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Réfléchir avant de parler [Azur]

Réfléchir avant de parler [Azur] Brandw10
Lun 6 Fév - 16:04
Un échec. Cela avait été un échec. Elle tempétait, jugeant tout le monde comme responsable de cet échec. Pourquoi était-ce donc si compliqué de rentrer, d'échapper à son destin ? Ah... Voilà l'explication. Le destin. Il ne voulait plus d'elle à Xandrie, c'était évident. D'un autre côté... Elle ne pouvait pas non plus retourner à Opale, son véhicule étant désormais hors d'état de l'emmener où que ce soit. À pied, elle n'irait pas loin. D'autant plus qu'elle ne connaissait aucun des deux itinéraires possibles.

Pestant et rageant, elle s'aventura donc au hasard. Se rapprochait-elle de Xandrie ? D'Opale ? Ou de l'inconnu ? Elle n'en savait rien, et tentait de ne pas trop y penser. Néanmoins, en marchant, son esprit ne put s'empêcher de vagabonder. La place qui lui était destinée était-elle si horrible, finalement ? Après tout, après sa dernière rencontre, elle ne dirait pas non à la sécurité qui l'accompagnerait si elle se soumettait...
Mais d'un autre côté, elle ne pouvait pas se permettre de rester sans nouvelles d'Erelia. Quels plans ses parents avient-ils pour elle ? En tant qu'humaine, deviendrait-elle elle aussi le garde-manger d'un strigoi ne faisant pas partie de sa famille ? Jamais Elvira ne le permettrait ! Et puis... Lors des moments difficiles qu'elle devrait sans nul doute traverser au cours de sa vie, sur qui pourrait-elle s'appuyer ?
Et si... Et si elle parvenait à convaincre sa famille et Iaso de l'inviter près de chez eux à Opale ? Ainsi, Elvira ferait ce qu'on attendait d'elle, sans pour autant trahir ses valeurs. Oui mais... Et la volonté de sa soeur, dans tout cela ? Elle ne pouvait pas se permettre de la trahir non plus... Rha, que devait-elle faire ?

Elle n'était pas plus avancée lorsqu'elle avisa une silhouette, un peu plus loin. Alors, sans réfléchir, elle l'aborda :

- Bonjour ! Veuillez m'excuser, je crains d'avoir perdu mon chemin. Je voudrais...

Elle s'interrompit. Que voulait-elle ? Aller quelque part, c'était certain. Cependant... Elle ne s'était toujours pas décidée quant à la destination.
Mar 7 Fév - 16:51


En mission diplomatique à Opale, l’homme-lige du roi devait retourner auprès de son souverain et grand-père. Les choses s’étaient relativement bien passées. En prenant l’identité d’un personnage politique, Azur était partie avec tout une congrégation chez les dirigeants opaliens. Une guerre n’aura lieu dans les prochains jours, ni dans les prochains mois, entre les deux nations. Ils étaient liés d’un accord commercial, Xandrie était même dépendant de la production de Myste d’Opale, alors même que les raffineries se trouvaient dans ses propres régions. Le bras-droit du roi ne comprenait pas comment une telle escroquerie pouvait réellement avoir vu le jour.

Le but de cette rencontre était simplement de stabiliser les prix, ou des les baisser, mais d’éviter l’augmentation à tout prix. Les négociations furent relativement longues et éprouvantes. L’assassin, bien que polyvalent, n’était pas expert dans le domaine. Il laissa ses confrères diriger l’entretien, il intervint parfois de manière étonnamment pertinente, puis c’était tout. Il s’assura surtout qu’aucune magouille n’ait lieu. L’accord commercial entre les deux nations était encore fort. Sur le chemin du retour, il décida de discrètement quitter la congrégation pour rentrer de son côté. Rester aux côtés de ces bureaucrates et technocrates l’insupportait. Puis il avait besoin de se dégourdir les jambes.

Durant sa petite randonnée improvisée, il entendit des pas. Ce n’était ceux d’un animal, ou alors était-il malade ou blessé. Selon lui, il s’agissait d’un être-humain. Rares étaient ceux qui n’empruntaient pas les routes commerciales. Généralement, ils n’étaient pas vraiment fréquentables. Il s’approcha discrètement. L’assassin se déplaçait avec une discrétion propre à son clan, sans un bruit. Après une rapide observation, suffisamment proche de la cible, il conclut qu’elle ne représentait pas une grande menace. Elle n’avait pas le profil des vagabonds qui trainaient dans les alentours. Il se découvrit et fit mine de se retrouver là totalement par hasard, feintant la découverte soudaine d’une nouvelle personne.

« Je crains de n’avoir compris la fin de votre phrase, Madame. Que désirez-vous ? Puis, même si je conviens tout à fait à la beauté de cette forêt, il est déconseillé de s’y promener seul. »

Se rendant compte de la stupidité de son propos, il se sentit l’obligation de reprendre la parole. Avec cette tenue, il n’avait rien d’un aventurier.

« Ce conseil l’est aussi pour moi. J’étais justement en train de rentrer. Dans quelle direction allez-vous ? Nous pouvons peut-être faire un bout de chemin ensemble. »  

Ce visage lui rappelait quelqu'un mais il était incapable d'y mettre un nom.

Mar 7 Fév - 17:27
Se promener seule ? Ah, oui, c'était vrai... D'un autre côté, à choisir, elle préférait être tuée par une bête sauvage que par cet étrange humain. D'ailleurs, était-elle certaine qu'il ne l'avait pas suivie ? Soudain inquiète, elle jeta un coup d'oeil derrière elle, écouta, se morigénant mentalement une fois de plus. N'aurait-elle pas pu attendre un peu avant de tenter ce voyage de folie ? Voyager officiellement, afin de bénéficier d'une escorte pour la garder en sécurité ? Parfois, elle était bien trop impulsive...

Quoi qu'il en soit, à présent, elle ne pouvait plus faire marche arrière. Elle s'était mise elle-même dans cette situation, à elle de s'en sortir. Et puisqu'elle avait demandé de l'aide, elle pouvait s'en servir. C'était même plutôt conseillé. Mais avant de lui répondre... Elle devait décider une fois pour toutes où elle voulait se rendre. Et, étrangement, cela lui semblait l'épreuve la plus compliquée du moment.

Il lui fallait néanmoins trouver un moyen de faire patienter l'humain pendant qu'elle réfléchissait. Alors, elle saisit la perche qu'il lui tendait involontairement :

- Oui.... À présent, j'en suis consciente. Pour tout vous dire, je faisais route vers Xandrie lorsqu'un bandit a profité d'une panne pour... En réalité, je ne sais toujours pas ce qu'il voulait. Mais j'ai préféré partir lorsque j'ai réalisé que je n'étais d'aucune utilité pour mes compagnons de voyage. Voilà qui m'apprendra à n'en faire qu'à ma tête...

Elle avait baissé la voix pour prononcer cette dernière phrase, qui n'était en réalité destinée qu'à elle.

Mais peu importait. Il lui fallait toujours décider de la direction à prendre. Après avoir hésité encore un moment, elle finit par opter pour la poursuite de son trajet d'origine.

- Pour vous répondre... Je voulais rentrer à Xandrie. Mais je ne suis pas certaine d'y être accueillie chaleureusement, je ne sais donc pas si vous feriez bien de faire route à mes côtés... Pourriez-vous simplement m'indiquer la direction à prendre ?
Dés :
Jeu 9 Fév - 22:37


Azur écouta attentivement les paroles de la demoiselle. Il resta stoïque et ne laissa échapper aucune émotion. Cependant, certaines choses ne collaient pas dans les propos de cette femme. Les habits que portaient cette femme étaient très élégant, sans doute chers, signe d’une certaine richesse. Une dame de son statut ne voyageait pas à pied et était le plus souvent accompagnée d’une délégation, ou au moins d’un garde du corps. Or, s’il en croyait ce qu’il voyait et ce qu’elle racontait, elle était actuellement seule dans cette forêt.

Second élément troublant : son histoire. Il n’y a concrètement qu’une seule route pour se rendre à Xandrie depuis Opale. Pour l’instant, sur la distance parcourue, l’assassin et sa congrégation n’avaient rien vu. Le calme plat. Ni véhicule en panne, ni signe d’attaque. Les sentinelles n’avaient découvert sur la route. Autrement dit, son récit sentait la bon mensonge inventé expressément pour l’occasion. Que cachait-elle ? Cette curiosité rendit le voyage du blondinet plus alléchante. Mener une enquête tout en voyageant, n’était-ce pas une bonne chose ?

Troisième point intéressant : elle pensait ne pas être correctement accueillie à Xandrie. Pourquoi ? En voilà une question intéressante. L’assassin sentait l’appétit monter, son pouls s’emballait à mesure que les questions le taraudaient. Ce visage lui rappelait quelque chose. Pourquoi ? L’avait-elle vue à Xandrie ?

« On peut dire que vous avez de la chance. »

Ou pas, pensa-t-il. Si elle représentait une menace pour le royaume, il l’exécuterait dans cette forêt.

« Je me rends également à Xandrie. Je m’appelle Hyeronemus et je travaille pour le ministère. En temps normal, je vous le rassure, je suis toujours escorté. Aujourd’hui, dans le but de pimenter un peu ma journée, j’ai décidé de marcher un peu. Et vous, Madame, qui êtes-vous ? »

Il entama la marcha tout en lui indiquant le chemin à suivre. Elle pouvait s’en inquiéter, mais Azur était vêtu comme un politicien, un haut dignitaire du royaume et ne représentait visuellement aucun danger.


Ven 10 Fév - 12:31
Un ministre ? Ou un employé du ministère ? D'accord. Enfin, à eux seuls, ils ne s'en sortiraient probablement pas si jamais cet étrange humain décidait de revenir. Après tout, plus tôt, elle avait bénéficié du concours d'un automate, mais cette fois... Décidemment, pourquoi était-elle partie ? Elle semblait très douée pour faire les mauvais choix...

Quoi qu'il en soit, elle devait répondre. Avec une révérence polie comme elle avait si bien appris à les faire, elle répondit :

- Je suis l'aînée des Flaccilla, peut-être avez-vous entendu parler de nous. J'ai été envoyée me marier à Opale, mais je ne peux pas me résoudre à abandonner ma soeur.

Il n'avait pas besoin d'en savoir plus. Et puis, après tout, une jeune femme dévouée à sa famille, cela ne pouvait qu'attendrir, non ? Bon, également une rebelle... Mais peu importait. Il s'agissait là d'un détail. Elle se hâta néanmoins d'emboîter le pas au politicien. Il ne manquerait plus qu'elle se retrouve une nouvelle fois seule !
Sam 4 Mar - 10:40

Le diplomate du jour se gratta la tête. Le plus sage serait de la ramener sur Opale, auprès de son futur époux, dans le but d’éviter tout conflit entre les deux nations. Mais sa mission du jour n’était pas celle-ci et il ne désirait pas vraiment se retrouver dans une telle histoire. D’autant plus que la demoiselle ne se laisserait probablement pas faire. Non, pensa-t-il. Trop de travail pour un résultat quasiment inutile. Les Flaccilla n’étaient pas les plus populaires sur Xandrie, mais faisaient tout de même partie des familles les plus influentes. Azur savait maintenant pourquoi ce visage lui disait vaguement quelque chose. S’il s’agissait de l’aînée, il l’avait certainement déjà rencontrée sous une autre apparence.

« Bien. Faisons comme si je n’avais pas entendu la partie concernant votre mariage, vous voulez bien ? »

Continuant sa marche, l’assassin inspecta les lieux tout en discutant de manière tout à fait naturelle. Il a été formé pour cela. Actuellement, la route semblait relativement calme. Personne aux alentours. Si cette demoiselle s’était réellement faite agressée, son agresseur se trouvait loin d’ici. C’était une bonne chose.

« Dites-moi, Mademoiselle Faccilla, vous souhaitez certes rejoindre votre sœur, je l’entends, mais ne fuyez-vous pas votre mariage ? Aucun jugement de ma part, je vous rassure. Disons simplement que ma curiosité a besoin d’être assouvie. », fit-il en affichant un sourire amical et confident.

Sam 4 Mar - 11:34
Elle haussa les épaules. Ce fameux mariage... Il pouvait bien en penser ce qu'il voulait. Ce ne serait pas la première fois qu'on lui en voudrait, et cela ne lui importait plus.

- À votre guise. Sachez simplement que je ne vous en voudrais pas de me réprimander.. Sans que cela ne change quoi que ce soit, bien sûr. Je sais ce que pense la société à ce sujet. Et laissez-moi dire que je m'en moque !

Une lueur de défi s'était allumée dans ses yeux, mais elle se hâta de l'éteindre. Inutile de créer des conflits là où elle pouvait arriver à ses fins de manière complètement pacifique. Elle le suivit pendant un moment, avant qu'il ne relance le sujet qui fâchait. Elle laissa échapper un grognement. Certes, elle ne faisait que peu de cas de ce que pouvaient penser ses pairs... Mais ce n'était pas non plus la peine de remuer le couteau dans la plaie !

- Allez donc le voir, si vous voulez tellement vous impliquer dans cette histoire ! Il n'est pas dit que j'obéirai à mes parents quand ils n'essaient même pas de cacher leur désir de se débarrasser de moi ! Je serai une fille exemplaire quand on écoutera au moins ce que j'ai à dire. Et j'ai fait une promesse à Erelia. Croyez-le ou non, mais je suis une femme de parole.

Et elle se promettait de laisser cet homme en plan une fois arrivée à Xandrie s'il continuait ainsi à mettre le doigt là où ça faisait mal sans la connaître. Oui, elle en avait conscience, son fiancé n'y était pour rien. Il s'était simplement retrouvé malgré lui dans une histoire qui le dépassait. Mais elle ne lui demandait pas de laisser cela l'affecter. Qu'il dise simplement qu'elle était trop infecte pour lui. Ce serait plausible, et elle était prête à parier que ses parents ne voudraient pas lui imposer une plaie permanente. Le temps qu'ils lui trouvent quelqu'un d'autre, elle aurait peut-être la possibilité de sauver sa soeur. Du moins, elle l'espérait... À condition que la première étape de ce scénario aie lieu, ce qui n'était pas gagné...
Mer 8 Mar - 19:11

Azur s’obligea à rester courtois. Ce qu’il n’appréciait pas avec les femmes, plus encore chez celles qui venaient d’une certaine catégorie sociale, c’était leur capacité à interpréter les choses de la mauvaise manière. L’assassin se moquait totalement de ces bassesses sentimentales. Pourquoi tout doit-être si compliqué ? Sa question était pourtant si simple.

« J’ai pourtant bien précisé que mon intention n’était de vous juger, Madame. Je vous accompagne jusqu’à Xandrie et je passerai aussitôt à autre chose. Discuter me semblait être un moyen plus sympathique de voyager, mais nous pouvons aussi le faire de manière silencieuse, à l’image des moines. », dit-il d’un ton un brin moqueur.

Une femme de parole, hein, pensa-t-il.

« Je ne vous connais pas. Alors, je ne me permettrai pas de douter de votre parole. Oubliez les préjugez. Je ne suis ni votre ami, ni votre ennemi ; je ne vous veux ni du bien, ni du mal. » Quoi que j’ai généreusement proposé de l’accompagner., songea l’assassin. « Et malheureusement, je suis extrêmement curieux. Probablement une déformation professionnelle. N’y voyez pas une quelconque offense. »

Il poursuivit sa marche. Un léger bruit le fit réagir. Sa provenance était trop incertaine. Ainsi, il préféra ne pas effrayer sa camarade d’infortune. Des animaux vivaient bien dans cette forêt, peut-être n’était-ce rien de dangereux. Azur continua de marcher comme si de rien n’était.

Mer 8 Mar - 21:59
Il fallait qu'elle se calme. Visiblement, elle s'était fait des idées... Mais comment l'admettre sans perdre la face ? Alors qu'elle se questionnait, son compagnon de voyage continua à parler. Curieux ? ça oui, elle l'avait remarqué. Mais elle se retint de le lui dire. Après tout, si elle faisait une nouvelle erreur, il serait certainement parfaitement capable de l'abandonner là. Et puisque le trajet, depuis le départ, n'avait pas été celui qu'elle connaissait, nul doute que, livrée à elle-même, elle se perdrait. Dans ce cas, il valait aussi bien se laisser dévorer par une bête sauvage, songea-t-elle. Car, en effet, il était hors de question qu'elle se laisse mourir de faim, ni qu'elle passe plus de temps que nécessaire à marcher dans la boue. Une fois arrivée, ses vêtements seraient à jeter, elle en était certaine.

Mais là n'était pas la question. Pas encore ? Seul l'avenir le dirait.

- Je ne vois pas en quoi je pourrais attiser votre curiosité, mais soit. Vous me permettez de ne pas me perdre, je peux peut-être faire un geste en retour...

Elle soupira sans chercher à le cacher, puis laissa tomber :

- Y a-t-il autre chose que vous voudriez savoir ?

Oui, elle n'avait pas vraiment envie de se soumettre à la question. Oui, elle aurait préféré payer le service qu'il lui rendait en astras. Mais il n'en avait pas fait la demande, et, ayant sa fierté, il était hors de question qu'elle le propose elle-même.

Quant au bruissement, bien sûr qu'elle l'avait perçu. Comme des milliers d'autres, d'ailleurs. La forêt grouillait, elle avait largement eu le temps de s'en rendre compte. Mais elle essayait de ne pas trop y penser. Plus vite elle serait sortie de là, mieux cela vaudrait. Et s'ils se contentaient de se dépêcher de rentrer sans causer de problème à ces animaux, ils ne devraient pas les attaquer, n'est-ce pas ? Certes, ils étaient chez eux, mais le duo ne devait pas former les premiers promeneurs à s'aventurer en ces lieux, n'est-ce pas ? Bien qu'elle ne voie pas trop l'intérêt de venir se perdre dans ce terrain boueux, elle ne pouvait ignorer que certaines personnes semblaient adorer cet exercice... Et le pratiquer avec un peu trop d'enthousiasme.

Enfin ! Quoi qu'il en soit, elle devait se contenter de suivre les pas de son guide. Ce qu'elle fit, sans rien ajouter.
Dim 12 Mar - 22:00

Azur sentit une pointe d’agacement. Il n’était ni en négociation commerciale, ni en mission pour obtenir des informations pour son roi, alors la réaction de cette inconnue lui importait peu. Elle n’avait pas une grande valeur pour le royaume, même si ce prétendu mariage pouvait être bénéfique pour Xandrie. L’assassin rageait intérieurement d’être à la botte d’Opale, qui utilisait les raffineries de son royaume pour produire de la Myste et ensuite la vendre à Xandrie. Le roi avait beau être son grand-père, l’homme-lige arrivait difficilement à l’apprécier, et encore moins à l’aimer. La faute à sa paresse et à sa débilité sans fin.

« Sont-ce donc vos parents qui vous forcent à épouser cet homme ? Si oui, croyez-le ou non, je compatis. Vivre sous l’obligation est déjà une horreur. Alors, être contraint de vivre avec une personne qu’on nous impose… J’en ai des nausées. Parfois, ce pari est payant et les deux êtres finissent par s’aimer. Souvent, c’est le contraire qui se produit. Mais qu’importe ! Cette union engrange tellement d’intérêts économiques et politiques. »

Il s’arrêta un instant et se retourna vers la demoiselle.

« De tout mon être, je vous souhaite d’obtenir votre liberté et de ne plus être enchainé par votre propre sang. »

Condamné à n’être qu’un assassin, Azur connaissait parfaitement le sujet. Le pire, dans le but de découvrir la vérité sur la disparition de son père biologique, il s’était enfermé auprès de son grand-père et roi de Xandrie, réalisant le sale travail pour son compte. Tout cela pour obtenir des réponses peut-être inexistantes. Tu parles d’une liberté, se dit-il pensivement. Un second bruit, cette fois-ci plus proches, l’interrompit dans sa réflexion. La demoiselle avait certainement perçu les sons tant la proximité était réduite. Ils restèrent immobile. Calme, Azur s’arma de dagues sous sa longue cape de politicien.

« Vous manquez d’entraînement. Sortez donc de ces buissons pour nous honorer de votre présence. »

Timidement, de beaux mercenaires sortirent de leurs cachettes, armés, et s’approchèrent de leurs cibles à petits pas. Ils avaient l’air méchant et habitué à cet exercice. Ils n’hésiteront à liquider quiconque s’opposera à eux. Ils désiraient probablement d’un butin facile et rapide à obtenir. La femme appartenant à la noblesse et le politicien représentaient des cibles faciles et peu dangereuses.

« Donnez-nous tout c’que vous avez. Vos vêtements aussi, fit l’un des trois barbares.
- Et donc quoi ? Nous allons devoir poursuivre notre chemin à poils ? Pas moyen.
- On obtiendra c’qu’on veut avec ou sans ton consentement, ducon, pouffa le même homme, suivit de ses deux autres camarades.
- La garde royale patrouille non loin d’ici pour nous escorter, abrutis. Ils vont rappliquer d’une minute à l’autre et régler votre compte.
- Pouahaha ! Tu n’manques pas d’audace, mon gars. Bien essayé. Mais c’est raté. On a vérifié le coin et on a quelques gars à nous d’vant. Y’a personne dans les alentours. Pas de garde royale. Personne. Vous êtes seuls. »

D’autres gars, hein, songea Azur, manifestement serein face à cette situation pourtant désespérée.

Lun 13 Mar - 11:11
Il l'avait percée à jour. Mais peu importait. Ce n'était pas un secret. Néanmoins, elle ouvrit des yeux surpris lorsqu'il déclara la comprendre. Ah bon ? Lui aussi vivait-il une situation similaire ?

- Honnêtement, je dois bien l'admettre, ça aurait pu marcher. Si on m'avait demandé mon avis. Si on avait pu se parler avant. Enfin, je doute que cela vous intéresse.

Néanmoins, il la soutenait. Elle ne put retenir un léger rire.

- Pardonnez-moi. Simplement... Avoir le soutien d'un inconnu, ce n'est pas vraiment ce à quoi je m'attendais.

Puis elle se tourna vers lui, reprenant son sérieux.

- Néanmoins, je saurai m'en souvenir. Si un jour, vous avez besoin d'aide, si elle fait partie de mes compétences, je vous l'apporterai. Ce sera ma manière de vous remercier.

Et elle était sérieuse. Le mensonge lui plaisait, mais elle savait également faire des promesses sincères. Même si, si elle était honnête avec elle-même, elle doutait de pouvoir un jour tenir sa promesse. Après tout, elle ne pouvait pas penser à quoi que ce soit qu'elle pourrait mieux réussir que lui. Mais peu importait. Après tout, n'existait pas un proverbe qui disait "c'est l'intention qui compte" ? Elle avait l'intention de lui rendre la pareille. Et, qu'il le lui demande ou non, cela ne changerait de toutes façons pas grand-chose à sa vie.

Néanmoins, elle se fit la réflexion que son choix de mots était étrange. Son sang... Savait-il quelque chose au sujet de la nature des Flaccilla ? Elle esquissa un sourire vicieux. Si tel était le cas... La comédie que jouaient ses parents n'était pas si parfaite que cela. Et faire éclater la vérité au grand jour serait un bon moyen de les mettre dans l'embarras, n'est-ce pas ? Parfait. Dans ce cas, elle allait porter leur conflit à un autre niveau. Et puis, elle-même ne croyait pas que cacher leur nature était la meilleure chose à faire. Alors, sans pour autant chercher à tout prix à la mettre en avant, elle ne la cacherait plus. C'était décidé.

Cette décision à peine prise, une présence se manifesta à nouveau. Voyant son compagnon se préparer au combat, elle décida de faire quelques pas en arrière, pour ne pas le déranger en cas de réel combat. Et puis, elle-même ne savait pas se battre... Tiens, elle aurait pu prendre quelques cours auprès de ce cher futur mari avant de le laisser en plan, maintenant qu'elle y pensait. Tant pis. Il lui restait ses crocs, si vraiment l'homme ne s'en sortait pas. Mais elle devrait être prudente. En effet, elle le savait, si elle se laissait aller, elle risquait de ne plus faire la différence entre allié et ennemis. Ce ne serait donc qu'une solution de secours.

Elle assista à la conversation, toujours en retrait. Néanmoins, lorsqu'ils déclarèrent être seuls... Oui, elle le savait, seulement en dernier recours... Néanmoins, l'occasion était trop belle. Sans témoins, elle pourrait se lâcher... Enfin... Elle jeta un regard incertain à son compagnon d'infortune. Il sentait tout autant l'humain que ces bandits. Mais elle ne voulait pas lui faire de mal, après tout, il était sa seule chance de ne pas se perdre...

Néanmoins, c'est à ce moment qu'elle perçut des présences. Alors que celui qui semblait être le chef continuait à parler, probablement pour distraire celui qu'il voyait comme le plus apte à se défendre, ses compagnons s'approchaient derrière elle. Alors, elle se laissa aller, laissant ressortir sa part plus sombre, alors qu'elle se retournait pour leur faire face :

- Alors, qu'avons-nous là ? Enfin, on ne vous a jamais appris à ne pas sous-estimer votre adversaire ? Vous êtes visiblement de ceux qui voient les femmes comme de pauvres poupées sans défense... Ce qui signifie que je n'aurai aucun remords à vous éliminer.

- Nous éliminer ? Vraiment, tu...

La phrase se termina dans un gargouillis alors qu'elle passait à l'attaque. Cette fois, elle ne prenait aucun soin. Elle ne cherchait pas à permettre à l'humain de camoufler sa plaie, ni à le faire proprement. Elle voulait tuer. Les apparences ne serviraient donc plus à cette personne.
Elle se hâta de terminer son oeuvre, avant de passer au deuxième, sans lui laisser le temps de réagir de quelque manière que ce soit. Pendant qu'elle poursuivait son oeuvre de mort, elle en vint à se demander depuis combien de temps elle ne s'était pas nourrie. Elle devait être affammée, jamais elle n'avait été si cruelle. Ou peut-être était-ce simplement dû à la peur de se retrouver incapable de rentrer ? Peut-être un peu des deux.

Lorsque son regard se reporta sur le politicien, elle dut se faire violence pour ne pas l'attaquer lui aussi. Lui laissant le dernier bandit, elle s'éloigna pour nettoyer le sang qu'elle avait répandu un peu partout sur elle ainsi que pour reprendre ses esprits. Il était hors de question qu'elle perde encore le contrôle de cette manière.

Après quelques minutes, elle revint vers lui, se disant que décidemment, il serait impossible de ratraper sa robe...

- Ne... Ne parlons pas de ce qui vient de se passer.

Elle ne lui demandait pas son avis. Néanmoins, elle sentait qu'il lui fallait peut-être le rassurer. À tout hasard, elle s'attela à cette tâche :

- Je vous promets que vous ne serez pas ma prochaine victime. Honnêtement... J'ai honte. Je me suis laissée aller. N'en parlez à personne, vraiment.

Devait-elle le menacer pour s'assurer qu'il se taise ? Elle décida d'attendre de voir comment il réagirait. D'ailleurs... Elle promena un regard à la ronde. Il restait un bandit, avait-il réussi à s'en débarrasser ?
Sam 18 Mar - 12:00

S’il s’attendait à ça, il aurait probablement fait en sorte d’abandonner la tueuse le plus rapidement possible. Elle avait neutralisé les deux mercenaires en temps record et avec une facilité déconcertante. Qui l’aurait deviné ? Il aurait préféré qu’elle s’occupe du dernier, mais elle décida de s’arrêter là. S’il pouvait éviter de montrer ses capacités, ce serait mieux pour tout le monde. Ainsi, il profita de la surprise du dernier mercenaire, à la vue de ses compères morts, pour lui asséner un coup maladroit dans l’entrejambe, avant de lui placer un coup de poing dans la tronche. Le coup semblait maladroit et complètement raté, mais l’assassin visa précisément le menton de la victime, ce qui le rendit inconscient. Après ce coup, Azur simula une douleur à la main.

« Vous auriez quand même pu finir le boulot… Ma main est enflée. Je sentais que j’aurais mieux fait de rester avec la cortège. Fait chier ! »

Se retournant ensuite vers l’héroïne, plusieurs questions taraudaient l’esprit du diplomate.

« Avançons, je vous prie. Plus vite nous quitterons cet endroit, plus vite nous serons en sécurité. »

Il ne sentait pas particulièrement en danger, moins encore en compagnie de cette femme aux capacités de tueuse exceptionnelle.

« Alors… C’est familial ou… vous êtes la seule ? »

Sam 18 Mar - 13:40
Elle l'observa, suspicieuse. Mais, n'ayant aucun moyen de juger de la véracité de cette "douleur", elle finit par abandonner la moindre tentative. Elle haussa les épaules à ses jérémiades :

- Vous avez quitté votre cortège de votre plein gré. J'en ai conclu que vous saviez vous défendre. Aurais-je tort ?

Son regard se fit inquisiteur. Comment réagirait-il à sa question et au sous-entendu à peine masqué qu'elle contenait ? Se laisserait-il traiter de faible sans réagir ? Elvira savait que la fierté masculine l'en empêcherait et n'avait pas pu résister à une petite provocation.

Néanmoins, elle ne demanda pas son reste pour le suivre loin de ces lieux. Non seulement elle n'avait pas vraiment envie de rencontrer les compagnons de ses victimes, mais également, si elle n'était pas présente lorsque les corps seraient retrouvés, elle ne pourrait pas être soupçonnée, n'est-ce pas ? Du moins, elle voulait y croire.

C'est à ce moment que la question la prit par surprise. Ah. Elle pensait lui avoir demandé de ne pas en parler ? D'un autre côté, il ne lui avait rien promis... Elle retint un grognement. Il lui fallait répondre. Elle ne pouvait pas se permettre de fruster son guide providentiel.

Néanmoins... C'était bien beau de répondre, mais que dire ? Non, elle n'était pas la seule. Mais, sa soeur en premier, tous les membres de cette famille n'étaient pas comme elle.

- Pour être honnête... Vos deux propositions sont fausses. Je veux dire... Vous pourriez dire que nous sommes des sang-mêlés. En résultat... Ma soeur est humaine, par exemple.

En avait-elle trop dit ? Peu importait. Si cela pouvait lui permettre d'acheter la discrétion de cet homme, elle lui donnerait toutes les informations qu'il demanderait. À condition, bien sûr, qu'il lui assure de n'en dévoiler aucune.
Sam 18 Mar - 15:40

« Pas vraiment. Passer les précédentes journées à négocier des traités m’a grillé les neurones. Je voulais souffler un coup, m’évader avant de retourner dans cette foutue cour qui ne dort jamais. Je ne sais pas me battre. Et ma mort n’impactera personne. Un autre diplomate prendra ma place. Nous ne sommes que des pièces remplaçables après tout. »

Cela l’amusait de jouer son rôle à fond. Mais il aimerait retourner chez lui le plus rapidement possible. Il souhaitait réellement prendre l’air et cette femme l’en a empêché. Cependant, ce qu’il vint d’apprendre était assez intéressant. Des sang-mêlés, hein, pensa-t-il. Une strigoï. Une sœur humaine. C’était à ne rien comprendre. Avaient-elles les mêmes parents ? Cette question était bien trop personnelle pour la poser ainsi. Les us et coutumes fatiguaient l’assassin qui apprécierait davantage un monde sans filtre. C’était dans sa nature, dans son éducation. Quand on avait des choses à dire, on le disait sans se soucier du reste.

« Je me suis mal exprimé. Je ne mentionnais pas vos capacités héréditaires, mais plutôt vos techniques de combat. Être une strigoï ne fait pas naturellement de vous une combattante hors-pair. Pourtant, ce que j’ai vu il y a encore peu de temps, c’est une personne capable de tuer et de se défendre avec une facilité déconcertante. Est-ce une coutume familiale de former ses enfants ou êtes-vous une exception ? Ou seuls les strigoïs sont formés ? Pardonnez-moi ces nombreuses questions. Comme je vous le disais, ma curiosité est une véritable maladie. »

Il était extrêmement intéressé par ce que pourrait lui répondre la demoiselle.

Sam 18 Mar - 19:07
Seulement des pièces remplaçables ? Dont la disparition ne dérangerait personne ? Pour le coup, Elvira ne rétorqua rien. Elle avait l'impression qu'il racontait sa propre situation, à quelques détails près. Alors... N'était-elle pas si seule à souffrir de cette situation ? Elle en avait conscience, se complaire dans sa souffrance était parfaitement égoïste, mais si, un jour, on lui avait dit qu'elle rencontrerait quelqu'un qui la comprenait vraiment... Même Erelia ne pouvait pas la comprendre. Elle l'écoutait, oui, mais elle avait l'impression que c'était plus de la politesse et du respect pour son aînée qu'autre chose. Ici... C'était différent. Cet homme ne la connaissait pas et ne lui avait pas caché n'avoir aucun intérêt à s'immiscer dans ses affaires. Ce qui lui correspondait parfaitement. Et pourtant... Ils semblaient avoir beaucoup en commun.

Néanmoins, lorsqu'il précisa sa question, elle le fixa, interdite. Elle savait que c'était inconvenant, mais... Comment ça, elle était une combattante hors pair ? Se moquait-il d'elle ?

- Vous vous méprenez. Je ne sais pas me battre. Ce que vous avez vu... C'était une impulsion. Vous étiez trop nombreux, votre odeur d'humains était trop forte. Et je ne m'étais pas nourrie depuis... Je ne sais même pas combien de temps. C'était une pulsion. J'aurais aimé pouvoir me contrôler. J'ai honte, donc merci de ne plus en parler. Ah, laissez-moi cependant vous assurer qu'en ce moment même, vous ne risquez absolument rien avec moi : je ne peux plus rien avaler.

Encore cette prudence qui la poussait à rassurer son compagnon autant que possible afin de ne pas lui inspirer l'idée de l'abandonner avant d'arriver.
Mar 4 Avr - 23:50

Une pulsion ? Pas impossible. Cela expliquerait qu’elle n’ait malgré tout pas envie de se retrouver seule. Quant à savoir s’il ne risquait rien à ses côtés, l’assassin avait quelques doutes. Après l’avoir vue à l’œuvre, simplement sous le coup d’une impulsion, rien ne le préservait d’une seconde folie meurtrière. Le tout était d’éviter de la contrarier ou d’aborder des sujets embarrassants, comme sa transformation en vampire, par exemple. La route n’était plus très longue. Ils venaient de retrouver la route principale après avoir le Lac de l’Arbre. Dans quelques petits kilomètres, ils seront enfin sur Xandrie et leurs chemins se sépareront.

La forêt était particulièrement calme. Xandrie l’était tout autant si l’on faisait fi des alcooliques et des bagarres de rue. Contrairement à Opale, les technologies ne polluaient pas la cité. L’homme-lige appréciait son pays pour cela. Combattre l’ennemi à l’ancienne, sans artifice. Les nouvelles technologies mettaient les professionnels tels qu’Azur en difficulté. Mais elles le poussaient également à se surpasser, à utiliser des cristaux de pouvoir… Mais cela, tout le monde l’ignorait. Et ceux qui l’ont su n'étaient maintenant plus de ce monde. Moins on en savait sur cet individu et mieux il se portait. Chaque instant de sa vie était faux. Cette rencontre l’était tout autant, puisqu’il m’entait à cette demoiselle. Ce n’était pas un plaisir mais une nécessité.

« Nous voici arrivés à destination, Madame. Ce fut un plaisir de partager ce bout de voyage à vos côtés. J’espère que nous pourrons nous revoir dans d’autres circonstances. Dois-je vous faire appeler des gardes pour vous escorter ? »

Il employa un ton très aimable et qui semblait des plus sincères. Azur rejoignit la délégation qui arriva derrière lui. Le chemin emprunté fut finalement un raccourci. On ne lui posa pas davantage de questions. Il expliqua qu’il avait voulu s’aventurer dans les bois, qu’il s’était perdu, suite à quoi ses collègues s’étaient moqués de lui. Les gens de leur trempe ne tentaient guère de s’aventurer nulle part. Leur bataille se trouvait uniquement dans les bureaux des royaumes extérieurs. S’ils revenaient avec de bonnes nouvelles, comme aujourd’hui, c’était une victoire. Sinon, ils rentraient se faire rosser par les ministres. Quel travail ingrat, songea Artémis. Il lança un dernier regard vers Elvira pour être certain de ne pas l’oublier. Déformation professionnelle : il retenait toujours un visage rencontré.