Ven 15 Juil - 14:09
Si aller à l’encontre des conseils de son frère lui coûte, ne pas répondre à l’appel d’une famille demandeuse de ses soins est bien pire. Cardan n’avait pas de permission prévue et Amara ne pouvait ignorer cette lettre qu'elle venait de recevoir. Malgré ce sentiment d'aller à l'encontre des ordres bienveillants de son aîné, elle prit la décision de tout de même se rendre dans cette nation qui n'est pas la sienne. Même si la plupart des Aramilians n'oseraient pas se rendre en terres ennemies, autrement que pour défendre les intérêts nationaux, ce genre de pensées ne traversaient pas l'esprit du médecin. Pour elle, peu importe les relations diplomatiques tendues, si on fait appel à ses talents pour soigner, elle se doit d'y répondre. Car son serment de sauver son prochain, peu importe sa nationalité, ses convictions, sa religion, est ce qu'il y a de plus important.
Naïve certes, mais pas totalement inconsciente. Disons que son instinct de survie n'est pas tout à fait inexistant. Ou bien alors, elle ne souhaite pas complètement froisser son frère. Car, à coup sûr, à peine sera-t-elle en route que cette histoire viendrait aux oreilles de son soldat de frère, dans l'incapacité de calmer les désirs de sa sœur d'aller là où le devoir l'appel, indépendamment du danger. C'est pourquoi, Amara ne changea pas ses habitudes et fit appel à l'un des serviteurs de sa famille pour l'escorter. Le brave Esteban, de trente ans son aîné, la peau brune et la barbe picorée par son âge, était celui désigné pour l'accompagner dans ses moindres déplacements. Malgré son âge, il était un homme endurant et suffisamment impressionnant pour faire fuir les plus petits brigands. Néanmoins, traverser la frontière en sa compagnie ne serait pas suffisant. Bien qu'elle se rende à l'opposé des dunes de Saleek, la jeune médecin n'avait aucune envie de subir la même fin tragique que ses deux parents.
Ce qui est prodigieux avec la capitale grouillante d'Aramila, c'est qu'on y trouve de tout. Des races qui s'intègrent relativement bien parmi les locaux, ouverts à la tolérance et à la différence. Des étoffes follement colorées, des langues pleines de variations et d'accents, des plats savoureux et épicés, mais aussi des affiches placardées. De la propagande, des invitations, des publicités. On trouve de tout, absolument de tout (mais peu de technologies étrangères, il est vrai), si bien qu'une guilde d'aventuriers n'a rien de secret, et le moyen d'entrer en contact avec eux, pour en engager un capable de traverser les frontières, n'a rien de fastidieux. La voilà l'idée fabuleuse d'Amara : non seulement elle ferait appel à ce vaillant Esteban, mais elle trouverait un aventurier désireux de travailler honnêtement moyennant un salaire. Une simple escorte, aller-retour. Qu'y a-t-il à craindre ?
Oh son homme de main avait bien poussé quelques grognements, invoquant qu'elle avait déjà pris moult décisions dangereuses, mais que celle-ci frôlait plus la stupidité que le génie. Plutôt vexée que sa tentative de s'en sortir seule, sans son frère, soit ainsi critiquée, Amara s'embourba tout de même dans son idée. Le rendez-vous était fixé, le contrat signé. Quelqu'un de la Guilde des Aventuriers lui apportera protection et un passe-droit pour se rendre dans ce petit village de paysans, dans les collines de Renon.
Partagée entre l'excitation de se rendre en terres inconnues et le sérieux attendu de la part d'un médecin, elle trépignait. La journée lui sembla en durer au moins deux. Le soleil était de plomb, et même s'ils ne prennent la route que dans la soirée, elle s'attendait à souffrir de la brise tiède. Peut-être que plus tard dans la nuit, elle trouvera un peu de fraîcheur pour respirer enfin. Difficile pour Amara de se reposer dans la journée tant elle était préoccupée par le fait d'emmener suffisamment d'équipements. Les indices dans la missive étaient assez maigres : ce couple, dont elle avait déjà soigné le fils lors d'un déplacement à la frontière commune entre Epistopoli et Aramila, souffrait d'un mal les clouant au lit, incapables de rejoindre le médecin. Suspectant de la fièvre, une intoxication alimentaire, une dysenterie, un virus quelconque… elle emporta de quoi remplir une petite charrette, ce qui ne manqua pas de faire grogner une nouvelle fois Esteban.
Le soir venu, tous les deux assis à l'avant de ladite charrette, tirée par deux chevaux de la couleur du sable, ils attendirent au point de rendez-vous le fameux aventurier. Esteban portait sous ses vêtements plusieurs couteaux, ajustés contre son corps pour ne pas l'empêcher de se mouvoir, ni même d'être facile à dégainer. Quant à Amara… sa tenue n'avait d'utilité que de la protéger de la chaleur. Aucune arme ne se cachait sous les tissus, rien d'inhabituel en somme. Même si l'on pouvait les confondre avec deux marchands on ne peut plus banals, la pâleur du visage du médecin et l'air féroce de son protecteur leur permettaient d'être plus aisément reconnaissables.
- Tout de même, Esteban, un sourire ne vous coûtera rien !
- J'ai pas le temps de sourire, je suis pas là pour ramasser des fleurs et on va en terrain miné !
- Voyez ce voyage comme une aventure !
Et un énième grognement. Cela allait finir par entamer l'entrain d'Amara. Cette dernière abandonna l'argumentation pour se concentrer sur l'horizon, le temps que son aventurier engagé fasse son apparition. Et le plus tôt serait le mieux !
Naïve certes, mais pas totalement inconsciente. Disons que son instinct de survie n'est pas tout à fait inexistant. Ou bien alors, elle ne souhaite pas complètement froisser son frère. Car, à coup sûr, à peine sera-t-elle en route que cette histoire viendrait aux oreilles de son soldat de frère, dans l'incapacité de calmer les désirs de sa sœur d'aller là où le devoir l'appel, indépendamment du danger. C'est pourquoi, Amara ne changea pas ses habitudes et fit appel à l'un des serviteurs de sa famille pour l'escorter. Le brave Esteban, de trente ans son aîné, la peau brune et la barbe picorée par son âge, était celui désigné pour l'accompagner dans ses moindres déplacements. Malgré son âge, il était un homme endurant et suffisamment impressionnant pour faire fuir les plus petits brigands. Néanmoins, traverser la frontière en sa compagnie ne serait pas suffisant. Bien qu'elle se rende à l'opposé des dunes de Saleek, la jeune médecin n'avait aucune envie de subir la même fin tragique que ses deux parents.
Ce qui est prodigieux avec la capitale grouillante d'Aramila, c'est qu'on y trouve de tout. Des races qui s'intègrent relativement bien parmi les locaux, ouverts à la tolérance et à la différence. Des étoffes follement colorées, des langues pleines de variations et d'accents, des plats savoureux et épicés, mais aussi des affiches placardées. De la propagande, des invitations, des publicités. On trouve de tout, absolument de tout (mais peu de technologies étrangères, il est vrai), si bien qu'une guilde d'aventuriers n'a rien de secret, et le moyen d'entrer en contact avec eux, pour en engager un capable de traverser les frontières, n'a rien de fastidieux. La voilà l'idée fabuleuse d'Amara : non seulement elle ferait appel à ce vaillant Esteban, mais elle trouverait un aventurier désireux de travailler honnêtement moyennant un salaire. Une simple escorte, aller-retour. Qu'y a-t-il à craindre ?
Oh son homme de main avait bien poussé quelques grognements, invoquant qu'elle avait déjà pris moult décisions dangereuses, mais que celle-ci frôlait plus la stupidité que le génie. Plutôt vexée que sa tentative de s'en sortir seule, sans son frère, soit ainsi critiquée, Amara s'embourba tout de même dans son idée. Le rendez-vous était fixé, le contrat signé. Quelqu'un de la Guilde des Aventuriers lui apportera protection et un passe-droit pour se rendre dans ce petit village de paysans, dans les collines de Renon.
Partagée entre l'excitation de se rendre en terres inconnues et le sérieux attendu de la part d'un médecin, elle trépignait. La journée lui sembla en durer au moins deux. Le soleil était de plomb, et même s'ils ne prennent la route que dans la soirée, elle s'attendait à souffrir de la brise tiède. Peut-être que plus tard dans la nuit, elle trouvera un peu de fraîcheur pour respirer enfin. Difficile pour Amara de se reposer dans la journée tant elle était préoccupée par le fait d'emmener suffisamment d'équipements. Les indices dans la missive étaient assez maigres : ce couple, dont elle avait déjà soigné le fils lors d'un déplacement à la frontière commune entre Epistopoli et Aramila, souffrait d'un mal les clouant au lit, incapables de rejoindre le médecin. Suspectant de la fièvre, une intoxication alimentaire, une dysenterie, un virus quelconque… elle emporta de quoi remplir une petite charrette, ce qui ne manqua pas de faire grogner une nouvelle fois Esteban.
Le soir venu, tous les deux assis à l'avant de ladite charrette, tirée par deux chevaux de la couleur du sable, ils attendirent au point de rendez-vous le fameux aventurier. Esteban portait sous ses vêtements plusieurs couteaux, ajustés contre son corps pour ne pas l'empêcher de se mouvoir, ni même d'être facile à dégainer. Quant à Amara… sa tenue n'avait d'utilité que de la protéger de la chaleur. Aucune arme ne se cachait sous les tissus, rien d'inhabituel en somme. Même si l'on pouvait les confondre avec deux marchands on ne peut plus banals, la pâleur du visage du médecin et l'air féroce de son protecteur leur permettaient d'être plus aisément reconnaissables.
- Tout de même, Esteban, un sourire ne vous coûtera rien !
- J'ai pas le temps de sourire, je suis pas là pour ramasser des fleurs et on va en terrain miné !
- Voyez ce voyage comme une aventure !
Et un énième grognement. Cela allait finir par entamer l'entrain d'Amara. Cette dernière abandonna l'argumentation pour se concentrer sur l'horizon, le temps que son aventurier engagé fasse son apparition. Et le plus tôt serait le mieux !
Dernière édition par Amara Vespertin le Sam 16 Juil - 14:44, édité 1 fois