Le calme était brièvement revenu.  

Leur groupe avait été rejoint par deux femmes qui, sans sembler proches, semblaient se connaître. Elles n’avaient toutefois aucun point commun. La première était une créature frêle à l’allure presque enfantine. Elle portait sur la tête une paire de bois qui lui laissait croire qu’elle était elle aussi zoan. Elle avait quelque chose d’innocent, mais aussi de mystérieux... Peut-être n’était-elle pas aussi jeune que ce que son apparence laissait croire.
L’autre, à l’évidence, était une portebrume. Il se dégageait d’elle une étrange fumée qui semblait émaner directement de son corps. Surprise, Elizawelle se demanda si elle avait conscience de ce qu’elle faisait. Cela lui rappelait un vieil ami, qui avait été parasité par une nebula en pleine mission.  

Sauf que c’était son propre reflet qu’elle voyait dans ses pupilles.  

Elle n’eut pas le temps d’y réfléchir davantage. Des insectes arrivaient. Beaucoup d’insectes. Pendant de longues minutes, ils coururent à toute jambe, les poussant à s’enfoncer à l’aveuglette dans le labyrinthe des souterrains. Pour Elizawelle, l’attaque des insectes avait malgré tout été une véritable bénédiction. Dotée de son cristal d’absorption énergétique, elle avait pu recharger son énergie, comme ça, par magie. Elle se sentait aussi fraiche qu’au lever du soleil. Elle qui se transformait pourtant à volonté en ce gros jaguar noir avait pourtant du mal à croire la puissance que recelait ce cristal. Comme si ce n’était pas suffisant, elle lui avait récemment découvert des fonctions guérisseuses qu’elle commençait tout juste à appréhender.

Elle veilla sur les autres d’un œil alerte, surtout sur les deux femmes. Elle savait pouvoir se reposer sur Asgrevain, et la journée lui avait laissé croire qu’elle pouvait aussi avoir confiance en Réno et Artémis. La zoan à la tête féline posa la main sur le coude de la plus grande pour l’encourager à continuer.  
L’air était de plus en plus viscié, le sol de plus en plus recouvert de cadavres. Elle n’en était pas certaine, mais Réno semblait les mener directement à leur objectif, celui de la carte qu’ils avaient trouvée dans le clocher.  
Ils entrèrent dans une pièce qu’ils barricadèrent rapidement. Elizawelle jeta un œil aux alentours sans s’attarder sur la pièce en elle-même.  

Ce sont ses yeux qu’elle perçut en premier, brillant dans l’obscurité.  
Elle reconnut immédiatement Krista.

Eliza jeta un œil derrière elle pour s’assurer que les autres contrôlaient la situation, puis elle s’approcha de la mutante. Elle était en piteux état.  

– Contente de te revoir en forme, Reddington, fit Elizawelle, narquoise malgré le ton de sa voix, affecté par la tête de jaguar qu’elle abordait toujours.  

Deux femmes étaient déjà auprès d’elle, mais elle ne se gêna pas pour approcher. Krista était dans un état lamentable. Quelque chose semblait l’avoir violemment projeté contre le mur. Mille questions lui venaient en tête, mais le moment de les poser n’était pas venu. Plaquant le cristal qui pendait à son cou contre sa peau, l’aventurière respira doucement. Elle pouvait la guérir. En se concentrant, elle transféra délicatement son énergie à sa vieille complice. Elle lui laissa quelques secondes puis, confiante, elle lui offrit la main pour qu’elle se relève.

– Quelle idée de venir à Dainsbourg, fit Elizawelle, mi-moqueuse, mi-impressionnée par son audace.  

Elle échangea quelques mots avec elle. Du coin de l’œil, elle vit Réno parler avec un autre homme couvert d’écaille. Elle croisa alors le regard d’Asgrevain qui vint lui demander de l’aide. Autour, des conversations avaient lieu. L’endroit était étrange, la Brume toujours présente, mais tous avaient aujourd’hui vu bien pire que cela. Des conversations avaient lieu ici et là à voix basse. Déposant son imposant sac au sol, elle sortit son matériel d’armement, et finit par trouver ce qu’il fallait pour débloquer le canon-index de son ami automate. Elle en profita pour entretenir son propre fusil et refaire le plein de munition.
Celui du nom d’Amir ainsi que Réno prirent alors la parole, et rapidement, des groupes s’organisèrent. Voyant l’air hésitant de la portebrume qui les avait accompagnés plus tôt, la zoan s’approcha d’elle.  

– Je suis Elizawelle, lui dit-elle en lui tendant la main. Ton pouvoir nous serait bien utile contre ce Reclus.

En voyant son regard, elle pensa à son père.  

Résumé: