Jeu 30 Mar - 16:31
Lillie Moynihan
Xandrie / Dirigeant
- 33 ans / 21 Bahlam 1867
- Humaine / Féminin
- Opale
- Bisexuelle / Elle, elles
- Générale de la Révolution
- Pikswelle & Rashedjrs
Description
Non, ce n'est définitivement pas l'image qu'on se fait d'un Général. Elle est trop pâle, trop frêle, trop femme, tout simplement. Elle est, et pour beaucoup, c'est déjà une erreur à un poste comme le sien. Elle le sait. Elle s'en moque. Elle laisse les bruits de couloir entre deux portes, accueille chaque remarque d'un hochement de tête, imperturbable. Ses yeux d'un vert empire ne quittent jamais son interlocuteur. Ils sont grands, ronds, appuyés de sourcils aussi courts que broussailleux. De son nez anguleux naît un philtrum creusé, annonciateur de lèvres charnues qui tranchent avec le carré de sa mâchoire. On la dirait taillée à même la roche par un sculpteur pressé d'en finir, de peur de s'éprendre de sa création. Elle a le visage allongé, au moins autant que son corps. Un escogriffe aux muscles secs et à peine dessinés. On ne sait pas qui de l'adolescente torturée ou de l'adulte stratège habite l'autre. Qui transpire le plus de ce regard aiguisé. Qui vit au travers de ses yeux. Qui des reflets du miroir la voit le mieux.Non, ce n'est définitivement pas l'image qu'on se fait d'une enfant des rues. Elle est trop pâle, trop frêle, trop gamine, tout simplement. Elle est, et pour beaucoup, c'est déjà une erreur pour une situation comme la sienne. Elle le sait. Elle s'en moque. Elle laisse les colporteurs de ragots les livrer à d'autres oreilles. Ses yeux d'un vert empire observent tout, voient tout, semblent briller d'une lueur phosphorescente. Ils sont grands, ronds, appuyés de sourcils aussi courts que broussailleux. Son petit nez rond grandira en même temps que son corps. Ses lèvres pincées, elles, conserveront ce rictus en coin à jamais. On la dirait taillée à même le vent par un sculpteur pressé d'en finir, de peur de la voir s'envoler avant la fin même de sa création. Elle a le visage innocent et le corps d'un enfant. Une gamine svelte, dont les muscles ne sont pas taillés pour la survie à Xandrie. On ne sait pas qui de l'adulte stratège ou de l'adolescente torturée habite l'autre. Qui transpire le plus de ce regard aiguisé. Qui vit au travers de ses yeux. Qui des reflets du miroir la voit le mieux.
Elles replacent la même crinière aux teints magenta, se grattent l'aile du nez au même endroit, celui où vont se tasser en petits groupes des tâche de rousseur timides. Elles sont le miroir et son reflet à la fois. Elles sont, et c'est déjà beaucoup.
Habiletés et pouvoirs
Portebrume, pouvoir de jouvence - Il aurait sans doute fallu que Lester ne l'emmène pas. Oui, il aurait sans doute fallu qu'il la tienne à l'écart des mines de la famille Reddington, en Xandrie. Qu'il la tienne à l'écart de tout, finalement. De ses projets, de ses névroses, de son obsession pour le morose. Qu'il la voit comme l'enfant de douze ans ans qu'elle était alors, et pas comme une énième personne en qui déverser sa passion folle. Elle n'y comprenait forcément pas grand chose. Elle était heureuse de quitter Opale, tout simplement. Heureuse de voir du pays, des gens qu'elle ne connaissait pas. Heureuse, comme tous les enfants, d’assommer de questions des mineurs, leurs contremaîtres, de se prendre de passion pour tout, pour rien, d'aller courir un peu trop loin. Jusqu'à ce recoin, cette sensation froide au creux de la main. Jusqu'à cette perte de connaissance, puis cet arrête de croissance, de plusieurs années. Jusqu'à ce qu'elle comprenne qu'elle portait la brume, et que celle-ci pouvait la faire demeurer jeune, mais plus si heureuse.Sang froid – Depuis, il n'y a plus de voyage, plus de pays. Il n'y a qu'une femme qui ne fait pas son âge perdue dans Xandrie. Quand elle ne se faufile pas dans la tentaculaire cité sous les traits de celle qu'elle était, elle dirige les opérations depuis une position toujours tenue secrète. Ses humeurs ne sont jamais trahies en public. Pas un cri, pas un geste, elle écoute ce qu'on lui dit et affirme quand elle le doit. Elle ne revient jamais, ni sur ses pas, ni sur son rôle, ni sur ses paroles. Si elle doute, elle est la seule à le savoir. Elle n'a qu'un objectif et rien ne semble pouvoir l'en détourner.
Biographie
Au tout début, il n'y avait qu'elle dans le miroir. Une petite fille comme toutes les petites filles d'Opale. Sage, curieuse, à la recherche de l'attention que ses parents avaient bien du mal à lui fournir. Il faut dire que Lester et Louise Moynihan ne l'attendaient pas vraiment. Accaparés par leur travail au Magistère, ils n'avaient que peu de temps pour goûter aux loisirs de la chair. Mais la vie voulut se montrer taquine, et il ne suffit que d'un soir et de neuf mois pour que leur emploi du temps ne soit profondément bouleversé par quelque chose d'au moins aussi complexe que leurs études sur le Myste. Les nourrices ne manquaient pas, à Opale, et la jeune Lillie dut se montrer fort désagréable avec plusieurs d'entre elles pour finalement faire capituler ses parents et leur faire accepter que Lillie faisait aussi partie de leur quotidien.Elle ne comprenait pas grand chose de leur profession qu'ils ne prenaient pas vraiment le soin de détailler. Des mots plus ou moins simples fusaient à ses oreilles. Magistère, myste, technologie... Rien de plus qu'un amas de syllabes qu'elle rangeait dans le sac à mystère au fond duquel se trouvait le laboratoire de Lester, au sous-sol de leur maison. Elle apprit à piocher avec parcimonie au fond de la hotte, distillant ses questions à petites gouttes, ne récupérant trop souvent de son alambic qu'un fade liquide de réponses évasives. À douze ans, elle n'en savait pas vraiment plus, sinon que les Moynihan travaillaient pour la branche mystique du Magistère. Elle voyait ses parents de moins en moins, sinon lorsqu'elles les accompagnaient lors de leurs rares sorties en ville. Leur teint changeait, leurs traits se durcissaient. L'amour leur était vraisemblablement inconnu. Quelques fois seulement, leurs visages s'illuminaient. Des soirs de grandes découvertes, sans aucun doute. Lester remontait du sous-sol en criant sa joie, la prenait dans ses bras pour la faire tourbillonner. Elle pouvait lire dans ses yeux devenus fous l'épuisement et l'obsession, qu'elle confondait alors avec l'attachement et l'affection.
- Tu n'imagines pas ce que papa a fait ! De grandes choses, des choses IMMENSES ! Ah, sois fière de lui, bientôt tout le monde connaîtra son nom !
C'était après un de ces épisodes que Lester, probablement galvanisé par ses récentes avancées, décida de l'emmener à Xandrie pour la première fois. Ce fut probablement l'une des expériences les plus déroutantes de sa jeune existence. Elle vit là-bas ce dont elle ignorait tout : la misère et la faim, la colère et la mort. Elle vit des filles de son âge mendier quelques sous, des hommes manger à même le sol. Son père, lui, ne voyait rien. Rien que le chemin qui le menait aux mines de Myste dont il n'avait cessé de parler sur le trajet. Ses œillères étaient certes bien attachées, mais elle n'était pas héréditaires. Aucune des questions de Lillie ne trouva réponse. Et tout ce qu'elle ramena à Opale des mines de la famille Reddington fut un peu de brume en creux de son ventre. Elle ne grandit plus pendant de longues années.
Lester comprit rapidement ce qui avait élu domicile au côté de l'âme de sa fille. Il ne s'alarma pas, ne s'en inquiéta pas. Au contraire ! Pour la première fois, il montra un intérêt particulier à Lillie. Il la questionnait sans arrêt, lui demandait ce qu'elle ressentait, si on lui parlait. Il lui fit même découvrir ce drôle de laboratoire dans lequel tant de choses devaient se passer. Il était tellement fasciné par le sort de sa fille qu'il se moqua éperdument de la maladie de sa femme. Louise, probablement trop exposée au Myste, se terra dans sa chambre. Sa peau semblait vouloir la quitter, coulait de ses os comme la pluie aux fenêtres. À l'inverse de Lillie qui ne grandissait plus, sa mère semblait vieillir de jour en jour. Lillie s'en inquiéta, évidemment, mais son père ne lui épargna rien de la cruelle réalité.
- Ta mère ne peut plus sortir. Pas dans cet état. Les mutations rendent sa peau... Indélicate. Elle ne veut pas... Non, nous ne voulons pas qu'Opale la voit comme ça.
Louise rendit son dernier soupir dans l'indifférence générale. Lester n'organisa pas d'obsèques. Peu de temps après, Lillie comprit enfin tout de ce qui vivait en elle. Son pouvoir maîtrisé, elle avait retrouvé l'apparence de l'adolescente qu'elle était devenue. Son père ne sortait presque plus de son laboratoire. Elle était seule. Et c'est seule qu'elle quitta le domicile. Son long voyage jusqu'à Xandrie ne fut entravé d'aucune sorte. C'était le seul endroit qu'elle connaissait au-delà des murs d'Opale. Une fois dans les rues de la Juste, elle se mêla aux plus démunis, tâchant de comprendre tant bien que mal comment le monde pouvait ainsi vomir ce qu'il avait de plus précieux. De rencontres en rencontres, de ruelles en ruelles, elle apprit tout de ce qui liait Opale à Xandrie. De l'exploitation, de la privation, de la fracture et de ce trou béant qui lentement se creusait sous les pieds d'Uhr. Ce même vide qu'elle avait toujours senti au fond de soi, elle décida de le combler par l'indignation.
Ce ne fut rien, d'abord, que quelques actions menées de nuit. Un riche marchand détroussé, des affiches jaunies collées. Jusqu'à ce qu'elle entende, là, sur cette place, le discours de cette femme qui, comme elle, ne semblait pas destinée à combattre.
- Je veillerai à ce que la corruption cesse et que ceux qui l'affichent publiquement, comme la cible de cet assassin, puissent vivre au grand jour. Je veillerai à ce que le pouvoir revienne entre les mains du peuple et que Xandrie puisse prétendre à un véritable gouvernement. Au nom de la Révolution, je veillerai !
*
Dans les rangs de la Révolution, on l'appelle « Elles ». Rares sont ceux qui ont aujourd'hui connaissance de son pouvoir. Une discrétion qui lui permet encore de pouvoir passer inaperçue dans les rues de Xandrie. Qui donc soupçonnerait une gamine de vouloir renverser qui que ce soit sinon des camarades chahuteurs ? Elle n'est jamais retournée à Opale. Elle entend parfois parler du Magistère, de ses scientifiques. Elle pense parfois à Lester. À ce qu'il cache. À ce qu'il pense. À ce qu'il fait indirectement subir à tant de gens. Elle pense parfois à son père, oui. Elle regrette d'avoir perdu tout ce temps à vouloir l'aimer. Elles se regardent dans le miroir.
Wow, il est vraiment trop dark / Il
Après une première tentative infructueuse, j'entends bien m'amuser pour de vrai sur Astrebrume !
Dernière édition par Lillie Moynihan le Ven 31 Mar - 9:12, édité 2 fois