans le plus bref délai. Et crois-moi ou non, mais cela a commencé à peine 4 semaines après notre rencontre. Il n'avait que cela en tête et venait me harceler jusque chez moi ou dans les lieux que je fréquentais. Plus ça allait et plus, il devait agressif. Il est même venu à me menacer de divulguer à qui voudrait l'entendre que j'avais abusé de toi afin de me contraindre à t'épouser. Ta mère ne savait plus où se mettre tellement elle était gênée et honteuse d'un tel comportement. Tout comme moi, elle ne s'attendait pas à cela.
Dès lors, tout a été de mal en pis et plus encore quand ma position sociale à évoluer vers le haut au sein du monde politique. Ton père voyait dans mon ascension, une manière pour lui de prendre du galon dans la société et de s'octroyer un meilleur confort sur mon dos. Ce sont des manières qui ne puent au nez et lorsque j'ai appris qu'il magouillait avec des gens peu recommandables, j'ai préféré couper court à toute relation avec vous. Je ne voulais pas être associé de près ou de loin à un être vil et malhonnête, ni même à sa famille. C'est des façons de faire que je condamne depuis toujours.
Et puis nous n'avions aucuns sentiments l'un pour l'autre, juste un attachement dont je ne saurais qualifier le nom. On ne battit pas un mariage sur un, marions-nous et on verra après. Je ne vois pas cela ainsi pour ma part. Alors oui, ma manière de faire a dû te paraître brutale et plus encore mon manque de réponse à tes missives, mais je pensais préférable que tu ne saches pas à l'époque les raisons de mon éloignement. Tu étais si jeune, que tu n'en aurais pas compris tous les tenants et les aboutissants. Aujourd'hui c'est différent.
Je n'ai qu'un conseil à te donner, quitte rapidement de ta famille avant que ton père ne cause ta perte, car tôt ou tard cela arrivera."


Il marquait une pause et poursuivait.

" Je présume qu'il a dû te rendre responsable de mon départ, te reprochant tous les maux d'Uhr. Je serais prêt à parier qu'il tend veut encore, surtout avec la position que j'occupe actuellement. Je ne m'étendrai pas plus, tu en sais assez. Maintenant , j'aimerais que tu t'en ailles. Tu n'as que trop demeuré ici. "


Codage par Libella sur Graphiorum


Dernière édition par Ekiel Reyes Zadicus le Sam 22 Avr - 8:28, édité 1 fois
Ven 21 Avr - 13:37
Le voilà qui mettait des mots sur son image mentale. En effet, ils étaient sur la même longueur d'ondes.

- Dis donc, mon père t'a marqué, on dirait ! Tu le connais toujours aussi bien.

Elle n'avait pu retenir une pointe d'acidité dans son ton. Oh, Ekiel n'y était pour rien, non. C'était simplement son propre ressentiment envers son géniteur qui refaisait surface. Puis il vint élaborer sur les réceptions... Rha, décidemment, il n'y avait pas que son père dont il se souvenait trop bien !

- Touchée. Pour être honnête, je n'y pensais pas. Ma soeur vient d'atteindre l'âge de paraître en société. Je lui servais de tutrice, pendant les dernières réceptions. J'étais plus concentrée sur le fait de m'assurer qu'elle joue bien son rôle que de chercher à me caser... D'aileurs, quelque part, je me dis qu'il est déjà trop tard, pour moi, non ? J'ai dépassé l'âge du mariage, je ne sais pas si quiconque m'acceptera maintenant, même dans l'optique où je lui plairais... Et, crois-en ce que tu veux, mais je ne veux pas m'imposer. Je comprendrais que tu ne me croies pas, en se basant sur la manière dont je te traite. Mais réfléchis-y. Avec toi, ça restera toujours temporaire. Je me permets de t'embêter parce que je sais que je n'en aurai pas l'occasion tous les jours, tu pourras très bien m'oublier dans les prochains jours, ça ne changera pas grand-chose à ta vie. Mais un mari... Il faudrait qu'on se supporte mutuellement, tous les jours, jusqu'à notre mort... Honnêtement, je ne suis pas sûre d'en être capable.

Ainsi, elle avait foncé tête baissée dans un piège ? Voilà qui lui ressemblait bien, tiens. Elle imagina sa vie en tant que reine. Devoir paraître en public bien plus qu'en ce moment, rester sage, être observée en continu, ridiculiser sa nation entière au moindre faux pas... Oui, décidemment, ce n'était pas pour elle.

- Mouais, en effet. On va chercher plus à notre niveau, hein. Même si... J'aurais tellement aimé pouvoir choisir un non-noble. Ils sont libres, eux.

Un soupir. En fait, elle ne savait pas vraiment où elle voulait se situer dans la hiérarchie sociale. Elle ne pouvait pas nier que le train de vie de la noblesse lui plaisait, mais elle enviait la liberté des petites gens. N'y avait-il pas moyen de se trouver quelque part entre les deux ? La bourgeoisie, serait-ce un bon choix ?

Puis Ekiel s'en vint enfin lui répondre. Sérieusement ? Son père était si pressé ? Plus il parlait, et plus elle haïssait son père. À aucun moment elle n'imagina qu'il pourrait lui mentir. Elle le laissa terminer sans l'interrompre, puis doucement, déclara :

- J'aimerais bien partir. Mais je ne peux pas abandonner le reste de la famille, les domestiques non plus. L'idéal, ce serait plutôt que lui parte. Il n'y aurait pas moyen d'exposer ses vices, par exemple ?

Il y avait juste un bémol. Il était très probable que la famille chute avec son chef. N'y avait-il donc aucun moyen de s'en sortir ? Soudain, elle eut une idée. Une idée radicale, mais si les manières plus douces ne fonctionnaient pas... Si, par un malencontreux incident, il trouvait la mort... Sa mère pourrait se remarier avec quelqu'un qui, Liana l'espérait, vaudrait mieux que son père... Quelqu'un qu'elle pourrait appeler "père" sans honte...

Néanmoins, il lui demandait de partir. Elle le lui avait promis. Elle n'avait donc aucune raison de le forcer à la garder plus longtemps à ses côtés. Se levant, elle déclara simplement :

- Très bien, je vais tenir parole. Merci pour tes réponses et tes conseils... Ainsi que ta patience.

Elle ouvrit la porte... Et tomba nez-à-nez avec une Julianna trempée.

- Désolée, je n'ai pas osé toquer...

Il pleuvait. Quand soudain, un coup de tonnerre retentit, et la servante sursauta, se réfugiant d'instinct dans les bras de sa supérieure. Avant de rapidement s'écarter.

- Oh, désolée, je...

- Oh, tu as peur de l'orage ? Je ne l'ai jamais su...

Alors, elle ferma la porte et revint chercher ses affaires posées un peu plus loin, avant de placer le sac dans les mains de la demoiselle.

- Tu me connais, je ne pars jamais sans quelques tenues de rechange. Va enelever tes vêtements mouillés en choisis-en une.

- Mais je ne peux pas... Vous...

- La salle de bains est là-bas. Et prends une douche si tu veux. D'ailleurs, je prendrais bien un thé, tu m'accompagneras ?

- Mais je...

- Salle de bains ! Ne va pas tomber malade !

Julianna essaya encore de protester, tentant même de se tourner vers Ekiel, comme espérant qu'il interdise à Liana d'utiliser son logement comme si c'était le sien, mais peine perdue. Elle faisait la sourde oreille. Finalement, la brune dut capituler, alors que Liana revenait vers la cuisine, cette fois pour préparer du thé.

En fouillant dans les placards, elle finit par tomber sur quelque chose auquel elle ne crut pas. Attendez... Bien caché tout au fond, cet objet... Elle le reconnaissait. Déplaçant les autres objets pour libérer un passage, elle finit par récupérer la théière, avec mille précautions, puis la montra au propriétaire des lieux :

- Je ne savais pas que tu l'avais encore !
Sam 22 Avr - 9:34
En quête de sens



À la réflexion sur son père, Ekiel haussait les épaules et ajoutait de but en blanc.

" Aujourd'hui encore, ton père, cherche toujours un moyen d'obtenir un meilleur statu pour sa famille, enfin pour lui-même surtout. Ta sœur vient de faire son entrée dans le monde dis-tu ? Alors veille bien sûr elle, car d'ici peu, il agira avec elle comme il a agi avec toi. Et crois-moi, cette fois, il n'échouera pas. Il la mariera et fera en sorte que son échec avec toi ne se reproduise pas. Mais ne te crois pas à l'abri pour autant, parce que du haut de tes... quoi, 25 ou 27 ans, il essayera encore te marier. Les rumeurs à son propos ne cessent de courir parmi la noblesse et toutes ne sont pas bonnes. "

Ekiel se tenait près des hautes tentures des fenêtres, les yeux fixés un bref instant sur Liana.

" Tu affirmes ne pas vouloir t'imposer, mais c'est pourtant ce que tu fais. Ne te voile pas la face et admet que ce n'est pas normal après autant d'années de paraître à ma porte. Il y a prescription. Te connaissant, je parierais plus sur le fait que tu t'ennuyais et que tu as cherché par ce biais à agrémenter ton quotidien. "  

Les traits de son visage et son regard se faisaient plus durs.

" On n'efface pas une partie de sa mémoire comme un vulgaire tableau noir. Tu as fait partie de ma vie et quelque soit l'issue que cela a eu, bonne ou mauvaise, tu demeuras dans mon souvenir. Mais je te préviens tout de suite, ne va pas te faire des idées ou croire pour autant, et croire  qu'il te sera permis de venir m'importuner comme tu l'as fait. J'y veillerai. "

Le Strigoi affirmait cela avec sérieux et intérieurement la demoiselle devait se douter qu'il agirait ainsi.

   "Pour ce qui es de ton histoire de mari, cela ne me concerne pas et je n'ai que faire de savoir si oui ou non, tu pourras le supporter durant une vie entière ! "  

Le ton s'était durci et on percevait le réel agacement du ministre Il n'avait qu'une hâte que Liana sorte de chez lui, mais de toute évidence elle en avait décidé autrement. Elle s'éternisait et il n'en comprenait pas les raisons. Et voici qu'elle pensait tout haut à présent, énonçant que le mieux serait que son père quitte le domaine familial, le questionnait sur le comment exposer ses vices ?

" Par les dieux, réfléchit deux minutes à la stupidité de tes propos ! Si ton père tombe pour, je ne sais quelles raisons, ta famille tombera dans la déchéance et vous perdrez tout, titres, biens et fortune. Vous deviendrez des parias et rester à Xandrie vous sera impossible, vous serez montrés du doigt et toutes les portes se fermeront ! Épouse qui tu veux, et quitte cette famille qui de toute façon va à sa perte ! "  

Il se montrait dur, mais il fallait qu'elle ouvre les yeux et qu'elle comprenne une bonne fois pour toutes. Quand il lui intimait de partir, elle s'exécutait, s'excusant, mais c'était sans compter qu'en ouvrant la porte, elle tombe sur sa suivante, trempée jusqu'aux os et l'invitait à entrer sans la moindre gène. Et voici qu'elle recommençait, comme si elle était la maîtresse des lieux et proposait à Julianna d'aller prendre une douche et de se changer, lui indiquant la direction à suivre. Sans était trop cette fois et le ton montait. Chose pas du tout habituelle chez Ekiel Reyes.

" LIANA ! CA SUFFIT ! TU ES CHEZ MOI ET JE NE TE PERMETS PAS DE PRENDRE TES AISES COMME TU LE FAIS ! ALORS MAINTENANT TOI ET TA SUIVANTE, VOUS SORTEZ D'ICI ET VITE ! MA PATIENCE A DES LIMITES ET JE VIENS DE LES ATTEINDRE !"  

A Julianna qui se dirigeait vers la salle de bain...

" Quant à vous, n'allez pas plus loin ! "  

Et pendant ce temps Liana faisait comme chez elle, une fois de plus, une fois de trop, dégotant une théière qu'elle reconnaissait , s'étonnant qu'il la possède encore. Pour toute réponse, elle voyait Ekiel venir balayer la dite Thèire qui allait s'écraser sur le sol.

" Cette mascarade n'a que trop duré ! "

Il attrapait Liana et sa suivante par un bras, serrant un peu fort, et les menait jusqu'à la porte. Il l'ouvrait et les faisait sortir sans ménagement.

" DEHORS ! Et ne t'avise plus de revenir ici ! Je t'aurais prévenu ! " 

Sans autre forme de procès, il leur claquait la porte au nez et la verrouillait.


Codage par Libella sur Graphiorum
Sam 22 Avr - 10:58
... D'accord. Elle en avait trop fait, visiblement. Les voilà toutes les deux, de nouveau sous la pluie, à courir pour rentrer avant de tomber malades. Une fois arrivées, Lania se tourna vers sa compagne :

- Attendons quelques jours. Je lui écrirai une lettre d'excuses. Il la lira, ou pas, comme il veut, ça ne changera rien à ma vie de toutes façons. Après ça, tu devras m'en empêcher si jamais j'essaie d'interagir de quelque manière que ce soit avec lui. Et bien sûr, personne d'autre que nous ne devra être au courant de notre petite escapade.

Suivrait-elle même ses conseils ? Elle savait que ce serait une bonne idée, mais si elle voulait le sortir de sa vie... Appliquer ce qu'il lui avait dit serait une manière de penser à lui, et elle savait que si elle se laissait faire, elle risquait de vouloir aller voir comment il allait. Et ça, elle ne devait pas se le permettre.

Enfin, pour l'instant, il fallait prendre cette fameuse douche. Et tenter d'oublier ce fiasco.