Dim 12 Mar - 22:54
POST MJ : LE RECLUS
Vous êtes cinq à avoir choisis de suivre Réno dans la traque du prisonnier des souterrains, laissant les intrigues cultuelles aux autres.
Asgrevain, automate que notre présence hante et qui apprend la puissance des songes dans ces hurlements abjectes qui le poursuivent encore, Artémis, impitoyable lame qui semble ignorer la prudence, protégée par notre sœur, et Elizawelle, guérisseuse de circonstance, peut-être cette fois pourra-t-elle prévenir les blessures avant de fuir – ce trio, que Réno connaît à présent assez pour se faire une idée de leur habilité, a été rejoints par deux nouvelles têtes. Une grande gueule manifeste assez dérouté depuis qu'elle les a rejoint ; qu'a t-elle vécu dans le velours de nos sœurs des rives du Dain, cette Tiphaine ? Elle semble tant leur avoir plu qu'elle est devenue hôte. Et, pour finir, Jessamy, un être affaibli, plaintif, à devoir être épaulé pour pouvoir tenir le rythme et aux idées de bienveillance que nous essayons d'adopter à son égard ; elle n'a pas choisit, nous avons beau le savoir, le sang qui coule en elle nous rebute.
Réno n'en tient pas compte, toute aide est bienvenue, elle a beau paraître à bout, ils ne peuvent la laisser seule, et qui sait si il n'y a pas un espoir dans son idée ?
- Nous sommes ici pour chercher la vérité, non le massacre… Sinon nous n'étions pas assez nombreux pour nous attaquer à Dainsbourg. Si… ce reclus, il esquisse un léger sourire sur ce nom, frappé par un souvenir lointain, peut-être raisonné, il nous en apprendra certainement plus que sa carcasse ne le pourrait.
Votre guide porte une lanterne, éclairant d'une lueur diffuse les replis de l'ancien Saint-Siége.
Outre les litanies distordues qui s’infiltrent dans les intervalles de vos pas et de vos palpitements, vous n'entendez rien. Pour briser ces rémanences d'un temps où les lieux étaient agités de vie, Réno se décide à parler ; il en a déjà vu trop qui, usés par la Brume, perdaient leurs moyens au moment décisif.
- Étrange d'être de nouveau à Dainsbourg à chasser le reclus… Vous l'avez nommé selon cette vieille légende locale ? C'était juste pour faire peur aux enfants de chœurs à l'époque, les décourager d'entreprendre la descente des escaliers vers les souterrains. Aujourd'hui ça serait bien superflu ! Hum…
Il se confond dans une brève toux, la gorge séche.
Une odeur de rance et de purulence flotte dans les alentours.
Une odeur a laquelle vous vous êtes peut-être habitué a être resté près de son repère ; Elle se fait plus douce dans les couloirs, mais c'est bien la même qui embaume l'ensemble des lieux, de façon si prégnante qu'elle semble se dégager du mur même.
Les odorats les plus sensibles ont bien du mal à retrouver son origine, mais vous comprenez vite que vous n'aurez pas besoin de vous reposer dessus. Sur le sol, sur chaque parois, parfois s’étendant jusqu'au plafond, des traces noirâtres, fraîches et baveuses, laissent une piste indéniable de son passage.
Ses pas vous mènent vers une grande porte brisée, largement imprégnée de la substance. Associez-vous à cette découverte à ce craquement lugubre que vous avez entendu plus tôt ? Était-il seulement réel celui là ? Sur vos gardes, vous parcourez les allées de pupitre de la salle de copie pour trouver, dans un coin, les vestiges cendreux d'un autodafé, encore entassé.
Vous écrivez, copiez, recopiez pour finir par détruire vos livres… vos coutumes sont si étranges parfois.
À moins de s'être volatiliser, il ne peut être loin, celui que vous traquez.
Vous tendez l'oreille, cherchez de nouvelle trace ; il y a d'autres voies ouvertes, des passages vers le dédale de la cathédrale ; des recoins par dizaines : derrière les hauts rayonnages d'ouvrages, dans la réserve où vieillie l'encre et jaunie le papier, dans toutes ces ombres mouvantes que les voûtes dessinent dans la pièce ; des respirations rauques, sporadiques et douloureuses ; non… il ne peut être loin.
Pourquoi ne le laisse-t-on pas tranquille?